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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Nouveau record sur El Cap ! À 15 ans seulement, Connor Herson enchaîne le Nose en libre !

21 Nov

Cet enfant est un jeune prodige de l’escalade. Un jour seulement après que Keita Kurakami ait signé la cinquième ascension en libre du Nose, Connor Herson faisait de même… âgé de 15 ans seulement ! Il devient ainsi le plus jeune grimpeur à accomplir cet exploit, et de loin !

Alors que la plupart des enfants de son âge s’amusaient sur leur console, jouaient au foot avec leurs amis ou faisaient leurs devoirs, Connor Herson, 15 ans, marquait l’Histoire de l’escalade en enchaînant l’une des voies les plus mythiques du monde.

Accompagné de son père Jim Herson, pendant trois jours, il réalisait les 31 longueurs du Nose, devenant ainsi le plus jeune grimpeur à enchaîner en libre ces 900 mètres d’escalade. Jusqu’à maintenant, le record était détenu par Beth Rodden, qui avait grimpé le Nose âgée de 25 ans.

Parti le samedi, Connor atteignait le sommet d’El Cap lundi. Impressionnant dans sa grimpe, il enchaînait les 26 premières longueurs sans tomber une seule fois, jusqu’à arriver à l’une des sections les plus dures de cette grande voie : Changing Corners, la longueur 27 cotée 8b. La nuit tombait alors dimanche soir, et Connor n’avait droit qu’à un seul essai avant qu’il ne fasse trop sombre. Malheureusement, il zippa du pied dans le mouvement le plus dur. Le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil en portaledge, il enchaînait sans difficulté cette longueur, poursuivant son ascension jusqu’au sommet.

Il faut dire que Connor a grandi dans la vallée du Yosemite, grimpant des voies sur le Half Dome dès son plus jeune âge. En 2016, alors âgé de 13 ans, il avait déjà grimpé le Nose, en un jour, en artif cette fois-ci. Il faut dire que son père Jim n’est pas méconnu de la planète grimpe. En 2003, il avait réalisé la huitième ascension en libre du célèbre Salathé Wall… trois jours seulement après que son fils soit né !

Enchaîner les 31 longueurs du Nose en tête était l’un des projets de Connor, qui trottait dans sa tête depuis de nombreuses années. Il se prépare en falaise depuis bien longtemps, comptant de multiples voies sportives dans le huitième degré à son actif. L’année dernière, il s’était fixé comme objectif le « 14 Challenge » : enchaîner 14 voies cotées 5.14 dans l’échelle de cotation américaine (entre le 8b+ et le 9a) l’année de ses 14 ans. Un pari réussi avec brio.

La semaine dernière, Connor et son père avaient déjà tenté l’ascension du Nose en libre. Le jeune homme avait failli accomplir l’exploit lors de son tout premier essai, chutant juste dans la dernière section difficile de Changing Corners. C’était la première fois qu’il essayait cette longueur en tête.

Le Nose fait décidément parler de lui en ce moment ! Hier nous vous relations la performance du japonais Keita Kurakami, qui enchaînait cette grande voie complètement seul, en solo encordé. Actuellement, c’est Nina Caprez qui se bat dans le Nose, supportée par Lynn Hill, afin de célébrer les 25 ans de son premier enchaînement en libre.

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Exploit sur El Cap ! Un japonais signe la première ascension historique du Nose en solo auto-assuré !

20 Nov

Keita Kurakami a réalisé la nuit dernière la toute première ascension en solo encordé (et la cinquième en libre) du Nose, sur El Cap. Un exploit historique qu’aucun autre grimpeur n’avait encore tenté. Pour cause, en d’autres termes, cela signifie enchaîner les 31 longueurs en tête, redescendre en rappel à chaque longueur pour récupérer le matériel, puis remonter au jumar jusqu’au pied de la longueur suivante. Un travail monstrueux, que Keita a réalisé seul.

Ces japonais sont décidément partout ! Si on les savait déjà redoutables en compétition, en bloc ou en falaise, voilà maintenant qu’ils s’attaquent aux Big Walls.

En atteignant le sommet d’El Cap dimanche 19 novembre à 22h10, Keita Kurakami est devenu le cinquième grimpeur de l’Histoire à grimper le Nose en libre. Sauf que lui est le premier à l’avoir fait seul, sans aucun compagnon de cordée, enchaînant les 900 mètres d’escalade en solo auto-assuré. Une grande première dans l’Histoire du Yosemite.

Keita Kurakami s’était déjà essayé à cet exploit l’an dernier. Le japonais avait déclaré avoir enchaîné en libre le Nose, avant de revenir sur ces propos, en précisant qu’il ne l’avait pas fait dans le pur style comme les quatre autres grimpeurs précédents. En effet, en pleine ascension, lui avait regagné le sommet pour bivouaquer, avant de redescendre le lendemain poursuivre son sa montée.

Mais cette année, c’est d’une seule traite depuis le sol que Keita a enchaîné le Nose, devenant la cinquième personne à le faire, après Lynn Hill, Tommy Caldwell, Beth Rodden et Jorg Verhoeven. Mais jusque-là, tous l’avaient fait avec un partenaire de grimpe, c’est-à-dire quelqu’un qui les assurait pendant ces longues heures d’ascension.

Cette fois, Keita Murakami n’a pas quitté la paroi comme il l’avait fait l’an dernier

Mais ce que vient de réaliser Keita Kurakami est encore plus grand. Enchaîner le Nose en solo encordé signifie parcourir les 31 longueurs trois fois. D’abord enchaîner chaque longueur seul, en tête, en utilisant des techniques de corde complexes. Puis, arrivé au sommet de chaque longueur, il faut poser un rappel et redescendre jusqu’en bas pour récupérer ses dégaines. Une fois en bas, il faut alors remonter au jumar jusqu’au relais, en se hissant sur la corde. Cela prend beaucoup de temps et demande une énergie incroyable, tant physique que mentale.

Cet accomplissement aura demandé trois ans de travail au japonais. Il commença à travailler la voie en 2016, repérant notamment les longueurs les plus difficiles comme “The Great Roof” 8b ou encore “Changing Corners” 8b+. Un an plus tard, il était de retour dans la vallée du Yosemite et libérait toutes les longueurs en trois jours, sans toutefois être resté sur le mur toutes les nuits :

« Parce que je ne suis pas resté tout le temps sur le mur et que j’ai regagné le sommet pour me reposer plus confortablement, on ne peut pas dire que j’ai enchaîné en libre le Nose, puisque mon ascension n’a pas été vraiment progressive depuis le bas. C’est plus facile que les autres ascensions en libre qu’il y a eu jusque-là et ça ne peut donc pas être répertorié comme telle. »

Mais cette année, c’est bien d’une traite, depuis le bas, et sans quitter la paroi que Keita Kurakami a enchaîné les 900 mètres et les 31 longueurs du Nose, venant ainsi compléter un nouvel exploit sur El Cap.

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Sachi Amma libère l’une des voies les plus dures du Japon !

19 Nov

Jeudi dernier, Sachi Amma venait à bout de son projet du moment. « C’est l’ascension la plus mémorable de ma vie » déclarait-il alors sur les réseaux sociaux.

Fort de toute son expérience de falaisiste, il a don enchaîné  “Rise”,  9a+ au Mont Futago. L’histoire a commencé il y a plus de six mois, lorsqu’en Avril il équipe une ligne qui lui paraît futuriste. 30 mètres de grimpe sur une paroi quasiment verticale où les prises frôlent le minuscule et où chaque mouvement doit être contrôlé à la perfection. Mais cette voie extrême était encore bien trop dure pour Sachi, qui a alors eu l’idée de créer une connexion plus facile pour commencer.

C’est là qu’est née “Rise”. Elle emprunte les 15 premiers mètres de son projet, qui cote déjà 8b+ selon lui, puis bifurque sur “Akirameruna”, une voie déjà existante, après un pas de bloc de quatre mouvements, étant à lui seul l’équivalent d’un bloc en 8A+.


Plus d’une dizaine de fois, je suis tombé dans le crux. À force, je commençais à être épuisé, même effrayé par le fait d’essayer la voie sans jamais la réussir.


Cela fait plus d’un mois que le japonais travaille cette voie depuis le bas, tombant sans cesse au crux, où il faut tenir deux micros prises pour aller chercher une inversée très loin. Mais jeudi 15 novembre, après 25 jours de travail dans la voie, Sachi Amma parvient à tenir cette inversée, profitant de la collante automnale. Plus rien ne pouvait alors l’arrêter jusqu’au sommet…

Grand compétiteur, Sachi Amma avait quitté le circuit international en 2014, après avoir remporté le classement général des Coupes du Monde de difficulté. L’année suivante, il se fixait comme objectif d’enchaîner au moins dix voies dans le neuvième degré, objectif qu’il atteignait sans grande difficulté.

Au total, il compte maintenant onze 9a+ à son carnet de croix ainsi que deux 9b. Il offrait d’ailleurs au Japon son premier 9b l’hiver dernier, avec “Soul Mate”, qu’il enchaînait après des mois de travail.

Maintenant que Sachi a enchaîné “Rise”, qui n’est autre que le deuxième 9a+ du Japon, il compte réaliser son projet initial, bien plus dur, qui pourrait alors devenir le premier 9b+ japonais. En attendant, une vidéo complète de son ascension devrait voir le jour rapidement… Alors restez connectés !

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Coupe de France de bloc d’Epinal : Flavy Cohaut et Alban Levier s’imposent !

19 Nov

Ce week-end se déroulait la deuxième Coupe de France seniors de bloc de la saison, la première sur le sol métropolitain. En effet, après l’étape de St-Leu à La Réunion il y a trois semaines, les compétiteurs français avaient rendez-vous à Epinal, dans les Vosges.

Au programme, un tour de qualification avec 12 blocs, suivi de finales où les six meilleurs hommes et femmes se disputaient la victoire dans trois blocs.

Chez les femmes, c’est la jeune Flavy Cohaut qui truste la première marche du podium. Après avoir terminé 3ème des qualifications (ayant été l’une des trois seules avec Camille Faille et Charlotte André à enchaîner tous les blocs), Flavy fait la différence en finale, étant la seule à toper deux blocs, qui plus est à vue !

Derrière, Camille Faille termine 2ème, juste devant Charlotte André 3ème. Chacune enchaînera 1 bloc à vue en finale, elles seront alors départagées suite aux résultats des qualifications, que Camille remportait pour seulement un essai.

Chez les hommes, nette domination d’Alban Levier ce week-end. Après un tour de qualification plutôt facile où il enchaîne les 12 blocs à vue (ils seront d’ailleurs 18 grimpeurs à toper tous les blocs de qualification), Alban met tout le monde d’accord en finale étant lui aussi le seul à valider 2 blocs.

Derrière lui, c’est le grimpeur de la Team B’O Yann Denouel qui repart avec l’argent. Avec 1 top au compteur et 3 zones validées, il devance de peu Sam Avezou, qui s’empare de la médaille de bronze, juste devant son grand frère Léo.

Les résultats complets seniors :

Les résultats vétérans :

Prochaine étape le premier week-end de décembre, où les grimpeurs ont rendez-vous à Toulouse pour disputer la troisième manche nationale de la saison.

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Sauvez le site de bloc de Zillergrund Wald en Autriche !

18 Nov

Alors que les gilets jaunes se rassemblent partout en France pour protester contre le gouvernement, les grimpeurs se mobilisent également à l’échelle mondiale afin d’empêcher la destruction d’un site de bloc en Autriche.

Les arbres y sont bien verts, le sol est parsemé de mousse fraîche et de gros blocs de granite sont éparpillés aux quatre coins de la forêt. Zillergrund Wald, située dans la vallée du Zillertal, est sans doute le site de bloc le plus renommé d’Autriche. Mais la forêt est menacé de destruction.

En effet, Hollaus Bau, une entreprise d’exploitation de carrières, souhaite agrandir sa zone d’extraction. L’intégralité de la forêt et des blocs serait détruite. Mais le plus choquant, c’est que les blocs et les terres forestières de Zillergrund Wald ne sont même pas la cible de cette entreprise de carrière. Les rochers qu’ils veulent extraire se trouvent bien plus loin, sauf que Zillergrund Wald est sur le chemin. Hollaus Bau veut donc construire une grosse infrastructure routière à travers la forêt, de manière à ce que les camions puissent circuler.

Une alternative existe bien sûr, qui consisterait à contourner la forêt, mais cette solution entraînerait des dépenses supplémentaires pour la société.

Il est donc possible de sauver le spot de blocs de Zillergrund Wald. Pour cela, une pétition a été lancée il y a quelques jours, afin d’aider à faire pression sur le gouvernement local. À l’heure où j’écris ces lignes, 18 725 personnes ont déjà signé, pour un objectif de 20 000. Parmi eux, de nombreux grimpeurs de haut niveau se sont mobilisés et ont aussi signé la pétition, comme Nalle Hukkataival, Alex Puccio, ou encore Jakob Schubert, qui a l’habitude de grimper dans cette forêt. D’ailleurs, Jakob Schubert, Anna Stöhr et Kilian Fischhuber, font également pression pour empêcher la destruction du site.

Signez la pétition !

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Quelqu’un est enfin allé essayer “Burden of Dream”, le premier 9A bloc au monde !

18 Nov

Il a voyagé jusqu’au fin fond de la Finlande spécialement pour se rendre au pied de “Burden of Dream”, le bloc le plus dur de la planète. Le jeune grimpeur japonais Ryohei Kameyama est bien décidé à signer la première répétition de ce bloc extrême !

Le 23 octobre 2016, Nalle Hukkataival venait à bout du projet de sa vie. Le « Lappnor Project » se concrétisait enfin, après plus de 4000 essais et devenait “Burden of Dream”, le premier 9A bloc de l’Histoire. Un bloc de granite, très court et intense, de seulement six mouvements, dans un panneau à 45°.


Si j’avais su que ce serait si dur, je crois que je n’aurai même pas essayé…

Nalle Hukkataival


Située à une centaine de kilomètres d’Helsinki, en Finlande, difficile pour les grimpeurs d’aller essayer cette ligne extrême. D’autant plus que les conditions sont souvent humides…

Pourtant, nous rêvons tous de voir un grimpeur de haut-niveau se frotter à ce 9A et ainsi confirmer la cotation. Ryohei Kameyama l’a fait. Ce jeune grimpeur japonais, que vous ne connaissez sans doute pas, s’est rendu en Finlande, au pied de “Burden of Dream”. Verdict ? Il bouge, il bouge même très très bien dans ce bloc !

Nous ne savons pas si Ryohei Kameyama a réussi les premiers mouvements, qui d’après Nalle, sont clairement les plus durs. Mais le jeune japonais a publié une vidéo sur son compte Instagram où on le voit travailler, puis enchaîner la fin du bloc, à partir du troisième mouvement !

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par RyoheiKameyama (@ryohei_kame) le

Alors… La première répétition de “Burden of Dream” va-t-elle avoir lieu prochainement ? Ryohei Kameyama va-t-il confirmer la cotation ? Nous le saurons bientôt.

Notons que “Burden of Dream” a déjà été essayé par des grimpeurs du plus haut-niveau mondial, comme Daniel Woods, Dave Graham ou encore Jimmy Webb. Mais c’était avant que Nalle Hukkataival enchaîne le bloc. En mars 2016, c’est d’ailleurs Jimmy Webb qui avait suggéré à Nalle une nouvelle méthode concernant l’usage d’une prise négligée jusque-là.

Mais qui donc est Ryohei Kameyama ?

Ce nom ne vous parle pas ? Encore l’un de ces japonais mutants, comme ceux qui s’illustrent sur le circuit international des Coupes du Monde ? Hé bien non. Ryohei Kameyama n’est pas un compétiteur dans l’âme.

Âgé de 21 ans, il ne participe qu’à une compétition internationale par an: la Coupe du Monde de bloc au Japon. En 2017, il terminait 61ème. Cette année, il prenait la 33ème place. Rien d’exceptionnel face à ses compatriotes comme Tomoa Narasaki, Kai Harada, Kokoro Fujii ou encore Rei Sugimoto.

Mais ce que Ryohei Kameyama préfère, c’est le rocher. L’automne dernier, il était venu pour la première fois à Fontainebleau, enchaînant tous les grands classiques de la forêt ! En quelques jours sur place, il réalisait par exemple “Fatman” 8B, “Traphouse” 8B+, “Gecko assis” 8B+, “Mécanique élémentaire” 8B+, “Jour de Chasse” 8C ou encore “The Big Island” 8C.

Il a commencé l’escalade à l’âge de 8 ans et pour la petite anecdote, il adore grimper seul et ne supporte pas les encouragements quand il grimpe… Ce n’est donc pas le bruit autour de “Burden of Dream” qui devrait le gêner !

Ryohei Kameyama au pied de “Burden of Dream”

  • Ryohei Kameyama avait d’ailleurs fait l’objet d’un épisode de Relais Vertical lors de sa venue à Fontainebleau:

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En solo encordé, Pete Whittaker enchaîne le Half Dome et El Cap en moins de 24h !

15 Nov

Pete Whittaker vient d’enchaîner en solo encordé le Half Dome et El Capitan au Yosemite, en seulement 20 heures et 19 minutes. Personne avant lui n’avait encore tenté cet exploit.


Pete Whittaker, connu pour ses ascensions folles en solo encordé, a encore frappé. En 2016, il réalisait pour la première fois de l’Histoire l’ascension d’El Cap en moins d’une journée, utilisant une technique de corde lui permettant de grimper seul.

Cette fois, il a décidé de s’attaquer à deux monstres du Yosemite et s’était fixé un délai de 24 heures maximum pour en venir à bout. Enchaîner le Half Dome et El Cap, seul, le plus vite possible.

Il débuta dans le Half Dome à 06h30, le 9 novembre, après avoir dormi au pied de la falaise la veille. À 11h03 précisément, il atteignait le sommet, après avoir enchaîné les 23 longueurs de Regular Northwest Face et ses 670 mètres de grimpe. Pas de temps à perdre pour Pete, qui redescendait, reprenait la voiture et se garait au pied d’El Cap. À 13h23, il s’attaquait au célèbre Nose et ses 914 mètres en 8b+ max. À 02h49 du matin, Pete en arrivait au sommet, ayant réussi l’exploit d’enchaîner ces deux monstres de granite en 20 heures et 19 minutes.

Une telle aventure demande une logistique minutieusement préparée, surtout lorsque l’on utilise des techniques de corde où l’on s’assure seul, comme c’est le cas en solo encordé.

J’ai bien grimpé et j’ai fait un bon travail au niveau des manips de corde sur le Half Dome, bien que finalement j’aurais pu utiliser une corde plus courte.

Cependant, je me suis égaré sur la première partie, après avoir bifurqué à droite trop tôt. Je me suis retrouvé un peu coincé au milieu d’une dalle, sans savoir s’il fallait que je continue à monter ou s’il fallait que je descende pour retrouver le bon chemin. Finalement j’ai réalisé que je n’étais pas au bon endroit du tout. Je n’avais grimpé cette voie qu’une seule fois auparavant, en second. Et quand vous grimpez en second, vous vous concentrez moins que si vous êtes le leader, ce qui explique que lorsque je me suis retrouvé seul à cet endroit, j’ai emprunté le mauvais itinéraire dans la voie.

Sur El Cap en revanche, Pete s’est battu avec quelques enchevêtrements de corde qui lui ont coûté du temps et de l’énergie.

Je n’ai pas pris de sac pour ranger la corde, j’ai parfois dû l’enrouler et la laisser sur de petits bords, mais à plusieurs reprises elle a glissé et j’ai dû faire des rappels inutiles pour descendre chercher des cordes coincées dans des fissures.

Pour la petite anecdote, ce n’est pas la seule mésaventure de Pete durant ces 20 heures et 19 minutes. Fidèle à son habitude, il oublia de prendre suffisamment d’eau pour son ascension finale.

De plus, ne voulant pas porter une paire de chaussures de marche d’approche dans le Nose, Pete a dû faire toute la descente à pied, de nuit, depuis le haut de la falaise, chaussons aux pieds… « Pas l’idéal » confie-t-il.

Ainsi, il pense qu’il pourrait gagner du temps, s’il répétait cet exploit une nouvelle fois.

J’aurais une bien meilleure logistique si je le faisais à nouveau et je pense que je pourrais gommer toutes mes petites erreurs et gagner du temps. »

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Brad Gobright enchaîne « El Corazon » sur El Capitan en moins de 24 heures !

13 Nov

Brad Gobright a récemment réalisé « El Corazon » sur El Cap, d’une traite, sans s’arrêter de bas en haut. Une ascension qui lui aura demandé 19 heures de grimpe non-stop. Il est le troisième grimpeur au monde à enchaîner cette grande voie de 900 mètres en moins de 24 heures, après Alex Honnold et Tommy Caldwell.

« El Corazon » est l’une des multiples grandes voies parcourant El Capitan, au Yosemite. Composée de 35 longueurs, le crux est marqué par une section en 8a, faisant échouer de nombreux grimpeurs. La plupart de ceux qui s’y frottent mettent en moyenne quatre jours pour enchaîner les 900 mètres de granite… Brad Gobright n’aura mis que 19 heures.

Il faut dire que l’américain se préparait depuis plusieurs années pour cet exploit. L’an dernier, il avait déjà tenté ce challenge, mais avait échoué dans cette fameuse longueur en 8a, la plus dure de la voie. En septembre, les vieux démons de cette longueur le rattrapaient une nouvelle fois. Nouvel échec pour Brad, qui tombait à plusieurs reprises dans le crux.

Finalement, il y a quelques jours, il parvenait à vaincre ses démons. Ses échecs précédents n’étaient plus que du passé. Parti dans la première longueur à 22h30, il grimpa de nuit la plupart du temps, afin d’échapper à la chaleur du soleil. Une chaleur qui frappe tant que Brad fut contraint de faire une pause, comprise dans ses 19 heures, aux trois-quarts de son ascension. En effet, il devait attendre pendant plusieurs heures que le vent de l’après-midi refroidisse la surface du rocher, pour continuer sa progression.


C’est certainement le plus gros challenge que j’ai relevé dans ma carrière de grimpeur. »

Brad Gobright


D’après lui, enchaîner cette grande voie en moins d’un jour est plus dur que faire la même chose dans le « Salathé Wall ».

L’ascension d' »El Corazon » en 19 heures vient s’ajouter à la liste de ses plus grands succès. Le printemps dernier, il réalisait une ascension express du « Salathé Wall » en 13 heures. Brad Gobright était aussi le détenteur du record de vitesse dans le Nose, qu’il avait enchaîné avec Jim Reynolds en 2 heures, 19 minutes et 44 secondes, avant que Tommy Caldwell et Alex Honnold améliorent encore ce temps. Enfin, en 2016, Brad Gobright avait enchaîné trois grandes voies d’affilée sur El Cap en très exactement 23 heures et 10 minutes: Zodiac, le Nose et Lurking Fear.

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Championnat de France de combiné: les résultats des qualifications femmes !

10 Nov

Après les hommes ce matin, ce sont les femmes qui ont fait leur entrée sur le ring cet après-midi. Ou plutôt, les rings. Car c’est d’abord sur la voie de vitesse que les 20 grimpeuses ont défié le temps, avant d’aller en découdre sur le fronton de bloc pour ensuite finir par résister contre la gravité sur le mur de difficulté.

Un programme chargé donc, qui a commencé dès 14h00 et qui vient seulement de finir… Les grimpeuses en ont donc pris plein les bras pendant plus de cinq heures.

Mais alors, à l’issue de ces qualifications, qu’elles sont celles qui poursuivent la compétition et qui se disputeront le titre de Championne de France de combiné demain en finale ? Réponse.

Fanny Gibert truste la première place !

C’est finalement la réunionnaise Fanny Gibert qui a remporté ce premier tour qualificatif ! En vitesse, elle rentrait dans le top 10 en signant le 9ème meilleur temps sur la voie officielle. Mais c’est bien sûr en bloc qu’elle a fait la différence. Alors que toutes les autres compétitrices ne parviennent pas à sortir plus de trois blocs, Fanny sera la seule à s’offrir un circuit complet, topant les quatre blocs, en seulement 6 essais.

En difficulté, il lui fallait donc assurer un run correct pour être qualifiée en finale. Objectif accompli pour Fanny, qui atteint la sortie du dévers, terminant ainsi 1ère du classement combiné avec 31,5 points.

Derrière elle, avec 65 points, on retrouve la deuxième réunionnaise engagée sur cette compétition, Manon Hily. 10ème en vitesse, elle prend ensuite la 6ème place en bloc. Mais c’est sur le mur de difficulté que Manon s’illustre particulièrement. Elle sera celle à monter le plus haut dans la voie, sans toutefois en atteindre le sommet. 1ère place en difficulté donc, et 2ème au classement général.

© Laurent Grospiron

Anouck Jaubert, qui se prépare au combiné olympique depuis le début de la saison, ne déçoit pas. Dès le début de la compétition, elle s’empare de la 1ère place en vitesse, sa discipline de prédilection. En bloc, elle parvient à réaliser un top et valider 3 zones, ce qui la classe 14ème. Enfin, sur la dernière épreuve, Anouck se classe 7ème pour terminer finalement 3ème du combiné avec 98 points.

Enfin, Luce Douady, Elma Fleuret et Maëlys Agrapart se qualifient également pour la finale de demain.

Les résultats complets du combiné:

Les finalistes de demain:

Hommes:

Alban Levier
Sam Avezou
Léo Avezou
Bassa Mawem
Micka Mawem
Stéphane Hanssens

Femmes:

Fanny Gibert
Manon Hily
Anouck Jaubert
Luce Douady
Elma Fleuret
Maëlys Agrapart

La suite du programme:

Dimanche 11 novembre 2018

09h00 : finale vitesse hommes
09h20 : finale bloc hommes
11h15 : finale difficulté hommes

13h30 : finale vitesse femmes
13h50 : finale bloc femmes
15h45 : finale difficulté femmes

16h35 : podiums


  • Toutes les infos sur la compétition à retrouver ici.
  • Les résultats des qualifications hommes ici.
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Adam Ondra enchaîne “Assassin” 9a, la voie la plus dure de Smith Rock !

10 Nov

Actuellement à Smith Rock après son court séjour au Yosemite, Adam Ondra vient d’enchaîner la voie la plus dure du secteur.

Après avoir enchaîné à vue “Scarface” 8b+ et “White Wedding” 8b+, le tchèque s’est frotté à “Assassin”, la seule voie du neuvième degré de Smith Rock.

Bien que très dure techniquement, elle ne lui aura pas demandé un gros investissement, puisque Adam l’enchaîne à son deuxième run seulement ! Il compte maintenant plus de 170 voies dans le neuvième degré…

Adam Ondra a profité de sa venue à Smith Rock, berceau de l’escalade sportive américaine, pour rencontrer Alan Watts, l’un des fondateurs de l’escalade locale:

Ce fut un honneur de rencontrer Alan Watts. Il est un pionnier de l’escalade sportive des US, et a ouvert la première voie équipée du pays en 1982. Avant cela, il n’y avait que du trad (placer ses propres protections) ou de l’escalade artificielle. La naissance de l’escalade sportive a été difficile, même en Europe, mais le traditionalisme était encore plus fort aux USA. Il a reçu beaucoup de critiques, mais plus tard, Smith Rock est devenu une destination incontournable pour les grimpeurs du monde entier et l’escalade sportive a finalement été acceptée aux US.

Cet homme a été un visionnaire. Étant un très fort grimpeur, il a équipé “To Bolt Or Not To Be” 8b+ (dont la première ascension a été réalisée par JB Tribout en 1986, puis répété par Watts quelques années plus tard) et “Just Do It” (dont la première revient également à JB Tribout en 1992). Ces deux voies ont été les premières de leur difficulté de tout le pays.

Il y a encore de nombreux projets futuristes ayant été équipés à la fin des années 80, qu’Alan m’a montré avant-hier, encore en attente d’être enchaînés… »

En 2016, c’est le jeune Drew Ruana, alors âgé de 16 ans, qui signait la première ascension d’“Assassin”. Voici la vidéo:

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Championnat de France de combiné: les résultats des qualifications hommes !

10 Nov

Ça y est, nous connaissons les noms des six finalistes hommes du premier Championnat de France de combiné !

Depuis 08h30 ce matin, les 20 meilleurs grimpeurs français sélectionnés s’affrontent pour le titre de Champion de France du combiné. À l’issue du week-end, la compétition sacrera le grimpeur le plus polyvalent, puisque les trois disciplines sont représentées: la vitesse, le bloc et la difficulté.

Le principe est simple: les grimpeurs s’affrontaient tout d’abord sur la voie officielle de vitesse, où ils disposaient de deux runs de qualification. Leur meilleur temps était conservé et un premier classement établi. Puis, tous faisaient face à quatre blocs, avant de s’affronter une dernière fois dans une voie de qualification sur le mur de difficulté de Tournefeuille.

À l’issue de ces trois épreuves, le score de chaque grimpeur dans chaque discipline est multiplié, pour obtenir un classement général. Sur les 20 compétiteurs présents au départ, seuls les 6 meilleurs se sont qualifiés pour les finales, qui se disputeront demain.

Et la première place revient à…

Alban Levier ! C’est Alban Levier qui truste la première place des qualifications aujourd’hui. Après un début plutôt difficile ce matin, où il terminait 15ème en vitesse, le grimpeur de Vertical’Art a été impérial en bloc et en difficulté. En bloc, sa discipline de prédilection, il s’adjuge la 1ère place en réalisant un circuit parfait, puisqu’il enchaînera les quatre blocs de qualification à vue. Puis en difficulté, comme Sam Avezou et Stéphane Hanssens, il parvient à dompter la voie et en atteindre le sommet. Avec 30 points, il domine largement ces qualifications.

Une histoire de frères…

Derrière, place aux fratries, avec tout d’abord les frères Avezou, qui trustent les 2èmes et 3èmes places du classement. 4ème en vitesse, puis 13ème en bloc, Sam fait la différence dans la dernière des trois épreuves, topant la voie. Il termine ainsi juste devant son frère aîné Léo, qui prend la 10ème place en vitesse, la 3ème en bloc et la 5ème en difficulté.

© FFME

Après les frères Avezou, ce sont les frères Mawem qui ont empoché les deux billets suivants qualificatifs pour les finales ! Avantage à Bassa, qui bien sûr, commençait fort la journée en terminant 1er en vitesse. Il prend ensuite la 16ème place en bloc et la 15ème en difficulté. Juste derrière lui, on retrouve son frère Micka, qui rentre dans le top 10 des trois épreuves et se classe 5ème du combiné.

Enfin, c’est le belge Stéphane Hanssens, qui termine 6ème, trustant la dernière place qualificative pour la finale de demain. Pour la petite anecdote, Stéphane terminait dernier de la première épreuve ce matin. Puis, il regagnait la moitié du tableau en bloc, prenant la 10ème place, avant de mettre tout le monde d’accord en difficulté et valider à son tour la voie, prenant la 1ère place ex-aequo avec Sam et Alban.

Petite déception pour Manu Cornu, qui termine 7ème, aux portes des finales. Malgré une 4ème place en difficulté, il termine 6ème en bloc, ne parvenant pas à toper les deux derniers tracés, et prend la 17ème place en vitesse.

Les résultats complets du combiné:

La suite du programme:

Samedi 10 novembre 2018

14h00 : qualification vitesse femmes
15h00 : qualification bloc femmes
18h15 : qualification difficulté femmes

Dimanche 11 novembre 2018

09h00 : finale vitesse hommes
09h20 : finale bloc hommes
11h15 : finale difficulté hommes

13h30 : finale vitesse femmes
13h50 : finale bloc femmes
15h45 : finale difficulté femmes

16h35 : podiums

Le live des qualifications femmes:


  • Toutes les infos sur la compétition à retrouver ici.
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La Coupe de France de bloc de Chambéry annulée !

09 Nov

La FFME ainsi que le club Chambéry Escalade ont été contraints d’annuler l’étape de Coupe de France de Chambéry les 24 et 25 novembre.

Cette Coupe de France de bloc devait rassembler les jeunes et les seniors dans deux semaines. Mais dans un communiqué publié hier, la FFME a annoncé l’annulation de la compétition:

« Suite à une succession de difficultés indépendantes de la volonté du comité d’organisation et du Pôle compétition de la fédération, le club Chambéry Escalade a été contraint de tenir compte des risques induits par la situation et d’annuler l’étape de Coupe de France de bloc jeunes et vétérans, qui devait se tenir les 24 et 25 novembre prochains à Chambéry. »

Malheureusement, il n’est pas possible de reporter la compétition sur une autre date, tant le calendrier est déjà chargé.

La FFME et le club de Chambéry s’excusent auprès des compétiteurs qui avaient prévu de participer à cette compétition.

  • La prochaine étape sera donc la dernière pour les jeunes. Elle aura lieu à Chamonix les 08 et 09 décembre.
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Carlo Traversi réussit “Meltdown”, l’une des fissures les plus dures du monde !

09 Nov

Après des années de travail, l’américain Carlo Traversi vient de signer la première répétition de “Meltdown”, l’une des voies de trad les plus dures du monde.

Il aura fallu attendre près de 11 ans pour qu’une personne sur Terre soit capable de répéter cette fissure de l’extrême. La fissure la plus dure du Yosemite, peut-être même du monde.

Le 14 février 2008, Beth Rodden établissait “Meltdown”, une fissure de 21 mètres au Yosemite, d’abord essayée pendant des années par Ron Kauk, qui avait abandonné le projet. Malgré sa décision de ne pas donner de cotation, tout le monde savait à l’époque que cette fissure était d’un tout autre niveau. Une difficulté qui n’avait encore jamais été atteinte dans cette discipline.

Pendant leur venue au Yosemite, même Tom Randall et Pete Whittaker, les deux meilleurs grimpeurs de fissures au monde, avaient été choqués par l’extrême difficulté de la ligne : « à l’automne 2014, nous étions au Yosemite pour faire quelques grandes voies. Mais nous avons bien sûr voulu rendre visite à “Meltdown”. Bien qu’il soit difficile d’évaluer une cotation en une seule visite, il est aisé de savoir quand quelque chose sort de l’ordinaire. Tous les mouvements de cette voie sont extrêmes, il n’y a aucun moment de répit dans la voie et les prises de pieds sont infâmes, voire inexistantes. Après quelques heures de travail dans la voie, Pete et moi sommes repartis, n’ayant même pas fait 10% de la totalité, en se tenant la tête entre les mains tout en se demandant comment le crux était possible ».

Le ton était donné.

Carlo Traversi, au pied de la voie © Bearcam Media

Mais finalement, hier, c’est Carlo Traversi qui a réussi l’exploit de dompter cette ligne si atypique. Pendant plus de cinq ans, il travailla cette voie dans l’optique d’en atteindre un jour le sommet. « La première fois que je l’ai essayée en 2013, je me suis clairement fait secouer dans tous les sens. Je n’arrivais pas à comprendre comment je pouvais me tenir debout sur ces misérables pieds. »

Un an plus tard, Carlo parvenait à passer le crux pour la première fois. Souvent, lorsque l’on passe le crux d’une voie, l’enchaînement total n’est qu’une question de temps. Mais pas dans le cas de “Meltdown”. « Je pensais qu’à partir de ce moment, tout irait très vite, mais je m’étais complètement trompé. C’est une chose de réussir la section la plus dure, mais ça en est une autre d’être suffisamment relâché tout du long pour ne pas te cramer pour la suite de la voie. »

À chaque essai, tout était remis en cause. Carlo Traversi tombait, encore et encore. Un coup plus bas que le crux, un autre après avoir passé le crux, encore et encore.

“Meltdown” tire sa difficulté de par l’extrême maigreur de son unique fissure. « Il ne s’agit pas seulement d’un défi physique, c’est avant tout un challenge mental. J’ai passé plus de 40 jours entiers à travailler cette ligne. C’est le plus gros projet de toute ma vie » déclarait Beth Rodden après avoir réalisé la première ascension de la voie.

En 2015, les choses s’accéléraient pour Carlo Traversi. Il venait de réaliser la voie dans son intégralité, sans tomber, en moulinette. L’enchaînement était proche. Mais les deux années suivantes, les mauvaises conditions météorologiques ne lui permirent pas de concrétiser ce projet. Ce n’est qu’hier que tout est devenu possible.

“Hier, j’ai réussi à l’enchaîner lors de mon troisième run de la journée, après une série de zipettes dans le crux lors des deux premiers essais.”

Bloqueur dans l’âme (il compte plusieurs blocs dans le 8C à son actif, comme “Practice of the Wild” ou “The Story of Two Worlds”) Carlo Traversi est aussi un grimpeur très complet. L’année dernière, il l’avait prouvé en réussissant le Triple 14 Challenge, un défi qu’il avait lui-même inventé : en 24 heures, il avait grimpé un bloc coté V14 dans le système américain (8B+), puis enchaîné une voie cotée 5.14 (8b+) avant de réaliser une grande voie située sur un sommet de 14000 pieds (4270 mètres).

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Le premier Championnat de France d’escalade de combiné aura lieu ce week-end !

08 Nov

Samedi 10 et dimanche 11 novembre se déroulera le premier Championnat de France de combiné, à Tournefeuille, près de Toulouse.

Un championnat de France de combiné ?

Oui, vous avez bien lu. Jeux Olympiques obligent, le combiné est devenu la quatrième discipline sportive de l’escalade. Après la difficulté, le bloc et la vitesse, place maintenant à un condensé de chacune de ses disciplines, que l’on appelle combiné.

C’est ce format-là qui a été retenu pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Un format qui permet de tenir en haleine grimpeurs et spectateurs tout au long de la compétition, avec beaucoup de grimpe, peu de temps morts et des classements qui se font et se défont au fur et à mesure des trois épreuves : vitesse, bloc et difficulté.

Et c’est sur la structure flambant neuve de Tournefeuille que se déroulera cette première compétition nationale: un mur de difficulté de 14,5m de haut et plus de 49m de large, un fronton de bloc de 4,50m de haut et 26m de linéaire et un mur de vitesse international homologué de 15m.

Le samedi sera dédié aux qualifications, où les 20 meilleures femmes et 20 meilleurs hommes sélectionnés seront en lice.
La première épreuve sera celle de la vitesse, où chacun tentera d’avaler les 15 mètres de la voie officielle le plus rapidement possible. Les runs de qualifications seront directement suivis de 1/2 finale en duels, afin d’établir un premier classement. Puis, les compétiteurs seront ensuite emmenés sur le fronton de bloc, avec 4 blocs intenses à résoudre. Enfin, une voie de difficulté sera proposée aux grimpeurs, où chacun devra aller le plus haut possible en moins de 6 minutes.

Le classement des qualifications sera ensuite calculé en multipliant les trois scores de chaque grimpeur dans chaque discipline.
Par exemple, si un compétiteur a terminé 5ème en vitesse, 2ème en bloc et 3ème en difficulté, son score sera 5x2x3 = 30 points. Les 6 grimpeurs de chaque catégorie (femmes et hommes) ayant le moins de points seront alors qualifiés pour la finale du dimanche !

Dimanche, il n’en restera donc que 12 en finale ! La journée se déroulera exactement suivant le même format que la veille, avec à la clé, un titre de Champion de France de combiné.

  1. Vitesse : finales vitesse sous forme de duels
  2. Bloc : 4 blocs de finale
  3. Difficulté : une voie de finale

Le classement général du combiné sera alors calculé de la même manière, en multipliant les places réalisées lors des épreuves de finale, et les 6 médaillés seront alors connus.

Notons que ce format de compétition est également celui qui a eu lieu à Buenos Aires, pour les Jeux Olympiques de la jeunesse, sur lesquels Sam Avezou a terminé troisième. C’est également le format qui a été retenu pour clôturer les Championnats du Monde d’Innsbruck, où Jakob Schubert et Janja Garnbret s’imposaient, décrochant la médaille d’or du combiné.
Ce sera également le format officiel sur l’épreuve qualificative des Jeux Olympiques de 2020, qui elle aussi aura lieu à Tournefeuille, fin 2019.

La liste des compétiteurs

L’inscription à ce premier Championnat de France de combiné n’est pas libre. Tout grimpeur doit entrer dans les critères de sélection.
En effet, une série de critères qualitatifs a été votée en mai dernier par le conseil d’administration de la FFME, afin de réunir les grimpeurs et les grimpeuses français correspondant aux exigences du combiné. Les voici, par ordre de priorité :

  1. Les membres des équipes de France inscrits dans une stratégie de préparation ou de qualification olympique nommé(e)s par le Directeur Technique National;
  2. Les athlètes qualifiés aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2018;
  3. Les athlètes classés dans les 8 premières places du championnat du monde lors de la saison internationale 2018;
  4. Les athlètes classés dans les 8 premières places d’une étape de coupe du monde, lors de la saison internationale 2018;
  5. Les athlètes ayant figuré sur un podium des championnats du monde jeunes de la saison internationale 2018;
  6. Les 10 premiers des championnats de France senior de bloc, de difficulté ou de vitesse (voie du record) de la saison 2017-2018.
  7. Les athlètes classé(e)s au classement national combiné seniors.
  8. Les athlètes classés après la dixième place des championnats de France senior de bloc, de difficulté ou de vitesse (voie du record) de la saison 2017-2018.

Ainsi, après avoir participé à de nombreuses Coupes du Monde dans toutes les disciplines, Anouck Jaubert sera de la partie, étant l’une des favorites au titre national ce week-end. Mais attention aux deux réunionnaises Manon Hily et Fanny Gibert, ou encore aux jeunes comme Flavy Cohaut, Valentine Mangin ou Luce Douady, sans oublier Salomé Romain et Maëlys Agrapart.

Chez les hommes, le combat s’annonce très serré ! Manu Cornu sera bien entendu de la partie et affrontera les frères Mawem, Micka et Bassa. Eux aussi se sont déplacés en famille et seront à surveiller de près : les frères Avezou, Sam et Léo, seront de la partie, tout comme Léo Favot, Jérémy Bonder, Alban Levier ou encore Hugo Parmentier.

A ce jour, voici la liste complète des athlètes invités :

Le programme complet

Samedi 10 novembre 2018

08h30 : qualification vitesse hommes
09h35 : qualification bloc hommes
12h45 : qualification difficulté hommes

14h00 : qualification vitesse femmes
15h00 : qualification bloc femmes
18h15 : qualification difficulté femmes

Dimanche 11 novembre 2018

09h00 : finale vitesse hommes
09h20 : finale bloc hommes
11h15 : finale difficulté hommes

13h30 : finale vitesse femmes
13h50 : finale bloc femmes
15h45 : finale difficulté femmes

16h35 : podiums

Une équipe d’ouvreurs de choc !

Il y a quelques jours, les ouvreurs sont entrés en scène, avec un casting de vedettes internationales en la matière !
On retrouve ainsi: Romain Cabessut, Paul Dewilde, Jacky Godoffe, Hélène Janicot, Corentin Le Goff, Rémy Samyn, ainsi qu’Etienne Kriner.
Leur mission : ouvrir blocs et voies pour départager les quarante grimpeurs en lice samedi et les douze finalistes dimanche.

Live

Pour des raisons budgétaires, il n’y aura malheureusement pas de streaming officiel pour cet événement.
L’entrée sur place sera libre et gratuite. Néanmoins, pour tous ceux qui ne pourront se déplacer jusqu’à Toulouse, un Facebook Live devrait être mis en ligne par les bénévoles du club de Tournefeuille.
Le live sera également diffusé sur Planetgrimpe le dimanche, pour les finales.

En récap, ce week-end :

* 20 meilleures femmes + 20 meilleurs hommes s’affrontent
* Vitesse x bloc x difficulté
* Samedi, qualifications pour les 40 grimpeurs
* Dimanche, il n’en restera que 12 pour les finales
* Entrée libre, restauration sur place et Facebook Live pour les finales

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Adam Ondra enchaîne les plus beaux classiques américains !

08 Nov

Après sa tentative infructueuse d’enchaîner le Salathé Wall à vue sur El Capitan, Adam Ondra s’est reposé durant trois jours, le temps pour lui de quitter la vallée du Yosemite pour rejoindre l’Etat de l’Oregon, au nord-ouest des Etats-Unis.

Pourquoi l’Oregon ? Car c’est là-bas que se situe l’une des falaises les plus mythiques au monde : Smith Rock, berceau de l’escalade sportive américaine. Dans cette région semi-désertique, plongées au cœur du Far West, se trouvent plus de 1800 voies au style old school, très exigeantes et engagées… où le premier point est souvent situé à plus de six mètres de haut.


Je n’ai clairement pas été déçu par cet endroit ! »


Après un échauffement dans Chain Reaction un 7b+ ouvert par Alan Watts en 1983 et réputé pour être l’une des voies les plus photogéniques d’Amérique, Adam Ondra a peaufiné sa préparation dans un autre classique, Side of The Moon.

Sa préparation pour quoi ? Pour l’enchaînement à vue de To bolt or not to be, le premier 8b+ des US, libéré par le français JB Tribout en 1986. Mais malheureusement, ça ne passera pas pour Adam, qui chute dans un passage délicat sur réglettes.

Mais histoire de bien terminer la journée tout de même, il enchaîne Scarface 8b+ et White Wedding 8b+, à vue, une grande première !

A-t-il maintenant prévu de s’attaquer au premier 8c+ d’Amérique, la célèbre Just do It, également ouverte par JB Tribout ? Nous le saurons bientôt…

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Margo Hayes enchaîne Golden Ticket 8c+ à Red River Gorge !

07 Nov

Nouvelle croix pour Margo Hayes, qui semble très en forme en cette fin d’année. Après avoir passé deux semaines à Red River Gorge aux Etats-Unis, elle réalise la première répétition féminine de Golden Ticket 8c+.

En 2016, la jeune américaine avait déjà frappé fort sur cette même falaise, réalisant sa voisine de gauche, Pure Imagination 8c+. A l’époque, Margo avait déclaré que c’était la voie la plus belle qu’elle n’avait jamais faite.

Deux ans plus tard, Golden Ticket semble l’avoir comblée tout autant. Pour cause, pour beaucoup de grimpeurs, il s’agit de l’une des plus belles voies des USA, tant la ligne est pure.

Initialement cotée 9a, elle a depuis évolué en 8c+ selon l’avis de tous les répétiteurs de la voie. En 2012, Adam Ondra l’enchaînait à vue, quatre ans avant la première ascension féminine de Michaela Kiersh, qui s’était investis durant des mois dans cette voie.

Il y a deux semaines, Margo enchaînait Fish Eye et Mind Control, tous deux cotés 8c. Elle va maintenant pouvoir se concentrer sur son objectif principal de l’hiver : réaliser la première ascension féminine de Papichulo, l’un des plus célèbres 9a+ espagnols.

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Jan Hojer revient sur son enchaînement d’Es Pontas, la plus célèbre des voies de deep-water !

06 Nov

Le 5 octobre 2018, Jan Hojer est devenu le troisième grimpeur au monde à venir à bout de la célèbre arche d’Es Pontas à Majorque. Après Chris Sharma et Jernej Kruder, l’allemand a grimpé la voie sans protection, avec comme seul tapis l’eau de la mer, située vingt mètres plus bas.

Ayant découvert cette voie dans « King Lines », le film de Chris Sharma, cette ligne est devenue un rêve pour Jan, qui n’aurait jamais pensé l’enchaîner un jour.

Il est récemment revenu sur cet exploit et sur la manière dont il s’y est pris pour dompter ce monstre des mers.


J’ai essayé la voie plus d’une centaine de fois ! »


Es Pontas ne s’est pas laissée apprivoiser si facilement. Jan Hojer ne compte plus le nombre total d’essais qu’il a mis dans la voie. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il a mis plus de 100 essais. 100 essais et tout autant de chutes dans l’eau : « l’une des difficultés majeures avec Es Pontas est le fait que l’on soit obligé de travailler la voie depuis le bas. Le seul endroit qui offre la possibilité d’installer une corde, c’est au sommet. On peut alors travailler les derniers mètres encordé. Mais à part ça, le départ, le jeté et la longue traversée très technique et résistante doivent se faire depuis le bas. Nous avons mis longtemps avec Jernej à rejoindre la dernière section, que nous connaissions bien suite à notre travail sur corde. »

L’autre difficulté principale a bien sûr été ce jeté atypique, qui constitue le crux du tracé.

« Tu n’es jamais sûr de réussir ce mouvement, même après l’avoir enchaîné plusieurs fois consécutivement. Les jours où nous parvenions à réussir ce mouvement 3 ou 4 fois d’affilée étaient suivis de lendemains où nous n’atteignons jamais la prise d’arrivée… »

« Nous avons vite compris que cette voie demanderait plus que simplement le bon niveau d’affûtage nécessaire pour l’enchaîner. Qu’on le veuille ou non, Es Pontas requiert une part de chance, dans la grimpe mais aussi des conditions. »

En effet, deux problématiques majeures se posent sur Es Pontas : la pluie et les vagues. Quand il pleut, la dernière section de la voie met très longtemps à sécher, et humide, il est quasiment impossible de la grimper. Es Pontas étant située sur une arche au-dessus de la mer, les vagues ont également été les ennemis de Chris Sharma, Jernej Kruder et Jan Hojer. Quand la mer se déchaîne, les vagues se jettent contre la première partie de la voie. Ajoutez à cela le vent qui souffle régulièrement, et qui vient accentuer cet effet d’humidité tout au long du parcours et vous obtenez des conditions totalement atypiques.

Mais Es Pontas, c’est aussi un nouveau défi pour les grimpeurs de haut-niveau. Faire face à cette arche effrayante, qui s’élève 20 mètres au-dessus de la mer. L’enchaîner sans corde, ni baudrier et donc accepter le fait de tomber à plusieurs reprises, de manière inattendue, dans l’eau.


Je ne me suis jamais senti aussi libre que dans Es Pontas »


« La sensation d’être complètement seul sur ce rocher si impressionnant, avec rien d’autre que la mer sous tes pieds est l’une des meilleures expériences que j’ai eues en escalade. » s’émerveille Jan Hojer. Dans aucune autre discipline il est possible de se laisser grimper aussi librement sur le rocher, sans avoir peur d’une chute mortelle ou être suspendu par des dégaines. »

« Mais il a fallu accepter le fait de chuter à de nombreuses reprises. Une fois, je suis même tombé à un mouvement du bac final. C’est d’ailleurs la chute la plus haute que j’ai faite. Et bien sûr, il y en a eu plein d’autres, depuis différents endroits de la voie. Notamment dans le jeté, où je tombais dans l’eau de manière complètement incontrôlée et parfois depuis des positions très précaires. Bien heureusement, je ne me suis jamais fait mal.

La voie est de toute façon bien trop compliquée pour penser à la chute. Si tu pars en ayant peur de l’eau, tu n’auras pas les ressources nécessaires pour arriver jusqu’au jeté. »

Concernant la difficulté de la voie, Jan s’exprime avec précaution. En effet, il n’a que peu d’expérience dans le domaine des voies de cette catégorie, aussi longues et aussi dures. « Le premier 9a que j’ai enchaîné, Action direct, m’a demandé bien moins d’investissement, d’autant plus que j’étais moins fort à l’époque. Es Pontas est bien évidemment d’un autre niveau. 9a+ ou 9b, qu’importe, c’est incontestablement la voie la plus dure que j’ai faite et je m’en souviendrais longtemps ! »

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Victoire de Fanny Gibert et Théo Langlois sur la Coupe de France de bloc de St-Leu !

06 Nov

Ce week-end se tenait la toute première Coupe de France de bloc de l’année pour les seniors, la deuxième pour les jeunes. Et c’est à 9380 kilomètres de Paris que celle-ci se déroulait. Direction St-Leu, sur l’Île de la Réunion, pour la traditionnelle étape nationale de bloc.

Distance oblige, la plupart des compétiteurs étaient des grimpeurs locaux. La plupart, car chez les seniors hommes, c’est le parisien Théo Langlois qui truste la première marche du podium. Après avoir été le seul à enchaîner les 12 blocs de qualification, il sera le seul finaliste à toper 3 blocs en finale, remportant la médaille d’or. Juste derrière, on retrouve Gaël Gibert, le frère de Fanny, qui monte sur la deuxième marche du podium avec 2 blocs et 4 zones en finale. Enfin, c’est Yvan Denegri qui décroche le bronze, avec 1 bloc et 3 zones à son actif.

Chez les femmes, personne n’a détrôné Fanny Gibert, n°3 mondiale, qui remporte cette première Coupe de France de la saison sur ses terres natales. Pour la petite anecdote, aucun bloc ne l’aura fait tomber de toute la compétition : en qualification, elle flashait les 12 blocs, avant de faire de même en enchaînant à vue les 4 blocs de finale.
Derrière elle, on retrouve les deux grimpeuses du club 7A l’Ouest, Candice Poullain sur la deuxième marche et Laura Tizon sur la troisième marche du podium.

Les résultats complets seniors :

Les résultats jeunes :

Minimes:

Cadets:

Juniors:

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Seb Bouin enchaîne « Azincourt », le premier 8c de France à Buoux

05 Nov

Seb Bouin s’est fixé un projet d’envergure: enchaîner la première voie française de chaque cotation. Un vintage Roc Tour comme il l’appelle, qui a déjà commencé il y a quelque temps. En effet, le falaisiste français est déjà venu à bout de « Magie Blanche » et « Le Super Plafond », respectivement premiers 8b+ et 8c+ de France.

Vendredi dernier, Seb Bouin a complété la trilogie avec « Azincourt », premier 8C en France, situé sur la célèbre falaise de Buoux.

  • Voici son commentaire en détails:

Vendredi dernier j’ai réalisé « Azincourt » le premier 8c de France à Buoux. Cette voie a été libérée en 1989 (si je ne me trompe pas) par l’anglais Ben Moon. Elle porte donc le nom d’une bataille où les anglais sont victorieux sur les français !

Cette voie est vraiment atypique de par l’effort qu’elle propose et sa situation. En effet, il y a une dizaine de mouvements durs. Ce qui est très court pour une voie. De plus, le crux est très « buouxien »: il faut tirer très fort sur un monodoigt pour s’étendre au maximum afin d’aller chercher un bidoigt plat main gauche puis dynamiser dans un autre bon bidoigt main droite. Le problème de ce crux est qu’il est très traumatisant pour la peau et les tendons des doigts. Cela est fâcheux car on ne peut pas le travailler « longtemps », sinon on steak ou on se tire les tendons. Il faut donc être efficace, et juste mettre des essais qualitatifs. Il faut aussi et surtout savoir se préserver pour éviter ces steaks et quelconques blessures.

Cette voie est perchée dans le bombé des dernières longueurs dures de Buoux (à côté de « la chiquette du Graal », « Le spectre »…). Cela rajoute un peu de gaz sous les pieds quand on grimpe.

Pour la petite anecdote, j’ai réalisé une seconde fois la voie le samedi pour la vidéo.

© Sam Bié

Pourquoi un vintage tour ?

Seb Bouin profite de sa dernière réalisation avec « Azincourt », premier 8c de France, pour présenter et expliquer plus en détails son Vintage Roc Tour, dont le but principal et d’enchaîner les voies historiques françaises.

L’objectif premier de ce Vintage Roc Tour est de répéter les voies historiques de France, de 7a à 9a. Sont inclues dans ces voies « historiques » les premières cotations françaises (premier 8a, 8b,…) ainsi que les voies ayant marqué notre histoire (les voies plus « mythiques »).

Pour cela je vais donc passer par les différents sites historiques de France : Buoux, Le Verdon, Le Cimaï, Mouries, Les Eaux Claires, Claret, Les Calanques, la Turbie, Volx, et d’autres…

L’idée finale est de présenter les voies historiques et l’évolution qu’il y a eu entre le premier 7 et le premier 9.

Je voudrais apporter une réflexion sur ces voies qui ont fait notre histoire et qui ont façonné l’escalade de nos jours. Comment sommes-nous arrivés à l’escalade actuelle? Quelle ont été les évolutions entre le premier 7a et le premier 9a? (les styles de voies, la difficulté, les lieux, l’équipement des voies…), à quoi sont dû ces évolutions?  Pourquoi ?  (contexte matériel, contexte entre les grimpeurs, développement, facilités et difficultés physiques – techniques – psycho, entraînement…) Qu’est-ce qui se rapproche et qu’est-ce qui s’éloigne de l’escalade actuelle? Est-ce que la difficulté est comparable avec les voies actuelles? Est-ce que la vision de la difficulté était la même? Est-ce que les cotations des voies historiques sont en accord avec les cotations actuelles?

Le but serait aussi d’interviewer les grimpeurs qui ont réalisé ces voies afin de connaître leur vision de l’époque. J’ai actuellement bien entamé mon Vintage Roc Tour. Actuellement il y a déjà quelques voies historiques réalisées, à savoir :

– « La Boule » 8a+, Sainte Victoire
– « Magie Blanche » 8b+, Mouriès
– « Azincourt » premier 8c français, Buoux
– « Guerre d’usure » 8c, Claret
– « Le super plafond » premier 8c+ français, Volx

Il fait sens pour moi d’effectuer ce projet avec mon partenaire EB, qui chaussait déjà les grimpeurs de l’époque pour réaliser ces voies historiques. Du Super Graton au Sentinel 😉

Une série de plusieurs vidéos est prévue, afin de relater les ascensions de Seb Bouin dans ces voies françaises historiques. Le premier épisode sera consacré à son enchaînement d' »Agincourt », à Buoux. Alors restez connectés !

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Adam Ondra échoue dans l’ascension à vue du Salathé Wall sur El Cap…

05 Nov

L’objectif ne sera pas atteint. Et contrairement à d’autres, il ne sera plus jamais atteignable. Adam Ondra s’était rendu au Yosemite dans l’optique de réaliser l’ascension du Salathé Wall à vue. S’il y parvenait, il aurait été le premier grimpeur de l’Histoire à enchaîner une grande voie sur El Capitan à vue.

« Si Adam Ondra parvient au sommet du Salathé Wall à vue, ce sera clairement l’une des ascensions les plus spectaculaires au monde » déclarait Tommy Caldwell en personne.

Il faut dire qu’Adam Ondra s’attaquait à un sacré challenge. Pourquoi le Salathé Wall ? Car c’est l’une des seules grandes voies sur El Cap qu’il peut encore enchaîner à vue, n’ayant encore jamais essayé ou obtenu d’information sur les méthodes. Aussi parce qu’il s’agit de l’une des grandes voies les plus mythiques d’El Cap, qui emprunte l’itinéraire le plus logique, le plus direct. Composé de 35 longueurs, le Salathé Wall culmine à 900 mètres de haut et est caractérisé par sa section difficile à quelques mètres de la fin.

Accompagné du belge Nico Favresse, l’un des grimpeurs les plus expérimentés au monde en terme de big wall, la cordée s’est élancée à minuit. Caméramans étaient en place aux différents endroits de la voie et tout avait été minutieusement préparé. Tout se passait plutôt bien pour Adam Ondra, qui enchaînait à vue les cinq premières longueurs, puis les dix, puis les vingt.

Mais malheureusement, à cinq longueurs de la fin, c’est la chute. Adam Ondra est rattrapé par la gravité dans le 8a de « Headwall », à quelques mètres du sommet. La magie du à vue fait qu’il ne sera plus jamais possible pour Adam Ondra de l’enchaîner du premier coup. Un seul essai. Une unique chance qui n’a pas souri au tchèque cette fois-ci, et qui prouve une nouvelle fois la complexité d’enchaîner des grandes voies sur El Cap.

Salathé était l’un de mes rêves pendant longtemps. Un rêve d’être juste là-haut, de sentir l’air et l’imposant « Headwall » (la partie haute de Salathé, qui constitue le crux), de placer mes mains à l’intérieur de ces fissures parfaites… et de l’enchaîner à vue. Certains rêves se sont réalisés, mais le but suprême, l’enchaînement à vue, n’a pas été atteint. Et la nature du à vue fait qu’il ne sera plus jamais possible maintenant. C’est seulement un essai, beaucoup de pression dans le cas d’une grande voie légendaire comme l’est Salathé au Yosemite sur El Capitan.

Hier, nous avons débuté l’ascension avec comme partenaire l’incroyable Nico Favresse, à 00h01. A 7h00, nous étions au « Boulderproblem », à 8h30 au « Block », toujours en train d’enchaîner les longueurs à vue. A 13h30, nous continuions à travers « Enduro » et le toit, mais j’ai échoué dans « Headwall », première longueur de la partie sommitale. Lors de mon deuxième run, je suis tombé juste sous le relais. Je n’avais plus assez d’énergie pour mettre un nouvel essai. »

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Alain Robert escalade en solo les 46 étages d’un building londonien !

03 Nov

Le spiderman français a encore frappé ! Jeudi dernier, Alain Robert a escaladé en solo la Heron Tower, l’une des tours les plus hautes de Londres.

Âgé de 56 ans, il a mis moins d’une heure à grimper les 230 mètres du building, situé dans le centre financier de la capitale britannique.

Une foule de spectateurs s’est amassée au pied de la tour pendant l’ascension, si bien qu’à mi-parcours, Alain s’est retourné pour saluer le public. Un important dispositif de sécurité a été mis en place pars les autorités au pied du gratte-ciel.

Une fois au sommet, comme dans la plupart de ses ascensions, le français a été arrêté par la police. Il a été placé en état d’arrestation pour avoir perturbé l’activité de la ville et constitué un risque pour la sécurité des personnes dans et autour de la Heron Tower.

Ce n’est pas la première fois qu’il vient à bout d’un building londonien. Mais cela faisait plus de neuf ans qu’il n’avait rien tenté dans la capitale anglaise.

Alain Robert a déjà gravi plus de 150 gratte-ciel, dont la fameuse Burj Khalifa à Dubaï, la tour la plus haute du monde (828 mètres), l’Empire State Building à New York, ou encore la tour Eiffel.

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Contest de bloc à Vitam Parc

02 Nov

Comme chaque année, la salle d’escalade Vitam organise son contest de blocs.

30 nouveaux blocs pour l’occasion, rien que pour votre plus grand plaisir. Des finales à voir, ou à grimper pour les plus solides d’entre vous. Pour ceux qui préfèrent se mettre du lactique plein les bras, la salle de cordes reste ouverte pour l’occasion.

Rendez-vous à partir de 13h30 le samedi 17 novembre:
14h00: début du contest
17h00: fin du contest
18h00: finales

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Bilan de saison : Romain Desgranges, médaillé de bronze au classement général 2018

31 Oct

Romain Desgranges, leader de l’équipe de France de difficulté, a décroché ce week-end la médaille de bronze au classement général des Coupes du Monde 2018. C’est la troisième année consécutive où le chamoniard figure sur le podium en fin de saison.

Avant l’étape de Xiamen, qui avait lieu ce week-end en Chine et qui marquait la dernière compétition internationale de l’année, Romain Desgranges était 3ème du classement provisoire. Si l’autrichien Jakob Schubert et l’italien Stefano Ghisolfi était assurés de truster les deux premières marches du podium, la troisième place restait à prendre. Car Romain était talonné de près par le slovène Domen Skofic, qui devait réaliser une grosse performance en finale pour espérer décrocher le bronze au général.

Mais finalement, Romain Desgranges et Domen Skofic ne seront pas départagés. Cette année, il n’y aura pas un médaillé de bronze au général, mais deux. Car suite à la victoire d’étape du slovène ce week-end et à la quatrième place de notre français en finale hier, les deux compétiteurs comptent exactement le même nombre de points à l’issue de cette saison : 356 chacun.

Cette saison 2018 n’a pas été monotone pour Romain Desgranges. Des hauts et des bas, il en a connu plus d’un pendant ces quatre derniers mois. Quatre mois rythmés par sept étapes de Coupe du Monde, dans cinq pays différents et un Championnat du Monde.

Bilan de cette saison 2018, commentée par Romain en personne.

Entre illusions et désillusions estivales

Tout commençait plutôt bien le 06 juillet, où notre français répondait présent à Villars, lors de la première manche de Coupe du Monde de l’année. En finale, il chutait sur le même mouvement que Jakob Schubert et remportait l’argent suite aux résultats des demi-finales.

Après 6 mois d’entraînement c’était le retour aux affaires. J’étais à la fois sur-motivé et terrifié à l’idée d’arriver avec le statut de n°1 mondial. Finalement, même si je faisais semblant de n’être pas intéressé par le jeu, j’étais plus que jamais dans le rythme pour les premières places, et avec cette médaille d’argent je ne pouvais plus me mentir ou me cacher pour aller chercher les coupes du monde »

A Chamonix, Romain vivait sa première grande déception de l’année, à la maison, devant son public. Tendu dans sa voie de demi-finale, il terminait 27ème, avant-dernier de ce tour. Son pire résultat de ses deux dernières années.

L’ambiguïté des ambitions… Après cette nouvelle médaille, je voulais donc montrer que je pouvais être le plus fort sur la place du Mont-Blanc… j’ai perdu pied sur ce qu’il fallait faire et j’ai été dépassé et étouffé par l’effort, car ça ne se passait pas comme dans un scénario idéal. Peut-être un « acte manqué » pour me remettre à MA place »

Heureusement, le week-end suivant, Romain Desgranges avait une nouvelle chance de se rattraper, lors de la deuxième étape française, à Briançon. Après une demi-finale complètement atypique où il grimpait sous une averse torrentielle, il décrochait sa place en finale. Finale dans laquelle il terminera 2ème, renouant avec la médaille d’argent.

Quatrième week-end de juillet et quatrième étape de la saison, direction Arco en Italie, où le chamoniard terminera 9ème, premier non qualifié pour les finales, à seulement une valorisation près.

Un mois de septembre maudit…

Un mois et demi plus tard, Romain Desgranges avait rendez-vous à Innsbruck, pour son objectif majeur de la saison : les Championnats du Monde de difficulté, la seule compétition manquante à son palmarès de champion. Cette année, notre français faisait partie des favoris au titre. Mais les espoirs de Romain seront anéantis dès les phases de qualification, où il sera victime de la fameuse (fâcheuse !) pancarte publicitaire vissée là où il ne fallait pas. Disqualification de Romain, qui termine 49ème de l’épreuve.

Heureusement, la saison n’était pas pour autant terminée. Mais la malédiction de ce mois de septembre ne le quitta pas si facilement. Quelques jours après les Championnats du Monde, l’élite mondiale des grimpeurs avait rendez-vous à Kranj, en Slovénie, pour disputer la cinquième Coupe du Monde de l’année. Après de bonnes qualifications, tout se complique en demi-finale, où notre français se fait piéger par un mouvement de bloc au début du tracé. Rattrapé par la gravité, il terminait 20ème de l’épreuve.

Le haut niveau c’est 99,9% d’échec, là on était en plein dedans !

Je me suis réfugié dans ce que je savais faire: hiberner dans le gymnase, m’entraîner en attendant que l’orage passe et travailler pour me remettre sur la bonne voie. Ça a été une période très très dure où tu remets tout en cause, la confiance s’écroule, tu doutes sur toutes les méthodes… Tout était embrouillé ! Ça aurait été sûrement plus facile d’abandonner, de ranger mes chaussons ou d’aller prendre le soleil en falaise… Mais moi ce que j’aime c’est la compétition, la flamme n’était pas morte ! »

Enfin de l’or autour du cou de Romain !

20 octobre 2018 : l’heure était à la vengeance pour Romain ! Quoi de mieux que l’avant-dernière étape de la saison, à Wujiang, en Chine ? En demi-finale, dans une voie très physique et résistante, le français frappe fort. Il sort du toit et met plus de trois prises à ses plus proches adversaires, terminant premier de ce tour.

C’est donc en pôle position que Romain devait s’élancer en finale. Devait, car cette finale n’aura jamais lieu, suite aux conditions météorologiques désastreuses sur place. La finale était annulée et ce sont donc les résultats des demi-finales qui permettront d’établir le classement. Demi-finale que Romain Desgranges avait remporté haut la main quelques heures plus tôt. Ainsi, notre français renouait avec la médaille d’or sur une étape de Coupe du Monde, treize mois après sa dernière victoire à Edimbourg en 2017.

C’est incroyable comme en quelques secondes tout s’est remit dans l’ordre… Je pouvais enfin tourner la page de ce mois de septembre cauchemardesque, comme si je retrouvais la chaleur du soleil sur la peau après des mois de cachot ! C’est difficile à décrire, mais plus que jamais j’ai savouré cette Marseillaise comme un trésor ! »

Une troisième place au général

Il ne restait alors plus qu’une étape pour conclure cette saison 2018. Celle-ci avait lieu à Xiamen, en Chine toujours. Prenant la première place des qualifications, il terminera finalement 6ème des finales, zippant de la main sur un plat fuyant au début du tracé. Une déception qui sera vite effacée par le fait de monter sur la troisième marche du podium et remporter le bronze au classement général.

Après avoir été sacré numéro 3 mondial en 2016 pour la première fois de sa carrière, Romain Desgranges trustait l’année suivante le titre mondial, décrochant la Coupe du Monde 2017. Cette année, il monte de nouveau sur le podium, pour la troisième fois consécutive et partage donc cette marche avec Domen Skofic, vainqueur de l’étape ce week-end.

C’est vraiment étrange… Le ressenti sur cette saison a été rude, long et laborieux mais au final… je termine avec une sensation de frustration car je pouvais faire mieux.

Mais sur le papier, c’est tout de même une saison exceptionnelle: un cinquième titre de champion de France, trois nouvelles médailles en coupe du monde deux d’argent et une d’or, ça fait quatre saisons d’affilée que j’arrive à remporter des étapes de coupe du monde et pour la troisième année consécutive je suis sur le podium du classement général… Je suis très dur avec moi dans les bilans et regards sur mes performances pour pouvoir avancer et continuer à progresser, mais il faut aussi être rationnel. C’est juste énorme ce qu’on a réussi à construire !

Alors cap sur 2019, une nouvelle saison de coupe du monde et un championnat du monde. Il va falloir travailler dur pour que le rêve continue, je vais m’entraîner comme un chien et il faudra compter sur moi pour aller au charbon 🙂 « 

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Daniel Woods libère “Box Therapy”, le huitième 8C+ de la planète !

31 Oct

L’américain de 29 ans Daniel Woods vient de signer la première ascension de “Box Therapy” 8C+. Situé dans le Rocky Mountain National Park au Colorado il s’agit du huitième 8C+ de la planète, le quatrième au compteur de Woods.

« Au total, j’ai dû marcher 150 km pour libérer ce bijou de 18 mouvements, extrêmement intenses. » Pour cause, la marche d’approche pour arriver jusqu’à ce monstre de granite en aurait découragé plus d’un. Il faut marcher près de 10 kilomètres depuis le dernier sentier balisé, crash pad sur le dos, pour atteindre le pied du bloc.

Initialement, c’est Tommy Caldwell, accompagné de son père Mike, qui avait été les premiers à découvrir cette énorme pièce de roche, près du lac Box dans le Colorado, perché à 3200 mètres d’altitude. S’éloignant du chemin au cours d’une randonnée en 2007, ils étaient alors tombés sur ce gros bloc de granite. Très vite, Tommy s’imaginait alors des lignes futuristiques dans ce bloc, si bien que quelques jours après naissait Spread Eagle 8A, un départ debout menant à une fissure, dans un profil déversant à 50°.

Box Therapy n’est autre que le départ assis de cette ligne, qui suit la fissure vers la droite pour atteindre une pince fuyante et une petite arquée, de manière à rejoindre Spread Eagle. « Les prises sont tellement petites qu’elles demandent une force maximale dans les doigts » déclarait Daniel Woods. « Il n’y a pas beaucoup de prises de pied, la plupart du temps il faut faire des pieds-mains, ce qui accentue encore plus les efforts sur les prises ».

Arrive alors le crux de ce 8C+ : il est lié à la transition pour atteindre le départ debout, car à cet endroit, impossible de garder les pieds au contact du rocher. Il faut alors aller chercher en no-foot la prise que prend Tommy Caldwell au départ, puis croiser en gainant très fort pour prendre une petite arquée de moins d’un centimètre, afin de se rétablir ensuite dans Spread Eagle. « Du départ assis jusqu’au départ debout, je dirais que c’est déjà 8B+/8C, puis ensuite, la deuxième partie jusqu’au sommet, 8A+ ». Daniel explique alors qu’en arrivant depuis le bas, il faut faire une séquence supplémentaire au niveau des mains, afin de se replacer correctement pour la suite, ce qui fait passer la deuxième section de 8A à 8A+.

La première fois que Daniel Woods s’était rendu au pied du bloc, c’était il y a un an. Il avait alors passé trois jours complets à travailler les mouvements du bas. Au terme de ces trois jours, il était parvenu à réaliser tous les mouvements intrinsèquement, et avait même commencé à les relier entre eux. Mais à l’époque, il était encore impossible de tout enchaîner d’une traite, lui qui se remettait récemment d’une entorse au genou. Bien que les mouvements ne lui faisaient pas mal, la longue marche d’approche était tout de même néfaste pour son genou. Ainsi, l’américain était contraint d’abandonner son projet, du moins le temps de quelques mois. « Je pense que je vais devoir faire encore beaucoup de kilomètres avant d’enchaîner cette ligne », déclarait-il sur les réseaux sociaux l’automne dernier.

L’américain décidait donc de ressortir son baudrier et partait en direction de l’Espagne, où en quelques jours il enchaînera La Capella 9b, First Ley 9a+, and Jungle Speed 9a. Puis, il fuyait la chaleur estivale à destination de l’Afrique du Sud, où en peu de temps, il réalisera 21 blocs dans le huitième degré, incluant trois 8C.

En forme après cette moisson de croix sud-africaines, Daniel Woods était de retour dans le « Box Project », bien décidé à en venir à bout. Toutefois, une tempête de neige au début du mois d’octobre mettra fin prématurément à ses tentatives. Mais impossible de décourager Daniel si facilement ! Après une nouvelle marche d’approche de 10 kilomètres, il commença à balayer la neige du bloc et à casser les glaçons qui s’étaient formés au-dessus du dévers.

Il parvint alors à passer le crux, mais le haut du bloc était encore trop humide pour pouvoir l’enchaîner. Quatre jours plus tard, après une bonne fenêtre météo tout avait séché. Il réussit alors à enchaîner ce bloc. Juste à temps, car une nouvelle tempête de neige frappa le Colorado hier, couvrant alors le rocher de 20 cm de neige fraîche.

Au total, Daniel aura passé sept jours à travailler ce bloc. Il s’agit du quatrième 8C+ qu’il enchaîne, après avoir libéré Hypnotized Minds en 2010, seulement répété par Rustam Gelmanov. Puis en 2016, il ouvrait Creature from the Black Lagoon, qui sera enchaîné par cinq autres grimpeurs. Les six autres 8C+ de la planète n’ont encore jamais été répétés, tout comme le 9A de Nalle Hukkataival Burden of Dreams.

Quelques images de Daniel Woods dans “Box Therapy”, quand le sommet du bloc était encore mouillé:

 

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Une publication partagée par Daniel Woods (@dawoods89) le

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Adam Ondra, prêt à relever un nouveau défi immense sur El Cap !

30 Oct

Quel est le nouveau défi que va relever Adam Ondra sur El Cap ? Le tchèque est de retour au Yosemite et semble prêt à concrétiser un gros projet pour bien terminer sa saison.

Enchaîner le Dawn Wall en moins d’une journée ?

« Je pense qu’il est possible d’enchaîner le Dawn Wall en moins de 24h. », déclarait l’intéressé il y a deux ans.

A l’automne 2016, il s’était rendu au Yosemite pour faire face au Dawn Wall, la grande voie la plus dure du monde, libérée par Tommy Caldwell et Kevin Jorgeson un an plus tôt. Alors que la première ascension avait duré 19 jours et avait demandé plus de sept ANS de préparation, Adam Ondra, à la fois néophyte en grande voie et dans le style de grimpe si particulier du Yosemite, pliait ce mythe en seulement 8 jours. Il pensait alors qu’enchaîner les 32 longueurs en moins d’une journée était possible.

Alors qu’Adam Ondra s’est envolé hier à destination de la vallée du Yosemite, Pavel Blazek, son agent, publiait sur Instagram une photo pour le moins intrigante : deux cordes de 500 mètres, commentant en légende : « Nous allons utiliser de nouvelles techniques afin d’accélérer les choses sur El Cap cette année. Juste un assureur en bas, et un autre assureur à mi-parcours. »

Il s’agit bien sûr d’une blague, car il n’est pas possible de grimper avec des cordes aussi longues. Le poids de la corde ainsi que le frottement généré dans les dégaines rendraient l’ascension impossible. De plus, sur la photo, ce sont des cordes statiques, qui ne peuvent être utilisées pour grimper. Elles serviront probablement à la remontée sur corde, pour les photographes.

Signer la première ascension à vue d’une grande voie sur El Cap ?

Personne au monde n’a encore réussi cet exploit. Enchaîner l’une des grandes voies d’El Cap à vue.

Pour cela, Adam Ondra compte s’atteler au Salathé Wall, cette grande voie de 900 mètres, composée de 35 longueurs, dont la cotation max atteint le 8b. Cela semble peu comparé aux capacités du mutant tchèque et à sa faculté d’enchaîner des voies extrêmes en peu de temps, mais personne ne sait jamais ce qu’il peut se passer après 10 heures d’escalade non-stop, pendu à près de 1000 mètres au-dessus du sol. D’autant plus que si Adam veut l’enchaîner à vue, il n’aura le droit qu’à une seule chance, la moindre erreur n’est donc pas permise.

Cet objectif était déjà sur sa liste en 2016, lors de son premier voyage au Yosemite. Après avoir enchaîné le Dawn Wall, Alex Honnold lui avait même proposé en personne de l’assurer pour son ascension à vue du Salathé Wall. Mais il était déjà l’heure de rentrer en République Tchèque pour Adam, qui ne voulait pas gâcher son unique chance dans la précipitation.

Il semblerait donc plus probable qu’Adam Ondra tente cette ascension à vue plutôt que le Dawn Wall en moins de 24h, qui demanderait un investissement encore plus conséquent. Alors restez connectés, le tchèque n’a pas fini de faire parler de lui…

L’itinéraire du Salathé Wall

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Kevin Jorgeson libère une nouvelle grande voie extrême au Yosemite !

29 Oct

L’américain Kevin Jorgeson a signé la première ascension en libre de « Northwest Face » sur la Higher Cathedral Spire au Yosemite

Alors que les températures commencent à baisser, les croix pointent le bout de leur nez. Kevin Jorgeson, qui s’était pris de passion pour les expéditions en grande voie depuis son ascension mythique du Dawn Wall avec Tommy Caldwell, n’en finit plus de libérer de gros projets dans la vallée du Yosemite.

Le 25 octobre, il réalisait la première ascension en libre de « Northwest Face » sur la Higher Cathedral Spire. D’après lui, les longueurs les plus dures sont bien dans le huitième degré.

En 1961, Royal Robbins et Tom Frost étaient les premiers à gravir cette pointe rocheuse par la face nord-ouest, d’où le nom « Northwest Face ». Cette voie de près de 400 mètres est longtemps restée une voie d’escalade artificielle, cotée A3+, avant que Kevin Jorgeson projette de l’enchaîner en libre.

L’américain avait nettoyé puis essayé la voie l’année dernière, aux côtés de Ben Rueck. Plus tôt cette saison, les deux grimpeurs étaient retournés travailler les différentes séquences dans la voie. Alors que l’ascension finale était prévue jeudi dernier, Ben Rueck fut contraint de laisser son partenaire y aller sans lui, suite à une blessure à l’épaule.

Bien que cette nouvelle grande voie ne se compare pas au Dawn Wall en terme de longueur ou de difficulté, il s’agit tout de même d’une nouvelle première pour Kevin Jorgeson, à ajouter à sa liste de croix.

Cette ascension devrait faire l’objet d’un beau documentaire, puisque Google a prêté à l’équipe des caméras 180 et 360 degrés, et les prises de vue sont plutôt très esthétiques.

A l’automne 2016, Kevin Jorgeson et Ben Rueck avaient déjà fait équipe pour libérer en libre « West Face of the Sentinel », dont la première ascension en trad avait eu lieu en 1960 par Yvon Chouinard et Tom Frost.

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Coupe du Monde de Xiamen: résultats des demi-finales

28 Oct

Si vous venez de vous lever, il s’est déjà passé beaucoup de Chine, sur la dernière Coupe du Monde de la saison. Quelques minutes après la victoire tonitruante de Bassa Mawem en vitesse, les grimpeurs prenaient d’assaut le mur de difficulté, au pied des deux gratte-ciels de Xiamen.

Romain Desgranges en finale !

La France sera représentée en finale de cette dernière étape mondiale ! Romain Desgranges, qui enchaînait ses deux voies de qualifications hier, a décroché son ticket pour les finales.

Comme la plupart des grimpeurs, il atteint la dernière section de la voie. Une section sur petites prises, qui lui correspond bien. Mais après quelques mouvements, il est rattrapé par la gravité, terminant 4ème. Aucun grimpeur ne viendra à bout de cette voie. Le slovène Domen Skofic sera celui qui montera le plus haut, atteignant la prise 37.

Les japonais ont su répondre présent puisque chez les hommes, trois d’entre eux entrent dans le top 8.

La surprise du jour nous vient de Jakob Schubert. Assuré de remporter le classement général des Coupes du Monde quoi qu’il advienne, l’autrichien est mis en difficulté prématurément dans la voie. Il chute bien avant la plupart des grimpeurs, terminant 16ème de cette dernière manche de l’année.

Jessica Pilz, seule grimpeuse au sommet !

Chez les femmes, Jessica Pilz fait sensation ! Alors qu’une à une toutes les grimpeuses tombent dans la voie, Jessica parvient à nous offrir l’unique top de ces demi-finales. Fluide dans sa grimpe, rien ne semblait pouvoir arrêter l’autrichienne ce matin.

Juste derrière elle, on retrouve la japonaise Aika Tajima, plutôt habituée à participer aux Coupes du Monde de bloc. Comme chez les hommes, elles seront trois asiatiques en finale, puisque Mei Kotake et Akiyo Noguchi font également partie des huit meilleures.

Mais même si le Japon a frappé fort, la Slovénie a frappé encore plus fort. Sur les huit grimpeuses qui décrochent leur place en finale, quatre sont slovènes ! Janja Garnbret n’est « que » 3ème de ces demi-finales, chutant en allant chercher la dernière prise de la voie. Derrière elle, on retrouve sa jeune compatriote Mia Krampl, qui participera à sa troisième finale de la saison. Enfin, Tjasa Kalan et Mina Markovic porteront également le maillot slovène en finale tout à l’heure.

Nos françaises Manon Hily et Fanny Gibert terminent respectivement 14ème et 16ème de cette demi-finale.

Les résultats complets des demi-finales:

La suite du programme:

Dimanche 28 octobre 2018:
11h30 – 13h30 : Finales difficulté hommes et femmes (LIVE)

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