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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Ievgeniia Kazbekova et Yannick Flohé remportent le CWIF 2024

24 Mar

L’Ukrainienne Ievgeniia Kazbekova et l’Allemand Yannick Flohé ont remporté l’édition 2024 du CWIF, une compétition internationale de bloc qui se tient chaque année depuis 2006.

Avec les Studio Bloc Masters, le CWIF est sans doute l’une des compétitions internationales non-officielles les plus populaires au monde. L’événement se déroule chaque année à Sheffield depuis 2006 et rassemble toujours des centaines de compétiteurs venus du monde entier. Comme chaque année, le niveau des participants était très élevé pour cette édition 2024 ! De nombreux athlètes internationaux se servent de cet événement comme une compétition de réglage avant le lancement de la saison des Coupes du Monde. D’autant plus que cette année, le CWIF a été l’occasion pour les grimpeurs de goûter au travail de l’Américain Garrett Gregor, qui a été choisi comme chef ouvreur pour les prochains Jeux Olympiques de Paris.

Ainsi, de nombreux compétiteurs devant participer aux prochaines séries de qualification olympique se sont présentés, tels que Ievgeniia Kazbekova, Alex Megos, Yoshiyuki Ogata, Yannick Flohé, Sean McColl ou encore Nimrod Marcus, pour ne citer qu’eux.

Chez les femmes, cette édition 2024 du CWIF a été remportée par Ievgeniia Kazbekova. Troisième en 2022, puis deuxième en 2023, la première place semblait presque inévitable cette année pour la grimpeuse ukrainienne ! Et cette dernière n’a pas déçu : elle a réalisé une finale parfaite en flashant les quatre blocs, de quoi décrocher la médaille d’or tant convoitée.

La Britannique Holly Toothill est passée à deux doigts d’égaler le score parfait d’Ievgeniia, mais a payé cher son erreur de pied sur le bloc numéro quatre ! Malgré son top lors de son deuxième run, elle a dû céder sa place à l’athlète ukrainienne, qui n’a pas laissé de place à l’erreur.

Avec trois tops, Lucy Garlic, une autre grimpeuse britannique, complète le podium, suivie de près par ses trois compatriotes Emma Rachel Edwards, Molly Thompson Smith et Fae MacDougall.

1. Ievgeniiia Kasbekova (UKR)
2. Holly Toothill (GB)
3. Lucy Garlick (GB)

© David Simmonite

Alors que la finale féminine s’est finalement joué sur le nombre d’essais, la finale masculine a été plus tranchée, avec un Yannick Flohé, au-dessus du lot. L’Allemand est le seul concurrent à avoir enchaîné trois des quatre blocs en finale, de quoi s’offrir la victoire.

Le moment le plus palpitant de cette finale masculine est venu du seul bloc qui n’a pas été sorti, le bloc numéro 2. Cette dalle exigeait que les grimpeurs fassent une véritable roue sur le mur, en compressant des volumes. Garrett Gregor, chef ouvreur, a déclaré qu’il ne pensait pas avoir déjà vu ce mouvement en compétition. Le Britannique Jack MacDougall a failli réussir le mouvement, mais a perdu l’équilibre à la toute fin de la roue. Yannick Flohé a pu terminer la rotation, mais a zippé avant d’atteindre la zone, et le Japonais Daiki Sano a réussi la roue également, mais a perdu l’équilibre au moment de se relever.

© David Simmonite

Finalement, c’est le Britannique Maximilian Milne, qui a décroché la médaille d’argent avec deux tops et quatre zones. Un Alexander Megos toujours en grande forme a complété le podium. Il est suivi par les Britanniques Jack MacDougall et Aiden Dunne et le Japonais Daiko Sano.

1. Yannick Flohe (GER)
2. Max Milne (GB)
3. Alex Megos (GER)

Le replay des finales


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Un 8c, un 8c/+ et un 8c+ pour la grimpeuse américaine Michaela Kiersch !

23 Mar

Michaela Kiersch a épaissi son carnet de croix, ajoutant un 8c, un 8c/+ et un 8c+ à son palmarès !

La grimpeuse américaine Michaela Kiersch a récemment réussi trois voies difficiles dans la célèbre falaise de La Finestra à Margalef, en Espagne. Elle a d’abord enchaîné « Combifetis » 8c, avant de venir à bout de « Victimas del Passat R1 » 8c/+ puis « Victimas del Passat R2 » 8c+.

« Combifetis » est un 8c célèbre du secteur de La Finestra, qui compte des ascensions notables comme celles de Jorge Diaz-Rullo, Ramon Julian, Dani Andrada, Adam Ondra ou encore Angie Scarth-Johnson, pour ne citer qu’eux. Après quelques essais pour caler les méthodes, Michaela Kiersch a rapidement atteint le sommet de cette voie.

Puis, l’Américaine de 29 ans s’est ensuite tourné vers « Victimas del Passat », une voie qui a la particularité de posséder deux relais. Jusqu’à R1, la voie vaut déjà 8c/+ « et j’insiste sur le plus ! », nous confie Michaela, tandis que les quelques mètres supplémentaires de la R2 font grimper la cote à un bon 8c+.

Avant d’enchaîner la version intégrale, Michaela Kiersch a passé deux jours à travailler « Victimas del Passat R1 » avant de l’enchaîner. Le lendemain, elle est retournée au pied de la voie, pour réaliser cette fois-ci « Victimas del Passat R2 ». Cette ligne, ouverte par Dani Andrada, est rarement répétée. En octobre 2020, Tom Bolger en est venu à bout, trois ans avant que Jorge Diaz-Rullo n’atteigne le relais à son tour.

© Sam Bié

La méthode standard de « Victimas del Passat R2 » comprend une série de monodoigts en inversée désagréables à tenir. Michaela Kiersch, qui n’arrivait pas à faire façon de ces monodoigts, a trouvé une alternative à ces mouvements, en serrant une mauvaise arquée, qui lui a permis d’enchaîner la voie.

Avec la méthode traditionnelle, j’ai vite compris pourquoi le topo stipulait que cette voie est « rarement répétée » 😂🥵 Heureusement, j’ai trouvé ma propre méthode, qui m’a permis de cocher cette ligne sur le mur de la Finestra. ✨ Trop contente !!

Michaela Kiersch

Kiersch est la première femme au monde à avoir grimpé à la fois un 9a+ en falaise et un 8B+ en bloc. En janvier dernier, elle a répété « La Rambla » 9a+ à Siurana. Elle compte trois 9a à son actif, dont « Dreamcatcher » à Squamish, « Victimes del Futur » et « Era Vella » à Margalef.


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Comment Pierre Rebreyend est-il devenu le nouveau Champion de France de vitesse 2024 ?

22 Mar

Samedi soir à Anse, un nouveau grimpeur a ajouté son nom au palmarès des Champions de France d’escalade de vitesse. Son nom ? Pierre Rebreyend. En équipe de France seniors depuis 2018, Pierre fait partie des 30 grimpeurs les plus rapides au monde, et ne cesse d’améliorer son chrono au fil des saisons.

Son objectif cette année ? Rejoindre Bassa Mawem, déjà qualifié pour les Jeux Olympiques,pour représenter la France à Paris cet été. Pour cela, le jeune homme de 27 ans va devoir faire ses preuves lors des compétitions internationales sélectives qui approchent à grands pas. Une année 2024 qui s’annonce intense et qui a commencé de la plus belle des manières pour Pierre. Lors de la première compétition de la saison à Anse, il a remporté tous ses duels, allant même jusqu’à signer le temps le plus rapide de toute la compétition (5,33 secondes). De quoi être décoré de la plus belle des médailles pour la première fois de sa carrière.

Pourtant, Pierre a vécu un véritable ascenseur émotionnel durant la compétition. Comment est-il passé de l’envie d’abandonner à chanter la Marseillaise sur la plus haute marche du podium ? Après Capucine Viglione, il a accepté de prendre la parole à notre micro pour tout nous raconter.

Pierre ? C’est à toi !


« J’avais les jetons ! »

Cette année, je n’avais pas de gros enjeux sur ces Championnats de France car j’étais déjà sélectionné pour la plupart des Coupes du Monde et pour les compétitions sélectives pour les Jeux. C’est mon objectif premier cette saison : me qualifier aux Jeux Olympiques de Paris. Je prends toutes les autres compétitions comme des étapes afin de voir où j’en suis dans ma préparation et adapter mon entraînement en fonction de ces résultats.

En théorie, j’aurais donc dû arriver détendu et l’esprit léger à Anse pour le Championnat de France, car pour une fois, je n’avais pas d’enjeu de sélection, ce qui n’est quand même pas rien (c’est le truc qui me fait le plus peur à chaque fois que je viens aux Championnats de France !). Malgré tout, avec Capucine, nous étions dans les favoris et j’ai trouvé ça vraiment dur d’avoir ce statut. C’est quelque chose que je ne maîtrise clairement pas et il a fallu que je m’adapte tout au long de la compétition pour ne pas flancher et rester focus.

Alors ma première approche avant même que la compétition commence ? J’avais les jetons ! Ça faisait juste super peur et c’était paradoxal car je n’avais aucune raison d’avoir peur, c’est ce que mes coachs ne cessaient de me répéter.

Mais le Championnat de France est une compétition importante pour moi, car souvent, en début de saison, je ne suis pas très bon. Après des mois passés à s’entraîner, c’est difficile de quantifier le niveau que j’ai actuellement, parce que j’arrive à l’exprimer seulement lors des compétitions. Ces dernières semaines ont été assez dures, et mine de rien, j’avais besoin de faire un bon résultat sur ces Championnats de France pour me rassurer sur ma préparation. C’est peut-être pour ça que j’avais aussi peur en arrivant à Anse : j’attendais beaucoup du résultat et de mes chronos, qui allaient conditionner ma manière d’aborder le reste de la saison.

L’ascenseur émotionnel

Mes deux premiers runs de practise se passent plutôt bien. J’avance bien, ma grimpe est fluide, ce sont des runs tout à fait corrects. Mais d’un coup, ça a commencé à devenir très dur. L’espace d’un instant, j’ai même cru que j’allais abandonner. Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé dans ma tête, mais je ne le sentais pas. J’ai eu un énorme coup de flippe et je ne me voyais pas continuer la compet. Je me voyais rater tous les runs qui allaient suivre, je me suis mis une pression de dingue, je n’arrivais même plus à m’activer ! Il a fallu que je me remobilise, que j’aille chercher des trucs en moi pour me remettre dedans. Pour ce faire, j’ai rapidement appelé ma préparatrice mentale, et ça a clairement sauvé ma compétition ! Mentalement ça m’a remis dedans avant les qualifs, et c’était nécessaire !

© François Le Rolland

Et puis tout bascule !

Parlons des qualifs… J’ai complètement foiré mon premier run ! Mais je suis rentré dans la configuration de compétition qui me correspond le plus, à savoir devenir bon quand je n’ai plus le choix, que j’ai le couteau sous la gorge. Là, c’était le cas : il ne me restait plus qu’un run pour perfer. Allez savoir comment, ce genre de scénario fonctionne super bien pour moi. Tout s’est mis en place, et je suis allé vite dans mon deuxième run de qualification : je tape le buzzer en 5,46 secondes, c’est le meilleur temps des qualifications… Tout cela alors que quelques minutes avant, je me disais que c’était foutu ! Après ce deuxième run de qualif, j’étais remonté à bloc, plein de super bonnes énergies pour aborder la suite de la journée. J’avais vraiment envie de me faire plaisir en finale !

© François Le Rolland

Jusqu’au bout !

En finale, j’avais donc complètement changé d’état d’esprit ! J’étais reboosté à fond grâce à mon deuxième run de qualif et mon unique objectif était d’aller vite ! J’étais presque détaché du résultat que j’allais faire au classement, j’avais juste envie de grimper vite, de prendre un max de risques et de lâcher prise mentalement.

Mes runs en huitièmes et quarts de finale m’ont permis de bien prendre mes marques sur le mur à haute vitesse, et ensuite, lors de mes runs de demi-finale et finale, c’est là que j’ai lâché les chevaux. Et ça a marché ! J’ai eu beaucoup de chance en demi-finale, face à Guillaume Moro, où je suis passé à deux doigts de la correctionnelle ! Mais en analysant ma grimpe avec du recul, j’ai pris un super bon départ, je suis parti très très vite, et derrière, j’avais de super bonnes sensations sur le mur. Donc c’est chouette, car c’est ce que j’étais allé chercher : je voulais me prouver lors de ces finales que j’étais capable d’aller très très vite et que je pouvais faire des runs aux alentours de 5,30 secondes.

© François Le Rolland

Ce titre de Champion de France n’est pas celui pour lequel je me lève tous les matins, j’ai d’autres objectifs, plus ambitieux, mais il est tout de même très gratifiant. Ça me fait très plaisir de décrocher ce titre car ça fait plusieurs années que je passe à côté. Cette fois, j’ai réalisé un Championnat de France où j’ai globalement très bien grimpé, donc je suis bien content. Et puis, un titre de Champion de France ce n’est quand même pas rien !

Ça présage plein de bonnes choses pour le reste de la saison, ça me rassure et ça me motive à bloc pour la suite ! La saison est lancée, et ça va sharkler !

© François Le Rolland


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Matt Fultz signe la première répétition d’un 8C+ de Shawn Raboutou

21 Mar

Trois ans de travail et plus d’une trentaine de séances dans le bloc… C’est ce qu’il a fallu au puissant Américain Matt Fultz pour enchaîner « Big Z » 8C+ !

Matt Fultz a réalisé la deuxième ascension de « Big Z », un 8C+ ouvert par Shawn Raboutou à Tahoe, en Californie. Cette ligne se présente comme un panneau déversant composé de fissures verticales à peine tenables, à parcourir de gauche à droite jusqu’à une arête, où il faut composer entre talons, contrepointes et coincements de genoux… Une ligne aux mouvements complexes donc, libérée par Shawn Raboutou en décembre 2020, puis laissée en déshérence ces dernières années.

Fultz a longtemps essayé ce bloc, qui l’a poussé dans ses retranchements pendant trois longues années ! « Ce bloc m’a fait me remettre en question et m’a poussé bien plus loin que je ne l’aurais cru », a-t-il déclaré, ajoutant que « j’ai cessé de croire en moi et j’ai sérieusement souffert du syndrome de l’imposteur lorsque les gens m’ont qualifié de grimpeur professionnel ».

« Big Z » : trois ans, trente séances

Au début, lors de ses premières séances, Matt Fultz a même perdu confiance dans sa capacité à réussir ce bloc un jour : « J’ai fini par croire qu’il serait impossible pour moi », raconte-t-il, en détaillant les obstacles qui auraient rebuté n’importe qui : « Je suis trop grand et ne pouvais pas tenir dans les positions, mes doigts trop épais pour passer dans les fissures, et mon cul trop gros pour éviter les touchettes contre l’autre rocher ».

Pourtant, il a continué à travailler, persuadé de l’intérêt d’insister, pour s’améliorer en tant que grimpeur, « et parce que c’est une ligne de fou, mon Dieu ! ». Il a donc mis au point une nouvelle méthode, avec un genou qui lui a permis de résoudre certaines problématiques liées à sa carrure. Mais ce coincement de genou rendait la transition vers les mouvements suivants beaucoup plus difficile. Après une vingtaine de séances supplémentaires et d’innombrables essais, Matt a réalisé des progrès fulgurants et a commencé à tomber sur le dernier mouvement. Puis, il a réussi à enchaîner le bloc en deux sections. Encore quelques essais, il a réussi à en venir à bout : « Finalement, j’ai atteint le sommet lors de ma première tentative de la journée, plein de confiance », décrit-il à propos de son run d’enchaînement.

« C’est sans aucun doute le bloc le plus difficile que j’aie jamais fait », a-t-il déclaré. « Honnêtement, c’est la première fois que je comprends vraiment le concept selon lequel un bloc peut représenter beaucoup plus que la simple cotation qui lui est associée ».

Le septième 8C+ de Matt Fultz

Matt Fultz n’est pas le grimpeur le plus médiatisé de la planète, mais son palmarès parle de lui-même. Depuis 2020, date à laquelle il a enchaîné « The Game » 8C/+ à Boulder Canyon, il n’a cessé d’accumuler les performances extrêmes. La même année, en septembre, il a résolu « Hypnotized Minds » 8C+ dans le Rocky Mountain National Park.

En 2021, il a répété certains des 8C+ les plus populaires, dont « Sleepwalker » à Red Rocks (maintenant décoté à 8C) et « Creature from the Black Lagoon » dans le Rocky Mountain National Park. Il a aussi ajouté « The Grand Illusion » 8C+ de Little Cottonwood Canyon à son carnet de croix.

En juin 2022, il a ouvert son propre 8C+, « Brace for the Cure » dans le Rocky Mountain National Park, qui n’a pas encore été répété. Il a également signé la première répétition de « Moonlight Sonata » 8C+ à Joe’s Valley. Enfin, en mars dernier, il a réalisé la première répétition de « Vecchio Leone sit » 8C+ à Brione, en Suisse.

  • Ci-dessous, la vidéo non coupée de son enchaînement, pour mieux comprendre ce qu’est « Big Z » :

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Capucine Viglione nous raconte comment elle a vécu son Championnat de France de vitesse

21 Mar

« Capucine, Capucine, Capucine », scandent une vingtaine de personnes au pied du mur de vitesse. Tous abordent un tee-shirt à l’effigie de leur championne : Capucine Viglione. Championne de France 2023, la jeune grimpeuse de 21 ans venait à Anse avec un seul et unique but : conserver sa couronne nationale.

En cette année olympique, la pression est forte pour la numéro 1 française. Son objectif ? Représenter la France aux prochains J.O de Paris cet été. Après un hiver long et difficile passé à s’entraîner, le Championnat de France marquait samedi dernier le premier rendez-vous de la saison. Une compétition durant laquelle Capucine est passée par toutes les émotions : de la peur à la joie, en passant par le doute, la détermination et la délivrance.

Capucine a accepté de nous raconter comment elle a vécu sa compétition et toutes les émotions par lesquelles elle est passée. Récit de la grimpeuse la plus rapide de France.


J-1 : le trac

Ce Championnat de France était vraiment dur à gérer. Je me suis mis énormément de pression les quelques jours d’avant… En soi, ce Championnat de France ne me qualifiait pour rien, donc au début, j’avais vraiment l’intention d’y participer avec légèreté. Mais ce n’est pas du tout comme ça que je l’ai vécu, parce que j’avais envie de conserver le titre de Championne de France que j’avais remporté l’année dernière. Aussi, le Championnat de France représente la première compétition de la saison, c’est donc le moment pour faire les premiers bilans de nos entraînements hivernaux. Je n’ai pas eu l’hiver que j’aurais espéré pour cette année olympique, mais j’ai dû composer avec ! Bref, j’avais des doutes plein la tête et j’étais loin de la « légèreté » que j’avais prévue.

Jour J : l’entrée en matière

Avant de commencer les practices, je suis allée regarder ceux des garçons pour me mettre dans l’ambiance. J’avais aussi besoin de voir mes proches pour me rassurer. J’ai eu la chance immense d’avoir une vingtaine de personnes que j’aime présente sur place pour me soutenir et j’avais besoin d’eux… Mes deux practices étaient super nuls ! Je n’ai jamais fait autant de zipettes en deux runs !! Mais le positif, c’est que je sentais que j’avais la patate, il fallait juste que je canalise mon énergie…

© François Le Rolland

Des qualifications sous tension

Ensuite, les qualifs sont arrivées. Je réalise un premier run pas trop mal, avec un 7,12 secondes à la clé. J’étais contente de moi mais je savais que je pouvais faire un peu mieux. J’avais juste besoin de me libérer ! Ensuite, j’ai regardé les filles passer après moi et c’était stressant. Elles allaient vite ! Et puis j’ai vu le 7,04 de Manon Lebon, qui du coup me passe devant dès le premier run. Là, ma compet a pris une autre tournure.

Deuxième run de qualif : je veux prendre des risques mais ça ne paie pas, je fais une erreur dès le début… Résultat, je suis à la deuxième position des qualifications et ça m’a fait reprendre de la lucidité.

© François Le Rolland

Une finale pleine de surprises !

Ce n’est qu’à partir des finales où j’ai réussi à être moi-même. Plus rien ne comptait, j’ai fait le vide dans ma tête et j’étais focus sur ce que je devais faire. Premier run, tout de passe bien. Deuxième run, je me donne encore plus car je voulais aller chercher le bon chrono, et ça marche !! 6,93 secondes. Mon premier run en dessous des 7 secondes depuis septembre dernier !

Et enfin, la finale tant redoutée contre Manon Lebon, qui avait déjà prouvé qu’elle était en forme ! Je fais une zipette au début de la voie qui aurait pu me coûter le titre… Mais heureusement, la vitesse c’est plus complexe que ça. Je n’ai pas lâché et ça a payé, car Manon a commis une erreur à son tour alors qu’elle allait taper le buzzer avant moi… Quand j’ai vu le chrono en vert, j’ai mis 1 seconde à réaliser que j’avais gagné parce que je croyais encore que Manon était devant !

© François Le Rolland

Un nouveau titre de Championne de France !

C’était une victoire très difficile à aller chercher. Je suis très heureuse d’avoir pu profiter de ce moment entourée de mes proches venus d’un peu partout. Le KOP’UCINE (mené par mon frère Martin) aura donné de la voix et aura bien mis le feu à la salle !

C’était une belle compétition dont je vais pouvoir tirer beaucoup de leçons pour cette saison si importante.

PS : si je peux me permettre, j’aimerais remercier Émilie, ma préparatrice mentale, qui m’a sauvé le matin de la compet quand je n’avais absolument pas envie d’y participer ! Et aussi Ludo Laurence, qui a encore une fois trouvé les bons mots. J’aimerais aussi remercier mes entraîneurs, Sylvain chapelle et Léo Imbert, de me supporter au quotidien. Et mes partenaires d’entraînement du Pôle France. Enfin, une dernière fois, je remercie ma famille et mes amis qui se sont déplacés pour donner de la voix.

© François Le Rolland


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Un nouveau 9b moitié bloc, moitié voie, vient d’être libéré !

18 Mar

Le grimpeur Britannique Tom Bolger a récemment réalisé la première ascension de « E.L.L.I.E », un 9b ultra déversant situé près de Margalef, en Espagne, qui a la particularité d’être un mélange de bloc et de voie.

Dans une grotte près de Bisbal de Falset, non loin de Margalef, Tom Bolger a pu réussir le projet qu’il travaille depuis des mois : « E.L.L.I.E », qu’il propose à 9b.

« Cette ligne hybride mène d’un bloc à une voie et possède un caractère unique », explique le grimpeur Britannique, qui vit précisément dans cette région espagnole. Lorsqu’il est venu s’y installer, Tom a commencé à répéter certains des grands classiques de Margalef, comme « Víctimas Pérez » 9a ou « Gancho Perfecto » 9a+, pour ensuite chercher peu à peu ses propres lignes à ouvrir. Avide de nouveaux défis, il a commencé à équiper de nouvelles voies telles que « Wild West » 9a/+, « Frenesí » 8c+/9a, et peut-être sa création la plus remarquable, « The Journey » 9a+.

L’année dernière, il a trouvé un nouveau challenge dans la Cova de la Bisbal, une grotte qui rassemble de nombreuses voies toutes plus physiques les unes que les autres. Tom explique que c’est Alex Megos, avec qui il a partagé quelques jours dans la grotte, qui l’a motivé à travailler sur le dernier projet qui restait en suspens : « E.L.L.I.E », une ligne hybride, combinant bloc et voie. Elle commence au-dessus de crash-pads, par l’empilement de deux blocs consécutifs, puis s’élève et se poursuit jusqu’à un relais. « Si on fait les comptes, ce serait un 8A+/B bloc suivi d’un 7C+/8A bloc, pour finir par une voie en 8c+, le tout dans un énorme toit. Comme pour toutes mes premières ascensions, il s’agit de mon opinion et je suis curieux de savoir ce que les ascensionnistes suivants en penseront », explique Bolger.

Si la difficulté de cette nouvelle voie est confirmée, il s’agirait du premier 9b de Tom Bolger. « Je crois que la seule façon de grandir est d’accepter les erreurs et d’apprendre d’elles. Améliorer nos compétences est un processus magnifique, un apprentissage constant. Cette voie m’a appris à croire en ce processus, à rester optimiste, à apprendre et à s’améliorer chaque fois que c’est possible. Il a suscité des émotions intenses, de la confiance et de la fierté, mais aussi, sans aucun doute, de la nervosité et de la frustration, au point de devoir faire face à une blessure. Cela m’a brisé mais m’a rendu plus fort. La boucle est bouclée, de l’équipement de cette voie à la naissance d’E.L.L.I.E., que je pensais ne jamais gravir ».

Le nom de la voie signifie en anglais « Chaque Leçon Apprise Est une Évolution ». Ellie est aussi le nom du chien de Bolger, c’est dire à quel point ce mantra est fort pour lui !

Le Britannique de 36 ans a déjà un nouveau projet en tête. Toujours à Margalef, il a décidé de poser ses valises au secteur Racó de la Finestra, pour s’attaquer à « Perfecto Mundo » 9b+ : « C’est un projet de vie pour moi », a-t-il déclaré à propos de cette voie.

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Pierre Le Cerf répète un 9a d’Adam Ondra à Saint-Léger !

18 Mar

Pierre Le Cerf a signé la quatrième ascension d’un 9a libéré par Adam Ondra à Saint-Léger, répondant au nom de « Retour Gagnant ». Heureux de revenir dans le neuvième degré, le jeune Niçois nous raconte en détail sa performance.

« Retour Gagnant ». Le nom de cette voie en dit long pour Pierre Le Cerf. Après deux ans passés à essuyer de nombreuses blessures, le jeune Niçois est en train de signer un retour gagnant sur le rocher !

Le soulagement a eu lieu il y a trois semaines, quand Pierre a clippé le relais de « Comité d’Accueil » 9a, après deux ans d’abstinence dans le neuvième degré. « C’était le top départ d’une belle liste de voies que j’avais envie de faire avant la fin 2024. Quand le top résonne, il faut assumer, y aller, doser, et y aller de nouveau, tout en gérant les aléas de la vie… », nous confie Pierre.

La confirmation a eu lieu il y a deux jours, quand Pierre a atteint le sommet de « Retour Gagnant », un 9a discret de Saint-Léger. « Ça me tenait vraiment à cœur de faire cette ligne », raconte-t-il. Pour cause, cette voie partage le même départ que « Eagle 4 » 9a+, sa dernière croix qui datait de deux ans, juste avant de connaître toute une série de blessures. Retourner au pied de cette voie était donc un véritable défi pour Pierre, à la fois physique et mental : « Physiquement, je n’ai plus le même niveau qu’il y a deux ans, à cause des nombreuses pauses et interventions chirurgicales, j’ai perdu énormément de force et de puissance. Mentalement, j’avais peur de ne plus réussir les mouvements du début (environ 8A+ bloc), mais c’est finalement ce que j’ai beaucoup aimé. C’était 1 VS. 1, un véritable combat contre moi-même ! », raconte Pierre.

« J’y vais mais j’ai peur… »

C’est donc avec une boule au ventre que Pierre a mis ses premiers essais dans la voie. « J’y allais à reculons, j’essayais à moitié, pour me convaincre petit à petit que c’était possible… La bonne surprise c’est que j’ai réussi à refaire les mouvements, mais avec bien moins d’aisance qu’il y a deux ans. Et puis, entre les faire intrinsèquement et les empiler, ce n’est pas du tout pareil ! », remarque le Niçois.

Alors, Pierre est retourné chez lui, s’entraîner spécifiquement pour « Retour Gagnant », jusqu’à que son niveau physique revienne. « Tous les jours, je me chuchotais que ça allait le faire, j’essayais de me persuader que c’était possible, que j’allais y arriver », confie le jeune homme.

© Emile Pino

Soudain, alors qu’il était prêt à en découdre avec la voie, son corps le rappelait une nouvelle fois à l’ordre. Son coude, avec lequel il a des difficultés depuis deux ans, se bloquait complètement à 90 degrés durant une nuit. « C’était probablement une poussée inflammatoire de ma chondropathie liée à mon début d’arthrose, explique Pierre. C’était impressionnant, ça ne m’a pas du tout rassuré ».

La journée parfaite !

Pierre a donc décalé une nouvelle fois son trip à Saint-Léger, attendant son heure avec impatience. Jusqu’à cette journée exceptionnelle qui s’annonçait : un soleil resplendissant, un coude à nouveau fonctionnel, une équipe de copains disponibles et motivés pour l’accompagner… Il n’y avait plus qu’à ! « Le deuxième jour, lors de mon premier essai dans la voie, le soleil était au rendez-vous, le petit vent aussi, bref, un combo parfait pour un gros run ! ». La bataille aura lieu et Pierre Le Cerf ressortira gagnant de ce combat, pour son plus grand bonheur !

La voie aux 8 lolottes

L’ascension de Pierre Le Cerf dans « Retour Gagnant » est la quatrième. Équipée par Pierre d’Annoux, la voie a été libérée le 31 janvier 2018 par Adam Ondra. Il aura fallu attendre quatre ans pour qu’elle soit enfin répétée en février 2022, par le Suisse Cédric Lachat, qui l’avait décrit comme « un 9a très solide ». Deux mois plus tard, c’est son compatriote Alexander Rohr qui en venait à bout.

« Retour Gagnant » partage le même départ que « Eagle 4 », soit six mouvements valant 8A+ bloc à eux seuls. Elle poursuit par une section très résistante sur de petites prises, accompagnée de près d’une dizaine de lolottes. « J’en compte 8 », déclare Pierre. Puis, la voie se termine par 25 mètres en 7c+, que le Niçois qualifie de « très agréable pour kiffer la croix !! ».


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Les nouveaux Champions de France de vitesse 2024 sont…

16 Mar

Au terme d’une finale pleine de rebondissements, Capucine Viglione a remporté son deuxième titre consécutif de Championne de France de vitesse, tandis que Pierre Rebreyend a décroché son tout premier titre national.

Que de surprises en finale de ce Championnat de France de vitesse 2024 ! Nous avons retenu notre souffle plus d’une fois tout au long de la soirée, tant cette édition 2024 a été disputée.

Chez les femmes, c’est Capucine Viglione qui a entonné la Marseillaise à pleins poumons pour la deuxième année consécutive. Pourtant, la victoire a bien failli lui échapper ! Opposée en finale à Manon Lebon, Capucine commet une petite erreur de pied dès le deuxième mouvement. Manon en profite alors pour prendre le large et conserve la tête du duel jusque dans le dernier mouvement. Mais au moment de se jeter sur le buzzer, elle zippe du pied droit, ce qui l’empêche de terminer sa poussée. Ses doigts passent alors à quelques millimètres du buzzer sans toutefois le toucher. Capucine, qui arrive juste derrière, ne commet pas d’erreur et parvient à arrêter le chrono, remportant bel et bien cette ultime course.

En petite finale, Victoire Andrier faisait face à Lison Gautron. Cette dernière, légèrement en avance tout au long de la course, commet la même erreur que Manon à la fin de la voie. Une zipette de pied qui permettra à Victoire Andrier de l’emporter.

Sur le podium, Capucine Viglione monte sur la plus haute marche et conserve son titre de Championne de France 2024, devant Manon Lebon deuxième et Victoire Andrier troisième.

Capucine Viglione félicitée par son équipe de supporters, venus en nombre à Anse pour donner de la voix.

Chez les hommes, la couronne de Champion de France est passée de la tête de Bassa Mawem (qui ne participait pas à la compétition cette année) à celle de Pierre Rebreyend. Le grimpeur d’Échirolles remporte pour la première fois le titre national en catégorie senior, et avec la manière ! Faisant face à Max Mengual en finale, Pierre s’envole sur la fin de la voie et réalise le run le plus rapide de la compétition (5,33 secondes), ce qui lui permet de monter sur la plus haute marche du podium.

La course à la médaille de bronze opposait Guillaume Moro, évincé de la finale par Pierre Rebreyend, à Jérôme Morel. Favori sur le papier, Guillaume Moro nous rappelle à quel point la vitesse est une discipline impardonnable. En effet, à peine le bip de départ retenti, le tenant du titre zippe du pied, ce qui lui fait perdre de précieuses secondes. Même s’il fait tout pour rattraper son retard, devant lui, Jérôme Morel a déjà arrêté le chrono, de quoi monter sur le podium de ces Championnats de France 2024.

Pierre Rebreyend est donc décoré d’or, devant Max Mengual médaillé d’argent et Jérôme Morel, médaillé de bronze.

© FFME

+ Les résultats complets de la compétition.

Le replay des finales


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Le Championnat de France de vitesse 2024 ? C’est demain !

15 Mar

Les grimpeurs les plus rapides du pays se sont donné rendez-vous ce samedi 16 mars à Anse, pour se disputer le titre de Champion de France de vitesse 2024.

Qui succédera à Capucine Viglione et Bassa Mawem ?


La ville d’Anse, située au nord de Lyon, accueille dès demain le Championnat de France senior de vitesse 2024. Les 40 grimpeurs les plus rapides de France tenteront de décrocher le titre national tant convoité. L’année dernière, c’est Capucine Viglione qui remportait pour la toute première fois de sa carrière la médaille d’or, aux côtés de l’inébranlable Bassa Mawem, déjà titré six fois.

Le Championnat de France seniors sera précédé d’une Coupe de France jeunes un peu plus tôt dans la journée.

Voici le programme complet :

Programme du samedi 16 mars 2024

Coupe de France de vitesse jeunes 

U20

12h15 – 12h35 : Qualifications
12h45 – 13h00 : Finales

U18

14h00 – 14h20 : Qualifications
14h30 – 14h45 : Finales

U16

15h50 – 16h20 : Qualifications
16h30 – 16h55 : Finales

Championnats de France de vitesse seniors

18h00 – 18h50 : Qualifications
19h00 – 19h30 : Finales
19h40 – 19h45 : Podiums

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William Bosi : une journée de repos qui se transforme en une belle croix !

15 Mar

Dans le Nevada, William Bosi a réalisé des ascensions éclairs de plusieurs blocs en 7C et plus. Son plus beau flash ? Une ascension inattendue d’un highball en 8A+, alors qu’il avait prévu de se reposer… Du grand Bosi !

William Bosi a passé le mois et demi dernier à Red Rock, dans le Nevada, à enchaîner certains des blocs les plus durs du pays. Il a commencé son périple américain par un enchaînement de « Sleepwalker », un 8C+ établi par Jimmy Webb, dorénavant décoté à 8C. Après avoir passé seulement trois séances dans ce bloc, il s’est ensuite attaqué à son objectif principal : « Return of the Sleepwalker » 9A. Après plusieurs jours d’effort, il réalisait la deuxième ascension de cette ligne le 19 février.

Le même jour que son enchaînement de « Return of the Sleepwalker », Bosi a réalisé un rare flash de « Wet Dream » 8A+. « C’est un bloc incroyable que j’étais très heureux de flasher tout de suite après avoir réalisé « Return of the Sleepwalker », car cela faisait des semaines que je voyais les gens l’essayer », a déclaré Bosi. Établi par Ethan Pringle en 2004, ce bloc est considéré comme l’un des plus beaux 8A+ de Red Rocks, et a été répété par les meilleurs bloqueurs du pays.

Bosi a également flashé d’autres blocs durs pendant son séjour dans le Nevada. Le 29 février, il a réalisé du premier coup « Fear of a black hat » 7C : « C’est une ligne absolument incroyable ! C’est la première chose que l’on voit à Red Rocks en arrivant et je suis très heureux de pouvoir l’ajouter à mon carnet de croix ».

Puis, en début de semaine, il a flashé « Lethal Design » un highball coté 8A+. « Je suis super content de ce flash car je n’avais même pas les méthodes », a-t-il déclaré. « J’étais censé ne pas grimper et je devais me reposer ce jour-là, mais c’était trop dur de résister face à la beauté de la ligne ! Je me baladais et j’ai vu le bloc, alors j’ai fait quelques étirements pendant 5 minutes, j’ai remué mes doigts et enfilé mes chaussons. Je n’avais encore pas grimpé de la journée et je savais que je n’avais pas beaucoup de temps. Et hop, je me suis retrouvé au sommet du bloc. Je le recommande vivement ! Bien que ce soit définitivement mon style, la sortie est haute et effrayante ! ».

Afin de couronner son séjour, le grimpeur écossais a également flashé deux 8A : « Burnt » et « Peter and the Wolf ». Des vidéos de toutes ses ascensions seront bientôt disponibles sur sa chaîne YouTube.


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Boum ! William Bosi enchaîne « Return of the Sleepwalker », son troisième 9A bloc !

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Arthur Le Bris vainqueur de la première compétition internationale de l’année !

14 Mar

Le jeune Français Arthur Le Bris s’est imposé aux Studio Bloc Masters, un open de bloc qui marque chaque année la première compétition internationale de la saison.

Leur slogan ? « La Coupe du Monde pour tous ! ». Les Studio Bloc Masters se présentent chaque année comme une compétition internationale ouverte à tous.

Avec 80 blocs de qualification, un tour de demi-finale et une finale en nocturne, cet événement attire chaque année plus d’un demi-millier de grimpeurs, ce qui en fait l’une des plus grosses compétitions d’escalade au monde ! Parmi eux, les meilleurs bloqueurs du circuit international ont pris l’habitude de participer à cet événement, qui sert de répétition générale avant le lancement des Coupes du Monde, qui débutera à Keqiao, en Chine, le 8 avril.

S’il y en a un qui a fait forte impression lors de cet événement, c’est notre Français Arthur Le Bris ! En finale, le jeune Massicois sera le seul grimpeur à topper deux blocs (et notamment l’unique grimper à atteindre le sommet de la dalle du bloc 2). Une performance qui sera largement suffisante pour qu’il monte sur la plus haute marche du podium et remporte les 4000€ de prize money offert au vainqueur.

© Tobias Goldzahn

Micka Mawem, deuxième grimpeur français présent en finale, devra se contenter de la cinquième place, ne parvenant pas à concrétiser au sommet des blocs. Notons également les belles performances en demi-finale d’Adrien Lemaire (7ème) et Léo Favot (10ème). Avec quatre tricolores dans le top 10, la France était très largement la nation la plus représentée au sommet du classement général.

Les résultats de la finale masculine :

1. Arthur Le Bris (FRA) : 2T 3z
2. Zan Sudar (SLO) : 1T 3z
3. Filip Schenk (ITA) : 1T 3z
4. Elias Arriagada Krüger(GER) : 1T 3z
5. Mickäel Mawem (FRA) : 0T 2z
6. Guillermo Peinado (ESP) : oT 0z

Chez les femmes, la liste des finalistes était impressionnante, composée de six noms que l’on a l’habitude de retrouver en finale des Coupes du Monde. La grande favorite était sans aucun doute Natalia Grossman, déjà qualifiée pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 grâce à sa victoire lors du Tournoi de Qualification Panaméricain.

Pourtant, l’Américaine a fait face à une Espagnole redoutable : la jeune Iziar Martinez. Vice-championne d’Europe de difficulté et troisième aux Championnats du Monde jeunes de bloc en 2023, seule Iziar a su tenir tête à Natalia tout au long des finales. L’Américaine et l’Espagnole seront les deux seules grimpeuses à enchaîner les quatre blocs de la soirée, à l’avantage de Grossman, qui mettra le moins d’essais.

© Tobias Goldzahn

Les résultats de la finale féminine :

1. Natalia Grossman (USA) : 4T 4z
2. Iziar Martínez (ESP) : 4T 4z
3. Jessica Pilz (AUT) : 3T 4z
4. Ayala Kerem (ISR) : 3T 3z
5. Camilla Moroni (ITA) : 2T 4z
6. Lucka Rakovec (SLO) : oT 3z

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Camille Coudert enchaîne (et décote) « The Story of Two Worlds » 8C

13 Mar

Le Français Camille Coudert est venu à bout de l’un des 8C les plus répétés au monde : « The Story of Two Worlds », qui selon lui, ne vaut pas plus que 8B+.

Camille Coudert a réalisé une nouvelle ascension de « The Story of Two Worlds » à Cresciano, en Suisse. La première ascension de cette ligne iconique revient à l’Américain Dave Graham, qui l’a enchaînée en 2005. À l’époque, il avait proposé la cotation de 8C et estimait que ce bloc était le parfait étalon pour définir la nouvelle norme du 8C.

« The Story of Two Worlds » est ensuite resté vierge d’ascension pendant plus de cinq ans, jusqu’à ce que le Japonais Dai Koyamada le répète en 2010. Mais cette première répétition a fait l’objet d’une controverse : Koyamada a commencé un mouvement plus loin (plus haut) que Graham, ce qui a incité beaucoup de gens à déclarer son ascension comme invalide. Koyamada est donc revenu en juin 2012 pour faire l’ascension complète, en commençant même quelques mouvements plus bas que le point de départ de Graham.

À ce jour, ce bloc a été répété plus d’une trentaine de fois, ce qui en fait l’un des 8C les plus réussis au monde. Toutefois, nombreux sont les répétiteurs à penser que ce bloc pourrait valoir 8B+ ou même 8B. Camille Coudert, qui a une solide expérience dans les blocs extrêmes (il a répété « Soudain Seul » 9A à Bleau, ainsi que de nombreux 8C et 8C+ dans la forêt bellifontaine) a passé cinq séances à travailler le bloc, réparties sur trois trips.

À chaque fois, j’ai eu des conditions météorologiques compliquées (pluie et chaleur). Ce week-end encore, je suis venu pour deux jours et je n’ai eu qu’une fenêtre de 3 heures entre les averses pour grimper ».

Camille Coudert

© __la_elle__

D’après lui, « The Story of Two Worlds » ne mérite plus la cotation de 8C :

Pour ma part, je pense qu’il s’agit plutôt d’un 8B+ standard, pour plusieurs raisons : la première, et la principale à mon sens, c’est l’optimisation des méthodes dans le départ debout [« The Dagger », initialement coté 8B+] depuis l’ouverture du bloc. Cela a amené « The Dagger » à être décoté par la majorité des répétiteurs à 8B voire 8A+.

La seconde est l’utilisation de genouillères dans le départ, même si à mon sens cela ne change pas significativement la cotation totale du bloc. En effet, elle permet de transformer une séquence de deux mouvements qui valent environ 7B/+ en trois mouvements qui valent environ 7A+. Je pense que même sans genouillère, le bloc correspond à un 8B+ difficile, mais pas à un 8C ».

Camille Coudert

La vidéo brute de son ascension :

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Interview : Manu Cornu répond à VOS questions !

13 Mar

Sur Instagram, Manu Cornu vous a demandé de lui poser toutes vos questions. Voici ses réponses !

Il y a quelques jours, Manu Cornu vous sollicitait sur son compte Instagram afin que vous lui posiez toutes les questions qui vous passaient par la tête à son sujet. Après avoir reçu des centaines de questions, Manu a trié, sélectionné et répondu aux 18 meilleures d’entre-elles.

Comment devenir plus fort en coordination ? Comment gère-t-il l’aspect mental à l’approche d’un objectif ? Quel est son style de grimpe favori ? A-t-il des regrets dans sa carrière ? Voici toutes ses réponses !


Comment ne pas avoir peur de zipper ?

Il faut zipper pour trouver la limite de l’adhérence, puis se réadapter. Être relâché, ne pas s’énerver, et répéter encore et encore… Au bout d’un moment, ça vient.

As-tu encore des chances de te qualifier aux Jeux Olympiques ?

Non, avec les blessures de l’an passé et les performances des autres Français, aujourd’hui je suis remplaçant pour les compétitions de qualification. Il y a donc très peu de chances que j’y participe.

Qui est le meilleur slabeur en France actuellement ?

Oriane, Adri et moi. Je pense qu’avec cette équipe, tu peux aller loin.

© Loic Lemahieu | Planetgrimpe

Comment t’organises-tu avant une compétition pour être à 100% mentalement et physiquement ?

Les compétitions sont les moments pour lesquels on s’entraîne toute l’année. Sur le plan physique, je choisis mon objectif principal avec mon coach, et il gère ma préparation physique pour que j’arrive prêt. Sur le côté mental, il y a beaucoup de visualisation, un focus permanent à partir du moment où j’ai choisi mon objectif, et des croyances. Je me persuade que ça va se passer comme je l’imagine, je crée mon scénario et je le suis au maximum.

Comment faut-il s’entraîner pour être fort en coordination ?

Comme pour la dalle, il faut beaucoup de répétitions et une analyse de ce qui ne fonctionne pas, comprendre pourquoi tu tombes, (aller plus vite, chercher plus l’équilibre, avoir les épaules plus en avant, etc etc). C’est la base pour que le run qui suit soit utile. Quand je suis tout seul, j’utilise la vidéo pour essayer de comprendre ce qui ne va pas.

Comment gères-tu la réception pied droit sur le petit volume ? Un conseil ?

Une grosse part du boulot est dans le pied gauche, il doit être à peu près sur la même ligne et ouvert pour être dans la position d’équilibre parfaite à l’impact (voir photo ci-dessous).

Un exo pour améliorer l’endurance en voie ?

Doubler les runs 😉

Pourquoi as-tu fait les Championnats de France en licence hors club ?

Ce n’était pas ma volonté, il y a eu un souci pour prendre ma licence, c’était ma seule option pour cette année. J’aurai un club dès l’année prochaine.

Champion du monde de bloc ou premier grimpeur à enchaîner un 9c+ ?

Champion du monde de bloc.

Un regret sur ta carrière ?

Non, je suis fier de ce que j’ai accompli et de le faire autant dans la durée. Il y a eu des échecs, mais ils m’ont fait grandir, pas le temps pour les regrets.

Quelle marque de chaussons conseilles-tu ?

Comme depuis toujours : Scarpa.

Combien de fois par semaine grimpes-tu ? Comment gères-tu ta peau ?

J’essaye de grimper 5 jours sur 7 minimum, j’utilise des crèmes réparatrices quand il faut, quand c’est critique. Mais je sais que si je dois grimper tous les jours, parfois je réduis mon temps de séance pour pouvoir assurer un niveau de peau correct pour le lendemain. Sinon je strappe.

© Loic Lemahieu | Planetgrimpe

Est-ce que parfois tu manques de confiance en toi à l’approche d’un objectif ?

Quand ton objectif est loin, tu dois prendre le temps de grandir sur son chemin. Tu as le temps de progresser et de prendre cette confiance au fil du temps. Parfois, sur la route, tu doutes, et je pense que c’est normal il faut l’accepter et en parler, il n’y a pas de honte à avoir, mais il faut continuer à aller de l’avant, il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas.

Quel est ton style de grimpe favori ?

Dalle, coordo, sensations désagréables.

Comment va ta cheville ?

Tout va bien pour la cheville, je retrouve de plus en plus mes sensations, mon coude aussi est en pleine progression.

Bientôt un retour sur la chaîne YouTube Côté Bloc ?

Je ne suis pas fermé à l’idée, il nous faut du temps pour faire quelque chose de bien.

Pourrais-tu passer un mois sans grimper ?

Je l’ai fait il n’y a pas longtemps pour gérer mes blessures, mais si tout va bien ce n’est pas envisageable non !

Quelle est la plus belle voie en extérieur ?

Je vais tricher un peu en te donnant un bloc, je vais te dire « Partage » à Buthiers, à Bleau.


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Adam Ondra flashe un 8B/+ bloc en Suède : « Je ne me souviens pas avoir déjà forcé autant en si peu de temps ! »

11 Mar

Adam Ondra a réussi l’ascension flash de « Luftig kö till nålens öga », un 8B/+bloc situé dans la région suédoise de Vinslöv. Il s’agit de l’un des flashs les plus durs de sa carrière.

« Cette journée ? Je ne suis pas près de l’oublier ! », affirme Adam Ondra, le sourire aux lèvres. Il faut dire que le Tchèque a rendu son premier trip de bloc en Suède inoubliable. Plus motivé que jamais, il a réussi à flasher « Luftig kö till nålens öga » 8B/+. « J’ai vu une vidéo de ce bloc en compression il y a des années et je me suis tout de suite dit qu’un jour j’irais le grimper », explique Ondra.

Après avoir attentivement regardé des vidéos de ce passage et discuter avec des grimpeurs locaux pour apprendre toutes les méthodes, l’ascension flash s’est déroulée comme Ondra l’avait prévu : « Tout s’est parfaitement passé, je connaissais les moindres détails techniques par coeur et en quelques secondes, je me suis retrouvé sur le passage en no-foot, où j’ai dû tout donner (je ne me souviens pas avoir déjà forcé autant en si peu de temps !) », raconte-t-il.

Situé à Vinslöv, à l’extrémité sud de la Suède, « Luftig kö till nålens öga » a été établi par Erik Baecklin en 2019. Ce bloc, tout en compression et en gainage, a d’abord été coté 8B+ par son premier ascensionniste. Mais l’un des répétiteurs suivants a suggéré de revoir la cotation à 8B. « Je pense qu’on peut dire que ce bloc est un 8B difficile », tranche Adam.

Après avoir flashé « Luftig kö till nålens öga », Ondra a essayé une version plus basse du bloc, nommée « Den nattliga havsfärden » et cotée 8C. « J’ai mis des essais jusque tard dans la soirée, je ne suis vraiment pas passé loin, mais je vais devoir revenir pour le faire », a expliqué le Tchèque.

La vidéo de son ascension flash dans « Luftig kö till nålens öga » :

 

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Après une année 2023 mémorable, Ondra a commencé l’année 2024 en beauté ! Début février, il a réussi à enchaîner à vue « Rock Me Baby » 8b en Autriche, « Finement Con » 8b+ ainsi que « Le Brilliant Saoul » 8c à Buoux, en France. Il a également clipper le relais de « Inga » 8c+ près de Nice, en France. Le 14 février a été son plus grand jour de l’année jusqu’à présent, avec la deuxième ascension de « Bon Voyage » 9a en trad. Deux jours après « Bon Voyage », il a réalisé « Stéroïde Bull » 8c+ à Gréolières, en France, à son deuxième essai. Un jour plus tard, il a atteint le sommet de « Narcisse » 9a en Italie, à son deuxième essai.


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Une nouvelle ascension de « Burden of Dreams » ? C’est pour bientôt !

10 Mar

Le grimpeur italien Elias Iagnemma se rapproche à grands pas de l’enchaînement de « Burden of Dreams ». Lors de son dernier essai dans le bloc, il est tombé la main dans la prise finale !

– et il utilise une méthode tout à fait unique !


Après être resté dans l’ombre pendant de nombreuses années, le premier 9A bloc au monde, « Burden of Dreams », a été sous le feu des projecteurs au cours des derniers mois. Plusieurs des meilleurs grimpeurs du monde se sont rendus en Finlande pour s’essayer à ce passage ouvert par Nalle Hukkatival, dont Shawn Raboutou, Vadim Timonov, Will Bosi, Stefano Ghisolfi et Simon Lorenzi, pour ne citer qu’eux. Bosi a réalisé la tant attendue première répétition de la ligne en avril 2023, tandis que Lorenzi a réalisé la troisième ascension à la fin du mois de décembre.

« Burden of Dreams » est dans le viseur de l’Italien Elias Iagnemma depuis de nombreuses années. Après s’être rendu au pied du bloc plusieurs fois, puis s’être entraîné chez lui sur la réplique en résine, il est de retour en Finlande et semble plus proche que jamais de l’enchaînement ! Ce qui rend ses essais encore plus passionnants, c’est qu’il utilise une méthode bien différente de tous les autres grimpeurs : il a trouvé une nouvelle manière de passer, qui nécessite sept mouvements de main pour atteindre le sommet (ce qui est bien loin de la méthode standard, qui nécessite cinq mouvements).

Après avoir effectué le premier mouvement (un jeté main droite sur une arquée) Iagnemma met un talon gauche sur la prise de départ main gauche. Il se sert ensuite une minuscule prise inutilisée par les autres grimpeurs, qui lui permet de relancer sa main gauche sur une épaule, qui est la quatrième prise de la méthode standard. L’Italien croise ensuite son bras droit devant lui, ce qui lui permet de saisir une prise verticale orientée vers la gauche (une autre prise inutilisée par les autres grimpeurs). Cela lui permet de réarranger ses pieds de façon à pouvoir déplacer sa main droite vers une pince, qui est la troisième prise de la version standard. De là, comme tout le monde, il se jette sur la dernière prise. Mais contrairement à tout le monde, il se lance dans la prise avec sa main gauche. Lorsqu’il arrive sur la préhension, au lieu de tenter de gainer le ballant, il utilise son élan pour saisir rapidement une prise plus à droite avec sa main droite, à la manière d’une coordination comme on voit souvent en salle.

Voici la vidéo de son dernier essai, où il tombe la main dans la prise finale :

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Elias Iagnemma (@elias_iagnemma)

Peu médiatisé, Elias Iagnemma est pourtant l’un des meilleurs bloqueurs d’Italie. Il compte déjà deux 8C+ dans son carnet de croix :  « Gioia » à Varazze et la première ascension de « Ganesh » à Crognalet. Il a également enchaîné de nombreux 8C et 8B+, principalement en Suisse et en Italie.


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Un nouveau grimpeur tout proche de l’enchaînement de « Burden of Dreams » !

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Ce highball de Daniel Woods vient enfin d’être répété, neuf ans plus tard !

08 Mar

Près de dix ans après la première ascension de Daniel Woods, le highball « The Process » 8C+, vient enfin d’être répété !

Il y a quelques jours, le jeune grimpeur américain Zach Galla a réalisé la deuxième ascension de « The Process » 8C+ dans les Buttermilks, aux Etats-Unis. Gravi pour la première fois par Daniel Woods en 2015, cette ligne est située sur le célèbre bloc Grandpa Peabody, juste à droite de « Lucid Dreaming » 8C et « Devilution » 8C+.

« The Process » est une extension du bloc « Social Distortion » un 8B établi à l’origine par Matt Birch. Après avoir traversé ce passage, « The Process » se poursuit par une séquence de mouvements en 8B+ assez haute, suivie d’une sortie technique en dalle cotée 7C+, dans laquelle la chute n’est pas permise. Ce bloc est longtemps resté à l’état de projet avant la première ascension de Daniel Woods, qui en est venu à bout un soir de janvier 2015.

« Le fait d’atteindre le sommet de ce bloc m’a procuré une sensation qu’aucun autre bloc ne m’a jamais donnée, a déclaré Galla sur Instagram à propos de « The Process ». Après être sorti du dévers et m’être calmé, j’avais l’impression d’être dans une bulle ; la seule chose qui comptait était le prochain mouvement. J’étais concentré à 100 %, jamais encore je n’avais été aussi concentré ! On peut dire que Daniel Woods était vraiment un précurseur lorsqu’il a réalisé la première ascension de cette base mentale et physique il y a neuf ans. Un grand respect, merci de m’avoir montré ce qui est possible ».

© Brennan Robinson

Zach Galla, 23 ans, est en train de s’imposer comme l’un des meilleurs bloqueurs des États-Unis. Au cours des dernières années, il a réalisé des blocs de haut niveau tels que « Sleepwalker » 8C/+ et « Grand Illusion » 8C+, ainsi que six 8C et de nombreux 8B+. Ces six derniers mois, il a enchaîné un 8C+, un 8C/+ et quatre 8C.

La vidéo de la première ascension de « The Process » par Daniel Woods :

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Alex Megos rate le flash d’une voie à cause de ses genouillères : « C’est vraiment de la m**** ! »

07 Mar

Malgré son mépris pour les genouillères, Alex Megos a décidé d’en porter deux lors d’une tentative flash d’un 8c+ en Espagne, ce qui lui a coûté la croix.

En janvier, Alex Megos a passé deux semaines à Siurana, en Espagne, où il a réalisé la première répétition de « Sleeping Lion » de Chris Sharma. Suite à sa performance, il avait décoté la voie à 9b, ce que Jorge Diaz-Rullo a récemment approuvé après avoir fait la troisième ascension.

Le lendemain de son succès dans « Sleeping Lion » 9b, Megos s’est attaqué à « Ursus », un 8c+ situé à Montsant, à quelques kilomètres au sud de Siurana. Parti pour tenter de flasher la voie, Alex a utilisé deux genouillères pour la première fois de sa carrière. En effet, ce n’est un secret pour personne qu’Alex Megos grimpe de préférence sans genouillère. En décembre 2021, exaspéré face aux ascensions faites avec des genouillères, l’Allemand avait même suggéré d’utiliser une cotation spéciale pour les voies grimpées avec ce type d’équipement.

C’est la première voie que je grimpe avec deux genouillères et c’est vraiment de la m**** !

Alex Megos

Toutefois, Megos a décidé de tester l’expérience dans « Ursus », se disant que les deux genouillères allaient l’aider à flasher la voie. Au début, cela semblait être une idée plutôt prometteuse. Puis, juste après s’être reposé, alors qu’il attaquait le passage dur de la voie, il a soudainement stoppé son ascension, attrapant la dégaine avant de se pendre dans son baudrier.

Ces foutus trucs, je ne peux pas grimper avec !

Alex Megos

Il a déclaré ne plus sentir ses jambes, lacérées par les genouillères. Malgré ce petit incident, Megos a conservé les genouillères lors de sa tentative suivante et a réussi à venir à bout de la voie.

Voici la vidéo de sa tentative flash et de son essai victorieux :

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Il est le huitième grimpeur à atteindre le sommet du highball « Lucid Dreaming » !

06 Mar

David Fitzgerald a réalisé la huitième ascension de l’emblématique « Lucid Dreaming », un highball coté 8C aux États-Unis.

Les grimpeurs ayant atteint le sommet de « Lucid Dreaming » sont si rares, qu’ils se comptent sur les doigts de deux mains. C’est peut-être pour cela qu’en arrivant au sommet de ce bloc vertigineux, David Fitzgerald s’est assis et s’est pris la tête dans les bras pendant de longues minutes, tentant de réaliser ce qu’il venait d’accomplir.

« Lucid Dreaming » a été grimpé pour la première fois en 2010 par Paul Robinson, qui a d’abord suggéré la cotation de 8C+, avant de revoir à la baisse sa propre suggestion pour la ramener à 8C. Depuis, il a été réalisé par certains des grimpeurs les plus réputés au monde, notamment Daniel Woods, Jimmy Webb, Alex Megos, Toru Nakajima et, à la fin de l’année dernière, Sean Bailey. Il a fallu onze jours d’efforts à Megos pour se rétablir au sommet de ce bloc, qui avait déclaré : « Je me sens comme dans un rêve, mais ça n’en est pas un. J’ai enfin enchaîné mon bloc le plus dur et en même temps mon plus long projet ». Le Japonais Nakajima a quant à lui mis seize jours, répartis sur trois ans, pour ajouter son nom à la liste des répétiteurs de ce 8C.

© Harrison Voorhees

« Lucid Dreaming », qui a été la vedette du film « The Hardest Moves » sorti dans le cadre du Reel Rock 2010, a été décrit par son premier ascensionniste comme « un nouveau niveau dans l’ère du bloc » avec « certains des mouvements individuels les plus durs jamais réalisés ». Le crux du bloc est l’enchaînement de deux mouvements durs, que Daniel Woods a décrit comme étant le passage d’une « prise aussi aiguisée qu’une dent de requin à une mini-pince d’un quart de phalange » et que la difficulté résidait dans le fait de « viser juste, et être capable de faire un jeté jusqu’à cette prise et de contrôler le balant en étant presque à l’horizontale ».

Après ce crux, qui consiste le passage le plus physique du bloc, vient la dimension psychologique. En effet, le bloc se termine à plus de dix mètres de haut, avec un sommet en dalle délicat.

Partageant la nouvelle de l’ascension sur Instagram, Fitzgerald a déclaré : « Un énorme merci à tout le monde pour le soutien, et à Harrison Voorhees pour avoir capturé le moment si parfaitement ». Ce bloc marque le deuxième 8C de Fitzgerald, après avoir enchaîné « Fallen Angel » à Tahoe en 2022, ainsi que de multiples 8B+.


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Shauna Coxsey, de retour dans le 8B+ !

04 Mar

Au cours d’un séjour-éclair à La Pedriza en Espagne, Shauna Coxsey a dressé une liste de croix impressionnante : elle a enchaîné six blocs dans le huitième degré en quatre jours, dont un 8B+.

Shauna Coxsey est de retour aux affaires ! L’ancienne numéro 1 mondiale en bloc, devenue maman, a profité d’un séjour en Espagne pour faire parler la poudre. En quatre jours de grimpe, elle a coché six blocs dans le huitième degré : deux 8A, un 8A+, deux 8B et même un 8B+. Grâce à cette dernière performance, Shauna est devenue la quinzième femme à avoir réalisé deux 8B+, après avoir signé la première ascension féminine de « New Base Line » 8B+ il y a dix ans.

« Fotofobia Sit » 8B+, libéré par Ignacio Sanchez Gonzalez, a été enchaîné par Shauna en une seule session. Commentant son exploit, la Britannique de 31 ans a déclaré : « J’étais tellement excitée à l’idée d’essayer « Fotofobia Sit » ! De grands mouvements sur de minuscules arquées, dans un panneau déversant… je dis oui ! J’ai essayé de grimper la ligne originale car il semble qu’il y ait quelques nouvelles prises plus crochetantes à la fin qui ont été nettoyées. J’ai décidé de ne pas les prendre et de rester à gauche ».

Après quelques essais de calage pour déchiffrer les mouvements, Shauna mettra quelques essais depuis le bas du bloc. Quelques minutes après, elle se retrouvait en haut du bloc, presque surprise d’atteindre le sommet aussi rapidement ! « Pour ce qui est de la cotation, je ne sais pas vraiment. Cela fait un moment que je n’ai pas grimpé dans ce niveau, donc je ne pense pas être en mesure de faire un retour pertinent pour le moment. J’ai fait la croix assez rapidement, je suis donc tentée de dire qu’il est plus proche du 8B, mais je ne pense pas non plus que je puisse trouver un bloc qui me convienne aussi bien que celui-là ».

© Talo Martin

Cette performance clôture donc en beauté son voyage à La Pedriza, un petit spot de bloc espagnol en plein développement : « La Pedriza est totalement incroyable ! Le spot contient certaines des meilleures lignes que j’ai vues et un potentiel apparemment infini… Cet endroit est une destination à ne pas manquer ! », commente Shauna à propos de ce nouveau secteur.

Shauna Coxsey a été la première Britannique à atteindre la cotation de 8B+, en 2014 avec son ascension de « New Base Line » à Magic Woods. Mais c’est surtout en compétition qu’elle a fait briller son nom : elle a pris le départ de 30 Coupes du Monde et a remporté l’or à onze reprises, gagnant également le classement général mondial en 2016 et 2017. Elle a ensuite quitté la scène internationale après les Jeux Olympiques de Tokyo, où elle a terminé 11ème.

La vidéo de son ascension dans « Fotofobia Sit » 8B+ :

La liste de croix de Shauna Coxsey lors de son trip à La Pedriza :

  • « Fotofobia Sit » 8B+
  • « Wild Wild West » 8B
  • « Pin y Pon » 8B
  • « Katalefas » 8A+
  • « Penín’s Roof » 8A
  • « Far West » 8A
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Kai Lightner libère un nouveau 9a+ aux États-Unis !

03 Mar

L’Américain Kai Lightner est venu à bout d’un vieux projet qui attendait désespérément d’être enchaîné, au coeur de l’imposante grotte Hurricave, dans l’Utah.

Enfin le relais de cette voie a été clippé ! Équipée en 2019 dans l’une des plus belles grottes du monde, « Death of Villains » attendait désespérément qu’un grimpeur en vienne à bout. C’est maintenant chose faite, par le géant américain Kai Lightner. L’Américain a proposé la cotation de 9a+ pour cette ligne, qui partage le même départ que « Life of Villains », un 9a qu’il avait enchaîné en novembre dernier.

« Death of Villains » dévie ensuite vers la droite, « à travers une longue section de pas de bloc, composé notamment d’un mouvement de 180º qui vous emmène à la limite de votre force/résistance », décrit le premier ascensionniste. Ce dernier a avoué qu’il ne s’était jamais entraîné pour une voie avec autant d’ardeur qu’il l’a fait pour ce projet. « Je me suis beaucoup investi émotionnellement dans ce projet et, à chaque essai, je me sentais plus proche de l’enchaînement. J’ai pleuré, j’ai crié et finalement, le dernier jour de mon trip, lors de ma dernière tentative, j’ai enchaîné », a-t-il déclaré. « Death of Villains » marque ainsi le premier 9a+ de son carnet de croix.

© Gareth Lea

Kai Lightner a découvert l’escalade en 2006, lors d’un voyage à The Climbing Place, en Caroline du Nord. En 2010, il a remporté son premier championnat national de difficulté. En septembre 2014, il a remporté la médaille d’or dans sa catégorie d’âge aux Championnats du Monde jeunes, devenant ainsi le premier Américain Champion du Monde de difficulté depuis 1995. Un an plus tard, à l’âge de 15 ans, il est devenu Champion des États-Unis pour sa première année chez les seniors. Il a ensuite remporté douze titres nationaux et a été cinq fois médaillé aux Championnats du Monde jeunes. En falaise, il a enchaîné son premier 9a en avril 2015, avec « Era Vella » à Margalef. Neuf ans plus tard, le voici de nouveau sur le devant de la scène !

Outre ses performances en tant que grimpeur, Kai Lightner est connu pour son activisme au sein de la communauté afro-américaine et est le fondateur de Climbing For Change, une organisation dont la mission est de « créer des liens et d’aider les minorités mal desservies dans l’industrie de l’outdoor ». En décembre 2023, Kai s’était rendu en Jamaïque et avait contribué à l’élaboration du premier mur artificiel d’escalade du pays.


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Gabriele Moroni ajoute son nom au 9a+ le plus répété au monde

02 Mar

« La Rambla », à Siurana, continue d’attirer l’attention des meilleurs grimpeurs du monde. 21 ans après la première ascension de Ramon Julian, Gabriele Moroni vient de devenir le 34ème ascensionnistes de cette voie.

« Nous avons tous des rêves et pour moi, la voie emblématique d’Alex Huber, réalisée pour la première fois par Ramon Julian, a été l’un des plus importants », a déclaré Gabriele Moroni juste après avoir ajouté son nom à la longue liste des ascensionnistes de « La Rambla ».

Pour ce faire, l’Italien de 36 ans a dû se rendre plusieurs fois à Siurana pour travailler la voie. « Ma première tentative sérieuse dans la voie a eu lieu à Noël 2022. Je l’ai essayée avec Luca Bana et après plusieurs sessions, nous avons commencé à relier certaines sections. Peu avant la fin de ce voyage, nous avons fait quelques bons essais, en chutant tous deux dans le pas de bloc final, se souvient Gabriele. Cette saison, il parviendra à achever son projet lors de son deuxième trip en Espagne. La première fois, il n’a pas eu beaucoup de chance, car il a dû faire face à de mauvaises conditions. Son second voyage sera le bon. « Je savais que j’avais de bonnes chances d’y arriver. Mon ascension s’est faite par une journée très venteuse. Le matin même, je me sentais vraiment bien, ma seule préoccupation était le vent glacial, mais j’ai fini par tenir le coup et atteindre le relais« .

« La Rambla » a d’abord été équipée jusqu’à un premier relais par Alex Huber, qui a coté cette première partie 8c+. Puis, la voie a ensuite été prolongée à droite par Dani Andrada qui en avait fait son projet. Il a fini par abandonner et c’est finalement Ramon Julian qui en a fait la première ascension en 2003. Il a fallu attendre trois ans pour voir coup sur coup (à deux jours d’intervalle) les répétitions d’Edu Marin et Chris Sharma.

La liste des ascensions de « La Rambla » 9a+

  • Ramon Julian. 08/03/2003 (première ascension)
  • Edu Marin. 30/11/2006
  • Chris Sharma. 01/12/2006 (un jour après Edu Marin)
  • Andreas Bindhammer. 02/05/2007
  • Patxi Usobiaga. 27/11/2007 (après neuf essais)
  • Adam Ondra. 10/02/2008 (après cinq essais)
  • Enzo Oddo. 23/12/2011
  • Sachi Amma. 29/11/2012
  • Alex Megos. 29/03/2013 (lors de son deuxième run)
  • Felix Neumärker. 22/03/2013
  • Sangwon Son. 12/2013
  • Daniel Jung. 01/2014
  • Jonathan Siegrist. 05/03/2015
  • David Firnenburg. 10/02/2017
  • Matty Hong. 25/02/2017
  • Margo Hayes. 26/02/2017 (première ascension féminine)
  • Stefano Ghisolfi. 21/03/2017
  • Jacopo Larcher. 22/03/2017 (un jour après Stefano Ghisolfi)
  • Klemen Becan. 15/04/2017
  • Seb Bouin. 06/12/2017
  • Tomás Ravanal. 10/01/2018
  • Gerard Rull. 23/02/2018
  • Jon Cardwell. 04/03/2018
  • Piotr Schab. 08/02/2019
  • Dave Graham. 02/03/2019
  • Gonzalo Larrocha. 15/03/2019
  • Cédric Lachat. 1/11/2019
  • Jorge Díaz-Rullo. 10/02/2021
  • Jonatan Flor. 18/02/2021
  • Chaehyun Seo. 22/11/2022
  • Seb Berthe. 27/01/2023
  • Michaela Kiersch. 29/01/2023
  • Marco Zanone. 24/02/2023
  • Gabriele Moroni. 23/02/2024
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Le verdict de Jorge Diaz-Rullo sur la cotation de « Sleeping Lion »

01 Mar

Libérée par Chris Sharma et annoncée à 9b+, Alex Megos avait décoté « Sleeping Lion » à 9b après l’avoir enchaînée. Son troisième ascensionniste, Jorge Diaz-Rullo, vient de donner son avis sur la cotation. Verdict ?

Lorsqu’il a annoncé son ascension de « Sleeping Lion » en début de semaine, Jorge Diaz-Rullo n’avait pas évoqué le sujet de la cotation. Il lui a fallu quelques nuits de réflexion supplémentaires pour enfin se prononcer.

C’est Chris Sharma qui a été le premier à atteindre le relais de cette ligne, en mars 2023, la cotant 9b+. Cette performance survenait près de 10 ans après avoir réalisé son premier 9b+, « La Dura Dura » à Oliana, en Espagne. Située sur la célèbre falaise d’El Pati, « Sleeping Lion » est une voie caractérisée par un empilement de pas de blocs, séparés par de mauvaises positions de repos. Alex Megos a réalisé la deuxième ascension de la voie au début du mois dernier, suggérant plutôt la cotation de 9b après avoir passé seulement huit jours à la travailler : « Les deux 9b+ que j’ai fait [« Bibliographie » et « Pefecto Mundo »] m’ont pris au moins deux fois plus de temps. Pour moi, « Sleeping Lion » est un cran en dessous de ces deux voies », avait-il déclaré.

Après avoir pris le temps de se pencher sur le sujet, Jorge Diaz-Rullo, le troisième grimpeur à atteindre le sommet de « Sleeping Lion », a partagé ses pensées sur la difficulté de la voie. « Parler de cotation est sûrement l’un des moments que j’aime le moins après avoir bouclé un projet, a-t-il commencé. Mais bon, ça fait partie du jeu. »

© Marco Zanone

Jorge avoue avoir eu des doutes quant à sa capacité à enchaîner la voie un jour. Notamment à cause du premier mouvement, qui consiste à jeter sur une petite réglette. « Je me sentais complètement à ma limite, non seulement physiquement mais aussi morphologiquement. J’ai pu faire la voie après ce premier mouvement lors de mon quatrième jour, mais à ce moment-là, je travaillais encore sur ce premier mouvement que je n’arrivais pas à faire 🫤 », explique l’Espagnol de 25 ans. À force de travail, il réussira finalement à faire ce premier mouvement… Mais de manière beaucoup trop aléatoire : « Je savais qu’à chaque essai, si je réussissais ce jeté, il pourrait être concluant, mais les chances de faire ce premier mouvement étaient minimes et je ne le réussissais pas tous les jours… », confie-t-il.

La peau, la météo et la fatigue ont également affecté Jorge, qui a dû passer plus de temps dans la voie que ce qu’il aurait pu imaginer. Face à l’intensité du tracé, il ne mettait qu’un essai par jour. Au total, la voie lui demandera quinze jours d’efforts. « En plus, pendant que j’essayais la voie, Alex [Megos] a cassé une prise clé dans l’un des pas de bloc, ce qui, je pense, a changé de manière significative la difficulté de la voie« , poursuit Jorge.

© Marco Zanone

« J’ai comme l’impression de ressentir une pression liée au fait d’annoncer une cotation et je sais qu’il ne devrait pas en être ainsi, mais je me sens tout de même un peu stressé. Il serait très facile de ne pas écouter ce que les gens pensent, de suivre la dernière opinion d’Alex ou de dire que j’ai grimpé un nouveau 9b+. Mais en me basant sur tout le processus et mon expérience sur ces niveaux, si je devais choisir une cotation par rapport à mon corps et mon style d’escalade, je pense que cela pourrait être un 9b difficile. J’ai déjà grimpé six 9b et deux 9b+, et c’est tout ce à quoi je peux la comparer pour le moment. Mais je suis vraiment curieux de savoir ce que les répétiteurs suivants penseront de la difficulté, car je pense que cela dépend beaucoup du style et de la morphologie de chacun, ce qui peut parfois faire une grande différence 🤷‍♂️ », conclut Diaz-Rullo

Jorge Diaz-Rullo a démarré l’année 2024 de la plus belle des manières, en enchaînant trois voies difficiles en quatre jours au début du mois de janvier : un 9a/+, un 9a et un 8c+ au premier essai. En 2023, il a connu la meilleure année de sa carrière : il réalisait la première ascension de son tout premier 9b+, « Mejorando la Samfaina », à Margalef, en février. Puis, le mois suivant, il répétait « The Full Journey » le 9b d’Alex Megos, à Margalef également. Sept mois plus tard, il décrochait son deuxième 9b+ en répétant une autre ligne de Megos, « Bibliographie », à Céüse.


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Du 8c+ à 13 ans pour cette jeune grimpeuse chinoise !

29 Fév

À seulement 13 ans, la jeune grimpeuse chinoise Meini Li a enchaîné son premier 8c+, deux ans après être devenue la plus jeune grimpeuse à réaliser un 8b+.

Meini Li, 13 ans, vient de rentrer dans l’Histoire une nouvelle fois en enchaînant « Tornado », un 8c+ de 40 mètres situé à Yangshuo, en Chine. Il ne lui a fallu que six jours et 13 essais pour clipper le relais de cette voie, qui marque le premier 8c+ de sa carrière. Malgré son jeune âge, Li fait déjà partie des meilleures grimpeuses de son pays, comptant plusieurs dizaines de podiums aux compétitions nationales de bloc, vitesse et difficulté.

« Tornado » commence par 25 mètres en 7c, puis change radicalement de ton en se poursuivant par un premier pas de bloc intense, suivi d’un repos et d’un deuxième crux encore plus exigeant que le premier. L’Italien Michael Piccolruaz, qui avait fait la deuxième ascension en 2018, avait déclaré : « Cette voie devrait attirer davantage l’attention, car elle est superbe ! Malgré ses 40 mètres de long, elle est typée très bloc ».

En mai 2021, alors qu’elle n’avait que 10 ans, Li est devenue la plus jeune grimpeuse de l’Histoire à enchaîner un 8b+ avec « China Climb ». Elle avait travaillé la voie pendant deux mois et mis 37 essais pour faire la croix.

Depuis, ce record a été battu à deux reprises par deux de ses compatriotes. D’abord par Ziheng Qiu, en 2022, qui a enchaîné « China Climb » à l’âge de neuf ans seulement. Puis par Yunxi Chen, qui a enchaîné cette même voie avec encore un an de moins, devenant la plus jeune grimpeuse de l’Histoire à enchaîner un 8b+, à l’âge de huit ans.

  • La vidéo de Meini Li dans « China Climb » :

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« Sleeping Lion », le 9b de Chris Sharma, une nouvelle fois répété !

26 Fév

« Sleeping Lion » vient d’être dompté une nouvelle fois ! Après la première ascension de Chris Sharma (qui avait proposé la cotation de 9b+), puis la deuxième d’Alex Megos (qui avait décoté la voie à 9b), c’est maintenant au tour de Jorge Díaz-Rullo d’en venir à bout !

Jorge Díaz-Rullo vient de signer la troisième ascension de « Sleeping Lion » 9b, à Siurana en Espagne. Le Madrilène avait essayé la voie pour la première fois lors du Siurana Climbing Festival, en novembre dernier, aux côtés de l’Italien Stefano Ghisolfi. À l’époque, elle ne comptait que la première ascension de Chris Sharma. « Cela faisait longtemps que je n’avais pas grimpé à Siurana, avait déclaré Jorge après ses premiers essais dans la voie. J’avais oublié à quel point c’est beau de grimper sur cette falaise, qui nécessite une bonne technique de pied et un bon serrage de prises. C’est sans aucun doute l’un des styles dans lequel je suis le meilleur. Mes premiers essais dans « Sleeping Lion » se sont très bien passés, j’ai hâte de la suite ».

Située dans le secteur El Pati de Siurana, à quelques mètres seulement de la célèbre « La Rambla » 9a+, « Sleeping Lion » est la quintessence même de Chris Sharma : de grands mouvements aériens sur arquées, avec pour toile de fond un magnifique mur bleu et orange. L’Américain a équipé puis travaillé cette ligne pendant plus d’un an, tombant au dernier mouvement seize fois de suite, avant d’en venir à bout le 28 mars 2023. Il avait alors proposé la cotation de 9b+, ce qui en faisait sa deuxième voie de ce niveau, après « La Dura Dura ». Essayée par quelques-uns des meilleurs falaisistes au monde (comme Stefano Ghisolfi, Felipe Camargo ou encore Jorge Díaz-Rullo), c’est finalement Alex Megos qui a signé la première répétition, au début de l’année 2024. L’Allemand a préféré opter pour le 9b, après avoir passé seulement huit jours à travailler la voie : « Les deux 9b+ que j’ai fait [« Bibliographie » et « Pefecto Mundo »] m’ont pris au moins deux fois plus de temps. Pour moi, « Sleeping Lion » est un cran en dessous de ces deux voies », avait-il expliqué.

© Marco Zanone

Jorge Díaz-Rullo, qui a passé une douzaine de jours à travailler la voie avant d’en venir à bout, n’a pas encore donné son avis sur la cotation. Le Madrilène de 25 ans semble particulièrement en forme en ce début d’année 2024 ! Pendant qu’il travaillait « Sleeping Lion », il a également grimpé à Margalef, Santa Linya ou La Pedriza. À Margalef, il a surtout travaillé « Perfecto Mundo » 9b+ ; à Santa Linya, il a enchaîné des voies comme « Open Your Mind » 8c+, « Ciudad de Dios » 9a ou « Catxasa » 9a/+ ; et lors d’un court voyage à Madrid, il s’est adonné à une session de bloc où il a fait « El Elegido » 8B+/C.

Au sujet de son ascension de « Sleeping Lion », Jorge a déclaré :

J’ai enfin pu réaliser la troisième ascension de cette voie incroyable après Chris Sharma et Alex Megos ! Elle faisait partie de ma liste infinie de projets ! 😄📝

Cette voie m’a demandé plus de travail que je n’aurais pu imaginer. Il a été très difficile de trouver le moment idéal pour l’enchaîner : il fallait que je ne sois pas trop fatigué, que j’ai une bonne peau et que les conditions météo de Siurana soient avec moi 🤲🌬️.

« Sleeping Lion » m’a permis de progresser encore plus et me motive pour mes prochains projets. Elle m’a aussi fait grandir sur le plan personnel,  parce qu’en même temps que je travaillais la voie, je n’ai pas traversé la meilleure période de ma vie perso. En fin de compte, je l’ai fait ! 🥳🔝

Un énorme merci à tous mes amis qui me soutiennent et rendent ce processus toujours plus facile 🫶

Jorge Diaz-Rullo


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Le film complet de Chris Sharma dans « Sleeping Lion » est enfin disponible gratuitement !

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Trouble alimentaire en escalade : l’IFSC met en place une nouvelle politique

26 Fév

Après le séisme qui a ébranlé l’IFSC la saison dernière (les démissions successives de deux médecins de l’IFSC et les prises de paroles mouvementées de Janja Garnbret) à propos des problèmes de poids en escalade, la fédération internationale a adopté de nouvelles mesures pour l’année 2024. La responsabilité en incombe principalement aux fédérations nationales.

Critiquée pour ne pas en faire assez dans la lutte contre les troubles alimentaires, l’IFSC a décidé de mettre en place de nouvelles mesures cette année. En direct devant la presse, la fédération internationale, présidée par Marco Scolaris, a tenu à rappeler que la santé des athlètes était une priorité. Pour cela, elle a publié ses nouvelles lignes directrices en matière de santé, dans le but de mieux protéger les athlètes, notamment au sujet des troubles alimentaires. Ces nouvelles mesures prendront effet dès le 15 février 2024.

Des voix se sont élevées pour demander que l’indice de masse corporelle (IMC) soit utilisé comme critère, mais en soi, un simple test d’IMC ne donne pas une image précise de la santé d’une personne et, surtout, ne serait pas juridiquement défendable. En outre, l’IMC varie considérablement d’un pays à l’autre. Exclure des athlètes de la compétition sur la seule base de l’IMC constituerait donc une violation flagrante de leurs droits.

Piero Rebaudengo, directeur général de l’IFSC

C’est pourquoi, l’IFSC a entrepris d’élaborer une politique plus complète, liée au déficit énergétique relatif dans le sport, souvent appelé RED-S (de l’anglais Relative Energy Seficiency in Sport). Il est le résultat d’un apport calorique insuffisant et/ou d’une dépense énergétique excessive et peut avoir un impact profond et durable sur la santé des athlètes, quel que soit leur sexe.

Étant donné que le RED-S n’est pas identifiable à l’aide d’un seul test ou d’une seule méthode de dépistage, la commission médicale de l’IFSC, dirigée par le docteur Naama Constantini, qui fait également partie du groupe d’experts du CIO sur le RED-S, a conclu qu’une procédure de dépistage plus complète était nécessaire pour obtenir des informations précises sur l’état de santé d’un grimpeur.

Le principe du RED-S © Swiss Olympic

Ainsi, la nouvelle politique de l’IFSC prévoit un processus en plusieurs étapes, afin que les athlètes puissent obtenir leur licence pour participer aux compétitions internationales. Cela confère une responsabilité particulière aux fédérations nationales, qui sont à la base de ce processus.

Les fédérations nationales sont la clé du succès de la nouvelle politique, car la santé et le bien-être des athlètes relèvent de leur responsabilité au niveau national.

Marco Scolaris, président de l’IFSC

La nouvelle politique sera mise en œuvre avant le début de la saison internationale 2024, dont le coup d’envoi sera donné à Keqiao, en Chine, le 9 avril, et sera pleinement opérationnelle pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 et les Séries de Qualification Olympique, qui se dérouleront à Shanghai en mai et à Budapest en juin 2024.

Le nouveau protocole mis en place par l’IFSC

Voici en détails la nouvelle procédure mise en place par l’IFSC qui permettra d’identifier des grimpeurs à risque :

  • Dans un premier temps, les athlètes devront remplir deux questionnaires, visant à accumuler des données personnelles telles que leur taille, leur poids, leur fréquence cardiaque et leur pression artérielle. Y figurent également des questions sur leurs variations de poids, l’intensité de leurs entraînements ou encore sur les cycles menstruels pour les femmes.
  • Sur la base de ces informations, les fédérations nationales devront identifier les personnes à risque et leur faire passer des examens médicaux complémentaires et des tests de laboratoire (densité osseuse, taux de testostérone ou lipoprotéine LDL, par exemple).
  • Ces résultats seront ensuite introduits dans le calculateur RED-S du Comité International Olympique, qui établit un niveau de risque pour la santé de l’athlète : si le voyant est vert (risque nul ou très faible) ou jaune (risque léger), le grimpeur pourra participer aux compétitions. S’il est orange (risque modéré à élevé), le grimpeur est autorisé à participer aux compétitions à condition d’être évalué et traité par le personnel médical de la fédération nationale avant les compétitions et tout au long de la saison. Ce n’est qu’en cas de voyant rouge (et donc de risque très élevé pour la santé) que la licence du grimpeur est suspendue. Selon la politique, cela s’applique « jusqu’à ce que l’athlète ait démontré un rétablissement suffisant et ait été autorisé à participer par le personnel médical de sa fédération nationale ».

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L’efficacité de cette nouvelle directive dépend donc principalement de sa mise en œuvre. La question est maintenant de savoir si les fédérations nationales vont interdire leurs athlètes les plus performants si leur risque est jugé trop élevé. Ce qui est certain, c’est que les règles internationales n’ont jamais été aussi drastiques.

Le nouveau système souligne notre engagement en faveur de la santé de nos athlètes. Cette politique nous aidera non seulement à déterminer quels sont les athlètes les plus à risque, mais aussi à sensibiliser le public à cette question, à apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin et à veiller à ce que les droits de chaque athlète soient protégés.

Marco Scolaris, président de l’IFSC

Des contrôles aléatoires tout au long de la saison

La fédération internationale procédera également à des contrôles aléatoires et ciblés des paramètres que sont la taille, le poids, l’IMC, la fréquence cardiaque et la pression artérielle tout au long de la saison de compétition. L’IFSC conservera également les informations fournies par les fédérations nationales.

Si les valeurs limites critiques sont dépassées, le grimpeur sera soumis à un comité consultatif externe. Celui-ci vérifiera les cas suspects, comparera les données collectées avec les certificats de santé des fédérations nationales et prendra ensuite une décision quant à l’autorisation de prendre part ou non à la compétition. L’IFSC s’acquittera de son devoir de protection des athlètes en limitant leur participation à une compétition si le comité estime qu’ils sont en danger.

À titre d’exemple, voici les scores et les mesures qui permettent de savoir qui sera autorisé à participer aux compétitions ou si des tests supplémentaires sont nécessaires

IMC : Hommes de 18 ans et plus < 18,5 ; Hommes de 15 à 17 ans : < 18
Femmes de 18 ans et plus < 18, Femmes de 15 à 17 ans : < 17.5
Fréquence cardiaque : 18 ans et plus < 40bpm ; moins de 18 ans < 50bpm
Pression artérielle : < 90/60 mm Hg)

Voici quelques exemples d’IMC :
(L’indice de masse corporelle (IMC) est le poids d’une personne en kilogrammes divisé par le carré de sa taille en mètres).
61 kg / (180 cm * 180 cm) = 18,8
54 kg / (170 cm * 170 cm) = 18,7
46 kg / (160 cm * 160 cm) = 18,0
40 kg / (150 cm * 150 cm) = 17,8


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Janja Garnbret s’exprime vivement sur les problèmes de poids en escalade


Les dés sont lancés !

Alors, cette nouvelle mesure va-t-elle réellement permettre de réduire les troubles alimentaires présents dans notre sport ? Nous le découvrirons au cours de la saison, si des grimpeurs seront exclus des compétitions pour leur propre protection. Les fédérations nationales sont-elles vraiment disposées à interdire leurs athlètes les plus performants si nécessaire ?

La santé, le bien-être et la sécurité des athlètes ont toujours été et resteront une priorité pour la Commission des Athlètes. La politique annoncée aujourd’hui marque le début d’une démarche visant à rendre notre sport plus sûr en abordant un sujet complexe et sensible.

Je continuerai à travailler avec mes collègues membres de la Commission pour m’assurer que la voix des athlètes est entendue et qu’ils sont soutenus lors de la mise en œuvre de ces nouvelles politiques. Je tiens à remercier la commission médicale et le département des sports pour le travail acharné et le dévouement dont ils ont fait preuve dans l’élaboration de cette politique. Nous pensons qu’il s’agit d’une étape positive pour la protection des athlètes.

Shauna Coxsey, présidente de la Commission des Athlètes au sein de l’IFSC


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Arthur Le Bris est-il le premier Français à flasher un 8B+ bloc ?

25 Fév

Arthur Le Bris a réussi à flasher « The Dagger » à Cresciano, en Suisse. Initialement coté 8B+, cette performance ferait d’Arthur le plus jeune Français à flasher un bloc de ce niveau. Pourtant, le Parisien ne s’attribue pas ce César. Nous sommes donc allés à sa rencontre pour en savoir plus.

C’est la mine triste qu’Arthur a quitté Valence le week-end dernier… Lui qui visait la gagne au Championnat de France a dû se contenter de la 23ème place, ne passant même pas le cap des qualifications. Pourtant, le jeune homme de 21 ans fait partie des espoirs de l’équipe de France. L’année dernière, il s’était imposé sur la Coupe d’Europe senior de Liébana en Espagne, ce qui lui avait permis de prendre part à ses premières Coupes du Monde. Mais cette saison, malgré ses objectifs ambitieux, Arthur est passé à côté du Championnat de France.

Ce qui ne l’a pas empêché de se rendre à Cresciano, en Suisse, pour passer sa frustration sur le rocher. Preuve de sa bonne forme du moment, Arthur a flashé « The Dagger » 8B+. Grimpé pour la première fois par Toni Lamprecht en 2003, ce bloc est l’un des plus populaires au monde, répété au fil des années par les meilleurs grimpeurs de la planète, tels que Dave Graham, Nils Favre, Daniel Woods ou encore Vadim Timonov. En décembre 2022, William Bosi parvenait également à flasher ce bloc.

« Tellement fier de rejoindre le cercle très fermé des meilleurs flasheurs mondiaux et de marquer l’Histoire en devenant le premier Français à réaliser une telle performance », a d’abord plaisanté Arthur Le Bris sur son compte Instagram. Une plaisanterie ? Qu’à moitié. Car si la cotation de « The Dagger » n’avait pas évolué, alors Arthur aurait bel et bien été le premier Français à flasher un 8B+, rejoignant le cercle très fermé des grimpeurs à l’avoir fait (Daniel Woods en 2011, suivi d’Adam Ondra, Jimmy Webb, Ned Feehally, Jakob Schubert, Tomoa Narasaki, Florian Wientjes et Will Bosi).

Mais pour Arthur, « The Dagger » ne peut pas valoir 8B+. Pour la simple et bonne raison que depuis la première ascension de Toni Lamprecht, de nouvelles méthodes ont été découvertes, rendant le passage plus facile. « J’ai la sensation que “The Dagger” vaut entre 8A+ et 8B », commente notre Français. Quoi qu’il en soit, cela reste une très belle performance de la part d’Arthur.

Afin d’en savoir un peu plus, nous nous sommes entretenus avec l’intéressé, juste après qu’il ait fait la croix. Voici notre entretien :

Le Championnat de France ne s’est pas très bien passé pour toi. Comment expliques-tu cette contre-performance, alors que tu avais l’air plutôt en forme ?

Effectivement, le Championnats de France était le deuxième objectif de l’année pour moi, après le sélectif où j’ai terminé sixième. Je me sentais en super forme avant de venir à Valence et je savais après le sélectif que je pouvais jouer la gagne… C’est peut-être ce qui m’a desservi. J’ai sûrement voulu sauter les étapes en pensant que les qualifications seraient une formalité. Pendant les qualifications, je réalise un début de tour moyen et j’ai commencé à paniquer dans les deux derniers blocs, sans réussir à me ressaisir. Le niveau en France est tellement dense que je ne peux pas me permettre de faire ce genre d’erreur à ce niveau-là, je l’ai bien vu ce week-end. Chaque année, je fais des erreurs et c’est inévitable. J’essaye simplement d’en tirer des leçons et de ne pas les reproduire.

© Loic Lemahieu | Planetgrimpe

Est-ce pour cela que tu as décidé de partir grimper dehors en Suisse ?

Mon trip en Suisse était déjà prévu avant cette contre-performance au Championnat de France. J’adore grimper dehors, mais avec les compétitions, c’est difficile de trouver des créneaux pour y aller. Alors après ce mauvais résultat en compétition, j’avais juste envie de me faire plaisir dehors.

Avais-tu pour objectif de flasher « The Dagger », ou bien est-ce arrivé par hasard ?

J’avais deux objectifs au cours de ce trip : flasher « The Dagger » et faire « Dreamtime ». Je savais que « The Dagger » était un bloc très à méthode, où il est assez facile de se perdre, surtout au premier run. J’ai pris le temps d’analyser le bloc et je me suis décidé sur une méthode qui me paraissait la plus adaptée à mon gabarit. Je suis venu avec des potes qui travaillaient le
bloc et qui m’ont donné leurs méthodes et leurs sensations dans les mouvements, ce qui m’a beaucoup aidé dans le processus de flasher.

Raconte-nous ton run d’enchaînement ?

Depuis deux heures, je travaillais « Dreamtime » sans grosse progression, alors je me suis dit que c’était le moment de mettre mon run flash dans « The Dagger ». Après avoir bien visualisé le bloc, j’ai décidé de mettre mon run.

Le crux est situé au début, sur les 4-5 premiers mouvements avec une section de gainage de pieds, que je passe rapidement sans trop de difficulté. Puis, il y a un passage no-foot pour envoyer les contre-pointes au-dessus de la tête, avant de finir dans une presse très à calage. La partie en presse est moins intense mais une seule petite erreur et c’est la chute. Quelques secondes plus tard je me retrouve prêt à rétablir dans la dalle finale de « The Dagger ». Je savais que j’en étais capable, mais c’est autre chose de le faire ! Je suis très heureux d’avoir réussi à flasher cette ligne.

Mentalement, est-ce difficile de flasher un bloc à ce niveau ?

Depuis quelque temps, je cherche à flasher un bloc de ce niveau, mais je n’avais encore jamais réussi. Je trouve le processus de flasher un bloc super intéressant ; être capable de réaliser un bloc de ton niveau max sans jamais avoir grimpé dedans. Mentalement, il faut arriver à grimper dans le bon tempo sans se crisper et ne pas se perdre dans les enchaînements de mouvements. C’est un exercice très particulier, qui demande une grande concentration.

Pour toi, quelle est la cotation du bloc ?

Le bloc a été ouvert à 8B+ à l’origine, mais depuis, de nouvelles méthodes ont permis d’optimiser le passage et de le rendre plus facile. C’est assez dur de donner un avis objectif sur un bloc en mettant un seul essai, mais si je devais donner mon avis, je pense que « The Dagger » serait entre 8A+ et 8B. On pourrait le comparer à « Riverbed », un 8A+/B de Magic Wood que j’ai réalisé il y a deux ans. Les mouvements et le type d’effort sont similaires.

Tu deviens le premier français et l’un des rares grimpeurs au monde à avoir flashé un 8B+, ça représente quoi pour toi ?

Pour moi « The Dagger » n’est clairement pas 8B+, donc je ne suis pas le premier français à flasher 8B+, et actuellement je ne pense pas encore être assez fort pour flasher 8B+, mais j’espère l’être un jour !

La vidéo d’Arthur Le Bris lors de son flash de « The Dagger » :

 

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De retour en falaise, Pierre Le Cerf enchaîne un nouveau 9a !

24 Fév

Deux ans après sa dernière croix, Pierre Le Cerf est de retour dans le neuvième degré !

« Allez làààààà », hurle Pierre Le Cerf au sommet de « Comité d’accueil ». Sa voix résonne dans toute la vallée de Séranon, petit village des préalpes grassoises. « Ça m’a fait du bien, c’est sorti du cœur ! », nous confie Pierre après être redescendu de la voie.

Le jeune Niçois affiche un large sourire sur le visage ; clipper le relais de ce 9a représente beaucoup pour lui. D’une part, parce qu’il prend cela comme une revanche sur le Championnat de France de bloc, où il terminait 29ème, victime d’une violente grippe le week-end dernier. D’autre part parce que cela faisait deux ans qu’il n’avait pas réalisé de voie dans le neuvième degré. Deux ans jour pour jour après son enchaînement d’ « Eagle-4 » 9a+, Pierre Le Cerf venait de renouer avec le neuvième degré.

« Juste après « Eagle-4″, j’ai eu la malchance de me faire une rupture complète des ligaments croisés. Impossible de toucher du caillou ! Six mois plus tard, je me suis fait une grosse blessure au coude… Et ce coude traîne depuis un an. Malheureusement, il ne va pas mieux, la douleur est toujours présente. Alors, oser faire du caillou, oser toucher une voie dans le 9, c’était délicat, j’avais peur ! Mais on va dire que j’arrive à le « dompter » de mieux en mieux ce p’tit coude hehe… Et finalement, la falaise est l’option la plus adaptée à lui : le rocher ne bougera pas, et si ça prend deux jours de plus, il n’y a pas de souci, contrairement à la compétition qui n’attend pas… », explique le Niçois. « Mais cette attente était dure et trop longue, la falaise me manquait ».

Pierre Le Cerf dans « Comité d’accueil » 9a © Sam Bié

C’est donc dans « Comité d’accueil » que Le Cerf a signé son retour. Équipé par Christophe Louis et Elie Morieux, puis libéré par Enzo Oddo, ce 9a commence par une section que Pierre décrit comme « plutôt facile », mais « très chiante à déchiffrer. Il faut retenir l’ordre des pieds, des mains et pleins de p’tits détails qui peuvent faire la différence ». Après cette première partie de quinze mètres arrive le crux : cinq mouvements qui font toute la cotation de la voie, composés de prises atypiques et variées, allant des épaules, aux bidoigts, en passant par des arquées et des inversées. « Ce passage est incroyable et vraiment magnifique », raconte Pierre au sujet du crux. Une fois ces mouvements maîtrisés, il faut en finir avec une traversée physique, sur des inversées et de mauvais pieds. « Il ne faut pas être lent, ni trop se précipiter dans cette partie. Tout doit être calé au millimètre car c’est loin d’être fini ! Il faut être concentré jusqu’à la fin, être précis sur sa pose de pieds et de mains pour enfin clipper le relais. C’est une voie dans du vertical, vraiment très belle ! ».

Pierre Le Cerf a fait son entrée dans le neuvième degré en juillet 2019, enchaînant « Kick Ass », dans les Gorges du Loup. Deux mois plus tard, il confirmait son niveau dans la cotation, réalisant « Trip Tik Tonik » 9a, sur la même falaise. En septembre 2020, il cochait son premier 9a+ avec « Punt’X » avant de devenir le troisième répétiteur de « Eagle-4 » une voie initialement cotée 9b qu’il décotait à 9a+.

« Clipper le relais de « Comité d’accueil » représente beaucoup pour moi. Je reprends confiance. C’est le top départ d’un nouveau voyage qui, j’en suis certain, sera beau… C’est parti ! », conclut Pierre.


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Le jeune Toulousain Mattéo Marobin se paye « Super Crackinette » 9a+ !

23 Fév

Mattéo Marobin, 19 ans, vient de clipper le relais de « Super Crackinette », le 9a+ iconique de Saint-Léger. Encore sous l’émotion de sa performance, il nous raconte son ascension.

Décidément, les jeunes grimpeurs Toulousains sont en grande forme ! Après que Kito Martini ait réalisé l’exploit de décrocher la couronne de Champion de France de bloc senior, c’est au tour de son collègue Mattéo Marobin de s’illustrer ! C’est sur la falaise de Saint-Léger que celui-ci a signé une belle performance, en venant à bout de « Super Crackinette ».

Cette voie, grimpée pour la première fois en 2016 par Alex Megos, était devenue historique deux ans plus tard, quand Adam Ondra l’avait flashée, faisait d’elle le premier 9a+ flashé au monde. En 2020, « Super Crackinette » refaisait la une des médias grâce à Julia Chanourdie, qui faisait d’elle la première voie de ce niveau à être réalisée par une grimpeuse française.

Après avoir été répété par des grimpeurs comme Cédric Lachat, Seb Berthe, Thomas Ballet, Nolwenn Berthier ou encore Nicolas Pelorson, c’est maintenant au tour de Mattéo d’en venir à bout. Après avoir enchaîné « Flesh For Fantasy », son premier 9a, en novembre 2022, puis signé la première ascension de « Remise de Pène » 9a en avril dernier, « Super Crackinette » marque le premier 9a+ de son carnet de croix.

Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir un peu plus sur lui et sur sa récente performance.

Mattéo, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Je m’appelle Mattéo Marobin, je suis né en 2004 et originaire de la vallée d’Aure, dans les Hautes Pyrénées. J’ai intégré le pôle espoir Occitanie de Toulouse quand j’avais 13 ans. J’y suis toujours aujourd’hui et je suis étudiant en Bachelor Gestion des Entreprises et Administrations.

Quel est ton palmarès en compétition et tes plus belles croix en falaise ?

L’année dernière, en U20, j’ai remporté les Coupes de France de bloc de Chambéry et de difficulté d’Arnas, ainsi que les deux sélectifs équipe de France de bloc et de difficulté. Cela m’a permis de décrocher mon ticket pour les circuits de Coupes d’Europe jeunes où j’ai réalisé deux top 5 et une 6ème place.

Côté falaise, j’ai récemment fait « Flesh For Fantasy » 9a, la première ascension de « Remise de Pène » 9a et « Dessèchement Planétaire » un 8c libéré par Chris Sharma.

Tu viens d’enchaîner « Super Crackinette », raconte-nous comment s’est déroulé ton enchaînement ?

Le jour de l’enchaînement, j’étais plutôt excité car la veille, j’étais tombé trois fois à la fin du premier crux (pour aller dans le mono-doigt). Au premier essai de la journée, je passe le premier crux et tombe à la fin du deuxième. Malgré la chaleur de l’après-midi, je décide de mettre un deuxième essai en fin de journée. Je passe de nouveau le crux du mono-doigt, mais avec des sensations mitigées et de maigres espoirs de réussites… Néanmoins, je suis resté lucide dans ma grimpe, et j’ai tout donné pour tenir les dernières prises, jusqu’au mouvement dynamique qui marque la fin de la section dure. J’atteignais quelques mètres plus loin le relais de « Super Crackinette ».

J’ai eu la chance de partager ce moment avec plusieurs amis, et même Vincent Etchar, un entraîneur du pôle espoir Occitanie, avec qui j’ai passé un paquet d’heures à m’entraîner depuis septembre. Et on a pu fêter ça entre collègues !

Quel a été ton processus de travail depuis tes premiers essais dans cette voie ?

J’avais passé deux trips de cinq séances lors des vacances de Noël pour découvrir les mouvements et essayer les sections. Ça me paraissait envisageable et à la fin, j’étais capable d’enchaîner la voie avec une pause seulement. Je suis revenu lors des vacances de février sur une plus longue période (deux semaines) avec l’ambition de faire la croix. J’ai pris deux séances pour bien recaler les sections, puis j’ai commencé à mettre des runs. Pendant trois séances, je tombais presque à chaque fois pour aller dans le mono-doigt, puis j’enchaînais la fin assez facilement. Mais je me sentais quand même loin de réussir ce mouvement en partant du bas… Après un jour de repos, j’ai trouvé le calage parfait pour réaliser ce mouvement du mono-doigt, j’étais vraiment proche de le faire, puis, quatre essais plus tard, je me suis retrouvé au sommet de la voie.

Pourquoi avoir choisi cette voie comme projet ?

« Super Crackinette » est une voie de référence en France. Je l’ai toujours trouvée impressionnante visuellement, et elle me paraissait vraiment pure et intense. De plus, ce gros blocage bras droit pour aller dans le mono-doigt me faisait rêver. Depuis septembre, j’ai beaucoup travaillé ma force doigt et ce début d’année était le bon moment pour évaluer les progrès au travers d’un projet en falaise. La voie demande un niveau d’exigence élevé, c’était idéal pour rechercher de la performance avant le début de la saison des compétitions de difficulté.

Il y a beaucoup de monde en ce moment à Saint-Leger, est-ce que cela joue dans la performance ?

Effectivement, il y a beaucoup de monde à Saint-Léger en ce moment ! Le fait d’être en compagnie de mes partenaires d’entraînement m’a mis en confiance et m’a motivé pour produire la meilleure version de moi-même. Ça m’a clairement permis de sortir la voie.

As-tu rencontré des difficultés particulières ?

La voie m’a demandé beaucoup de patience… La face est orientée plein sud, il fait souvent très chaud et il faut être patient pour mettre ses essais au bon moment. Aussi, les réglettes sont abrasives, ça demande une bonne gestion de la peau. Je devais me limiter à deux ou trois essais par jour pour ne pas que mes doigts percent, alors que j’étais tenté d’en mettre plus. J’ai aussi cassé une prise importante dans le bas de la voie lors d’un essai. Heureusement, il y a sa petite sœur cinq centimètres à côté, et pour moi ça ne change rien à la difficulté de la voie.

Quels sont tes objectifs et projets cette année ?

Cette année, c’est ma première année en catégorie senior et j’ai fait le choix de me concentrer sur la difficulté avec pour objectif principal d’intégrer l’équipe de France senior de difficulté. Je retournerai sûrement en falaise lorsque de nouveaux projets mûriront dans ma tête, car il y a plein de voies qui me donnent envie. Il faudra juste trouver le temps d’y aller.

Un dernier mot à ajouter ?

Je souhaite remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce projet, mes parents qui m’accompagnent dans tout ce que j’entreprends, ma structure scolaire qui rend possible la réalisation de mes projets sportifs en parallèle de mes études, mes entraîneurs Antoine Gaston, Paul Marty et Vincent Etchar, mes potes…

Je souhaite également bon courage à tous ceux qui essayent ou essayeront cette voie (et notamment à mon ami pyrénéen Thibault Lair, qui fera de cette voie, je l’espère, une formalité).

  • Pour finir, voici en images le run de Mattéo Marobin dans « Super Crackinette » 9a+ :

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