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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Janja Garnbret : « Ma blessure m’a rendue encore plus forte ! »

19 Avr

Blessée au pied depuis deux mois, Janja Garnbret a annoncé qu’elle ne participerait pas aux premières Coupes du Monde de l’année. Pourtant, la Slovène l’assure : sa blessure l’a rendue encore plus forte ! Reportage aux côtés de la championne olympique.

Alors que la première Coupe du Monde de bloc 2023 débutera ce week-end au Japon, l’une des grandes favorite manquera profondément à l’appel. Pour la toute première fois de sa carrière, Janja Garnbret, qu’on ne présente plus, va louper la rentrée internationale et va devoir faire l’impasse sur les premiers grands rendez-vous de la saison.

Alors, pourquoi ce choix ? Comment s’est passée sa rééducation ? Où en est-elle maintenant ? Dans quel état d’esprit se sent-elle ? Enquête.


« Malheureusement, je me suis fracturé le gros orteil pendant une séance d’entraînement et donc, ma préparation pour la saison à venir sera un peu différente des années précédentes », déclarait Janja Garnbret, le 15 février. « Je ne vais pas mentir, il m’est difficile de faire face à cette blessure ».

On entend souvent dire qu’il y a du positif à tirer dans tout ce qu’il nous arrive. Mais est-ce vraiment le cas ? Janja Garnbret, qui se fracturait le gros orteil en pleine préparation pour la saison 2023, assure que oui. D’après elle, les deux mois où elle a dû s’entraîner différemment en raison de sa blessure l’ont rendue encore plus forte.

© Matic Klansek Velej

Mi-février, Garnbret se blessait au pied et pensait en avoir pour un mois de rééducation. Mais finalement, cette période aura été prolongée de quatre semaines supplémentaires, à cause de nouvelles découvertes. « Au début, on m’a dit que l’os était cassé, mais un mois plus tard, de nouveaux examens ont montré que le ligament était également déchiré », explique la Slovène. Il ne s’agissait donc pas d’une simple fracture, comme l’avaient montré les premiers diagnostics médicaux, au plus grand regret de Janja : « Quitte à être blessé, je préfère que ce soit un os, car il guérit rapidement, alors qu’un ligament met plus de temps à cicatriser, huit à douze semaines en moyenne », déclare la numéro 1 mondial.

Alors qu’elle grimpe depuis plus de dix-huit ans, cet incident survenu lors d’une séance d’entraînement à Graz marque la première blessure de sa carrière. Heureusement, la championne olympique a été prise en charge par de bons spécialistes. « J’ai d’abord passé des examens à Ljubljana et à Rogaška, puis j’ai vu un spécialiste des blessures sportives à Innsbruck, par l’intermédiaire de Red Bull, et j’ai consulté le Dr. Matej Drobnic, un chirurgien orthopédique et spécialiste du pied, ce qui m’a permis d’obtenir plusieurs avis différents« , raconte la blessée. « Chaque médecin a vu ma blessure de manière légèrement différente, mais ils ont tous été d’accord sur le fait qu’une opération ne serait pas nécessaire. C’est ce que je craignais le plus. Ils étaient également tous d’accord pour dire qu’il faudrait huit à douze semaines pour que mon ligament guérisse ».

Les recherches liées aux causes de cette lésion ont montré qu’il pourrait s’agir d’une blessure remontant à son enfance. « Les experts disent qu’il est possible que ce problème remonte à ma jeunesse, car j’ai déjà ressenti des douleurs dans le gros orteil à plusieurs reprises. Heureusement, cela n’a jamais été grave et je me suis habituée à cette sensation désagréable, notamment parce que je portais constamment des chaussons d’escalade. Donc, il est possible que mon ligament soit fragile depuis que je suis toute petite. Mais il y a eu ce moment à l’entraînement où mon orteil était positionné bizarrement, et a tapé le mur de manière étrange, et ce qui s’est passé est arrivé », analyse Janja.

Durant deux mois, la Slovène de 24 ans a donc porté une botte en plastique pour immobiliser son pied. À quelques semaines du lancement de la saison internationale 2023, son entraînement a dû être adapté.

« Heureusement, j’ai une équipe formidable autour de moi. Roman [NDLR. Krajnik son entraîneur] surveille tout ce qui se passe à l’entraînement, et Matej Bombač, mon physiothérapeute, a tout sous contrôle. J’ai l’impression que ma rééducation s’est déroulée très rapidement, ce qui est plutôt une bonne chose. Probablement aussi parce que j’étais plus ou moins en mesure de m’entraîner normalement durant ces deux mois. Par contre, si j’avais été blessé à l’épaule et que j’avais dû rester à la maison pendant huit semaines, je serais devenu folle ! », affirme Garnbret.

© Matic Klansek Velej

Alors que chaque année, tous les compétiteurs profitent de la pause hivernale pour s’entraîner en vue des compétitions, Janja ne s’est pas senti handicapée dans sa préparation. « Bien sûr, sans ma blessure, j’aurais grimpé des voies plus longues, mais j’ai quand même réussi à bien m’entraîner. Je grimpais davantage sur ma jambe droite et principalement en moulinette, mais je grimpais quand même ».

D’après elle, ces deux mois l’ont même fait progresser : « Je suis devenue plus forte ! Maintenant, il est important de transférer tout ce que j’ai appris au cours de ces dernières semaines pour la suite. Aussi, je pense que cette blessure m’a également appris à être patiente ».

 

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De la patience, Janja va en avoir besoin encore un peu. La saison des Coupes du Monde débutera le 21 avril à Hachioji, au Japon. Bien que le Japon soit son lieu de prédilection et qu’elle se sente en forme, Janja Garnbret a décidé de faire l’impasse sur la première compétition de bloc de la saison. Il en va de même pour les Coupes du Monde de Séoul (28-30 avril) et Salt Lake City (19-21 mai). Pour la première fois de sa carrière, Janja Garnbret va louper le début de la saison internationale.

« Je vais manquer ces premières compétitions parce que je ne suis pas encore sûre à 100 % de mon orteil. Je commence tout juste à le solliciter. Jusqu’à présent, je n’ai fait que des exercices de mobilité et je ne suis pas sûre de pouvoir grimper sans penser à cette blessure. Je n’arrête pas d’y penser. Je veux réussir à ne plus y penser du tout avant de regrimper en compétition », déclare Janja.

Pour son retour, la championne olympique s’est fixé la Coupe du Monde de bloc à Prague (2-4 juin) comme objectif. Elle espère arriver à son pic de forme en août, lors des Championnats du Monde qui se tiendront à Berne (1-12 août), durant lesquels elle compte bien décrocher son ticket pour les Jeux de Paris 2024.

© Matic Klansek Velej

« Je vais maintenant m’entraîner principalement à Verd, mais je ferai probablement quelques séances à Innsbruck et à Koper. Je rejoindrai ensuite progressivement les entraînements de l’équipe nationale, surtout en difficulté, car je pense que je serai capable de grimper en diff avant de pouvoir grimper en bloc ».

Janja Garnbret a finalement dit adieu à la botte en plastique avec laquelle elle s’est entraînée ces deux derniers mois. Elle arrive maintenant à se tenir debout, sur ses deux pieds. « Je n’ose pas encore courir », confie-t-elle. « Je n’imagine pas non plus me tenir sur une petite marche ».

Elle qui chausse actuellement du 37, s’est acheté des baskets en 39. « Je grimpe toujours sur mon pied droit la plupart du temps, et je fais du no-foot. De temps en temps, je mets du poids sur l’orteil blessé pour voir ce que ça donne et comment ça évolue. »

La Slovène est impatiente à l’idée de renfiler ses chaussons d’escalade. « Je ne pense pas avoir manqué quoi que ce soit pendant ces deux mois, et bien sûr j’aurais aimé grimper des voies plus longues, parce que je craignais de perdre de l’endurance, mais je me suis entraîné différemment, et il me reste de la rési. Maintenant, je vais m’entraîner encore plus dur ».

© Matic Klansek Velej

Le palmarès de Janja Garnbret est à ce jour inégalé. Elle a remporté l’or aux Jeux Olympiques de Tokyo et a également décroché la plus belle des médailles dans 23 Coupes du Monde de difficulté et 14 Coupes du Monde de bloc.

Au total, elle a remporté la saison de Coupe du Monde de difficulté chaque année de 2016 à 2022, sauf en 2019 où elle a décroché l’argent. Elle a gagné le classement général des Coupes du Monde de bloc en 2019 et elle a remporté le combiné quatre années de suite, de 2016 à 2019.


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Janja Garnbret blessée, à quelques semaines du lancement de la saison internationale

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Adam Ondra est passé tout près de l’enchaînement de « Project Big » !

18 Avr

Dans une vidéo qu’il vient de publier sur sa chaîne Youtube, Adam Ondra nous apprend qu’il est passé tout proche de l’enchaînement de « Project Big » en automne dernier. Il nous livre les images et les détails de son travail dans cette monstrueuse voie de Flatanger.

L’automne dernier, Adam Ondra s’est rendu dans la grotte de Flatanger pour travailler son projet du moment appelé « Project Big », une ligne gigantesque, qui traverse l’imposant toit de la grotte norvégienne.

Ondra a équipé cette voie en 2013, au même moment où il équipait « Silence » 9c, l’une des voies les plus dures au monde. Le Tchèque avait alors laissé « Project Big » en suspens, car il savait que cette longue voie lui demanderait encore plus d’investissement que « Silence ». Pour cause, d’après lui, « Project Big » serait encore plus dure que sa petite soeur « Silence ».

J’ai toujours su que la vraie King Line de Flatanger n’était pas « Silence ». C’est « Project Big » ! Et il était temps que j’arrête d’être trop impressionné par cette ligne et que je m’y attelle pour de bon !

Adam Ondra

En septembre, Adam Ondra invitait Jakob Schubert à le rejoindre à Flatanger. Ensemble, les deux forts grimpeurs ont uni leur force et travaillé ensemble cette ligne.

Les premiers jours, j’ai carrément été dépassé par la longueur, les nombreuses difficultés et la complexité de  « Project Big »

Jakob Schubert

Au fil de leurs essais, la frontière entre l’impossible et le possible s’est peu à peu estompée. Adam Ondra est même passé tout près de l’enchaînement, comme il nous le montre dans sa dernière vidéo. Luttant contre des conditions loin d’être parfaites, avec des prises souvent mouillées, Adam Ondra a failli réussir le mouvement du crux lors de l’un de ses essais depuis le bas.

« Project Big » semble maintenant à portée de main ! Tout se résume finalement à ce grand mouvement dynamique, qui marque le crux de la voie. C’est une ligne tellement compliquée, il est vraiment difficile d’aligner les conditions météo, la forme physique et l’optimisation des méthodes, tel que le coincement de genou juste avant le crux. Il permet de souffler un peu, de manière à récupérer suffisamment de puissance pour réaliser le mouvement du crux.

C’est un passage vraiment extrême ! Il ne suffit pas de jeter et de voir ce qu’il se passe. Il faut donner tout ce que tu as. On ne peut pas s’engager qu’à moitié dans ce mouvement, sinon, c’est impossible de le réussir. Il faut envoyer sa main comme si c’était le dernier mouvement, en se persuadant que l’on va réussir à tenir. L’engagement est si total, que ça me détruit complètement.

Adam Ondra

Regardez les essais prometteurs d’Adam Ondra dans « Project Big » :


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Adam Ondra nous parle enfin de « Project Big », une voie encore plus dure que « Silence » !

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Aurélie Dutertre retrouvée saine et sauve !

16 Avr

Aurélie Dutertre, kinésithérapeute et ostéopathe pour l’équipe de France d’escalade, était portée disparue depuis mercredi soir. Elle a été retrouvée saine et sauve ce matin !

C’est avec un immense soulagement que nous apprenons la nouvelle ce matin. Aurélie Dutertre a été retrouvée, en vie.

Celle qui intervient depuis plus de dix en tant que kiné auprès de l’équipe de France d’escalade était partie seule, mercredi matin, pour trois jours de randonnée à ski dans la vallée du Haut Bréda, en Isère. Elle est arrivée mercredi soir au refuge des Sept-Laux d’où elle a pu contacter son compagnon. Elle devait ensuite gravir le pic de la Belle Etoile par son versant nord, passer le col des Mouchillons le deuxième jour pour rejoindre le refuge de Combe Madame, puis redescendre à son point de départ le troisième jour. Mais depuis son dernier appel mercredi soir, elle n’avait plus donné aucun signe de vie.

Les secours ont tenté des recherches aériennes vendredi après-midi, mais ont dû faire demi-tour à cause des mauvaises conditions météo. Hier matin, les importantes chutes de neige ont contraint les secouristes à faire rebrousser chemin de nouveau.

Un important appel à témoins a donc été lancé hier et partagé par toute la communauté des grimpeurs, pour tenter de retrouver Aurélie.

C’est avec soulagement que nous apprenions ce matin qu’elle a été retrouvée saine et sauve, vers 9h30.

Nous venons de retrouver Aurelie, elle va bien, le secours n’est pas terminé mais on est rassuré, merci à tous.

CRS Alpes de Grenoble

Alors que la météo devenait plus clémente en ce dimanche matin, une équipe de six secouristes de la CRS Alpes ainsi qu’un chien de recherche en avalanche ont été déposés sur le plateau des Sept-Laux par un hélicoptère de la Sécurité civile. Après quelques heures de recherche, la caravane terrestre a finalement retrouvé la skieuse, saine et sauve.

D’après les dernières informations, Aurélie se serait réfugiée dans une cabane, en grande partie ensevelie par la neige. Les secours évaluent actuellement la possibilité de redescendre en ski, ou bien d’attendre sur place d’être récupérés par hélicoptère quand la météo le permettra.

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Exploit ! William Bosi a vaincu « Burden of Dreams » 9A

14 Avr

Il l’a fait ! Après des efforts acharnés, William Bosi a enfin réussi à effectuer la deuxième ascension historique de « Burden of Dreams », le premier bloc de niveau 9A au monde !

C’est l’annonce que tout le monde attendait. Après des semaines d’acharnement, d’abord sur une réplique en plastique, puis dans le vrai bloc en Finlande, William Bosi a signé la première répétition tant attendue de « Burden of Dreams », six ans et demi après l’ascension de Nalle Hukkataival.

« Je pense pouvoir enchaîner « Burden of Dreams » n’importe quand à partir de maintenant ! », affirmait William Bosi dans une interview exclusive qu’il nous accordait jeudi. Le jeune homme ne s’était pas trompé. Quelques minutes seulement après nos échanges, il décidait de se rendre une nouvelle fois au pied de « Burden of Dreams », pour une nouvelle séance de travail.

La nuit tombait en Finlande quand Will est arrivé au pied du rocher. Depuis quelque temps, le Britannique grimpait à la tombée de la nuit, pour profiter des conditions fraîches qu’offrent les soirées printanières. Pourtant, c’est sans grande conviction que Will effectuera la marche d’approche jusqu’au bloc, en ce mercredi 12 avril : « Je pensais qu’il faisait encore bien trop chaud pour réaliser des essais convenables », nous explique-t-il, en exclusivité.

Néanmoins, dès son échauffement, Bosi allait comprendre que cette quatorzième séance de travail allait être bien différente de toutes les autres : « C’était lunaire ! Dès l’échauffement, je me suis senti incroyablement bien ! Je ne m’étais jamais senti aussi fort sur les prises. À partir de cet instant, j’étais sûr d’avoir de bonnes chances de l’enchaîner ce soir-là », nous confie-t-il.

© Diego Borello

Le fait de me sentir aussi fort m’a vraiment motivé, j’avais le couteau entre les dents. J’étais prêt à en découdre !

Will Bosi

Il était 21h00 pétantes lorsque le jeune homme de 24 ans s’élancera dans son premier essai de la séance. « Je me sentais si fort, que j’étais sûr de pouvoir l’enchaîner », raconte-t-il. Déterminé comme jamais, William allait alors effectuer ce qui deviendra son dernier essai dans « Burden of Dreams ».

Avec une facilité déconcertante, il survole les premiers mouvements du bloc. « De toute ma vie, je n’ai jamais ressenti un tel état de flow dans un bloc aussi court et dur », décrit-il. C’est comme si Will volait dans le bloc, comme si la gravité n’avait plus aucun effet sur son corps.

Alors qu’il était tombé à plusieurs reprises dans le dernier mouvement au cours de ses précédentes séances, Bosi n’avait cette fois aucun doute : il allait tenir cette dernière prise. Et c’est exactement ce qu’il fit. Au cours de cet incroyable essai, il tiendra fermement cette dernière prise et ne lâchera pas des mains. Aussi incroyable que cela puisse paraître, William Bosi venait de signer la légendaire première répétition de « Burden of Dreams », lors de son premier essai de la journée.

© Diego Borello

Interrogé sur ce qui avait fait la différence au cours de cet essai, il répond : « C’est difficile à dire exactement, mais je pense qu’il y a eu deux facteurs. D’abord, il y a une part de chance, qui m’a permis de réussir à attraper chaque prise exactement où il le fallait et ensuite, je pense que c’est le fruit de mon travail. À chaque session, je me sentais plus fort. Peut-être même que ma prochaine séance aurait été encore meilleure ! ».

Alors que la nuit s’était emparée de la forêt finlandaise, William Bosi est resté de longues minutes à contempler le ciel. « Avant-hier, tu me demandais quelle était la première chose que je ferai après avoir enchaîné. Je peux maintenant te le dire : j’ai regardé les étoiles au-dessus de moi. Ensuite, je suis resté un moment au pied du bloc, j’ai encouragé Shawn et appelé quelques personnes », révèle le jeune homme.

« Burden of Dreams » mérite sans aucun doute la cotation 9A !

William Bosi

Durant l’heure qui a suivi son enchaînement, Will nous avoue avoir été tremblant, sous l’effet de l’adrénaline. Son aventure avec « Burden of Dreams est maintenant terminée. « C’est dur, car je me suis attaché non seulement au bloc, mais aussi à l’endroit. J’ai adoré mon séjour en Finlande et je suis vraiment triste de devoir partir. Surtout que je ne sais pas si je reviendrai de sitôt », conclut-il.

© Diego Borello

Au total, Will aura passé quatorze séances dans le bloc ainsi que dix sur la réplique en résine à Sheffield, soit vingt-quatre jours à travailler les mouvements de ce bloc. Jamais auparavant Will n’avait passé autant de temps dans un projet. Il a déclaré qu’il s’agissait du plus grand défi qu’il ait entrepris jusqu’à présent.

Depuis des semaines, ses followers ne cessaient de le questionner au sujet de la cotation du bloc. Will s’était toujours avisé de ne pas répondre clairement, déclarant qu’il en parlerait seulement lorsqu’il aurait enchaîné la ligne. Le Britannique a tenu sa promesse et s’est immédiatement positionné quant à la cotation de « Burden of Dreams » : « De tout le travail que j’ai effectué dans ce bloc, de mes entraînements sur la réplique à l’enchaînement final, je pense que c’est un cran au-dessus de tout ce que j’ai fait jusqu’à présent et c’est très clairement un énorme cran au-dessus de tous les 8C/+ que j’ai réalise. C’est pourquoi je pense que « Burden of Dreams » mérite sans aucun doute la cotation 9A ! »

Je n’aurais jamais cru pouvoir réaliser un tel bloc un jour. Cette aventure m’a permis de m’apercevoir que je suis capable de plus que ce que je pensais.

William Bosi

Grâce à cette ascension, Will Bosi rejoint Shawn Raboutou et Simon Lorenzi en tant que seuls grimpeurs au monde à avoir enchaîné deux blocs dans le neuvième degré. Shawn a établi « Alphane » 9A en avril 2022 et a également réalisé la première ascension de « Megatron » 9A à l’automne 2022. Bosi a quant à lui fait son entrée dans le neuvième degré en bloc en répétant « Alphane » en novembre 2022. Enfin Simon Lorenzi a à son actif « Soudain seul » à Bleau (bien que la cotation ne soit pas encore tout à fait stabilisée), et « Alphane ».

© Diego Borello

L’histoire de « Burden of Dreams », le premier 9A bloc de la planète

« Burden of Dreams » a été établi par Nalle Hukkataival et a été le premier bloc de l’Histoire à être coté 9A. Le Finlandais, véritable visionnaire pour l’époque, a passé plus de quatre ans à travailler cette ligne.

Tout a commencé en 2013, quand Nalle s’est rendu pour la première fois dans la forêt Lappnor, sous les conseils de son ami de longue date Marko Siivinen. Frétillant d’impatience, ce dernier s’empressait de montrer à Nalle sa dernière trouvaille : un imposant bloc de granite, penché à 45°, qui semblait sur le point de se renverser.

Au pied de cette face, Nalle imaginait immédiatement une ligne jusqu’au sommet. « Un bon 8B+ » se disait-il alors, avant même d’avoir posé les doigts sur les prises extrêmement fines de ce bloc. Après un bref échauffement, le grimpeur finlandais enfilait ses chaussons et s’emparait des deux premières préhensions. Première grimace. Il tentera alors de poser son pied droit mais tombera directement sur son crash pad. Nalle venait de mettre son premier essai dans « Burden of Dreams », le premier d’une longue série… Le Finlandais estimera à 4000 son nombre d’essais dans ce bloc. « Si j’avais su que ce serait si dur, je crois que je n’aurais même pas essayé », avouera-t-il, quelques années plus tard.

Nalle dévouera une grande partie de sa vie à ce bloc. Quatre ans pour être exact. Quatre ans de travail, d’efforts, de doute, de remise en question, d’entraînement, qui défileront en une fraction de seconde dans sa tête, le 24 octobre 2016, lorsqu’il se hissera finalement au sommet de cette ligne de rêve.

En redescendant, Nalle prit son téléphone et envoya immédiatement un message à son ami finlandais : « C’est fait. ». Il nommera alors le bloc « Burden of Dreams » (qui se traduit par « Fardeau des Rêves » en français) en référence à un documentaire sortie en 1982, sur la quête monomaniaque du réalisateur Werner Herzog, qui s’était entêté à déplacer un bateau à vapeur sur une montagne de l’Amazonie pour le tournage d’un film.

Au lendemain de son enchaînement, Nalle nous avait partagé cette poignante déclaration :

La routine qui se met en place après tous ces essais n’est pas vraiment passionnante… Faire le même échauffement, conduire une heure sur la même route, brosser toutes les prises devenues bien trop familières, travailler systématiquement les mêmes séquences dans le même ordre. Certains jours, tu te sens fort et confiant mais tu te fais totalement secouer. D’autres jours, tu ne te sens pas à 100%, mais ça peut être la meilleure session que tu n’aies jamais faite. Toute la logique semble s’être évadée depuis longtemps.

J’aimerais pouvoir oublier de nombreuses sessions. Ne pas pouvoir faire un mouvement que j’ai pourtant fait un nombre incalculable de fois avant… Des semaines et des mois se sont transformés en années d’incertitudes et de doute… Essayer de garder une petite lueur d’espoir, au fin fond de moi.

Assis sous le bloc, je peux sentir tout son poids. En tirant sur les prises, je ressens toujours cette impression de « déjà-vu », comme des milliers de fois avant. Tout commence toujours de la même manière et se termine de la même façon. Sauf cette fois. Cette fois-ci, c’était différent.

Je suis accroché au sommet du bloc, totalement désorienté, mon coeur s’emballe. Contenir la panique. Je suis au-dessus du bloc, en me demandant comment j’ai fait. Beaucoup de sentiments se bousculent: la surprise, le soulagement, le bonheur, la confusion…  La réalité se transforme rapidement en extase de bonheur, avec une pincée d’incrédulité.

En me réveillant aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de regarder le monde avec des yeux différents. Avoir réalisé la première ascension de « Burden of Dreams » marque un nouveau niveau dans mon escalade. Avec une poignée de bloc en 8C+ existant dans le monde, proposer la cotation de 9A est la suite logique.

Quel incroyable voyage cela a été !

Nalle Hukkataival

En attendant un film sur l’ascension de William Bosi dans « Burden of Dreams », voici celle de Nalle Hukkataival :


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En direct de « Burden of Dreams », William Bosi répond à nos questions !

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Un jeune grimpeur allemand décède dans un tragique accident.

13 Avr

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la perte tragique du grimpeur allemand Christoph Schweiger, âgé de 21 ans, dans un violent accident.

Alors qu’il passait quelques jours à Arco, en Italie, aux côtés de sa copine et de sa famille, le jeune grimpeur a été violemment heurté par un automobiliste, ivre. Chris était en train de traverser la route sur un passage piéton aux côtés de sa copine quand le conducteur de 31 ans les a percutés de plein fouet. Immédiatement hospitalisé à l’hôpital Santa Chiara de Trente, Christoph a malheureusement succombé à ses blessures. Le pronostic vital de sa petite amie, toujours hospitalisée, n’est pas engagé.

« On a perdu le plus gros biceps, et le plus grand coeur de notre sélection », a déclaré Alex Megos sur les réseaux sociaux, partageant des photos en souvenir des nombreux moments partagés avec son compatriote.

Originaire d’Ingolstadt en Bavière, Christoph était un habitué du circuit des Coupes du Monde. Bloqueur dans l’âme, il faisait partie de l’équipe nationale allemande depuis son plus jeune âge. En 2016, Christoph avait remporté trois médailles en Coupe d’Europe jeunes, raflant l’or à Graz, et l’argent à Soure et à Varsovie. Il a ensuite participé aux trois éditions du Championnat du Monde jeunes entre 2017 et 2019. L’année dernière, il avait réalisé l’un des plus beaux résultats de sa carrière en senior, terminant dans le top 10 des Championnats d’Europe de bloc à Munich.

En extérieur, Christophe ne déméritait pas. Il fait partie des ascensionnistes de « The Big Island » 8C à Bleau et a coché de nombreux autres blocs dans le 8b et plus tels que « Tomb » 8B+ ou « The Dagger » 8B.

« Il était un fils, un frère, un ami, un partenaire, un grimpeur, un coéquipier et bien plus encore. Calme, beau, drôle, talentueux, il était notre grand Chri comme nous le surnommions. Nous n’avons pas assez de mots pour décrire la tristesse qui emplit nos cœurs. Chri était le cœur de notre équipe. Son sourire était la première chose que nous voyions lors de nos entraînements tous les matins et il illuminait nos journées. Nous avons eu la chance de partager de beaux moments avec lui. Des moments de bonheur et de joie, des moments de tristesse et de déception. Toujours avec le même sourire captivant », a écrit le sélectionneur allemand, annonçant la triste nouvelle.

En fin de semaine, Chris aurait dû s’envoler au Japon aux côtés de toute l’équipe allemande pour prendre part à la première Coupe du Monde de bloc de la saison 2023.

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Seb Bouin propose un nouveau 9b en France !

13 Avr

Seb Bouin a de nouveau frappé. Cette fois, il a clippé le relais d’un nouveau 9b au Pic Saint Loup, qu’il a nommé « Ariégeois Coeur Loyal », en hommage à son grand-père.

« Je suis chaud comme la braise pour en découdre », déclarait Seb Bouin le 1er avril, à propos de son projet du moment. « Un 9a suivi d’un autre 9a… Heureusement, il y a un bon repos entre les deux ». Détrompez-vous, il ne s’agissait pas là d’un poisson d’avril, bien au contraire ! Seb Bouin travaillait bel et bien une gigantesque voies composée de deux lignes en 9a qu’il tentait de relier entre elles.

« Allons voir si je peux clôturer la bataille cette fois-ci », terminait-il dans son post sur les réseaux sociaux. La réponse ne se fit pas attendre très longtemps. Hier, le meilleur falaisiste français annonçait avoir vaincu cette voie, qu’il avait dans le viseur depuis quelque temps.

Située au Pic Saint Loup, Seb avait lui-même équipé cette voie il y a un peu plus de cinq ans, au moment du décès de son grand-père. En hommage, il avait alors décidé de nommer la voie « Ariégeois Cœur Loyal », comme le nom de Compagnon du Devoir que portait son grand-père. « Nommer cette voie ainsi était une belle opportunité de le garder proche de moi », explique Seb.

Mais à ce moment, il n’avait pas pris le temps de travailler cette gigantesque ligne sérieusement. Ce n’est qu’à l’automne dernier, avant de s’envoler pour un trip aux États-Unis (durant lequel il répétera « Jump Love » 9b et signera la première ascension de « Suprême Jumbo Love », le premier 9b+ d’Amérique), que Seb retournera dans la voie. Rapidement, il réalisera de bons progrès, au terme d’un entraînement très intense. En effet, le trentenaire mêlait essais dans la voie la journée et entraînement physiquement en salle le soir. À ce rythme, il avait réussi intrinsèquement les deux longueurs de son projet, cotant respectivement 9a et 9a, avant de chuter au dernier mouvement de l’ensemble, lors d’un essai prometteur depuis le bas.

© Nils Martin Film

De retour au Pic Saint Loup ce printemps, le moment était venu pour Seb d’en découdre avec cette voie. Cette fois, il parviendra à atteindre le relais, signant la première ascension de cette ligne, qu’il cotera 9b. « Je suis content de terminer ce projet sur cette falaise qui m’est chère », commente le premier ascensionniste. « Après être tombé une nouvelle fois dans ce dernier mouvement, j’ai réussi à le contrôler dans l’enchaînement. Ce mouvement n’est pas vraiment dur, mais avec la fatigue, il devient compliqué à contrôler. »

Au total, Seb Bouin compte maintenant une dizaine de voies entre le 9b et le 9c. Le Français a connu une année 2022 impressionnante avec une répétition de « Change » 9b+, et les premières ascensions de « DNA » 9c, « Nordic Marathon » 9b/+ et « Suprême Jumbo Love » 9b+. Avant 2022, Bouin avait réalisé la première ascension de plusieurs autres voies extrêmes, dont beaucoup n’ont pas encore été répétées, notamment « La Rage d’Adam » 9b/+, « Beyond » 9b/+ et « La Cote d’Usure » 9a+. En 2019, il avait également répété « Move » 9b/+, réalisé pour la première fois par Adam Ondra.


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Seb Bouin propose le premier 9b+ d’Amérique !

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En direct de « Burden of Dreams », William Bosi répond à nos questions !

12 Avr

Alors que William Bosi est plus proche que jamais d’enchaîner « Burden of Dreams », nous nous sommes entretenus avec lui, tandis qu’il venait d’achever sa 13ème séance de travail dans le bloc. Une nouvelle fois, Will est tombé la main dans la prise finale…

Entretien avec celui qui pourrait devenir le premier répétiteur tant attendu de ce bloc iconique !

Cela fait maintenant un mois que William Bosi travaille d’arrache-pied « Burden of Dreams », le premier 9A bloc de la planète. Plus encore, si l’on compte ses nombreuses journées passées sur la réplique en résine qu’il a reproduite chez lui, à Sheffield.

Depuis sa première séance de travail, qu’il nous partageait en live sur Instagram, tous les regards sont rivés sur lui. « J’actualise Instagram plusieurs fois par jour juste pour voir si Will nous annonce enfin avoir enchaîné le bloc », confie l’un de ses nombreux followers, impatient à l’idée de voir le Britannique parvenir à ses fins.

Il faut dire que le projet de Will d’enchaîner « Burden of Dreams » est devenu celui de toute une communauté. Nombreux sont ceux à encourager le jeune homme de 24 ans sur les réseaux sociaux. « C’est absolument incroyable de voir le soutien et les gentils messages et commentaires que je reçois depuis que je suis ici », déclare Bosi.

L’histoire est passionnante et digne d’une série à suspense. Alors que ce bloc, perdu au milieu de la forêt finlandaise, se faisait plutôt discret ces dernières années, les choses se sont récemment accélérées. Shawn Raboutou est allé essayer, puis Aidan Roberts, qui est revenu avec une réplique numérique des prises. En grimpant sur cette reproduction en résine, William Bosi s’est littéralement pris au jeu, au point de vouloir essayer la vraie ligne de granite. Arrivé en Finlande à la mi-mars, le jeune homme nous partage régulièrement ses évolutions dans le bloc depuis. Chaque jour, c’est presque un nouvel épisode que Will nous livre sur Instagram.

Alors qu’il avait initialement prévu de repartir deux semaines après son arrivée, ses progrès et l’engouement mondial que cela suscite l’ont poussé à prolonger son séjour. Malheureusement, les journées se réchauffent rapidement en Finlande, ce qui minimise ses chances d’enchaînement. Pourtant, depuis quelques jours, les essais de Will dans le premier 9A bloc de l’Histoire sont de plus en plus fructueux. À deux reprises, il a manqué d’enchaîner le bloc, chutant dans le dernier mouvement. C’est donc une véritable course contre la montre qui est lancée !

Alors qu’il venait d’achever sa 13ème session de travail dans le bloc, William a tout naturellement accepté d’échanger avec nous au sujet de son objectif numéro 1 : venir à bout des cinq mouvements de « Burden of Dreams ».

Salut Will, tout d’abord, comment vas-tu ? Comment te sens-tu d’une manière générale ?

Je me sens vraiment super bien en ce moment, aussi bien mentalement que physiquement ! Ma principale source de préoccupation est la peau de mes doigts : il me faut suffisamment de peau pour affronter le granite abrasif de « Burden of Dreams ». Cela signifie que je dois prendre beaucoup de jours de repos et faire des sessions très courtes dans le bloc. D’une manière générale, je suis donc plutôt reposé et je me sens détendu.

En effet, il semble que tes chances d’enchaîner « Burden of Dreams » dépendent beaucoup de l’état de ta peau. Comment est-elle en ce moment ?

Complètement, je pense que la peau est un facteur très important dans « Burden of Dream » et c’est l’une des choses les plus difficiles à gérer. Pendant deux semaines, je n’ai pas vraiment pu essayer correctement, car je me mettais beaucoup de strap au bout des doigts pour ne pas saigner. Cependant, au cours des deux dernières sessions, ma peau s’est nettement améliorée et pour l’instant, elle semble assez bien se comporter. Du moins, si je continue à faire des séances très courtes.

© Pietari Purovaara

Tes essais sont de plus en plus prometteurs au fil de tes séances. D’après toi, quelles sont tes chances d’enchaîner « Burden of Dreams » dans les prochains jours ?

Si j’ai suffisamment de peau et que les conditions sont bonnes, je pense pouvoir enchaîner « Burden of Dreams » n’importe quand à partir de maintenant ! Ce qui rend ce bloc si difficile, c’est que l’on peut commettre des erreurs tout le temps. Et la moindre micro erreur se paye cash…

Intrinsèquement, je dirais que mes probabilités de réussite pour chaque mouvement sont de 60% pour le premier mouv (mais j’ai plutôt 15% de chance de le réaliser parfaitement), 50% pour le deuxième mouvement, 80% pour le troisième, 95% pour le quatrième et 60% pour le cinquième.

Lors de ma dernière séance, je suis de nouveau tombé au dernier mouvement, après avoir fait quelques erreurs qui se sont accumulées et qui ne m’ont pas mis dans les meilleures dispositions pour envoyer sur la prise finale. Maintenant, je croise les doigts.

À deux reprises, William Bosi est tombé au sommet de « Burden of Dreams », la main dans la prise finale…

Shawn Raboutou est également sur place avec toi pour travailler le bloc. Comment se passent vos séances ensemble ?

Partager des séances dans ce bloc avec d’autres grimpeurs est vraiment amusant et très instructif. Encore maintenant, après plus d’une dizaine de séances, j’ai toujours l’impression d’apprendre quelque chose de nouveau de la part de Shawn. À chaque fois ! C’est une expérience super positive et enrichissante.

Qui de vous deux est le plus avancé dans le bloc ?

Il est difficile de dire qui est le plus proche… J’ai réussi à atteindre le dernier/5ème mouvement deux fois alors que Shawn n’a pas encore fait le 3ème. Cependant, selon moi, cela ne signifie pas vraiment que je suis plus proche, car pour nous deux, le prochain essai pourrait être celui de l’enchaînement si toutes les planètes sont alignées ! Comme le bloc est très aléatoire, il suffit d’un seul essai pour que ça marche.


Il commence déjà à faire trop chaud, alors je n’en ai plus pour longtemps…

Will Bosi


Toute la planète grimpe a les yeux rivé sur toi en ce moment. Il y a un engouement mondial incroyable autour de ton processus de travail dans ce bloc, un engouement qui est probablement inédit ! Comment le vis-tu ? Est-ce que cela t’ajoute une sorte de pression supplémentaire ou au contraire, est-ce que cela te pousse encore plus ?

C’est absolument incroyable de voir le soutien et les gentils messages et commentaires que je reçois depuis que je suis ici. C’est définitivement quelque chose de super positif pour moi ! Je ne suis pas sûr que cela me rajoute une pression supplémentaire car au fond de moi, mon objectif est d’enchaîner « Burden of Dreams », donc la pression que je peux ressentir vient uniquement de moi-même.

 

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Combien de temps encore prévois-tu de rester en Finlande ?

Je ne suis pas sûre à 100 % de la durée de mon séjour, mais il commence déjà à faire trop chaud, alors je n’en ai plus pour longtemps… À la base, je devais repartir à la fin du mois de mars, donc je suis déjà resté beaucoup plus longtemps que prévu.

Par contre, je dois avouer que ce serait vraiment difficile de repartir sans avoir enchaîné « Burden of Dreams ». Mais j’ai l’impression que c’est tout ce qui fait le charme du bloc…

Et si tu parviens à te rétablir au sommet, quelle est la première chose que tu vas faire ?

Ahh, bonne question… Ça, je ne sais pas encore… C’est une question à poser au futur Will 🙂

Un dernier mot à ajouter ?

Oui, j’ai été époustouflé par ce pays incroyable qu’est la Finlande ! Je recommande vraiment à tout le monde d’y aller.


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Interview : de « Biographie » aux Jeux Olympiques, Manon Hily nous parle de ses projets 2023

10 Avr

Il y a quelques jours, nous nous sommes entretenus avec Manon Hily. À 29 ans, la Réunionnaise fait partie des meilleures grimpeuses françaises. Sur le rocher, Manon cumule les performances, comme le montre son dernier trip en falaise à Saint-Léger. En quelques jours à peine, elle a réussi à flasher deux 8a et enchaîner deux 8c. Mais c’est au neuvième degré que rêve Manon. Elle est actuellement en proie avec l’une des voies les plus iconiques de la planète, « Biographie » 9a+ à Céüse. Cela fait maintenant trois ans qu’elle s’est lancée dans la quête de cette ligne de rêve, malgré parfois quelques blessures au combat.

En parallèle, Manon est aussi une compétitrice hors pair. Dix ans après son premier podium chez les jeunes, la française s’est offert sa toute première médaille internationale, lors des Championnats d’Europe à Munich l’an passé. Un résultat qui lui a permis de prendre part à l’aventure olympique de Paris 2024, qu’elle prépare dès à présent.

Fraîchement revenue de blessure, Manon est plus motivée que jamais à atteindre ses objectifs cette saison. Rencontre avec celle qui pourrait bien faire parler d’elle en 2023, tant en compétition que sur le rocher.

Salut Manon. Pour commencer, parlons des Championnats de France de bloc : comme Fanny Gibert, tu as décidé de ne pas participer à cette compétition cette année. Peux-tu nous expliquer ce choix ?

Oui, en fait je me suis blessé la saison dernière, j’avais donc accumulé un peu de retard dans ma préparation cette année. Du coup, j’ai préféré faire l’impasse sur le Championnat de France de bloc 2023. D’une part, parce que je voulais d’abord retrouver mon niveau en difficulté, d’autre part, car il aurait été encore trop risqué de faire un circuit de blocs durant tout un week-end alors que mes tendinites au coude n’étaient pas encore tout à fait guéries.

Aujourd’hui, comment ont évolué ces blessures ?

Ça va de mieux en mieux. Je peux globalement remettre de l’intensité dans mes entraînements. Je ne peux pas dire que ce soit totalement guéri, mais ça évolue dans le bon sens et je peux de nouveau m’entraîner plus ou moins normalement.

Remise de sa blessure au coude, Manon peut de nouveau s’entraîner à son juste niveau

Ces petits désagréments physiques ne t’ont pas empêché de faire de belles croix à Saint-Léger. Peux-tu revenir sur tes récentes performances sur le rocher ?

J’avais prévu de passer une semaine à Saint-Léger, mais finalement je n’y suis restée que quatre jours. C’est vrai que j’ai fait de belles performances, et honnêtement, je ne m’y attendais pas du tout ! J’y allais dans le seul but d’essayer des projets, et c’était cool car c’était la première fois que je retrouvais de bonnes sensations depuis ma blessure.

J’avais déjà essayé le 8c « En Attendant Ernest » l’an dernier, mais je l’avais laissé à l’état de projet car j’avais trop mal à ma poulie à ce moment-là. Cette année, j’ai réussi à l’enchaîner très rapidement, en un jour ou deux. Durant mon court séjour sur place, j’ai également enchaîné un autre 8c, nommé « Stay Kratum Stay Safe ». Pour le faire, je n’ai eu besoin que de quelques essais : j’ai d’abord réalisé une première montée de travail, et ensuite je l’ai réussi lors de mon deuxième essai depuis le sol.

En quelques jours à Saint-Léger, Manon aura ajouté quatre voies dans le huitième degré à son carnet de croix © Antonin Rhodes

Ces belles croix t’ont-elles remise en confiance pour la saison 2023 ?

Oui, car elles signifient que j’ai récupéré un bon niveau de force. Après, la falaise c’est tellement différent de ce qu’on nous demande en compétition… Mais c’est vrai que ça m’a permis de franchir un petit palier mental et de me dire : « Ok, tu peux repartir à l’entraînement, tu peux retravailler des voies difficiles ». Car jusqu’à maintenant, je ne pouvais pas faire de mouvement dur sans avoir mal au coude.

Continuons à parler de falaise : tu es actuellement en plein combat dans « Biographie » 9a+ à Céüse. Comment se déroule ton processus de travail ?

Ça fait à peu près trois ans que je bosse cette voie. Lors de ma première année dans la voie, j’étais vraiment très loin de faire les mouvements, surtout le pas de bloc du début. Même en terme de rési, je n’étais pas assez forte ni assez endurante pour imaginer un enchaînement. Ensuite je me suis claqué une poulie dans le pas de bloc.

L’année dernière, je suis retournée dans la voie, j’ai plutôt bien avancé. Pour éviter de me blesser de nouveau, je partais après le pas de bloc et j’essayais d’atteindre le relais. J’ai mis quelques bons runs où je suis tombée dans le pas de bloc du haut.


À voir | Le combat de Manon Hily dans « Biographie »


J’avais envie de vite retourner dans la voie, mais j’avoue que c’est devenu compliqué avec le projet olympique. Les Jeux, je n’y pensais pas vraiment avant la fin de la saison internationale 2022, mais je me suis aperçue que j’avais le niveau de les viser. Je suis une rêveuse mais assez réaliste. Je pense aux objectifs les uns après les autres. Je ne voulais pas faire la même erreur que sur les précédentes qualifs aux J.O de 2021 où je m’étais blessée à vouloir tout faire.

Alors, c’est dur de choisir, mais ces deux prochaines années, je pense que je vais faire un break avec « Biographie ». J’irai peut-être un ou deux week-ends cette année, mais c’est tout.

Son projet : devenir la deuxième femme après Margo Hayes à clipper le relais de « Biographie »

Justement, abordons maintenant les compétitions. Comme tu le disais, tu as fait de bons résultats en 2022. Cette saison était-elle à la hauteur de tes objectifs ?

Pas vraiment. En fait, j’avais beaucoup de retard en début de saison. Au sélectif, je ne termine même pas dans les trois premières du classement… Ensuite, j’ai été forte très très vite, juste avant les premières Coupes du Monde, ce qui était plutôt cool, mais je ne savais pas à quoi m’attendre pour la suite.

Même si on a l’impression que cette saison a été plutôt bonne pour moi (étant donné que j’ai fait mon premier podium international lors des Championnats d’Europe), en regardant de plus près, je n’ai fait qu’une finale en Coupe du Monde. J’ai terminé 9ème, 10ème et 12ème sur trois autres Coupes du Monde, ce qui était assez frustrant de rester aux portes des finales.


Lire aussi | Manon Hily revient sur sa médaille de bronze aux Championnats d’Europe de Munich 2022


Le 13 août 2022, Manon décrochait la médaille de bronze aux Championnats d’Europe de Munich © Tobias Schwarz

Quels sont tes objectifs pour la saison qui arrive ?

Focus sur les Jeux Olympiques ! Aujourd’hui, je ne me suis jamais autant investie dans un projet de compétition et j’y crois donc c’est bon signe !

Dans le meilleur des cas, j’aimerais faire au moins deux finales sur les Coupes du Monde de difficulté et faire trois tops 10. Ensuite, je vise une finale aux Championnats du Monde de difficulté cet été à Bern. Même si le bloc c’est moins ma spécialité, je vais également faire deux Coupes du Monde de bloc et j’espère me qualifier pour les Championnats du Monde.

Aujourd’hui, physiquement et mentalement, te sens-tu prête à affronter cette saison 2023, qui s’annonce longue et intense ?

Pas encore ! Mais je me dis que c’est toutes les années pareil : je suis en retard par rapport aux autres à chaque fois. Du coup ça ne m’inquiète pas trop. Mais rassurez-vous, je recommence à avoir de bonnes sensations en bloc et en diff, bien que ce soit tout frais !

J’ai le sentiment d’avoir toutes les cartes en main pour faire une super saison et je sens que mon investissement fonctionne !

Dernière question, la question à un million : si tu devais choisir entre gagner une Coupe du Monde ou enchaîner « Biographie » lors de ton prochain essai dans la voie, que choisirais-tu ?

Oula, question difficile ! C’est tellement dur de faire un choix… Allez, par rapport à mon projet actuel, je dirais gagner une Coupe du Monde. Comme je le disais, je suis focus sur Paris 2024 et je suis sûr que m’entraîner pour cette compétition m’aidera à enchaîner « Biographie ». Et puis la voie ne va pas bouger, j’aurais donc tout le temps d’aller en découdre avec elle après !

En toutes circonstances, Manon garde le sourire aux lèvres. Même au beau milieu d’une finale de Coupe du Monde © IFSC

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Doublé français sur la Coupe d’Europe de bloc de Chambéry !

09 Avr

La Marseillaise a retenti hier soir à Chambéry. Non pas une, mais deux fois. Flavy Cohaut et Micka Mawem se sont imposés en finale de la première Coupe d’Europe de bloc de la saison. Au coeur des Alpes françaises, nos Bleus ont brillé : quatre d’entre eux sont repartis avec une médaille autour du cou. De bon augure, à quelques jours seulement des premières Coupes du Monde.

Chez les hommes, c’est d’abord Léo Favot qui s’est illustré. Vendredi, lors des qualifications, l’Annécien prenait la tête de la compétition en étant l’un des trois seuls compétiteurs à enchaîner cinq blocs. Puis, samedi matin, lors des demi-finales, il confirmait sa bonne forme du moment en trustant de nouveau la première place du classement. Une double pole position qui faisait donc de lui l’homme à abattre en finale de cette Coupe d’Europe.

Mais c’est finalement son ainé Micka Mawem qui a fait parler la poudre samedi soir, mettant à profit toute son expérience pour enchaîner les quatre blocs de finale. Dès l’entame de son circuit, le grimpeur olympien frappait fort : il enchaînait le premier bloc à vue, se payant le luxe de ne pas prendre volontairement l’une des trois prises de la coordination sommitale. Dans le deuxième bloc, Micka nous offrait une véritable démonstration de puissance. Alors qu’avant lui la plupart des finalistes étaient en grande difficulté dans ce bloc, le cadet de la fratrie Mawem parviendra à atteindre le top dès son premier essai dans le bloc.

La machine Mawem était lancée, et plus rien ne pourrait l’arrêter. Pas même le troisième passage des finales qu’il sera le seul à réaliser, au terme d’une méthode incroyablement dure physiquement. Plus de doute, la médaille d’or lui était quasiment assurée avant même qu’il s’élance dans l’ultime passage des finales. Une dalle qui lui donnera tout de même du fil à retordre, mais qu’il vaincra au terme de son quatrième essai.

Affichant un score de 4 blocs en 9 essais, Micka Mawem aura été intouchable. De quoi remporter une belle médaille d’or pour débuter cette saison 2023.

© Loïc Lemahieu

Voici ses mots, quelques minutes après être monté sur le podium :

Je tiens d’abord à remercier le club de Chambéry, car ils ont organisé une super compétition, tout s’est super bien déroulé !

Du côté de l’ouverture, l’escalade était particulièrement exigeante. Ce ne sont pas les blocs les plus durs que j’ai pu rencontrer, mais ils demandaient de bien grimper, de s’appliquer et de rester concentré jusqu’au bout. Il fallait mettre la bonne intensité au bon moment et vraiment s’employer pour atteindre le sommet et passer chaque tour.

Les qualifications étaient très ouvertes. Par contre, dès la demi-finale, on a senti que les ouvreurs avaient serré la vis. Il ne fallait pas faire d’erreurs et dérouler une bonne grimpe pour passer, et globalement, ça s’est plutôt bien déroulé pour moi.

Cette victoire me fait donc vraiment plaisir. J’avais besoin d’exprimer mon potentiel, de me rapprocher de mon niveau max, car ces derniers temps, j’ai eu du mal à aller au bout des compétitions [NDLR, les Studio Bloc Masters, où Micka avait terminé 10ème après avoir remporté le round de qualification]. Cette fois, j’ai pu aller au bout, et de la plus belle des manières, puisque je suis le seul finaliste à faire les quatre blocs.

D’ailleurs, à la fin de la compétition, Antoine Girard est venu me voir et m’a dit une phrase qui m’a marquée et qui résume bien le scénario d’hier : « Bravo pour ta victoire, tu as gagné par K.O ! ».

Donc maintenant, place à deux petites semaines plus tranquille, où je vais me reposer et peaufiner les derniers petits réglages, car ensuite, la saison des Coupes du Monde commence. L’idée, c’est que j’aille chercher les meilleures places possibles en Coupe du Monde, et que je sécurise ma sélection pour les prochaines compétitions internationales, en gardant à l’esprit les Jeux de Paris 2024.

J’ai hâte de prendre part à ces premières Coupes du Monde. Les blocs vont être tout aussi exigeants qu’à Chambéry, par contre, en terme de grimpeurs, le plateau sera bien plus relevé. Donc je reste concentré sur mes objectifs, même si j’avoue que cette victoire me fait plaisir et me donne un petit coup de booste !

Micka Mawem

Si Micka Mawem a remporté cette première Coupe d’Europe de la saison, Léo Favot, qui avait brillé durant tout le début de la compétition, n’a pas démérité en finale. Il décroche une belle médaille d’argent, après avoir notamment signé une magnifique prestation dans le dernier bloc des finales, qu’il randonnera littéralement. Une deuxième place donc, qui lui permet de revenir sur le devant de la scène après sa contre-performance au Championnat de France.

Enfin, notons également la belle 6ème place de Thomas Lemagner, qui participait, à 17 ans, à sa première compétition internationale senior.

+ Les résultats complets

Chez les femmes, Flavy Cohaut a également fait résonner la Marseillaise à Chambéry. Huit mois après sa dernière compétition internationale, la Française de 21 ans a signé un retour tonitruant sur le devant de la scène.

Mais alors que les qualifications et les demi-finales avaient été un peu trop faciles pour départager les meilleures compétitrices (quatre d’entre-elles avaient enchaîné les six blocs de qualification et trois avaient réussi les quatre blocs de demi-finales), les ouvreurs avaient fait le choix de corser les finales. Trop peut-être, puisque aucune finaliste n’enchaînera plus d’un bloc !

Le suspens a donc été entier jusqu’au bout de la soirée pour savoir qui s’imposerait sur cette première Coupe d’Europe de la saison.

© Loïc Lemahieu

C’est finalement grâce à son flash du premier bloc que Flavy Cohaut remportera cette compétition. Une médaille d’or qui marque sa première victoire à l’internationale chez les seniors, elle qui était déjà montée plusieurs fois sur un podium européen en catégorie jeune

Je suis trop contente de gagner cette Coupe d’Europe, car elle marque ma première victoire internationale en senior ! Toute la compétition a été trop bien, tant au niveau de l’organisation, que de l’ouverture. Même le public a été super, c’était la folie pendant les finales et ça m’a bien poussé !

Je suis contente de ma prestation ce week-end, disons que je suis un peu plus satisfaite de ma performance en demi-finale qu’en finale, mais au bout du compte, ça m’a tout de même permis de gagner. Les blocs étaient vraiment difficiles hier soir, et je suis frustrée d’être tombée si proche du top du dernier bloc. Mais j’ai kiffé, c’était une super compétition !

J’espère que cette victoire va m’ouvrir les portes pour participer à des Coupes du Monde cette saison. Si c’est le cas, mon objectif est d’entrer en finale. Je vais également participer aux autres Coupe d’Europe de la saison et tenter de les gagner également.

Dans tous les cas, cette victoire me fait du bien, surtout après ma déception du sélectif, qui m’avait mis un petit coup au moral… Cette médaille d’or me prouve que j’ai toute ma place et ça me motive à fond pour la suite !

Flavy Cohaut

Derrière elle, on retrouve Martina Bursikova, qui enchaîne également un bloc et valide quatre zones. La Slovaque s’insère au milieu de notre armée de grimpeuses tricolores, puisque Agathe Calliet, Selma Elhadj Mimoune et Zélia Avezou prennent respectivement les troisièmes, quatrièmes et cinquièmes places de la compétition, enchaînant elles aussi un bloc. Enfin, pour sa première compétition sous le maillot bleu, Anouk Buffet prend la 8ème du classement.

+ Les résultats complets

© Loïc Lemahieu

Le replay des finales

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William Bosi, tout près de l’exploit !

09 Avr

William Bosi est passé tout près de son rêve. Lors de l’une de ses dernières tentatives dans « Burden of Dreams », il est tombé dans l’ultime mouvement de ce 9A bloc, la main sur la prise finale. Alors que les conditions météo sont toujours en sa faveur, une première répétition de ce bloc n’a jamais été aussi proche !

Depuis quelques semaines, « Burden of Dreams » est en proie aux assauts effrénés des meilleurs bloqueurs de la planète. Son ennemi juré, William Bosi, ne cesse d’enchaîner les essais. Après s’être entraîné chez lui sur une réplique en résine, le grimpeur Britannique s’est envolé pour la Finlande avec comme seul et unique objectif d’en découdre avec le premier 9A bloc de l’Histoire.

Après quatre ans d’efforts, Nalle Hukkaitavail s’était rétabli au sommet de cette pure ligne de granite. Mais six ans après cette première ascension, « Burden of Dreams » n’a toujours pas été répété. Plusieurs grimpeurs ont fait de nombreuses tentatives au fil des saisons, mais aucune n’a jamais abouti. Entre-temps, de nouvelles lignes en 9A ont été établies à travers le monde, dont « Return of the Sleepwalker » de Daniel Woods, « Soudain Seul » de Simon Lorenzi ou encore « Alphane » et « Megatron » de Shawn Raboutou. Mais « Burden of Dreams » est dans un tout autre style que tous ces autres blocs. Il s’agit d’un panneau incliné à 45°, composé de cinq mouvements seulement. Épuré au maximum, absolument tout est difficile dans ce bloc. Les prises sont minuscules et orientées dans des directions bizarres, ce qui exige des placements très spécifiques. Les mouvements sont aériens, et requièrent un timing parfait. Sans parler des prises de pieds, qui sont extrêmement mauvaises, nécessitant une grande technique et un immense gainage pour les valoriser au maximum.

Un niveau d’exigence poussé à l’extrême donc, qui semble particulièrement plaire à William Bosi, qui s’est pris d’affection pour ce bloc. Déjà ultra motivé lorsqu’il s’entraînait sur sa réplique en résine, le Britannique n’a pas été déçu une fois arriver au pied de la vraie ligne de granite. Depuis plus de trois semaines, le jeune homme de 24 ans, qui compte déjà un 9A bloc à son carnet de croix, nous partage avec beaucoup d’émotions son évolution dans le bloc.

Alors que toute la planète grimpe a maintenant les yeux rivés sur ses progrès, tout semble s’accélérer depuis quelques jours ! En effet, après avoir lutté contre des problèmes de peau au cours des dernières sessions, Will Bosi semble maintenant se rapprocher à grands pas d’un enchaînement.

Vendredi, il a publié une vidéo dans laquelle on le voit presque réussir le cinquième et dernier mouvement du bloc, alors qu’il partait depuis le bas. Sous les yeux de l’Américain Shawn Raboutou, Will était littéralement à deux doigts de signer la première répétition de « Burden of Dreams » :

 

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Aujourd’hui, Will est de nouveau passé tout près de l’enchaînement ! Il commente :

Après un court échauffement, je me suis assis pour m’élancer dans mon premier essai de la journée. Toutes les pièces du puzzle se sont mis en place et je me suis retrouvé à viser la dernière prise 🤯 ! Malheureusement, je ne me sentais pas très bien sur les prises de main, et je n’étais pas assez bien pour monter mon pied sur la bonne prise. J’ai engagé le mouvement vers la prise finale et j’ai raté la prise !

Après cet essai, je me sentais complètement cuit et même après un long repos, je n’ai pas pu répéter le deuxième mouvement. J’ai décidé d’essayer de faire uniquement le dernier mouvement (voir la vidéo ci-dessous) et j’ai eu une sensation incroyable. J’ai fait le plein d’énergie pour la prochaine séance 😁

 

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D’après nos informations, Bosi a prévu de rester en Finlande jusqu’au 15 avril. Si les conditions restent bonnes, cela devrait être largement suffisant pour qu’il atteigne son objectif.


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Alex Megos tente de flasher un 8c+ historique

08 Avr

Alex Megos a tenté de flasher « Za Staro Kolo In Majhnega Psa », un 8c+ qui était à l’époque l’une des trois voies les plus dures au monde.

Alex Megos est actuellement en Slovénie, aux côtés de la sélection allemande, dans le cadre d’un stage intensif en prévision de la saison des compétitions 2023. Alors qu’un jour de repos leur était accordé durant la semaine, Megos a décidé de le sacrifier (« avec plaisir », comme il tient à le préciser), pour tenter de flasher la difficile et historique voie « Za Staro Kolo In Majhnega Psa » 8c+ à Osp.

Cette ligne a été enchaînée pour la première fois par Tadej Slabe en 1992. À l’époque, elle figurait dans le top 3 des voies les plus dures de la planète, avec « Action Directe » 9a et « Hubble » 8c+.

Megos vient de publier une vidéo de sa tentative flash de la voie. Personne ne lui avait donné les méthodes au préalable, il s’est simplement contenté de regarder une vidéo d’un enchaînement sur Youtube. Alors, Alex Megos a-t-il réussi à flasher l’un des plus vieux 8c+ de l’Histoire ? Réponse dans la vidéo ci-dessous :

Megos est désormais le seul grimpeur au monde à avoir enchaîné les trois voies historiques « Za Staro Kolo In Majhnega Psa », « Action Directe » et « Hubble ». « Action Directe », dans le Frankenjura a été libérée par Wolfgang Güllich en septembre 1991. Il lui a attribué la note UIAA XI, ce qui correspondait à l’époque à 8c+/9a. Les ascensionnistes suivants ont confirmé la cotation de 9a, faisant de cette ligne mythique la première voie dans le neuvième degré au monde.

« Hubble », située au Raven Tor en Angleterre, a été réalisée pour la première fois par Ben Moon en juin 1990 et a reçu la cotation de 8c+. La cotation de cette voie fait débat depuis des générations. Plusieurs grimpeurs ont suggéré qu’elle valait 9a. Enchaînée pour la première fois un an avant « Action Directe », cela ferait d’Hubble le plus vieux 9a au monde.

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Un nouveau record du monde de vitesse en escalade !

07 Avr

La saison 2023 s’est ouverte sur les chapeaux de roues ! La Polonaise Aleksandra Miroslaw, détentrice du record du monde depuis trois ans, a battu son propre record, signant un nouveau temps de 6,40 secondes.

Le calendrier officiel des compétitions 2023 s’est ouvert avec la première manche de la Coupe d’Europe de vitesse, les 1er et 2 avril, à Tarnów, en Pologne. À domicile, les sprinters polonais ont confirmé leur domination dans la discipline en Europe : galvanisés par le soutien de leur public, Aleksandra Miroslaw et Marcin Dzienski se sont imposés, et Miroslaw a établi un nouveau record du monde féminin.

Un quatrième record consécutif pour Miroslaw

Durant toute la compétition, trois grimpeuses, sur les vingt-quatre participantes, ont réussi à passer sous la barre des 7 secondes à Tarnów. Les trois sont polonaises : il s’agit d’Aleksandra Miroslaw et des sœurs jumelles Kalucka, Natalia et Aleksandra, qui constituent le podium final.

Aleksandra Miroslaw et Natalia Kalucka se sont affrontées dans la course à la médaille d’or. Toutes deux savaient que la moindre erreur n’était pas permise. Le duel a donc été rapide et serré, et finalement, Miroslaw a été la première à se jeter sur le buzzer. À la surprise générale, la détentrice du record du monde a réalisé un temps de 6,40 secondes, battant de plus d’un dixième son propre record du monde qu’elle avait établi à Salt Lake City en mai dernier (6,53 secondes).

Notons que ce chrono n’est pas étonnant pour Aleksandra Mirosław. Elle avait déjà enregistré un nouveau temps record lors des Championnats de Pologne 2023 il y a quelques jours. En finale, elle avait terminé son duel à 0,14 seconde de son propre record du monde (6,53 secondes), portant sa marque à 6,39 secondes. Cependant, ce résultat n’a pas pu être considéré comme un record du monde car la compétition n’était pas un événement officiel présent au calendrier de l’IFSC.

Chez les hommes, nous nous sommes habitués à ce que les sprinters grimpent sous les 6 secondes. Le niveau devient de plus en plus exigeant et les chronos autour de 5,50 secondes, voire moins, sont monnaies courantes.

Marcin Dzienski a été le meilleur en battant l’Ukrainien Hryhorrii Ilchyshyn en finale. Le Polonais a remporté l’or avec un temps de 5,42 secondes dans son ultime duel.

Du côté de l’équipe de France

Six grimpeurs tricolores prenaient part à cette compétition. La meilleure performance a été signée Bassa Mawem, qui a réalisé un temps remarquable pour débuter l’année, battant le Polonais Oskar Szalecki en petite finale avec un temps de 5,36 secondes.

C’était la dernière étape d’échauffement avant la saison des Coupes du Monde qui débute dans trois semaines

Bassa Mawem

Derrière lui, les jeunes espoirs Marius Payet Gaboriaud et Marceau Garnier restent aux portes des huitièmes de finale. Ils terminent respectivement 12ème et 13ème, avec des temps de 6,04 secondes et 6,06 secondes.

Chez les femmes, nos trois Bleues se suivent au classement et occupent les trois dernières places du top 10. La jeune Lison Gautron réalise la meilleure performance française en rentrant en huitièmes de finale. Malheureusement, elle commet une erreur et laisse sa rivale s’envoler vers le buzzer. Derrière elle, on retrouve la nouvelle championne de France en titre, Capucine Viglione, qui prend la 9ème place, devant Victoire Andrier, 11ème.

Petite douche froide sur cette première compétition internationale. Je termine à la 9ème place. La saison ne fait que commencer. J’en tirerai les enseignements qu’il faut pour que ça ne se reproduise plus à l’avenir. Le meilleur reste à venir 🚀

Capucine Viglione

La liste des records du monde de vitesse féminins

Date Temps (s) Grimpeuse Lieu
2 avril 2023 6,40 Aleksandra Miroslaw Tarnów, Pologne
27 mai 2022 6,53 Aleksandra Miroslaw Salt Lake City, USA
6 mai 2022 6,64 Aleksandra Miroslaw Séoul, Corée du Sud
6 août 2021 6,84 Aleksandra Miroslaw Tokyo, Japon
21 novembre 2020 6,96 Iuliia Kaplina Moscou, Russie
19 octobre 2019 6,99 Aries Susanti Rahayu Xiamen, Chine
26 avril 2019 7,10 YiLing Song Chongqing, Chine
22 avril 2018 7,32 Anouck Jaubert Moscou, Russie
22 juillet 2017 7,32 Iuliia Kaplina Wroclaw, Pologne
30 avril 2017 7,38 Iuliia Kaplina Nanjing, Chine
23 avril 2017 7,46 Iuliia Kaplina Chongqing, Chine

 

La liste des records du monde de vitesse masculins

Date Temps (s) Grimpeur Lieu
9 juillet 2022 5,00 Katibin Kiromal Chamonix, France
30 juin 2022 5,04 Katibin Kiromal Villars, Suisse
30 juin 2022 5,09 Katibin Kiromal Villars, Suisse
27 mai 2022 5,10 Katibin Kiromal Salt Lake City, USA
6 mai 2022 5,17 Katibin Kiromal Séoul, Corée du Sud
28 mai 2021 5,20 Leornardo Veddriq Salt Lake City, USA
28 mai 2021 5,25 Katibin Kiromal Salt Lake City, USA
30 avril 2017 5,48 Reza Alipourshenazandifar Nanjing, Chine
12 septembre 2014 5,60 Danyil Boldyrev Gijon, Espagne
31 août 2014 5,73 Libor Hroza Arco, Italie
13 octobre 2012 5,88 Evgenii Vaitcekhovskii Xinning, Chine
13 octobre 2012 6,07 Evgenii Vaitcekhovskii Xinning, Chine

 


Lire aussi notre reportage sur les records du monde de vitesse

Record du monde de vitesse : quelle est la limite atteignable ?

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« Burden of Dreams » résiste aux assauts. Mais pour combien de temps ?!

05 Avr

Plus que jamais, le combat fait rage au pied de « Burden of Dreams » ! Depuis quelques semaines, certains des meilleurs bloqueurs de la planète ont pris pour cible ce bloc. Ensemble, ils unissent leurs forces pour tenter d’en venir à bout et signer une tant attendue répétition de ce premier 9A de l’Histoire. Pour le moment, « Burden of Dreams » résiste. Mais pour combien de temps ?

Cela fait maintenant vingt jours que William Bosi siège au pied du bloc. Après une première séance très prometteuse (où il parvenait à faire tous les mouvements intrinsèquement en moins d’une demi-heure), nos espoirs étaient grands. Une répétition de « Burden of Dreams » semblait imminente, sept ans après la première ascension de Nalle Hukkataival ! Mais trois semaines plus tard, après avoir annulé son billet de retour pour la Grande-Bretagne, le jeune homme de 24 ans lutte toujours dans ce panneau de granite. Pourtant, Bosi progresse de jour en jour. S’il maîtrise maintenant tous les mouvements à la perfection, il doit adapter ses séances en fonction de sa peau pour espérer pouvoir l’enchaîner.

Durant son séjour, Will a reçu la visite de Toru Nakajima. Le Japonais a été l’un des premiers grimpeurs après Nalle Hukkataival à travailler « Burden of Dreams ». Pour cause, cela fait maintenant quatre ans qu’il se rend en Finlande. Hélas, après deux semaines sur place, Nakajima est une nouvelle fois rentré au Japon bredouille. Pourtant, le nippon de 29 ans est passé très près de l’exploit : au cours de l’une de ses dernières séances dans le bloc, il est tombé sur le troisième mouvement, alors qu’il avait réussi le premier (le plus dur) avec succès.

Cela fait déjà quatre ans que je travaille ce bloc, et pourtant, je trouve encore de nouvelles astuces. Peut-être y a-t-il encore de nouvelles découvertes à faire ? Je suis sûr que ces petites subtilités me mèneront au succès.

Mon quatrième voyage en Finlande est malheureusement terminé et je suis retourné à ma vie quotidienne. Une nouvelle fois, ce bloc m’a résisté et honnêtement, ce genre de défaite est toujours déchirant. Cependant, contrairement à mon séjour précédent, j’ai senti cette fois-ci qu’il était accessible. J’ai continué à croire, jusqu’à mon dernier essai, le dernier jour, que je pouvais l’enchaîner.

Je ne retiens que du positif de ce voyage. Mon aventure pour tenter d’enchaîner « Burden of Dreams » continue donc…

Toru Nakajima

La saison n’est pas terminée pour autant. William Bosi est toujours sur place, plus déterminé que jamais à se rétablir au sommet de cette ligne. Le Britannique en est maintenant à sa neuvième séance de travail dans le bloc (qu’il faut ajouter aux dix séances passées sur sa réplique à Sheffield).

Avec une bonne peau, j’ai le sentiment de pouvoir l’enchaîner à tout moment ! Mais les mouvements sont si aléatoires, qu’il est difficile de dire si ce sera le cas.

William Bosi

Lors de sa dernière séance de travail, le Britannique a affolé la toile, en publiant une vidéo où il délayait avec une facilité déconcertante au milieu du bloc. Des images, qui nous feraient presque oublier que ce bloc est incliné à 45° et que les prises sur lesquelles il tient à une main mesurent quelques millimètres à peine…

 

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Après la visite de Toru Nakajima, Bosi a été rejoint en Finlande par un autre grimpeur, qu’on ne présente plus : Shawn Raboutou. L’Américain, qui compte déjà deux blocs dans le neuvième degré, a entamé un tour de tous les 9A de la planète.

Comme à son habitude, Raboutou se fait discret sur les réseaux sociaux et n’a rien posté quant à son évolution dans « Burden of Dreams ». En décembre dernier, il n’était pas passé loin de l’enchaînement. Après avoir réussi tous les mouvements intrinsèquement, il avait réalisé des essais très prometteurs depuis le bas.

Son retour en Finlande n’est pas anodin : Shawn compte bien venir à bout de son troisième 9A !

Mais ce n’est pas tout. L’équipe de prétendants à la première répétition de « Burden of Dreams » s’est renforcée depuis quelques jours, puisque deux Italiens ont rejoint la forêt de Lappnor : Stefano Ghisolfi et Elias Iagnemma.

La venue de Stefano Ghisolfi peut sembler surprenante… S’il fait partie des meilleurs falaisistes du globe (comptant trois 9b+ à son actif), sa liste de croix en bloc est bien plus maigre. Sa meilleure performance est un 8B+, qu’il a enchaîné en novembre dernier. Pourtant, l’Italien s’est surpris à se sentir bien sur la réplique du bloc à Sheffield, qu’il a ensuite empruntée et installée chez lui, où il a grimpé dessus aux côtés d’Elias Iagnemma.

Ce dernier ne fait pas partie des grimpeurs les plus médiatisés, pourtant, il a déjà enchaîné plus d’une dizaine de 8C et 8C+ (dont « Gioia » et « Ganesh », les deux blocs les plus difficiles de son pays natal). Elias, qui avait déjà essayé « Burden of Dreams » en octobre dernier (et s’était d’ailleurs blessé au doigt à force de serrer trop fort la main gauche) a été agréablement surpris de ses progrès dans ce passage.

Tous les jours, Stefano essayait de me convaincre d’aller en Finlande pour essayer ce bloc ensemble. J’ai hésité jusqu’au dernier moment car j’avais peur de ne pas être prêt, mais finalement je me suis dit que ce serait une expérience formidable de partager des journées avec les grimpeurs les plus forts du monde.

Elias Iagnemma

Dès sa première séance, l’Italien de 27 ans parvenait à réaliser tous les mouvements, à l’exception du premier. Mais c’est surtout sa méthode pour réaliser le dernier mouvement qui interpelle ! Plutôt que de tenter de contrôler ce mouvement aléatoire, qui cause tant de problème à William Bosi, l’Italien réalise une coordination : un double jeté en « pif-paf » comme on en retrouve souvent en compétition.

Jugez-en par vous-même dans la vidéo ci-dessous qu’il a posté sur ses réseaux sociaux :

 

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Avec une telle équipe au pied du bloc, les chances d’une répétition de « Burden of Dreams » au printemps 2023 sont particulièrement élevées… Alors restez connectés !

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Shawn Raboutou s’attaque au dernier des cinq 9A bloc de la planète

04 Avr

Après avoir libéré « Alphane » en Suisse et « Megatron » aux USA puis être allé essayer « Burden of Dreams » en Finlande et « Soudain Seul » en France, Shawn Raboutou continue son tour du monde des 9A et se rend dans le Nevada, pour mettre les doigts dans « Return of the Sleepwalker », le dernier bloc dans le neuvième degré connu à ce jour.

Pour cela, Shawn Raboutou a donné rendez-vous à son compatriote Sean Bailey à Red Rocks, près de Las Vegas. Ensemble, les deux Américains ont d’abord commencé par travailler une nouvelle ligne, située juste à côté de « Trieste », le célèbre 8B ouvert par Paul Robinson en 2014. Raboutou pense que ce projet, qui lui résiste encore, vaudra probablement 8C+ ou 9A.

Puis, Shawn et Sean ont passé plusieurs séances à travailler l’un des blocs les plus difficiles au monde, « Return of the Sleepwalker ». Daniel Woods a réalisé la première ascension de cette ligne très physique au printemps 2021. Il avait alors proposé la cotation de 9A, ce qui en faisait le premier bloc de ce niveau aux États-Unis.

Située dans le Black Velvet Canyon, « Return of the Sleepwalker » est une extension de sept mouvements de « Sleepwalker », un 8C+ de Jimmy Webb, enchaîné pour la première fois en décembre 2018. Woods avait effectué la deuxième ascension de ce bloc un mois plus tard, avant qu’elle ne soit gravie par Nalle Hukkataival, Drew Ruana, Nathan Williams, Matt Fultz et Ryuichi Murai. Puis, intrigué par un potentiel départ assis, Woods avait commencé à travailler sur ce qui allait devenir « Return of the Sleepwalker ». L’américain était alors devenu complètement obsédé par ce bloc. Il avait bouleversé toutes ses habitudes, supprimant l’alcool, le tabac, la marijuana et le café de sa vie. « Les 16 derniers jours de mon voyage, je me suis mis en isolement complet dans le désert et j’ai campé au pied du bloc. J’ai commencé à me parler à moi-même, comme si quelqu’un était là avec moi. J’ai senti que je commençais à devenir fou ! », nous avait confié Daniel. Au terme d’un combat physique et mental, il était parvenu à se rétablir au sommet du bloc. Pour le moment, « Return of the Sleepwalker » attend toujours une première répétition…

Alors qu’une vidéo des essais de Sean Bailey et Shawn Raboutou dans ces lignes américaines vient de sortir, ce dernier est actuellement en Finlande, aux cotés de William Bosi, en train d’essayer « Burden of Dreams », un autre 9A bloc qui attend lui aussi d’être répété.

La vidéo documentant les séances de travail de Sean Bailey et Shawn Raboutou :

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Le retour des Russes en compétition ?

04 Avr

Ce n’est apparemment pas pour tout de suite. Alors que les athlètes russes et biélorusses sont exclus de toutes les compétitions internationales depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, en février 2022, la question de leur retour avait besoin d’une clarification.

Mercredi dernier, le conseil d’administration de l’IFSC a donc traité ce sujet lors d’une assemblée générale, qui s’est tenue à Singapour. Les membres de l’exécutif ont fait le choix de reporter au mois de juin la décision concernant l’autorisation pour les Russes de reprendre part aux compétitions internationale d’escalade. Pourtant, la veille, le Comité International Olympique déclarait recommander la réintégration des sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales, à condition qu’ils se présentent sous bannière neutre.

Les premières Coupes du Monde et Coupes d’Europe de la saison 2023 se dérouleront donc sans grimpeurs russes. Cela aura donc des conséquences sur leur chance de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. À ce propos, le Comité International Olympique n’a pas encore statué sur la présence des Russes aux Jeux Olympiques de Paris.

Le président du CIO, Thomas Bach, lors de la commission exécutive du CIO, à Lausanne, le 28 mars 2023 © Fabrice Coffrini / AFP

« Le CIO prendra une décision à cet égard en temps voulu, à sa seule discrétion », a déclaré le CIO, qui « suivra avec attention la pleine application de ces recommandations par toutes les parties concernées. Les résultats de ce suivi constitueront un facteur déterminant pour le CIO au moment où il prendra sa décision concernant la participation d’athlètes munis d’un passeport russe ou biélorusse aux Jeux olympiques de Paris 2024 et aux Jeux olympiques d’hiver de Milano-Cortina 2026. »

L’Ukraine, la Pologne et les pays baltes ont d’ores et déjà menacé de boycotter les Jeux Olympiques en cas de présence russe.

Jenya Kazbekova, grimpeuse ukrainienne et membre de la Commission des athlètes de l’IFSC, s’est vivement exprimée sur les réseaux sociaux suite à l’annonce du CIO : « Le gouvernement ukrainien et le CNOU (Comité national olympique d’Ukraine) ont publié une lettre déclarant que si les athlètes russes et biélorusses revenaient dans les compétitions internationales, aucun athlète ukrainien ne participerait aux mêmes événements. En d’autres termes, cela signifie que moi, mes coéquipiers et tous les autres athlètes ukrainiens ne prendrions part aux Coupes du Monde, aux Championnats du monde et nous perdrions notre chance de nous qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024 ». 

Avant de continuer : « C’est une véritable tragédie personnelle et nationale. Pour moi, le sport était la seule chose qui me permettait de garder la raison, qui me donnait une chance de représenter mon pays, de montrer aux gens à quel point les Ukrainiens peuvent être forts et résistants, de faire la différence dans cette guerre injuste… La nouvelle du CIO est profondément dévastatrice pour moi ».

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Les 12 Bleus sélectionnés pour les premières Coupes du Monde 2023

03 Avr

La sélection officielle vient de tomber ! Découvrez les douze grimpeurs tricolores qui participeront aux premières manches de Coupes du Monde de bloc 2023.

Alors que le Championnat de France 2023 et le sélectif de bloc se sont tenus il y a quelques jours, la sélection officielle de l’équipe de France se faisait attendre. Elle vient d’être publiée par le directeur technique national Pierre-Henri Paillasson, qui a révélé les noms de celles et ceux qui prendront le départ des premières manches internationales de l’année.

Elles auront lieu du 21 au 23 avril à Hachioji au Japon et du 28 au 30 avril à Seoul en Corée du Sud.

Voici la composition de l’équipe de France de bloc pour les deux premières Coupes du Monde de l’année :

  • Oriane Bertone, Fanny Gibert, Mejdi Schalck, Paul Jenft, Manu Cornu et Micka Mawem font partie des grimpeurs présélectionnés en Coupe du Monde dans le cadre de la préparation aux Jeux Olympiques, suite à leurs résultats 2022.
  • Selma Elhadj Mimoune et Léo Avezou ont été sélectionnés suite à leur résultat au Championnat de France de bloc 2023.
  • Agathe Calliet et Mathieu Ternant ont été sélectionnés suite à leur première place lors du sélectif du 11 mars 2023 à Karma.
  • Zélia Avezou a été sélectionnée suite à ses résultats combinés au Championnat de France de bloc 2023 et au sélectif de bloc de Karma.
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Science : une pilule pour réussir la traction à un bras !

01 Avr

La traction à un bras est considérée comme le Graal dans la communauté des grimpeurs. Qui n’a pas déjà salivé en voyant les meilleurs grimpeurs du monde effectuer des tractions à un bras avec une facilité déconcertante ? Pourtant, cet exercice, aussi simple qu’il puisse paraître, est très difficile à réaliser. Soulever son corps à la seule force d’un bras requiert une grande force de tous les muscles du haut du corps.

Mais imaginez avaler un comprimé « magique » et réussir une traction à un bras quelques minutes plus tard… C’est maintenant possible !

Des chercheurs basés dans le Tessin, en Suisse, ont peut-être trouvé cette solution miracle : 1APU, 1 Arm Pull-Up (traduisez par traction à un bras). Cette pilule, appartenant à la classe thérapeutique des “bicepsotropes”, a été créée spécialement pour améliorer vos capacités physiques, notamment celles de vos biceps.

D’après les scientifiques, la plupart des grimpeurs n’exploitent que 18% du potentiel de ce muscle. Et si 1APU permettait d’avoir accès aux 82% restants ? Cette pilule magique permettrait en tout cas de stimuler votre faculté à fermer le bras et à tirer plus fort sur les prises.

Alex Megos l’a testée en exclusivité, il raconte : « La prise de ces gélules a été incroyable. Certes, je ne suis pas en reste lorsqu’il s’agit de fermer le bras, mais là, ça n’avait rien à voir. J’avais l’impression d’être une plume, mon bras se fermait tout seul sur les prises. Je n’avais même pas l’impression de forcer… J’ai hâte de pouvoir tester ça sur le rocher ! ».

Mais alors, comment ça marche ?

1APU permet d’augmenter vos performances physiques de manière spectaculaire. Le mélange précis d’ingrédients hautement actifs permet d’optimiser le fonctionnement de vos muscles.

Intégrer ce stimulant à votre régime alimentaire peut vous permettre d’augmenter considérablement votre niveau de grimpe. Ce supplément n’est pas réservé aux athlètes de haut niveau, il est également adapté aux grimpeurs qui désirent progresser plus rapidement.

Chaque boîte de 1APU contient 60 pilules : 15 rouges et 15 bleus. Il est recommandé d’ingérer chacune de ces pilules accompagnées d’un grand verre d’eau, une heure avant le début de votre séance. Lancez votre chrono : 60 minutes après l’ingestion de ces deux comprimées, vous serez en mesure de fermer le bras comme vous ne l’avez jamais fait !

Vous pourrez ainsi expérimenter un changement considérable de vos capacités physiques, sans effets secondaires nocifs. Il est également conseillé de suivre un régime alimentaire équilibré afin d’augmenter les effets du supplément.

Les limites de l’escalade, bientôt repoussées grâce à la science ?

Alors, ces nouvelles pilules vont-elles permettre de franchir de nouvelles limites en escalade ? Il semblerait que oui. D’après les chercheurs, 1APU a été conçu dans cette optique. « On espère que la barrière du dixième degré sera franchie grâce à cette nouvelle trouvaille », expliquait le Dr. Biscotto, à l’origine de ce comprimé. D’après nos sources, des boîtes de ces gélules auraient été envoyées à Chris Sharma, quelques jours avant son exploit dans « Sleeping Lion ». Alors, simple coïncidence, ou véritable accélérateur de performance ?

En Finlande, William Bosi vient de réceptionner sa boîte de 60 pilules. « Burden of Dreams » va-t-il tomber rapidement sous ses assauts maintenant ? Réponse prochainement !

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Des nouvelles de William Bosi dans « Burden of Dreams » 9A

28 Mar

William Bosi est toujours en Finlande, dans la forêt de Lappnor, où il essaye d’enchaîner « Burden of Dreams », le premier 9A bloc au monde. Si ses premières séances dans le bloc étaient diffusées en live sur Instagram, depuis quelques jours, le Britannique s’est fait plus discret. Alors, où en est-il ? 

Des premiers essais concluants…

Cela fait maintenant 13 jours que William Bosi a atterri en Finlande. Après s’être entraîné pendant plusieurs semaines sur une réplique en résine de « Burden of Dream », le Britannique décidait finalement d’aller se confronter au vrai bloc en granite. Le 16 mars, William partageait avec toute sa communauté ses premiers essais dans « Burden of Dreams », en direct depuis la forêt finlandaise. Des premiers essais concluants, puisqu’en l’espace d’une trentaine de minutes à peine, il parvenait à réaliser tous les mouvements intrinsèquement. Ses dix séances d’entraînement sur la réplique du bloc semblaient payer !

Le lendemain, Will retournait de nouveau affronter les températures négatives de la Finlande pour une nouvelle séance dans « Burden of Dreams ». De nouveau, il réalisera de bons progrès, parvenant à lier les mouvements entre eux et à réaliser le bloc en plusieurs séquences. Au cours de cette journée, Bosi réussira même à trouver une nouvelle méthode : un crochet de talon gauche, permettant de se rendre de manière plus directe au sommet, en s’évitant toute une séquence de mouvements de pied difficile.

Honnêtement, j’ai été quelque peu choqué par la force de Will

Toru Nakajima

Sa troisième séance dans le bloc, William allait la faire sous le regard attentif de Toru Nakajima, venu le rejoindre en Finlande. Le Japonais de 29 ans, qui compte plusieurs 8C et 8C+ à son actif, a été l’un des premiers à essayer cette ligne après la première ascension de Nalle Hukkataival en 2016. Cela fait maintenant plus de quatre ans qu’il se rend régulièrement au pied de « Burden of Dreams », tentant de l’enchaîner, en vain. « Honnêtement, j’ai été quelque peu choqué par la force de Will », déclarait Toru après avoir suivi l’intégralité de sa séance dans le bloc.

Des conditions qui changent la donne !

La quatrième séance du Britannique de 24 ans sera plus compliquée que prévu : « J’ai vraiment eu du mal aujourd’hui, je me suis fait deux entailles presque immédiatement sur les doigts de ma main gauche », déclarait-il. Cependant, il réalisera de bons progrès sur le deuxième mouvement, avouant se sentir prêt pour mettre de vrais essais depuis le bas,  dès que sa peau serait guérie.

Mais la météo ne sera pas en sa faveur, et la cicatrisation de ses doigts s’annoncera plus longue qu’espéré. Mais hier, William Bosi nous donnait enfin des nouvelles, après quatre jours de silence. « Ma peau et la météo ont été mauvaises ces derniers jours, j’ai donc passé la majeure partie de ma cinquième session à m’entraîner avec des bandes de strap autour des doigts », raconte-t-il. Néanmoins, même avec le bout des doigts couverts de strap, William réussira la dernière section plusieurs fois d’affilée, de bon augure pour un enchaînement futur depuis le bas.

Une nouvelle méthode qui interroge…

« J’ai également passé un peu de temps de nouveau sur la méthode avec le talon », avoue-t-il. « Difficile de dire quelle méthode est la meilleure en ce moment 🤔 ». Le Britannique s’interroge donc sur la méthode à utiliser. Ce talon gauche, qu’il a trouvé lors de sa deuxième séance de travail dans le bloc, lui permet d’aller chercher les prises 3 et 4 directement, en s’évitant toute une traversée difficile sur les pieds. Mais d’après lui, cette nouvelle façon de faire rend le jeté final un peu plus difficile et aléatoire.

Alors, vaut-il mieux essayer la méthode classique (celle trouvée par Nalle au moment de sa première ascension) ou persévérer dans cette nouvelle méthode, qui rend le début du bloc bien plus facile, mais la fin plus difficile ? C’est à cette question que va devoir répondre William. Le jeune homme, qui se sent en forme, a décidé de prolonger son séjour en Finlande, espérant que sa peau cicatrise rapidement et qu’il puisse achever son travail dans « Burden of Dreams ».

Une première répétition de « Burden of Dreams » imminente ?

Des rumeurs circulent racontant que Stefano Ghisolfi et Shawn Raboutou seraient en route pour la Finlande, dans le but de se frotter à « Burden of Dreams » à leur tour. Avec Toru Nakajima et William Bosi déjà sur place, la course à l’enchaînement est bel et bien lancée. L’émulation générée par tous ces grimpeurs de haut niveau conduira-t-elle l’un d’eux à devenir le premier répétiteur de ce bloc iconique ?

Des images de la dernière session de William Bosi dans « Burden of Dreams » :

 

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William Bosi : une nouvelle méthode dans « Burden of Dreams » qui change tout ?

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À 46 ans, cette légende de l’escalade enchaîne un nouveau 8C bloc !

28 Mar

Dai Koyamada, l’un des meilleurs grimpeurs de sa génération, fait parler de lui depuis plus d’une trentaine d’années. Mais la dernière performance qu’il vient d’accomplir à 46 ans est l’une de ses plus belles.

Le bloqueur japonais a réalisé la première ascension d’un nouveau 8C bloc à Hinohara, au Japon, qu’il a nommé « Mugen ». « Ça signifie « éphémère », explique Koyamada. « Mais en japonais, « mugen » veut également dire « infini ». En d’autres termes, c’est un mot qui a une signification contradictoire ».

Éphémère et infini, peut-être comme la puissance incroyable que nécessite ce bloc. Constitué de petits trous comme on en retrouverait sur les faces de Margalef, les dix mouvements de ce bloc requièrent une force spectaculaire. Bien que Dai déclare être trop âgé pour discuter des cotations, il est certain que ce bloc est difficile et fait partie des plus durs du pays nippon : « Comme ce bloc est entièrement constitué de trous, on peut avoir des sensations différentes en fonction de la taille de ses doigts. Pour ma part, j’ai des doigts beaucoup plus épais que d’autres grimpeurs et j’ai eu l’impression que ce bloc était dur. Si l’acte d’attribuer une cotation est subjectif, je peux dire que le niveau que j’ai ressentie était au moins 8C. Mais je suis trop vieux pour m’étendre sur le sujet, alors j’espère que la jeune génération de grimpeurs percera le mystère de ce passage et discutera plus en détail de sa cotation », déclare Dai Koyamada.

Le Japonais a passé cinq jours à construire la plateforme d’atterrissage au pied de ce bloc, avant de commencer à le travailler. Après de nombreux essais, il est finalement parvenu à se rétablir au sommet. « Une chose est sûre : ce bloc est génial ! C’est l’un des meilleurs de toute ma vie. Et j’ai réussi à l’enchaîner. Ces deux faits me rendent tout simplement heureux », conclut-il.

La légende de 46 ans a gravi son premier 8C en 2003, signant la première ascension de « Byaku-dou ». Aujourd’hui, il en compte près d’une trentaine à son carnet de croix. En voie, Koyamada a réalisé la première ascension de « Logical Progression » 9a en 2001, puis enchaîné « Hugh » 9a l’année suivante, avant de clipper le relais du mythique 9a « Action Directe »en 2005. Des voies considérées comme les plus dures du monde pour l’époque.

En 1996, Koyamada a remporté le championnat national japonais, trois ans seulement après avoir commencé à grimper. Un événement qui a marqué un tournant dans sa carrière, lui permettant de vivre de sa passion. Il a ensuite passé les quatre années suivantes à ne faire que de la compétition, avant de prendre sa retraite, déclarant : « La vraie nature de mon escalade réside dans les falaises. » Avant de prendre sa retraite, il s’est notamment classé quatrième lors d’une Coupe du Monde de difficulté.

En 2004, il s’est rendu en Australie et a répété tous les blocs les plus durs de la Hollow Mountain Cave dans les Grampians, notamment ouverts par Fred Nicole et Klem Loskot. Il a ensuite réalisé la première ascension de « The Wheel of Life » 8C+ en 2004 et signé la première ascension de « Nayuta » 8C+ à Gero, au Japon.

Voici la vidéo de son ascension dans « Mugen » 8C :

 

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À la rencontre de Jakob Schubert, le grimpeur infatigable !

26 Mar

Est-il vraiment nécessaire de présenter Jakob Schubert ? Médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo, quatre fois champion du monde, septuple vainqueur du classement mondial et détenteur du record de la plus longue série de victoires consécutives (7) en Coupe du Monde. Voilà pour ses plus beaux accomplissements en compétition. Pour ce qui est du rocher, Jakob n’est pas en reste. Il comptabilise une demi-centaine de voies dans le neuvième degré, dont six 9b, un 9b/+ et un 9b+. Sans parler de ses vingt-six 8B+ bloc et ses six 8C. En bref, Jakob Schubert respire la performance et est considéré comme l’un des grimpeurs les plus performants de l’Histoire de notre sport.

Ce touche-à-tout de l’escalade excelle dans tout ce qu’il entreprend, et ce, depuis de nombreuses années. Le natif d’Innsbruck commence à grimper à l’âge de 12 ans et très vite, il se fait connaître en remportant de nombreuses compétitions chez les jeunes. La machine autrichienne était lancée et n’était pas près de s’arrêter… Deux décennies plus tard, à 32 ans, il fait toujours partie des meilleurs grimpeurs de la planète.

Ses succès, Jakob les doit à un travail acharné. Il s’entraîne cinq fois par semaine en salle et ne loupe jamais une séance. Si un mouvement lui résiste, alors il le travaille, sans relâche, jusqu’à le réussir. Combien de fois l’a-t-on vu essayer un bloc qu’il n’avait pas enchaîné pendant une compétition juste après la cérémonie de remise des prix ? Pour lui, la persévérance est la clé. Si physiquement il est redoutable, mentalement il l’est encore plus. Depuis le confinement, il s’est découvert un penchant pour les échecs, ce qui n’a rien d’étonnant pour un tacticien comme lui, qui aime le détail et qui planifie chacun de ses mouvements afin de le conduire à la victoire.

Après plus de treize ans passés sur le circuit des Coupes du Monde et l’ascension de quelques-unes des voies et des blocs les plus difficiles de la planète, sa soif de succès est toujours intacte. Rencontre avec Jakob Schubert, l’infatigable !

Cette année, Jakob Schubert s’est fixé des défis plus relevés que jamais © IFSC

Salut Jakob, tout d’abord comment vas-tu ?

Hello à tous, je vais très bien ! La nouvelle année a plutôt bien commencé ici à Innsbruck et les préparatifs pour la saison 2023 se déroulent vraiment bien. Je n’ai actuellement aucune blessure et je me sens déjà très en forme. J’ai hâte d’entamer une nouvelle saison de compétitions, de qualifications olympiques et, bien sûr, de gros projets sur le rocher.

En décembre, tu es allé essayer « Alphane », le 9A bloc de Shawn Raboutou. Peux-tu nous parler de ton processus de travail dans ce bloc ? Qu’est-ce qui t’a motivé à essayer cette ligne plutôt qu’une autre ?

Oui, dès que j’ai vu la vidéo de Shawn dans « Alphane » j’ai tout de suite voulu essayer. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j’étais ultra motivé de me frotter à cette ligne tout particulièrement. Tout d’abord, parce qu’évidemment, c’est un 9A bloc. Je n’ai jamais essayé quelque chose d’aussi difficile et il n’y a pas beaucoup de blocs de ce niveau dans le monde. Je voulais donc tester mes compétences sur un bloc aussi dur. Il semble aussi que ce soit un bloc qui me convienne : j’aime vraiment essayer des blocs longs, qui ne se résument pas à un seul mouvement difficile en particulier, mais qui consiste plutôt à lier ensemble toute une succession de mouvements. Pourquoi ? Parce qu’en général, le processus sur un tel bloc est beaucoup plus amusant. On ressent vite des progrès plutôt que d’essayer un seul mouvement encore et encore. En outre, il se trouve à Chironico, qui n’est pas très loin de ma ville natale, Innsbruck. C’est à quatre heures de route seulement, c’est donc très facile d’accès pour moi. Et c’est aussi dans l’une des régions de classe mondiale où vous pouvez toujours trouver des copains qui vous accompagnent, parce qu’il y a tellement d’autres lignes à essayer…

J’ai donc commencé par faire deux voyages très courts, d’une journée seulement à Chironico. Je me rendais là-bas en voiture, je passais la journée à faire du bloc, je dormais sur place, je recommençais le lendemain et je rentrais chez moi. Les deux premières sessions se sont tout de suite très bien déroulées et, le plus important de tout, c’est que j’ai vraiment apprécié le bloc. J’ai vraiment adoré l’essayer et j’ai été capable de faire tous les mouvements rapidement. Et c’est déjà une grande victoire sur quelque chose d’aussi dur ! Mais évidemment, je savais que ce serait un long processus d’essayer de relier tous les mouvements ensemble. Mais lors de mon deuxième séjour, j’ai réalisé un très bel essai, en combinant pas mal de mouvement entre eux.

Jakob Schubert a mis des essais très prometteurs dans « Alphane » 9A © Misha Photography

Justement, à l’issue de ce deuxième trip et de ce bel essai, tu as déclaré que tu retournerais dans « Alphane » en janvier pour essayer de l’enchîner. Y es-tu retourné ?

Oui, j’y suis retourné, en y restant plus longtemps cette fois. Nous étions une très grosse équipe et nous sommes restés au Tessin pendant 12 jours. Malheureusement, le voyage n’a pas commencé comme nous le souhaitions. Tout était complètement mouillé lorsque nous sommes arrivés le 1er janvier ; il y avait tellement de brouillard, d’humidité et de pluie les premiers jours que même « Alphane » était mouillé. Pourtant d’habitude, comme ce bloc est ultra déversant, il reste toujours sec. Mais à cause de l’humidité, même lui était trempé… J’ai dû rester patient pour espérer l’essayer quelques jours plus tard. Au milieu de notre séjour, le bloc a finalement séché. Lors de ma première session, je me suis fait une grosse entaille dans le doigt et à partir de ce moment-là, j’ai su que c’était fini. Je savais que je ne réussirais pas à faire de bons essais, parce que ce bloc est très clairement à ma limite. Et avec une entaille dans le doigt, je n’ai aucune chance de l’enchaîner. Toutefois, je voulais profiter de mon séjour sur place pour m’améliorer et continuer à me familiariser avec les mouvements. Donc, en tout, j’ai fais trois séances dans « Alphane » lors de ce trip. La dernière a été très prometteuse, j’ai fait quelques bonnes liaisons et j’ai senti que je pouvais faire de très bons essais depuis le bas très bientôt.

Maintenant, je suis retourné à Innsbruck. Je compte retourner dans « Alphane » très vite. Il se peut que je puisse l’enchaîner en quelques jours, il se peut qu’il me faille plusieurs séances… C’est difficile à dire, c’est un bloc très dur, mais c’est très amusant à essayer et c’est toujours une bonne séance d’entraînement. Donc oui, mon grand objectif est clairement de l’enchaîner !

Enchaîner « Alphane » ? Ce n’est qu’une question de temps maintenant pour Jakob Schubert.

D’après toi, qu’est-ce qu’il te manque pour te rétablir au sommet ?

C’est un bloc très spécial. Il n’y a pas vraiment un mouvement en particulier qui est beaucoup, beaucoup plus difficile que tous les autres, c’est plus une question de relier tous les mouvements ensemble. Notamment dans la partie centrale, il y a une séquence très technique qui demande une énorme tension corporelle, ça nécessite d’être encore frais après les premiers mouvements pour être capable de gainer ; surtout avec ma méthode, parce qu’il y a différentes manière de passer cette section. Je pense que j’ai juste besoin d’être au top de ma forme pour l’enchaîner. Il me faut aussi une très bonne peau et de bonnes conditions météos. Et puis probablement aussi un peu de chance, ce dont vous avez toujours besoin pour réaliser quelque chose à votre limite. Mais je suis convaincu d’avoir ce qu’il faut pour enchaîner « Alphane ». J’ai déjà fait des essais très prometteurs. Maintenant, ce dont j’ai besoin, c’est d’investir un peu plus de temps, essayer davantage, être plus à l’aise dans les mouvements et espérer pouvoir les connecter tous ensemble. Il n’y a plus qu’à !

Il y a quelques mois, tu es allé à Red Rocks pour essayer « Sleepwalker », en vain. Comment compares-tu ce bloc à « Alphane » en termes de difficulté ?

En effet, j’ai essayé « Sleepwalker » au début de l’année 2022. C’est aussi un bloc très étonnant, assez différent d' »Alphane ». Déjà en termes de roche, car c’est du grès mais aussi en terme de style, ça n’a rien à voir. J’ai définitivement eu beaucoup de problèmes avec les conditions ; il faisait très, très froid et sec, presque trop sec. Je dirais aussi que « Sleepwalker » est un bloc qui ne me convient pas très bien. Je ne suis pas très fort, ou du moins je dirais que c’est un peu un de mes points faibles de grimper sur des inversées, et ce bloc en regorge.

Chironico est beaucoup plus dans mon style. C’est plus de gainage, beaucoup de mouvements que tu dois essayer de connecter ensemble et où la rési joue un rôle majeur, ce que j’aime tout particulièrement. Je pense qu’il y a une différence de difficulté entre ces deux blocs car cela dépend de vos points forts et points faibles. D’une manière générale, il est certain qu' »Alphane » est bien plus difficile que le départ debout de « Sleepwalker. » Je n’ai pas beaucoup essayé le départ assis de « Sleepwalker », « Return of the Sleepwalker », mais il est certain que pour moi, ce sera beaucoup plus difficile à enchaîner qu' »Alphane ».

Le sujet des cotations en bloc est très épineux à mon avis, parce que cela dépend beaucoup de votre taille, de votre style, et de tout plein d’autres paramètres. Par exemple, « Sleepwalker » est beaucoup plus facile si tu es très grand. Globalement, c’est un style différent de bloc. Selon le style qu’on affectionne « Sleepwalker » peut ne pas être très dur, mais pour moi, c’est extrême.

En trip dans le Nevada, Jakob Schubert s’était frotté à « Sleepwalker » 8C+, un bloc dans son anti-style.

Plus tôt dans l’année, tu es également allé à Flatanger pour travailler « Project Big » avec Adam Ondra. Tu as d’ailleurs dit dans l’un de tes posts Instagram que tu avais vécu « l’un des combats mentaux les plus durs de ta carrière sur cette voie « . Peux-tu expliquer pourquoi ?

Essayez quelque chose qui est complètement à votre limite, et investir beaucoup de temps dans un projet, est toujours un grand défi mental. « Project Big » est particulièrement difficile. Tout d’abord, parce que la voie est très dure, mais aussi à cause des conditions. Notamment en octobre, nous avons eu beaucoup, beaucoup de jours où elle était mouillée ou trop humide pour même faire de bons essais. À Flatanger, il est très difficile de prévoir les conditions et de savoir quel jour pourrait être optimal. Tactiquement, c’est très difficile de programmer ses semaines, de savoir quels jours se reposer, etc etc. Parfois, vous vous reposez un jour et vous êtes prêt à tout donner le lendemain, puis vous vous réveillez et vous entendez la pluie tomber… Cela peut être mentalement difficile et frustrant.

En outre, la voie en elle-même est aussi très particulière. Je dirais qu’une voie très très longue comme celle-ci peut être mentalement encore plus difficile à gérer qu’une voie plus courte. Dans « Project Big », on passe beaucoup de temps dans la voie avant que les choses sérieuses commencent vraiment, car le crux est situé très haut. Donc on grimpe d’abord une vingtaine de minutes, et ce n’est qu’après ces 20 minutes qu’on sait si l’essai va être la hauteur de nos espérances. Donc oui, tout cela rend le processus de travail encore plus difficile mentalement qu’une voie classique.

De plus, dans « Project Big », on ne peut faire qu’un ou deux essais par jour, parce qu’ils sont si épuisants physiquement qu’il n’est pas possible de faire mettre d’essais pour avoir une chance d’enchaîner la bête. Chaque run est donc très important et tu dois mettre tout ce que tu as. C’est à la fois un énorme défi physique mais aussi mental.

Adam Ondra avait invité Jakob Schubert à essayer « Project Big » avec lui à Flatanger © Petr Chodura

Pourquoi as-tu choisi de travailler sur « Project Big » et non sur « Silence » ?

Tout d’abord, c’est Adam qui m’a demandé d’essayer ce projet incroyable à Flatanger et j’ai été honoré par cette invitation. À l’époque, il m’avait dit que la voie pouvait valoir 9b+ ou 9c, et j’étais vraiment excité à l’idée d’essayer quelque chose de nouveau. C’était vraiment cool de travailler sur ce projet avec lui.

Évidemment, je savais à quoi ressemblait « Silence » d’après les vidéos, et elle semblait être une voie dans laquelle je devais investir beaucoup de temps pour avoir une chance de l’enchaîner ; peut-être même que je n’aurais jamais la chance de clipper son relais, qui sait ? C’est aussi une voie que je n’avais pas envie d’essayer tout de suite, parce que qu’il n’y a qu’un seul crux et comme je l’ai dit par rapport à « Alphane », j’aime travailler des choses où il ne s’agit pas seulement d’un ou deux mouvements, mais plutôt de beaucoup, beaucoup de choses à connecter ensemble. C’est plus gratifiant et plus amusant pour moi.

Pour ces raisons, je me suis donc dit que j’allais d’abord essayer « Project Big », voir si ça me plaisait et, si ce n’était pas le cas, peut-être que je me lancerais dans « Silence ». Mais je n’ai pas eu de mauvaises surprises : « Project Big » est tout simplement une voie incroyable, probablement la ligne reine de la grotte Flatanger. Je voulais vraiment aller dedans, et une fois que je l’ai essayée, il n’y avait aucune chance de revenir en arrière ; je sentais que je pouvais l’enchaîner alors j’ai investi chaque jour, chaque moment, pour tenter de la vaincre. Quand j’étais là-bas, Stefano Ghisolfi essayait « Silence », cela semblait très intéressant et je pense toujours avoir une chance de l’enchaîner un jour. Je reviendrai d’abord à Flatanger pour finir « Project Big », puis je reviendrai et j’essaierai « Silence ».

« Project Big », la ligne reine de la grotte Flatanger, porte bien son nom.

Il y a quelques mois, Seb Bouin a libéré un nouveau 9c en France, « DNA ». As-tu envie de venir essayer cette voie ?

Oui, sans aucun doute. « DNA » fait partie des voies que j’ai vraiment envie d’essayer davantage. En fait, en novembre dernier, j’ai fait un très court voyage dans le Verdon. J’ai fait 10 heures de route juste parce que je voulais passer quatre jours dans « DNA » pour voir à quoi elle ressemblait, si elle me plaisait, et pour savoir si c’était une voie dans laquelle j’allais avoir envie d’investir du temps. J’ai été subjugué par la beauté des gorges du Verdon, de La Ramirole et de la ligne. C’est une voie incroyable. J’ai vraiment apprécié y grimper et je me suis senti très bien dedans. J’ai été capable de faire tous les mouvements de la voie assez rapidement. Merci à Seb parce qu’il m’a envoyé une vidéo de quelques méthodes et cela m’a beaucoup aidé et m’a fait gagner un temps précieux, parce que je n’ai pas eu besoin de chercher par moi-même. J’ai passé un très bon moment dans la voie, c’était très amusant et c’est définitivement une voie que je veux essayer à nouveau.

Il y a quelques mois, l’Autrichien avait fait un passage discret en France pour essayer « DNA », le 9c libéré par Seb Bouin © Johannes Mair

Ta façon d’aborder un bloc extrême est-elle la même que dans une voie difficile ?

Il est difficile de répondre à cette question. Il y a évidemment quelques différences. De plus, j’ai beaucoup d’expérience en voie mais peu en bloc. « Sleepwalker » a été la première fois que j’ai passé plus de deux jours sur un même bloc, et « Alphane » est la deuxième fois, donc on ne peut pas dire que j’ai beaucoup d’expérience. J’ai l’impression d’avoir encore beaucoup à apprendre sur la manière de travailler un bloc dur. Cela dépend aussi vraiment du style de bloc. Comme je l’ai dit, « Alphane » est un bloc comparable à une voie parce qu’il n’y a pas qu’un seul mouvement dur, et la difficulté réside plutôt dans le fait de tout connecter ensemble.

Donc oui, je dirais qu’il y a quand même pas mal de différences. Aussi, en bloc, les conditions peuvent jouer un rôle encore plus important qu’en voie. Il faut donc faire encore plus attention à la tactique, à la peau et aux paramètres tels que ceux ci. Comme je le disais, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre dans le processus de travail d’un bloc dur, mais évidemment, ça aide d’avoir beaucoup d’expérience en voie, parce qu’il y a des similitudes, surtout quand il s’agit de l’aspect mental.

Aussi fort mentalement que physiquement, Jakob Schubert est probablement l’un des grimpeurs les plus complets du circuit.

Entre tes projets en voie, en bloc et en compétition, comment vas-tu organiser ton année 2023 ?

Je suis quelqu’un de plutôt spontané. Donc je n’ai pas encore planifié toute mon année. Mais il y a certains objectifs, certaines voies, certains blocs et certaines compétitions que je veux essayer ou auxquels je veux participer. Il faut donc que j’organise mon calendrier en fonction de cela.

En ce qui concerne les compétitions, je pense que je vais faire quelques Coupes du Monde de bloc, quelques Coupes du Monde de difficulté, mais pas toutes. Je vais me concentrer davantage sur les Championnats du Monde. Mon objectif principal est évidemment de me classer parmi les trois premiers au combiné lors de cette compétition, ainsi j’aurais déjà un billet pour les Jeux Olympiques. Si je n’y parviens pas, je m’entraînerai évidemment pour Laval, qui accueillera le Tournoi de qualification olympique. Je dirais donc qu’obtenir ma qualification olympique est mon plus grand objectif en compétition pour l’année ou les mois à venir. C’est aussi pour cela que je fais quelques Coupes du Monde de bloc et de diff, pour me préparer au Championnat du Monde, mais aussi pour m’assurer que je serai en mesure de me qualifier pour les épreuves de qualification olympique l’année prochaine, au cas où je n’y arriverais pas dans l’un des deux événements mentionnés précédemment.

Ensuite, j’espère qu’il me restera du temps pour me consacrer à quelques projets en extérieur. Jusqu’au printemps, j’espère vraiment pouvoir terminer « Alphane ». C’est mon objectif principal en bloc pour ces prochains mois et ensuite je retournerai à Flatanger pour essayer de terminer « Projet Big ». Pour l’automne, cela va vraiment dépendre de l’évolution de mes compétitions. Évidemment, la situation idéale serait de me qualifier pour les Jeux Olympiques lors des Championnat du Monde cet été et si j’y parviens, alors j’en aurai fini avec ma saison de compétition et je me concentrerai sur le rocher. J’irai aussi probablement dans les Gorges du Verdon.

La saison 2023 commence plutôt bien pour l’Autrichien, qui a décroché la deuxième place au Studio Bloc Masters en Allemagne.

Comme tu le disais, 2023 est l’année où les premières places olympiques seront attribuées. Après ta médaille de bronze à Tokyo, rêves-tu de goûter à l’or ? Ton titre de champion d’Europe du combiné remporté l’été dernier t’a-t-il mis en confiance ?

L’expérience à Tokyo était vraiment incroyable et tous ceux qui étaient là te diront exactement pareil. C’était juste fou de vivre cette aventure olympique et de gagner une médaille. Cela m’a surmotivé et m’a fait réaliser que je voulais vraiment aller aux Jeux Olympiques de Paris. C’est pourquoi, c’est devenu mon plus grand objectif de la saison. Évidemment, j’ai envie de gagner une autre médaille olympique et l’or serait la plus belle couleur, mais rien que le fait de monter de nouveau sur le podium serait incroyable. Le format sera différent de celui de Tokyo, c’est à mon avantage sans la vitesse. Mais le combiné bloc/difficulté reste quand même une discipline difficile. Il y a beaucoup, beaucoup de forts grimpeurs, surtout dans ce format, et la bataille sera rude, mais je vais tout donner et m’entraîner très dur.

Le fait d’avoir remporté le Championnat d’Europe l’année dernière m’a certainement donné confiance. Je tire bien mon épingle du jeu au combiné, parce que je suis bon en bloc et meilleur en difficulté. Mais c’est une discipline où tout peut arriver, surtout en bloc. Cela dépend aussi beaucoup de l’ouverture et du style des blocs, il faut donc se préparer à tout. C’est ce que je fais en ce moment : je m’entraîne très dur et j’espère que ça va marcher.

Médaillé d’or au Championnat d’Europe du combiné, Jakob Schubert est l’un des grands favoris pour les prochains Jeux Olympiques.

Tu participes à des compétitions de haut niveau sur le circuit international depuis plus de 20 ans. Comment fais-tu pour être toujours aussi fort et continuer à progresser ? Quel est ton secret ?

Je fais de la compétition depuis très longtemps, en effet. Je ne suis pas sûr de devenir plus fort chaque année, mais en tout cas j’essaie. C’est quand même le truc le plus étonnant dans notre sport. Il est si complexe qu’il ne s’agit pas seulement de notre capacité physique. À mon âge, physiquement, je ne progresse pas chaque année, j’ai peut-être le même niveau depuis de nombreuses années déjà. Pourtant, au fil du temps, je suis capable d’atteindre un niveau supérieur ou de mieux grimper, car l’escalade est aussi une question de technique, de tactique et de mental. Ce sont des paramètres que l’on peut améliorer avec le temps, surtout en engrangeant de l’expérience. C’est pourquoi je pense avoir été capable de progresser ces dernières années. C’est aussi la raison pour laquelle certains athlètes plus âgés comme moi ou Adam Ondra peuvent encore faire de très bons résultats, car devenir un grimpeur plus intelligent, plus expérimenté, aide beaucoup.

Mon secret n’est pas vraiment un grand secret : j’aime vraiment énormément l’escalade et j’apprécie chaque jour le fait d’être dans une salle de grimpe ou sur le caillou. J’adore m’entraîner ! J’ai un très bon groupe de grimpeurs autour de moi à Innsbruck, alors la vie et l’escalade ne deviennent pas ennuyeuses. J’ai toujours cette flamme qui brûle en moi et je m’amuse tellement à grimper. Je pense que c’est la chose la plus importante !

Jakob Schubert sévit sur le circuit international depuis son plus jeune âge et semble infatigable !

As-tu changé ta façon de t’entraîner cette année, ou est-ce la même que ces dernières années ?

Je n’ai pas vraiment changé mon entraînement au cours des dernières années. Par rapport à il y a dix ans, je m’entraîne probablement un peu moins maintenant, je me concentre davantage sur la qualité plutôt que la quantité. J’essaie toujours de m’entraîner beaucoup, mais évidemment, maintenant que je suis plus âgé, je dois faire un peu plus attention à mon corps pour ne pas me blesser et avoir suffisamment de temps de récupération. Évidemment, les mois précédant les Jeux Olympiques de Tokyo étaient différents, car je devais aussi m’entraîner en vitesse. Mais depuis que ces Jeux sont terminés, je n’ai pas touché à une prise de vitesse. J’essaie simplement de me préparer en me servant de mon expérience, pour vivre une autre grande année, je l’espère.

On sent que les limites de l’escalade sont repoussées, de manière plus forte que jamais : les 9A blocs fleurissent, et de grands projets en voies émergent. Selon toi, 2023 marquera-t-il un tournant majeur dans l’Histoire de l’escalade ?

C’est difficile à dire… À mon avis, cela dépend d’abord de la cotation : ce n’est pas parce que vous avez tant de blocs en 9A ou tant de voies en 9c que c’est une année plus importante que les autres, parce que peut-être que ces lignes sont surcotées et qu’elles ne sont pas vraiment plus difficiles que d’autres qui ont été faites auparavant. Mais même si c’est le cas, cela dépend aussi beaucoup de ce que font les grimpeurs les plus forts du monde.

Disons qu’il y a les Jeux Olympiques qui arrivent, et que tout le monde s’y prépare, alors ça ne laisse pas beaucoup de temps pour se concentrer sur des blocs et des voies extrêmes en extérieur. En même temps, il y a aussi de forts grimpeurs qui ne font pas de compétitions. Je suis convaincu qu’en ce moment, il y a beaucoup de grimpeurs talentueux dans le monde, probablement plus que jamais. Cela signifie que dans les prochaines années, il y aura beaucoup plus de blocs durs et de voies difficiles. Est-ce que 2023 est l’année où les limites vont être repoussées ? Je n’en suis pas sûr. Cela pourrait être plutôt en 2024 ou peut-être même 2025 ou 2026, lorsqu’il n’y aura pas de Jeux Olympiques, parce qu’alors Adam sera de nouveau en feu et parce qu’il est et restera toujours le plus grand..

Cette année 2023 s’annonce riche en aventures pour Jakob Schubert.

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Adam Ondra dans « Water World », son troisième 9a à vue

23 Mar

« C’est l’une des ascensions dont je suis le plus fier », exultait Adam Ondra, après avoir clippé le relais de « Water World ». Le Tchèque avait de quoi être heureux : il venait d’ajouter un troisième 9a à vue à son carnet de croix.

« Les 9a sont encore relativement rares. Encore plus rares sont les 9a qui se prêtent à une ascension à vue. Cette fois, c’était l’un de ces rares moments où tout était aligné : la voie, les conditions et ma bonne forme », déclarait-il en novembre 2022, juste après avoir réalisé cette performance. Depuis de nombreuses années, Ondra se retenait de tenter « Water World », bien que la ligne lui plaise : « Cette ligne incroyable de Klemen Bečan m’attirait depuis bien longtemps, et je suis heureux d’avoir été patient et d’avoir réussi à attendre le bon moment pour la tenter à vue. Après avoir réalisé « Zveřinec » 9b+ sur ma falaise natale, je me sentais vraiment en grande forme, et je savais qu’il était grand temps que je me jette dans cette voie, qui me trottait dans la tête depuis longtemps ! ».

Water World a été équipée par Klemen Becan, qui a lui-même effectué la première ascension en mars 2014. La ligne fait plus de 40 mètres de long et peut être divisée en deux parties, avec un bon repos au milieu. La répétition d’Ondra était la dixième ascension de la voie.

Ce tracé n’est pas le premier 9a qu’Ondra enchaîne à vue, mais c’est son premier en plus de huit ans. « La Cabane au Canada », à Rawyl en Suisse, a été le premier 9a qu’il enchaînait à vue, en juillet 2013, mais suite à son ascension il a lui-même décoté la voie à 8c+. Un an plus tard, en mai 2014, le grimpeur tchèque a enchaîné « Il Domani » à Baltozla en Espagne, qui est alors officiellement devenu son premier 9a à vue. Il a ensuite réalisé dans le même style « TCT », à Gravere en Italie, la même année. « Water World » est donc son troisième 9a à vue.

Encore plus impressionnant que les ascensions de toutes ces voies: sa réalisation de « Supercrackinette » 9a+, voie dans laquelle le Tchèque a marqué l’Histoire de l’escalade. Située dans le secteur de Praniania à Saint-Léger-du-Ventoux, Adam l’a enchaînée flash en février 2018. Personne d’autre n’a encore égalé ce record à ce jour.

Voici son ascension en images

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En vacances à Malte, Adam Ondra enchaîne la voie la plus dure de l’île !

22 Mar

Adam Ondra a passé quelques jours à Malte, en vacances avec sa petite famille. Mais impossible pour le Tchèque de résister à l’appel des falaises du coin. Au final, pendant son séjour au bord de la Méditerranée, Ondra a enchaîné plus d’une demi-douzaine de voies dans le huitième degré, et s’est chargé de réaliser les premières ascensions à vue d’un 8b et d’un 8b+, avant de libérer un 8c, qui serait probablement la ligne la plus dure de l’île.

« De retour à la maison après de superbes vacances en famille à Malte. L’objectif était de se reposer, mais bien sûr, il aurait été impossible de ne pas enfiler les chaussons sur cette magnifique île méditerranéenne. J’ai pu grimper sur des voies de grande qualité ! », a déclaré Ondra sur ses réseaux sociaux.

Au cours d’une journée sur l’île de Gozo, l’une des 21 constituants l’archipel maltais, le Tchèque a d’abord enchaîné six voies dans le huitième degré. Puis, comme il faisait encore suffisamment jour, Adam, guidé par trois grimpeurs locaux, s’est rendu sur une petite colline au nord de Malte, du nom de Mellieha. À l’intérieur d’une grotte, il a réalisé les premières ascensions de « Fight Club » 8b et de « Winds of Change » 8b+, les enchaînant toutes deux à vue.

À propos de ces deux voies, il commente : «  »Fight Club », c’est l’escalade en plein toit sur des colonnettes poussée à son paroxysme. « Winds of Change » est plus technique. Le début est difficile, puis on arrive à un repos total avant un pas de bloc délicat. Le fait d’avoir enchaîné cette voie à vue et d’en être à ma huitième voie de la journée dans le huitième degré n’aide pas à attribuer une cotation, mais je pense que 8b+ lui convient bien. »

Adam Ondra dans la grotte de Mellieha © Stephen Farrugia

Enfin, histoire de terminer cette journée de grimpe en beauté, le jeune papa a réussi à libérer un vieux projet, qui n’avait encore jamais été gravi : « Ain’t Sane in the Membrane ». Il enchaînera la voie au premier essai et la cotera 8c, ce qui en fait la voie la plus dure de Malte.

À propos de ses vacances, Ondra conclut : « J’ai passé beaucoup de temps avec ma famille et je me suis reposé pour les prochains entraînements difficiles qui m’attendent ! C’était un plaisir de rencontrer la petite communauté d’escalade de Malte. »

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Documentaire : « Climbing Iran », le combat de Nasim Eshqi, grimpeuse iranienne

21 Mar

Nasim a de fortes mains ornées de vernis à ongles rose vif. Elle est la pionnière de l’escalade en Iran, où les femmes ne doivent s’entraîner que sur des murs intérieurs, à des heures fixes et uniquement entre autres femmes. Nasim a décidé de dépasser les barrières imposées aux femmes dans son pays, établissant sa propre route sur les rochers persans.

La gravité ne me demande pas quel est mon passeport. Elle vous fait descendre de la même manière, peu importe que vous soyez riche ou pauvre, noir ou blanc, iranien ou italien.

Le film « Cimbing Iran » dresse le portrait d’une femme extraordinaire, déterminée à repousser les barrières qui s’opposent à sa passion, qu’elles soient physiques, sociales, psychologiques, géographiques ou idéologiques. Déterminée à changer les choses petit à petit, elle emmène quelques autres jeunes femmes sur les parois rocheuses des environs de Téhéran, leur apprenant à grimper et à devenir indépendantes. Nasim a un rêve qui peut devenir réalité : établir une connexion entre l’Iran et l’Italie, en ouvrant une nouvelle voie dans les Alpes.

Née en 1982 à Téhéran, Nasim démarre sa carrière d’athlète comme kickboxeuse, où elle obtiendra le titre national qu’elle conservera pendant dix ans d’affilée. Le passage de l’art martial à l’escalade s’est fait par hasard lorsqu’elle a été recrutée par son université de Téhéran pour une expédition sur le Damavand (5604 m). Elle découvre alors le monde de la montagne et une nouvelle passion.

J’ai découvert l’escalade à l’âge de 23 ans, j’en suis tombée amoureuse parce que c’est en extérieur, avec beaucoup de liberté. J’ai pu progresser vite, voyager, ouvrir de nouvelles voies, et protester sans me couvrir du hijab sur mes photos, ce qui est très risqué en Iran.

Grâce à sa volonté, son courage et sa force remarquable, Nasim Eshqi s’est fait une place sur la scène internationale de l’escalade et est devenue une source d’inspiration pour les jeunes athlètes du monde entier. Parmi ses meilleures performances figurent certaines des voies les plus difficiles d’Iran comme «Mr Nobody» 8b+, «Pink Panther» 8b, «Iran-Swiss» 8a+ ou la grande voie «A girl for all seasons» 7b.

Femme libre et déterminée, sa voix résonne particulièrement à l’heure où la répression contre le mouvement populaire est plus violente que jamais dans la République islamique.

Je n’ai jamais parlé de politique, je suis une grimpeuse, ce n’est pas mon domaine. Mais maintenant, ce sont les droits de l’homme qui sont en cause, et je ne peux pas me taire : les droits de l’homme ne sont pas respectés en Iran et les gens en ont marre parce qu’ils ne sont pas écoutés, ils sont ignorés »

En 2019, l’Italienne Francesca Borghetti lui a consacré un documentaire de 52 minutes. Récompensé par le Grand Prix du Jury du festival Femmes en Montagne 2022 et par le Prix du Public au Festival du Film de Trente, le documentaire vient d’être mis en ligne gratuitement sur France Télévision.

La bande-annonce de « Climbing Iran » :

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Niccolo Ceria répète « Off The Wagon low » 8C+

21 Mar

L’Italien Niccolo Ceria a répété le célèbre « Off the Wagon », depuis sa version assise en 8C+, après seulement deux jours de travail.

Il avait signé une répétition de ce bloc dans sa version originale (8B+) en 2014. Près d’une décennie plus tard, le fort bloqueur italien Niccolo Ceria s’est de nouveau rétabli au sommet de ce bloc, en partant cette fois assis, depuis le chariot abandonné au pied du bloc. Un départ qui porte la cotation totale à 8C+.

Exactement comme pour la version debout il y a neuf ans, Niccolo Ceria a répété le départ assis de « Off The Wagon » à une vitesse ahurissante : après avoir passé seulement cinq séances de travail entre 2011 et 2014 pour réussir la version originale, il n’aura eu besoin que de deux jours pour venir à bout du 8C+. Après avoir testé une première fois un jour en novembre 2022 cette version ouverte par Shawn Raboutou, Niccolo est retourné à Val Bavona début février pour clôturer ce projet.

« Off The Wagon low » est le 8C+ bloc le plus répété d’Europe. L’Américain Shawn Raboutou a réalisé la première ascension du départ assis en novembre 2018. La première répétition s’est fait attendre et a finalement été effectuée par Jimmy Webb à la fin du mois de février 2020. Quelques semaines plus tard, Daniel Woods réussissait lui aussi cette ligne. En mai 2021, Giuliano Cameroni ajoutait ce bloc à son carnet de croix, tandis que la même année, Simon Lorenzi et Sergei Topishko l’enchaînait également. En 2022, Yannick Flohé parvenait à le réaliser à son tour.

C’est une belle croix pour moi, car j’ai pu comprendre à quel point mon corps était différent et à quel point je bougeais différemment entre le moment où j’ai fait le départ debout en 2014 et la fois où j’y suis retourné en février. C’était une expérience assez délicate à vivre, qui m’a beaucoup apportée.

Niccolo Ceria

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Capucine Viglione et Bassa Mawem champions de France de vitesse 2023

19 Mar

Ce samedi à Besançon, Capucine Viglione et Bassa Mawem ont remporté le Championnat de France de vitesse 2023 ! C’est un premier titre pour Capucine Viglione et un 6e pour Bassa Mawem ! Une compétition qui était aussi le théâtre du Championnat de France para-escalade 2023 et d’une Coupe de France jeunes de vitesse.

Retrouvez tous les résultats !

Championnat de France de vitesse seniors 2023

Chez les femmes, c’est un premier titre de Championne de France pour la jeune Capucine Viglione. Faisant partie des favorites au titre national, la grimpeuse du team Block’Out n’a pas déçu. Elle se fraye un chemin jusqu’à la finale en remportant son duel de demi-finale. Opposée à Manon Lebon en finale, ce dernier duel sera le plus rapide de la compétition. Capucine prend tous les risques et frappe le buzzer en 7,24 secondes, remportant l’or et signant un nouveau record personnel au passage.

Ça me fait super plaisir de décrocher mon premier titre de Championne de France, en battant mon record personnel. Il était de 7,31 secondes auparavant, il est maintenant de 7,24. C’est super de commencer la saison par un record et par une première victoire !

En qualification, je me sentais mieux que ce que j’espérais. Je me suis dit : « ok, tu as toute ta place ici », alors ensuite, je savais qu’il n’y avait plus qu’à lâcher les chevaux et que ça marcherait. Je suis contente de ne pas avoir laissé passer cette chance là et d’y avoir cru jusqu’au bout.

Capucine Viglione

 

Chez les hommes, Bassa Mawem s’est imposé en patron. Le tenant du titre a conservé sa couronne nationale (sa septième !), au terme d’une série de runs bien plus rapide que la concurrence. D’une régularité exemplaire, le champion de France réalisera quasiment tous ses runs entre 5,27 et 5,36 secondes. Personne ne réussira à se mettre en travers de son chemin, pas même Pierre Rebreyend, contre qui il disputait la finale.

L’année dernière était une année de reprise, j’ai seulement fait quelques compétitions histoire de rester dans le coup après ma blessure aux J.O. Cette année, j’ai de vraies ambitions : je veux retourner au top niveau sur la scène internationale. Ce Championnat de France était donc la première étape, la compétition qui lançait la machine. Tout s’est super bien passé, donc je suis content !

L’ambiance était super ici à Besançon, la salle est excellente et le public était dingue. C’est une vraie compétition qui donne envie de s’arracher, une compétition qui donne envie de battre des records.

Bassa Mawem

+ Les résultats complets seniors hommes

 

Le résumé en images de la compétition :

Championnat de France de para-escalade 2023

Catégorie B3 femmes

Catégorie RP3 femmes

Catégorie AU2 hommes

Catégorie RP2 hommes

Catégorie RP3 hommes

Coupe de France de vitesse jeunes

U16

U18

U20

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Suivez le Championnat de France de vitesse et de para-escalade en direct !

18 Mar

Ce week-end, la salle d’escalade Marie Paradis de Besançon accueille le Championnat de France de vitesse et de para-escalade, ainsi qu’une Coupe de France de vitesse jeunes.

Suivez les finales en direct ce soir, à partir de 18h00.

Qui succèdera à Aurélia Sarisson et Bassa Mawem en vitesse ? Et qui sera sacré champion de France en para-escalade ? Rendez-vous ce soir pour le savoir !

Le programme complet  

Para-escalade
13h00 – 13h30 : Accueil/échauffement
14h00 – 17h00 : Qualifications
18h45 – 20h00 : Finales

Vitesse seniors
16h00-16h15 : Accueil/échauffement
17h00-17h30 : Practice
17h35-18h05 : Qualifications
20h15 – 21h00 : Finales

Live

À l’occasion des finales France 3 Franche-Comté assurera trois heures de direct. Rendez-vous ce soir à partir de 18h00 pour suivre les finales.

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au live :

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William Bosi : une nouvelle méthode dans « Burden of Dreams » qui change tout ?

18 Mar

William Bosi est actuellement en Finlande, où il tente d’enchaîner le 9A « Burden of Dreams », après s’être entraîné pendant plusieurs semaines sur une réplique en résine de ce bloc. Le grimpeur écossais retransmet sa progression en direct sur Instagram.

William Bosi se trouve actuellement en Finlande pour tenter l’un des blocs les plus difficiles au monde, « Burden of Dreams », le chef-d’œuvre incontesté de Nalle Hukkataival, ouvert en 2016. Jeudi matin, l’Écossais partageait en direct ses premières tentatives sur son compte Instagram, qui laissaient présager de grandes choses. En effet, après s’être entraîné spécifiquement sur une copie du bloc installée à Sheffield à l’aide de prises imprimées en 3D, Will parvenait à réaliser tous les mouvements intrinsèquement au cours de sa première séance dans le vrai bloc.

Hier matin, une nouvelle notification illuminait l’écran de notre smartphone. À 8h30 heures françaises, William Bosi passait de nouveau en direct sur Instagram. Nous avons donc suivi sa deuxième séance dans le bloc avec attention. Le soleil était toujours au rendez-vous au milieu d’un large ciel bleu. La température était idéale pour Will : -3°C, pour celui qui adore grimper entre -5°C et +5°C. Des stalactites étaient d’ailleurs visibles sur la paroi du bloc.

Dès le début du live, William Bosi nous expose ses objectifs de la séance. Après sa première journée de travail fructueuse de la veille où il réussissait à enchaîner chaque mouvement individuellement, le grimpeur écossais de 24 ans souhaite continuer à se familiariser avec les prises et les mouvements. Il faut dire que la réplique sur laquelle il a grimpé durant des semaines chez lui à Sheffield n’est pas parfaitement identique à la réalité. Les dimensions de certaines prises de main et de pied varient légèrement, tandis que certaines préhensions sont meilleures et que d’autres sont moins bonnes. Par dessus tout, le grain du rocher influe également beaucoup. D’une manière générale, Bosi trouve le bloc de granite un peu plus facile que sa réplique en résine.


Lire aussi | William Bosi va-t-il enchaîner « Burden of Dreams » 9A grâce à une réplique 3D ?


C’est donc une nouvelle session de travail que Will Bosi allait nous proposer en direct. Interrogé sur la date à laquelle il allait mettre de vrais essais depuis le bas, il déclare que sa prochaine séance dans le bloc pourrait être consacrée à cela. Mais avant, il a besoin de retravailler les mouvements de nouveau, et réaliser quelques liaisons entre eux.

Will débutera cette deuxième journée en Finlande par quelques essais pour refaire le dernier mouvement (notamment à cause d’un trait de magnésie mal placé). Puis, il réalisera de belles liaisons, notamment entre les mouvements 3, 4 et 5. D’après lui, le départ debout de ce bloc pourrait valoir 8C, tandis que le premier mouvement vaudrait 8B à lui seul, et non pas 8C comme sur sa réplique.

Soudain, alors qu’il brosse la première prise avant de se lancer dans un nouvel essai, son visage s’illumine. William a une idée ! Une idée folle, mais qui mérite d’être essayée : réaliser un crochet de talon gauche sur cette première prise, de manière à aller directement chercher les prises de main suivantes, en s’évitant ainsi toute la traversée difficile sur les pieds. L’Écossais tente une première fois le mouvement et aborde un large sourire sur son visage. Grand adepte des crochets de talon, il sent qu’il tient quelque chose ! Il venait de trouver une nouvelle méthode dans « Burden of Dreams ». Alors, pendant plusieurs minutes, William cherche comment résoudre la séquence de mouvements en utilisant ce précieux crochet de talon gauche, sur lequel il semble vaché. Il rend le mouvement pour arriver sur les prises 3 et 4 « beaucoup, beaucoup plus facile », comme il le confie à la caméra. Il semble donc que cette nouvelle méthode qu’il venait de trouver soit plus optimale, même si elle rend le jeté final un peu plus difficile et aléatoire.

Un crochet de talon qui pourrait bien faire toute la différence…

William est donc tiraillé. D’un côté, il s’est entraîné durant des semaines sur la réplique en résine et réalise de si bons essais en utilisant la méthode originale qu’il devrait être capable d’enchaîner le bloc en utilisant la même méthode que Nalle très rapidement. D’un autre, cette nouvelle méthode avec le talon semble faciliter considérablement les premiers mouvements, même si elle rend le dernier un peu plus dur.

L’Écossais terminera finalement sa séance après plus de deux heures d’efforts. Il conclut en déclarant que la météo s’annonce maussade les trois prochains jours, avec de la pluie et de la neige annoncée. En revanche, mardi semble être une journée où les conditions seront parfaites.

William va donc prendre le temps d’analyser sa séance et de réfléchir quant à la méthode à adopter : persévérer dans la version originale, ou continuer à creuser cette nouvelle solution amenée par ce crochet de talon salvateur ?

Voici en replay l’intégralité de sa deuxième session dans « Burden of Dreams » :


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William Bosi est allé essayer le VRAI « Burden of Dreams » en Finlande !

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