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Seb Bouin répète l’iconique « Jumbo Love » 9b aux États-Unis !

© Clarisse Bompard

Seb Bouin vient de réaliser une rare répétition de « Jumbo Love », un 9b iconique situé à Clark Mountain, aux États-Unis, connu pour être le premier 9b confirmé au monde.

Cette voie à part, de 80 mètres, est située au beau milieu du désert californien et s’atteint après une marche d’approche de plus d’une heure. Très déversante et physique à souhait, elle a été équipée dans les années 90 par Randy Leavitt, puis libérée en 2008 par Chris Sharma, après une centaine d’essais répartis sur plus d’un an. Il aura fallu tout autant d’essais à Ethan Pringle pour devenir le premier répétiteur de cette voie, sept ans plus tard.

« Jumbo Love » est devenu le premier 9b confirmé au monde, et est longtemps resté la voie la plus dure d’Amérique. « Un vieux rêve s’est réalisé mercredi dernier », raconte Seb, des étoiles dans les yeux. « Cette ligne m’attirait depuis longtemps. C’était une véritable inspiration de voir les images de Chris Sharma dans cette voie. J’ai commencé à grimper vers 2005 et c’était l’un des films d’escalade les plus incroyables que j’avais regardé à l’époque ».

Il faut dire que « Jumbo Love » rassemble tout ce qu’aime le falaisiste français : une énorme voie de 80 mètres, déversante, qui propose une escalade puissante et de gros mouvements physiques. « Grimper sur cette ligne est quelque chose que j’attendais depuis plusieurs années. Et je ne suis absolument pas déçu. C’est une ligne incroyable avec des mouvements parfaits.
Mais, Jumbo Love n’est pas seulement une voie dure, c’est aussi toute une aventure. J’ai totalement sous-estimé l’ensemble du processus, le trajet en 4×4, la marche d’approche, etc. Nous avons changé trois fois de voiture parce qu’elle n’était pas adaptée pour aller jusqu’à la falaise. Nous avons également changé deux pneus en raison de crevaison sur les chemins. Et la marche d’approche d’une heure est vraiment épuisante », explique Seb.

Afin d’économiser de l’énergie pour grimper dans la voie, Seb campait parfois dans le désert, au pied de la falaise, pour ne pas avoir à conduire tous les jours et refaire la marche d’approche. « J’ai l’habitude de grimper pendant plusieurs jours d’affilée. Mais, ici, ce serait une erreur. Nous devions nous préserver et garder notre énergie et notre motivation ».

C’est finalement après dix jours passés dans la voie que Seb parviendra à clipper le relais de ce 9b, le troisième de sa carrière.

© Clarisse Bompard

Une variante encore plus dure !

Enchaîner « Jumbo Love » n’était pas l’objectif principal de Seb, qui a de plus grandes ambitions. « Mon but était de faire la variante directe de « Jumbo Love », qui est censé être plus difficile », explique le Français.

« Mon approche était simple : trouver les meilleures méthodes possibles dans « Jumbo Love », afin d’avoir le plus de chances possibles de l’enchaîner en venant de la version directe (ce qui rajoute l’équivalent d’une voie en 8c+ avant d’attaquer le 9b). Dans la version classique, vous arrivez dans le crux de « Jumbo Love » vraiment frais parce qu’il n’y a pas de passage très difficile avant (environ 8a pour atteindre le crux). Donc j’avais encore beaucoup de puissance pour atteindre le crux depuis le départ original. Pourtant, dans l’objectif de partir de la version directe, il me faudrait trouver une méthode qui demande moins d’énergie, même si elle est plus technique. C’est pourquoi j’ai tenté une méthode avec un coincement de genou.
Coincer son genou aide dans cette voie, mais je ne pense pas que ça change la cotation. Ce n’est pas comme « Iron Curtain » ou « Change » où les coincements de genoux font une grande différence. »

Publié le : 26 octobre 2022 par Nicolas Mattuzzi

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