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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Emily Harrington enchaîne les 41 longueurs de « Golden Gate » sur El Cap en moins d’une journée !

06 Nov

Après avoir enchaîné pour la première fois « Golden Gate » en 2015 et frôlé la mort dans cette même voie l’automne dernier, Emily Harrington a décidé de retenter l’aventure cette année, en parvenant cette fois à compléter les 41 longueurs en moins de 24 heures. Elle est la première femme à réaliser cet exploit !

Emily Harrington et « Golden Gate », c’est toute une histoire. En 2015, elle enchaînait en libre les 41 longueurs de cette grande voie, cotée 8a, après avoir passé plus de six jours sur la paroi. L’année dernière, elle y retournait dans l’optique de grimper cette même voie en une seule journée, ce que seuls Tommy Caldwell, Alex Honnold et Brad Gobright ont réussi. Le 7 novembre 2019, elle y parvenait presque, avant que la fatigue ne l’emporte dans la longueur la plus dure, à quelques mètres du sommet.

Quelques jours plus tard, le 26 novembre 2019, la grimpeuse américaine retentait l’exploit, avant que le Yosemite ne devienne trop froid et enneigé. Mais alors qu’elle était en pleine ascension, elle faisait une chute de plus d’une dizaine de mètres, frôlant la mort. En effet, durant sa chute, la corde s’était enroulée autour de son cou, lui laissant une cicatrice effrayante.


Lire aussi Une terrifiante chute pour la grimpeuse Emily Harrington qui se blesse au cou sur El Capitan !


Mais il en fallait plus pour décourager cette grimpeuse ! Ainsi, cette année, Emily Harrington a décidé d’en finir une bonne fois pour toutes avec son projet. Hier, assurée par Alex Honnold en personne, elle est enfin parvenue à réaliser l’exploit. Après 21 heures, 13 minutes et 51 secondes de grimpe, Emily atteignait le sommet d’El Cap, devenant la quatrième personne et la première grimpeuse à libérer la voie en moins de 24 heures.

La première moitié de la journée s’est déroulée sans encombre pour l’américaine. Toutefois, arrivée sur « Golden Desert », l’une des longueurs les plus difficiles de la grande voie, Emily Harrington a fait une violente chute de nouveau, lui entaillant le front. Mais pas de quoi démotiver la grimpeuse, qui parviendra au sommet de cette longueur au bout de son troisième essai.

J’ai vécu une de ces journées magiques, malgré quelques déboires dus au soleil qui frappait fort sur « Golden Desert ». J’ai eu l’un de ces essais où tu veux en quelque sorte lâcher prise, mais quelque chose à l’intérieur de toi ne te laisse pas faire, et tu te dis : « Oh, je tiens toujours. Qu’est-ce que ça signifie ?! Puis tu arrives au relais et tu te dis « Oh mon Dieu, ça va être une longue et prometteuse nuit ! »

Emily Harrington dans « A5 Traverse » la dernière longueur difficile avant d’atteindre le sommet © Jon Glassberg

Seize heures après qu’elle ait quitté le sol à 1 heure du matin, il ne lui restait plus qu’une longueur difficile, la « A5 Traverse ». La même qui l’avait empêchée de réussir lors de sa première tentative, au début du mois de novembre l’an dernier. Mais cette fois, elle l’a enchaînée, dès son premier essai. Cinq longueurs plus tard, Emily Harrington atteignait le sommet: elle avait grimpé les 1000 mètres de « Golden Gate » en une journée.

Je n’ai jamais été aussi fatiguée et effrayée en réalisant les dernières longueurs en 6c. J’étais vraiment à ma limite mentale et physique. »

Emily Harrington est la première femme à avoir libéré « Golden Gate » en un jour, et la quatrième femme à avoir grimpé El Capitan en un jour. Lynn Hill avait enchaîné « The Nose » 8b+ à la journée en 1994. Puis Stephanie Davis avait réalisé « Freerider » 7c+ en moins de 24 heures avant que Mayan Smith Gobat fasse de même quelques années plus tard.

Honnêtement, c’était un rêve que je n’ai jamais vraiment pensé pouvoir réaliser. Après des années de dur labeur (et avoir frôlé la mort l’année dernière), j’ai réalisé que j’en étais peut-être vraiment capable. Grimper El Cap en libre en une journée n’est pas facile. Rien n’est jamais parfait une fois là-haut, et il faut continuer à y croire jusqu’à ce que vous y arriviez. »

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Confinement: les réponses à vos questions concernant la pratique de l’escalade

05 Nov

Suite à la publication du décret 2020-1310 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, le Ministère des Sports a apporté des précisions relatives à l’application des décisions sanitaires pour le sport.

Afin de synthétiser les différents éléments, la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade a répondu aux principales questions qui se posent aujourd’hui sur la pratique de l’escalade.

Qui peut encore grimper ?

Sont autorisés à grimper les sportifs de haut niveau, les éducateurs sportifs professionnels soumis à obligation d’entraînement individuel régulier pour l’entretien des compétences techniques et physiques garantissant la sécurité des pratiquants, les étudiants de la filière universitaire STAPS et les stagiaires de la formation continue ou professionnelle aux métiers du sport, les personnes disposant d’une prescription médicale pour une pratique d’activité physique et les pratiquants sportifs handicapés.

Ces personnes doivent remplir une attestation de déplacement dérogatoire afin de justifier le déplacement jusqu’à leur structure d’entraînement. Cette attestation doit systématiquement être accompagnée du justificatif indiqué au regard de la catégorie relevée.

De plus, pour les sportifs professionnels, les personnes accréditées en vue d’une activité sportive à caractère professionnel ou de haut niveau (personne dont la présence est nécessaire au bon déroulement des activités sportives d’entraînement ou de compétition, notamment l’encadrement technique et médical, les juges et arbitres, les officiels, les ramasseurs de balles, les prestataires et diffuseurs, etc) et les encadrants dont la présence est nécessaire au bon déroulement des activités sportives adaptées pour les personnes en situation de handicap ou en parcours de soins, un justificatif de déplacement doit vous être remis par la structure attestant de votre situation.

Les personnes bénéficiant de cette dérogation pour continuer à grimper peuvent-elles pratiquer en extérieur ?

L’article 42 du décret 2020-1310 précise que la pratique du sport sous dérogation est possible dans les établissements sportifs couverts et les établissements de plein air.

Dans un communiqué, Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, précise: « Afin de permettre la continuité de l’activité professionnelle, le Gouvernement autorise les sportifs professionnels, les sportifs de haut niveau et Espoirs inscrits sur listes ministérielles et leurs partenaires d’entrainement, à déroger au confinement et à l’interdiction de circuler. Les éducateurs sportifs professionnels peuvent également bénéficier d’une dérogation dès lors qu’ils doivent enseigner et/ou maintenir leur condition physique et technique nécessaire à la poursuite de leur activité en sortie de confinement. Cette dérogation concerne également toutes les personnes accréditées dont la présence est nécessaire au bon déroulement des activités sportives à caractère professionnel (entraineurs, juges, arbitres, officiels, prestataires). »

La FFME a toutefois interrogé le Ministère chargé des sports afin de mieux définir les périmètres de dérogation de ces publics, notamment pour ce qui concerne la pratique en milieu naturel.

Qui sont les personnes en situation de handicap concernées ?

Le même article 42 du décret 2020-1310 précise que les personnes en situation de handicap pouvant pratiquer le sport sous dérogation sont ceux qui présentent un handicap reconnu par la maison départementale des personnes handicapées. Une carte de justification est donc demandée.

Est-ce que mon médecin traitant peut me faire une prescription médicale de pratique sportive alors que je suis en bonne santé ?

Le Ministère chargé des sports précise que ce sont les personnes disposant d’une prescription médicale pour une pratique d’activité physique adaptée conformément aux dispositions des articles D. 1172-1 et suivants du code de la santé publique.

Les bénévoles des clubs (initiateurs, moniteurs…) sont-ils concernés par les dérogations et peuvent-ils pratiquer en salle pour maintenir leurs compétences techniques ?

Non. Cette dérogation ne concerne que les professionnels munis d’une carte professionnelle leur permettant de justifier leur situation.

Si une falaise se situe à moins d’un kilomètre de mon domicile, ai-je le droit d’aller grimper ?

« Les déplacements brefs, dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes à l’exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximité avec d’autres personnes » sont autorisés. Il est donc possible d’aller grimper en extérieur si la falaise ou les blocs se situe à moins d’un kilomètre de son domicile, en y allant seul, pendant une heure maximum, une fois par jour, et en se munissant de son attestation.

Attention tout de même ! La pratique en extérieur seul de l’escalade est déconseillée, car elle représente des dangers: pas de parade en bloc, pas d’assurage en voie. Alors est-ce possible d’aller grimper avec les personnes vivant dans le même domicile ? Pour le moment, aucune information ne précise s’il est possible de pratiquer une activité sportive avec les seules personnes regroupée d’un même domicile…

Les Assemblées générales des clubs peuvent-elles se tenir ?

La FFME a interrogé le Ministère chargé des sports sur ce point. Car l’article 42 du décret 2020-1310 permet, par dérogation, l’organisation des Assemblées générales de club, comité ou ligue dans les gymnases ou salles de sport couvertes (ou ERP de type X). Or, le document du Ministère chargé des sports indique qu’elles ne peuvent se tenir qu’en dématérialisé.

Peut-on demander le remboursement de sa licence sportive ou de sa cotisation club compte tenu de l’arrêt des activités des clubs ?

Non. La licence fédérale, ainsi que l’adhésion à une association, ne constituent pas un contrat comportant des obligations réciproques entre les parties mais matérialisent des droits et une participation à un projet associatif. En conséquence, la situation de confinement ayant conduit à la fermeture temporaire des clubs, ne donne pas lieu à remboursement, au prorata de la période où les activités sont empêchées, de la licence fédérale et de l’adhésion au club.

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En quelques minutes, Adam Ondra fait tomber deux 9a en Espagne !

05 Nov

Adam Ondra avait besoin de s’aérer le temps d’une après-midi et de quitter les monos et bi-doigts de Margalef. En effet, hier, les conditions météorologiques n’étaient pas propices à ce que le tchèque mette de bons essais dans « Perfecto Mundo », le 9b+ qu’il travaille depuis quelques jours.

Mais pas question pour Adam de rester sans grimper ! Ainsi, il s’est rendu à La Cova de Juncosa, une petite grotte, perdue au milieu de nulle part, dans un endroit où l’on ne s’attendrait pas à trouver un secteur de grimpe. Ce spot a été principalement équipé par Dani Andrada, grimpeur a qui l’on doit d’innombrables voies dans toute la Catalogne. Cette grotte cachée avait attiré l’attention de l’espagnol en 2008. Ni une ni deux, il s’était empressé d’équiper plusieurs lignes dans ce dévers quasiment horizontal. En 2009, il signait la première ascension de « Tierra de Nadie » 9a et de sa variante de gauche « Real Tierra de Nadie » 9a également.

À peine arrivé au pied de la grotte, Adam Ondra s’est donc rué sur ces deux voies. L’escalade étant très déversante et physique, les prises sont plutôt bonnes, ce qui n’endommage pas la peau des doigts. Il s’agissait donc d’une bonne option pour Adam Ondra.

Et lors de son deuxième essai seulement dans « Tierra de Nadie », au terme d’un gros combat physique, Adam fera la croix. Puis, quelques minutes de repos plus tard, c’est sa grande soeur, « Real Tierra de Nadie » qui tombera sous les assauts du tchèque, ajoutant ainsi deux 9a à son carnet de croix.

Mon deuxième essai dans « Tierra de Nadie », était vraiment fou. J’ai à peine réussi à passer le premier crux, j’ai ensuite pris un bon repos grâce à un bon coincement de genou, je me suis bien battu dans la partie humide au milieu du toit, j’ai pris un autre repos grâce à un nouveau coincement de genou, et j’ai terminé en réalisant un grand jeté en croisé, arrivant pile sur un gros bac salvateur.

Une heure plus tard, j’ai également enchaîné la version longue de cette voie, qui part sur la gauche et qui s’appelle « Real Tierra de Nadie », dont la difficulté est la même.

Ça m’a fait du bien de grimper ailleurs qu’à Margalef. Concernant les cotations, je dois admettre que l’utilisation de genouillères fait une petite différence dans ces deux voies, donc je pense que la façon dont Dani les a grimpées pourrait être plutôt dans la limite supérieure d’un 9a, tandis qu’avec des genouillères, on se situe plus dans la limite inférieure d’un 9a. »

  • La vidéo de son ascension dans « Tierra de Nadie »:

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Interview: Romain Desgranges au passé, au présent et au futur !

04 Nov

Visseuse dans une main, stylo dans l’autre… Depuis quelques semaines, Romain Desgranges n’a plus une minute à lui ! Suite à l’annonce de sa retraite sportive, le Chamoniard est débordé. Bien sûr, on le retrouve toujours au plus près d’un mur d’escalade, là où il a toujours passé le plus clair de son temps. Mais cette fois-ci, avec une visseuse à la main, pour tracer des voies pour le réseau de salles ClimbUp. Ou alors avec une feuille de papier et un stylo, lorsqu’il transmet ses 25 années d’expériences aux jeunes du club de Chamonix, ou aux membres de l’équipe de France.

Sa relation avec l’escalade a changé. Il ne grimpe plus pour devenir le meilleur compétiteur du monde. Mais sa passion pour la verticalité reste inébranlable. Il enfile encore ses chaussons quotidiennement, mais plus pour les mêmes raisons.

Une dernière fois pour nous, Romain Desgranges a accepté de revenir sur son palmarès impressionnant de compétiteur. Sur les hauts et les bas qu’il a connus en 25 ans au plus haut niveau. Puis nous avons parlé de sa nouvelle vie et de ses projets à venir.

Alors voici comment conjuguer Romain Desgranges au passé, au présent, et au futur.


Salut Romain, tout d’abord comment vas-tu ?

Ça va bien, j’ai beaucoup de travail et de déplacements ces derniers temps… Ce qui n’est pas toujours facile dans le contexte sanitaire actuel ! 

Durant près de 25 ans, tu te levais tous les matins pour aller t’entraîner. Tu es d’ailleurs connu et reconnu dans le milieu de l’escalade pour être un véritable forcené de l’entraînement. Comment as-tu vécu cette transition avec ta nouvelle vie de retraité ?

Très bien ! Pour moi, ce n’est pas la fin d’une histoire, je continue ma vie et ma passion pour l’escalade, différemment !

Après, pour la transition, le (premier) confinement a été sur ce point là plutôt positif. J’étais coincé chez moi et donc forcément ça a coupé avec les « routines et habitudes  » de se lever et d’aller au gymnase. 

Du coup, après plus de deux mois sans rien faire, tout est reparti de zéro, donc j’y suis allé doucement et ça revient tranquillement. Juste grimper pour le plaisir de grimper, faire des mouvements, sans forcément réfléchir à tous les détails à améliorer pour être « plus performant »… Même si, je te l’accorde, au fond de moi, j’aime viscéralement l’entraînement. Juste grimper se transforme rapidement en séance masochiste… Sans voir plus loin que d’avoir les bras complètement pétés à la fin de la journée ! 

Romain Desgranges tentait de garder la forme lors du premier confinement, aidé par sa petite fille Rose.

Si tu ne devais retenir qu’un seul moment en compétition, parmi tes 130 départs en Coupe du Monde, quel serait-il ?

Il y en a beaucoup, pour moi, c’est vraiment une aventure dans sa globalité. Même s’il y a quelques souvenirs forts qui ressortent, le podium se jouerait entre cette première victoire au championnat d’Europe en 2013: une première place quasi improbable à ce moment-là, à Chamonix, sur la place du Mont-Blanc, devant ma famille et mes amis !

Ou alors, toujours à Chamonix, lors de la Coupe du Monde en 2017, où le scénario était presque parfait en sortant cette finale qui m’a toujours fait rêver… Mais malheureusement sans la victoire au bout !

Ou alors à Édimbourg, peut-être anecdotiquement: ma 100ème Coupe du Monde, une victoire, mais surtout pour moi LE run parfait, le plus abouti de ces 20 ans de compétition… Et oui, 1 run sur 130 Coupes du Monde !

Romain Desgranges réalise l’un de ses rêves: enchaîner la voie de finale de la Coupe du Monde de Chamonix, devant son public © FFME – Rémi Fabregue

Au milieu de tes milliers d’heures passées à t’entraîner dans le gymnase de l’ENSA, à Chamonix, quel est ton plus beau souvenir ?

Ce n’est pas forcément un souvenir précis qui résonne à ce moment-là, c’est surtout le lieu qui symbolise tout ce que nous avons créé avec Fabrice. Pendant ces 25 ans, ça a été notre laboratoire. Les heures que nous avons passées là-bas tous les deux résument à elles seules notre passion pour l’entraînement et racontent la merveilleuse histoire que nous avons construite. Aucune victoire, aucune médaille ne vaut ce que nous avons vécu ensemble toutes ces années.


Sur 130 Coupes du Monde, il n’y a peut-être qu’un ou deux runs où j’ai été vraiment satisfait de ma performance au-delà du résultat. »


En 25 ans de carrière, quelle est la plus belle anecdote que tu puisses nous raconter ?

Oulala… Je crois que tout a été dit et redit…! Allez si ! Avec mes potes, on s’amusait à changer toutes les cotations au gymnase pour la semaine entre Chamonix et Briançon, comme ça, les nations qui restaient s’entraîner entre les deux compètes se faisaient maltraiter par des 6b/8c ou des 8a/7b… La base quoi ! 

As-tu des regrets dans ta vie de compétiteur ?

Oui et non, forcément il y a plein de runs où je m’en veux d’avoir fait des erreurs qui m’ont empêché de faire de meilleurs résultats, mais au final c’est ça aussi la compétition. Sur 130 Coupes du Monde, ça fait probablement autour de 400 voies, et il n’y a peut-être qu’un ou deux runs où j’ai été vraiment satisfait de ma performance au-delà du résultat. 

Après, si l’on regarde plus globalement, je n’ai et ne peux avoir aucun regret. Mes choix étaient toujours faits dans le sens de mon entraînement et de mes objectifs. Donc même si certains choix étaient difficiles, en aucun cas ça ne pourrait être assimilé à des regrets. Je faisais ce que j’aimais le plus : m’entraîner ! 

Des milliers d’heures passées à s’entraîner entre les quatre murs du gymnase de l’ENSA à Chamonix © Seb Tavares Gomes

Continues-tu toujours à t’entraîner ?

Je mets mes Pythons quasiment tous les jours ! Même si ça reste plus de la grimpe, mais comme je te disais, ça dérive vers un traquenard. Hé oui, grimper et s’entraîner, ce n’est pas pareil !

Est-ce que le fait de faire un come-back, peut-être sur une seule compétition, t’a déjà effleuré l’esprit ?

Non, aucune chance. La vie de compétiteur est derrière moi, je l’ai vécue en long, en large et en travers, j’ai fait le tour du jeu, maintenant mon esprit est tourné vers d’autres aventures ! 


La France est une nation forte de l’escalade qui n’est pas en manque de talents, ça c’est sûr. Malheureusement, dans l’escalade mondiale actuelle, être talentueux ne suffit pas ! Il en faut plus, il faut travailler d’arrache-pied. »


Y a-t-il des moments où tu regrettes d’avoir mis un terme à ta carrière de compétiteur ?

Le seul regret que je pourrais avoir, c’est que c’était une excuse simple et facile pour dire non aux diverses sollicitations « désolé, je ne peux pas, je dois m’entraîner ». Maintenant, je dois trouver d’autres subterfuges ! 😅

Le 26 février, Romain Desgranges rendait son brassard de capitaine.

On t’a vu sur la Coupe du Monde de Briançon, de l’autre côté de la barrière, dans la zone réservée aux coachs. Comment as-tu vécu cette première compétition internationale en tant qu’entraîneur ?

C’est le pied total, j’étais à fond et à aucun moment j’ai eu envie d’être autre part. Encore et toujours, c’est un honneur de pouvoir continuer à revêtir le maillot de l’équipe de France, que ce soit sur le mur ou maintenant au pied. 

Quelles sont tes nouvelles fonctions au sein de la fédération ?

Je n’ai aucune fonction officielle, je suis au service des entraîneurs en place et surtout des athlètes. J’essaie d’apporter toute mon expérience, et aussi de transmettre la rigueur nécessaire dans les moindres détails de l’entraînement pour le haut-niveau. 

Depuis le déconfinement, j’ai beaucoup travaillé avec Cécile Avezou et l’équipe seniors de difficulté. C’est une transition dans la continuité du rôle de « capitaine » qu’elle m’avait donnée.

Je suis à fond, j’adore et je me sens vraiment dans mon élément dans ce rôle-là. Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à l’équipe de France et ce qui pourrait être bien de mettre en place pour eux. Encore une fois, tout ce que nous avons construit avec Fabrice entre les quatre murs de l’ENSA ne s’est pas éteint le jour où j’ai décidé d’arrêter la compétition. Endosser ce nouveau rôle n’est pour moi qu’une suite logique tellement excitante !

Romain Desgranges intervient désormais aux côtés des entraîneurs de l’équipe de France © Aurèle Bremond

Quelques semaines encore avant de passer entraîneur, les membres de l’équipe de France étaient tes partenaires de compétition. Comment s’est passé ton changement de statut ?

C’est d’un côté assez facile, car il n’y a pas forcément de liens particuliers à créer pour faire passer des messages et échanger avec eux, je les connais, ils me connaissent, tout se fait assez simplement. Mais d’un autre, il y a un côté plus périlleux car avec cette confiance presque automatique qu’ils me portent, je ne veux/peux pas les décevoir et dois être vraiment attentif à chacune de leurs demandes ou chaque signal qu’ils m’envoient.

C’est tout le travail qui m’attend: avoir des choses à dire et à transmettre c’est important; savoir le faire c’est autre chose. 


Lire aussi | Portrait de Romain Desgranges, ou comment passer du 6a au rang de numéro 1 mondial.


Que penses-tu de la nouvelle génération de grimpeurs français comme Mejdi Schalck, Paul Jenft, Camille Pouget, Oriane Bertone et bien d’autres encore ?

La France est une nation forte de l’escalade qui n’est pas en manque de talents ça c’est sûr. Malheureusement, dans l’escalade mondiale actuelle, être talentueux ne suffit pas ! Il en faut plus, il faut travailler d’arrache-pied. Janja, Adam, Alex et les autres s’entraînent comme des malades et sont exclusifs dans leur projet il n’y a pas « d’un peu de tout mélangé ». Encore une fois, quand Adam se fixe des objectifs en compétition, on ne le voit plus dehors, il s’entraîne dans sa salle. Où inversement, quand Alex enchaîne un 9c, on peut se dire qu’il est sur-fort et qu’il va gagner Briançon sans sourciller… Et non.

Ce sont deux choses différentes, qui demandent un investissement global et viscéral.

Refuser un trip au bout du monde pour rester faire des circuits de rési dans un sombre gymnase, ce n’est pas une décision facile quand on ne sait pas très bien ce que l’on veut. Mais quand on sait ce que l’on veut, on reste sur nos prises en résine sans aucune hésitation !

Des années d’expériences que Romain Desgranges transmet maintenant aux plus jeunes © Aurèle Bremond

Quels conseils donnerais-tu à un grimpeur qui souhaiterait se lancer dans une carrière à haut-niveau ?

D’aimer l’entraînement plus que la gloriole. Être sportif de haut-niveau n’est pas un but, mais une conséquence de notre niveau et de nos résultats !

Après le succès de « So High », tu as sorti un nouveau livre, « Solide ». Un troisième ouvrage est-il prévu ?

Incroyable mais vrai: je suis écrivain ! Si mes anciens professeurs de français savaient ça ! « Solide » rencontre un énorme succès, encore plus que ce que nous avions pu imaginer. Guérin a dû lancer une réimpression au bout d’un mois. Je suis super content de l’accueil et des retours de ce livre (comme quoi, je ne suis pas le seul à croire que le nombre de tractions d’un bras est essentiel pour l’entraînement…).

Nous avons plusieurs projets sur le feu, d’autres livres avec Guérin et certainement une autre BD, puis un autre projet totalement loufoque et différent qui j’espère… Passionnera vos soirées ! 


Lire aussi « Solide! », le nouveau livre de Romain Desgranges, dédié à l’entraînement !


Solide, le nouveau livre de Romain Desgranges, qui rassemble tous les ingrédients de l’entraînement

Quels sont tes projets maintenant ? Gravitent-ils tous autour de l’escalade ?

Oh oui ! 

Mon premier projet est de passer du temps avec ma famille… Ce qui, comme tu l’imagines au vu de mes dernières réponses, n’est pas toujours évident. Que ce soit avec l’équipe de France, avec Climb Up, le club d’escalade de Chamonix, ainsi que mes projets perso, je suis bien trop occupé…

Un dernier mot à ajouter ?

J’avais dit que je ne répondais plus aux interviews pour parler de « moi et de mes grimpouilles, moi, moi et moi mes zips & co » tout a été dit et rereredit ces dernières années. J’ai fait une petite exception pour toi car ces échanges ont été un peu un fil rouge de ces dernières années. On parlera d’escalade, d’entraînement, de livres ou d’autres projets mais plus du compétiteur que j’ai été un jour 😉.

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Jamais un grimpeur n’a connu une progression aussi fulgurante que Sean Bailey !

03 Nov

Il y a moins d’un mois, Sean Bailey n’avait encore jamais réalisé de 8C bloc. À l’heure d’aujourd’hui, il en a enchaîné un, ainsi que deux 8C+. D’abord « Box Therapy », dans le Rocky Mountain National Park, il y a quelques jours. Et maintenant « Grand Illusion », dans l’Utah. Ajoutez à cela une poignée de 8B+ supplémentaires, comme « Ode to the Modern Man » et vous obtenez un mois de dingue pour le grimpeur américain !

« C’est de la folie », a déclaré Sean Bailey à propos de sa progression spectaculaire. « Pourtant j’ai passé beaucoup de temps à clipper des dégaines à l’extérieur ces derniers temps ».

Il s’agit de la seconde ascension de « Grand Illusion », après que Nathaniel Coleman ait libéré la ligne cet été. Le bloc est en fait le départ bas de « Euro Roof », un 8B ouvert par Chris Sharma.

« Ce bloc a un style super unique ! », a déclaré Sean Bailey. « Il s’agit d’environ 25 mouvements dans un toit sans aucun repos. Ça demande une tonne de puissance et de rési, en plus, le crux du bloc se situe tout à la fin. La première partie consiste à grimper en compression sur des tufas, ce qui est fou à voir sur du granite. Au milieu, il y a une série de grands mouvements sur des inversées, et le crux de la fin tire sa difficulté de deux mouvements d’épaule et d’une contrepointe difficile à tenir. Ce passage convient parfaitement à mon style et à ma taille ».

Sean Bailey au départ de « Grand Illusion », son deuxième 8C+

Les folles performances de Sean Bailey ont débuté à la fin du mois de septembre, par une série de blocs extrêmes, dont « Ode to the Modern Man » 8B+. Quelques jours plus tard, il enchaînait « White Noise », son premier 8C. Profitant de sa forme exceptionnelle, il signait une semaine après l’ascension de « Box Therapy » son premier 8C+, une ligne ouverte par Daniel Woods en 2018 et répétée il y a peu par Drew Ruana.

Si ses performances s’étaient arrêtées là, cela aurait déjà été un mois sensationnel pour Sean. Mais la cerise sur le gâteau a été « Grand Illusion ». Et il n’a pas mis longtemps pour dompter ce monstre de granite. Au premier essai de sa troisième séance de travail, l’américain rétablissait au sommet du bloc.

De par le nombre élevé de mouvements dans ce bloc, Sean tient à préciser: « C’est un style différent de tous les blocs que j’ai essayés, donc il est définitivement dans une catégorie à part. Il se rapproche probablement de « First Round First Minute » (une voie en 9b établie par Chris Sharma) sur lequel je me base pour la cotation. » 

  • La vidéo de Nathaniel Coleman et Drew Ruana dans « Grand Illusion »:

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Seb Bouin enchaîne « Hugh », le premier 9a français !

01 Nov

Parmi la soixantaine de voies dans le neuvième degré que compte Seb Bouin, il lui manquait « Hugh », le premier 9a français. C’est désormais chose faite, puisque cette voie figure dorénavant dans son carnet de croix.

Le 11 décembre 1993, alors que Seb Bouin n’avait même pas 1 an, Fred Rouhling signait la première ascension de « Hugh » et proposait la cotation de 9a. Une grande première dans notre pays ! Cette voie, située aux Eaux Claires en Charente, avait d’ailleurs été sujette à polémique lors de son ouverture, puisqu’entièrement taillée.

Il n’empêche qu’en près de 30 ans, seuls cinq autres grimpeurs sont parvenus à en venir à bout, réussissant ce jeté de 2 mètres très caractéristique de la voie. En effet, la voie propose d’abord un pas de bloc d’entrée autour du 8A bloc, suivi d’un énorme jeté assez novateur pour l’époque, puis un pas de bloc en 7C sur bi-doigts, avant de terminer par une fin plus facile.

Dans le cadre de son Vintage Rock Tour, dont l’objectif est de répéter les voies historiques de France, Seb Bouin s’est rendu aux Eaux Claires dans le but d’enchaîner « Hugh », premier 9a de l’hexagone, mais aussi « Akira », proposé par Fred Rouhling comme le premier 9b de France ainsi que « De l’autre côté du ciel » 9a.

Les conditions météorologiques n’étaient pas vraiment à l’avantage du jeune falaisiste puisqu’il a plu quasiment tous les jours de la semaine. Contraint de rentrer à cause du confinement, Seb Bouin aura tout de même eu le temps d’enchaîner « Hugh », après quatre séances de travail dans la voie. En revanche, il devra revenir pour réaliser ses deux autres projets.

Quelle voie spéciale, quelle falaise spéciale, quel endroit spécial.

Nous sommes revenus de notre semaine à la falaise historique des Eaux Claires pour le Vintage Rock Tour.
J’avais trois gros objectifs pour cette étape : « Hugh » comme premier 9a français, « Akira » proposé comme premier 9b mondial, et « De l’autre côté du ciel » 9a. Ces voies ont quelque chose de spécial, c’est le « Fred Rouhling style », des mouvements impressionnants sur bonnes prises. Et c’est assez fun d’essayer ces voies pour tout dire.

On a eu un temps capricieux pour cette semaine, il a plu tous les jours, sauf le dernier. J’ai été assez chanceux de pouvoir enchaîner « Hugh ». Malheureusement, il faudra revenir pour « Akira » (1 jour de travail) et « De l’autre côté du ciel » (4 montées de travail).

La situation actuelle est ce qu’elle est, et nous avons dû rentrer. Cependant, les sportifs professionnels sont censés avoir le droit de continuer leur pratique. À voir comment cela évolue, mais je reviendrai peut-être pour finir le boulot si cela est possible. »

  • La vidéo de Fred Rouhling dans « Hugh »:

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La France annule son déplacement aux Championnats d’Europe à Moscou

31 Oct

Au regard de la situation sanitaire actuelle et afin de protéger la santé de ses athlètes, la FFME a décidé de ne pas envoyer de français aux Championnats d’Europe de Moscou, prévus du 20 au 29 novembre.

Trois réflexions ont amené à cette décision :

  • Le niveau de propagation du virus à l’heure actuelle et notamment en Russie ne permet d’assurer la sécurité pleine et entière des athlètes.
  • La logistique : les visas nécessaires à l’entrée en Russie sont à l’heure actuelle très compliqués à obtenir et les vols pour la Russie sont susceptibles d’être annulés à tout moment.
  • L’intérêt sportif : peu de délégations sont pour le moment inscrites et bon nombre de pays semblent avoir pris cette même décision.

Une vingtaine de grimpeurs de l’équipe de France devaient participer, avec notamment deux des quatre qualifiés pour les J.O de Tokyo : Julia Chanourdie et Mickael Mawem, champion d’Europe en titre de bloc.

L’IFSC n’écarte pas une annulation totale de la compétition, qui a déjà été reportée deux fois à cause de la crise sanitaire.


Lire aussi | La fédération autrichienne boycotte les Championnats d’Europe de Moscou


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Alex Honnold établit un nouveau record de vitesse dans le Nevada !

30 Oct

Alex Honnold a signé un nouveau record de vitesse, enchaînant les 13 longueurs de « Epinephrine » en seulement 34 minutes et 51 secondes.

Cette grande voie en 6a de 680 mètres, découpée en 13 longueurs, avait été réalisée par Brad Gobright en 38 minutes et 15 secondes, il y a quelques années, avant qu’il ne trouve la mort accidentellement lors d’une descente en rappel au Mexique, en décembre dernier.

Alex Honnold, qui a longuement hésité à tenter de battre ce record, a tenu à lui rendre hommage:

J’ai beaucoup pensé à Brad Gobright récemment. C’est probablement dû à ces randos dans la fraîcheur automnale qui me rappellent Brad. Après sa mort, je me disais qu’il allait probablement garder ce record de manière définitive, comme un bel hommage à sa mémoire.

Mais je n’ai pas pu résister à l’idée de mettre quelques essais, juste pour voir. Hier, j’ai fait 34’51 » et je ressens l’immense besoin de remercier Brad pour la motivation. J’apprécie qu’il arrive encore à me faire lever tôt pour aller dehors et faire de mon mieux pour accomplir quelque chose de grand. »

« Epinephrine » a été grimpée pour la toute première fois en 1978 par le trio de grimpeurs Jorge Urioste, Joanne Urioste et Joe Herbst et est considérée comme l’une des grandes voies les plus emblématiques de Red Rock au Nevada.

Brad Gobright était connu pour être un adapte des solos et aussi l’un des plus grands détenteurs de record de vitesse en grande voie. En 2017, aux côtés de Jim Reynolds, il avait signé une ascension éclair de « The Nose » en 2 heures 19 minutes et 44 secondes, battu quelque temps plus tard par Alex Honnold et Tommy Caldwell. En juin 2019, Brad Gobright et Alex Honnold signaient la seconde ascension en libre de « El Niño », sur El Cap, en un peu moins de 15 heures.


Lire aussi Une chute mortelle pour le grimpeur américain Brad Gobright…


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Edu Marin signe la première ascension en libre de « Arco Iris » 8c+, 200m

30 Oct

Edu Marin a réussi à clipper le relais de l’un de ses plus gros projets: « Arco Iris », une grande voie de 200 mètres, composée de six longueurs, avec un crux en 8c+, dans la face Nord du Montserrat en Espagne.

« Ce n’est pas seulement une grande voie » déclare Edu, « c’est un véritable morceau d’histoire de l’escalade en Catalogne. »

En effet, en 1979, Armand Ballart et German Folch parvenaient au sommet de la ligne, grimpant la voie en artif. 40 ans plus tard, Edu Marin est parvenu à en venir à bout, en libre.

La ligne longe une longue arête exposée sur plus de 120 mètres. Avant même d’essayer « Arco Iris », Edu a demandé la permission à Armand Ballart d’installer plusieurs spits supplémentaires, afin de la rendre réalisable en libre. Compte tenu du fait que les longueurs étaient déjà équipées de quelques spits devenus obsolètes, Edu n’a grimpé que sur les spits qu’il a rajouté, ceux déjà en place n’auraient en effet pas supporté les chutes de plus de 15 mètres que l’espagnol prenait pendant le travail de la voie.

Les 200 mètres de « Arco Iris » se décompose en six longueurs:

  • L1: 6a+
  • L2: 6c+
  • L3: 8b+
  • L4: 8c+
  • L5: 8b
  • L6: 8a+

La quatrième longueur, qui est la plus dure, ne compte que quatre spits sur l’intégralité de la longueur !


Edu Marin a pris de beaux vols durant le travail de la voie.

Finalement, le 9 octobre, Edu Marin a réussi à enchaîner cette grande voie, assuré par son père, Francisco Marin. L’ascension aura duré plus de cinq heures.

De par cette fameuse longueur 4 en 8c+, cette grande voie devient l’une des plus dures d’Europe, aux côtés de « Nirwana » 8c+, 200 mètres en Autriche et « Zembrocal » 8c+, 200 mètres, à La Réunion.

Notons qu’Edu Marin est un habitué des grandes voies extrêmes. Sa plus belle croix n’est autre que « Valhalla » 9a+, 390 mètres, qui traverse la grotte de Getu, en Chine. L’espagnol a équipé lui-même la ligne et fait la première ascension en mars 2019. Il s’agit du toit le plus long et le plus dur du monde.

Il a également enchaîné « Bellavista »8b+, 450 mètres, dans les Dolomites en Italie, « Pan Aroma » 8c, 450 mètres, en Italie toujours, « Orbayu » 8c, 500 mètres en Espagne, « Wogü » 8c, 250 mètres en Suisse »Mora Mora » 8c, 700 mètres à Madagascar et encore bien d’autres grandes voies.


Lire aussi | Edu Marin libère « Valhalla » 9a+, le plus large toit du monde !


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Adam Ondra est arrivé au pied de son nouveau projet !

27 Oct

« Me voilà de nouveau sur la route ! Je viens d’arriver à l’endroit où je vais passer les prochains jours. »

Voici les quelques mots écrits par Adam Ondra hier soir, qui a définitivement décidé de nous tenir en haleine jusqu’au bout ! Souvenez-vous, il y a quelques jours, le tchèque nous annonçait dans une vidéo avoir un gros projet outdoor: « Mon entraînement et ma préparation pour les Jeux Olympiques d’été à Tokyo continue. Mais j’ai toujours plusieurs gros projets en tête. Et maintenant, le temps est venu de poursuivre l’un d’entre eux. »

Les rumeurs n’avaient cessé de fuser concernant ce nouveau défi. Mais depuis hier, nous en savons un peu plus. Même si Adam Ondra n’a pas révélé le nom de la voie dans lequel il se projette, ni son lieu, il a publié une vidéo ainsi qu’une série de photos sur son compte Instagram, qui nous permet de deviner l’endroit dans lequel il se situe.


Lire aussi | Adam Ondra nous annonce un gros projet !


En effet, ces quelques images dans la vidéo ci-dessous sont typiques de l’architecture espagnole. Les plus aguerris reconnaîtront même l’horloge qui figure au sommet de la paroisse Saint Miquel, au coeur du village de Margalef. Particulièrement connu pour posséder quelques-unes des voies les plus dures de la planète, Margalef est un site phare de la Catalogne, très prisé des grimpeurs du monde entier. En effet, le site contient plus d’une vingtaine de voies dans le neuvième degré.

Si la destination d’Adam nous est maintenant connue, qu’en est-il de la voie qu’il projette d’enchaîner ? Le sachant à Margalef, tout nous laisse à penser que le tchèque compte travailler le seul 9b+ qu’il n’a encore jamais réalisé: « Perfecto Mundo ». Car rappelons que les trois autres 9b+ du monde ont tous été ouverts par Adam en personne: « La Dura Dura », « Change » et « Vasil Vasil ». « Perfecto Mundo » est la seule voie de cette cotation qu’il n’a encore jamais essayée.

Équipée par Chris Sharma, elle avait cédé sous les assauts d’Alex Megos au printemps 2018, venu durant deux semaines travailler la voie aux côtés de l’américain et de l’italien Stefano Ghisolfi. D’ailleurs, sept mois après Alex Megos, Stefano Ghisolfi était à son tour venu à bout de la voie, après 32 jours de travail et d’essais infructueux. Enfin, il y a un an, c’est l’autrichien Jakob Schubert qui venait ajouter son nom à la liste des ascensionnistes de cette ligne extrême.

Cette voie débute par une section en 8c, qui mène à un repos. Viennent ensuite 10 mouvements intenses, dont le crux: un jeté qui mène à une pince, avant que l’ascension ne se poursuivent sur quelques mètres encore.


Lire aussi Boum ! Alex Megos enchaîne « Perfecto Mundo » le quatrième 9b+ du monde !


Étant le seul 9b+ qu’il n’a pas libéré et pas encore enchaîné, il y a de fortes chances pour qu’Adam Ondra ait choisi cette voie comme projet. Hier, il déclarait: « Premier jour – premières impressions. Toucher les prises du projet pour la première fois. Elles étaient belles et pas très douloureuses… pour l’instant. »

Sur l’une des photos qu’il a publiée, on le voit assis au pied de la falaise, au même endroit qu’étaient assis Alex Megos et Stefano Ghisolfi lorsqu’ils travaillaient la voie, mimant presque les mêmes mouvements.

Il va donc être intéressant de voir en combien de temps Adam Ondra va enchaîner cette voie…

Affaire à suivre donc !

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Sélection de l’équipe de France pour les Championnats d’Europe de Moscou

27 Oct

Alors que les Championnats d’Europe sont toujours prévus du 20 au 29 novembre à Moscou, en Russie, voici la délégation française sélectionnée pour participer à cette compétition.

Au-delà de décerner les titres de Champions d’Europe dans chacune des disciplines, cette compétition est également la dernière chance pour les grimpeurs de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Décrochera son billet celui et celle qui remportera l’épreuve combinée. Les français ne sont pas concernés par cet enjeu car les deux places prévues pour chaque nation ont déjà été attribuées à Julia Chanourdie, Anouck Jaubert et Micka et Bassa Mawem.

À moins de 30 jours des Championnats d’Europe, nous en sommes en mesure de nous demander si la compétition aura bien lieu. Difficile à dire alors que la Russie, et plus particulièrement Moscou, essaie de gérer l’augmentation du nombre de cas de COVID-19. Plusieurs médias russes font état de restrictions dans les lieux publics de Moscou, et depuis quelques jours, certains événements sportifs recevant des spectateurs ont été interdits.

Si la compétition devait avoir lieu, voici les membres de l’équipe de France sélectionnés:

Bloc

Difficulté

Vitesse:

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Interview de Manu Cornu: quand le tigre ressort les griffes !

26 Oct

« Pour le moment je suis en roue libre, j’ai fait une petite pause mais je vais reprendre la grimpe assez vite, je ne vais pas m’entrainer comme les années passées, j’ai besoin de souffler, 2020 sera une année de transition pour moi, mais j’ai quand même un titre de Champion de France de bloc à récupérer, l’idée est de maintenir un maximum le niveau que j’avais il y a 1 mois, grimper un peu plus dehors, et a la fin de l’année je vous annoncerai que Paris c’est une ville importante pour moi !!! »

Le 27 décembre 2019, nous quittions Manu Cornu sur ces mots, dans une interview qu’il nous avait accordé à l’issue du Tournoi de Qualification Olympique. Dix mois tumultueux se sont maintenant écoulés durant lesquels le monde a été bouleversé: la crise sanitaire a frappé, les compétitions ont été annulées, le confinement a eu lieu, Manu a été touché par la COVID-19… Ce dernier en a profité pour souffler et faire le point.

Nous sommes donc allés à la rencontre de Manu, afin de savoir comment il se sentait depuis l’an dernier et qu’elles étaient ses envies et ses objectifs pour les semaines et les mois à venir. Attention, le tigre ressort les griffes !

Salut Manu, tout d’abord comment vas-tu ?

Hello PG, ça va bien et vous ?

Notre dernier entretien remonte à décembre 2019, juste après le Tournoi de Qualification Olympique. Ton objectif était de te qualifier pour les J.O, mais la compétition ne s’était malheureusement pas déroulée comme tu l’espérais… As-tu digéré cette déception ?

Oui je l’ai digéré assez rapidement. Ce n’était pas mon jour et je n’ai pas voulu refaire l’histoire, il n’y avait pas de problème de niveau, j’étais sûr et fier de ma préparation, mais c’est comme ça, la vérité de ce jour-là n’est pas celle de demain.

À un moment donné, est-ce que tu t’es dit que ta carrière de compétiteur de haut-niveau était terminée ? Que tu raccrochais les chaussons ?

Oui, j’y ai pensé. J’étais fatigué… Fatigué de m’entraîner, je ne savais pas trop où aller, je n’avais plus envie de faire les efforts, alors je suis allé grimper dehors quand j’avais envie, pour mon plaisir, en me disant « on verra bien où on arrive ».

Je pense qu’il faut être honnête avec soi-même, sur ses envies et ne pas se forcer. Après les Championnats du Monde à Tokyo, je me suis forcé à aller jusqu’au TQO, ce n’était pas dans mes plans et à mon avis, c’est ce qui m’a coûté ma place aux Jeux.

Je crois que j’y ai pensé aussi parce que je pourrais arrêter demain, c’est ok pour moi. Je suis heureux de ma carrière, j’ai fait ce que j’avais envie. Mais je n’ai pas envie de m’arrêter là.

Manu Cornu a rapidement digéré sa non-qualification pour les Jeux de Tokyo © FFME – Rémi Fabrègue


Lire aussi | La désillusion des J.O pour Manu Cornu


Dans cette même interview, tu nous laissais en terminant par ces mots : « À la fin de l’année je vous annoncerai que Paris, c’est une ville importante pour moi !!! ». Nous y voilà, peux-tu maintenant nous en dire plus ?

J’avais besoin de temps pour savoir si les Jeux de Paris allaient me remotiver, et si j’ai repris l’entraînement lundi dernier, c’est pour remonter mon niveau en diff, pour pouvoir vraiment me positionner sur les Jeux Olympiques de Paris.

Après ton échec aux Championnats du Monde et au TQO, tu voulais que l’année 2020 soit une année de transition. Au final, avec une saison quasi-blanche, 2020 s’est avéré être le bon moment pour une transition. En as-tu profité pour effectuer cette fameuse transition, comme tu l’espérais ?

Cette transition c’était pour prendre du repos, se ressourcer, prendre du recul, faire des choix, aborder les competes avec une autre approche, grimper dehors…

Tout s’est très bien passé vu que je suis re-motivé, j’ai récupéré mon titre de champion de France, je vois les choses différemment, avec beaucoup d’expérience. Je crois que ça a été très instructif pour moi.   


Aujourd’hui je ne suis pas du tout prêt à regrimper à mon meilleur niveau en compete, mais je suis pressé de retrouver un circuit où je serais prêt, ou il y aura du public, une grosse ambiance etc…


Manu Cornu lors de sa première victoire en Coupe du Monde, à Chongqing en avril 2019 © Eddie Fowke

Ce printemps, tu as attrapé la COVID-19, puis, sorti de confinement, tu en as profité pour passer du temps en extérieur, notamment à Bleau, où tu as réussi à enchaîner « La Force » 9a, en direct sur les réseaux. Est-ce que ces moments de grimpe en extérieur t’ont permis de te ressourcer ?

Oui, après avoir été dans une période assez spéciale où ma vie se résumait à Fifa, chips, ice tea et manque de sommeil, j’ai pu recommencer à grimper deux semaines avant la fin du confinement, avec mes 4 kilos en trop… Et je me suis doucement remis en forme en aidant sur les travaux de la salle de Blockout 3.

J’ai repris un rythme stable de sportif et puis avec Adrien Lemaire on est allé faire un tour au toit d’Orsay, où je ne faisais plus un mouv… Donc ce n’était pas très motivant… Et je ne sais pas pourquoi, on y est retourné deux semaines après, où je suis tombé au dernier mouv de « La Force ».

Et là, en parlant avec Jonathan, un pote, je lui dis «en ce moment je me sens vraiment bien, je pense fin de semaine je le fais», sur quoi il m’a dit «ce qui serait beau ça serait de le faire en live sur Insta». J’y avais déjà pensé mais de là à le faire… Et puis on s’est lancé, Block’out a suivi, Christopher aussi, c’était dément, ça a remis un peu d’émotions et d’adrénaline après ce grand temps de pause.

  • Le run d’enchaînement de Manu Cornu dans « La Force » 9a:

 

Puis en juillet, tu as été sélectionné pour participer à la Coupe du Monde de Briançon, mais tu es toi-même allé voir les coachs pour te désister. Peux-tu revenir sur cette décision ?

Pour comprendre mon choix, il faut connaître ma démarche.

J’ai rejoint Jérémy Bonder et Adrien Lemaire dans leurs entraînements spécifiques diff à un mois du sélectif, pour tester des choses pour ma préparation future. Quand tu essayes quelque chose, si tu ne le fais pas à fond, tu n’as pas de réelle réponse, donc j’ai fait ça à fond et j’ai pris ma qualif, mais je n’avais pas prévu et pas envie de m’entraîner durant le mois d’août. 

J’avais eu mes réponses.

Ce que j’avais fait en un mois de préparation avait bien fonctionné. Mais je voulais profiter de mon dernier mois de repos avant d’attaquer ma préparation, qui sera longue, alors au lieu d’aller à Briançon pas entraîné et pas prêt, j’ai préféré laisser ma place à quelqu’un de plus impliqué que moi. 

C’est ce que j’ai expliqué aux coachs et à la fédé.

Est-ce que la compétition te manque ?

Oui et non, aujourd’hui je ne suis pas du tout prêt à regrimper à mon meilleur niveau en compete donc je n’en raffole pas, mais je suis pressé de retrouver un circuit où je serais prêt, ou il y aura du public, une grosse ambiance etc…

Tu entretiens une très bonne relation avec Romain Desgranges, qui a récemment troqué son maillot de compétiteur, contre la tenue d’entraîneur au sein de l’équipe de France. Un mot là-dessus ?

Je vois ça comme quelque chose de très positif pour la France, c’est un gars qui a énormément de choses à apporter et à transmettre, mais qui va aussi devoir prouver qu’il peut faire progresser un groupe. Il fait partie de mon entourage proche dans le cadre de ma préparation, j’aime sa vision des choses, j’ai confiance en lui pour me faire avancer et faire avancer l’équipe.

Une vraie amitié s’est nouée entre Manu Cornu et Romain Desgranges, qui va maintenant intervenir dans le cadre de sa préparation en difficulté

Comment envisages-tu la suite maintenant ?

J’ai repris l’entraînement lundi dernier, avec Nico Januel aux manettes et Romain Desgranges en technicien, spécialiste diff. J’envisage également la suite avec de la souplesse avant 2021.

Tu es connu dans le milieu de l’escalade pour avoir un véritable mental de guerrier dans les projets que tu entreprends. Dans quel état d’esprit es-tu maintenant ?

Le mental vient dans la douleur de l’entraînement. Je suis prêt à m’entraîner fort, je me connais mieux et j’ai de l’expérience ! Ça va donner !!

Un dernier mot à ajouter ?

Mentionner mes partenaires Block’out et Scarpa, avec qui on continue l’aventure.

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James Pearson répète « Tribe », considérée comme la voie de trad la plus dure du monde !

26 Oct

James Pearson vient de réaliser la première répétition de « Tribe », considérée comme la voie de trad la plus dure du monde.

En mars 2019, Jacopo Larcher réalisait la première ascension de « Tribe », une voie de trad à Cadarese en Italie. Il ne proposait pas de réelle cotation, mais annonçait que c’était la voie la plus dure qu’il n’avait jamais faite. Son ascension de « La Rambla » 9a+ suggérait donc que « Tribe » flirtait avec le 9a/+. Une première pour une voie de trad.

Le grimpeur britannique James Pearson, spécialiste des ascensions extrêmes en trad, vient de signer la première répétition de cette voie, déclarant lui aussi que c’était la voie la plus dure qu’il n’avait jamais enchaînée.

James voulait essayer « Tribe » depuis la première ascension de Jacopo, mais depuis la naissance de son fils Arthur, il n’a « pas vraiment eu la capacité/l’énergie/le temps de s’engager dans un tel projet ».

James et sa femme Caroline Ciavaldini arrivent finalement à Cadarese cette année, alors que les conditions sont déplorables. Il n’avait qu’une heure en moyenne à la fin de chaque journée pour travailler la ligne, entre le moment où le rocher commençait à sécher et le moment où l’humidité résurgeait. Malgré ces mauvaises conditions, James parvenait à réaliser la plupart des mouvements, commençant alors à croire qu’un jour il arriverait au sommet de cette voie.

Finalement, après plusieurs jours de travail, James réussissait à clipper le relais lors de sa septième tentative.

J’étais déjà tombé assez près du sommet lors de nombreux essais, mais la nature aléatoire du pas de bloc final m’a souvent fait chuter, sans que je sache vraiment pourquoi. Avec les nombreuses prévisions de pluie pour les jours à venir, j’avais presque perdu tout espoir, ce qui est probablement exactement ce dont j’avais besoin pour relâcher la pression et me concentrer sur ma grimpe. »

Concernant la difficulté de la voie, il ajoute:

Bien que je ne puisse pas dire que j’ai essayé toutes les voies de trad du monde, j’en ai tout de même tenté plusieurs et j’ai passé beaucoup de temps à chercher mon « mégaprojet ». Pour moi, « Tribe » est de loin la série de mouvements la plus difficile que j’ai jamais faite sur une voie de trad, et c’est un vrai miracle qu’il soit possible de la grimper sur ses propres protections. Il est rare de trouver un morceau de roche assez compact pour faire une série de mouvements durs et soutenus, avec juste assez d’emplacements pour les coinceurs.

Dame nature nous a donné tout ce dont nous avons besoin: une ligne incroyable, une série de prises sympa, et des placements de coinceurs juste là où vous en avez besoin. »

« Tribe » s’ajoute donc à la longue liste des voies extrêmes de trad réussies par James Pearson, comme « Rhapsody » E11 7a à Dumbarton Rock, ou encore « Equilibrium » E10 7a à Burbage South.

  • L’histoire de la première ascension de « Tribe » par Jacopo Larcher:

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Nathan Michel réalise son premier 8C bloc !

24 Oct

Le français Nathan Michel vient de réaliser la première ascension de « Longue Promesse » un 8C bloc qu’il travaille depuis longtemps.

Il y a quelques jours, Nathan Michel enchaînait « Promesse » 8B+ au Pertuis, en Auvergne. Ce bloc, il l’avait lui-même découvert en 2015, lors d’une balade en forêt. Immédiatement, il se lançait dans le défrichage de la ligne, mais très vite, il comprenait que les mouvements étaient extrêmes et qu’il n’avait pas encore le niveau suffisant pour venir à bout de ce dévers physique. Il laissait donc ce projet de côté, se faisant la « promesse » de revenir plus tard, plus fort, pour l’enchaîner.

Et c’est justement en septembre de cette année que Nathan Michel faisait son retour dans ce bloc. Plus fort oui, car petit à petit, il commence à réaliser les mouvements, un à un, jusqu’à rétablir au sommet du bloc, six séances plus tard, donnant naissance à « Promesse », qu’il cote 8B+.

Lorsque l’on se rétablit en haut du bloc, toute la difficulté et le travail fourni s’évanouissent, il ne nous reste plus que la sensation du dernier essai, calé à la perfection. Il est cependant important de ne pas oublier les séances et les essais qui nous ont permis d’en arriver là….

L’histoire de ce bloc aurait pu s’arrêter là… Mais Nathan avait repéré un départ assis sur ce même bloc, qui pourrait augmenter la difficulté de la ligne. En effet, ce départ assis rajoute un 7C à la ligne originale, ce qui rend la suite du bloc considérablement plus dur. Trois séances de travail plus tard, il enchaînait l’intégralité de cette ligne, et proposait ainsi « Promesse Longue » 8C, son premier bloc d’un tel niveau.

Après avoir accompagné les jeunes du club de Monistrol en forêt pour profiter d’une super journée de condition, je n’ai pas pu résister à faire un petit détour au Pertuis. Deux essais plus tard me voilà rétabli en haut de mon premier 8c.
J’espère que la vidéo motivera quelques grimpeurs à venir essayer 😉

Notons que le week-end dernier, Nathan Michel prenait part à la Coupe de France de bloc de Valence et terminait 4ème, au pied du podium.

  • Voici la vidéo de son ascension:

 

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Boum ! Seb Bouin libère un nouveau 9b/+ en France !

23 Oct

Seb Bouin vient d’annoncer avoir enchaîné « Beyond Integral » au Pic Saint-Loup, qu’il propose à 9b/+. Si la cotation est confirmée, il s’agirait de la troisième voie la plus dure de France !

Les croix pleuvent en ce moment ! Et Seb Bouin vient de réaliser l’une des plus grosses performances mondiales de ces derniers mois. En effet, le jeune français a réalisé la première ascension de  « Beyond Intégral » 9b/+, après plusieurs semaines de travail.

« Beyond Intégral » n’est autre que l’extension de « Beyond », une ligne de 50 mètres, qui possède un relais intermédiaire. En mai 2019, Seb réalisait la première ascension de cette voie jusqu’au relais et proposait la cotation de 9a/+. La semaine dernière, alors qu’il travaillait la version intégrale, une prise a cassé dans le début de la voie, rendant la première partie encore plus dure, permettant à Seb de revaloriser la cotation de « Beyond » à 9a+.

La deuxième partie de la voie commence par un gros pas de bloc en 8A+. Il faut ensuite entamer un gros combat de résistance pour atteindre le relais. Il y a quelques jours, le français tombait à deux reprises au dernier mouvement de son projet. Finalement, Seb Bouin est parvenu à faire la croix de ce qui devient l’une des voies les plus dures de France, après « Bibliographie » 9c à Céüse et « La Rage d’Adam » 9b+ au Verdon.

Une vidéo de son ascension devrait voir le jour d’ici quelques mois.

  • Voici son commentaire sur cette nouvelle voie extrême:

Après des jours et des jours dans cette face nord au sommet du Pic Saint-Loup, je suis bien content de libérer mardi dernier le projet du moment « Beyond Integral » 9b/+, équipé par Fedric Ferraro.
Je ne pourrais pas compter le nombre de journées passées à essayer de trouver une séquence qui marche dans la section finale. C’est les privilèges des premières ascensions.
Cet endroit représente beaucoup pour moi. J’y ai passé beaucoup de temps à grimper lors des dernières années, perché au sommet de cette montagne, dominant la vallée.
Cette voie de 50m est composée de deux parties : une première en 9a+, suivie d’un 8A+ bloc. Il y a un bon repos entre les deux parties. Les mouvements sont impressionnants, il y a des jetés, lolottes, talons, colonnettes, réglettes,… tous les ingrédients pour un projet parfait.

À propos de la cotation, c’est assez dur d’avoir les idées claires. J’ai passé tellement de temps à comprendre comment marchait la section du haut. Je pense que cette voie est de la même difficulté que « Move » où « La rage d’Adam ». Je propose ainsi 9b/+ en attendant les prochains répétiteurs pour affiner.

J’ai aussi réalisé la première ascension de « Terra Nova » 8c+, équipé aussi par Fedric Ferraro sur la même falaise. Une belle envolée avec une fin épicée. Merci Fed pour ces nouveaux jouets 👌

Cette expérience de projet à la maison était assez spéciale. Au début j’étais obligé de rester, puis pour finir j’ai reporté mes échéances pour pouvoir enchaîner. Je ne pensais pas que j’allais trouver l’aventure et l’adrénaline que l’on peut avoir en trip. Mais finalement, c’était encore plus intense je pense. Une fois que j’étais lancé dans le processus, je l’ai vécu à fond. J’ai redécouvert le Pic Saint-Loup, la marche d’approche, les voies d’échauffements…

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Anatole Bosio vient à bout de son deuxième 9a+ !

23 Oct

Incroyable ! Seulement dix jours après avoir enchaîné son premier 9a+, Anatole Bosio, galvanisé par cette performance, vient à bout de son deuxième 9a+ qui n’est autre que « Super Crackinette ».

Anatole Bosio n’a jamais été aussi fort ! Il y a une dizaine de jours, il réalisait « Aubade Directe », qui devenait son premier 9a+. Nous sentions le français très motivé pour aller plus loin et profiter de sa bonne forme du moment. Nous ne nous étions pas trompés ! Anatole revient vers nous avec un nouveau 9a+ en poche, « Super Crackinette ».

Il s’agit de l’une des voies les plus mythiques de St Léger. Réalisée pour la première fois par Alex Megos en 2016, elle était mise sous le feu des projecteurs deux ans plus tard, en devenant le premier 9a+ flash de l’Histoire, réalisé par Adam Ondra. Plus récemment, la veille du confinement, c’est Julia Chanourdie qui clippait le relais de cette voie, devenant le premier 9a+ enchaîné par une française.

C’est maintenant au tour d’Anatole Bosio de répéter cette ligne ultra-résistante. Ce dernier s’était rendu à St Léger pour faire un « putsch », comme il le dit si bien. En effet, il ne disposait que de deux jours pour réaliser la croix. Utilisant le premier pour recaler la voie, il enchaîne finalement le deuxième jour, lors de son premier essai de la journée.


Lire aussi | Anatole Bosio revient sur l’enchaînement de son premier 9a+: «Aubade Directe»


  • Voici son commentaire:

Je suis très entraîné, jamais je n’ai eu une pareille rési ! Je savais que je venais pour deux jours, alors j’ai tenté la « blitzkrieg »!

J’avais fait 6 séances avant le confinement, j’avais tous les mouvs, donc théoriquement c’était possible ! J’ai profité du premier jour pour recaler la voie et mémoriser les sections.

Le deuxième jour, quand j’ai grimpé la première partie (un 8c court), j’ai senti l’acide lactique monter dans mes avant-bras, et pourtant en entamant le premier crux, je me suis senti comme intra-segment, comme si je partais de la paire d’avant, ça m’a mis en confiance pour la suite ! Arrivé au repos je suis resté longtemps, les prises sont petites (une pince moyenne et un bi en verrou), mais il m’a suffi de repoffer quelques fois pour sentir que je récupérais. À ce moment-là, je sais que je peux encore tomber au dernier mouv dur 4 mètres plus haut. Je me concentre et m’élance, à nouveau je ne sens pas la fatigue du bas, ça accroît ma confiance, j’attrape la dernière arquée avant le grand mouvement dynamique, j’ose prendre tous les risques et attrape la dernière prise in-extremis en me prenant une reculée dessus ! À ce moment-là, je suis surpris de constater que mes doigts ont tenu !

Je réalise ce que je suis en train de faire : mon deuxième 9a+, dix jours après le premier ! La dernière partie est vraiment plus facile, je la savoure jusqu’au relai puis c’est l’explosion de joie !

  • Voici la vidéo de son run d’enchaînement:

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Carlo Traversi, Jimmy Webb et Daniel Woods enchaînent un nouveau 9a+ !

22 Oct

Quand trois des meilleurs bloqueurs du monde enfilent un baudrier, ce n’est généralement pas pour faire semblant. Carlo Traversi a récemment signé la première ascension de « Empath » 9a+, rapidement répété par Jimmy Webb et Daniel Woods.

Retour quelques années en arrière, quand lors d’une balade à la recherche de nouveaux blocs, Jimmy Webb tombe sur une falaise majestueuse de par sa beauté. Mais à l’époque, l’américain ne se concentre que sur le bloc. Il envoie tout de même un message à son ami Carlo Traversi, pour l’informer de sa trouvaille.

Ni une ni deux, Carlo se met à équiper la voie, qui allait devenir « Empath », l’une des plus belles lignes de tout le pays. « C’était sans aucun doute LA ligne majeure de tout le secteur, et je me suis immédiatement mis au travail. »

« Empath » est une voie légère surplombante, d’une vingtaine de mètres environ. Elle est difficile du début à la fin et mêle puissance et endurance, n’offrant que très peu de repos. Sa particularité ? Il n’y a que deux prises horizontales, le reste de la voie consiste à compresser de part et d’autre des énormes colonnes de granite. « L’une des principales difficultés dans cette voie est que votre main gauche se trouve toujours sur de « bonnes » prises tandis que votre main droite sur de « mauvaises » prises. Votre bras gauche est donc complètement fumé, car il y a peu d’occasions de le reposer » déclare Carlo.

Au total, la voie lui aura demandé 15 jours de travail. La semaine dernière, Carlo Traversi se rendait à la falaise accompagné de Jimmy Webb et Daniel Woods. Assuré par ce dernier, Carlo parvenait à empiler tous les mouvements jusqu’au relais, signant la première ascension de « Empath », qu’il cote 9a+. « C’est la voie la plus dure que je n’ai jamais faite ».

Bien que Daniel Woods et Jimmy Webb passent le plus clair de leur temps à grimper les blocs les plus extrêmes de la planète, ils s’accrochent de temps en temps au bout d’une corde, généralement attirés par la beauté d’une ligne. Et avec une nouvelle voie d’une telle beauté, tous deux visaient la première répétition. C’est finalement Jimmy Webb qui y parviendra, réalisant au passage son premier 9a+, quelques minutes avant que Daniel Woods n’arrive au sommet à son tour.

« C’était génial d’être témoin de ces ascensions » s’extasie Carlo Traversi, présent au moment du double enchaînement de Webb et Woods. « Ils ont vraiment bossé et ont réussi. Ce n’est pas souvent que vous avez les grimpeurs les plus forts du pays qui vous accompagnent sur l’une des plus belles lignes au monde. Nous nous sommes tous nourris de l’énergie des autres. »

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Adam Ondra nous annonce un gros projet !

21 Oct

Adam Ondra nous tient en haleine ! En effet, dans la dernière vidéo postée sur sa chaîne, il déclare avoir un gros projet en tête, dont nous aurons connaissance très prochainement. Depuis, les rumeurs fusent.

Depuis quelques heures, plein de questions se posent dans la tête des grimpeurs. Quelle est donc ce gros projet qu’Adam Ondra s’est fixé, en parallèle de sa préparation pour les J.O ?

Car depuis plus d’un an, le tchèque a fait des Jeux Olympiques son objectif numéro 1. Il met tout en place au quotidien pour arriver le jour J au top de sa forme, et devenir ainsi le premier grimpeur de l’Histoire médaillé olympique.

Mais on le sait, sa passion pour le rocher demeure intacte, malgré ses séances quasi permanent en salle. De temps à autre, le tchèque va s’aérer entre deux entraînements indoor. Mais cette fois, il semble avoir un projet de plus grande envergure en tête.

Mon entraînement et ma préparation pour les Jeux Olympiques d’été à Tokyo continue. Mais j’ai toujours plusieurs gros projets en tête. Et maintenant, le temps est venu de poursuivre l’un d’entre eux. »

Depuis plus d’un an et demi, Adam Ondra poste chaque semaine une vidéo sur sa chaîne Youtube, tous les lundis. Initialement, cette websérie devait être consacrée à sa préparation pour Tokyo, mais avec le report d’un an de l’événement, Adam nous propose un contenu plus diversifié chaque semaine. Tourné par son équipe personnelle de caméramans, chaque contenu est d’une qualité unique et le nombre de vues de ses vidéos a augmenté de façon exponentielle au fil du temps.

Dans son dernier épisode, il nous informe que ses vidéos ne sortiront plus régulièrement tous les lundis, mais plutôt de ma manière aléatoire.

Puis, de son sourire narquois, il déclare:

Je ne veux pas en révéler davantage, mais je peux seulement vous dire que je veux vous rapprocher le plus possible de certaines de mes aventures en extérieur auxquelles je me suis préparé. J’aimerais tout vous montrer, d’un point de vue honnête et authentique. Et chaque fois que quelque chose d’important et de grand se produira, mon équipe sera là.

Et j’espère de tout coeur que quelque chose de grand et d’important va arriver dans un futur très proche… »

La dernière vidéo postée par Adam Ondra:

Depuis, les rumeurs ne cessent de courir !

  • Projette-t-il de réaliser la seconde ascension de « Bibliographie », le deuxième 9c de l’Histoire libéré par Alex Megos cet été ?
  • Compte-t-il se rendre au pied de « Burden of Dream », le premier 9A bloc qui attend toujours une répétition ?
  • A-t-il trouvé un projet encore plus dur que « Silence », qui pourrait potentiellement devenir le premier 9c+ du monde ?
  • Est-ce ce fameux projet extrême qu’il a équipé, dont il nous parlait dans l’une de ses précédentes vidéos, comme étant potentiellement un nouveau 9c ?

Il semblerait que cette dernière supposition soit la plus probable. Au regard de la situation actuelle et des restrictions de voyages dans le monde entier, il serait plus plausible qu’Adam se projette sur une voie locale, près de chez lui et de sa structure d’entraînement.

En effet, dans sa vidéo du 27 juillet 2020, le tchèque nous révélait avoir enfin équipé une ligne qu’il regarde depuis plus d’une quinzaine d’année, pensant toujours qu’elle était impossible. Mais plutôt que de rester dans le doute, et comme cette voie l’obnubilait, il décidait d’équiper la ligne, afin d’en conclure si oui ou non, elle était réalisable.

Au terme de l’équipement, Adam se rendait finalement compte que cette voie était potentiellement possible… Alors est-ce ce fameux projet dont il nous parle ? L’avenir nous le dira rapidement !

  • Voici la fameuse voie en question:

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La fédération autrichienne boycotte les Championnats d’Europe de Moscou

20 Oct

Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, la fédération autrichienne a annoncé qu’elle n’enverrait aucun athlète sur les Championnats d’Europe de Moscou (20 – 29 novembre), dernière compétition qualificative pour les Jeux Olympiques.

Jakob Schubert et Jessica Pilz seront les seuls autrichiens à se battre sous les couleurs de l’Autriche lors des prochains Jeux Olympiques. En effet, alors qu’il leur restait potentiellement une place chez les hommes et chez les femmes pour un athlète supplémentaire, la fédération autrichienne a annoncé qu’elle n’enverrait aucun grimpeur aux Championnats d’Europe de Moscou.

Cette compétition, à l’issue de laquelle une place sera attribuée chez les hommes et les femmes pour les J.O de Tokyo, a d’abord été repoussé de mars à juin, puis octobre, avant d’être finalement programmé pour la fin du mois de novembre, du 20 au 29, en raison de la pandémie du coronavirus. Récemment, l’IFSC a annoncé faire son possible pour maintenir cette compétition.

Une annonce qui n’a pas plu à la fédération autrichienne, qui s’est réunie pour prendre une décision de taille:

Cette décision n’a pas été facile pour nous, mais la santé de toutes les personnes impliquées passe clairement en premier. Nous avons consulté les entraîneurs et nous avons également obtenu l’avis des athlètes. De notre point de vue, un déplacement à Moscou alors qu’il y a des avertissements et restrictions de voyage, n’est pas responsable.”

Heiko Wilhelm, directeur des Sports de la fédération autrichienne

En effet, selon le ministère fédéral des affaires européennes et internationales, un avertissement aux voyageurs de niveau 6 s’applique à la Russie.

En tant qu’athlète, deux coeurs battent dans ma poitrine. Bien sûr, j’aurais aimé grimper, d’autant plus que nous avons eu si peu de compétitions cette saison. Bien sûr, cela me manque. Mais il y a beaucoup d’enjeux en ce moment, qui portent notamment sur la santé, et au vu de la situation actuelle, c’est certainement la bonne décision. »

Jakob Schubert

Pour l’instant, les championnats d’Europe de Moscou sont toujours prévus, mais on ne sait pas encore combien de grimpeurs y participeront. Si la compétition venait à être annulée définitivement, le slovène Jernej Kruder et l’ukrainienne Ievgeniia Kazbekova obtiendrait leur place pour les Jeux Olympiques de Tokyo, suite à leur résultat des Championnats du Monde l’an dernier.

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Pétition contre l’extension de l’exploitation pétrolière près de Fontainebleau !

20 Oct

La société Bridgeoil, qui exploite déjà 2 puits de pétrole à Nonville, au sud de la Seine-et-Marne, prévoit le forage de 10 puits supplémentaires et d’agrandir sa plateforme pétrolière sur un site situé à 4 km du de la forêt de Fontainebleau, Mecque mondiale de l’escalade de bloc.

La fureur des grimpeurs et des écologistes est palpable suite à la dernière annonce de la société Bridgeoil. Le projet consiste à augmenter son nombre de forage et étendre sa plateforme pétrolière, à deux pas de la forêt de Fontainebleau, qui rappelons-le, est classée en réserve de Biosphère par l’Unesco depuis 1998.

Une pétition a été lancée par l’association Environnement Bocage Gâtinais (EBG) et souligne l’impact environnemental potentiel du projet. La pétition a déjà reçu plus de 70 000 signatures à l’heure où ces lignes sont écrites.

Nous, EBG (Environnement Bocage Gâtinais), associations, habitant(e)s des communes concernées, riverains, élus locaux et Parisiens, en raison de tous les risques qu’elle représente et au nom de nos engagements pour le climat, nous nous opposons à l’extension de l’exploitation pétrolière, notamment  celle de Bridgeoil. »

Selon l’EBG, la proposition entraînerait une multiplication par quatre des émissions de gaz toxiques (dioxyde de soufre) dans la ville de Nonville, au sud de la forêt de Fontainebleau, où l’entreprise exploite déjà deux sites de forage.

La zone proposée chevauche également des zones protégées « Natura 2000 », des paysages écologiques sensibles et des forêts, en plus d’une nappe phréatique qui alimente plus de 300 000 habitants de Paris et de Villemer. En 2019, l’agence locale des eaux Eau de Paris a même rejeté des plans similaires de Bridgeoil visant à s’étendre au même endroit.

Les grimpeurs ont fait entendre leur mécontentement face à un tel projet sur les médias sociaux en partageant la pétition et en exprimant leurs préoccupations concernant la forêt de Fontainebleau.


Pour lire et signer la pétition: C’EST ICI


L’EBG devait remettre hier cette pétition au commissaire enquêteur avec un courrier argumenté. Il n’empêche que le nombre de signatures continue d’augmenter de façon exponentielle. Alors, pour soutenir cette lutte contre ce projet pétrolier, vous pouvez tout de même signer la pétition.

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L’impressionnante liste de croix de Jakob Schubert en une semaine !

19 Oct

Au milieu d’un contexte sanitaire compliqué, avec l’annulation des compétitions internationales et la fermeture des salles d’escalade partout dans le monde, l’équipe autrichienne a fait le choix d’aller s’aérer en falaise.

Au programme, une semaine de grimpe en extérieur, sur les falaises italiennes autour d’Arco. Jakob Schubert, qu’on ne présente plus, était évidemment de la partie. Il revient avec une liste de croix impressionnante, que voici:

Jour 1: l’équipe autrichienne se rend à Massone, directement après le trajet. Jakob Schubert parvient à réaliser rapidement « Thunder Ribes » initialement coté 9a, qui pourrait être revu à 8c+/9a selon lui.

Jour 2: Jakob enchaîne « Zauberfee » 8c+ à Eremo

Jour 3: l’autrichien enchaîne toutes les voies dures de Narango, à savoir « 5 Uve » 8c qu’il réalise à vue, « Natural Present » 8c/+ et « Mr. Teroldego » 8c.

Jour 4: repos

Jour 5: c’est la plus grosse croix de son trip. En quelques essais, Jakob parvient à enchaîner « Beginning » un 9a/+ ouvert par Stefano Ghisolfi ce printemps et répété par Adam Ondra le mois dernier, qui proposait de revoir la cotation à 9a après avoir trouvé des coincements de genoux permettant de se relâcher.

Jakob Schubert signe donc la troisième ascension de cette voie, qui déclare avoir utilisé les coincements de genoux, mais avoue avoir encore beaucoup à apprendre de cette technique particulière pour réussir à se relâcher totalement comme Adam le fait.

Et comme si cette performance ne suffisait pas, Jakob termine la journée avec une ascension à vue de « Terra Piata » 8b+ et la réalisation de « Zero Tolleranza » 8b+/c au premier essai.

Jour 6: direction la falaise de Padaro, l’une des préférées de Jakob autour d’Arco. Une nouvelle voie dans le neuvième degré tombe dans son carnet de croix: « Omen Nomen » 9a.

Notons qu’Eva Hammelmüller et Jessica Pilz, qui participent elles aussi à ce stage avec l’équipe autrichienne, ont toutes les deux enchaîné « Terra Piatta » 8c. Eva a également fait « Zero Tolleranza » 8c également, tandis que le deuxième 8c réalisé par Jessica est « 5 Uve ».

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Micka Mawem et Charlotte André remportent la Coupe de France de Valence !

18 Oct

Les finales seniors de la Coupe de France de bloc de Valence viennent de s’achever. Et on peut dire que le niveau était extrêmement élevé ce soir !

Chez les hommes, c’est Micka Mawem qui s’adjuge la première place. Seul le bloc 2 lui résistera, comme à l’ensemble des finalistes. En revanche, il ne fait qu’une bouchée des blocs 1 et 3, qu’il enchaîne à vue, ce qui lui vaudra la victoire.

Le reste du podium est complété par les frères Avezou. Et Sam n’était pas loin derrière Micka. En effet, il réalise lui aussi le bloc 1 à vue, mais mettra un essai de plus dans le dernier bloc, se classant donc deuxième. Il devance son frère, Léo, qui n’enchaîne que le troisième bloc, mais qui valide toutes les zones.

Chez les femmes, Charlotte André s’impose de la plus belle des manières: elle enchaîne tous les blocs de finale à vue, à la vitesse de l’éclair !

Mais la jeune Oriane Bertone était toute proche de la première place. Un essai de trop dans le premier bloc lui coûte la victoire. Enfin, c’est Fanny Gibert qui complète le podium. Bien partie, elle enchaîne les deux premiers blocs à vue, mais ne trouve pas la solution pour atteindre le top du dernier bloc.

Voici les résultats complets des finales seniors:

Les résultats des finales minimes:

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Coupe de France de bloc de Valence: résultats des qualifications minimes et seniors

18 Oct

Après les cadets et juniors hier, c’est au tour des minimes et des seniors de faire leur entrée sur les matelas, pour disputer cette première Coupe de France de bloc de la saison. Une première compétition nationale depuis bien longtemps, en raison de la pandémie, qui a mis à l’arrêt toutes les compétitions sportives pendant plusieurs mois.

Toutes les mesures sanitaires sont prises ce week-end pour que l’événement se déroule dans les meilleures conditions possibles.

En manque de compétition, la plupart des meilleurs bloqueurs français ont répondu présent, à l’image de Manu Cornu, Micka Mawem, Léo Favot, Jérémy Bonder, Fanny Gibert, Charlotte André, ou encore Oriane Bertone.

Voici les résultats des qualifications des minimes et seniors. Les six meilleurs de chaque catégorie se donnent rendez-vous pour un ultime affrontement en finale cet après-midi, qui s’annonce explosif !


Lire aussi | Coupe de France de bloc de Valence: résultats des finales cadets et juniors


Minimes filles:

+ Les résultats complets des minimes filles

Minimes garçons:

+ Les résultats complets des minimes garçons

Seniors femmes:

+ Les résultats complets des seniors femmes

Seniors hommes:

+ Les résultats complets des seniors hommes

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Pierre Le Cerf enchaîne sa sixième voie dans le neuvième degré !

18 Oct

Pierre Le Cerf a récemment enchaîné « Chocholocco » 9a, sa sixième voie dans le neuvième degré.

Il est décidément LE jeune falaisiste français en forme du moment ! Début le début de l’été, Pierre Le Cerf met à profit ses séances de préparation physique effectuées pendant le confinement directement sur le rocher. Et cela se traduit en performances extrêmes pour ce jeune grimpeur de 20 ans.

Fin juin, il réalisait « Inga » 8c+/9a, avant de clipper le relais de « Kinematix » 9a fin août. Plus récemment, début septembre, Pierre haussait le niveau d’un ton en enchaînant « Punt X », son premier 9a+.

À chaque mois, sa croix ! Ainsi, en ce mois d’octobre, il s’offre une belle répétition de « Chocholocco » 9a, situé à quelques kilomètres au nord de Nice, à deux pas de chez lui. Il s’agit d’une belle ligne esthétique très résistante, majoritairement composée de grosses colonnettes. Seulement cinq essais répartis sur trois jours auront été nécessaires à Pierre pour faire la croix.

  • Voici en exclusivité son commentaire:

« Chocholocco » 9a, 5ème essai (3 jours) est ma sixième voie dans le 9ème degré. C’est une voie qui ne faisait pas partie de mes objectifs, je ne pensais même pas l’essayer cette année, mais après avoir atteint mes objectifs de l’été et appris que ce 9a était à seulement 20 minutes de chez moi, avec une marche d’approche de 5 minutes, j’ai sauté sur l’occasion de l’essayer.

Cette voie m’a demandé 3 jours de travail. C’est un 9a qui se divise en deux parties, une première en 8c/8c+ plutôt cool, très variée niveau mouvements, avec toutes sortent de prises (bi, tri, pince, inverse, petits mouvs, grands mouvs, pertes de pieds, contre-pointes…) et qui se termine par un crux sur des grosses pinces. Puis arrive la deuxième partie en 8b/8b+ court, assez spécifique, qui demande d’être concentré jusqu’au bout.

C’est une belle voie qui se grimpe en été, mais surtout en automne si les conditions s’y prêtent, car lors de mon run d’enchaînement une averse est arrivée et vers la fin (sorte de réta), j’avais comme un brumisateur qui me soufflait de petites gouttelettes sur la tête et sur les mains (la galère quoi !). Mais c’est passé 🙂  »

 

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Coupe de France de bloc de Valence: résultats des finales cadets et juniors

17 Oct

Après le tour de qualification qui se déroulait plus tôt dans la journée, les six meilleurs cadets et juniors s’affrontaient une dernière fois, dans trois blocs de finale.

Voici les résultats complets.

Demain auront lieu les qualifications des minimes et seniors, suivies des phases finales en fin de journée.

Cadets et cadettes:

Juniors femmes et hommes:

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Coupe de France de bloc de Valence: résultats des qualifications cadets et juniors

17 Oct

Les amateurs de compétition sont ravis ! Ce week-end, plusieurs centaines de grimpeurs se sont donnés rendez-vous à Valence, pour la traditionnelle étape de Coupe de France de bloc.

Ce samedi est consacré aux cadets et juniors, qui depuis ce matin disputaient les phases qualificatives.

Voici les résultats complets. Les finales auront lieu ce soir pour ces deux catégories, avant que les minimes et les seniors entrent en piste demain.

Cadettes:

+ Les résultats complets des cadettes

Cadets:

+ Les résultats complets des cadets

Juniors femmes:

+ Les résultats complets des juniors femmes

Juniors hommes:

+ Les résultats complets des juniors hommes

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Crux: un nouveau jeu d’escalade sur votre smartphone !

16 Oct

À l’heure où les salles d’escalade referment leurs portes en raison de la crise sanitaire qui sévit dans le monde entier, l’escalade ne vous a jamais autant manqué ! Crux est une nouvelle application mobile, vous permettant de jouer à un jeu d’escalade sur votre smartphone.

Crux est une sorte de puzzle, où vous devez faire glisser votre doigt sur l’écran pour déplacer vos mains et vos pieds vers les prises suivantes. Chaque prise a un minuteur: si vous restez trop longtemps accroché, vous tombez. Au fur et à mesure que les prises deviennent plus petites, votre grimpeur peut s’y tenir moins longtemps et la pression pour déchiffrer et lire le bloc est alors plus forte (comme il se passe dans la vraie vie, lorsque vous vous battez réellement sur les petites prises de votre projet).

Le jeu simule les vrais crux rencontrés dans une voie, en reliant une série de mouvements rapides et intenses sur de petites prises entre de plus grosses prises sur lesquelles il est plus facile de se reposer. Au fur et à mesure que vous progressez dans la difficulté, les séquences deviennent plus longues et plus complexes. Il existe également un mode « Entraînement », qui vous permet de tenir indéfiniment sur les prises pendant que vous vous familiarisez avec le jeu.

Crux a plus de 100 niveaux de difficulté, du débutant à l’expert. Si vous souhaitez créer vos propres blocs, il existe un mode « Ouvreur » qui vous permet de construire, tester et partager vos propres passages.

Home | crux

Le jeu a conquis de nombreux grimpeurs depuis son lancement, avec 75 000 grimpeurs ayant effectué 3,3 millions d’essais  à ce jour et 2 300 ouvreurs ayant créé 3 000 nouveaux blocs à ce jour. Il propose également des compétitions en ligne où les joueurs peuvent essayer de résoudre le plus grand nombre possible de blocs à partir de niveaux sélectionnés, dans un délai déterminé. Le joueur qui a résolu le plus grand nombre de blocs en réalisant le moins d’essais gagne. Comme dans une vraie compétition de bloc !

Jouer à Crux est assez intriguant, d’autant plus que les niveaux de difficulté augmentent. Tout comme de la vraie grimpe, il faut être de plus en plus précis au fur et à mesure que les voies deviennent plus difficiles. Et le fait de réfléchir à une méthode pendant que votre grimpeur avatar lutte contre l’acide lactique imite les difficultés rencontrées par un grimpeur dans la vraie vie. Le jeu est clairement bien conçus par des grimpeurs et pour des grimpeurs: les mouvements et le positionnement du corps de l’avatar sont réalistes et collent à de vraie escalade.

En six semaines, le jeu a été installé 30 000 fois et plus d’un million d’essais ont été effectués. 800 joueurs se sont lancés dans la création de voies, ce qui a créé plus d’un millier de nouveaux blocs.

Télécharger Crux sur votre smartphone:

L’application est gratuite et sans publicité. il est toutefois possible pour les joueurs d’acheter des salles d’escalade supplémentaires, pour plus de passages.

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Jonathan Siegrist libère une nouvelle voie extrême près de Las Vegas !

16 Oct

Jonathan Siegrist vient de réaliser la première ascension de « Nu World » près de Las Vegas, qu’il estime à 9a+/b. Il donne donc naissance à l’une des voies les plus dures des USA !

L’américain de 35 ans a encore frappé ! Durant ces dernières semaines, c’est près de chez lui que Jonathan Siegrist a grimpé, développant un nouveau secteur près de Las Vegas.

Parmi toutes les voies qu’il a ouvertes, l’américain a jeté son dévolu sur « Nu World », une voie très résistante, débutant par 30 mouvements où il est impossible de s’arrêter pour délayer, avant d’arriver à un bref repos, pour terminer par 25 derniers mouvements en 8c.

Au total, Jonathan Siegrist aura mis plus de 50 essais dans cette voie, au cours de ces cinq dernières semaines. Hésitant sur la cotation, il propose 9a+/b.

« C’est certainement l’une des voies les plus difficiles que je n’ai jamais réalisées et d’une certaine manière, ce n’est que le début… »

En effet, ce n’est que le début, car « Nu World » propose une sortie plus directe, qui reste pour l’instant à l’état de projet, mais qui pourrait faire grimper la cotation à un niveau encore plus élevé.

La version directe consiste à continuer tout droit sur plus de 30 mètres où il y a plusieurs pas de bloc vraiment très durs, avec des repos encore moins bons que dans « Nu World ». J’ai hâte de l’essayer la saison prochaine ! Mais pour l’instant, j’ai besoin de faire une pause avec les 90 minutes d’approche… La version directe sera très dure, j’espère que j’arriverai encore à réaliser le bas de la voie ! »

Au total, l’américain comptabilise maintenant plus d’une cinquantaine de voies dans le neuvième degré, dont 12 dans le 9a+ et plus ! Sa dernière croix en date était « One Hundred Proof » 9a+, qu’il avait enchaîné juste avant le confinement. Dans son carnet de croix, figurent aussi deux 9b: « Jumbo Love » et « La Planta de Shiva ».

Depuis que j’ai commencé en 2004, mon escalade a été en constante évolution. J’ai vraiment appris à aimer le processus, qui consiste à se fixer des objectifs et à s’efforcer de les atteindre. Travailler des voies dures se définit invariablement par plus d’échecs que de succès, mais de temps en temps, j’arrive à faire avancer les choses. Le sentiment de travailler dur et d’être récompensé par un enchaînement est incroyable ; c’est ce qui me permet de continuer. »

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