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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Yannick Flohé réalise la troisième ascension de « Story of Three Worlds » 8C+

18 Fév

Le grimpeur allemand Yannick Flohé a réussi la troisième ascension de « Story of Three Worlds » 8C+ à Cresciano, en Suisse. Cette ligne, ouverte par l’Américain Shawn Raboutou en 2022, avait seulement été répétée par Jakob Schubert le mois dernier dernier.

Cette ligne mythique située sur le même bloc que « Dreamtime » sur une extension du légendaire « The Story of Two Worlds » 8C de Dave Graham, lui-même étant une version assise de « The Dagger » 8B+, ouvert par Toni Lamprecht en 2003.

Shawn Raboutou a ajouté un départ encore plus bas et plus physique, augmentant ainsi la difficulté pour atteindre la cotation de 8C+.

Pour Yannick Flohé, la clef a été d’attendre de bonnes conditions climatiques :

Lors de mon précédent trip, j’avais essayé ce bloc à mainte reprises, mais j’avais du mal à supporter le froid et je perdais la sensibilité dans mes doigts. Cette fois-ci, avec un peu de soleil, les sensations étaient bien meilleures ! Après une chute dans « The Dagger », j’ai pris une longue pause, et une heure plus tard, c’était dans la poche !

Yannick Flohé

© Max Raeuber

Avec cette performance, Yannick Flohé confirme son aisance dans le 8C+, lui qui avait déjà réussi des blocs de ce niveau tels que « Return of the Dreamtime », « Ephyra » ou encore « Off the Wagon Sit ». En parallèle de ses performances en bloc, il a aussi brillé en falaise ces derniers mois, enchaînant récemment « Lazarus » 9a+ et « Janus » 9a+ au Frankenjura.

Son palmarès ne se limite pas au rocher ; Flohé est également l’un des meilleurs compétiteurs allemand. Il a terminé 9ème aux Jeux Olympiques de Paris 2024, a remporté l’or à Brixen en 2022 lors de la Coupe du Monde bloc et a décroché plusieurs titres nationaux en Allemagne. Toutefois, malgré son engagement en compétition, il ne cache pas son attachement pour le cailloux :

Les compétitions me permettent de vivre de mon sport, mais si je pouvais choisir, je préférerais grimper uniquement en extérieur. La sensation de grimper sur le rocher me procure une satisfaction différente, mais c’est difficile d’en vivre…

Yannick Flohé

© Max Raeuber


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Adrien Lemaire sacré Champion de France de bloc : le rêve (enfin !) devenu réalité

17 Fév

Adrien Lemaire, récemment couronné champion de France, est un grimpeur dont la passion et l’engagement dans la compétition ne sont plus à prouver. À 26 ans, il se distingue par son parcours impressionnant, de ses débuts dans la forêt de Bleau à ses victoires sur le circuit national. Mais au-delà de ses performances, Adrien incarne également une approche à la fois humble et déterminée de l’escalade.

Dans cette interview, il nous livre les secrets de sa victoire au Championnat de France de bloc 2025, en partageant la manière dont il a vécu la compétition, ses entraînements intenses, et l’importance de sa complicité avec Oriane Bertone, sa compagne et partenaire d’entraînement. Entre une victoire bien méritée, des moments de doute et des anecdotes sur sa vie de grimpeur, découvrez un portrait plus intime de ce grimpeur en pleine ascension.


Dimanche soir, le couperet est tombé sur les Championnats de France de bloc 2025, et l’issue de cette compétition a marqué un tournant majeur dans la carrière d’Adrien Lemaire. Après des années de persévérance, de finales disputées avec rage et de podiums sans jamais toucher la plus haute marche, il a enfin décroché la médaille tant convoitée : celle de Champion de France de bloc. Un titre qu’il attendait, qu’il rêvait secrètement, mais qu’il n’osait plus vraiment espérer au vu des obstacles rencontrés au fil des saisons.

© Planetgrimpe

Pourtant, le week-end dernier, tout s’est aligné à Anse. Plus qu’un simple sacre, ce titre est devenu un symbole : celui du travail acharné, de l’expérience acquise au fil des compétitions, et de la résilience face à la frustration. Mais ce qui rend ce moment encore plus exceptionnel, c’est qu’il n’est pas seul à écrire cette page d’histoire. Sa petite amie, Oriane Bertone, a également remporté l’or chez les femmes, offrant à ce week-end une dimension magique. Ce doublé, aussi rare qu’inattendu, réunit non seulement les rêves individuels mais aussi les espoirs d’un couple de compétiteurs passionnés. Adrien, tout sourire, n’a pas manqué de souligner l’importance de ce partage, cette joie commune qui rend cette victoire encore plus belle. « C’est un rêve », confie-t-il, la voix remplie de gratitude, alors qu’il réalise que ce Championnat restera à jamais gravé dans sa mémoire.

C’est donc avec beaucoup d’émotion, mais aussi une humilité qui le caractérise, que le jeune Parisien revient sur cette victoire historique, son parcours semé d’embûches et la manière dont, cette fois, tout a basculé en sa faveur !

© Planetgrimpe

Un parcours forgé par la persévérance

Adrien a grandi dans une famille où l’escalade faisait partie du quotidien. Dès son plus jeune âge, il a été immergé dans l’univers de la grimpe, d’abord à travers des sorties en forêt de Fontainebleau, un lieu mythique pour tous les passionnés de bloc. « Je n’avais encore même pas deux ans que j’avais déjà les pieds dans le sable », se souvient-il avec un sourire.

Mais c’est vers 11 ans qu’il prend véritablement le virage de la compétition, en rejoignant l’E.S.M., son premier club. Ce fut une révélation : « L’ambiance, les sensations… je n’ai jamais retrouvé ce feeling dans d’autres sports », confie Adrien. Il gravira rapidement les échelons, passant du niveau départemental au national, et ses premières compétitions internationales en catégorie jeunes ne tarderont pas à venir.

© IFSC

Mais c’est à partir de 20 ans qu’il décide de s’investir pleinement dans la compétition. « À ce moment-là, j’ai mis en stand-by mes études, j’ai commencé à travailler avec mon premier coach perso, Guillaume Levernier », raconte-t-il. Il fait alors un choix de vie fort, concentrant ses efforts sur sa passion et ses ambitions sportives.

Si la compétition occupe une place centrale dans sa vie, la grimpe sur le rocher n’est pas en reste. Adrien adore les sessions de bloc en forêt et ses entraînements se veulent une combinaison équilibrée de prépa physique et de fun sur les murs. « Je commence généralement l’entraînement en milieu de matinée, pour le finir en milieu/fin d’après-midi. Je fais une grosse séance plutôt que deux petites », explique-t-il. Et pour lui, il y a une distinction nette entre ce qu’il aime et ce qu’il préfère éviter : « J’adore les séances de fights dans le panneau et de bonne grimpe, mais les séances de rési, je les aime un peu moins », avoue-t-il avec un clin d’œil.

Un titre de Champion de France tant attendu !

« C’est tout simplement une immense fierté. » Les premiers mots d’Adrien traduisent l’intensité de son émotion. Le titre de Champion de France de bloc qu’il a remporté le week-end dernier à Anse, il ne l’a pas obtenu du jour au lendemain, mais au terme d’un long parcours semé de finales disputées et d’occasions manquées.

Depuis ses premières années en équipe de France jeune, il s’est illustré sur le circuit national et international, montant régulièrement sur les podiums sans jamais décrocher la médaille d’or. « J’ai participé à de nombreux Championnats de France, en bloc, en difficulté, en vitesse… Beaucoup de finales, quelques podiums, mais jamais de titre. » L’attente a été longue, parfois frustrante, mais elle a forgé son mental et sa détermination.

© Aurèle Bremond

En 2022, il passe tout près du sacre avec une médaille d’argent, avant d’enchaîner d’autres finales où il manque de peu la victoire. Mais cette année, la dynamique est différente. Plus qu’une question de forme physique, c’est son état d’esprit qui a changé. « J’ai abordé cette compétition avec l’envie de jouer. Après des qualifications tendues, j’ai su lâcher prise. Et ça a marché. » Une approche plus détendue, moins focalisée sur le résultat, qui lui a permis de donner le meilleur de lui-même dans les moments cruciaux.

Un duel jusqu’au dernier bloc

La finale du Championnat de France de bloc 2025 a offert un scénario digne d’un thriller, avec un suspense qui s’est prolongé jusqu’aux derniers essais. Dès le premier bloc, Adrien montre qu’il est dans le coup, enchaînant rapidement ce passage. Derrière lui, Paul Jenft et Max Bertone restent au contact, maintenant une pression constante. Mais c’est dans le bloc 3 qu’Adrien frappe fort : il enchaînera cette dalle à vue, prenant de l’avance sur ses adversaires directs, qui mettront quelques essais de plus pour atteindre le top.

« Après la dalle du bloc 3, je savais que j’étais en tête. Mais avec Paul et Max, on savait aussi que tout allait se décider sur le dernier passage. »

© Planetgrimpe

Le dernier bloc, avec son départ face au public, est un mélange de physique et contorsion, avec un mouvement final loin d’être anodin. « Je pensais que ça allait être un bloc full freestyle avec des prises de décision à chaque mouv. Finalement il y avait une partie « contorsion » au milieu qui était plus désagréable que prévue pour moi, mais le dernier mouv était carrément cool à faire ! » Il chutera la main dans la prise finale, ne parvenant pas à retenir le balant… Mais aucun des finalistes ne fera mieux que lui, ce qui lui permettra de décrocher le précieux titre qu’il convoitait tant. Sur l’écran qui affiche le classement, son nom apparaît en première place : Adrien Lemaire est le nouveau Champion de France de bloc 2025.

« J’ai lâché une petite larme, je crois… et j’ai couru dans les bras de Max ! » Le poids des années d’efforts, des doutes et des remises en question s’évapore en un instant.

© Planetgrimpe

Un titre partagé avec sa chérie Oriane Bertone

Mais ce qui rend cette victoire encore plus spéciale, c’est qu’Oriane Bertone, sa compagne, a elle aussi été couronnée Championne de France quelques instants plus tôt. Un scénario idéal, presque trop beau pour être vrai. « C’est déjà exceptionnel de gagner, mais le partager avec elle, c’est un rêve. On s’était toujours dit que gagner des compets c’était génial mais que le faire à deux, ça serait encore plus exceptionnel. »

Depuis leurs débuts en compétition, ils avaient souvent imaginé cette possibilité, sans jamais réellement penser que cela arriverait un jour. Cette fois, ils l’ont fait.

« J’ai regardé la fin de sa finale et je savais que c’était possible. On l’a fait. » Un sourire éclaire son visage alors qu’il revit la scène dans sa tête. Ils ont traversé la compétition ensemble, se soutenant mutuellement entre les tours.

© Planetgrimpe

« Après mes qualifications compliquées, on a beaucoup parlé. Elle m’a aidé à me remettre dans un bon état d’esprit, et je pense que ça a fait la différence. » Cette connexion, cette capacité à se motiver mutuellement, a été un véritable atout dans cette compétition où le mental joue un rôle aussi important que la forme physique souligne Adrien.

Une victoire, et après ?

À peine le temps de savourer ce titre qu’Adrien doit déjà penser à la suite. « Dans trois semaines, il y a le sélectif national. C’est tout aussi important que les France. » Un nouvel enjeu majeur, qui déterminera sa place sur les circuits internationaux pour la saison à venir. Pas de répit, donc, mais une motivation décuplée par cette victoire.

Puis viendront les compétitions internationales, les Coupes du Monde et, il l’espère, de nouvelles occasions de briller sur la scène mondiale. Chaque saison est une bataille, et Adrien sait que le chemin est encore long.

Et le rocher dans tout ça ? « Si la météo le permet, j’irai mettre les doigts dans Gourmandise bas », un bloc exigeant qu’il a en tête depuis un moment. « C’est un style qui ne me correspond pas du tout, mais j’adore les challenges ! »

© Planetgrimpe

Un avenir chargé… et des rêves encore plein la tête

Pour la suite, Adrien préfère ne pas trop se projeter. Il sait que le sport de haut niveau est imprévisible et que chaque saison apporte son lot de défis. Mais une chose est sûre : il veut continuer à grimper, à repousser ses limites et à vivre encore des moments aussi forts que ce week-end.

« Espérons que l’avenir soit rempli d’entraînements, de compétitions et de voyages ! »

En attendant, il savoure encore un peu cet instant unique, ce moment suspendu où tout s’est aligné à la perfection. Trois mots pour résumer son Championnat de France ?

© Planetgrimpe

« Remise en question, prise de plaisir et gros fights ! »

Et une image qui restera gravée dans sa mémoire : celle de deux champions, main dans la main, savourant leur victoire ensemble, avec le sentiment d’avoir accompli quelque chose d’exceptionnel.


Notre entretien complet avec Adrien :

Salut Adri ! Félicitations pour ton titre de Champion de France ! Quels sont les premiers mots qui te viennent en tête en repensant à ta victoire ?

Hello ! Tout d’abord merci beaucoup 🙂 Pour répondre à ta question, c’est tout simplement une fierté immense. C’est un titre derrière lequel je cours depuis de nombreuses années (que ce soit en catégorie jeune ou seniors), et le fait d’avoir été sacré champion de France pour la première fois avec Oriane, c’est juste incroyable. On s’était toujours dit que gagner des compets c’était génial mais que le faire à deux, ça serait encore plus exceptionnel.

Cela faisait plusieurs années que tu courais après cette médaille d’or. Peux-tu revenir sur ton histoire atypique avec cette compétition et tes résultats au fil des ans ? 

C’est vrai que mon histoire avec cette compétition s’étend sur quelques années. En catégorie jeune, j’ai participé à de nombreux championnats de france dans toutes les disciplines. De nombreuses finales, quelques podiums, mais jamais de titres. Arrivé en seniors, j’ai lâché la vitesse pour me concentrer principalement sur la diff et le bloc.

Je me glisse en finale des championnats de France de bloc en 2022, 2023, 2024 et 2025, et pour la petite anecdote, je n’avais jamais fait de demi-finale en bloc avant 2022 et je n’ai depuis lors jamais raté d’entrée en finale ! En 2022 je finis deuxième, et cette année pour la première fois, je remporte le titre.

Comment as-tu géré toutes ces années d’attente et de frustration ?

Pour gérer la frustration, j’essaie surtout de me remettre en question. Analyser ce qui a marché ou non et bosser sur mes points faibles pour avoir le moins de trous possible dans ma raquette. Le reste c’est une question de persévérance, et surtout, de toujours croire que c’est possible.

Qu’est-ce qui a fait la différence cette année selon toi ?

Si on compare avec les autres années, je pense que ce qui a joué est clairement mon état d’esprit sur les différents tours, en plus du fait que le scénario a plutôt tourné à mon avantage : il fallait être efficace, chose que je maîtrise assez bien.

Comment as-tu vécu la compétition, de la phase de qualifications jusqu’aux finales ? À quel moment as-tu senti que le titre était à ta portée ?

Honnêtement, j’ai très mal débuté la compétition, avec un tour de qualifs crispé et coincé. C’est passé, mais ça a été un combat physique et surtout mental dans chacun des blocs, jusqu’au dernier. Entre la qualif et la demi, on a beaucoup discuté avec Ori [Oriane Bertone], notamment autour de l’état d’esprit et des bienfaits d’un bon « mood » pour accéder à une bonne grimpe. J’ai abordé cette demi-finale plus détendu, confiant, et surtout avec l’envie de jouer dans les blocs. Je pense pouvoir dire que ça à plutôt bien fonctionné !

En finale, je suis parti détendu avec la même envie de jouer. L’ambiance avec les autres finalistes derrière le mur a bien aidé, en plus de la « chance » que j’ai eue dans le scénario : il fallait être efficace sur des blocs techniques et joueurs.

Peux-tu nous raconter ton ressenti lors du dernier bloc de finale ? Avais-tu conscience que tout allait se jouer dans cet ultime passage ?

Oui clairement ! Après le bloc 3 (la dalle) je savais que j’étais premier du provisoire, mais j’avais surtout hâte et envie de grimper dans ce dernier bloc, qui avait l’air plutôt classe ! Avec Max [Bertone] et Paulo [Paul Jenft] on savait que tout allait se jouer dans ce dernier passage, mais que l’on était assuré de faire podium. Avec Paul on s’est même dit en rigolant que c’était un remake de 2022, mais avec le scénario inverse.

Pour ce bloc, je pensais que ça allait être un bloc full freestyle avec des prises de décision à chaque mouv. Finalement il y avait une partie « contorsion » au milieu qui était plus désagréable que prévue pour moi, mais le dernier mouv était carrément cool à faire !

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à gérer sur cette compétition ? 

Surtout le fait de réussir à me détendre et à jouer dans les blocs. C’était très mal parti en qualification, mais beaucoup mieux lors de la demie et la finale !

Ce titre de Champion de France est déjà un moment fort, mais le partager avec Oriane, qui remporte aussi la compétition chez les femmes, ça doit être encore plus spécial. Comment as-tu vécu ce doublé en couple ?

C’est déjà exceptionnel de réussir à gagner, mais alors le partager avec elle c’est juste un rêve. J’ai aimé regarder la fin des finales femmes, je savais que c’était possible et on l’a fait.

Oriane et toi, vous vous entraînez souvent ensemble. En quoi est-ce un avantage d’avoir une partenaire comme elle ?

On s’entraide énormément tous les deux. Elle a beaucoup de choses à m’apporter, c’est une grimpeuse avec un feeling de grimpe incroyable et pouvoir apprendre de ses sensations est une chance sur certains mouvements. En plus de ça, la voir et la sentir forte et performante – au plus haut niveau – ça motive franchement !

Après un week-end aussi fort en émotions, comment avez-vous célébré ce doublé historique ?

Pour le coup… notre retour sur Paris s’est organisé le soir même, la célébration s’est donc faite dans la voiture 😅 !
Le lendemain, Ori avait des obligations… On n’a pas encore vraiment fêté le titre tout les deux ! Je suis tout de même allé chez mes parents pour trinquer avec eux ☺️

Tu es un visage bien connu du circuit français, mais peux-tu nous raconter comment tu as découvert l’escalade ?

Pour revenir au commencement, je fais partie d’une famille de grimpeurs. Dès mes 1 an, j’avais déjà les pieds dans le sable en plein milieu de la forêt de Fontainebleau, et c’est vers l’âge de 11 ans que je m’inscris dans mon premier club : l’E.S.M, club avec lequel je découvre la compétition.

J’ai très vite accroché : l’ambiance, les sensations ; je n’ai jamais retrouvé ce feeling dans d’autres sports. Au fil des compétions et des années j’ai évolué d’un niveau départemental à un niveau national, et j’ai eu la chance de participer à mes premières compétitions internationales en catégories jeunes. De fil en aiguille je suis passé de catégorie jeune à catégorie senior… et j’en suis là ☺️

À quel moment as-tu décidé de t’investir pleinement dans la compétition ?

Il y a environs six ans maintenant. À ce moment là, j’ai décidé d’axer mes choix de vie vers la compétition, j’ai mis en stand-by mes études, et j’ai commencé à travailler avec mon premier coach perso – à l’époque Guillaume Levernier. C’est le début.

En dehors de la compétition, à quoi ressemble ta vie de grimpeur ? Quels sont tes habitudes d’entraînement

Je dirais que ma journée type ressemble plus ou moins à : manger, m’entraîner, dormir 😜 On commence généralement l’entraînement en milieu de matinée, pour le finir en milieu/fin d’après midi (une grosse séance plutôt que les deux petite habituelles).

Quelle est la partie de l’entraînement que tu adores… et celle que tu détestes ?

J’adore les séances de fights dans le panneau et de bonne grimpe, et j’aime moins… pas grand chose en fait ahah. Enfin si, les séances de resi… Heureusement que je ne fais plus de diff depuis deux ans 😜

En dehors de l’escalade, quelles sont tes autres passions ou trucs qui te font kiffer ?

J’adore kiffe les puzzles ou tous les jeux de réflexion, les mots fléchés, les casses têtes… C’est mon passe temps préféré (juste après l’escalade) !

À quoi ressemble une journée parfaite pour toi, sans aucune contrainte ?

Un lever sans réveil (9-10h), un petit-dej/repas dans la foulée, une bonne séance de prépa physique, un peu de panneau et des blocs funs ou de la grimpe en extérieur avec Ori, Yuna et les copains, puis je rentre chez moi pour prendre une bonne douche, regarder une petite série et une bonne nuit de sommeil. Bonus s’il fait beau !

Quelle est la pire habitude que tu as et que tu aimerais changer ?

Ça m’arrive de repousser les choses au dernier moment… ça rend folle Ori parfois 😅

Plutôt couche-tard ou lève-tôt ?

Ah… je dirais couche-tard et lève-tôt 😜 ! Selon les situations, je m’adapte. Quand je vais travailler à Rungis je me lève généralement un peu avant 6h. Mais en règle générale je préfère faire la grasse mat quand je peux !

Une anecdote de voyage qui t’a marqué (galère mémorable, moment inoubliable, rencontre improbable) ?

Séoul 2022 probablement ! C’était mon premier voyage hors de l’Union Européenne, une super expérience. La culture coréenne est vraiment différente de la nôtre, j’ai beaucoup aimé en apprendre plus. Et puis… au retour, notre avion a été retardé de plus de 9h… nous avons passé une journée entière allongés sur le sol de l’aéroport d’Incheon… C’était mémorable 😅

Maintenant que tu es Champion de France, quels sont tes prochains objectifs ?

Dans un premier temps, je pense finir le circuit de qualifications national. Dans trois semaines, il y a le sélectif qui est tout aussi important que les Frances ! Après, ça va beaucoup dépendre des sélections et des compétitions sur lesquelles je serai sélectionné, tout ça va se préciser petit à petit…

Comment envisages-tu la suite de ta saison après ce titre ?

Je suis déjà de retour à l’entraînement (nous avions déjà un stage France programmé juste après les championnats de France). Plus loin dans le temps, j’aimerais ma saison longue, pleine de voyages à l’étranger et de belles expériences en compet  👊

En dehors des compétitions, y a-t-il des projets en extérieur qui te tiennent à cœur ?

Pour le moment c’est un peu compliqué pour moi de répondre. Si j’ai le temps et que la météo le permet, j’irai mettre les doigts dans « Gourmandise bas », qui est un bloc plutôt dans mon antistyle.

À plus long terme, comment vois-tu ton avenir dans l’escalade ?

Espérons chargé de projets, d’entraînements, de compétitions et de voyages !

Si tu devais décrire ce week-end en trois mots, ce serait lesquels ?

Remise en question, prise de plaisir, des gros fights… Bon, trois séries de trois mots ça passe ? 😜

Quelle a été la première chose que tu as faite après avoir réalisé que tu étais champion de France ?

J’ai lâché une petite larme je crois… Et assez vite je suis allé prendre Max dans mes bras !

Ton plus gros fail en compétition ou en entraînement, celui dont tu rigoles encore aujourd’hui ?

Je me suis ouvert l’arcade en zippant dans une des fameuses dalles d’Arkose Massy… la honte quand j’ai appris qu’Ori l’avait flashée 🤣

Quel est ton rituel bizarre avant une compète ? (Ou un grigri porte-bonheur ?)

J’ai sacré un de mes caleçon comme un porte-bonheur (même s’il avait jamais gagné jusqu’à présent 😜)

Si tu pouvais échanger ta place avec un autre grimpeur pour une journée, tu choisirais qui et pourquoi ?

Mmmh… je dirais Charles Albert. J’aimerais savoir ce que ça fait d’avoir des doigts en acier !

Qui est le plus compétiteur entre Oriane et toi ? Qui prend le plus la défaite à cœur ?

Ori direct ! Elle n’aime pas perdre, ne pas réussir ou encore ne pas avoir raison.

Ton repas cheat meal ultime après une grosse compet ?

Sur la route du retour des Frances, on s’est arrêtés sur une aire et on s’est fait un gros Burger King 😅 Et puis j’ai pris une petite coupe de champagne avec mes parents le lendemain, histoire de fêter ça avec eux.

On t’oblige à choisir un autre sport que l’escalade pour te reconvertir. Tu prends quoi ?

Le trail je pense, pour être dehors dans la nature et sentir que je me défoule. Ou bien peut-être le golf !


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Adam Ondra en feu à Fontainebleau : « Soudain Seul », flashs en série et un projet mythique en ligne de mire !

15 Fév

Le passage d’Adam Ondra à Fontainebleau restera gravé dans les annales. En quelques jours seulement, le grimpeur tchèque a enchaîné des blocs d’exception, réalisant notamment l’ascension de « Soudain Seul » 9A ainsi que plusieurs flashs impressionnants, dont « Imothep du sol » 8B+. Mais au-delà de ces performances, Ondra s’est également attaqué à un projet mythique : « Imothep Assis », un possible 9A+ initié par Camille Coudert. 


Un début de séjour tonitruant

Dès son premier jour à Bleau, Adam Ondra a frappé fort en réalisant « Soudain Seul » 9A. Le lendemain, galvanisé par cette croix, il s’est lancé dans un « tour de flash » orchestré par Pierre Delas (Fanatic Climbing). Objectif : enchaîner plusieurs blocs extrêmes dès son premier essai. Pari réussi avec « Ubik Assis » 8B et « La Ligne de Bête » 8B+, tous deux flashés avec une aisance déconcertante.

Ces deux blocs sont incroyables, je les ai flashés sans grande difficulté, simplement parce que j’étais tellement excité d’essayer ces mouvements fantastiques !

Adam Ondra

Seule ombre au tableau, « Partage Assis » 8B lui résiste malgré plusieurs tentatives acharnées.

© Petr Chodura

La découverte d’un projet d’ampleur

Après une journée de repos sous la pluie, Ondra retrouve Camille Coudert et Charles Albert pour s’attaquer à l’un des plus gros projets de la forêt : « Imothep Assis », considéré comme un potentiel 9A+. Mais avant d’explorer ce départ inédit, Ondra commence par tester la version debout, « Imothep du sol » 8B+, qu’il enchaîne… flash ! À ses yeux, ce bloc, pourtant redoutable, semble presque taillé pour lui.

Ensuite, place à la véritable mission de la journée : le départ assis, une variante que Coudert travaille depuis plus de 100 sessions et qui pourrait bien atteindre la cotation stratosphérique de 9A+.

© Petr Chodura

Plus en forme que jamais, Ondra a réalisé rapidement tous les mouvements du bloc et est tombé sous le charme de cette ligne extrême : « C’est juste incroyable », commente-t-il avec passion.

De son côté, Camille Coudert a franchit un cap en parvenant enfin à réaliser le deuxième mouvement du bloc, après des mois d’efforts acharnés. Il faut dire qu’il a pu compter sur un petit coup de pouce d’Adam Ondra, qui, pour la petite anecdote, lui a prêté son chausson La Sportiva pour tester une nouvelle méthode.

Un séjour historique pour le grimpeur tchèque

En quelques jours seulement, Adam Ondra a encore prouvé qu’il fait partie des plus grands grimpeurs de l’Histoire. Son passage à Fontainebleau restera marqué par une une efficacité hors normes, avec des performances qui confirment son incroyable polyvalence. Les images de ces ascensions seront bientôt disponibles sur sa chaîne YouTube, et on peut déjà s’attendre à une vidéo mémorable.

Ce voyage à Fontainebleau a été tout simplement incroyable. Un vrai rêve, le scénario n’aurait pas pu être meilleur. Mes journées étaient bien remplies. Je me sentais bien et super motivé, et l’équipe avec laquelle je grimpais était juste au top ✊ | Adam Ondra

Reste à savoir si l’on verra bientôt Ondra de retour à Bleau pour tenter un enchaînement historique de « Imothep Assis ». Affaire à suivre…

© Petr Chodura


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Staša Gejo quitte les compétitions sur un coup de gueule : « Je ne veux plus faire partie de ce cirque ! »

15 Fév

C’est un tournant pour l’une des figures emblématiques de la scène internationale ! La Serbe Staša Gejo, 27 ans, a annoncé son retrait du circuit des compétitions après une carrière marquée par de nombreux podiums en Coupe du Monde et aux Championnats d’Europe.

Une décision radicale qu’elle justifie par un profond désaccord avec l’évolution des compétitions et un manque de soutien pour poursuivre au plus haut niveau.


Une annonce choc et sans filtre !

La grimpeuse serbe a officialisé son départ sur Instagram, dans un message aussi virulent que critique : « Le monde des compétitions ne m’inspire pas, il me répugne. Je ne veux plus voir ces prises sans grain. Je ne peux plus voir les mêmes visages ouvrir chaque compétition et dicter les tendances. J’ai un problème avec ça. Je n’ai ni le soutien, ni une équipe, ni une salle, ni les ressources pour payer ces précieuses personnes, suivre les tendances et exceller dans ce système ».

Ce coup de gueule vise directement la fédération internationale et le travail des ouvreurs, qu’elle accuse de proposer un style de blocs uniformisé. Une critique que d’autres athlètes ont déjà exprimée, pointant du doigt une évolution qui favorise le spectacle au détriment d’un challenge technique et physique plus varié.

© IFSC

Dans une déclaration, l’IFSC a réagi : « Nous avons pris acte de la décision de Staša et elle nous manquera lors des compétitions internationales. Elle fait partie de la Commission des Athlètes de l’IFSC et a toujours exprimé ses opinions avec franchise, à la fois au sein et en dehors de la communauté de l’escalade. En ce qui concerne les ouvreurs, nous avons un groupe de professionnels de confiance qui conçoivent les tracés pour nos Coupes du Monde et nos Championnats du Monde. Malgré leurs styles et idées variés (ce qui est encouragé car chaque ouverture doit être différente), ils respectent les directives de l’IFSC ».

Un manque de soutien et des doutes persistants

Gejo a également évoqué un manque de financement et des conditions d’entraînement inadaptées comme facteurs ayant influencé sa décision. Si la Serbe a pu compter sur le soutien de sa famille, de son pays et de ses sponsors, elle avoue avoir souvent ressenti un manque d’accompagnement au quotidien : « Je regardais les équipes avec leurs entraîneurs, leurs kinés, des salles entrières réservées pour eux et des ouvertures de nouveaux blocs toutes les deux semaines. Moi, j’ai toujours essayé de m’adapter avec les moyens du bord ». Un sentiment d’isolement qui l’a poussée à remettre en question son avenir en compétition.

Révélée en 2015 avec un titre de Championne du Monde junior en bloc et en combiné, elle s’est imposée au fil des années comme une compétitrice redoutable. Championne d’Europe de bloc en 2017, elle a aussi décroché plusieurs médailles de bronze en Coupe du Monde, notamment à Chongqing (2018), Innsbruck (2021) et Brixen (2023). Malgré son expérience, elle n’a jamais réussi à décrocher son billet pour les Jeux Olympiques, terminant 2ème aux qualifications européennes pour Paris 2024, un crève-cœur pour elle. Sa dernière apparition en compétition remonte au mois d’août dernier, lors des Championnats d’Europe à Villars, où elle a terminé 8ème en bloc.

© IFSC

« J’avais peur de faire cette annonce et de dire au revoir. J’avais l’impression que ce serait un gâchis de partir comme ça… Mais en août, à Villars, j’ai compris que c’était ma dernière compétition internationale. J’ai adoré être là, avec mes amis et ma famille, mais je n’ai pas du tout aimé la grimpe en elle-même. Les finales m’ont particulièrement dégoûtée », déclare la Serbe.

Une reconversion vers le rocher

Si elle tourne la page du circuit des Coupes du Monde, Gejo n’en a pas fini avec l’escalade. La Serbe entend poursuivre sa carrière en se consacrant sur le rocher : « Mon amour pour l’escalade ne s’arrête pas. Je veux juste grimper pour moi, découvrir de nouveaux endroits et rencontrer des gens passionnés », confie-t-elle.

Son passé en falaise et en bloc laisse entrevoir de belles performances à venir. Elle a déjà enchaîné plusieurs blocs jusqu’au 8B+, notamment « Mécanique Elémentaire » à Fontainebleau, « Incubator » en Autriche et des classiques de Rocklands en Afrique du Sud.

Elle conclut : « Ma vie de grimpeuse n’est pas terminée. Je ne veux juste plus faire partie de ce cirque. Je reviendrai peut-être pour une ou deux compétitions, mais mon objectif principal est désormais l’escalade en extérieur, pour moi-même. Je veux découvrir des lieux, rencontrer des gens et simplement grimper ».

Un départ qui interpelle

L’annonce de Staša Gejo soulève des questions sur la direction que prend l’escalade de compétition. Son ressenti sur l’ouverture et les difficultés à trouver des structures de soutien résonnent avec d’autres grimpeurs, à l’image de Jakob Schubert, qui dénonçait récemment une dérive du circuit international vers des blocs de plus en plus aléatoires, favorisant la lecture et la chance plutôt que la force pure et la technique. Schubert regrettait que l’escalade de compétition ne soit plus le reflet de l’escalade sur rocher, et Gejo semble partager ce constat amer.

Son départ met en lumière les difficultés rencontrées par de nombreux athlètes qui ne disposent pas des mêmes infrastructures que les grandes nations de l’escalade. Entre un circuit jugé trop imprévisible et un manque de moyens pour rivaliser au plus haut niveau, certains grimpeurs se retrouvent à devoir faire un choix radical.

Si son absence laissera un vide sur les tapis de compétition, son futur en falaise s’annonce prometteur. Une chose est sûre : Staša Gejo ne grimpera plus pour les juges, mais pour elle-même.

La déclaration complète de Staša Gejo :

Une autre belle compétition, un bon résultat aussi (3ème place), mais intérieurement, j’ai souffert. J’ai voulu partager mes pensées et mes projets à plusieurs reprises, mais je me suis toujours ravisée ou j’ai pensé que le grand public ne comprendrait pas ce qui se passe depuis un an. Vous l’avez peut-être vu venir. Mais voilà, j’ai décidé que ce n’était plus pour moi. L’environnement compétitif ne m’inspire plus, il me répugne.

2024 a été une année pleine de déceptions, de trahison, de perte de repères, de perte de routine, de normalité, de besoins non satisfaits pour une athlète avec un grand objectif. Finalement, l’été a été marqué par une perte d’amour pour ce sport, suivi d’un retour sous un autre angle, dans un autre aspect. Mais chaque tentative de compétition, peu importe son issue, sonnait faux. Gagner ou non, ça avait un goût amer.

J’avais peur de faire cette annonce et de dire au revoir. J’avais l’impression que ce serait un gâchis de partir comme ça… Mais en août, à Villars, j’ai compris que c’était ma dernière compétition internationale. J’ai adoré être là, avec mes amis et ma famille, mais je n’ai pas du tout aimé la grimpe en elle-même. Les finales m’ont particulièrement dégoûtée.

J’ai essayé de participer à quelques masters ici et là, en me disant que ça pourrait être fun. Encore une fois, du fun avec les gens, mais pas en grimpant. J’ai un problème avec l’ouverture des compétitions, je l’admets, mais c’est aussi MON problème. Peut-être que je suis trop old school pour ça. Je ne veux plus voir ces prises sans grain. Je ne peux plus voir les mêmes visages ouvrir chaque compétition et dicter les tendances. J’ai un problème avec ça, un point c’est tout. Je n’ai ni le soutien, ni une équipe, ni une salle, ni les ressources pour payer ces précieuses personnes, suivre les tendances et exceller dans ce système.

L’ouverture des Dock Masters était difficile sur tous les tours. À la fin, je n’avais même plus envie de grimper, alors que j’étais venue pour m’amuser, tant pis. Toutes ces compressions, cette tension sur les épaules et cette fatigue m’ont tuée. Bien sûr, je ne suis plus en condition pour encaisser une telle intensité aussi longtemps. Après tout, je fais un boulot de 35 heures par semaine depuis juillet et je m’entraîne peut-être 10 à 12 heures. Et pourtant, je grimpe encore très bien. Ce que je veux dire, c’est que j’aime grimper des blocs durs et exigeants, mais à mon propre rythme, sans stress et sans comparaison. Avec du repos, des amis, du jeu !

Un autre élément qui me complique la tâche, c’est le manque de soutien. J’ai quitté mon pays à 16 ans et j’ai vécu loin de mes parents depuis. J’ai poursuivi une carrière académique et sportive à l’étranger. J’ai toujours été bien accueillie dans les équipes d’escalade, j’ai appris et progressé aux côtés des autres grimpeurs. Je me suis sentie soutenue, j’avais l’impression d’avoir une équipe. Mais il y a toujours quelque chose, que je ne comprends pas, qui finit par me mettre à l’écart, qui me rend à nouveau étrangère et indésirable. Alors je dois repartir et chercher un autre environnement, peut-être plus accueillant. Encore et encore, en boucle. Quand ça arrive juste avant les deux plus grosses qualifications olympiques, ce n’est ni agréable ni facile à gérer.

J’ai toujours été jalouse des grandes équipes avec plusieurs coachs, des kinés disponibles à tout moment, d’immenses salles d’entraînement, de nouveaux blocs tous les deux ou trois semaines. Une attention totale portée aux athlètes… J’ai eu du soutien, et sans lui, je ne serais jamais devenue aussi forte. J’ai mes parents, ma famille et mes amis, qui ont toujours été derrière moi à 1000 %. J’ai aussi collaboré avec certains coachs, mais ce n’était qu’une partie de ce dont j’avais réellement besoin et, probablement, de ce que je méritais. Ils étaient souvent loin, avec une disponibilité limitée ou d’autres priorités. Donc ça fonctionnait un temps, puis plus du tout. Mais je suis très reconnaissante envers ces personnes, malgré tout !

J’ai reçu un soutien incroyable de la part de mon gouvernement, de ma fédération et du Comité olympique serbe, et je ne pourrai jamais assez les remercier. Ils m’ont permis de vivre de mon sport. Enfin, j’ai eu mes précieux sponsors, qui m’ont accompagnée pendant tant d’années et m’ont fourni le meilleur équipement. Mais il semble que l’escalade de compétition exige aujourd’hui bien plus que ce qui était « suffisant » auparavant, que ce soit pour un individu ou une équipe.

Ma vie de grimpeuse n’est pas terminée. Je ne veux juste plus faire partie de ce cirque. Peut-être que je reviendrai pour une compétition ou deux, mais désormais, je me consacre pleinement à la grimpe en extérieur et à grimper pour moi. Je veux découvrir des lieux, des gens, et juste grimper.

Staša Gejo


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Shauna Coxsey de retour au sommet avec la première féminine de « Mito Sit » 8B+ à Sintra

14 Fév

Dix ans après avoir réussi son premier 8B+, Shauna Coxsey prouve qu’elle est toujours l’une des meilleures grimpeuses au monde. La Britannique vient de réaliser la troisième ascension de « Mito Sit » 8B+ à Sintra, au Portugal, signant ainsi la première féminine de ce bloc mythique.

Un exploit d’autant plus marquant qu’elle l’a enchaîné en seulement deux sessions !


« Mito est l’une des lignes les plus impressionnantes que j’ai jamais vues ! Le bloc est bien plus grand et déversant que je ne l’imaginais, avec des prises minuscules ! », a commenté Shauna après son ascension.

Situé dans la célèbre zone de bloc de Sintra, « Mito Sit »a été ouvert en 2022 par le Japonais Jun Shiba. Il s’agit du départ assis d’un bloc existant, qui proposait auparavant une version en 7C et une autre en 7A. Avant Shauna, seul William Bosi avait répété ce passage en 2024.

Dès sa première session, la grimpeuse Britannique a rapidement trouvé les méthodes, mais les premiers mouvements, particulièrement exigeants sur des micro-prises, lui ont donné du fil à retordre. Lors du deuxieme jour, après un bon échauffement, elle a failli enchaîner dès son premier essai, tombant sur un mouvement plus facile vers la fin. Mais quelques tentatives plus tard, elle se tenait au sommet de ce monstre de granit. « Juste à temps, car ma peau commençait à souffrir ! Sintra mord littéralement la chair ! », a-t-elle plaisanté.

© Ed Robinson

Avec cette nouvelle performance, Shauna Coxsey confirme son retour au plus haut niveau du bloc en extérieur. Après une pause pour cause de maternité et une carrière de compétitrice bien remplie (notamment avec une participation aux Jeux Olympiques de Tokyo), elle s’est recentrée sur son amour pour le rocher. Ces derniers mois, son palmarès s’est considérablement enrichi ; elle a notamment réalisé :

  • « Fotofobia » 8B+ à La Pedriza
  • « Hazel Grace » 8B+ au col du Gothard
  • « The Boss » 8B+ à Yarncliffe, Peak District
  • « Mito Sit » 8B+ à Sintra

Avec ces ascensions, elle reste la seule Britannique à avoir atteint le niveau 8B+ bloc.

Shauna n’a pas encore défini précisément ses objectifs pour 2025. « Mon plan pour 2025 est simple : grimper ! Je ne sais pas encore où ni sur quoi, mais je veux juste me consacrer sur ma grimpe et me donner à fond », confie-t-elle.

Ce qui est certain, c’est que Shauna Coxsey n’a pas dit son dernier mot. Et si « Mito Sit » marque son cinquième 8B+, on peut parier que ce ne sera pas le dernier !


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Boum ! Laura Rogora enchaîne son troisième 8c à vue à Oliana !

12 Fév

Laura Rogora continue de réaliser des prouesses exceptionnelles sur le rocher. Après une semaine d’exception en Slovénie en début d’année, l’Italienne de 23 ans a posé ses valises à Oliana, en Espagne, où elle n’a pas tardé à marquer les esprits : elle vient d’enchaîner à vue « American Hustle » 8c, signant ainsi le troisième 8c à vue de sa carrière.

Laura Rogora continue de défier la gravité ! En déplacement à Oliana, en Espagne, la grimpeuse romaine de 23 ans vient de s’offrir à vue « American Hustle » un 8c classique du secteur. Établie par Sam Elias, cette voie de 50 mètres a été enchaînée en par plusieurs des meilleurs falaisistes de la planète, dont Sasha DiGiulian, Jessica Pilz et Jonathan Siegrist. Elle a notamment connu deux ascensions très médiatisées, l’une d’Adam Ondra en 2017 et l’autre de Janja Garnbret en 2021.

Enchaîner un 8c à vue n’est pas une première pour Laura : elle avait déjà réalisé deux voies de la même manière, avec « Spanish Caravan » dans le Verdon l’année dernière et « Ajo Crudo » en Espagne en 2023.

Une performance rare dans le monde de l’escalade, que seules deux autres grimpeuses ont réalisée avant elle : Janja Garnbret et Chaehyun Seo. Garnbret avait d’ailleurs inscrit son nom dans l’Histoire en devenant la première femme à réaliser un 8c à vue… sur cette même falaise, en 2021, avec « Fish Eye », puis en réitérant l’exploit deux jours plus tard dans « American Hustle », que Rogora vient donc d’enchaîner.

J’ai voulu essayer « Papichulo » 9a+, mais je me suis ouvert le doigt et comme je ne me sentais pas très bien dans la voie, j’ai décidé de me tourner vers quelque chose de plus facile. Je n’avais pas prévu d’enchaîner à vue « American Hustle » au départ, mais une fois dans la voie, j’ai changé d’avis et j’ai décidé de tout donner !

Ça a été une longue bataille 😆 La voie se prête parfaitement au à-vue, car elle est constituée de pas de bloc séparés par de bons repos.

Laura Rogora

Mais l’Italienne ne s’est pas arrêtée là. Dans la foulée, elle a également clippé le relais de « Gran Chulo » 8c, confirmant son aisance exceptionnelle dans ce niveau. À l’aise aussi bien en compétition qu’en falaise, elle prouve une fois encore qu’elle est l’une des grimpeuses les plus complètes de sa génération.

Au cours des trois derniers mois, Rogora a prouvé qu’elle dominait très largement la planète grimpe. Depuis fin septembre, elle enchaîne les performances en Europe, accumulant une liste de croix sans précédent. Elle a réalisé la première ascension féminine de « Goldrake » 9a/+ à Cornalba, en Italie, fin septembre, puis elle a enchaîné deux 9a+, six 9a et quatre 8c+.

Sa semaine de grimpe début janvier à Mišja Peč, en Slovénie, a sans doute été sa série d’ascensions la plus impressionnante à ce jour. En une semaine – sans jour de repos – elle a enchaîné « Sanjski Par Extension » 9a, « Xaxid Hostel » 9a, « Martin Krpan » 9a, « Človek Ne Jezi Se L2 » 8c+, « Hysteria » 8c+ et « Sanjski Par » 8c+. Elle a également clippé les relais de deux 8c, « Strelovod » et « Talk is Cheap ».

Rogora a prévu de rester en Espagne jusqu’à samedi… Avec une telle dynamique, on peut s’attendre à d’autres croix dans les prochains jours, alors restez connectés !


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Seb Bouin libère la voie la plus dure de Chine : « El Gran Cabrón » 9b

12 Fév

 Seb Bouin continue d’élargir son carnet de croix en signant la première ascension de « El Gran Cabrón » 9b, désormais considérée comme la voie la plus difficile de Chine ! 

Une réalisation qui s’ajoute à une liste d’ascensions impressionnantes et qui témoigne de sa quête incessante de nouveaux challenges tout autour du globe…


La grotte de Shegeng, encore méconnue il y a quelques mois, commence à révéler son potentiel. Découverte par des grimpeurs locaux début 2024, elle a rapidement attiré des équipeurs de renoms comme Toni Arbones, David Gambús, Dani Andrada et Jonatan Flor. Bouin, en quête de nouvelles expériences, s’est rendu en Chine avec l’envie d’explorer ces parois encore vierges et d’y poser sa signature.

Se perdre au milieu de centaines de grottes incroyables, c’est une sensation indescriptible. Tout est à découvrir ici !

Seb Bouin

© Riffsolo

Dès son arrivée, Bouin s’intéresse à « El Gran Cabrón », une ligne exigeante équipée par David Gambús.

Au début, je n’arrivais pas à comprendre tous les mouvements. L’escalade ici est incroyablement complexe, avec une multitude de solutions possibles.

Seb Bouin

La voie se compose d’un enchaînement de sections extrêmes : une première partie en 7c+/8a, suivie d’un crux en 8A/+ sur pinces et prises verticales, un style qui correspond parfaitement à notre Français. Après un repos précaire, il fallait encore affronter un passage en 7B+/C, où Seb est tombé cinq fois avant de trouver la solution, puis un ultime mouvement en 7A+ qui l’a repoussé une fois avant qu’il ne puisse finalement clipper le relais.

© Riffsolo

Ce voyage en Chine marque une étape importante dans la carrière de Seb, bien au-delà de la simple performance sportive.

La distance, la culture différente, ce mode de vie nouveau… Tout me déroute autant que cela me fascine. Il y a une véritable richesse dans cette expérience.

Seb Bouin

Après une saison 2024 marquée par des ascensions de haut vol (notamment « Les Rois du Lithium » 9b et « Wolf Kingdom » 9b+), Bouin commence 2025 en beauté avec cette première historique. Ce 9b chinois attend désormais ses premiers répétiteurs pour confirmer son niveau et inscrire encore un peu plus la grotte de Shegeng sur la carte des spots de haut niveau.


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Comment suivre les finales du Championnat de France de bloc 2025 en direct ?

09 Fév

Qui sera sacré champion de France de bloc cette année ? Les meilleurs grimpeurs du pays sont réunis à Anse pour une compétition de haut vol, et les finales se déroulent aujourd’hui. Voici comment les suivre en direct !

Le Championnat de France de bloc 2025 bat son plein ici à Anse, où les meilleurs grimpeurs et grimpeuses du pays s’affrontent pour décrocher le titre national. Après des qualifications et des demi-finales qui nous ont réservé un grand spectacle, les finales s’annoncent intenses et pleines de suspense !

Si vous ne pouvez pas être sur place, pas de panique : les finales seront retransmises en direct sur le player France TV ce dimanche 9 février 2025 !

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au live :

Pourquoi ne pas manquer ces finales ?

Cette édition du Championnat de France s’annonce particulièrement disputée. De jeunes talents comme Max Bertone et Lily Abriat viennent bousculer les habitués du circuit comme Agathe Calliet, Selma Elhadj Mimoune, Antoine Girard ou encore Adrien Lemaire tandis que certains grands noms de l’escalade française, tels qu’Oriane Bertone ou Paul Jenft, veulent confirmer leur domination. Avec des blocs spectaculaires et des enjeux élevés, le suspense sera au rendez-vous jusqu’au dernier essai !


Découvrez les résultats complets des demi-finales et la liste des finalistes !


Nous suivons la compétition sur place et vous donnerons tous les résultats en direct, alors restez connectés pour ne rien manquer !

En attendant, rendez-vous ce dimanche à partir de 12h20 pour vibrer devant les finales !

Le programme de la journée

Dimanche 9 février 2025

12h30 – 14h00 : Finale hommes
14h30 – 16h00 : Finale femmes
16h10 : Cérémonie protocolaire et podiums


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Tout ce qu’il faut savoir sur le Championnat de France de bloc 2025 !

07 Fév

L’événement phare de la saison nationale approche à grands pas : le Championnats de France de bloc 2025 se tiendra ce week-end ! Compétiteurs, coachs, spectateurs et passionnés d’escalade sont impatients de vivre un week-end intense, où les meilleurs athlètes du pays se disputeront le titre national à Anse en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Après avoir été accueillis deux années consécutives (2023 et 2024) à Valence, les Championnats de France changent de lieu. Cette année, ils se dérouleront dans la ville de Anse, dans le Rhône, les samedi 8 et dimanche 9 février.

Connu pour son dynamisme sportif, le Hall des Sports de la ville, inauguré en 2020, accueillera les grimpeurs dans un cadre idéal. Avec un mur neuf et une équipe d’ouvreurs prêts à proposer des blocs spectaculaires, le show s’annonce grandiose pour cette édition 2025 !

Le format de la compétition

Comme chaque année, la compétition se déroulera en trois phases :

Qualifications : Tous les participants tenteront de décrocher leur place en demi-finale. Il feront face à cinq blocs de qualification et auront 5 minutes par bloc pour tenter de les résoudre.

Demi-finales : Les 20 meilleurs grimpeurs et grimpeuses à l’issue des qualifications s’affronteront sur un nouveau circuit exigeant. Ils seront départagés dans quatre blocs et auront de nouveau 5 minutes pour tenter de les résoudre.

Finales : Le grand dénouement ! Les 6 meilleurs de chaque catégorie (hommes et femmes) se battront pour le titre nationale lors d’une ultime épreuve sous les projecteurs. Quatre blocs de finale les attendront et ils auront cette fois 4 minutes maximum pour tenter d’en atteindre le sommet.

© Planetgrimpe

Le programme complet

Samedi 8 février 2025

09h00 – 15h00 : Qualifications femmes & hommes
19h00 – 21h15 : Demi-finales femmes & hommes

Dimanche 9 février 2025

12h30 – 14h00 : Finale hommes
14h30 – 16h00 : Finale femmes
16h10 : Cérémonie protocolaire et podiums

Les favoris en lice

Cette édition s’annonce particulièrement disputée, avec la présence de grands noms de l’escalade française :

Chez les hommes, Mejdi Schalck arrive en grande forme après une saison internationale exceptionnelle. Mais il devra compter sur la ténacité de grimpeurs comme Paul Jenft, et des outsiders prêts à créer la surprise.

Côté féminin, Oriane Bertone, Championne de France en titre, sera la grande favorite. Mais elle devra faire face à de jeunes talents comme Agathe Calliet, Flavy Cohaut, ou Lily Abriat. Les jeunes générations, particulièrement dynamiques, pourraient bien chambouler la hiérarchie cette année.

Les enjeux de la compétition

Outre le prestigieux titre de Champion de France, cette compétition joue un rôle clé dans la saison des meilleurs athlètes du pays. Elle constitue une étape cruciale dans la sélection des membres de l’équipe de France pour la saison internationale 2025. Performances, attitude, et constance seront scrutées de près par les entraîneurs nationaux pour décider qui représentera la France lors des étapes de Coupe du Monde, des Championnats d’Europe, ou encore des grandes compétitions mondiales.

Aussi, pour beaucoup de participants, les Championnats de France ont une dimension émotionnelle particulière. Ils représentent un moment de fierté, une chance de porter haut les couleurs de son club ou de sa région, et de mesurer ses progrès face aux meilleurs grimpeurs du pays. Ce rendez-vous annuel est souvent le reflet du travail acharné accompli tout au long de l’année.

Suivez les finales en direct !

Pour ne rien manquer du dénouement de cette édition 2025, les finales hommes et femmes seront diffusées en direct sur le player France TV.

Rendez-vous ici, dimanche 9 février à partir de 12h20 pour suivre la compétition en direct !

Une fête pour tous les passionnés d’escalade

Les spectateurs pourront profiter d’une ambiance survoltée, avec des zones dédiées aux fans, des stands de matériel d’escalade, et des animations tout au long du week-end.

Afin de garantir une organisation optimale et de respecter les capacités d’accueil de la salle, une billetterie a été mise en place pour cette compétition. Si l’accès aux qualifications (le samedi matin) reste gratuit, les demi-finales et les finales seront accessibles sur réservation, avec des tarifs modérés :

  • Qualifications (samedi) : gratuit
  • Demi-finales (samedi) : 5 €
  • Finales (dimanche) : 10 €

Les billets peuvent être réservés directement sur le site de la compétition, ici !

Assurez-vous de réserver vos places rapidement pour ne rien manquer de ce week-end spectaculaire, qui réunira les meilleurs grimpeurs français dans une ambiance survoltée ! Ces Championnats de France de bloc 2025 promettent d’être un véritable spectacle…

© Planetgrimpe

Planetgrimpe au cœur de l’événement

Comme chaque année, l’équipe de Planetgrimpe sera présente sur place pour vous faire vivre les Championnats de France de bloc 2025 de l’intérieur ! Résultats en direct, interviews exclusives des grimpeurs, photos des meilleurs moments, et résumés détaillés de chaque tour seront au rendez-vous.

Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre site pour ne rien manquer de cet événement majeur qui s’annonce déjà spectaculaire ! Préparez-vous à vibrer avec les meilleurs grimpeurs français !


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Feuille blanche, nouvelle approche : Paul Jenft est prêt pour le Championnat de France !

06 Fév

À l’aube du Championnat de France de bloc 2025, Paul Jenft, l’un des grands favoris au titre national, se confie sur sa préparation et ses ambitions dans cette interview exclusive !

Chaque début de saison marque le retour d’un rendez-vous incontournable pour les grimpeurs français : le Championnat de France de bloc. Plus qu’un simple titre national, cette compétition est un premier test grandeur nature pour les athlètes avant les échéances internationales. L’enjeu est de taille : s’imposer face aux meilleurs bloqueurs du pays et inscrire son nom au palmarès d’un championnat qui, année après année, est de plus en plus relevé.

Parmi les favoris de cette édition 2025, un athlète attire particulièrement l’attention : Paul Jenft. Déjà sacré champion de France en 2022 et vice-champion en 2023, il fait partie de ceux qui comptent dans le paysage du bloc tricolore. Son expérience sur le circuit international, sa capacité à performer sous pression et son engagement total dans l’entraînement font de lui un sérieux prétendant au titre. Mais dans une discipline où chaque détail compte et où la moindre erreur peut coûter cher, rien n’est jamais joué d’avance.

Comment aborde-t-il ce nouveau Championnat de France ? Quelle place occupe-t-il dans son programme, entre préparation hivernale et objectifs internationaux ? Comment son expérience des Jeux Olympiques a-t-elle influencé son approche de la compétition ? Autant de questions auxquelles il répond sans détour, partageant son état d’esprit, sa vision du haut niveau et les défis qu’il s’apprête à relever.

Entretien avec Paul Jenft, qui a complètement bouleversé sa façon de s’entraîner cette saison !


Sur le Championnat de France de bloc 2025


Tu as déjà été Champion de France en 2022 et vice-champion en 2023. Comment abordes-tu cette nouvelle édition en tant que sérieux prétendant au titre ?

Figurez-vous que justement, je l’aborde comme si je n’étais pas prétendant au titre ! C’est la première compétition d’une nouvelle saison, je ne connais pas l’état de forme des autres et j’ai même du mal à estimer le mien… Je pars donc du principe qu’une bonne performance n’est pas acquise.

De manière générale, je considère toujours que rien n’est acquis avant chaque compétition. Je préfère me concentrer sur ce que j’ai à mettre en place pour perfer.

© Aurèle Bremond

Qu’est-ce que représente pour toi le Championnat de France par rapport à tes objectifs internationaux ? As-tu une approche différente pour cette compétition ?

Habituellement, je considère le Championnat de France comme aussi important qu’une étape de Coupe du Monde. Mais cette année, j’ai recommencé l’entraînement un peu plus tard que d’habitude, donc je n’en ai pas fait une priorité du point de vue de ma préparation physique. Je vise plutôt les Coupes du Monde comme vrai pic de forme.

Mais je suis super motivé ! J’ai vraiment envie de faire une bonne place sur cette compétition. Alors, peu importe mon niveau physique, soyez-sûr que mon engagement sera total !

Comment juges-tu le niveau actuel des grimpeurs français en bloc, et qui vois-tu comme tes principaux concurrents pour ce titre 2025 ?

Je pense qu’il y a un très bon niveau en France. D’ailleurs, on est deuxième du classement mondial des nations en bloc. Il y a surtout une grosse densité avec un faible écart de niveau entre le premier et le 15ᵉ Français ; la compétition est donc très ouverte.

C’est aussi compliqué de me projeter sur le niveau des autres, car je n’ai pas participé à une seule compétition nationale depuis les derniers Championnats de France…

En tout cas, j’aimerais bien pouvoir me tirer la bourre avec Mejdi [Schalck]. Il est en forme en ce moment, et ça me ferait plaisir de pouvoir rivaliser !

© IFSC


Sur son entraînement hivernal


Ton calendrier a été bien rempli en 2024 avec les JO et les Coupes du Monde. Comment as-tu géré ta préparation hivernale cette année pour arriver en forme sur cette nouvelle saison ?

Après la saison 2024, j’ai pris une bonne pause. C’était la fin du cycle olympique et je ressentais le besoin de prendre le temps de débriefer ce que j’avais vécu avant de me relancer sur un cycle de plusieurs années. J’ai continué à grimper parce que j’étais encore super motivé, mais je ne voulais pas recommencer l’entraînement tant que mon projet sportif n’était pas parfaitement ficelé.

Tout ça m’a pris un peu de temps, et je n’ai recommencé l’entraînement que début décembre. Ça fait un entraînement hivernal assez raccourci ! Je ne m’attends donc pas à des gains très importants pour ce début d’année, il reste encore beaucoup de boulot ! Malgré tout, je suis vraiment satisfait de ce que j’ai déjà mis en place cet hiver. J’ai la sensation que tout est là pour que je progresse. C’était mon objectif principal pour ce début d’année.

© Hugo Wirth

As-tu intégré des nouveautés ou des changements spécifiques dans ton entraînement cet hiver ? Plus de volume, un travail mental particulier ou de nouvelles méthodes ?

Comme je le disais, j’ai fait de grands changements cette année. En réfléchissant profondément à ma manière de m’entraîner, je me suis rendu compte que j’avais un fonctionnement déjà assez optimisé, qui marchait très bien. Mais j’ai aussi compris que les marges de progression étaient limitées… J’ai eu l’impression d’approcher un plateau et j’ai eu la sensation de devoir me renouveler pour continuer à progresser rapidement. Le moment m’a donc semblé opportun pour initier un changement profond dans mon fonctionnement.

J’ai eu envie de repartir d’une feuille blanche en termes d’entraînement. J’ai gardé ce qui était fondamental pour moi et j’ai changé tout le reste ! J’ai toujours été autonome ces dernières années, je travaillais uniquement avec un préparateur physique et je n’avais pas d’entraîneur (sauf en 2023, où j’ai travaillé avec Romain Desgranges en difficulté pour préparer les J.O).
Cette année, j’ai délégué une partie de mon entraînement à deux personnes : Victor Larzul en tant qu’entraîneur et Mathieu Carpentier en tant que préparateur physique. Même si je m’implique dans la planification, je suis un peu moins acteur qu’avant.
Maintenant, j’ai un regard beaucoup plus critique, je suis capable de remarquer si je vais dans la mauvaise direction, si je ne respecte pas mon corps ou si je ne m’entraîne pas assez. J’ai aussi une compréhension plus fine de la manière dont je m’entraîne. Je fais donc plus facilement confiance à Victor et Mathieu, et j’arrive à croire et à m’impliquer dans ce qu’ils me proposent.

Pour les deux années à venir, mon but est de progresser significativement en force pour tenter de combler une partie de mon retard sur les autres compétiteurs. Pour y arriver, j’ai augmenté l’intensité globale de mes entraînements et j’ai diminué en quantité. Je fais un peu plus de préparation physique et beaucoup plus de blocs que de difficulté. J’ai aussi raccourci un peu le temps de mes séances. J’expérimente également le fait de prendre un jour de repos tous les deux jours d’entraînement. Ça me permet de garder beaucoup plus de fraîcheur sur mes séances et de ne pas accumuler trop de fatigue sur les cycles d’entraînement.

© Hugo Wirth

À quoi ressemble une semaine type pour toi en ce moment, entre entraînement, récupération et vie personnelle ?

Cette année, j’ai un peu moins de cours (je suis en formation d’ingénieur à Grenoble INP/Polytech) car je termine seulement les matières que j’avais mises de côté pour les J.O. J’ai 14 heures de cours par semaine : 2h le lundi, 6h le mardi, 3h le mercredi et 3h le jeudi. Quand j’ai une demi-journée de cours, je fais une seule grosse séance d’entraînement. Quand je n’ai pas cours de la journée, je fais deux séances plus courtes, souvent 2h de préparation physique puis 2h ou 3h de grimpe. Et quand je finis tard les cours, je fais une séance libre le soir.

Quand je ne grimpe pas, j’essaie de faire 1h de vélo. Globalement, je m’entraîne autour de 20h que j’étale sur cinq jours par semaine. J’essaie de prendre un jour par semaine où je ne fais pas du tout de sport. Ça me permet de ne pas accumuler trop de fatigue et donc de toujours maintenir de l’intensité sur mes séances.


Sur son expérience olympique et « l’après J.O »


2024 a été une année particulièrement forte pour toi avec ta qualification et ta participation aux J.O. Avec du recul, qu’est-ce que tu retiens de cette expérience ?

Participer aux J.O a été une expérience incroyable, tant sur le plan personnel que sportif, mais ce qui m’a le plus marqué, c’est une prise de conscience bien plus large. Avant, je ne mesurais pas vraiment l’importance du sport dans notre société. C’est en regardant les épreuves, en échangeant avec le public, mes proches et d’autres athlètes que j’ai réalisé à quel point le sport est essentiel pour chacun. Il permet aux gens de se sentir mieux, d’être en bonne santé et il enseigne aux enfants des valeurs comme l’équité et une concurrence saine.

Grâce aux J.O, je me suis rendu compte que le haut niveau était le meilleur ambassadeur de cette cause que je trouve essentielle. Je suis super heureux de pouvoir apporter ma petite pierre à l’édifice. Pour moi, il est essentiel de trouver du sens dans ce que je fais pour pouvoir m’investir pleinement. Et cet été, j’ai trouvé une partie de la réponse à cette question qui me trotte souvent dans la tête…

© IFSC

Te qualifier pour la finale olympique et terminer 8ème, c’est incroyable. Qu’as-tu ressenti à ce moment-là, sur le mur et en dehors ?

C’était d’ailleurs assez inespéré ! À chaque fois que j’ai fait de bonnes perfs en combiné, c’était le même scénario : je sortais dans les trois premiers du tour de bloc et je rentrais 8ème de la finale après un résultat moyen en diff.

Quand j’ai terminé mon tour de bloc assez loin des premiers, je me suis dit que je n’avais plus d’espoir de rentrer en finale. Je devais terminer dans les cinq premiers en battant des grimpeurs que je n’avais jamais battus. Ça semblait mission impossible…
Mais avec ce mauvais tour de bloc, j’ai aussi oublié toute la pression que je m’étais mise et j’ai grimpé totalement relâché en diff. J’ai réalisé l’un de mes meilleurs runs depuis que je fais des compétitions. Quand je suis descendu, le public m’a directement fait comprendre que j’avais fait une bonne opération. Quelques grimpeurs sont passés, puis j’ai rapidement su que j’étais en finale. À ce moment-là, j’en ai juste profité, je n’avais pas grand-chose dans la tête. J’avais juste un sentiment d’accomplissement énorme !

© IFSC

L’après J.O peut parfois être difficile pour certains athlètes. Comment as-tu vécu cette période, à la fois physiquement et émotionnellement ?

Je comprends que ça puisse être très compliqué et je pense qu’il y a deux raisons principales à cela. La première peut venir du fait d’avoir subi un échec aux Jeux après énormément de préparation, ce qui n’est absolument pas mon cas. La seconde peut venir du fait de perdre l’objectif principal de sa vie du jour au lendemain. Donc ne plus avoir de quoi remplir ses journées et ne plus avoir de motivation pour avancer dans la vie…

Personnellement, je n’ai été dans aucun des deux cas puisque j’étais encore vraiment motivé par l’escalade après les Jeux. J’ai passé le reste de l’été à grimper. J’avais envie de grimper dehors, faire de belles lignes (pas forcément dures), je voulais juste apprécier l’escalade simplement. J’ai adoré cette période parce que j’avais la sensation du travail accompli et d’avoir mérité du repos.

En revanche, ça n’a pas été si facile de reconstruire mon projet sportif en novembre. Il a fallu retrouver la motivation de faire des compétitions, alors que je savais que je ne revivrais sûrement pas une expérience comme les Jeux avant très longtemps.
Je crois que c’est l’envie de m’entraîner qui m’a redonné l’envie de faire de la compèt. À partir du moment où j’ai décidé que j’allais tout changer, la curiosité de découvrir quelque chose de nouveau m’a redonné l’envie de retourner à l’entraînement. Tout est revenu naturellement comme avant et j’ai maintenant retrouvé la passion de la compétition !

© Sam Pratt

As-tu remarqué des changements dans ton approche ou ta manière de grimper depuis les JO ? Ou dans la manière dont les gens te perçoivent en tant qu’athlète ?

Dans la manière de grimper, pas du tout. Mais c’est vrai que ça a changé le regard que les gens ont sur moi. Surtout pour ceux qui ne regardaient pas l’escalade. Les J.O, c’est une compétition beaucoup plus populaire que les autres, donc forcément le public est plus large et la visibilité est plus importante. En plus de ça, je trouve qu’il y a eu un engouement spécial de la part des Français pour ces Jeux. Je croise régulièrement des gens dans les salles qui me disent qu’ils m’ont vu aux J.O, alors qu’avant, peu de gens me reconnaissaient.

Je fais aussi de la compétition pour faire plaisir aux gens qui aiment le sport et qui aiment regarder l’escalade. Moi-même, je suis fan de plein de sports. Donc forcément, ça me touche que les gens s’intéressent à ce que je fais et soient contents de me regarder grimper ; ça donne du sens au fait de faire des compétitions. Mais j’avoue que, des fois, j’aimerais bien être tranquille, faire les choses dans mon coin, sans attirer l’attention de personne. Mais je ne vais pas me plaindre, je suis un des compétiteurs qui attire le moins l’attention !

© IFSC

Est-ce que cette expérience olympique a changé ton regard sur tes objectifs futurs ? Y a-t-il encore des rêves ou des défis que tu aimerais accomplir ?

Pas tellement, je vois les Jeux comme une case cochée parmi des centaines, pas du tout comme un aboutissement en soi. J’ai encore plein d’objectifs en compétition ou en falaise. Je n’ai jamais gagné de Coupe du Monde, je n’ai jamais fait de podium aux Championnats du Monde, je n’ai pas fait de voie plus dure que 9a… Je n’ai pas encore fait la moitié de tout ce que j’aimerais faire en escalade !

Et puis, je ne pense pas avoir besoin d’objectifs toujours plus grands pour continuer à m’amuser en escalade. Il y a sûrement un jour où je vais arrêter de progresser. Je prendrais toujours du plaisir à dépenser mon énergie pour grimper les voies les plus dures possibles, sans forcément être au top.

© Sam Pratt


Sur sa saison 2025 et ses objectifs


Quels sont tes grands objectifs pour la saison 2025 ?

Alors, chronologiquement :

  • M’approprier mon entraînement et l’optimiser au maximum.
  • Ne pas accumuler trop de fatigue pour garder un maximum d’intensité sur chaque séance.
  • Progresser physiquement sur les quelques points que j’ai identifiés.
  • Retrouver mon niveau technique et tactique de 2024 sur les Coupes du Monde, en bloc et en diff.
  • Me sélectionner pour les Championnats du Monde de bloc et de diff.
  • Arriver aux Championnats du Monde en forme et être capable de montrer mon meilleur niveau technique et tactique.

Les qualifications pour les JO 2028 semblent déjà dans toutes les têtes. Est-ce déjà un objectif pour toi ou préfères-tu te concentrer sur la saison en cours ?

Comme tout le monde, ça fait partie des petits rêves qui trottent au fond de ma tête. Mais le plus important pour moi à l’heure actuelle, c’est d’augmenter mon niveau. On ne connaît même pas encore le format. Alors que je dise que je veux y aller ou non, ça ne changera rien aux deux saisons à venir.

© Sam Pratt

Tu as montré que tu pouvais performer aussi bien en bloc qu’en difficulté, mais si tu devais choisir une discipline, laquelle te correspondrait le mieux et pourquoi ?

En considérant l’aspect uniquement physiologique, je dirais que la difficulté me correspond mieux. J’ai un profil plutôt endurant et je progresse plus facilement en rési qu’en force. Mais pour l’instant, je n’ai ni la nécessité ni l’envie de faire un choix. Actuellement, je m’entraîne plus en bloc dans le but de progresser physiquement, mais je fais ce travail autant pour la diff que pour le bloc.


Une touche plus personnelle


Quelle est la leçon ou le moment le plus marquant que tu retiens de ton parcours jusqu’à maintenant ?

Il y a eu plein de moments marquants, mais celui que je me rappelle le plus souvent, c’est quand j’ai topé le bloc 2 de la demi-finale de l’OQS de Shanghai. J’avais fait un premier run où j’avais shunté un mouvement et j’avais validé la zone avec la mauvaise main. Le juge avait sûrement mal regardé et j’ai vu sur le tableau des résultats que je n’avais pas la zone. Sur le coup, ça m’a vraiment énervé, je n’arrivais plus à me concentrer et je n’arrivais plus à refaire le mouvement… On était tous hypertendus parce qu’on jouait notre sélection pour les J.O sur ce tour. Si je passais à côté, c’était retour à la case départ, et il allait falloir attendre quatre ans pour que je retente ma chance ! Mais j’ai eu un moment de lucidité 30 secondes avant la fin du temps, comme un instinct qui m’a remis sur le bon chemin. Je me suis repris en main, j’ai mis le run de la dernière chance et j’ai topé le bloc totalement à l’agonie !

J’ai repensé à ce bloc plus tard et je me suis rendu compte que c’était le bloc qui m’avait permis d’aller aux J.O. J’ai marqué 25 points sur ce top, ce qui m’a fait passer en finale pour quelques points. C’est comme ça que j’ai pu faire 4ème et donc que je me suis sélectionné aux Jeux un mois plus tard… Je trouve ça complètement dingue, ma carrière a pris un tournant sur un essai désespéré ! C’est une vraie satisfaction d’avoir réussi à changer la donne sur une situation aussi critique.

© IFSC

Quand tu ne grimpes pas, qu’est-ce qui occupe tes pensées ou ton temps libre ? Un hobby secret peut-être ?

À part les cours, je fais un peu de vélo de route quand j’ai le temps. J’étais dans un club de cyclisme avant de faire de l’escalade et j’ai toujours continué à rouler une à deux heures par semaine. J’aime bien les efforts d’endurance, ça me change de mes entraînements. Sinon je fais aussi du ski de rando quand il y a de la neige.

Pour toi, quelle est la plus grande qualité qu’un compétiteur en escalade doit avoir ? Et quelle est la tienne ?

Pour faire la différence, je pense que le plus important, c’est d’être bon tactiquement, surtout en bloc où le format de compétition est assez complexe à gérer. Il faut savoir mettre ses essais au bon moment, gérer entre apprentissage du mouvement et récupération, bien choisir les méthodes et les adapter quand il le faut. Tout ça dans un contexte assez stressant.

Je dirais que mon point fort est de savoir bien utiliser ma taille. J’ai une bonne estime de ce que je suis capable de faire, donc ça me permet de trouver rapidement des solutions dans les blocs.

Si tu pouvais donner un conseil au « toi » qui débutait la compétition il y a quelques années, ce serait quoi ?

« Ne te précipite jamais ! ». C’est un conseil qui me vient de mes parents et qui a été déterminant.

Je suis convaincu que le fait d’arriver au très haut niveau ne dépend pas vraiment des bons choix que tu fais, mais plutôt des mauvais choix que tu ne fais pas. Depuis que je fais de l’escalade en compétition, j’ai pris chaque décision en pensant au long terme. Alors, j’ai parfois progressé un peu moins vite que les autres, mais j’ai jusqu’ici évité la plupart des pièges tendus par le haut niveau. Par exemple, j’ai choisi de ne pas aller en sport-études au lycée. Je suis resté chez mes parents, assez loin de mon lieu d’entraînement. Je n’ai pas pu m’entraîner autant que certains grimpeurs, mais j’étais hyper investi et motivé à chaque séance, je ne me suis jamais blessé et j’ai toujours gardé le moral. C’est le genre de décision qui a eu un impact énorme, même si elle ne semblait pas optimale de prime abord.

© Hugo Wirth


Et un peu de fun pour clôturer cette interview


Tu peux inviter une personnalité (vivante ou non) à une session d’escalade. Qui inviterais-tu et pourquoi ?

Tadej Pogacar, pour montrer à tout le monde qu’il y a meilleur grimpeur que lui !

Quel est ton repas préféré après une grosse compétition ? Et quel est le truc le plus bizarre que tu aies mangé pour « te récompenser » ?

J’adore manger des bonnes choses et je n’ai pas besoin de mériter une récompense pour le faire ! Il y a une mode dans l’escalade où certains grimpeurs se vantent de manger peu pour maigrir et pour faire sérieux… Je trouve ça hyper malsain et je ne suis pas du tout là-dedans. Moi, je suis plutôt de la team « mieux vaut trop que pas assez » : je donne à mon corps ce dont il a besoin. Je fais bien assez de sport pour ne pas me prendre la tête avec mon poids.

Sinon, le truc le plus bizarre que j’ai fait, c’était après ma première finale en Coupe du Monde de bloc, j’ai mangé une pizza sans la couper, en la pliant en quatre !

© IFSC

Enfin, si tu devais choisir une chanson pour te motiver juste avant un run décisif, ce serait laquelle ?

Je ne mets jamais de musique juste avant de grimper en compétition. Je trouve que ça me déconcentre et ça me déconnecte de l’ambiance de la compétition. Je préfère être complètement immergé dans l’ambiance de la salle. Comme ça, dès que je commence à grimper, je ne perds pas de temps à m’adapter à l’environnement extérieur et je suis directement focus sur le bloc ou la voie (désolé c’est pas très fun !).


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« J’ai envie de me battre ! » – Agathe Calliet se livre avant le Championnat de France de bloc 2025

06 Fév

À quelques jours du Championnat de France de bloc 2025, nous sommes allés à la rencontre de l’une des prétendante à la couronne : Agathe Calliet. Cette jeune grimpeuse française s’est révélée sur la scène nationale et internationale en 2024 et s’est confié en exclusivité sur sa préparation, ses ambitions et l’état d’esprit avec lequel elle aborde cette saison 2025. Entre détermination, passion et lucidité, elle nous plonge dans les coulisses de son parcours et des défis qu’elle s’apprête à relever.

À quelques jours du Championnat de France de bloc 2025, Agathe Calliet se prépare à relever un défi de taille. Après une 7ᵉ place en 2023 et une 6ᵉ place en 2024, la Valentinoise de 21 ans aborde cette édition avec une ambition grandissante, portée par une préparation rigoureuse et une belle dynamique de progression. « Peut-être une 5ᵉ place ? Non, je plaisante », lance-t-elle avec humour, avant d’affirmer sa détermination : « C’est un événement intense et excitant chaque année. J’espère que le travail effectué cet hiver portera ses fruits ».

Cette année, l’absence de plusieurs grandes favorites place Agathe parmi les prétendantes au titre national. Mais loin d’être une pression supplémentaire, elle voit plutôt cela comme une motivation : « J’aurais aimé grimper avec elles, mais au final, chacun son chemin. Je préfère me concentrer sur ma compète ».

Forte de son expérience acquise sur la scène internationale l’an dernier, notamment avec une finale en Coupe du Monde à Séoul et une médaille de bronze aux Championnats d’Europe, elle sait que tout peut se jouer sur des détails. Cette maturité et cette confiance nouvellement acquises pourraient bien être les atouts qui lui permettront de franchir un cap cette saison.

Entretien avec Agathe Calliet, qui nous plonge dans les coulisses de sa préparation et son quotidien d’athlète.


Sur le Championnat de France de bloc 2025


Après une 7ᵉ place en 2023 et une 6ᵉ place en 2024, comment te sens-tu à l’approche de cette édition 2025 ?

Peut-être une 5ᵉ place ? Non, je plaisante. Je suis super motivée pour cette compétition ! C’est un événement intense et excitant chaque année. J’espère que le travail effectué cet hiver portera ses fruits. C’est un grand rendez-vous national, alors je vais tout donner !

En 2023, tu disais que « le fait que les Championnats de France se déroule chez moi, à Valence, m’a mis une pression horrible ». Te sens-tu donc moins stressée de disputer la compétition à Anse cette année ?

Ah bon, j’ai dit ça moi ? Je ne m’en souvenais plus… (rires). C’est vrai que grimper à domicile a ses avantages et ses inconvénients : on connaît mieux les lieux que les autres, mais forcément il y a plus de pression à cause des amis et de la famille dans le public. Surtout deux ans de suite ! En même temps, ça pousse aussi à se dépasser. À Anse, ce sera différent, mais au final, ça reste de l’escalade, alors je ne m’inquiète pas trop.

© Aurèle Bremond

L’absence d’Oriane Bertone, Naïla Meignan et Zélia Avezou te place parmi les grandes prétendantes au titre. Est-ce une pression supplémentaire ou une motivation particulière ?

C’est vrai que l’absence de ces grimpeuses laisse un peu plus d’espace, mais je trouve ça dommage. Ce sont des filles très fortes qui m’inspirent, et j’aurais aimé grimper avec elles. Honnêtement, cela ne change pas grand-chose dans mon approche. Je préfère me concentrer sur ma compète. J’aime bien dire : « chacun son chemin » ! Mais, bien sûr, savoir qu’il y a une chance d’aller chercher le titre, c’est une belle motivation.

As-tu tiré des leçons spécifiques des éditions précédentes pour mieux te préparer cette année ?

Grâce aux saisons précédentes, j’ai gagné en expérience. Je gère mieux le stress, la pression et l’enjeu. J’ai développé des routines, des habitudes, et j’aborde les grandes compétitions avec plus de sérénité qu’avant. Bref, je grandis, quoi !

© IFSC

Qu’est-ce qui fera, selon toi, la différence pour décrocher le titre cette année ?

En bloc, les scénarios sont souvent imprévisibles. Pour maximiser ses chances, il faut rester lucide, concentrée, et saisir chaque opportunité. Ne pas s’affoler, chercher les solutions et se battre bloc par bloc, en prenant les choses une étape à la fois. Comme on dit : « la stratégie des petits pas » (merci Laurent). Vivre le moment présent et rester focus.


Sur son entraînement hivernal


Peux-tu nous parler de ton entraînement hivernal ? Quelles ont été tes priorités ces derniers mois ?

Cet hiver, j’ai beaucoup travaillé sur mes points faibles, mais aussi sur mes points forts. C’était intense, mais je fais confiance à mon coach et au staff. Je n’ai pas eu de grosses blessures, je suis restée en bonne santé, et mentalement, je vais bien. J’espère que tout ça portera ses fruits pour les étapes nationales et le début de la saison de Coupe du Monde ! Puisque j’ai déjà ma sélection pour les trois premières étapes, j’ai pu voir un peu plus loin et m’assurer d’être prête pour la première Coupe du Monde en Chine.

© Aurèle Bremond

As-tu travaillé spécifiquement sur des points faibles identifiés lors des compétitions de l’année dernière ? Si oui lesquels ?

Oui, j’ai travaillé sur des aspects qui semblent parfois secondaires, mais qui font la différence : ma condition physique, bien sûr, mais aussi des détails comme la souplesse des poignets pour mieux tenir les inverses. Je me suis forcée à utiliser des prises et des préhensions qui me mettaient en difficulté, pour ne plus les « redouter » quand je les retrouve en compétition.

Comment as-tu géré l’équilibre entre l’entraînement physique, mental, et la récupération cet hiver ?

Je crois avoir trouvé un bon équilibre. J’essaie de m’écouter, de prendre soin de moi avec des séances chez le kiné, de m’entourer des bonnes personnes et de bien gérer mon temps entre l’entraînement, la famille, les amis et l’école. Cet équilibre est essentiel, surtout en hiver avec la fatigue, le manque de soleil et les jours courts. Il faut s’accrocher. Mais il n’y a pas à se plaindre.

© IFSC


Sur sa saison en 2024


Tu as connu une belle saison à l’international l’année dernière, avec notamment une finale à Séoul et une médaille de bronze aux Championnats d’Europe. Comment analyses-tu cette progression ?

C’était une énorme satisfaction. Je savais que j’avais progressé, mais voir mon travail se concrétiser, malgré les défis, a été très gratifiant. En 2022, j’avais de bons résultats en jeunes et en senior. En 2023, j’ai subi une blessure (une poulie), ce qui m’avait ralentie. Mais en 2024, j’ai réussi à revenir plus forte, à enchaîner les demi-finales et à m’affirmer sur la scène internationale. Ça a été un vrai déclic pour moi ! C’est une année où j’ai vraiment senti que je pouvais m’exprimer dans les blocs.

© Planetgrimpe

T’attendais-tu à de tels résultats ?

Honnêtement, je savais que j’avais le potentiel pour faire une demi-finale, surtout en Coupe du Monde où les blocs sont souvent plus physiques qu’au niveau national. Mais aller aussi loin, avec une finale à Séoul et une médaille européenne, c’était au-delà de mes espérances.

Ta 6ᵉ place à Séoul lors de ta première finale en Coupe du Monde a marqué les esprits. Que retiens-tu de cette expérience ?

C’était fou ! C’est un rêve d’enfant qui se réalise, et cette sensation est indescriptible. Je souhaite à tout le monde de ressentir ça un jour. Par contre, une fois en finale, j’ai eu du mal à gérer mes émotions : j’étais tellement heureuse que mon escalade s’en est ressentie. Je n’étais pas à mon meilleur niveau, et sur le moment, j’ai eu un peu honte de ma performance. Mais avec le recul, cette finale m’a énormément appris. J’ai été très heureuse en plus de la partager avec Zélia, avec qui j’ai grandi en compétition et qui a fait son premier podium. Cette finale m’a donné envie de me surpasser et de revivre ces moments d’exception.

© Vanessa Winter

Quel a été ton moment le plus marquant en 2024 ?

C’est difficile de choisir entre la finale à Séoul et mon podium aux Championnats d’Europe. Séoul, c’était une première finale mondiale, un rêve pour beaucoup de grimpeurs. En plus, la ville est spéciale pour moi : j’y avais eu ma blessure en 2023, donc c’était une revanche personnelle.

Mais émotionnellement, les Championnats d’Europe en Suisse étaient encore plus intenses. Tout était familier : le public parlait français, Christopher au micro, mes amis étaient là, ma sœur aussi… Et c’était juste après les JO, qui m’avaient inspirée.

Sportivement, je dirais Séoul ; pour les souvenirs et l’émotion, la Suisse reste inoubliable.


Sur ses objectifs pour 2025


Quels sont tes objectifs principaux cette saison, aussi bien au niveau national qu’international ?

Cette année, j’aimerais revivre l’excitation d’une finale en Coupe du Monde, et pourquoi pas un podium. Me qualifier pour les Championnats du Monde à Séoul en fin d’année est aussi un objectif. Au niveau national, j’aimerais montrer une belle escalade, assumer mon statut de prétendante au titre aux Championnats de France et réussir à gérer ma compète.

© IFSC

Que signifierait pour toi un titre de championne de France cette année ?

Ce serait une immense fierté. Gagner un titre, c’est quelque chose qui reste pour toujours, c’est symbolique. Mais rien n’est acquis. Même si certaines grimpeuses manquent cette édition, il reste des concurrentes très solides qu’il faudra aller chercher. Je m’entraîne souvent avec les filles et je sais qu’elles sont en forme !

Ton rêve en 2025, c’est… ?

C’est de continuer à grandir dans l’escalade, à m’épanouir dans ce sport. J’aime la compétition, les sensations qu’elle procure, les gens qui m’entourent dans ce milieu. Mon objectif est de vivre cette saison pleinement, sans regrets, en restant en bonne santé et avec l’énergie de profiter de chaque instant. Bien sûr, je ne dis pas non à un petit podium en Coupe du Monde. Mais au-delà des résultats, je veux garder les pieds sur terre et savourer les choses simples : grimper, progresser, partager des moments forts.

© Planetgrimpe


Un peu de fun pour finir !


Quel est ton péché mignon après une grosse séance d’entraînement ? Et non, « des pâtes » ne compte pas comme une réponse originale !

Franchement, j’adore manger alors c’est dur de choisir… Je dirais des Michokos (le paquet entier !). J’aime tellement me faire plaisir 🙂

Si tu pouvais ajouter une règle complètement folle aux compétitions, ce serait quoi ?

Mmmmh… Pourquoi pas une manche où on ouvre nos blocs et les autres doivent les essayer ? Chacun pourrait jouer sur ses points forts, un peu comme dans le panneau !!

© Marvin Gourdol

Quel est l’objet le plus bizarre que tu transportes dans ton sac d’escalade ?

Je ne suis pas trop superstitieuse, du coup je n’ai pas de grigri, mais j’ai une prise de pied que Victor m’a donnée un jour. Elle ne me sert à rien, mais elle reste là.

Quelle est la chanson la plus improbable qui te motive à bloc avant un run ?

Purée, y’en a plusieurs et elles sont toutes un peu honteuses… Il y en a pour tous les goûts ! Mon top 3 : Zoo de Kaaris, Unwritten de Natasha Bedingfield, et Sur Paname de PNL.
Bonus : Être le premier de Goldman.

Tu es obligée de choisir : grimper en chaussettes ou grimper sans magnésie pour le reste de ta vie ?

Horrible dilemme, mais vu mes mains moites, je choisis les chaussettes !

© IFSC

Quelle est ta routine ou ton « porte-bonheur » avant un run décisif ? Est-ce que tu as un petit rituel un peu secret à partager ?

Je prends un moment pour respirer profondément et penser à tout ce qui me fait plaisir : les gens que j’aime, le jardin de ma mamie… Je me dis que j’ai de la chance d’avoir l’opportunité de tuer ce bloc. Ça m’aide à me recentrer. Ensuite, je fais un petit “reset mental”, comme si je mettais mon cerveau en mode off. Et j’y vais !

Quel serait ton plat rêvé à savourer après la finale pour célébrer (ou te consoler) ?

Un passage obligatoire à la boulangerie pour des pâtisseries. Rien que d’y penser, j’ai faim !

Imagine que tu sois l’ouvreuse d’un bloc pour le Championnat de France 2025. Quel style de bloc ouvrirais-tu : une coordination aléatoire, une dalle vicieuse ou un bloc de force pure pour ruiner les bras de tes concurrents ?

Un bloc avec des bacs ou de bonnes arquées bien loin, des fermetures de bras, un peu d’épaules et un mouvement électrique au milieu… Le rêve !


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Un Championnat de France de bloc sans ses grands favoris : une édition 2025 pleine de surprises en perspective !

05 Fév

Cette année, les Championnats de France de bloc s’annoncent sous un jour inédit. À quelques jours de la compétition qui se déroulera à Anse les 8 et 9 février, de nombreux favoris ont annoncé leur absence, bouleversant les pronostics et ouvrant la porte à une nouvelle génération de grimpeurs et grimpeuses pour briller sur la scène nationale.

On fait le point sur les grands absents de cette édition 2025.


Un podium féminin à réinventer

Coup de théâtre chez les femmes : les trois grimpeuses qui composaient le podium l’année dernière seront absentes ! Oriane Bertone, la tenante du titre, a choisi de faire l’impasse sur la compétition pour se recentrer après une année marquée par sa première participation aux Jeux Olympiques.

Ces derniers mois ont eu un gros impact sur mon mental. J’avais besoin de me retrouver.

Oriane Bertone

[ Mise À Jour: Oriane Bertone décide finalement au dernier moment de participer à ce championnat de France, et on ne va pas bouder notre plaisir ! ]

Naïlé Meignan, médaillée de bronze en 2024 et grande prétendante au titre, a quant à elle décidé de se concentrer sur sa préparation pour les premières étapes de la Coupe du Monde, puisqu’elle est déjà sélectionnée en équipe de France.

Quant à Zélia Avezou, vice championne de France en titre, elle s’entraîne également en vue des première échéances internationales. Actuellement au Japon, à des milliers de kilomètres de la salle d’Anse, et ne participera pas à cette édition 2025. À ces absences majeures s’ajoutent celles de Manon Hily, qui a décidé de se consacrer uniquement à la discipline de difficulté cette saison.

Fanny Gibert, sacrée six fois Championne de France de bloc, ne s’alignera pas non plus au départ de cette édition 2025. La Réunionnaise doit malheureusement subir une intervention chirurgicale au biceps :

C’est une opération complexe et peu fréquente, avec tous les risques qu’engage une chirurgie et la convalescence est très longue. Et surtout il y a une probabilité pour que la chirurgie n’améliore pas la récupération de mes capacités. Mais j’ai choisi de tout essayer pour avoir un biceps le plus performant possible !

Même si je dois renoncer au Championnat de France 2025 et ce qui en découle, je sais pertinemment que plus le temps passe, plus il me sera difficile de revenir au meilleur niveau mondiale. Et ça reste mon objectif !

Fanny Gibert

Autant dire que le tableau féminin sera méconnaissable cette année !

Un tableau masculin décimé

Chez les hommes, la situation n’est guère plus réjouissante. Manu Cornu, victime d’une nouvelle blessure au coude, a dû renoncer à défendre ses chances cette année.

Depuis octobre, une douleur m’embête et elle s’est beaucoup aggravée ces dernières semaines, je commençais à perdre le fil… Après des examens cette semaine, j’ai vite pris la décision de faire la même intervention que l’an dernier. Je serai donc absent des championnats de France, et des murs, pour un petit moment.

Manu Cornu

De son côté, Micka Mawem, qui a récemment annoncé sa retraite du haut niveau, a choisi de privilégier des compétitions plus amicales.

Le Championnat de France n’a toujours été qu’une étape pour moi, me permettant de me sélectionner en équipe de France pour participer aux Coupes du Monde. Mais maintenant que j’ai pris ma retraite, cette compétition n’a plus aucune utilité pour moi. Cette saison, priorité aux compétitions qui m’apportent du plaisir, notamment les masters internationaux comme le CWIF.

Micka Mawem

Autre absence de taille, celle de Sam Avezou, l’un des principaux prétendants au titre. Comme sa sœur Zélia, il a décidé de passer un mois au Japon pour s’entraîner intensivement afin de se préparer avec les meilleurs grimpeurs de la discipline.

Ces désistements laissent un vide certain dans la compétition masculine et promettent de rebattre les cartes dans la course au titre.

Une opportunité pour la relève !

Ces absences, bien que regrettables, ouvrent la voie à une édition pleine de surprises ! Sans ces grands noms pour dominer les débats, de nouveaux visages auront l’opportunité de briller. Les jeunes espoirs français, dont certains ont déjà montré de belles choses sur le circuit national et international, pourraient bien s’imposer comme les stars de demain. On pense notamment à Agathe Calliet et Lily Abriat chez les femmes, ou Kito Martini, qui avait fait sensation l’an dernier en trustant le titre national, sans oublier Samuel Richard ou Léo Favot.

Cette situation remet également en lumière la profondeur du vivier français, où chaque compétition devient une occasion d’évaluer le potentiel de la relève. Ces Championnats de France 2025 pourraient ainsi marquer le début d’une nouvelle ère pour l’escalade tricolore.

Un rendez-vous à ne pas manquer

Si le plateau sera moins relevé qu’à l’accoutumée, le spectacle n’en sera pas moins au rendez-vous. Avec une salle comble, une ambiance survoltée et des enjeux cruciaux pour intégrer l’équipe de France, chaque tour promet son lot d’émotions. Et qui sait ? L’absence des favoris pourrait bien offrir des performances imprévisibles et des scénarios inédits.

Rendez-vous à Anse les 8 et 9 février pour vivre cette édition si particulière des Championnats de France de bloc !


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William Bosi réussit la première répétition de « Excalibur » 9b+ à Arco !

05 Fév

Le grimpeur écossais Will Bosi vient d’en finir avec son gros projet du moment en signant la deuxième ascension de « Excalibur » 9b+, à Arco, en Italie. À 26 ans, il devient le premier Britannique à enchaîner une voie de cette difficulté.

Le 3 février 2025, exactement deux ans après la première ascension par Stefano Ghisolfi, Will Bosi a enfin clippé le relais de « Excalibur », une voie physique située à Drena, près d’Arco. Ce projet, initialement équipé par Cristian Dorigatti et Morris Fontanari, avait repoussé certains des meilleurs grimpeurs mondiaux, dont Adam Ondra, Jakob Schubert et Shawn Raboutou.

Invité par les équipeurs à s’y frotter en 2021, Ghisolfi avait immédiatement été séduit par le défi que représentait cette voie. Porté par sa difficulté et son esthétisme, il s’était acharné pendant deux ans avant de signer la première ascension en octobre 2023, établissant ainsi la voie la plus dure d’Italie et l’une des plus exigeantes du monde, avec une proposition à 9b+.

Will Bosi, lui, s’est lancé dans l’aventure dès la fin 2022, accumulant au total 21 séances sur la voie. Pourtant, il estime que seules une dizaine d’entre elles furent véritablement productives, les caprices de la météo rendant l’entreprise encore plus complexe.

Trop chaud, les prises ne tiennent pas. Trop humide, elles glissent. Trop froid, mes doigts s’engourdissent. Sans oublier qu’il faut une peau parfaite pour que les prises accrochent bien ! Il fallait que tout s’aligne…

William Bosi

Une lutte jusque dans les derniers mouvements…

Lors du jour de son ascension, Will Bosi a failli réussir la voie dès son premier essai de la journée. Il se sentait en parfaite forme et avançait avec fluidité jusqu’à la dernière section. Mais au moment d’attraper la prise finale du crux, il tombe.

Je me sentais hyper bien, j’étais super confiant, mais j’ai raté la prise et chuté…

William Bosi

Après une heure de repos, il repart pour une ultime tentative. Cette fois-ci, malgré la fatigue, il parvient à ajuster le dernier mouvement et à viser juste, se battant jusqu’au sommet.

J’étais à bout, mais j’ai tenu jusqu’au bout du dernier jeté !

William Bosi

Confirmation du 9b+ ?

Sur la cotation, Bosi reste humble. Après avoir enchaîné plusieurs 9A bloc récemment, il estime manquer de recul pour évaluer précisément le niveau de « Excalibur ». Toutefois, il s’accorde avec la proposition initiale de Ghisolfi, soulignant que l’enchaînement des sections rend la voie particulièrement exigeante.

Enchaîner « Excalibur » a été l’une des expériences les plus folles et les plus gratifiantes que j’ai vécues. Passer la corde avec succès dans le relais est un moment que je me rappellerai toujours. C’était mon projet le plus long, dépassant « Mutation » 9a+, à Raven Tor au Royaume-Uni.

William Bosi

Cette performance marque un retour impressionnant de Will Bosi à la falaise, après une année 2023 consacrée au bloc, où il a réalisé une série d’ascensions historiques, dont « Burden of Dreams » et « Alphane » 9A. Désormais, il rejoint le cercle très fermé des grimpeurs ayant conquis une voie en 9b+.


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Jakob Schubert : un enchaînement de croix MONSTRUEUX !

04 Fév

Deux petits séjours en Suisse ont suffi à Jakob Schubert pour enchaîner deux 8C+ bloc, deux 8C et deux 8B+/8C ! Vous ne rêvez pas, c’est bien la liste de croix que vient de nous dévoiler le grimpeur autrichien dans une nouvelle vidéo, où il nous montre ses impressionnantes ascensions.

« J’ai récemment passé un bon moment dans le Tessin ». C’est ainsi, de manière plus que modeste, que Jakob Schubert résume ses deux trips en Suisse et la liste de ses croix, dont au moins quatre d’entre-elles auraient pu faire la une de notre journal !

En effet, l’Autrichien, déjà considéré comme l’un des grimpeurs les plus complets et performants de l’Histoire, a répété pas moins de quatre 8C+ (en décotant deux d’entre eux…) et a réalisé quelques-unes des toutes premières répétitions. On retiendra en particulier la première répétition de « Story of Three Worlds » 8C+, à Cresciano, un projet libéré par Shawn Raboutou qui était resté invaincu depuis.

Une première répétition qui se faisait attendre !

Ouvert par Shawn Raboutou en 2022, « Story of Three Worlds » est une extension encore plus exigeante de « The Story of Two Worlds », un bloc mythique de Dave Graham datant de 2005. La ligne débute par une section physique et technique avant d’enchaîner sur la redoutable sortie de « The Dagger » 8B+.

Lors de son enchaînement initial, Raboutou avait même dû le refaire immédiatement après une première réussite, ayant accidentellement touché un arbre au passage.

Depuis sa première ascension, aucun grimpeur n’avait réussi à enchaîner ce bloc, jusqu’à ce que Jakob Schubert vienne poser ses doigts dessus. Après plusieurs essais infructueux dans le crux, il a finalement trouvé une méthode efficace grâce aux conseils de l’Allemand Yannick Flohé, et a réussi l’ascension en seulement deux essais lors de sa dernière séance !

Une liste de croix impressionnante !

Mais « Story of Three Worlds » n’est pas la seule prouesse du champion autrichien lors de son passage dans le Tessin. De l’autre côté du bloc qui abrite « Story of Three Worlds », Jakob a signé la troisième ascension de « Return of the Dreamtime », une ligne libérée par Yannick Flohé. Également cotée 8C+ par Flohé et le premier répétiteur Francesco Berardino, Jakob a plutôt proposé une cotation de 8C.

Outre Cresciano, il s’est ensuite rendu dans le Val Verzasca, où il s’est rétabli au sommet d’un autre 8C+ (qu’il a jugé gentil pour la cotation) : « Vecchio Leone sit », un bloc libéré par Aidan Roberts et seulement répété par Matt Fultz et Stefano Carnati. Pas fatigué par cette performance, il a réalisé le même jour la première répétition de « Lion’s Share », une autre ligne de Roberts cotée 8C+ et qui, de l’avis de ce dernier, était l’un des plus durs du secteur. Schubert n’a pas été pas du même avis, puisqu’il a décoté le bloc à 8C…

Pour compléter cette impressionnante série de croix, il y a a enchaîné le classique de Chironico  « Big Paw » 8B+/C et le célèbre 8B+ « Mithril Sit », toujours à Cresciano.

La liste de ses performances : 

  • « Return of the Dreamtime » 8C (initialement coté 8C+) troisième ascension après Yannick Flohé et Francesco Berardino.
  • « Vecchio Leone Sit » 8C+, un bloc ouvert par le Britannique Aidan Roberts.
  • « Lion’s Share » 8C, une autre ligne d’Aidan Roberts, initialement cotée 8C+.
  • « Big Paw » 8B+/8C, un classique de Chironico.
  • « Mithril Sit » 8B+, à Cresciano.

Un véritable carnage qui prouve une fois de plus que Schubert est à son sommet, aussi bien en bloc qu’en difficulté. D’ailleurs Adam Ondra a été l’un des premiers à commenter son post, soulignant cette liste de croix « impressionnante ».

Une vidéo pour revivre ces moments d’exception

Jakob Schubert a partagé une vidéo sur sa chaîne YouTube dans laquelle il retrace en détail chacune de ses ascensions. On y découvre son approche, ses ajustements méthodiques dans chaque bloc, et son ressenti sur les cotations. Fidèle à lui-même, il reste humble tout en repoussant sans cesse les limites du possible.

Avec un 9c à son actif (« B.I.G. » à Flatanger), un 9A bloc à son carnet de croix (« Alphane » à Chironico) et de multiples médailles d’or en compétition à son actif, Jakob Schubert continue d’affirmer son statut de grimpeur hors normes, capable de rivaliser avec les meilleurs dans toutes les disciplines.

Reste à voir quel sera son prochain défi…


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Un nouveau 8B+ flash pour Adam Ondra : « Je suis vraiment heureux de ma forme actuelle en bloc ! »

03 Fév

Adam Ondra continue d’écrire l’histoire du bloc. En déplacement en Espagne, le grimpeur tchèque a réalisé l’ascension flash d’ »El Elegido », un 8B+ emblématique de La Pedriza. Une performance rare, d’autant plus impressionnante qu’il s’agissait de sa toute première visite dans ce secteur réputé pour son style particulier.


Connu pour ses dalles techniques, ses voies trad exigeantes et ses blocs aux préhensions fuyantes, La Pedriza est une destination de choix pour les amateurs de friction et de précision. « C’est un site de grimpe incroyable en Espagne, où je rêvais d’aller depuis longtemps », confie Adam Ondra.

Les conditions météorologiques défavorables ailleurs en Europe l’ont finalement poussé à découvrir ce spot, et il ne regrette pas son choix : « Les conditions étaient géniales ! La friction sur le rocher était optimale et j’ai trouvé une superbe compagnie en la présence de José Luis Palao et Rubén Díaz ».

© Ruben Diaz

Un nouveau 8B+ flash pour Ondra

Il n’aura fallu qu’un seul essai à Ondra pour enchaîner « El Elegido », un bloc ouvert par Beto Rocasolano et initialement coté 8B+/C. Un flash qui figure désormais parmi les plus marquants de sa carrière : « Parmi tous les blocs que j’ai réussis de cette manière, c’est celui que je valorise le plus. Même si je ne peux probablement pas revendiquer le slash de la cotation [8B+/C], je suis vraiment heureux de ma forme actuelle en bloc et de cette ascension inoubliable ».

Cette performance marque le deuxième 8B+ flash d’Adam Ondra. En 2015, il avait flashé « Jade » 8B+ dans le Parc National de Rocky Mountain, au Colorado. Il a également flashé quatorze 8B bloc, dont plusieurs avaient initialement été proposés à 8B+, avant que le grimpeur tchèque ne les décote.

Ouvert en 2017, « El Elegido » a vu défiler quelques-uns des meilleurs bloqueurs espagnol au fil des années. Il a notamment été répété par Nacho Sánchez, Hamish Potokar, Pablo Zamora et Jorge Díaz-Rullo. L’ascension flash d’Ondra ajoute une nouvelle dimension à ce bloc déjà mythique.

© Ruben Diaz

Une journée bien remplie

Mais le Tchèque ne s’est pas arrêté là. Il a également signé la première ascension d’une sortie directe du bloc « Elemental », qu’il propose à 8B+. « Je pense que c’est nouvelle version vaut 8B+, c’est peut-être même plus difficile que « El Elegido ». » a commenté Adam.

Avec cette performance éclatante, Adam Ondra rappelle qu’il reste une référence incontournable du bloc, capable de réaliser des exploits sur tous les styles et dans toutes les conditions.

Pour les curieux, une vidéo retraçant cette journée exceptionnelle sera bientôt disponible sur sa chaîne YouTube.


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Championnats de France Jeunes de bloc 2025 : les U16 clôturent le spectacle en beauté !

02 Fév

Après un week-end de haute intensité à Sartilly, le rideau est tombé sur les Championnats de France Jeunes de bloc 2025. Deux jours durant, les meilleurs grimpeurs de l’Hexagone, des catégories U16 à U20, ont tout donné pour décrocher le titre national.

Ce dimanche, les U16 ont eu l’honneur de clôturer l’événement. Dans une ambiance électrique, ils se sont livrés une bataille acharnée pour arracher les derniers titres en jeu. Retour sur une finale particulièrement disputée, qui a sacré Iloé Cherif Michel et Willem Douady.

U16 Filles : Iloé Cherif Michel prend sa revanche !

Passée tout près de la finale l’an dernier, Iloé Cherif Michel, du club Austral Roc, a fait son retour cette saison avec une détermination sans faille. Cette fois, rien ne lui a échappé : avec quatre blocs validés et une gestion de ses essais impeccable, elle décroche le titre national 2025.

Naelle Rouffiange (Drac Vercors Escalade), tout aussi efficace dans les blocs avec quatre tops à son actif, doit se contenter de la deuxième place à cause d’un nombre d’essais légèrement plus élevé.

Enfin, sur la troisième marche du podium, Lucy Bergier (CRACQ Jeunes Escalade) signe une belle performance avec trois blocs au compteur.

Les résultats des finales U16 filles

 U16 Garçons : Willem Douady en patron !

La finale masculine a été particulièrement disputée, avec six grimpeurs qui ont enchaîné deux blocs. Mais Willem Douady (Drac Vercors Escalade) a su faire la différence grâce à sa maîtrise des zones. Il est le seul à avoir validé les quatre zones des finales, dont celle du troisième bloc, redoutable et resté invaincu. Déjà leader après les qualifications, il confirme son statut de numéro 1 et s’offre le titre de Champion de France de bloc 2025.

Derrière lui, Oscar Venet (Minéral Spirit) et Anatole Sorba Françoise (Roc Évasion Annecy) se hissent sur le podium en ayant été les plus efficace en termes d’essais.

Les résultats des finales U16 garçons

+ Les résultats complets U16

Cette édition 2025 du Championnat de France Jeunes de bloc se termine donc sur une belle démonstration de talent et de détermination. Les U16 ont offert un beau spectacle, confirmant que la relève est bien là et prête à prendre le flambeau.

Mais la saison des compétitions est loin d’être terminée ! Dès la semaine prochaine, les regards se tourneront vers Anse, où se tiendra le très attendu Championnat de France seniors. L’occasion de voir les meilleurs grimpeurs du pays s’affronter et, qui sait, d’y retrouver certains jeunes talents qui ont brillé ce week-end…

© FFME


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Championnat de France Jeunes de bloc 2025 : voici les vainqueurs en U18 !

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Championnat de France Jeunes de bloc 2025 : voici les vainqueurs en U18 !

02 Fév

Après une première journée marquée par les finales U20 et des qualifications U16 disputées ce matin, Sartilly a vibré cet après-midi au rythme des finales U18 des Championnats de France jeunes de bloc 2025. Dans une ambiance survoltée, les meilleurs jeunes grimpeurs et grimpeuses du pays se sont affrontés dans quatre blocs de finale particulièrement exigeants.

Au terme d’une compétition haletante, deux nouveaux champions de France ont été couronnés. Imane Ridouani a survolé la finale féminine, imposant son rythme avec une performance remarquable. Du côté des hommes, le suspense est resté entier jusqu’au bout avec un duel serré entre Tom Daufresne et Maël Reynaud pour décrocher le titre.

U18 Femmes : Imane Ridouani impériale !

Chez les U18 Femmes, Imane Ridouani, s’adjuge le titre après une finale maîtrisée. La grimpeuse du club ASPTT Nantes a survolé le circuit de finale, en étant la seule compétitrice à vaincre tous les blocs de l’après-midi.

Derrière elle, la lutte pour le podium a été plus disputée. Jeanne Nore (Union Saint Bruno) s’empare de la deuxième place grâce à 3 blocs et 5 zones, tandis que Lola Slavazza (Club Escalade Evasio) complète le podium après un duel serré pour la médaille de bronze.

Les résultats des finales U18 femmes

U18 Hommes : un duel au sommet jusqu’au dernier essai !

Chez les hommes, la finale a offert un suspense haletant, avec un scénario aussi serré qu’imprévisible. Le titre national ne s’est pas joué au nombre de tops, ni aux zones validées, ni même aux essais pour enchaîner les blocs… mais bien au nombre d’essais pour atteindre les zones !

Au coude-à-coude tout au long de la compétition, Tom Daufresne (Les Montes en l’Air) et Maël Reynaud (Drac Vercors Escalade) ont tous deux validé 3 blocs en 8 essais et 4 zones. Il a fallu aller jusqu’au plus infime détail pour les départager, et c’est finalement Tom Daufresne qui décroche le titre de Champion de France, grâce à un essai de moinspour atteindre ses 4 zones (7 contre 8 pour Maël).

Derrière eux, Lucas Banse (Val de Grimpe) complète le podium avec 2 blocs en 5 essais et 4 zones à son actif.

Les résultats des finales U18 hommes

+ Les résultats complets U18

La suite du programme

Dimanche 2 février

16h40 – 17h50 : finale U16

Les finales U16 à suivre en direct !

Le Championnat de France Jeunes 2025 s’achève maintenant par les finales U16. Ne manquez pas cette dernière épreuve du week-end, à suivre en direct ci-dessous.

Finale U16


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Max Bertone et Margot Fourreau champions de France 2025 de bloc U20

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Championnat de France Jeunes de bloc 2025 : résultats des qualifications U16

02 Fév

Le Championnat de France Jeunes de bloc 2025 se poursuit à Sartilly ! Ce matin se tenaient les dernières qualifications de la compétition : découvrez sans plus attendre les résultats complets des U16 hommes et femmes.

Après une première journée riche en émotions hier à Sartilly, le Championnat de France Jeunes de bloc 2025 se poursuit aujourd’hui avec les qualifications U16 puis les finales des catégories U18 et U16.

Hier, les qualifications U20 et U18 ont tenu toutes leurs promesses, avant que Max Bertone et Margot Fourreau ne soient sacrés champions de France U20 lors des finales en soirée. Ce matin, c’était au tour des plus jeunes compétiteurs de la compétition (catégorie U16) de se mesurer aux blocs exigeants du circuit de qualification.

Avec la même pression que leurs aînés, les plus jeunes espoirs du pays ont dû faire preuve de force et de lucidité pour espérer décrocher leur ticket pour la finale. Le mur de Sartilly, déjà le théâtre de nombreux rebondissements hier, a encore mis les nerfs de nos jeunes grimpeurs à rude épreuve.

Résultats des qualifications U16 Filles

Chez les filles, Margot Pauly (A.S. Roc & Pyrène) a survolé les qualifications ce matin en réalisant un circuit parfait : 5 blocs en 5 essais. Une performance impeccable qui la place en grande favorite pour la finale.

Derrière elle, Lisa Guidoni (Roc Évasion Annecy) et Lucy Bergier (CRACQ Jeunes) prennent respectivement la 2e et 3e place avec 5 tops en 6 et 7 essais, tout comme Naëlle Rouffiange (Drac Vercors Escalade), qui termine ex aequo à la troisième place.

Iloé Cherif Michel (Austral Roc) et Eline Destouches (Chambéry Escalade) parviennent elles aussi à enchaîner tous les blocs de la matinée, en 8 essais, de quoi prendre la 5e et 6e place.

Les résultats complets U16 femmes et hommes

Résultats des qualifications U16 Garçons

Chez les garçons, Esteban Tournus (Degré Plus) et Willem Douady (Drac Vercors Escalade) terminent ex æquo en tête des qualifications, avec 5 tops en 7 essais chacun. La finale s’annonce donc décisive pour départager ces deux grimpeurs !

Oscar Venet (Minéral Spirit) complète ce trio de tête avec 5 tops en 12 essais, tandis que Noah Cussaguet (Tournefeuille Altitude) suit de près avec 4 tops en 5 essais.

Les résultats complets U16 femmes et hommes

Le top 10 qualifié en finale

La suite du programme

Dimanche 2 février

14h00 – 15h10 : finale U18
16h40 – 17h50 : finale U16

Les finales U18 et U16 à suivre en live !

Place désormais aux finales ! Après une matinée intense, les titres de champion de France U18 et U16 seront décernés cet après-midi. Les finales U18 ouvriront le bal à 14h00, suivies par celles des U16 à 16h40, promettant un spectacle de haut niveau avec les meilleurs jeunes grimpeurs du week-end.

Pour ne rien manquer de cette dernière ligne droite, vous pouvez suivre les finales en direct sur YouTube, grâce aux liens ci-dessous. Restez connectés et préparez-vous à vibrer devant les performances des futurs grands noms de l’escalade française !

Finale U18 

Finale U16


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Championnat de France Jeunes de bloc 2025 : résultats des qualifications U18

01 Fév

Après les qualifications U20 ce matin, c’était au tour des grimpeurs U18 de faire face aux blocs exigeants de Sartilly. L’enjeu était de taille : décrocher l’une des dix places pour la finale et continuer la course au titre national. Avec un plateau composé des meilleurs jeunes grimpeurs français, la bataille a été rude, et chaque essai comptait.

Le niveau était particulièrement élevé cet après-midi chez les U18, et les ouvreurs ont su proposer des blocs variés et complets, mettant à l’épreuve la technique, la force et la coordination des compétiteurs. Certains ont su déjouer les pièges du circuit avec brio, tandis que d’autres ont vu leur rêve de finale s’éloigner à quelques mouvements près.

Désormais, les dix meilleurs grimpeurs et grimpeuses de la catégorie U18 sont prêts à en découdre demain après-midi pour tenter de décrocher le titre de champion de France.

Découvrez les résultats des qualifications et les forces en présence avant la finale de demain.

Résultats des qualifications U18 Femmes

Parmi les 52 grimpeuses présentent au départ, Lola Slavazza du Club Escalade Evasion a dominé les qualifications en enchaînant quatre des cinq blocs proposés en six essais. Elle est suivie de près par Macha Brebion d’Ardesca, qui a également validé quatre blkocs et cinq zones, en un peu plus d’essais que Lola. La Chambérienne Alwena Gouello complète le trio de tête en venant elle aussi à bout des quatre premiers blocs.

Les résultats complets U18 femmes et hommes

Résultats des qualifications U18 Hommes

Chez les hommes, ils ne sont que deux à avoir vaincu les cinq passages du circuit de qualification. En tête, Maël Reynaud de Drac Vercors Escalade, qui n’aura lâché qu’un essai pour réussir les cinq blocs. Tom Daufresne du club Les Montes en l’Air réalisera le même score avec trois essais supplémentaires. Ce duo de tête est talonné par Juluan Sage, du CAF La Roche Bonneville, qui a atteint le sommet de quatre blocs en onze essais.

Les résultats complets U18 femmes et hommes

Le top 10 qualifié en finale

Les finales U18 se dérouleront demain, dimanche 2 février, à partir de 14h00. Pour ceux qui ne peuvent pas être présents à Sartilly, il est possible de suivre les épreuves en direct ici.

La suite du programme

Samedi 1 février

19h30 – 20h40 : finale U20

Dimanche 2 février

8h15 – 12h30 : qualification U16
14h00 – 15h10 : finale U18
16h40 – 17h50 : finale U16

La finale U20 à suivre en direct ce soir !

À partir de 19h30, ne manquez pas les premières finales de ce Championnat de France Jeunes 2025. Les dix meilleurs U20 hommes et femmes vont s’affronter pour tenter de décrocher le précieux titre national.

La soirée est à suivre en direct ci-dessous.


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Championnat de France Jeunes de bloc 2025 : résultats des qualifications U20

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Championnat de France Jeunes de bloc 2025 : résultats des qualifications U20

01 Fév

Le Championnat de France Jeunes de bloc 2025 a débuté en force ce matin à Sartilly avec les qualifications de la catégorie U20. Après une matinée intense, nous connaissons désormais les dix finalistes qui tenteront de décrocher le titre national dès ce soir.

Comme attendu, le niveau était très relevé et chaque bloc a mis les grimpeurs à rude épreuve ! Chez les femmes, la Chambérienne Aude Morineau a pris la tête du classement, en enchaînant trois blocs et en validant les 5 zones du circuit. Elle est suivie de Julia Noël (Escalade Voiron Alpinisme) et Margot Fourreau (Vertical Art Le Mans), qui ont également valider trois des cinq blocs de qualification.

Chez les hommes, Max Bertone (Austral Roc) a survolé les qualifications, dominant la compétition avec une aisance remarquable. Il ne commet aucune faute et s’offre les cinq blocs à vue. Valère Calmeil (Le 8 Assure) et Matteo Soule (Block’Out Toulouse) talonnent de près le Réunionnais, réalisant eux aussi les cinq blocs en un peu plus d’essais que lui.

Désormais, seuls les dix meilleurs grimpeurs et grimpeuses restent en lice pour la grande finale, qui se déroulera ce soir.

Les résultats complets U20

Le top 10 qualifié en finale

 

La suite du programme

Les finales U20 se dérouleront ce samedi soir à partir de 19h30 ! Pour ceux qui ne peuvent pas être sur place, la compétition sera diffusée en direct sur YouTube.

Samedi 1 février

13h35 – 17h50 : qualification U18
19h30 – 20h40 : finale U20

Dimanche 2 février

8h15 – 12h30 : qualification U16
14h00 – 15h10 : finale U18
16h40 – 17h50 : finale U16


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Comment suivre le Championnat de France Jeunes de bloc 2025 en direct ?

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Comment suivre le Championnat de France Jeunes de bloc 2025 en direct ?

01 Fév

Le Championnat de France jeunes de bloc 2025 bat son plein à Sartilly ! Et bonne nouvelle : pour ceux qui ne peuvent pas être sur place, toutes les épreuves sont diffusées en direct sur YouTube !

Pour la troisième année, la ville normande de Sartilly accueille le Championnat de France jeunes de bloc, un événement clé pour les catégories U16, U18 et U20. Pendant deux jours, 320 grimpeurs venus de toute la France vont s’affronter pour tenter de décrocher le titre national.

Que vous soyez passionné d’escalade ou supporter d’un athlète chaque épreuve de qualification et chaque finale sera retransmise en direct sur YouTube. Voici tous les liens pour ne rien manquer de cet événement !

Qualifications U20 – Samedi 1 février 8h00 – 12h15

Qualifications U18 – Samedi 1 février 13h35 – 17h50

Finale U20 – Samedi 1 février 19h30 – 20h40

Qualifications U16 – Dimanche 2 février 8h15 – 12h30

Finale U18 – Dimanche 2 février 14h00 – 15h10

Finale U16 – Dimanche 2 février 16h40 – 17h50

Le programme du week-end

Samedi 1 février

8h00 – 12h15 : qualifications U20
13h35 – 17h50 : qualification U18
19h30 – 20h40 : finale U20

Dimanche 2 février

8h15 – 12h30 : qualification U16
14h00 – 15h10 : finale U18
16h40 – 17h50 : finale U16


Toutes les infos ici :

Le Championnat de France jeunes de bloc revient à Sartilly ce week-end !

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Le Championnat de France jeunes de bloc revient à Sartilly ce week-end !

31 Jan

Le grand rendez-vous de l’escalade de bloc chez les jeunes est de retour ! Ce week-end, les 1er et 2 février, le Championnat de France jeunes de bloc se tiendra à Sartilly, en Normandie.

Voici toutes les infos.


Après avoir accueilli l’événement en 2022 puis 2023, la petite commune de Sartilly, située au sud du département de la Manche, accueille l’édition 2025 du Championnat de France Jeunes de bloc. Durant deux jours, les 320 meilleurs grimpeurs et grimpeuses français, âgés de 14 à 19 ans, tenteront de décrocher le prestigieux titre national dans une compétition qui s’annonce intense.

Une compétition au sommet pour les meilleurs espoirs du pays !

Le Championnat de France jeunes de bloc est une étape incontournable dans le parcours des grimpeurs en devenir. Répartis en six catégories (U16, U18 et U20, filles et garçons), les meilleurs jeunes du pays donneront tout pour s’imposer face à une concurrence relevée.

Après le succès des éditions 2022 et 2023, cette nouvelle édition promet une ambiance survoltée et du spectacle à la hauteur des attentes.

© Aurèle Bremond

Programme

Samedi 1 février

8h00 – 12h15 : qualifications U20
13h35 – 17h50 : qualification U18
19h30 – 20h40 : finale U20

Dimanche 2 février

8h15 – 12h30 : qualification U16
14h00 – 15h10 : finale U18
16h40 – 17h50 : finale U16

Live

Pour ceux qui ne pourront pas faire le déplacement, un live sera disponible tout le week-end afin de suivre l’intégralité de la compétition depuis chez soi. Pour les spectateurs sur place, l’entrée est libre, alors n’hésitez pas à venir encourager les grimpeurs !

L’intégralité de la compétition sera à suivre en direct sur la chaîne YouTube du club d’escalade de l’Avranchin.


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Bayes Wilder enchaîne son premier 9a à seulement 13 ans !

31 Jan

Bayes Wilder, jeune prodige de l’escalade américaine, continue de repousser ses limites. À seulement 13 ans, il a signé une répétition éclair de « Life of Villains » 9a dans le célèbre Hurricave, dans l’Utah. Cette voie, libérée en 2018 par Joe Kinder et décrite par Wilder comme « un véritable chef-d’œuvre », est son projet le plus exigeant à ce jour.

« J’ai enfin réalisé mon objectif de longue date : enchaîner un 9a ! Et quel 9a ?! « Life of Villains » est une voie magnifique. Chaque mouvement doit être exécuté avec une précision millimétrée, le corps doit être en harmonie parfaite avec le rocher. Cette voie est différente de tout ce que j’ai pu grimper jusqu’à présent, c’est un véritable chef-d’œuvre, probablement l’une de mes préférées », a confié Bayes immédiatement après avoir clippé le relais.

À seulement 13 ans, l’Américain rejoint ainsi le cercle très fermé des grimpeurs ayant atteint ce niveau d’excellence à un si jeune âge. Pour mettre en perspective cette performance, Adam Ondra, connu comme le meilleur grimpeur de tous les temps, avait également gravi son premier 9a à 13 ans.

Un talent précoce

Bayes Wilder fait partie de l’élite du Team ABC, un groupe d’entraînement encadré par Robyn Erbesfield-Raboutou. Cette structure a déjà vu émerger des talents comme Brooke et Shawn Raboutou, Colin Duffy ou encore Margo Hayes. Et Bayes n’en est pas à son coup d’essai : dès l’âge de 10 ans, il avait gravi son premier 8c+ (« Southern Smoke », à Red River Gorge) et aligné des performances impressionnantes en bloc.

Son père, Matt Wilder, ancien grimpeur professionnel ayant atteint le 9a en falaise, joue également un rôle clé. « Mon objectif a toujours été de m’assurer qu’il prenne du plaisir en grimpant. Maintenant, il est tellement passionné que je n’ai pas grand-chose à faire pour entretenir sa motivation », explique-t-il.

Un voyage mémorable et riche en apprentissages

Au-delà de l’exploit sportif, cette ascension s’est inscrite dans un trip hivernal inoubliable pour Bayes et sa famille. Après avoir défié les lois de la gravité dans « Life of Villains », ils ont exploré les merveilles de Joshua Tree et de Sedona. « Je suis tellement reconnaissant envers mes parents, qui me permettent de découvrir ces lieux magiques et cette incroyable communauté de grimpeurs. Rencontrer de nouvelles personnes chaque jour rend cette aventure encore plus spéciale », partage-t-il.

Avec cette nouvelle réalisation, Bayes Wilder confirme qu’il est l’un des jeunes grimpeurs les plus prometteurs de sa génération. Entre passion, détermination et un entourage qui le soutient pleinement, nul doute qu’il continuera de nous éblouir par ses exploits.


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Qui est Arthur Rebollo, ce jeune Français qui a fait sensation aux Dock Masters 2025 ?!

29 Jan

Les Dock Masters, événement international prestigieux, se sont tenus le week-end dernier à Utrecht, aux Pays-Bas. Parmi les nombreux grimpeurs de haut-niveau venus s’affronter, un jeune Français a créé la surprise : Arthur Rebollo, 19 ans, s’est imposé face à un plateau relevé !

Une victoire marquante pour cet espoir français discret, mais déterminé. Retour sur cette compétition internationale au format inédit et sur le parcours d’un jeune prodige en pleine ascension.


Un rendez-vous pour les compétiteurs de la planète

En parallèle du calendrier IFSC, qui comprend des dizaines de compétitions internationales, d’autres événements se déroulent sous forme de master. Certains d’entre eux, comme le Studio Bloc Master en Allemagne ou le TAB en France, sont devenus de véritables références dans le monde du bloc, attirant les meilleurs grimpeurs de la planète.

Le week-end dernier, dans la salle Boulderhal Energiehaven d’Utrecht, aux Pays-Bas, se sont déroulées les Dock Masters 2025, l’un des opens internationaux les plus récents, mais déjà bien parti pour devenir un grand classique. L’équipe française était bien représentée, avec Micka Mawem, Arthur Rebollo, Samuel Richard, Antoine Girard ou encore Arthur Le Bris chez les hommes et le duo Selma Elhadj Mimoune et Lucile Saurel chez les femmes.

© Jeff Chang

Une compétition pas comme les autres…

Les Dock Masters 2025 se sont distingués par leur format unique, ajoutant une dimension stratégique et mentale à la performance physique.

« Les Dock Masters, c’est bien plus qu’une compétition : c’est une expérience ! Ce week-end, tout était réuni pour en faire un événement marquant, tant sur le plan sportif qu’humain. D’abord, il y avait ce format si particulier, qui sortait des sentiers battus. Ça a ajouté une tension supplémentaire, un jeu mental où chaque grimpeur devait non seulement performer physiquement, mais aussi rester maître de ses émotions », explique Arthur Rebollo.

Dès les qualifications, les grimpeurs ont dû affronter six blocs exigeants et avaient un maximum de cinq essais pour tenter d’en venir à bout. Les demi-finales, quant à elles, se sont déroulées sous le format d’une Coupe du Monde : cinq nouveaux blocs attendaient les vingt meilleurs grimpeurs du week-end, qui avaient 5 minutes pour les déchiffrer.

C’est principalement la finale qui a apporté son lot de rebondissements : à l’issue des trois premiers blocs de la soirée, le classement provisoire a été affiché en isolement et les ordres de passages bouleversés en conséquence. Les six finalistes se sont affrontés une dernière fois dans le quatrième et dernier bloc des finales, en sachant pertinemment ce qu’ils devaient faire pour gagner.

© Jeff Chang

Arthur Rebollo, qui avait déjà brillé tout au long de la compétition, a su faire preuve d’une gestion exemplaire de la pression. Il a flashé les deux premiers blocs des finales, faisant preuve d’une technique et d’une fluidité impressionnante. Cependant, le troisième bloc lui a donné du fil à retordre. « En revenant en isolement, j’avais une petite frustration, mais j’ai réussi à me reconcentrer sur le dernier bloc », nous confie-t-il.

Alors qu’il se trouvait en deuxième position avant l’ultime bloc, Arthur a su garder son calme. Son mental a fait la différence, lui permettant de grimper avec détermination. Lorsque son adversaire direct, le Japonais Kaito Watanabe, a échoué à obtenir la zone du dernier bloc, Arthur a réalisé qu’il venait de remporter l’une des compétitions les plus mémorables de sa carrière.

© Sytse van Slooten

« En montant sur le podium, j’ai ressenti une immense fierté, mais aussi une certaine surprise. Pas parce que je ne pensais pas être capable de gagner, mais parce que, jusqu’à la dernière minute, tout était tellement serré qu’il était impossible de prédire l’issue ! Quand j’ai vu Kaito ne pas réussir à valider la zone dans le dernier bloc, j’ai réalisé que j’avais gagné. C’est comme si tout ralentissait : la pression, les nerfs, la tension accumulée… Tout s’est relâché d’un coup, remplacé par une pure joie. Je me suis rappelé tout le travail accompli pour en arriver là, et ça m’a rendu encore plus fier ! », raconte Arthur, encore sous l’émotion de cette victoire.

Avant de poursuivre : « Au-delà de la compétition en elle-même, il y avait l’ambiance. Une foule en feu, des spectateurs passionnés qui vibraient à chaque mouvement, à chaque top. C’est quelque chose qui te transcende ! Et puis, il y avait cette camaraderie entre les grimpeurs. Même si c’était une compétition, on avait presque l’impression d’être une bande d’amis partageant une passion commune. Je me souviens particulièrement de cette balade dans Utrecht avec presque tous les finalistes et quelques demi-finalistes… Découvrir la ville ensemble, manger ensemble, discuter… ça a donné une dimension humaine incroyable à ce week-end ».

© Sytse van Slooten

Cerise sur le gâteau, la performance de l’équipe française a été marquée par la deuxième place chez les femmes de Selma Elhadj Mimoune.

Après un début de finale compliqué où elle n’a pas enchaîné les deux premiers blocs, la Française s’est démobilisé et a flashé les deux derniers passage, de quoi s’adjuger une belle médaille d’argent, derrière l’Italienne Giorgia Tesio.

© Sytse van Slooten

Arthur Rebollo : un compétiteur en pleine ascension

Mais qui est donc ce jeune grimpeur venu bouleverser les cadors sur la scène internationale ? Arthur Rebollo, 19 ans, originaire de Paris, est un passionné d’escalade depuis l’âge de 8 ans. Ce qui n’était au départ qu’un loisir est devenu une véritable vocation à ses 16 ans, lorsqu’il a décidé de s’investir pleinement dans le haut niveau.

Son palmarès est déjà impressionnant pour son jeune âge. En 2022, il décroche une deuxième place lors de la Coupe de France de bloc jeunes à Chamonix, une performance qu’il décrit comme un « déclic ». L’année suivante, il remporte le classement général des Coupes de France de bloc jeunes, confirmant son potentiel : « C’était une étape clé, qui a marqué le début de mon aventure dans les compétitions nationales », déclare-t-il. En 2024, Arthur franchit une nouvelle étape en s’imposant pour la première fois dans la cours des grands, lors de la Coupe de France de bloc seniors à Valence.

© Planetgrimpe

Cette année 2025 commence en fanfare pour lui. Les Dock Masters représente une victoire symbolique pour lui. « Cette médaille d’or montre que tout le travail accompli ces dernières années porte ses fruits, explique Arthur avec émotion. Ces dernières semaines, j’ai énormément travaillé sur des circuits de simulation en mode compétition, que ce soit au Pôle France ou dans d’autres salles. Ça m’a permis d’arriver confiant dans ma capacité à gérer tous les types de blocs et toutes les situations ».

Un grimpeur curieux et ambitieux

Si la compétition reste son principal terrain de jeu, Arthur ne cache pas son intérêt pour l’escalade en extérieur. Parmi ses réalisations notables, il cite l’enchaînement de « High Spirits » 8B à Magic Wood, réalisé en seulement deux séances. Mais pour l’instant, son focus reste résolument tourné vers le bloc en compétition.

Prochaine étape pour Arthur : les Championnats de France de bloc, à Anse, les 8 et 9 février 2025. Boosté par sa victoire aux Dock Masters, il aborde cet événement avec confiance et détermination, tout en gardant une approche humble et concentrée. « Le Dock Masters m’a appris à rester dans le moment présent. Aux France, je vais essayer d’appliquer cette philosophie : grimper bloc par bloc et profiter de l’événement, explique-t-il. Cette victoire aux Dock Masters m’a donné de l’élan, mais elle m’a surtout rappelé que dans une compétition, tout peut arriver et que le plus important, c’est d’être prêt mentalement à s’adapter ».

© Sytse van Slooten

Avec son talent, son mental et sa passion pour l’escalade, Arthur Rebollo est un nom à suivre de près. Cette victoire au Dock Masters n’est qu’un début pour ce jeune grimpeur, qui semble avoir un bel avenir devant lui.

Le mot de la fin Arthur ?

« Ce que j’aime dans l’escalade, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de grimper. C’est une aventure humaine, un jeu d’adaptation, et un combat mental autant que physique. J’ai hâte de voir jusqu’où cette passion peut me mener, et de continuer à partager ça avec ceux qui, comme moi, vibrent pour l’escalade ».

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Yu Okumura : qui est donc ce mystérieux grimpeur japonais qui a dompté son premier 9b ?

26 Jan

Par une fraîche journée de décembre, un grimpeur discret se faufile parmi les ombres imposantes de la Cova Gran, à Santa Linya. Venu du Japon, Yu Okumura n’a pas l’habitude d’attirer les regards. Pas de caméras, pas d’équipe de communication pour immortaliser ses gestes. Juste lui, son sac de magnésie et son amour du rocher.

Mais dans cette tranquillité apparente, un exploit se prépare. Ce grimpeur en apparence ordinaire s’apprête à accomplir ce que peu ont réalisé avant lui : enchaîner « Stoking the Fire », une voie emblématique de Santa Linya, cotée 9b.

Ses premiers mouvements sont méthodiques. Yu semble danser sur le rocher, chaque prise trouvant sa place dans une partition maîtrisée. Sous les plafonds immenses de la Cova Gran, il avance avec la précision d’un horloger. Et puis, vient ce dernier pas, celui qui fait toute la différence.

Pas un cri de triomphe, aucun bruit. Yu Okumura vient de réussir son premier 9b. Une performance majeure. Pourtant, il ne s’arrête pas là. Deux jours plus tard, il s’attaque à une autre ligne iconique : « Fuck the System » 9a. Cette fois, il ne lui faut que deux essais pour triompher. Pas un murmure ne s’élève dans la grotte ; Yu retourne à l’ombre, satisfait.

© Henning Wang

L’histoire d’un passionné

Pour Yu Okumura, grimper n’est pas une quête de gloire. Ce n’est pas non plus une stratégie de carrière. C’est une passion brute, une obsession presque sacrée. À seulement 22 ans, ce jeune Japonais est déjà passé par certaines des falaises les plus emblématiques d’Espagne.

En 2022, il s’était aventuré à Oliana et Margalef, où il avait enchaîné des chefs d’oeuvres comme « Joe Mama » 9a+ et « Gancho Perfecto » 9a+. Un an plus tard, il explorait le sud, gravissant le classique « Chilam Balam » 9a+/b à Villanueva del Rosario. Et cette année, c’est à Santa Linya qu’il a laissé son empreinte.

© Zac Moss

Le grimpeur de l’ombre

Dans le monde de l’escalade, on le qualifierait de dark horse. Ce terme, qui évoque un outsider qui surgit de l’ombre pour triompher, lui sied à merveille. Yu n’a ni sponsors majeurs, ni présence sur les réseaux sociaux pour amplifier ses exploits. Ce qui le guide, ce n’est pas la reconnaissance, mais une soif insatiable de défis personnels.

Quand il s’attaque à « Stoking the Fire », il marche dans les traces des légendes. Équipée par Tomáš Mrázek et libérée par Chris Sharma en 2013, cette voie est une pierre angulaire de l’escalade moderne. Aujourd’hui, elle compte huit répétitions seulement, et Yu en fait désormais partie. Pourtant, quand il a quitté Santa Linya, il n’a pas cherché à faire la une des médias ou à capitaliser sur son exploit. Non, pour lui, il s’agissait simplement d’un pas de plus dans sa quête personnelle.


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La FFME victime d’une cyberattaque : vigilance recommandée pour les licenciés

23 Jan

La Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME) a récemment subi une attaque informatique ciblée, compromettant la sécurité des données personnelles de ses licenciés et de ses structures affiliées.

Cet incident, qui touche également d’autres fédérations sportives, appelle à une vigilance accrue face aux risques potentiels qui en découlent.


Quelles données sont concernées ?

Les informations piratées incluent :
• Nom et prénom
• Adresse postale et électronique
• Identifiant
• Date de naissance
• Numéro de téléphone

Bien que la faille à l’origine de cette violation ait été corrigée, la nature des données compromises peut exposer les licenciés à des risques d’hameçonnage (phishing), de tentatives d’escroqueries ou encore d’usurpation d’identité.

Face à cette situation, la FFME invite ses membres à faire preuve de la plus grande prudence. Voici quelques conseils pour limiter les risques :
1. Ne partagez jamais vos mots de passe ou coordonnées bancaires, que ce soit par téléphone, par mail ou sur un site non sécurisé.
2. Méfiez-vous des messages suspects se faisant passer pour des institutions officielles ou des interlocuteurs connus.
3. Surveillez vos comptes (bancaires, téléphoniques et en ligne) et signalez immédiatement toute activité inhabituelle.
4. En cas de doute, contactez directement la FFME via l’adresse dpo@ffme.fr ou les autorités compétentes.

Une plainte déposée et la CNIL informée

La fédération a déposé plainte auprès des autorités compétentes et a également informé la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) de cette atteinte à la protection des données.

La FFME assure que la faille ayant permis cette attaque a été rapidement corrigée. Les équipes techniques travaillent activement pour renforcer les systèmes de sécurité et prévenir de futurs incidents.

Bien que cet incident rappelle l’importance cruciale de la cybersécurité, il appartient à chacun de rester vigilant et de prendre les mesures nécessaires pour se protéger.

Si vous êtes licencié FFME et avez des questions ou des préoccupations, n’hésitez pas à contacter directement la fédération. Soyez prudents, et surtout, méfiez-vous des arnaques en ligne.

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Interview : Max Bertone, la révélation de l’année sur le circuit senior

22 Jan

À 18 ans, Max Bertone est de ceux qui incarnent l’avenir de l’escalade française. Originaire de La Réunion, ce jeune grimpeur a fait une entrée fracassante sur la scène internationale en 2024, sa toute première saison chez les seniors. Plus qu’un simple passage dans la cour des grands, cette année a été une révélation : des demi-finales systématiques sur chaque étape de Coupe du Monde, deux finales marquantes, et surtout, une capacité rare à se hisser parmi les meilleurs dans une discipline en constante évolution.

Mais derrière ces chiffres impressionnants se cache un athlète en pleine construction, un grimpeur à la recherche d’un équilibre entre polyvalence et excellence. Max, guidé par une passion insatiable pour l’escalade, a su transformer ses défis en opportunités et ses erreurs en tremplins. Son choix de se concentrer sur la difficulté la saison dernière, après une entrée mitigée en bloc, témoigne d’une maturité qui dépasse son âge. Avec une technique raffinée, un mental d’acier et un entraînement millimétré aux côtés de son père, il a su faire de cette saison une pierre angulaire pour son avenir.

Dans cette interview, Max nous ouvre les portes de son univers : ses moments de gloire, comme sa finale enflammée de Briançon, ses déceptions, comme son déclassement controversé aux Championnats de France, et ses rêves, qu’il construit patiemment entre la résine des compétitions et le grain du rocher.

Découvrez un grimpeur ambitieux, attachant et profondément inspiré, qui écrit les premières lignes d’une carrière qui s’annonce déjà grandiose !


Hello Max ! Tout d’abord revenons un peu sur ton année 2024. Tu as participé à ta première saison chez les seniors en 2024 et tu es rentré en demi-finale de toutes les Coupes du Monde auxquelles tu as participé, signant même deux finales. Quel bilan tires-tu de cette première année chez les grands ?

En fait, j’avais des objectifs en bloc et en diff l’an dernier, mais avec ma 5ème place au sélectif de Karma et ma 12ème aux Championnats de France à Valence, je n’ai réussi à me qualifier que pour des Coupes d’Europe seniors en bloc. Du coup, j’ai fait le choix de ne pas me disperser et de ne participer qu’à la saison de diff.

Mon bilan c’est que je n’avais pas encore la maturité physique pour jouer en bloc chez les seniors alors le choix de se tourner vers la diff a été judicieux car j’ai pu mieux m’exprimer sur des qualités de tenue de prise et de résistance. Au final, le travail qu’on a fait avec mon père a été efficace ; on a beaucoup appris et avancé du côté de l’entraînement. J’ai hâte de voir comment ça va évoluer cette année !

© IFSC

As-tu atteint tous les objectifs que tu t’étais fixé en 2024 ?

Mes objectifs en diff étaient de faire de « bonnes demi-finales » et d’accrocher au moins un top 10 sur une Coupe du Monde. Du coup, je suis très content de ma saison, malgré deux étapes où je n’ai pas été très brillant (Chamonix et Séoul).

Les deux finales auxquelles j’ai participé ont été la cerise sur le gâteau ! Il y a eu tout d’abord Briançon, où je suis passé juste à côté du podium, mais le vrai objectif de performance atteint a été ma 6ème place à Koper. Car sur cette étape, il y avait presque tous les forts grimpeurs et j’ai réussi à mettre des runs à ma limite et sans erreurs de lecture.

Quel est ton plus beau souvenir de l’année ?

Deux souvenirs me viennent à l’esprit. Le premier (sans doute le plus beau et le plus mauvais à la fois), c’est celui des Championnats de France à Tarbes, où j’ai fait la meilleure performance de la finale… Avant d’être déclassé 7ème sur une décision difficile à comprendre (et qui a failli me coûter la sélection en équipe de France !).

Le second est celui de la finale à Briançon où je me suis retourné vers le public en début de voie et j’ai vu la foule à fond derrière moi. J’ai senti le mur vibrer sous mes mains tellement il me poussait fort ! Je n’oublierai jamais cette ambiance de ouf et cette sensation ! C’est d’autant plus fort aujourd’hui qu’on sait qu’il n’y aura malheureusement plus d’étape à Briançon…

© Aurèle Bremond

À l’inverse, si tu pouvais remonter le temps et modifier quelque chose cette année, que changerais-tu ?

À part cette grosse erreur de lecture en demi-finale aux Championnats d’Europe à Villars qui me sort de la finale, je n’ai pas d’autres regrets. Mais c’est aussi ce genre d’erreurs qui permettent d’apprendre et de rebondir.

Tu as récemment passé un peu de temps à Bleu, peux-tu nous parler de tes dernières performances ? Quels blocs t’ont le plus marqué récemment ?

J’y suis encore ! J’ai réalisé « La Proue d’Acléaude » 8A en trois essais et « Gecko Assis » 8B+ en trois sessions, avec la complicité de Mejdi. Nous avons partagé nos méthodes et l’avons sorti coup sur coup au troisième essai de la séance. C’était une super expérience de grimpe, tant pour la beauté de la ligne que pour le moment de partage.

En début d’année 2024 j’avais aussi réalisé « Mécanique Élémentaire », sous les encouragements de la famille Tournus. Mais je ne compte pas ce bloc là comme un 8B+ car je l’ai sorti au premier essai du bas, après le calage des mouvs à l’échauffement. Ce qui est sûr c’est que je regrette de ne pas avoir plus de temps pour grimper dehors avec la saison des compétitions…

Y a-t-il un bloc en particulier qui t’a donné du fil à retordre et que tu es particulièrement fier d’avoir enchaîné ?

Si je dois être sincère pas trop… Sur « Gecko » s’est allé assez vite, comme « Mécanique Élémentaire ». Peut-être qu’il faut que je m’attaque des projets plus durs ou moins dans mon style.

Justement, quels sont tes prochains projets sur le rocher ?

J’ai mis quelques sessions sur « La Picharête » un bloc proposé à 8C. J’ai enchaîné très vite le 8A de sortie et j’ai calé tous les mouvs. Les condis sont difficiles en ce moment, mais je sens que c’est faisable si j’arrive à trouver une journée sans trop d’humidité !

© Jan Virt

Comment organises-tu ton entraînement pour la saison à venir ?

Probablement un peu comme tous ceux qui jouent les deux disciplines. D’abord un focus sur le bloc jusqu’en février, puis une bascule progressive vers la diff car il y a déjà un sélectif mi-mars à Valence. C’est assez compliqué de jouer la polyvalence sans se disperser… Ca va être le défi cette année, avec des saisons de diff et de bloc qui se télescopent.

As-tu identifiés des pistes spécifiques sur lesquels progresser cette année ?

Sans doute le physique. Je suis encore très en deçà du niveau requis en senior pour pouvoir m’exprimer dans des styles basiques en « gros muscles ». Pour l’instant je compense en serrant fort les prises et en misant sur la qualité de grimpe et la technique. Si tu grimpes juste tu peux te permettre d’avoir moins de force je pense. De toute façon ça va venir progressivement.

© IFSC

Quels sont tes objectifs principaux pour 2025 ?

Un premier objectif serait de participer à quelques Coupes du Monde de bloc. Malgré mes limites physiques, je pense que j’ai une chance d’y arriver selon les scénarios des sélectifs.

Un second objectif serait de refaire des finales en Coupe du Monde de diff et, pourquoi pas, monter sur la boîte cette fois-ci !

As-tu un rêve ou un projet en particulier que tu voudrais réaliser en 2025 ? 

Pas spécialement… Faire un 8C bloc me plairait assez et surtout, trouver le temps de mettre quelques séances dans « La Moustache qui Fâche » 9a+ à Entraygues. Je suis tombé au tout dernier mouv dur l’an dernier et je pense que cette année, sans l’étape de Briançon, je vais pouvoir y retourner.

Comment vois-tu l’évolution de ta carrière à long terme ? Prévois-tu de te spécialiser dans un domaine particulier ?

Pour le coup non. Je suis encore dans la polyvalence, même si en diff j’ai réussi à m’exprimer plus vite. Je me donne encore au moins cette année, voire la prochaine, pour faire un choix de spécialisation (ou pas !). Il y en a qui arrivent à jouer sur les deux disciplines… J’aimerais bien que ça soit mon cas aussi !

© Jan Virt

Parle nous de ta relation avec ta sœur, Oriane. Passez-vous beaucoup de temps ensemble à vous entraîner ? Peut-on dire que c’est une vraie source d’inspiration pour toi ?

En ce moment on se voit pas mal. Elle est venue plus d’un mois à La Réunion en octobre/novembre et on grimpe beaucoup ensemble dehors en ce moment. Mais globalement, depuis qu’elle est partie à Paris en 2021, on ne s’entraîne plus vraiment ensemble… Elle a été mon modèle pendant toute mon enfance sur le caillou comme en compét… Jusqu’à ce que je la dépasse 🙂 ! Mais elle reste la grimpeuse la plus badass du circuit quand même !

Un dernier mot à ajouter ?

Merci à Planetgrimpe de me suivre et de suivre l’évolution du plus beau sport du monde : l’escalade. Ne changez rien !!


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Alex Megos frappe encore fort à Margalef : il flashe « Mr. Big » 9a

20 Jan

Alex Megos est visiblement en grande forme ! Juste après avoir réalisé la première ascension de « Tuareg Blanco » 9b/+ il a flashé sa voisine de droite, « Mr. Big » 9a, dès le lendemain ! 

Quand Alex Megos s’est rendu à Margalef pour les fêtes de fin d’année, il avait un objectif précis en tête : venir à bout de « Tuareg Blanco ». Cette ligne, équipée il y a une décennie par Adrien Boulon, avait résisté aux assauts de nombreux grimpeurs, y compris ceux de Ramon Julian Puigblanque. Longue de 25 mètres, elle propose un enchaînement de 22 mouvements sans repos, sur des réglettes et des trous peu profonds.

Après 15 jours de travail répartis sur deux séjours, Megos a réussi à atteindre son objectif en signant la première ascension de cette voie, proposant une cotation de 9b/+.

© Rainer Eder

Ragaillardi par ce succès, Alex ne s’est pas contenté de savourer sa victoire. Le lendemain, il renfilait ses chaussons pour s’attaquer à « Mr. Big » 9a, une autre voie emblématique du secteur Racó de Les Espadelles. Équipée en 2021 par Tom Bolger, cette ligne est réputée pour son charme, mêlant mouvements dynamiques et mur bleu technique. Alex, qui avait observé plusieurs grimpeurs tenter la voie ces deux dernières semaines, se sentait prêt. Son but ? La flasher !

« Comme cette voie est située juste à droite de « Tuareg Blanco », j’ai vu des grimpeurs dedans pendant près de deux semaines, j’avais donc toutes les méthodes en tête. C’était parfait pour tenter de la flasher ! », a-t-il confié.

Résultat : une ascension maîtrisée et sans erreur, où il a franchi le crux avec une aisance déconcertante, réalisant un blocage impressionnant là où la plupart des grimpeurs optent pour un mouvement dynamique.

© Rainer Eder

Fidèle à lui-même, Megos a laissé le soin à d’autres de débattre de la cotation : « La voie correspond parfaitement à mon style, et je suis en grande forme en ce moment. Je pense que c’est aux autres de débattre au sujet de la cotation. L’essentiel, c’est que j’ai pris beaucoup de plaisir à grimper cette ligne, probablement l’une des meilleures parmi les voies dures de Margalef ! ».

Cette double prouesse à Margalef s’inscrit après un année 2024 remarquable pour l’Allemand. Outre « Tuareg Blanco » et « Mr. Big », il a enchaîné des voies emblématiques comme « Change » et « Move », deux 9b/+ norvégiens signés de la patte d’Adam Ondra, ainsi que « Sleeping Lion » le 9b de Chris Sharma situé à Siurana en Espagne.

À Margalef, il repart également avec « On Egin » 8c+, une autre première ascension, venant parachever un séjour des plus mémorables !


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