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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Innovation : des chaussons d’escalade imprimés en 3D !

23 Fév

Nouveauté dans le monde de l’escalade ! Une entreprise espagnole vient de lancer les premiers chaussons d’escalade imprimés en 3D. Grâce à des scans numériques, Athos arrive ainsi à créer des chaussons parfaitement adaptés à la morphologie des pieds de chaque grimpeur. 

Tous les grimpeurs le savent : trouver chausson à son pied est une vraie corvée. Chaque marque taille différemment, il faut parfois prendre sa pointure de ville, parfois deux ou trois tailles en dessous… Un vrai casse-tête qu’Athos, une entreprise basée à Barcelone, espère solutionner. Pour cela, la firme espagnole vient de lancer les premiers chaussons d’escalade imprimés en 3D, qui promettent un ajustement sur mesure, à l’aide d’une technologie numérique.

En deux ans, ce qui était au départ un projet de master pour l’école de design et d’ingénierie Elisava s’est transformé en une start-up. C’est en découvrant les pieds meurtris par des années d’escalade d’un de leurs amis, qu’un groupe de quatre étudiants a eu l’idée de se servir d’une imprimante 3D pour créer des chaussons. « Nous avons vu que ses pieds étaient complètement déformés et nous avons constaté que les effets du port de chaussons d’escalade pendant des années n’étaient pas beaux à voir », a déclaré Mar Amengual, l’une des membres du quatuor.

Une étude, publiée en 2013 dans le World Journal of Orthopedics, affirme que 80 à 90 % des grimpeurs signalent avoir de vives douleurs lorsqu’ils portent des chaussons d’escalade. L’article explique comment des chaussons trop petits entraînent des infections au niveau des ongles, des blessures aux orteils dues à la compression excessive et le développement de déformations de l’hallux valgus.

Nous nous sommes dit : « Grimper oui, mais avoir mal aux pieds c’est non ! ».

Pourtant, les récents progrès technologiques ont à la fois amélioré le niveau de performance des chaussons d’escalade et diminué la nécessité de réduire la pointure de ses chaussons. Malgré cela, la plupart des grimpeurs continuent de réduire la taille de leurs chaussons. Alors qu’une douleur aux pieds semble être un prix à payer pour certains, Athos apporte une solution innovante, qui permet de fabriquer des chaussons adaptés à la morphologie de chacun.

Des chaussons imprimés en 3D ? Comment est-ce possible ?

Grâce à la technologie ! Athos commence par réaliser un scan numérique des pieds du client. Puis, la marque applique ces dimensions à son modèle standard. Chaque chausson est conçu pour être proche du pied, il n’y a donc pas besoin de réduire la taille par rapport à sa pointure habituelle.

De plus, Athos utilise des matériaux végétaliens : le polyuréthane thermoplastique, ou TPU, le polyester (pour les lacets) et de la gomme Vibram. Le TPU est connu pour sa résistance à l’abrasion et est 100 % recyclable et biodégradable. Selon Amengual, il ne se détend pas au fil du temps. De plus, ce thermoplastique a la particularité d’être très flexible et élastique, ce qui le rend idéal dans ce domaine. Globalement, le processus d’impression 3D d’Athos réduit de 70% les procédures de fabrication standard des chaussons.

Bien que les grimpeurs ne puissent pas modifier le modèle ou la rigidité du chausson, ils peuvent personnaliser leur paire en choisissant le motif qui figure sur l’extérieur du chausson, et même faire inscrire leur nom.

Les chaussons Athos sont encore en phase de test, mais les grimpeurs de Barcelone devraient bientôt pouvoir profiter des premières séries lancées sur le marché. À terme, la start-up espère devenir internationale. En fin de compte, Athos vise à changer la façon dont les grimpeurs pensent à leurs pieds. « Chaque pied est unique », déclare Amengual. « Notre objectif est de donner à chaque grimpeur le chausson d’escalade parfait afin qu’il puisse profiter un peu plus de l’expérience de grimpe. »

Une réussite à tous les niveaux pour les étudiants, qui ont d’ailleurs été nommés pour plusieurs prix, comme les Forward AM Innovation Awards, les Elisava Master’s Project Awards et les Distributed Design Awards.

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Michaela Kiersch en grande forme en Suisse !

18 Fév

En moins de deux semaines, Michaela Kiersch a enchaîné plus de dix blocs dans le 7C+ et plus.

La grimpeuse américaine Michaela Kiersch vient de faire un court séjour de bloc dans le Tessin, en Suisse, où elle a grimpé une flopée de blocs durs à Cresciano et Brione. En moins de deux semaines, elle a enchaîné deux 8A+, six 8A, deux 7C+ et un 7C.

Voici sa liste de croix :

  • « Molunk » 7C
  • « Pamplemousse » 7C+
  • « Black Pearl » 7C+
  • « Fake Pamplemousse » 8A
  • « Entwash » 8A
  • « Frogger » 8A
  • « Teamwork » 8A
  • « La Boule » 8A
  • « Pause Cervelas » 8A
  • « Frank’s Wild Year » 8A+
  • « Forever More » 8A+

Concernant sa plus belle croix, « Forever More », elle déclare :  « Ce bloc me convenait vraiment bien. Je me sens super forte sur les arquées en ce moment. J’aurais même pu le flasher si j’avais su comment gérer le réta au sommet ! Pourtant, je ne m’étais pas spécialement préparé pour le flasher. J’ai simplement vu une vidéo de ce bloc sur YouTube et j’ai décidé de l’essayer. Je donne toujours le meilleur de moi-même lors des tentatives de flash. »

Au printemps dernier, la grimpeuse de 28 ans avait déjà fait un passage à Magic Wood, où elle avait enchaîné 16 blocs dans le 7C+ et plus : deux 8B+, trois 8B, cinq 8A+, quatre 8A et deux 7C+.

À la fin du mois dernier, Michaela a réalisé la troisième ascension féminine de « La Rambla » 9a+ à Siurana, en Espagne. À l’automne 2021, elle avait clippé le relais du célèbre « Dreamcatcher » 9a à Squamish, sa voie la plus difficile à l’époque. Deux semaines auparavant, elle avait effectué la première ascension féminine de « Super Tweak » 8c, la première voie américaine de ce niveau, gravie à l’origine par Boone Speed en 1994.

 

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Jules Marchaland enchaîne son premier 9a+ avec « First Ley » à Margalef !

17 Fév

Le jeune français vient de cocher son premier 9a+ dans l’un des grands classiques de Margalef, « First Ley ». 

Jules Marchaland a répété le célèbre 9a+ de Chris Sharma, « First Ley » à Margalef. Il s’agit du premier 9a+ du jeune français de 21 ans, qui, le jour même où il a enchaîné « First Ley », a également ajouté à son carnet de croix « Bumayé » 8c+ immédiatement après.

Jules a passé six jours à travailler « First Ley ». Pour lui, c’était une ligne de rêve, qui n’a jamais quitté le coin de sa tête depuis qu’il a vu la vidéo de Chris Sharma dans cette voie. Située dans le célèbre secteur Laboratori à Margalef, « First Ley » est une variante plus facile de « First Round First Minute » 9b, dont elle partage le départ. Il s’agit d’une section de quinze mouvements qui pourrait être côtée 8B/+ bloc. Par la suite, « First Ley » bifurque sur la gauche et rejoint le relais de « Ley Innata » par un 8a.

« Je l’ai essayée les trois premiers jours, mais après une longue journée de pluie, la voie était complètement mouillée… J’en ai profité pour faire d’autres voies plus faciles et quand ça a séché, j’y suis retourné et j’ai eu des sensations folles ! J’ai pris un jour de repos et j’ai commencé à faire de très bons essais. Je suis tombé une fois au dernier mouvement, mais à la session suivante, je l’ai fait ! », déclare Jules. Ce dernier explique avoir utilisé des genouillères, ce qui rend l’ascension un peu plus facile d’après lui, sans toutefois modifier la cotation. « Ça reste du 9a+ », affirme-t-il.

L’année dernière, Jules a remporté l’argent lors de la seule Coupe d’Europe qu’il a disputée. Après cette compétition, il a participé à trois Coupes du Monde, se classant toujours dans les 20 premiers. En terme de performances sur le rocher, il a enchaîné ses trois premiers 9a l’an dernier également. Il a fait son entrée dans le neuvième degré en mai dernier, après avoir clippé le relais de « Trip Tik Tonik » 9a, dans les Gorges du Loup. Sur la même falaise, il a également coché « Kick Ass » 9a et « Kinematix » 9a, qu’il a rapidement enchaînés, réalisant ces trois voies en un mois.

Avant le début du circuit de compétition international, Jules Marchaland retournera à Saint-Léger, où il espère enchaîner « Supercrackinette » 9a+.

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Janja Garnbret blessée, à quelques semaines du lancement de la saison internationale

17 Fév

À quelques semaines seulement du lancement de la saison internationale 2023, Janja Garnbret va devoir modifier son entraînement pour les Coupes du Monde à venir. La Slovène s’est fracturée le gros orteil gauche à l’entraînement.

Janja Garnbret, l’une des plus grandes compétitrices de tous les temps, s’est récemment fracturée le gros orteil gauche lors d’une séance d’entraînement. Si une blessure à l’orteil peut sembler anodine par rapport à une blessure au genou, à l’épaule ou au doigt, en escalade, la puissance de poussée est presque toujours transmise par les gros orteils. Garnbret ne pourra pas porter de chausson d’escalade sur son pied gauche pendant au moins quatre semaines, ce qui entrave son entraînement pour les prochaines étapes de Coupe du Monde. Espérons pour elle que ça ne posera pas de problème pour les épreuves de qualification olympique, la première étant les championnats du monde au mois d’août en Suisse.

Sur les réseaux sociaux, Garnbret s’est exprimée sur sa situation : « Malheureusement, je me suis fracturée le gros orteil pendant l’entraînement l’autre jour et donc ma préparation pour la saison à venir sera un peu différente des années précédentes. Je ne vais pas mentir, il est difficile de faire face à cette blessure et à ce qu’elle signifie pour la saison à venir. Ne pas pouvoir porter de chaussons pendant au moins quatre semaines est un gros problème ! En regardant les choses sous un angle différent, je dois tout de même dire que je préfère passer par là maintenant, plutôt qu’en milieu de saison. Rééducation, me voilà ! 💪🏼 ».

Heureusement, il lui reste plus de deux mois avant le début de la saison mondiale 2023, qui commencera fin avril. Le premier événement est une Coupe du Monde de bloc à Hachioji, au Japon, du 21 au 23 avril, et le second une Coupe du Monde de bloc et de vitesse à Séoul, en Corée du Sud, du 28 au 30 avril. Si elle n’est pas prête à temps, elle devra attendre la troisième épreuve de bloc qui se déroulera à Salt Lake City, aux États-Unis, du 19 au 21 mai.

Le palmarès de Janja Garnbret est à ce jour inégalé. Elle a remporté l’or aux Jeux Olympiques de Tokyo et a également décroché la plus belle des médailles dans 23 Coupes du Monde de difficulté et 14 Coupes du Monde de bloc. Au total, elle a remporté la saison de Coupe du Monde de difficulté chaque année de 2016 à 2022, sauf en 2019 où elle a décroché l’argent. Elle a gagné le classement général des Coupes du Monde de bloc en 2019 et elle a remporté le combiné quatre années de suite, de 2016 à 2019.

 

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Drew Ruana enchaîne trois 8C(+) en moins de deux semaines !

15 Fév

L’Américain Drew Ruana est actuellement inarrêtable ! À Coal Creek, dans le Colorado, il a réussi trois blocs 8C ou plus en moins de deux semaines. Son dernier chef-d’oeuvre se nomme « Maxwell’s Demon Sit » et atteint la cotation de 8C+.

Depuis son plus jeune âge, Drew Ruana est l’homme de tous les records. Il est l’un des bloqueurs à compter le plus de 8C+ bloc à son actif. En décembre, il a enchaîné son centième bloc en 8B+ ou plus avec « The Phoenix ». Et en cette nouvelle année, le jeune américain de 23 ans semble prêt à repousser ses limites. Si son prochain objectif est d’enchaîner un bloc dans le neuvième degré, il vient déjà de battre un nouveau record, enchaînant trois blocs en 8C et plus en moins de deux semaines.

Début février, il a tout d’abord signé la troisième ascension « Everything Gneiss » 8C. Cette ligne de Daniel Woods lui résistait depuis plus d’un an : « Peu de blocs m’ont toujours résisté, mais « Everything Gneiss » m’avait toujours échappé », a-t-il expliqué sur les réseaux sociaux. En 2021, Drew s’était même rompu l’ischio-jambier lors d’une séance de travail dans ce bloc.

Une semaine après avoir enfin dompté ce bloc, il a réussi la première ascension de « Fox and the Hound sit » un 8C qu’il qualifie de difficile. « Il semblerait que ma croix dans « Everything Gneiss » la semaine dernière m’ait fait sortir d’un petit blocage mental dans lequel j’étais coincé depuis quelque temps », déclarait-il suite à son ascension.

Drew Ruana dans « Fox and the Hound sit » 8C

Enfin, il y a quelques jours, il a réussi un nouveau projet, ajoutant un départ assis à sa propre ligne « Maxwell’s Demons », cochant ainsi un nouveau 8C+. « Maxwell’s Demon Sit » ajoute sept mouvements intenses pour les doigts et les poignets dans la ligne en 8B+ qu’il avait libéré en octobre dernier. Lorsqu’on lui demande ce qui lui a posé le plus de problèmes dans son dernier 8C+, le puissant américain répond : « Je n’ai pas eu à relever de défi particulier dans cette ligne. En fait, je me sens juste très fort en ce moment et le style me convient particulièrement. »

Je me sens très fort en ce moment et j’espère pouvoir bientôt m’engager dans d’autres projets qui me résistent depuis des années.

Drew Ruana

Ce ne devrait donc être qu’une question de temps avant que Drew Ruana ne franchisse la barre du 9A bloc. Il s’essaye à « Megatron », le 9A bloc de Shawn Raboutou  depuis presque cinq ans et a également un autre projet très difficile à Nomad Cave, dans la région de Clear Creek Canyon au Colorado.

En 2019, Drew Ruana s’était classé 8ème aux Championnats du Monde de bloc. Après avoir manqué sa sélection aux Jeux Olympiques, l’étudiant en génie chimique a choisi de se concentrer sur sa pratique en extérieur. Très vite, il s’est imposé comme l’un des meilleurs bloqueurs au monde, avec plus de 100 blocs en 8B+ et plus, dont huit 8C+.

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Une nouvelle voie de trad d’une difficulté inédite !

13 Fév

James Pearson a établi ce qui est probablement l’une des nouvelles voies de trad les plus difficiles au monde.

James Pearson est venu à bout de son projet de longue date à Annot, en France. Cette nouvelle voie de trad partage le même départ que sa première ascension de 2017, « Le Voyage » E10 7a (8b+). Elle se dirige ensuite vers la gauche, à travers une imposante face vierge, que James décrit comme « un vrai miracle de Mère Nature », via une série de trous peu profonds, pour finir sur une arête technique. Le grimpeur britannique a nommé cette nouvelle ligne « Bon Voyage ».

Bien que James n’ait pas encore suggéré de cotation, cette voie complexe fait certainement partie des lignes de trad les plus difficiles au monde. Pour cause, elle a demandé à James, l’un des grimpeurs les plus expérimentés de la discipline, plus de temps que toutes ses premières ascensions ou répétitions précédentes.

L’ascension de « Bon Voyage » par James fait suite aux répétitions qu’il a effectuées ces deux dernières années dans d’autres voies de trad de référence, telles que « Tribe » à Cadarese, en Italie ou encore « Lexicon » E11 7a, à Langdale, au Royaume-Uni.

« Un vrai miracle de Mère Nature »

« J’ai découvert cette ligne en 2021 et je m’y suis préparé activement depuis. J’ai senti que c’était un sacré cran au-dessus par rapport à toutes les autres voies de trad que j’ai essayées au fil des ans. Mais j’ai vraiment apprécié tout le processus de travail et le fait de devoir développer de nouvelles compétences techniques et physiques pour pouvoir avoir une chance dans cette voie.

Après le départ commun avec « Le Voyage », un premier pas de bloc vous amène à deux bons trous (qui deviennent d’ailleurs la dernière protection de la voie) et un repos marginal. De là, il y a 20 mouvements durs jusqu’à la vire d’arrivée, presque exclusivement sur des trous peu profonds et de minuscules arquées. La voie est définitivement très engagée, avec de grosses chutes potentielles, mais ça ne serait vraiment pas de chance de se blesser si les protections sont bien placées. »

© Raphaël Fourau

Un investissement total !

« Cette voie m’a pris plus de temps que n’importe quelle autre voie ou bloc que j’ai jamais essayé. Tant en termes de jours d’essai que de temps de préparation (environ une vingtaine de jours sur deux ans et une dizaine de tentatives d’enchaînement depuis le bas). J’ai mis bien plus d’essais dans cette voie que sur « Tribe » et toutes mes autres voies en 9a. J’ai dû m’entraîner spécifiquement sur ma poutre pour pouvoir faire les mouvements et enchaîner la section crux, très intense et à doigts.
Au même moment, j’ai enchaîné quelques 9a de longueurs et de styles similaires. Cela m’a pris environ quatre séances et pas plus de 4 à 5 essais depuis le bas. »

Passer de l’impossible au possible

« Sur les 20 jours dans « Bon Voyage », au moins quatre ont été consacrés à brosser les prises et à essayer de comprendre si la ligne était possible ou non. Les prises sont si mauvaises que les mouvements sont difficiles au début, mais ils deviennent rapidement beaucoup plus faciles lorsque vous apprenez les subtilités de chaque préhension. La voie est essentiellement sur des trous, ce qui est, je crois, l’un de mes points faibles. Cependant, les trous sont si peu profonds (moins de la moitié d’une phalange) qu’ils ressemblent plus à des arquées (mon point fort pour le coup).

Le crux est assez aléatoire. Je suis tombé plein de fois à ce mouvement avant de le réussir. Pourtant, même après l’avoir passé, je suis quand même tombé trois fois dans l’avant-dernier pas de bloc, et j’ai failli tomber sur l’arête technique finale ! Cela ne se joue définitivement pas que sur un mouvement ! »

© Raphaël Fourau

Se prononcer sur une cotation ? C’est pour le moment impossible

« Pour l’instant, je ne me sens pas capable de donner une cotation définitive à cette voie, ce qui me semble toujours étrange car une proposition de cotation ne devrait être que cela, une proposition. En théorie, je devrais simplement dire ce que je pense, en laissant les futurs répétiteurs donner leur avis, et finalement nous nous mettons d’accord sur un consensus. Peut-être suis-je plus sensible que la moyenne des gens, mais en pratique, j’ai vu et ressenti que cela ne fonctionne pas tout à fait comme ça. Je pourrais suivre mon instinct et me rappeler qu’à 37 ans, j’ai passé l’âge de me soucier de ce genre de choses. Je pourrais aussi la sous-coter, en la décotant moi-même avant que quelqu’un d’autre n’en ait l’occasion, mais cela a tendance à entraîner une stagnation des cotations comme nous l’avons fait avec les voies de trad au Royaume-Uni, mais cela ne rend service à personne. Mais je suis pour le moment incapable de donner une cotation. J’aimerais essayer quelques autres voies dures pour mieux évaluer mon niveau, et aussi grimper à Annot avec d’autres grimpeurs de haut niveau. J’espère que cela me donnera une meilleure idée. »

James Pearson

© Raphaël Fourau

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William Bosi flashe un nouveau 8B/+ en Allemagne !

11 Fév

En une séance seulement, William Bosi a réalisé trois belles croix : un 8B/+ flash, un 8B+ en quelques essais et un 8A flash.

Le 7 février, le grimpeur britannique William Bosi, 24 ans, a réalisé une impressionnante session de grimpe à Allgäu, en Allemagne. Après un rapide échauffement, il a commencé sa séance par flasher « Graceland » 8B/+. « C’est ma première fois sur le rocher allemand, je suis donc très surpris et heureux de réussir un flash sur ce bloc incroyable. Il y a un mouvement d’épaule hyper cool », a-t-il commenté. Quelques minutes à peine après s’être rétabli au sommet de ce bloc, le Britannique frappait de nouveau, cette fois dans « Act of Grace Sit » 8B+ également. Enfin, il couronnera sa journée par un flash de « Kerkermeister » 8A+.

À l’origine, « Graceland » était coté 8B+ et plusieurs autres grimpeurs ont confirmé la cotation. Cependant, Bosi a remis en question le niveau de ce bloc, en écrivant : « Il est impossible de savoir les cotations lorsque l’on flashe un bloc, mais je pense qu’il penche plutôt du côté 8B que du côté 8B+ ? J’espère que d’autres personnes iront l’essayer bientôt ».

Quelle que soit la cotation, ce n’est pas la première fois que Bosi flashe un bloc de ce niveau. Début avril, il a flashé « Charizard » 8B+, un bloc de Martin Stráník situé Sklapsko en République Tchèque, lors d’une session avec Adam Ondra. Plus récemment, en décembre, il a également flashé « The Dagger » 8B/+ à Cresciano, en Suisse. Il a également flashé cinq autres 8B bloc.

En novembre 2022, Bosi a également enchaîné « Ephyra » 8C+. Le mois précédent, il rentrait dans le neuvième degré en bloc en répétant « Alphane » 9A. Rien qu’en 2022, Bosi a gravi onze 8B+, douze 8C, deux 8C+ et un 9A.

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Jorge Diaz-Rullo propose un nouveau 9b+ à Margalef !

09 Fév

Jorge Diaz-Rullo vient de libérer une nouvelle voie extrême en Espagne. À Margalef, il a clippé le relais de son projet du moment, qu’il a nommé « Mejorando la Samfaina » et pour laquelle il propose la cotation de 9b+. Si ce niveau est confirmé, il s’agira du neuvième 9b+ au monde.

Situé dans le célèbre secteur de Raco De La Finestra, cette nouvelle voie est une combinaison de deux lignes existantes : « Mejorando imagen » 9a+/b et « Samfaina » 9a+, toutes deux enchaînées l’année dernière par Diaz-Rullo. Le jeune espagnol de 23 ans a décrit la voie comme « si longue, qu’elle ressemble à un marathon ». Interrogé sur la recette de la réussite, il déclare : « la précision dans chaque mouvement, une concentration sans faille dans ce combat acharné, un lâcher prise et une capacité à profiter du moment présent. Tout vient quand on s’y attend le moins. »

Jorge cherchait à enchaîner un 9b+ depuis un certain temps. Depuis deux saisons déjà, il s’essaie à « Bibliographie », à Céüse, en vain. Sur le même mur de Margalef où se trouve « Mejorando la Samfaina », il a un également un autre projet en attente, encore plus dur : « Café Colombia ». Ce projet, l’Espagnol le tente depuis plus de 100 jours et jusqu’à présent, la ligne a résisté à tous ses essais. Sachant qu’il considère cette voie comme plus dure encore que « Mejorando la Samfaina », un nouveau 9c pourrait bien pointer le bout de son nez d’ici peu !

Jorge Diaz-Rullo est actuellement l’un des falaisistes les plus forts au monde. Sa récente première ascension dans « Mejorando la Samfaina » marque son premier 9b+. Depuis son premier 9a enchaîné lorsqu’il avait 17 ans, il compte maintenant plus d’une cinquantaine de voies dans le neuvième degré. Avant de clipper le relais de son premier 9b+, il avait déjà ajouté cinq lignes en 9b dans son carnet de croix : « Ali Hulk Sit Start Extension Total », « Café Solo », « El Bon Combat », « First Round First Minute » et « La Planta de Shiva ».

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Ryuichi Murai réussit « Sleepwalker » 8C+ après seulement huit jours de travail

08 Fév

Le Japonais Ryuichi Murai a réussi à enchaîner « Sleepwalker » 8C+, l’un des blocs les plus difficiles des USA, après seulement huit jours de travail.

Ryuichi Murai est actuellement à Red Rocks, où il s’est attaqué à l’un des blocs les plus durs d’Amérique. En à peine huit jours, il a répété « Sleepwalker » 8C+.

« Je suis très heureux d’avoir pu enchaîner cette king line, que j’avais dans le viseur depuis que j’ai vu la vidéo de Jimmy Webb et Daniel Woods sur la chaîne Mellow, il y a environ quatre ans. Cependant, le chemin vers le succès a été difficile dans ce bloc. J’ai été capable de faire chaque mouvement lors de mon deuxième jour de travail, mais entre le troisième et le sixième jour, je n’ai pas beaucoup progressé. Pour moi, qui n’ai pas une grande allonge, le mouvement dynamique pour aller au plat est devenu le plus dur. Ça a été difficile, tant mentalement que physiquement », raconte Ryuichi.

Le Japonais a dû s’adapter et trouver de nouvelles méthodes, n’ayant pas l’allonge nécessaire pour passer de la même manière que Jimmy Webb et Daniel Woods, les premiers ascensionnistes de ce bloc. « Grâce aux encouragements de Nomura Shinichiro, j’ai failli réussir le septième jour », reprend Ryuichi. « De plus, j’ai trouvé une nouvelle prise qui apporte plus de stabilité au sommet. Un enchaînement me semblait donc de plus en plus concevable ».

Finalement, le huitième jour, Ryuichi Murai parviendra à connecter toutes les pièces du puzzle et à réaliser l’essai parfait. « Il faisait assez chaud, mais je me suis senti bien sur les inversés et j’ai pu tenir le plat en partant du bas pour la première fois. J’ai fini par tomber plusieurs fois, mais à ma troisième tentative, je me suis rétabli au sommet », raconte Murai.`

Le Japonais compte de nombreux 8C+ à son carnet, comme « Gakido » à Tohoku, « Floatin » à Mizugakiyama, « Decided SD », également à Mizugakiyama, et « Nexus » à Shiobara. Or, « Sleepwalker » est le premier bloc de ce niveau qu’il enchaîne loin de chez lui.

Avec l’ascension de Ryuichi Murai, « Sleepwalker » devient l’un des 8C+ les plus répétés au monde. Jimmy Webb a signé la première ascension de ce bloc en décembre 2018 et avait déclaré : « Au départ, je n’arrivais pas à faire un seul mouvement dans ce bloc. Mais après de multiples essais et de nombreux moments de frustration, je me suis retrouvé au sommet de ce qui pourrait être le bloc le plus dur du pays ». Très vite, la ligne a été répétée par Daniel Woods, puis Nalle Hukkataival. Plus récemment, Drew Ruana, Nathan Williams et Matt Fultz ont également coché ce bloc.

En 2021, Woods a ouvert un départ bas, l’appelant « Return of the Sleepwalker » et le cotant 9A. Interrogé sur cette version, Murai a déclaré qu’il n’avait pas eu le temps d’essayer ce 9A et que son voyage touchait à sa fin. Il devra donc revenir pour tenter d’enchaîner ce 9A, qui attend toujours d’être répété…

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Voyage au centre du Japon : Micka Mawem nous raconte son séjour à Tokyo.

08 Fév

Faire face aux blocs les plus durs de la planète, se mesurer aux meilleurs grimpeurs de la discipline et s’immerger au coeur d’une culture bien différente de la nôtre: Mickaël Mawem a décidé de démarrer cette année 2023 sur les chapeaux de roues, à l’image de cette saison sportive où les enjeux qui l’attendent sont énormes. C’est en effet dans quelques mois que seront attribuées les premières places olympiques pour Paris 2024. L’objectif ultime du cadet de la fratrie Mawem.

Alors, le 1er janvier, à l’heure où tous les Français se prenaient dans les bras pour échanger leurs vœux, Micka était déjà sur les tapis, chaussons aux pieds, mains recouvertes de magnésie, prêt à mettre un nouvel essai dans un bloc, à 9700 kilomètres de nous.
Sortir de sa zone de confort, vivre de nouvelles aventures, se confronter à des situations inédites, grimper avec des personnes différentes. « C’est la base de l’escalade de bloc », explique Micka, faisant référence à la diversité infinie de notre sport. Pour ces raisons, le Français de 32 ans a atterri le 26 décembre 2022 à Tokyo, l’endroit même où seize mois plus tôt il décrochait la 5ème place aux premiers Jeux Olympiques d’escalade de l’histoire.

Mais bien que Tokyo lui rappelle des moments inoubliables de son aventure olympique, gravés à vie dans sa mémoire, ce n’est pas pour cette raison qu’il a décidé d’y débuter l’année. Alors, pourquoi avoir choisi le Japon comme lieu de stage pendant trois semaines ? « Tout simplement parce que le niveau est très haut là-bas », répond Micka. « Je voulais me confronter aux blocs les plus difficiles du monde et repousser mes limites mentales. Et c’est à Tokyo, notamment dans la salle B-Pump, que l’on retrouve les tracés les plus extrêmes de la planète ».

Son principal objectif était donc de s’immerger au beau milieu de la culture asiatique et se mesurer aux grimpeurs japonais, connus et reconnus pour être les meilleurs bloqueurs au monde. « Je voulais me rendre compte des capacités que je devais développer pour faire partie des meilleurs. Car ce n’est un secret pour personne : les grimpeurs japonais sont les meilleurs. L’idée était donc de voir comment ils s’entraînent et me faire une idée de leur niveau réel, de là où je dois arriver pour être aussi forts qu’eux à l’international. Et puis, ça me permet aussi d’amener de la nouveauté dans mon entraînement, de casser ma routine, de m’adapter et de découvrir les manières de faire d’une autre culture », poursuit Micka.

Le membre de l’équipe de France avait planifié ce stage il y a bien longtemps de cela, avec l’approbation de son frère et entraîneur, Bassa. Après son arrivée en terre asiatique, Micka s’est laissé quelques jours pour se reposer du voyage et s’accoutumer au décalage horaire. « J’ai pu profiter un peu et faire du tourisme. J’ai visité Tokyo et les alentours, et goûté à la cuisine japonaise. Par le passé, j’avais déjà eu l’occasion de me rendre à Tokyo lors de compétitions internationales, mais je n’avais jamais eu le temps de visiter ou de profiter de la culture locale. Mes premiers jours sur place ont donc été idéaux pour cela », raconte Micka.

Lors des premiers jours sur place, Micka a pris le temps d’apprécier la cuisine locale.

Mais le 1er janvier 2023, changement d’ambiance. Fini la villégiature et l’acclimatation, il était temps pour le grimpeur olympien de se lancer corps et âme dans l’entraînement. Et surtout, d’aller chercher les réponses aux questions qui l’avaient conduit jusqu’ici, au cœur de la capitale japonaise. Durant deux semaines, Micka s’est entraîné quasiment quotidiennement, dans l’une des meilleures salles du pays. Pour l’épauler, il a été rejoint par Florian Bourdon, le chef ouvreur de la salle d’escalade Les Frères Mawem, récemment acquise par les deux frères, dans leur région d’origine à Colmar. « C’est un véritable soutien à l’entraînement » confie Micka à propos de son ami Florian. « Il m’accompagne quand je pars en stage sur plusieurs jours dans d’autres villes ou d’autres pays. Il est là pour me pousser, pour me donner des conseils, pour me filmer, pour être les yeux dans mon dos. Et comme c’est lui qui m’ouvre les blocs chez moi, c’était très important qu’il soit au Japon avec moi, afin qu’il voit lui aussi le niveau et le style de ce qui se fait là-bas, pour ensuite pouvoir le mettre en place dans notre salle », affirme-t-il.

En effet, à peine un mois après les Jeux Olympiques de Tokyo, Bassa et Micka Mawem reprenait une salle privée de Colmar et la rebaptisait de leur nom, devenu une véritable marque dans le milieu de l’escalade. La salle d’escalade Les Frères Mawem, c’est un antre de 1500 m², dédié à la grimpe sous toutes ses formes, au coeur de l’Alsace. On y retrouve la possibilité de pratiquer les trois disciplines de l’escalade au même endroit : du bloc, de la difficulté et de la vitesse. Un repère, qui allait devenir leur lieu d’entraînement pour l’aventure olympique de Paris 2024, et qui marquait l’aboutissement d’un projet sur lequel les deux frères travaillaient depuis près d’une dizaine d’années.

Mais revenons à Tokyo. Durant son séjour sur place, Micka Mawem a eu la chance de partager des séances d’entraînement avec quelques-uns des meilleurs grimpeurs du pays, habitués aux finales mondiales. Pour ne citer qu’eux : Yoshiyuki Ogata (numéro 1 mondial en 2022), Kokoro Fujii (numéro 3 mondial) ou encore Tomoaki Takata (numéro 16 mondial). Mais ce qui a choqué le plus notre Français, c’est avant tout la densité de très fort grimpeurs japonais. Pas seulement les athlètes sélectionnés en équipe nationale comme ceux mentionnés plus haut, mais globalement tous les grimpeurs qui franchissent les portes des salles du coin. « Les grimpeurs amateurs là-bas sont très, très forts ! », souligne Micka. « Si tu rentres dans une salle japonaise un soir et que tu prends les 40 meilleurs de la salle, je pense qu’ils finissent tous dans les 50 premiers du Championnat de France. Leur niveau est incroyable ! Même leur façon d’appréhender une séance est stupéfiante. Ils font tous de l’après-travail, et sont à fond dans l’analyse. D’ailleurs, l’une des choses qui m’a le plus surpris, c’est que tout le monde se filme, pour ensuite analyser les images de leur performance. Et même les débutants ! Leur rigueur est dingue : ils se fixent un objectif, ils choisissent un bloc et ils persévèrent, jusqu’à y arriver. Tu ne vois pas un seul japonais courir dans tous les blocs, ou faire une séance de volume. Non. Ils arrivent à la salle, ils s’échauffent et ensuite ils travaillent un bloc. Et ils y restent, deux, trois, quatre, cinq heures s’il faut… C’est assez incroyable ! », répond Micka quand on lui demande ce qui l’a le plus surpris là-bas. « C’était super enrichissant de partager des moments avec tous ces grimpeurs », poursuit-il.

Des moments riches en partage et en échange, tout ce dont Micka était venu chercher au Japon.

Mais alors comment expliquer une telle domination ? Pour notre Français, l’une des premières raisons est liée à leur génétique : « Ils ont globalement une morphologie parfaitement adaptée à l’escalade ; ils sont légers, pas trop grands ni trop petits et souples. J’ai été impressionné par les enfants là-bas. J’ai vu des gamins de 4 ans faire leur première séance d’escalade, et leur niveau de départ était juste dingue ! Ils avaient une faculté à intégrer les mouvements, à se déplacer sur le mur, à tomber correctement… C’est comme si c’était ancré en eux. Tu te rends compte à ce moment-là qu’ils sont élevés différemment ».

Mais les facteurs génétiques ne sont pas les seuls aspects qui expliquent le niveau incroyable des grimpeurs japonais. Leur rigueur dans l’entraînement et leur capacité à persévérer dans des blocs au-dessus de leur niveau les rend redoutables. « Vous vous demandez pourquoi ils sont si forts ? Pour la simple et bonne raison qu’ils forcent tout le temps ! » s’exclame Micka. « Là-bas, les blocs les plus durs de la salle valent 8C en extérieur. Et les gens les travaillent, encore et encore. Du coup, tu comprends pourquoi, lorsqu’ils arrivent en compétition ils ne sont pas du tout efficaces, car ils enchaînent les essais. Mais par contre, ce sont des essais constructifs. Et ils ont tellement l’habitude de travailler des blocs durs à l’entraînement, que quand ils sont en compétition, les blocs leur paraissent plus faciles. C’est un peu comme Jakob Schubert en difficulté, les compétitions ne sont pas dures pour lui parce qu’il a tellement l’habitude de travailler sur des trucs encore plus durs à l’entraînement, qu’il encaisse facilement trois ou quatre voies d’un niveau mondial lors d’un week-end de compétition ».

Les limites de ce que je pensais possible en salle sont bien plus hautes que ce que j’imaginais.

Micka Mawem

Une force d’esprit, mais aussi une force physique. Si le petit frère Mawem ne s’est pas senti dépaysé par le style des blocs japonais par rapport au style français, il avoue avoir été bluffé par les capacités physiques des nippons : « Leur faculté à tenir les prises est juste hors normes ! Quand chez nous une prise fait 1 centimètre, chez eux, elle fait 5 millimètres. Quand un plat chez nous est incliné à 30°, chez eux, il est à 10° ». Physiquement, tout est plus exigeant au Japon, et les grimpeurs locaux semblent être imprenables dans les blocs déversants ou purement physiques. Pourtant, Micka Mawem n’est pas le dernier quand il s’agit de force. Il est particulièrement reconnu pour inclure beaucoup de physique dans ses entraînements. Mais le Français reste implacable : « En terme de force pure, il n’y a rien à voir… Les Japonais sont bien au-dessus ». En revanche, quand les profils deviennent plus verticaux, voire dalleux, les Asiatiques semblent moins en l’aise. Micka le confirme : « J’arrivais à faire des blocs en dalle facilement à l’échauffement ou alors j’arrivais à les répéter plusieurs fois consécutivement quand eux étaient plus en difficulté ».

Quand il s’agit de faire parler la force, Micka n’est pas en reste. Toutefois, il a été épaté par le niveau physique des Japonais.

D’une manière générale, le Japon connaît le même boom lié aux salles d’escalade qu’en France. On n’en dénombre plus de 600 dans tout le pays, dont plus d’une centaine dans la capitale à elle seule. À Tokyo, l’escalade est un sport très grand public, qui fait de plus en plus d’adeptes. « Il n’y a pas de très grandes salles, par contre il y a plein de petites salles, à la hauteur de la taille de leur salle de bain d’ailleurs ! », plaisante Micka. « Ce sont de petites structures, pas très grandes, où les murs ne sont pas très hauts. D’ailleurs, ce ne sont « que » des salles d’escalade, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de bar, pas de restaurant, ni de services annexes. Si tu veux boire un café ou manger quelque chose, il faut sortir et aller ailleurs. Quand tu rentres dans une salle d’escalade au Japon, c’est pour grimper et grimper seulement ».  

Ça m’a mis un bon coup de pied au cul pour réaliser à quel point il allait falloir être fort cette saison

Micka Mawem

En revanche, d’après Micka, nous n’avons rien à envier à nos voisins asiatiques en ce qui concerne la qualité des ouvertures. « Ce n’est vraiment pas terrible », commente le Français, habitué au style exigeant de nos tracés en France. « Chez nous, on a vraiment la capacité à faire des choses complexes, vraiment plus techniques et exigeantes en terme de gestuelles. Eux jouent moins sur la complexité », explique-t-il. « Il y a une ou deux salles qui sortent du lot, comme B-Pump, où c’est un peu plus complet, un peu plus technique, mais les autres salles ce n’est pas tout le temps ça… Je ne suis d’ailleurs allé que dans deux salles seulement durant mon séjour, je n’ai pas eu besoin de faire plus. »

Il faut dire que B-Pump est la Mecque du bloc japonais. Difficile d’aller ailleurs quand on a déjà franchi les portes de cette salle de bloc. Ce n’est autre que la plus grande salle du Japon, qui s’étend sur trois étages. Un véritable mastodonte de l’escalade indoor. De plus, elle comporte un espace dédié au haut niveau, où s’entraîne régulièrement l’équipe nationale, qui souhaite retrouver des situations de compétition.

Micka Mawem prend la pose dans la salle B-Pump de Tokyo.

Mais même si Micka partageait quelques séances de grimpe avec les meilleurs de la discipline, il affirme que leurs sessions d’entraînement restent quand même très individualistes. Il explique : « Ils viennent grimper ensemble, au même moment, dans la même salle, mais après chaque grimpeur fait son bloc. Là-bas, chacun se focalise dans un bloc « projet ». Ils le travaillent, sans trop bouger tant qu’ils ne l’ont pas enchaîné. Ils se partagent très peu de sessions d’entraînement ensemble finalement, c’est très rare dans leur culture. J’en ai fait qu’une où l’on a vraiment partagé la session entière de grimpe, mais en fait c’est parce qu’un nouveau secteur venait d’être ouvert, donc tout le monde grimpait au même endroit ».

De retour en France, Micka Mawem avoue avoir eu du mal à se remettre de ce périple asiatique, tant physiquement que mentalement. « Je commence seulement à me sentir mieux. La semaine dernière était encore bien difficile. J’ai eu du mal à récupérer du décalage horaire, parce que dès que je suis rentré, j’ai rattaqué le boulot directement. J’ai accompagné des jeunes sur une compétition, puis j’ai enchaîné sur un stage équipe de France, c’était bien fatigant », confie-t-il.

En revanche, notre Français est revenu au pays plus motivé que jamais. Interrogé sur ce qu’il retenait principalement de ce stage au Japon, il répond spontanément : « C’est simple : les limites de ce que je pensais possible en salle sont bien plus hautes que ce que j’imaginais. Ça me permet donc d’encaisser mes séances avec encore plus de motivation, et je me dis qu’il n’y a rien d’impossible. Quand tu te confrontes à un bloc et que tu te dis que ce mouvement n’est pas faisable, en fait, si, dis-toi qu’à l’autre bout du monde les Japonais sont en train de le faire ».

Micka ne se met donc plus aucune limite dans son entraînement. « Ça m’a mis un bon coup de pied au cul pour réaliser à quel point il allait falloir être fort cette saison, qui arrive très vite ! », s’exclame-t-il. Ces prochaines semaines s’annoncent donc bien intenses pour notre Français. Tout d’abord, il s’alignera au départ du Championnat de France de bloc, les 25 et 26 février à Valence. Bien qu’il n’ait jamais remporté cette compétition, il ne la considère pas comme une échéance majeure. Lui vise plus grand.

Micka Mawem avait fait rêver des milliers de Français en finale des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Son objectif principal est de décrocher sa place pour participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024, où il espère cette fois-ci remporter une médaille. Lors des derniers J.O d’été, dans lesquels l’escalade faisait sa première apparition au programme olympique, Micka avait brillé. Il avait trusté la première place des qualifications, s’élançant en tant que grand favori lors des premières finales olympiques de l’Histoire. Suivi par des milliers de téléspectateurs, notre Français espérait rééditer son exploit en finale. Il n’est pas passé loin. Premier ex-aequo après les deux premières épreuves (la vitesse et le bloc), Micka a craqué dans l’ultime épreuve, la difficulté, décrochant finalement la cinquième place du combiné. Mais il le sait, le combat sera encore plus dur pour Paris 2024 :« Premièrement, il y a déjà beaucoup plus de concurrence en France. Deuxièmement, le format change par rapport à Tokyo 2020. Durant ces cinq dernières années, je misais sur le bloc et la vitesse, mais maintenant ce sera un combiné bloc/difficulté, j’ai donc pas mal de boulot pour arriver au niveau international dans les deux disciplines », annonce-t-il.

Micka aura une chance de se qualifier pour les Jeux Olympiques lors des Championnats du Monde d’escalade qui se tiendront à Berne, en août 2023. Pour décrocher son précieux sésame, il se préparera au mieux lors de toute la saison des Coupes du Monde, où il vise la régularité dans sa grimpe et la participation à des finales. Il le sait, le chemin pour arriver au podium olympique est énorme. Mais c’est ce qui le fait vibrer, chaque jour : « C’est la première chose à laquelle je pense chaque matin en ouvrant les yeux ! », termine-t-il.

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Yannick Flohé ouvre une nouvelle variante à « Dreamtime », encore plus dure !

04 Fév

L’Allemand Yannick Flohé a ouvert une nouvelle variante sur le bloc Dreamtime à Cresciano, qu’il a nommé « Return of the Dreamtime » et coté 8C+.

« Dreamtime » est incontestablement l’un des blocs les plus connus au monde. Le pionnier de l’escalade suisse Fred Nicole a ouvert cette ligne en 2000, sur l’impressionnant bloc perché au-dessus du village tessinois de Cresciano, proposant le premier 8C bloc de l’Histoire. Yannick Flohé a lui-même passé le bloc fin 2020, de manière impressionnante, en une seule séance seulement. Maintenant, il a ajouté sa patte à cette oeuvre, en proposant une nouvelle variante, encore plus dure au bijou de Fred Nicole

« Elle part du même endroit que « Dreamtime », mais dévie vers la droite juste après le jeté. Elle passe par le crux de « Somnolence » 8B, qui consiste en un mouvement exigeant sur des plats qui deviennent vraiment durs à tenir en venant du bas, la peau en sueur et les biceps fatigués », a commenté Flohé à propos de cette première ascension. En ce qui concerne la proposition de 8C+, Yannick déclare que « ça paraît un peu facile pour du 8C+ mais comparé à « Dreamtime » c’est clairement un autre niveau, donc la difficulté est assez logique ».

Yannick Flohé semble être particulièrement en forme à l’approche de la saison internationale. Il y a environ une semaine, il se rétablissait au sommet du 8C+ « Ephyra », avant d’enchaîner quelques minutes plus tard « From Dirt Grows the Flowers » 8C. « Return of the Dreamtime » est le troisième 8C+ de Yannick Flohé. Le premier était « Off the Wagon low », à Val Bavona en Suisse, qu’il a réussi le 1er janvier 2022. Cela a marqué le début d’une année au cours de laquelle il est monté trois fois sur le podium lors de compétitions internationales, raflant notamment la médaille d’orlors de la Coupe du Monde de bloc de Brixen, en Italie.

Le jeune allemand de 23 ans continuera certainement à faire parler de lui tout au long de cette année 2023. Il est l’un des favoris pour décrocher sa place pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, étant aussi redoutable en bloc qu’en difficulté.

 

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Seb Bouin propose la nouvelle voie la plus dure du Portugal !

02 Fév

Bref récap de la visite de Seb Bouin au Portugal le mois dernier, au cours de laquelle il a réussi à enchaîner l’ancienne voie la plus difficile du pays et à établir la nouvelle.

Au cours du mois de janvier, la passion de Seb Bouin pour la découverte de joyaux cachés l’a conduite au Portugal. En plus de réaliser les premières ascensions de « Mar de Bering » et « Rei de Bering », les nouvelles voies les plus dures du pays, il a découvert un nouveau projet, encore plus dur, qu’il a appelé « BOA ».

Seb Bouin s’est rendu dans la région de Cabo Espichel, à 45 minutes en voiture de Lisbonne, où il a passé les trois premières semaines de l’année, découvrant certaines des plus belles falaises calcaires qu’il ait jamais vues.

À peine arrivé sur place, il parvenait à enchaîner la voie la plus difficile du Portugal, « Filipino » 9a. Notre Français s’est donc mis en quête de libérer des voies encore plus dures, afin de faire passer l’escalade au Portugal à un autre niveau. Ainsi, il a établi deux nouvelles lignes, « Mar de Bering » 9a/+ et « Rei de Berin » 9a+/b, cette dernière étant aujourd’hui la voie la plus difficile du pays.

« Après avoir enchaîné « Mar de Bering », je suis parti à la recherche de quelque chose de plus dur. Il y a un départ différent qui débute au fin fond de la grotte, plus à gauche. Cela ajoute pas mal d’endurance avant d’attaquer le crux sommital. J’arrivais là haut éclaté à chaque fois », raconte Seb. Finalement, après quelques essais supplémentaires, il parviendra à enchaîner ce projet, donnant vie à « Rei de Berin » 9a+/b. « Le rocher est incroyable et cette voie est une vraie king line », poursuit-il.

« Après avoir envoyé cette nouvelle voie, il ne me restait plus que deux jours sur place. Alors, j’ai décidé de trouver une ligne encore plus futuriste pour mon prochain voyage. J’ai déniché une grotte avec un bon potentiel et j’ai équipé une ligne qui la traverse de part en part. La qualité des prises est étonnante. Ça ressemble un peu au rocher de Flatanger, mais c’est du calcaire », décrit Seb à propos de ce nouveau projet. Il n’aura finalement que peu de temps pour essayer cette voie durant son séjour. Fatigué, le falaisiste de 29 ans réussira tout de même à faire presque tous les mouvements. De quoi le motiver à revenir au Portugal pour boucler ce nouveau projet, et repousser une nouvelle fois les limites de l’escalade locale. « Je suis content d’avoir libéré quelques lignes dures et très impatient de revenir ici ! », conclut-il.

Seb Bouin, en train d’équiper son nouveau projet « BOA » © Clarisse Bompard

La liste de croix de Seb Bouin pendant son séjour au Portugal :

  • « Rei de Bering » 9a+/b – première ascension
  • « Mar de Bering » 9a/+ – première ascension
  • « Filipinos » 9a – première répétition
  • 8b à vue – première ascension
  • 8c au premier essai – première ascension
  • 8a+ à vue
  • « BOA » : l’équipement de son projet

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Seb Berthe achève un projet dont il rêvait depuis 20 ans !

31 Jan

Seb Berthe vient d’achever un projet dont il rêvait depuis 20 ans. Il a passé 14 jours dans « La Rambla » 9a+ et a mis environ 25 essais dans la voie avant de réaliser l’un de ses rêves : clipper le relais de ce mythique 9a+.

Décidément, « La Rambla » est LA voie du moment ! Nous vous en parlions hier, pour vous annoncer que Michaela Kiersch avait vaincu ce tracé. C’est maintenant au tour de Seb Berthe d’en venir à bout. En fait, le Belge a gravi la voie deux jours avant l’Américaine, bien que la nouvelle de l’ascension de Berthe ait été rendue publique après.

« Je rêvais de cette ligne depuis 20 ans et je suis très fier de l’avoir réalisée. C’est mon deuxième 9a+ et cela me motive pour mes prochains projets », a déclaré Seb, qui a fait ses débuts dans le 9a+ avec « Supercrackinette » à Saint-Léger-du-Ventoux, en novembre 2020.

À propos de son processus de travail dans la voie, il raconte : « Lors des premières séances, j’ai été détruit par le long effort que la voie demandait et je pouvais à peine faire deux essais en une journée. Je terminais la session épuisé, avec de multiples entailles dans ma peau. Je ne pouvais même pas supporter deux jours de grimpe d’affilée ». Mais très vite, le Belge s’habitue aux mouvements et à l’exigence de la voie. « Jour après jour, je me sentais de mieux en mieux et je tombais de plus en plus haut. Après quelques séances, je pouvais déjà arriver au pas de bloc final, mais c’est là que tout commence sur cette voie ».

C’est là que la bataille mentale a commencé pour Seb. Durant une semaine, il est tombé encore et encore au même endroit, sur le même mouvement. « Je tombais toujours avec le sentiment d’être frais et de ne pas avoir assez lutté », explique-t-il. Mais tout a changé subitement : « Lors de mon dernier run, j’ai tout donné, j’ai tenu la prise, j’ai hurlé ! ». Mais la voie n’était pas encore finie, il restait encore quelques mouvements teigneux avant d’atteindre le relais. Sous la pression et gêné par le soleil, Seb se trompe de pied et manque de tomber, dans le tout dernier mouvement de la voie. Heureusement, il ne lâche rien et se rattrape, clippant le relais de la voie quelques secondes plus tard.

« Félicitations aussi Michaela Kiersch qui a enchaîné la voie également. C’est tellement impressionnant de la voir grimper ! C’était vraiment cool d’essayer la voie ensemble ! « , termine Seb.

Profitant de sa bonne forme, Seb Berthe a également pu enchaîner « La Reina Mora » 9a, qu’il avait déjà essayé en 2017, et « Chikane » 8c+.


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Pourquoi Adam Ondra a décidé d’abandonner « Excalibur », possible 9c ?

31 Jan

« Je suis ok avec le fait que certaines voies me résisteront toujours. Bonne chance à Stefano [Ghisolfi], Will [Bosi], et tous ceux qui termineront ce projet déjà devenu légendaire ». C’est sur ces paroles qu’Adam Ondra a conclu sa dernière vidéo intitulée It’s Game Over, déclarant qu’il abandonnait son travail dans la voie « Excalibur ».

« Excalibur » est un projet près d’Arco, en Italie, avec une belle vue sur la vallée de Sarca. « Il y a juste assez de prises pour rendre possible ce mur parfait de 40 degrés, taillé au couteau », déclare Adam Ondra à propos de la ligne. Depuis un an, ce projet déniché par Stefano Ghisolfi attire les meilleurs grimpeurs du monde à Arco.

La voie compte moins de 20 mouvements et suit une série de micro prises et de monos. Elle a été équipée par Cristian Dorigatti et Morris Fontanari, et a été essayée par Jakob Schubert, William Bosi, Stefano Ghisolfi et d’autres très forts falaisistes. Adam Ondra a lui aussi répondu à l’appel de cette voie extrême. D’après lui, elle commence par un pas de bloc en 8C, et reste soutenue jusqu’au relais, ce qui pourrait probablement valoir 9c. Pourtant, le puissant Tchèque a surpris tout le monde en annonçant qu’il déclarait forfait dans la voie : « C’est absolument terminé ». Pour cause, après des jours et des jours de travail, un mouvement lui résiste. « Je n’arrive toujours pas à concevoir que ce mouvement est possible », déclare-t-il à propos de ce passage clé. « Intrinsèquement, ça va, mais honnêtement, imaginer réaliser ce mouvement en venant du bas, ça semble tellement, tellement dur ». Qui plus est, Adam Ondra nous dévoile que la manière de tenir le bi-doigt lui fait ressentir des douleurs dans le tendon. Pour éviter une blessure, il préfère donc arrêter de travailler cette voie.

« La vidéo suivante montre mon processus de travail dans ce projet l’hiver dernier », commente Ondra. « Vous allez me voir lutter, essayer très fort et finalement abandonner. Vous pouvez également apercevoir Stefano Ghisolfi et Jakob Schubert pendant qu’ils tentent ce projet légendaire ! Je suis sûr que ce projet va bientôt tomber. Qui va s’en charger ? »

La vidéo suivante montre pourquoi Adam Ondra a jeté l’éponge et pourquoi c’est un signe de sa grandeur.

Voici la vidéo des essais d’Adam Ondra dans « Excalibur » :

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Michaela Kiersch, troisième femme à enchaîner « La Rambla » 9a+

30 Jan

Michaela Kiersch a enchaîné « La Rambla » à Siurana, probablement le 9a+ la plus célèbre d’Espagne. Après Margo Hayes et Chaehyun Seo, l’Américaine est seulement la troisième femme à le faire.

La grimpeuse américaine Michaela Kiersch vient de clipper le relais de « La Rambla » 9a+ à Siurana, en Espagne. La grimpeuse de 28 ans est arrivée à Siurana début janvier et a partagé son travail dans la voie avec Sébastien Berthe et Alizée Dufraisse. C’est finalement hier que ses essais se sont concrétisés, après une dizaine de séances dans la voie. Parvenant à atteindre le sommet, elle est la troisième femme seulement à enchaîner cette ligne iconique. En février 2017, sa compatriote Margo Hayes devenait la première femme au monde à gravir un 9a+ grâce à son enchaînement de cette voie. Plus récemment, en novembre 2022, la Coréenne Chaehyun Seo, habituée à évoluer sur le circuit des compétitions, réalisait la deuxième ascension féminine de la voie. Cela fait presque 20 ans que Ramon Julián a libéré cette voie, devenu le 9a+ le plus répété au monde.

Michaela Kiersh débute donc l’année 2023 de la plus belle des manières. Une performance qui intervient après un an et demi de grimpe sur le rocher, couronné de succès. À l’automne 2021, elle avait effectué la première ascension féminine de « Super Tweak » 8c, la première voie américaine de ce niveau, gravie pour la première fois par Boone Speed en 1994. Deux semaines plus tard, elle enchaînait le fameux « Dreamcatcher » 9a à Squamish, sa voie la plus dure à l’époque. Au cours de l’hiver 2022, elle a multiplié les croix en bloc, avec notamment « Hailstorm » 8B+ à Ogden, dans l’Utah, son premier bloc de ce niveau. Cela a fait d’elle la seule femme au monde à avoir fait un 9a et un 8B+ bloc.

Au printemps 2022, Kiersch poursuivait sur sa lancée et atteignait le sommet d' »Apex Predator » 8c+ dans l’Utah. Peu de temps après avoir obtenu son doctorat en ergothérapie, elle partait pour un trip de quelques jours à Magic Wood en Suisse, enchaînant 16 blocs dans le 7C+ et plus : deux 8B+, trois 8B, cinq 8A+, quatre 8A et deux 7C+.

© Colette McInerney

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Une journée mémorable pour Yannick Flohé !

26 Jan

Yannick Flohé a brillamment commencé l’année 2023. Durant la même journée, il a réussi à enchaîner deux blocs difficiles dans le Tessin, en Suisse : « Ephyra » 8C+ et « From Dirt Grows the Flowers » 8C.

Décidément, chaque nouvelle année est marquée par une grosse performance de la part de Yannick Flohé. Le jour de l’an 2022, l’Allemand se rétablissait au sommet de « Off the Wagon low », son premier 8C+. Un an plus tard, le 24 janvier 2023, voilà qu’il vient de réaliser le deuxième 8C+ bloc de sa carrière, avec « Ephyra ». Pour couronner cette belle journée, il a également réussi « From Dirt Grows the Flowers » 8C.

Yannick Flohe est l’un des grimpeurs allemands les plus forts, aussi talentueux en bloc qu’en difficulté. Alors qu’il terminait l’année 2022 en enchaînant les voies les plus difficiles de Red River Gorge lors d’un voyage aux Etats-Unis en décembre dernier, il démarre cette nouvelle année en frappant fort en bloc, réalisant l’une des plus belles journées de sa carrière de grimpeur.

Lors de sa dernière visite au Tessin, il s’était déjà frotté à ces deux lignes emblématiques pendant quelques jours, en vain. « J’ai failli grimper « Ephyra » », raconte Yannick Flohé. Cependant, il n’a pas été en mesure de concrétiser ses essais jusqu’au sommet de ce bloc, grimpé pour la première fois par Jimmy Webb en 2019. Les choses semblaient beaucoup plus désespérées pour « From Dirt Grows the Flowers », le 8C de Dave Graham situé sur le même bloc. « Je ne considérais même pas ce bloc comme un projet parce que le réta me semblait si dur que je ne l’ai même pas essayé depuis le début », avoue le jeune Allemand de 23 ans.

Un rétablissement délicat dont nous parlait déjà Clément Lechaptois il y a quelques jours, après être venu à bout de ce bloc : « Tu dois grimper une première section sur des petites prises en cristaux dans un beau dévers, puis enchainer par un changement de style radical avec un rétablissement délicat sur du rocher sans grain. J’arrivais à grimper la première section à tous les coups mais je galérais dans le réta jusqu’à cette année où j’ai finalement capté comment le grimper », nous confiait le Français à l’issue de son ascension.

Finalement avant-hier, Yannick Flohé est retourné dans le secteur Shadow Valley à Chironico, profitant de conditions optimales. Dès son échauffement, l’Allemand comprend que cette séance risque d’être particulièrement exceptionnelle. Il ne se trompera pas. « Je me suis échauffée en essayant le réta de « From The Dirt Grows The Flowers » et, étonnamment, j’ai réussi à le faire. Puis, après quelques tentatives, j’ai enchaîné « Ephyra ». Comme il me restait encore un peu de force, j’ai décidé de retourner dans « From The Dirt Grows The Flowers » et de l’essayer depuis le bas. Je suis tombé deux fois au sommet, mais mon pied n’a pas zippé à la dernière tentative et j’ai réussi à atteindre le sommet. Quelle journée », raconte Flohé.

Dans quelques semaines débuteront les compétitions internationales, où Yannick Flohé sera à nouveau présent. L’année dernière, il avait terminé troisième de la Coupe du monde de difficulté à Koper en Slovénie et avait remporté l’or de la Coupe du monde de bloc à Brixen en Italie. Son objectif cette année est de décrocher sa place pour les J.O de Paris 2024. « Je vais sauter quelques Coupes du Monde cette année et me préparer pour le Championnat du Monde à Berne car c’est le premier événement pour se qualifier pour les Jeux Olympiques. Plus tard dans l’année j’espère avoir plus de temps pour des projets extérieurs et je suis aussi motivé pour essayer quelques voies dures à Ceüse ».

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Adam Ondra devient le premier grimpeur à flasher « The Ace » 8B

25 Jan

Lors de son séjour au Royaume Uni, Adam Ondra est devenu la première personne à flasher l’emblématique bloc de Jerry Moffatt, « The Ace » 8B, à Stanage Plantation.

Adam Ondra a récemment passé du temps au Royaume-Uni avec plusieurs grimpeurs de haut niveau, dont Pete Whittaker, Tom Randall, William Bosi et Magnus Midtbø. Durant son séjour, Ondra raconte qu’ils ont beaucoup grimpé.

Parmi toutes ses croix, le Tchèque a signé le premier flash de « The Ace » un 8B établi par Jerry Moffatt en 2001. « The Ace » n’est autre que le départ bas d’un autre problème de Moffatt, appelé « The Joker » 8A. Il s’agit de l’un des blocs les plus célèbres de Grande-Bretagne, ayant attiré certains des meilleurs grimpeurs de ces deux dernières décennies, notamment Ben Moon, Malcolm Smith, Jan Hojer, Will Bosi et Aidan Roberts.

Adam Ondra a partagé la nouvelle sur ses réseaux sociaux, déclarant : « Je viens de rentrer d’une semaine intense à Sheffield au Royaume-Uni. Beaucoup de choses passionnantes ont été filmées, et vous pouvez vous attendre à quelques vidéos passionnantes ! J’ai notamment flashé l’un des derniers blocs difficiles de Jerry, « The Ace » 8B sur le grès de Stanage ». Adam a décrit son ascension comme un « moment de folie ! Exécuté à la perfection », en partie grâce au soutien d’autres grimpeurs, dont Will Bosi, qui était présent avec Adam ce jour-là et qui a avait déjà enchaîné « The Ace » en 2020. Adam a également remercié « la légende Jerry » et Magnus Midtbø pour leur soutien, puisque tous deux étaient également sur place le jour de son flash.

Cette performance d’Adam Ondra devient encore plus impressionnante lorsqu’on la replace dans le contexte de l’époque. « The Ace » avait demandé à Moffatt, l’un des meilleurs grimpeurs de sa génération, plus de trois ans d’efforts. Après avoir enchaîné « The Joker » en 1996, ce n’est qu’en 2001 que Moffatt a finalement effectué la première ascension de « The Ace ». « À vrai dire, c’était mon objectif depuis trois ans ; soit je n’étais pas assez en forme pour l’essayer, soit les conditions n’étaient pas bonnes. Tous ceux qui avaient fait « The Joker » tentaient également de réaliser la première ascension de « The Ace », ce qui a ajouté de la pression. Mon avantage était que je me sentais vraiment bien dans « The Joker ». Je savais que je pouvais réussir le départ bas. Mais mes méthodes n’étaient pas bonnes et j’ai été intrigué de découvrir une méthode alternative que Ben Moon avait essayée. À la première occasion, je suis retourné directement au pied du bloc et j’ai essayé sa méthode. J’ai atteint le sommet au deuxième essai mais je n’ai pas pu me rétablir. L’adhérence n’était pas bonne du tout ce jour-là… Je suis revenu un jour avec de meilleures conditions et j’ai réussi », racontait Jerry Moffat à propos de sa première ascension.

© Petr Chodura

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Adam Ondra nous raconte sa dernière expédition… 138m sous terre !

24 Jan

Adam Ondra a récemment libéré « Příklepový strop », une grande voie de cinq longueurs, nichée au coeur de Macocha, le plus grand trou béant d’Europe centrale. Alors que la vidéo de son ascension est sortie il y a peu, il revient sur ce périple inédit.

La République Tchèque (mon pays d’origine) est un pays où l’on pratique beaucoup l’escalade, du moins si l’on considère le grand nombre de voies, malgré le fait que toutes nos montagnes sont très basses et que même au sommet, la majorité des chaînes de montagnes ont très peu de roche. D’un autre côté, peu de régions du pays sont totalement plates et vous pouvez trouver un morceau de rocher presque partout sur lequel grimper. Mais nous manquons définitivement de grands murs verticaux. Il existe quelques tours de grès qui peuvent dépasser 80 mètres, mais c’est tout. Il y a également quelques falaises de calcaire, qui ont une hauteur similaire. Mais la plus grande, la plus haute et sûrement la plus abrupte des falaises se trouve dans un trou béant, 138 mètres sous terre. Et la partie de l’arche qui part du fond du trou n’avait encore jamais été escaladée en libre. Je devais remédier à cela.

La ligne « Příklepový strop » est probablement la pire de toutes.

C’est vraiment épique. Pour y accéder, vous devez traverser une incroyable grotte remplie de stalactites. Cela mène au fond de ce gouffre et directement sous ce toit massif. On a l’impression d’être dans un autre monde. Il est difficile d’imaginer un toit plus intimidant que celui-ci. Il semble impossible à grimper. Et la ligne « Příklepový strop » que je voulais tenter est probablement la pire de toutes, car elle est située sur la partie la plus déversante de tout le mur !

Pourquoi cette voie n’avait encore jamais été libérée ?

Sachez qu’il n’est pas nécessaire d’escalader la partie la plus déversante pour passer du fond du trou à la surface. Déjà en 1946, le mur juste à droite a été grimpé. C’était d’ailleurs une ascension audacieuse pour l’époque. L’arche principale a été grimpée pour la première fois dans les années 70, en escalade artificielle. Il a fallu attendre longtemps avant que l’on envisage de l’escalader en libre. À l’heure actuelle, il existe environ dix voies d’artif. Je me souviens que j’ai lu pour la première fois dans le magazine d’escalade tchèque Montana que l’on pouvait grimper au Macocha en artif, alors que j’avais 7 ou 8 ans, et je me rappelle m’être demandé pourquoi ils ne le faisaient pas en libre. Était-ce impossible ? En 2015, Dušan Janák a commencé à essayer différentes lignes dans le toit et a pensé que « Příklepový strop » pourrait être la plus « facile » pour passer en libre. Deux ans plus tard, en 2017, avec Jan Straka, ils ont pu faire tous les mouvements : le premier pas vers un enchaînement en libre de ce monstre venait d’être fait.

L’escalade à Macocha n’est pas facile. La zone est extrêmement protégée pour un certain nombre de raisons, en particulier parce que plusieurs types de plantes endémiques poussent au fond de la grotte et sur le mur opposé. En plus de cela, c’est une destination touristique très attractive et vous grimpez directement au-dessus du circuit des visiteurs. Or, il existe un accord selon lequel nous pouvons choisir cinq jours par an, en décembre, et un nombre limité de grimpeurs obtiennent la permission de grimper ici.

Un autre problème majeur est l’humidité. En été, il n’est pas possible de grimper car l’air froid de l’intérieur de la grotte rencontre l’air chaud de l’extérieur, et il se condense sur la roche. Il faut des nuits glaciales pour que la grotte s’assèche. En gros, plus il fait froid, plus c’est sec, mais en même temps, grimper avec -10°C n’est pas ce que l’on souhaite, encore moins lorsque l’on est pendu au relais en train d’assurer. Mais s’il fait plus de 0°C, il y a de fortes chances que la paroi soit humide…

Mon objectif était d’enchaîner « Příklepový strop » à vue

J’ai toujours voulu grimper à Macocha, mais je n’ai jamais vraiment eu le temps de m’y engager. Mon objectif était d’essayer de l’enchaîner à vue, c’est pourquoi j’ai élaboré le plan suivant. La première longueur de cette grande voie doit être grimpée après 15 heures, à cause des touristes en bas et des chutes de pierres potentielles. J’ai donc décidé de grimper la première longueur de 35 mètres le premier jour, de laisser la corde fixe et de grimper le reste de la voie le lendemain, en profitant de la lumière du jour, surtout pour la deuxième longueur. Les protections sont pour le moins discutable dans certains endroits. Il y a bien des spits de 1986, mais ils ne font que 2 centimètres de profondeur et avec l’humidité extrême, ils sont fortement rouillés. Certaines sections sont assez aériennes tant les points sont éloignés mais il est possible de placer des coinceurs.

Je suis parti pour mon essai à vue avec 20 dégaines et environ 10 coinceurs sur mon baudrier. Pas exactement le même poids que celui auquel je suis habitué ! Il était 16 heures, il faisait totalement noir mais j’avais de très bonnes lumières au sol. J’ai réussi à franchir le début de la première longueur, malgré un début effrayant où une chute potentielle signifiait la rupture d’une cheville et un atterrissage sur la corniche de départ. Vers la fin de la longueur, le rocher est devenu plus humide et sale. J’étais coincé. Normalement, je n’hésite jamais à tenter quelque chose, je préfère toujours tenter une méthode en espérant que ça passe, mais là, je suis resté bloqué pendant de longues minutes parce que je n’avais littéralement aucune idée de ce qu’il fallait faire. À la fin, j’étais proche, mais je n’ai pas réussi. Je suis tombé et j’ai finalement réalisé la première longueur au deuxième essai. Même si je n’ai pas réussi à vue la première longueur, je me suis tenu au plan et je suis revenu le lendemain, pour profiter de la lumière du jour.

Et c’est une grande différence avec l’aventure et la souffrance que tous les grimpeurs en artif ont vécue sur ce mur : rester accroché pendant trois jours dans des températures glaciales, dans ce toit humide. Au lieu de cela, j’ai dormi dans mon lit. Je me suis échauffé sur mon mur à la maison le lendemain, j’ai conduit 30 minutes, je me suis échauffé à nouveau dans la falaise côté, essayant de toujours rester en mouvement pour ne pas avoir froid alors que la température avoisinait les -1°C. Puis, j’ai commencé à grimper vers 10h30, et malgré trois essais dans la deuxième longueur, à 14h nous étions au sommet. La voie est superbe, avec par endroits un rocher vraiment solide et des mouvements étonnants.

Elle se décompose comme suit : 1ère longueur 8b+ 35m (quasiment que du toit), 2ème longueur 8b+ 35m (toujours presque que du toit), 3ème longueur 8a+ 20m (bombé avec sortie verticale), 4ème longueur 7a 35m, 5ème longueur 6c 35m.

Quelques photos de ce périple, signées Petr Chodura :

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Comment vaincre la peur de tomber en escalade ?

22 Jan

Avant de commencer nous tenons à vous rappeler qu’il est important de faire appel à un professionnel qui saura vous guider afin de garantir votre sécurité dans vos apprentissages. Ne foncez pas tête baissée!

« J’ai peur de tomber. Comment puis-je vaincre cette peur, qui me bloque dans ma progression ? ».

C’est la question à un million d’euros ! Vous pouvez vous dire autant que vous voulez que tomber est sans danger, que vous avez confiance dans le matériel, mais vous ne vous sentirez pas plus en sécurité pour autant. Malheureusement, il n’existe pas de recette miracle. La seule façon de vaincre cette peur est de tomber souvent. Heureusement, aussi profondément ancrée soit-elle, cette faiblesse est la plus facile à corriger parmi toutes les faiblesses de l’escalade.

Nous devons apprendre à faire taire cette peur irrationnelle de tomber. Vous vous sentez mal à l’aise en tombant, n’est-ce pas ? Vous avez peut-être tendance à demander à votre assureur de vous prendre sec au lieu d’engager le prochain pas ? Vous avez du mal à quitter votre position confortable ? Vous n’êtes pas sûr d’être en sécurité si vous vous laissez aller et tombez ? On vous a répété mille fois que c’était sans danger, mais malgré ça, vous n’arrivez toujours pas à vous lancer dans la chute ou à surmonter votre peur des conséquences de la chute. Voyons comment vaincre cette peur !

Savoir comment tomber

Pour apprivoiser la peur de la chute, il est tout d’abord important de bien savoir tomber. Lorsque vous êtes sur le point de chuter, essayez de détendre vos muscles au lieu de vous raidir. Prenez une grande inspiration et expirez lorsque vous tombez.

Lorsque vous tombez, poussez-vous légèrement du mur pour éloigner de la paroi, mais n’en faites pas trop. Vous pouvez mettre vos mains sur le côté pour vous équilibrer ou sur la corde près du nœud.

Durant votre chute, pliez légèrement les genoux, détendez vos épaules, et inclinez légèrement vos pieds, avec la plante des pieds prête à encaisser la chute. N’oubliez pas que l’entraînement à l’escalade ne consiste pas seulement à monter au sommet du mur, mais aussi à en descendre (intentionnellement ou non) en toute sécurité ! Un corps détendu est la clé pour éviter d’endommager plus que nécessaire vos ligaments, vos muscles et vos os. Lorsque le corps est relâché et qu’il heurte un mur (ou un tapis), l’impact est absorbé par les muscles et le reste du corps plus facilement que s’il est raide. Lorsque vous tombez, faites face au mur en face de vous et préparez-vous à un impact en douceur, en utilisant vos pieds pour commencer à absorber l’impact.

Tombez, tombez, tombez. Encore et encore !

La meilleure façon de se sentir à l’aise dans une situation inconfortable est de s’y exposer régulièrement. Ainsi, la meilleure façon de gérer la peur de tomber est de s’entraîner à tomber. Encore et encore.

La progression se déroule comme suit :

Choisissez une voie en léger surplomb. Allez jusqu’à la dernière dégaine et désescaladez de quelques mètres. À partir de là, laissez vous tomber quelques fois. Vous êtes sous la dégaine, c’est donc comme si vous étiez en moulinette. Répétez ces chutes quelques fois, avec plus ou moins de mou.

Puis passez à une chute au niveau de la dégaine. Commencez par faire trois chutes avec la dernière dégaine clippée au niveau de votre taille.

Enfin, passez au dernier niveau en faisant des chutes au-dessus de la dernière dégaine. Mais encore une fois, procédez par petites étapes : tombez d’abord quelques fois avec la dernière dégaine clippée au niveau de vos genoux. Maintenant, tombez trois fois avec la dégaine à hauteur de vos pieds. Passez progressivement au-dessus de la dégaine par incréments de 50 centimètres environ jusqu’à ce que vous commenciez à faire des chutes avec la dégaine 2 ou 3 mètres en dessous de vous. Si, si, vous y arriverez un jour 😉

Si vous vous dégonflez au moment de chuter lorsque vous êtes au-dessus de la dégaine, ne demandez jamais à votre assureur de vous reprendre. Restez calme et tenez-vous-en au plan : enclenchez volontairement votre chute avec la certitude que tout va bien se passer. Il est important de prêter attention à votre respiration et aux sentiments que vous ressentez à chaque niveau de chute. Prenez note de ce avec quoi vous êtes à l’aise, et des chutes qui vous causent plus d’hésitation et d’inconfort. Ces sentiments sont les limites personnelles que nous nous sommes créées. Celles-ci peuvent être brisées avec le temps, grâce à cette méthode de progression. Attention tout de même : nous vous conseillons de vous faire accompagner par un professionnel, qui saura vous guider dans les étapes de cette école de vol, au moins lors des premières étapes de ce processus.

Enfin, assurez-vous que votre compagnon de cordée soit un assureur chevronné et qu’il ait l’habitude de ce genre de situation. Il est impératif que votre assureur pratique l’assurage dynamique, une pratique consistant à donner du mou et à sauter légèrement en se reprochant du mur au moment de l’impact, plutôt que de se pencher en arrière et de résister à la chute. Cette technique subtile permet d’éviter que le grimpeur qui chute ne s’écrase contre le mur. Gardez en tête que bien souvent, ce n’est pas la chute qui est le problème, mais les chocs au moment de l’impact !

Par-dessus tout, ayez confiance en vous ! Vous devez absolument croire en ce processus. Il est important de le répéter régulièrement, lors de chaque séance de grimpe. Petit à petit, vous allez vous habituer à cette sensation de chute, et même finir par prendre du plaisir !

Bons vols !

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Adam Ondra débarque au Royaume Uni pour grimper avec les Wide Boyz

20 Jan

Adam Ondra vient de débarquer au Royaume-Uni, pour s’entraîner et grimper aux côtés des Wide Boyz, le célèbre duo de grimpeurs de fissures Pete Whittaker et Tom Randall.

« Je vais en Angleterre dans quelques jours. Devinez pourquoi ? 🤜🤛 », annonçait Adam Ondra sur les réseaux sociaux le 9 janvier. Si le Tchèque gardait le secret sur ses intentions exactes, les rumeurs allaient bon train dans les commentaires de son post Instagram et nombreux étaient ceux à deviner une rencontre entre Ondra et les Wide Boyz, le surnom du duo formé par Pete Whittaker et Tom Randall.

Nous venons d’apprendre que cette rumeur était vérifiée. Il semblerait que les Wide Boyz aient emmené Adam Ondra dans « Ray’s Roof », un classique E7 6c gravi pour la première fois par Ray Jardine en 1977. Cette ligne est l’une des fissures les plus dures du pays et propose une escalade très inconfortable et difficile. Pour vous donner une idée, vous pouvez voir Tom Randall grimper cette fissure dans la vidéo ci-dessous.

Le duo britannique a également invité Ondra à s’entraîner dans la célèbre cave d’entraînement aux fissures de Randall, un sous-sol miteux contenant une longue fissure en bois fixée au plafond, qui passe par différentes tailles. Sur Instagram, Tom a déclaré qu’ils pourraient emmener Ondra à Raven Tor, une falaise connue pour ses voies difficiles, et retourner dans le Peak District pour grimper à Gritstone.

Bien entendu, des séquences vidéo de leurs escapades seront publiées sur les chaînes YouTube des Wide Boyz et d’Adam Ondra très prochainement.

Tom Randall dans « Ray’s Roof » :

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Seb Bouin découvre de somptueux spots au Portugal !

18 Jan

Pour sa première destination grimpe de l’année, Seb Bouin a choisi le Portugal, où il a démarré très fort, enchaînant un 8b à vue, un 8c au premier essai et signant la première répétition d’un 9a !

« L’endroit est vraiment étonnant. Le potentiel est énorme », s’extasie Seb Bouin, en direct du Portugal. Le falaisiste français a décidé de commencer l’année par un trip au Portugal. Arrivé depuis plus d’une semaine, Seb est étonné de la beauté des paysages et de l’escalade atypique proposée à Cabo Espichel, spot de grimpe situé à 45 minutes au sud de Lisbonne.

« L’endroit est vraiment étonnant. Les voies commencent essentiellement sur l’océan. La grimpe ici dépend vraiment des conditions de la mer : si les vagues sont trop grosses, ça peut être vraiment dangereux car l’océan peut vous emporter. S’il y a trop d’humidité, la roche est mouillée. Notre tactique était de ne pas regarder les prévisions météo et de voir au jour le jour ce qui est possible », raconte Seb.

Habitué à sillonner le monde et à grimper dans des coins très différents, le Français de 29 ans avoue que cet endroit à quelque chose d’encore plus spécial : « C’est vraiment incroyable de grimper aussi près de l’océan. Ça ajoute une atmosphère spéciale. Cet élément est vraiment puissant et beau. Les couleurs sont uniques lorsque le soleil frappe l’eau en fin de journée et on peut même voir des dauphins en fin de journée. Je découvre un nouvel élément ici ».

En quelques jours sur place, Seb a déjà réalisé de belles performances. Il a tout d’abord réalisé la première ascension de « Tensao Nuclear », un 8B qu’il a enchaîné à vue. Il a de nouveau signé une première ascension dans « Nessum Dorma », un 8c qu’il a réalisé au premier essai. Enfin, il a clippé le relais de son premier 9a de 2023, « Filipinos », une magnifique ligne d’André Neres qui attendait sagement sa première répétition.

« C’est clairement l’un de mes voyages préférés. En plus, le rocher est vraiment bon, c’est l’un des meilleurs calcaires que j’ai vu ‘! J’essaie maintenant de trouver quelque chose de plus difficile », confie Seb, en quête de voies encore plus dures. « Le potentiel est énorme. Voyons ce que je vais dénicher. »

Cabo Espichel, et ses kilomètres de falaises. « C’est l’endroit où il faut être si tu veux grimper au Portugal », commente Seb.

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Ce 8C/+ bloc d’Adam Ondra enfin répété !

17 Jan

La semaine dernière, le grimpeur tchèque Martin Stranik a réalisé la deuxième ascension de « Kráter », un 8C/+ ouvert par Adam Ondra, qui attendait patiemment une première répétition.

Enchaîné pour la première fois par Adam Ondra durant l’été 2017, « Kráter » est un enchaînement de 22 mouvements, compilant deux 8B à la suite : « Blatant » et « Kra ».

Initialement coté 8C par Adam, Martin a suggéré de passer la cotation à 8C/+ en raison d’une prise cassée. En effet, après avoir travaillé dans ce bloc pendant plus d’une semaine, une prise clé s’est rompue et Martin a dû trouver une nouvelle méthode, afin de réaliser la série de mouvements sans cette prise. Il lui aura fallu quatre jours de travail supplémentaires pour finalement se rétablir au sommet de ce bloc, déclarant au passage qu’il s’agissait probablement du bloc le plus dur de sa vie.

Yes ! C’est probablement le bloc le plus dur de ma vie 🥳

J’ai passé 11 sessions au cours des trois derniers mois sur cette ligne d’Adam Ondra qui comporte d’étonnantes séquences de mouvements. J’ai établi un lien très fort avec ce bloc et je n’ai même pas pu essayer autre chose pendant tout mon processus de travail. Je me focalisais sur ce bloc, j’essayais, j’essayais, j’essayais, en essayant de croire à un possible enchaînement 🙏

J’étais vraiment proche de réussir le bloc lors de ma 7ème session, puis j’ai cassé une bonne prise au milieu du bloc qui a rendu les mouvements plus difficiles et j’ai dû venir quatre fois de plus. Avec cette prise cassée, je recommande de passer à 8C/8C+.

La bataille est terminée ⚔️

Martin Stranik

Avant de tenter « Kráter », Martin Stráník avait déjà enchaîné chacune des deux moitiés distinctes de ce bloc. Il a réalisé « Kra » 8B en mai 2017 et « Blatant » 8B en novembre 2022, deux blocs ouverts par Adam Ondra.

Martin Stráník, 32 ans, est l’un des plus forts bloqueurs de son pays. En incluant « Kráter », il a déjà grimpé 17 8C, 66 8B+ et 158 8B, dont beaucoup sont situés à Moravský Kras, en République Tchèque. Il est également un redoutable compétiteur. Preuve en est, en 2021, il trustait la quatrième place aux Championnats du Monde de Moscou. La même année, il montait sur la troisième marche du podium à Briançon et Chamonix.

La vidéo de son ascension dans « Kráter » :

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« Burden of Dreams », le premier 9A bloc de l’Histoire, bientôt répété ?

15 Jan

Certains des meilleurs bloqueurs du monde ont en ligne de mire une répétition du premier 9A bloc de l’Histoire.

En 2016, Nalle Hukkataival effectuait la première ascension de « Burden of Dreams » en Finlande, lui attribuant la cotation de 9A, ce qui en faisait le premier bloc au monde de ce niveau. Il a fallu près de quatre ans à Nalle Hukkataival et des milliers d’essais pour enchaîner cette ligne.

Six ans plus tard, « Burden of Dreams » n’a toujours pas été répété. Plusieurs autres grimpeurs de haut niveau s’y sont pourtant frottés au fil des ans, mais personne n’a jamais concrétisé. De nouveaux 9A ont été établis entre-temps, dont « Return of the Sleepwalker » de Daniel Woods, « Soudain Seul » de Simon Lorenzi ou encore « Alphane » et « Megatron » de Shawn Raboutou.

Mais « Burden of Dreams » est dans un tou autre style que ces blocs. Il s’agit d’un panneau incliné à 45° de cinq mouvements seulement, sur des arquées infâmes. Absolument tout dans ce bloc est difficile. Les prises sont petites et orientées dans des directions bizarres, ce qui exige des positions très spécifiques des doigts et du corps. Les mouvements sont aériens, surtout jusqu’à la prise finale, ce qui nécessite une grande puissance. Enfin, les prises de pieds sont mauvaises, ce qui exige un immense gainage de tout le corps.

Avec seulement une poignée de mouvements et une cotation de 9A, « Burden of Dreams » contient peut-être la série de mouvements la plus difficile au monde. À ce propos, Hukkataival avait déclaré que le mouvement de départ était le plus difficile qu’il ait jamais tenté.

Alors, « Burden of Dreams » sera-t-il répété de sitôt ? Deux des meilleurs bloqueurs au monde, Aidan Roberts et Shawn Raboutou, semblent progresser sur cette ligne. Fin 2021, Roberts a fait un voyage en Finlande pour essayer ce passage. Il n’a pas réussi à l’enchaîner mais est rentré chez lui plus motivé que jamais. Durant son séjour sur place, il a scanné les prises en 3D et s’est entraîné sur une réplique en résine du bloc. Vous pouvez voir ses efforts dans la vidéo ci-dessous :

Roberts, 24 ans, a accumulé une liste impressionnante de croix en bloc. Il a été le premier grimpeur à répéter « Alphane » 9A, et a fait plusieurs premières ascensions en 8C+, y compris les deux premiers 8C+ du Royaume-Uni : « Superpowers » et « Isles of Wonder Low ».

Shawn Raboutou a quant à lui rendu visite à « Burden of Dreams » à la fin de 2022. Une vidéo récente le montre en train de travailler les différents mouvements aux côtés de Giuliano Cameroni. Raboutou a pu réaliser quatre des cinq mouvements difficiles au cours des premiers jours de travail dans ce bloc. Et il était très optimiste quant au seul mouvement qui restait à faire, le fameux premier mouvement, très difficile.

Raboutou, 24 ans, est le premier grimpeur au monde à avoir enchaîné deux 9A. Il a eu une saison 2022 incroyable, établissant les 8C+ « Fuck the System » et « Story of 3 Worlds », et les 9A « Alphane » et « Megatron ».

Il ne nous reste plus qu’à attendre pour voir si Raboutou et Roberts reviennent en Finlande en 2023 pour cocher ce bloc !

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La première téléréalité d’escalade débarque à la télévision !

12 Jan

Jason Momoa et Chris Sharma présentent « The Climb », une nouvelle émission dans laquelle des grimpeurs s’affrontent pour obtenir un sponsoring et de l’argent. Cette émission était depuis longtemps un rêve de Chris Sharma.

The Climb est la première téléréalité d’escalade. Elle débute aujourd’hui, le 12 janvier 2023, par trois épisodes, suivis de trois nouveaux épisodes la semaine suivante, et se terminera par deux derniers épisodes le 26 janvier. Selon le communiqué de presse de la série, « le but est de couronner le meilleur grimpeur amateur du monde par un sponsoring Prana et un prize money de 100 000 dollars ». Pour cela, un groupe de grimpeurs amateurs devra faire face à diverses épreuves mentales et physiques.

La série a été créée par Jason Momoa, un acteur connu du grand public pour ses rôles dans Game of Thrones et Aquaman, et Chris Sharma, grimpeur légendaire qu’on ne présente plus. Les deux hommes sont amis de longue date et ont toujours eu pour projet de lancer une telle émission.

« Cette série était le rêve de Chris », a déclaré Jason Momoa. « Je suis fier de notre communauté d’escalade », dit-il. « Je ne serais pas là en tant qu’artiste sans l’escalade ». Le but de l’émission n’est « pas de regarder les Jeux olympiques, ni quelqu’un grimper un 9a », explique Sharma. « Nous essayons de montrer aux gens que l’escalade est pour tout le monde. Il s’agit simplement de sortir et d’aller grimper. »

Des milliers de grimpeurs ont postulé pour participer à cette téléréalité afin de remporter le prix de 100 000 dollars et un sponsoring de la marque américaine Prana. Les concurrents sélectionnés (Dominique Terrill Barry, Maiza Lima, April Fulton Welch, Bradford Lee Burns, Alice Hafer, Robyn Michelle Ragins, Mario Randall Stanley, Cat Runner et Tiffany Soithongsuk) représentent un large éventail d’âges, d’origines et de morphologies différentes. Fulton Welch, le plus âgé, a 53 ans. « Il y avait des milliers de candidats », raconte Momoa. « Nous avons dû être très stricts. Chris était très pointilleux sur les compétences en escalade, et nous devions trouver les bonnes personnes pour l’émission. »

La cotation des voies et l’emplacement du crux de chaque voie est illustrée par des graphiques, ce qui devrait plaire aux grimpeurs comme aux non-grimpeurs. Le premier épisode consistera à grimper en deep-water. Puis, d’après le teaser, les épisodes suivants verront les grimpeurs pratiquer l’escalade en grande voie, le trad, le bloc et la voie.

La fin de la série, selon Momoa, a été « l’une des plus grandes surprises que j’ai vues au cours de toutes mes années de cinéma. »

Le teaser de The Climb :

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Une belle performance en bloc pour le champion olympique d’escalade !

11 Jan

Le champion olympique en titre Alberto Ginés López a signé une ascension éclair du légendaire bloc suisse « Off the Wagon » 8B+.

« Off the Wagon » est l’un des blocs les plus célèbres du monde. Les plus grands noms de l’escalade de ces vingt dernières années ont tous contribué au succès de cette ligne historique, de Dave Graham et Chris Sharma à Nalle Hukkataival et Shawn Raboutou. Le bloc est situé dans la vallée de Bavona, en Suisse, et son départ est très atypique : les grimpeurs doivent se tenir debout sur une vieille remorque en bois pour atteindre les prises de départ.

Dave Graham a déniché cette merveille au milieu des années 2000 et Chris Sharma a débloqué quelques méthodes pour passer le crux, qui requiert une grande puissance. Mais c’est Nalle Hukkataival qui a signé la première ascension en 2012, six ans après avoir essayé le bloc pour la première fois. Depuis lors, une variante en départ assis cotée 8C+ a été réalisée par certains des plus forts bloqueurs du monde.

Le médaillé d’or olympique de Tokyo, Alberto Ginés López, a récemment enchaîné le bloc original en départ debout. L’Espagnol a réalisé cette ligne avec une grande facilité. Lors de sa première session, il a pu faire le mouvement du crux en no-foot cinq fois d’affilée, mais le sommet était humide et il n’a pas pu le terminer. Après quelques essais d’échauffement, il a enchaîné le bloc lors de sa deuxième session.

Je suis tellement content d’avoir pu enchaîner ce bloc aussi rapidement. Déjà lors de ma première séance j’ai fait le mouvement du crux cinq fois de suite mais la sortie était complètement mouillée donc je n’ai pas pu me rétablir au sommet. Aujourd’hui, alors que c’était ma deuxième session, j’ai pu faire la croix juste après quelques essais d’échauffement.

J’ai toujours rêvé de grimper sur ce bloc, même si ce n’est pas très dur, c’est tellement incroyable…

Alberto Ginés López

Alberto Ginés López, 20 ans, a remporté l’or aux Jeux Olympiques d’été de 2020 à Tokyo. En 2019, il avait décroché l’argent à la fois sur une étape de Coupe du Monde et aux Championnats d’Europe de difficulté. Il y a quelques semaines, il a remporté le Red Bull Dual Ascent, la compétition de grande voie organisée par Red Bull, aux côtés du Slovène Luka Potočar.

Voici la vidéo de son ascension :

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Daniel Woods revient sur son trip en Suisse !

10 Jan

Le grimpeur américain Daniel Woods a passé un mois à faire du bloc à Fionnay, en Suisse, entre septembre et octobre 2022. Un nouveau film a été publié sur la chaîne Mellow, montrant certaines des meilleures performances de Woods durant son voyage.

Et si on commençait l’année par un petit flashback audiovisuel ? Daniel Woods en Valais. En 2022, l’Américain a passé un mois dans l’ouest de la Suisse et a grimpé de manière impressionnante ! Il a flashé le bloc le plus difficile de sa vie, « Compass North » 8B+, et a enchaîné de nombreux autres classiques en 8B+ et plus.

Woods a débuté son voyage par un enchaînement de « Katcha » 8A+ le 21 septembre. Le lendemain, il se rétablissait au sommet de « Foundation’s Edge », un 8C majeur du coin, établi pour la première fois par Dave Graham en 2013. Mais pas le temps de se reposer pour Daniel Woods. Le lendemain, il signait une nouvelle croix avec « Scarred for Life » 8B+, une ligne qui se trouve sur le même bloc que « Foundation’s Edge ». À propos de ce bloc Daniel Woods a déclaré : « C’est l’un des blocs déversants les plus impressionnants sur lesquels j’ai grimpé. La roche est démente et la sélection de prises est surréaliste ».

Puis l’Américain de 33 ans a déniché une nouvelle ligne dans la forêt, juste derrière « Permanent Midnight » 8A+. Ni une ni deux, il s’est mis à nettoyer cette nouvelle trouvaille et à travailler les mouvements, aux côtés de Dave Graham. Il a réalisé la première ascension de ce nouveau bloc le 4 octobre, le nommant « Grape Ape » 8A+.

Quelques jours plus tard, il réussit à faire la plus belle croix de son trip : un flash de « Compass North » 8B+, une ligne très physique sur de petites prises. Ce bloc a été enchaîné pour la première fois par Clément Lechaptois en mai 2022. Puis Aidan Roberts a effectué la deuxième ascension, avant que Woods n’empoche la troisième répétition. « La prise du crux de ce bloc est assez diabolique », a commenté Daniel. « Les mouvements sont super basiques et directs, ce qui en fait un excellent candidat au flash. J’ai d’abord regardé cette ligne en mai et ça m’a inspiré pour tenter de la flasher. Durant ce trip, j’ai attendu le bon jour, avec des conditions froides et sèches pour essayer de le faire du premier coup. Cette journée s’est finalement présentée et tout s’est passé comme je le voulais ». En ce qui concerne la cotation, il a déclaré : « Je ne sais pas vraiment si c’est 8B+, mais qui sait ? Tout dans ce bloc correspondait à mon style de grimpe et c’était quand même un gros combat. Peu importe si c’est 8B/+, « Compass North » est mon flash le plus dur, donc je suis fier de ça ».

Notons que « Compass North » n’est pas le premier 8B+ que Daniel Woods flashe. Son premier était « Entlinge », également en Suisse, en 2011. Il s’agissait alors du premier 8B+ flash de la planète.

Enfin, pour terminer son voyage, il a répété « The Bitter End » 8B+ et « Permanent Midnight » 8A+ le même jour, le 17 octobre.

Voici le film de son trip à Fionnay, tourné dans un pur style old-school :

8B+, la cotation flash la plus élevée

Tout au long de l’année 2022, trois grimpeurs ont réussi à flasher des blocs en 8B+ : Daniel Woods, Will Bosi et Florian Wientjes. Il s’agit de l’année qui a compté le plus grand nombre de 8B+ flash depuis que Woods a signé le premier il y a 12 ans.

Aujourd’hui, 8B+ est la cotation flash la plus élevée dans le monde. Jakob Schubert figure en tête du classement, avec trois blocs en 8B+ enchaînés à sa première tentative, suivi de Daniel Woods, Will Bosi et Adam Ondra avec deux.

La liste des 8B+ flashés à travers le monde : 

« Entlinge » 8B+ (Murgtal, Suisse) par Daniel Woods en 2011.
« Gecko assis » 8B+ (Fontainebleau, France) par Adam Ondra en 2012.
« Jade » 8B+ (RMNP, États-Unis) par Adam Ondra en 2015.
« The Globalist » 8B+ (Sipoo, Finlande) par Jimmy Webb en 2016.
« Trust Issues » 8B+ (Rocklands, Afrique du Sud) par Ned Feehally en 2017.
« Catalan Witness the Fitness » 8B+ (Sant Martí de Centelles, Espagne) par Jakob Schubert en 2018.
« Decided » 8B+ (Mizugaki, Japon) par Tomoa Narasaki en 2019.
« The Never Ending Story » 8B+ (Magic Wood, Suisse) par Jakob Schubert en 2020.
« Anam Cara » 8B+ (Silvretta, Autriche) par Jakob Schubert en 2021.
« Charizard » 8B+ (Sklapsko, République Tchèque) par William Bosi en 2022.
« Amandla » 8B+ (Rocklands, Afrique du Sud) par Florian Wientjes en 2022.
« Compass North » (Fionnay, Suisse) par Daniel Woods en 2022.
« The Dagger » (Cresciano, Suisse) par Will Bosi en 2022.

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Shawn Raboutou et Aidan Roberts travaillent deux 8C+ en Suisse

09 Jan

Deux des meilleurs bloqueurs du monde travaillent deux 8C+ en Suisse.

Le grimpeur américain Shawn Raboutou et le grimpeur britannique Aidan Roberts se sont rendus à Brione, en Suisse, pour travailler sur des projets extrêmes en bloc. Raboutou a publié une nouvelle vidéo de leurs efforts dans deux 8C+ : « Vecchio Leone Low » et « Poison the Well ».

Le premier bloc est une version en départ assis du célèbre « Vecchio Leone » 8B, qui a été enchaîné pour la première fois par Bernd Zangrel en 2004. Ce passage en 8B est un classique de la région, réalisé par certains des meilleurs grimpeurs du monde, tels que Paul Robinson, Carlo Traversi, Jimmy Webb, Giuliano Cameroni ou encore Daniel Woods. En 2022, Aidan Roberts et Will Bosi ont frappé très fort en parvenant à le flasher. Mais pour Shawn Raboutou, ce bloc était un peu son pire ennemi. Une vidéo récente de Magnus Mitbø le montre en train de travailler les mouvements de cette ligne, avant qu’il réussisse à l’enchaîner, déclarant que c’était l’un des 8B les plus durs qu’il avait enchaînés.

Après de nombreux efforts, dont certains peuvent être vus dans la nouvelle vidéo de Raboutou, Roberts a effectué la première ascension de « Vecchio Leone Low » 8C+ à l’automne 2022, qui consiste à partir plus bas que la version originale. Roberts est l’un des bloqueurs les plus solides au monde. Il a été le premier à répéter « Alphane » 9A et a de nombreux autres blocs durs à son actif, y compris les premières ascensions des deux premiers 8C+ du Royaume-Uni : « Superpowers » et « Isles of Wonder Low ».

L’autre projet en 8C+ que Raboutou et Roberts travaillent dans la vidéo est « Poison the Well », un bloc libéré par Giuliano Cameroni en février 2019 et répété par Jimmy Webb en avril 2020. Le bloc est très physique, situé dans un panneau déversant incliné à 40°. Les mouvements sont relativement basiques mais ils nécessitent une immense force et une grande puissance dans les doigts.

Rappelons que Shawn Raboutou est le premier grimpeur au monde à avoir enchaîné deux 9A. Il a vécu une saison 2022 incroyable, établissant « Fuck the System » et « Story of 3 Worlds » 8C+, et « Alphane » et « Megatron » 9A.

Voici la vidéo de Shawn Raboutou et Aidan Roberts dans ces deux 8C+ :

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Quand Max et Oriane Bertone se rendent à Rocklands, ça donne ça !

07 Jan

Au cours d’un trip d’une quinzaine de jours à Rocklands, en Afrique du Sud, Oriane Bertone a réalisé trois 8A, et deux 8A+ : « Oral Office » et « Armed Response ». « Enfin le projet principal de ce court voyage se réalise ! J’avais essayé « Armed Response » plusieurs fois dans le passé, mais je n’avais pas encore les capacités physiques pour réussir ce bloc au « style très physique » (8A+ dur ou 8B entrée de gamme ? Je ne sais pas) », a commenté la championne française.

Pour la famille Bertone, c’est une tradition de se rendre à Rocklands pendant les vacances de Noël depuis plusieurs années. « Dix jours de grimpe, pour un peu moins de deux semaines à Rocklands, sont terminés. Un voyage plus court que d’habitude pour nous. J’ai laissé des projets plus difficiles pour l’année prochaine 😉 », termine Oriane

Son petit frère, Max Bertone, sacré champion du monde jeune en septembre, a quant à lui réalisé « The Vice » 8B durant ce séjour sud africain. « Un grand classiquedu secteur. J’ai senti ce toit plus dur que « Saruman du bas » 8B à Bleau. Il m’a fallu sept séances pour enchaîner ce bloc tout en force de 13 mouvements« , explique Max. Auparavant, le jeune homme de 15 ans a réalisé deux 8B bloc et trois 8c+ en falaise.

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