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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Les 10 moments les plus mémorables de l’année 2022

01 Jan

Alors que l’année s’achève, l’heure du bilan a sonné. Après notre top 10 des vidéos les plus visionnées de l’année, la rédaction de Planetgrimpe vous propose de parcourir à nouveau l’année 2022 en dix moments marquants. Et quelle année 2022 incroyable ! Il y a eu plus d’enchaînement dans le neuvième degré que jamais auparavant, que ce soit en bloc ou en difficulté. Les jeunes grimpeurs sont de plus en plus forts et rendent l’actualité brûlante, tandis que le niveau ne cesse d’augmenter et que les femmes réalisent des exploits inédits.

Voici le récap des dix moments les plus forts de cette année 2022.

Shawn Raboutou, prince du neuvième degré en bloc !

Shawn Raboutou a connu une année de folie, en annonçant les premières ascensions de deux blocs dans le neuvième degré. Après avoir annoncé son enchaînement d’Alphane 9A en août, des rumeurs ont circulé selon lesquelles il avait également réalisé un autre bloc en 9A. Il a finalement mis fin à ces rumeurs en annonçant la première ascension du projet Megatron dans le Colorado. Il a attribué à cette ligne ultra physique la cotation de 9A, qui est actuellement la plus haute cotation au monde en bloc.

© Matty Hong

L’incroyable semaine d’Adam Ondra

Après une grosse année 2022, avec notamment la première ascension de « Wonderland » 9b/+ à Arco, Adam Ondra a connu l’une des semaines les plus folles de tous les temps. Il a d’abord effectué la première ascension d’une voie qu’il qualifie comme « la deuxième voie la plus dure de ma vie », avec « Zvěřinec » 9b+ sur sa falaise locale en République Tchèque. « Je projetais cette voie en avril, car elle est proche de chez moi et ma femme et moi attendions notre petit garçon, qui est né début mai. Puis, il a fait trop chaud en été, alors j’y suis retourné cet automne. En novembre, les nuits étaient froides et les journées chaudes, ce qui signifie que la roche était fraîche et humide. Le 20 novembre, il faisait zéro degré pendant la journée et le ciel était couvert. Le moment était idéal pour faire la croix ! », avait-il déclaré.

Trois jours plus tard, Ondra a ouvert un nouveau 8C/+ bloc. Il a commencé la journée en flashant « Vnitřní svět vítězů » 8A+ à Moravian Karst. Il s’est ensuite rendu à Sloup où il a retrouvé un projet sur lequel il avait travaillé au printemps. Ce bloc, nommé « Pohár Nesmrtelnosti » (ou « Cup of Immortality » en anglais), peut être soit 8A+ soit 8B+ selon la hauteur à laquelle le grimpeur commence. Au printemps, Ondra avait travaillé sur une extension du bloc, valant à elle seule 8A/+. Après avoir enchaîné la version très physique en 8B+, Adam a réussi à poursuivre dans la nouvelle sortie, réalisant la première ascension de « Pohár Nesmrtelnosti prodloužení » et proposant la cotation de 8C/+

Le Tchèque a terminé sa semaine en enchaînant à vue « Water World » 9a dans la grotte Osp en Slovénie. Cette voie n’est pas le premier 9a qu’Adam enchaîne à vue, mais c’est son premier en plus de huit ans. En juillet 2013, il a été le deuxième grimpeur de l’Histoire à réussir une voie à vue dans le neuvième degré, avec son enchaînement de « La Cabane au Canada » en Suisse. Mais il avait alors décoté la voie à 8c+, laissant à Alex Megos l’honneur d’être le premier à franchir ce niveau de difficulté à vue avec « Estado Critico » à Siurana, en Espagne, en mars 2013.

© Petr Chodura

« DNA », la deuxième voie en 9c de la planète, proposée par Seb Bouin

En plus de la première ascension de « Suprême Jumbo Love », le premier 9b+ d’Amérique, Seb Bouin a connu l’une des meilleures années de sa vie de grimpeur. Il a réalisé la deuxième ascension de « Change » 9b+, la première ascension de « Nordic Marathon » 9b/+ et surtout, la première ascension de « DNA » 9c à La Ramirole, dans les gorges du Verdon.

En 2017, Adam Ondra libérait « Silence » en Norvège et lui attribuait la cotation de 9c. « Silence » était la seule voie de ce niveau jusqu’en 2020, quand Alex Megos a proposé « Bibliographie », suggérant à son tour la cotation de 9c. L’année suivante, Stefano Ghisolfi a décoté la voie à 9b+, ce qu’a finalement approuvé Megos. Notre français Seb Bouin a équipé « DNA » il y a trois ans et a déclaré avoir essayé plus de 250 fois cette ligne en 150 jours, avant de finalement clipper le relais. Cette voie surplombante de 50 mètres commence par un 8c+, passe par des pas de bloc En 8A puis 8A+ et se termine par un autre passage en 8c+. Il a attribué à cette voie la cotation de 9c et attend patiemment que d’autres grimpeurs viennent l’essayer.

© Lena Drapella

Théo Blass, plus jeune grimpeur à enchaîner un 9a

Restons dans le clan tricolore avec l’incroyable performance de Théo Blass, qui est devenu le plus jeune grimpeur à réaliser un 9a, alors que le même jour, sa sœur Alizée clippait le relais de son premier 8a à neuf ans. Théo est entré dans l’Histoire l’hiver dernier lorsqu’il est devenu le plus jeune à grimper un 9a, à seulement 12 ans et neuf mois. Le jeune français a enchaîné « Trip Tik Tonik » 9a aux Gorges du Loup, après l’avoir essayé pendant une dizaine de séances. Le précédent plus jeune grimpeur à avoir enchaîné du 9a était Gianluca Vighetti, qui avait deux mois de plus que Théo. Plus jeune, Théo avait annoncé vouloir battre Adam Ondra, qui avait réalisé son premier 9a à 13 ans. C’est chose faite !

© Thibault Pawlas

Une ascension historique par un trio féminin

Matilda Söderlund, Sasha DiGiulian et Brette Harrington ont fait la première répétition de « Rayu », une grande voie de 610 mètres divisée en 15 longueurs et cotée 8c sur Peña Santa, en Espagne. Il s’agit de la grande voie la plus dure jamais réalisée par une équipe de grimpeuses. Sasha DiGiulian et Matilda Söderlund ont enchaîné la longueur crux en 8c, tandis que Brette Harrington a réalisé toutes les longueurs sauf la plus dure, qui aurait été son premier 8c. « La voie étant principalement du trad, ce sont les compétences de Brette Harrington et de Matilda Söderlund, le soutien, l’amour, la motivation et l’engagement dans ce projet d’un mois qui ont rendu cette ascension possible. Je suis très fier de notre équipe ! Ceci marque le big wall le plus dur réalisé par une équipe entièrement féminine. » a déclaré Sasha DiGiulian suite à cet exploit.

Cette grande voie a été libérée par Iker Pou, Eneko Pou et Kico Cerdá après cinq semaines d’efforts, en 2020. Elle remonte plusieurs longueurs difficiles qui impliquent une escalade engagée et des placements techniques. La première moitié de « Rayu » est principalement dans le septième degré, tandis que les longueurs les plus difficiles se trouvent en haut du mur.

Une première victoire en Coupe du Monde pour Mejdi Schalck

Le dimanche 22 mai, le Français Mejdi Schalck s’offrait sa toute première médaille d’or en Coupe du Monde, à Salt Lake City. Mejdi Schalck a vécu une année incroyable ! Exactement un an après son premier podium en Coupe du Monde, le grimpeur de 18 ans décrochait sa première victoire mondiale.

S’étant qualifié de justesse pour les finales, Mejdi Schalck était le premier grimpeur à faire face aux quatre blocs de finale. Et dès les premières secondes de la compétition, notre Français donnait le ton : il ne passera pas plus de 40 secondes dans le premier bloc du circuit ! Le deuxième bloc ne lui posera quasiment aucune difficulté non plus. Après un premier essai de calage, il parvient lors de sa deuxième tentative à venir à bout de ce passage. Le troisième tracé n’était autre qu’une dalle, l’un des styles dans lequel notre Français excelle tout particulièrement. Il s’offrait un nouveau top, avant de finir en beauté dans le dernier bloc des finales, qu’il toppera d’une main de maître. Il remportait ainsi cette Coupe du Monde, devenant le premier non-Japonais à s’imposer en finale depuis un an et le premier Français depuis 2019.

© IFSC

La journée en 8c de Bayes Wilder

Il y a un mois, l’Américain Bayes Wilder, 11 ans, bouclait un trip mémorable en Espagne. Le jeune Américain démarrait fort son séjour en enchaînant son premier 8a à vue, avec « Pollastre de Granja ». Les jours suivants, entre deux essais dans des projets difficiles, le jeune grimpeur enchaînait une multitude de voies dans le huitième degré, dont « Meconi » 8a, « Pur et Dur » 8a+ et « Esau Directe » 8a+. Le 23 novembre, il frappait de nouveau un grand coup en clippant le relais de « Freeman » 8a et « Sargantana Killer » 8a+, dans la même journée.

Mais le jour le plus incroyable de son voyage fut deux jours plus tard, le 25 novembre. Il a commencé à Santa Linya le matin, dans son projet en 8c « La Fabelita », qu’il enchaînera à son troisième essai. Il s’est ensuite rendu à Margalef, afin de travailler sur son autre projet, « Mistic » 8c également. Vous devinez la suite de l’histoire : le jeune prodige américain a enchaîné la voie lors de son tout premier essai de la journée. Et comme si le fait de réussir deux 8c en une journée à l’âge de 11 ans n’était pas assez impressionnant, il a terminé la journée par un 8a, « Dr. Feelgood ».

La compétitrice Chaehyun Seo  s’offre un 9a+

En novembre, la grimpeuse sud-coréenne Chaehyun Seo a enchaîné « La Rambla » 9a+ à Siurana, en Espagne. Il ne lui a fallu que cinq jours et sept essais pour réaliser cette mythique ligne. Plus tôt dans l’année, Chaehyun a été l’une des compétitrices les plus redoutables du circuit des Coupes du Monde, atteignant souvent les finales et battant même la médaillée d’or olympique Janja Garnbret. Si elle s’entraîne principalement pour performer en compétition, la Coréenne s’octroie toutefois quelques week-ends en falaise. Alors qu’elle n’avait que 11 ans, elle avait enchaîné à vue un 8a, avant d’enchaîné « Omaha Beach », son premier 8b+, deux ans plus tard. En juillet 2018, Seo rentrait dans le club du neuvième degré en réalisant « Bad Girls Club », aux États-Unis.

Trois jours après son exploit dans « La Rambla », Chaehyun a enchaîné à vue « L’atangonista » 8c, une voie monstrueuse de 60 mètres à Monstant, en Espagne. Grâce à cette croix, elle est devenue la deuxième femme à avoir franchi à vue ce niveau de difficulté, après Janja Garnbret. Chaehyun a déclaré qu’elle s’était battue pendant près d’une heure dans la voie pour réussir cette ascension.

© Bernardo Giménez

Les grimpeurs de vitesse, plus rapides que jamais !

Lors de la Coupe du Monde de Chamonix en juillet, Katibin Kiromal a établi son cinquième record du monde de vitesse consécutif, avec un temps de 5,00 secondes. En 2022, l’escalade de vitesse est le sport qui a progressé le plus vite.

Il y a eu sept nouveaux records du monde en 14 mois. Le premier record du monde de Katibin date d’il y a un an, lorsqu’il participait à sa toute première Coupe du Monde de vitesse. C’était à Salt Lake City en 2021, et il avait signé un run en 5,25 secondes. Lors de cette même compétition, son compatriote Leonardo Veddriq, avait surenchéri en établissant un chrono de 5,20 secondes. Après son coup d’essai en mai 2021, la machine Kiromal s’était ensuite mise en route pour une impressionnante série de records. En l’espace de deux mois, l’Indonésien a battu cinq fois le record du monde, améliorant sur chaque compétition son propre temps : 5,17 secondes en Corée du Sud, 5,10 secondes à Salt Lake City, 5,09 et 5,04 secondes à Villars et 5,00 secondes à Chamonix. Le rythme auquel le record du monde s’est amélioré cette année est presque sans précédent dans l’Histoire du sport moderne.

© IFSC

La Française Soline Kentzel, plus jeune grimpeuse à enchaîner El Cap en libre

À 21 ans, Soline Kentzel devient la plus jeune grimpeuse à atteindre le sommet d’El Cap, en libre par la célèbre voie « Golden Gate ». En avril, elle et Seb Berthe ont libéré les 36 longueurs de « Golden Gate », sur la face sud-ouest d’El Capitan. Soline a découvert l’escalade il n’y a que très peu de temps, et est tombée amoureuse de cette pratique. Cette ascension était sa première grande voie d’envergure. Soline et Seb ont grimpé en réversible sur les longueurs les plus faciles et enchaîné les longueurs les plus dures (7a+ et plus) en tête tous les deux. La cordée aura mis deux jours pour atteindre la longueur 17. Puis, la neige et le froid se sont invités à cette aventure, contraignant les deux grimpeurs à prendre des jours de repos forcés, complètement frigorifiés dans leur portaledge.

« Nous avons traversé une tempête de neige épique et des averses de pluie qui ont fait de la vie sur ce mur un véritable défi. Nous avons dû nous serrer dans le tout petit portaledge que nous avions apporté en essayant constamment d’éviter d’être mouillés et gelés… Il faisait si froid, qu’un de nos sacs de couchage est devenu totalement rigide et glacé. Mais nous avons pu garder un haut degré de motivation et nous sommes retournés grimper dès que le mur était sec ! Pendant les jours de grimpe plus ensoleillés, la glace fondait du haut du mur, projetant sur nous des morceaux de glace impressionnants. Toutes les cinq minutes, les dés étaient lancés : il fallait arrêter de grimper et se coller contre le mur en attendant que ces morceaux de glace tombent tout autour de nous », déclarait Seb Berthe.

Alternant entre jours de repos et jours de grimpe, la cordée avancera et atteindra finalement le sommet de « Golden Gate » lors de leur neuvième jour. « Mon cœur est léger, je suis soulagée, mais, surtout, terriblement fière : de ce que mon corps est capable de faire, de ce que ma tête peut encaisser, et, par-dessus tout, de la grimpeuse que je suis devenue », confiait Soline.

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Les 10 meilleures vidéos d’escalade de l’année 2022

30 Déc

Parce que la fin de l’année est une période propice aux rétrospectives, nous vous dévoilons en exclusivité le palmarès des vidéos les plus visionnées sur Planetgrimpe en 2022. Sans surprise, Adam Ondra, Alex Honnold, Magnus Midtboe et Seb Bouin font partie de ce top 10, après avoir marqué l’année !

#10. Stefano Ghisolfi progresse fort dans « Silence » 9c – 5105 vues

En direct de Flatanger, Stefano Ghisolfi nous faisait part de ses avancées dans « Silence » 9c à Flantager. Dans cette vidéo, l’Italien nous partage ses impressions et ses meilleurs essais dans la voie. Il a notamment réussi à enchaîner toute la voie à partir de la fin du premier crux, ce qui est une avancée considérable ! En effet, il est venu à bout du deuxième et troisième crux, qui valent respectivement 8B et 7C+ bloc. Mais comme le précise Ghisolfi, la fin de cette histoire est encore bien loin; il lui reste encore le premier crux, le plus difficile (8C bloc), à déchiffrer. 

#9. Comment Alex Honnold a réussi à enchaîner en solo les 1000 mètres d’El Cap ? 6288 vues

Alex Honnold a récemment fait le sujet d’une vidéo de Pete Whittaker. Ce dernier, connu pour ses incroyables performances en fissures, est lui aussi un adepte des solos. Dans cette vidéo, il revient sur la façon dont Alex Honnold a enchaîné les 1000 mètres d’El Capitan en solo intégral. D’après lui, si Alex Honnold a réussi cette prouesse, c’est d’une part parce qu’il est très fort en escalade, mais aussi parce qu’il arrive à contrôler son cerveau. Être concentré à 100% tout au long d’une ascension en solo comme celle-ci n’est pas possible. D’après Pete et son expérience, Alex Honnold arriverait à jongler entre relâchement et concentration, en fonction de la partie de la voie dans laquelle il se trouve.

#8. Le dernier challenge d’escalade des réseaux sociaux – 6384 vues

Dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube, Magnus Midtboe tente de relever un nouveau défi lancé sur les réseaux sociaux. Partagé pour la première fois par Ali Baratz, ce défi lancé sur Instagram implique beaucoup de force et d’équilibre. Après de nombreux échecs, on voit finalement le grimpeur Norvégien réussir ce challenge étant lui même abasourdi par ce mouvement.

#7. Seb Bouin découvre une nouvelle falaise en France et ouvre un 9b – 6824 vues

Après le succès du « Vintage Rock Tour », qui nous a plongé dans la riche histoire de l’escalade sportive en France, Seb Bouin nous partage sa passion pour la découverte et le développement de secteurs moins connus, à travers sa nouvelle série « Hidden Gems ». Dans ce quatrième épisode, Seb nous plonge au coeur de l’incroyable falaise du Champsaur, dans les Alpes du Sud qui était totalement vierge avant son passage.

#6. Alex Honnold et Magnus Midtboe dans un solo de 200m – 8144 vues

Le célèbre Youtubeur Magnus Midtboe, qui compte plus d’un million d’abonnés sur sa chaîne Youtube, se rend à Red Rock, chez Alex Honnold, pour une ascension en solo intégral d’une grande voie de plusieurs longueurs. « À la base, je devais juste aller du côté de Las Vegas, là où vit Alex, pour filmer une session de bloc avec lui », déclare Magnus. « Mais la veille au soir, j’ai reçu un message de sa part, me demandant si à la place, je ne préférais pas aller faire du solo avec lui ». Au début très hésitant sur cette proposition, le Norvégien finira par accepter. Tout au long de cette ascension, Honnold entraîne Midtboe en lui indiquant les méthodes et en le rassurant. En effet, c’était un véritable challenge pour Magnus de grimper en solo cette grande voie de plus de 200 mètres de haut. La décontraction totale d’Alex Honnold, contrastée par l’anxiété et la peur de Magnus Mitdboe rend cette vidéo particulièrement captivante. « C’était une belle expérience, mais je ne ferai plus jamais ça ! », a déclaré Magnus au sommet.

#5. Voici ce qu’Adam Ondra considère comme « un chef d’oeuvre de la nature » – 8489 vues

À quelques kilomètres de la ville d’Arco, en Italie, caché dans la paisible vallée de Laghel, se trouvait ce qu’Adam Ondra qualifie de « mur parfait », un « véritable chef d’oeuvre de la nature » selon lui. « Peut-être presque trop parfait pour être vrai. Et c’est peut-être la raison pour laquelle il a été négligé pendant longtemps. » continue-t-il. Découvrez l’histoire de « Pungitopo » 8c+/9a, probablement la ligne dure la plus esthétique d’Arco.

#4. Une paroi verticale quasiment lisse en 9a+ – 12418 vues

Il y a peu, le grimpeur Italien Alessandro Zeni atteignait le relais de « Eternit » 9a+. Située sur une falaise à quelques kilomètres au nord du lac de Garde en Italie, cette voie est nichée au coeur d’un mur extrêmement lisse, qui semblait de prime abord impossible à grimper. Adam Ondra a déjà tenté à plusieurs reprises de la dompter, en vain. Mais après plus de 23 essais répartis sur plusieurs saisons, Alessandro Zeni a fini par enchaîner cette ligne technique et exigeante… deux fois de suite ! En effet, alors qu’il venait de libérer la voie, son ami, venu pour le filmer, lui déclare qu’à cause du brouillard on ne voit rien sur la vidéo. Or il s’avère que le brouillard était en train de se dissiper, alors qu’Alessandro avait encore les chaussons aux pieds. « Je pensais que c’était absurde d’essayer de refaire la voie, mais au fond de moi, j’avais encore pas mal de force dans les doigts, alors je lui ai dit: «Pourquoi pas ? Au pire ce sera toujours un bon entraînement.» Défi accepté ! » a déclaré l’Italien.

#3. Une chute comme vous en avez rarement vu – 12999 vues

Il y a peu, nous vous annoncions la performance de James Pearson dans « Lexicon », une voie de trad cotée E11 7a, située à Pavey Ark, au Royaume Uni. Quelques semaines avant lui, Steve McClure, l’un des meilleurs grimpeurs britanniques, enchaînait lui aussi cette voie. Mais lors d’un de ses essais de travail, il prenait une énorme chute depuis le sommet, retombant plusieurs dizaines de mètres plus bas, au niveau de son assureur. Voici une chute comme vous en avez rarement vu !

#2. Voici la plus grande salle de bloc du monde – 14206 vues

La plus grande salle de bloc du monde a ouvert ses portes cette année, en Allemagne. Un complexe gigantesque, d’une surface totale de 5500 m2, situé dans un l’un des lieux les plus mythiques de l’escalade : le Frankenjura. La salle de bloc de Blockhelden Erlangen est un véritable labyrinthe, avec différentes zones de grimpe de partout. La salle est une installation ultramoderne, pleine d’innovations et de surprises en tout genre. On retrouve bien sûr d’innombrables zones de bloc, mais aussi un secteur où il n’y a que des traversées, un espace qui s’élève à plus de dix mètres au-dessus du sol pour travailler la rési, un espace enfant ludique, une zone réservée aux grimpeurs pros, un espace de psicobloc au-dessus d’un gigantesque trampoline, des salles de réception complètement décalées, un bar, une salle de crossfit, et même… une salle de cinéma !

#1. L’une des vidéos d’escalade les plus dingues de tous les temps – 17435 vues

Mari Salvesen est seulement la deuxième personne à flasher cette immense fissure nommée « Belly Full of Bad Berries » à Indian Creek, dans l’Utah. Il s’agit de l’une des plus grosses performances de l’Histoire de l’escalade en fissures et du trad féminin. « Belly Full of Bad Berries » est probablement l’offwidth (une voie avec une fissure plus large que la taille d’une main), la plus célèbre du monde. Cette fissure très esthétique, cotée 8a, fait 25 mètres et se situe sur le mur Critic’s Choice, à Indian Creek, dans l’Utah. Depuis sa première ascension par Brad Jackson, « Belly Full of Bad Berries » n’a reçu qu’une seule ascension flash, par Pete Whittaker en 2011, malgré les nombreux essais d’Alex Honnold et d’Adam Ondra. Mari Salvesen, une grimpeuse Norvégienne très polyvalente, a réussi à réaliser la deuxième ascension flash de cette impressionnante voie. Pendant son ascension, elle a été rejointe par les spécialistes de l’escalade de fissures, Tom Randall et Pete Whittaker, qui l’ont encouragée et lui ont crié les méthodes depuis le bas alors qu’elle était dans la voie.

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Est-ce la voie la plus difficile du monde ?

29 Déc

Adam Ondra vient de publier une nouvelle vidéo concernant « Project Big », une ligne qu’il a équipée il y a près de dix ans, et qui pourrait devenir la voie la plus dure de tous les temps.

En 2013, Adam Ondra ouvrait une voie à Flatanger, en Norvège, qu’il baptisait « Project Big ». Après des années passées à repousser les limites de l’escalade et après avoir libéré sa petite soeur (« Silence » 9c), il semble que le Tchèque s’intéresse de nouveau à cet énorme projet.

« Elle a toujours été la partie la plus improbable de la grotte de Flatanger, semblant trop intimidante pour être grimpée », a-t-il déclaré. « L’équiper et découvrir qu’il y avait réellement des prises était tout simplement époustouflant, mais honnêtement, j’étais encore bien trop intimidé pour commencer à l’essayer durant ces dernières années. »

Pourtant, Adam a toujours su que cette ligne était bien trop parfaite pour la laisser tomber. « J’étais sûr qu’un jour je devais la grimper ». En septembre, l’Autrichien Jakob Schubert a rejoint Adam pour essayer la voie avec lui. « Ça a été une aide précieuse », confie le Tchèque. « Non seulement pour la motivation, mais aussi pour trouver la méthode la plus parfaite. »

Adam Ondra a enchaîné plus de 220 voies dans le neuvième degré. Il a libéré « Silence » 9c en 2017, la première voie de ce niveau, et a réalisé quatre voies en 9b+. En plus de ses croix dans le 9c et le 9b+, Ondra a enchaîné 22 9b, 47 9a+, et plus de 120 9a.

Regardez Adam Ondra et Jakob Schubert travailler « Project Big » et découvrir ensemble les méthodes de cette voie extrême :

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William Bosi va-t-il bientôt libérer le méga-projet « Excalibur » de Ghisolfi ?

25 Déc

Après avoir récemment fait son entrée dans le neuvième degré en bloc, William Bosi semble sur le point de libérer l’une des voies les plus dures de la planète.

Souvenez-vous : en mars dernier, trois des meilleurs grimpeurs du monde (Stefano Ghisolfi, Adam Ondra et Jakob Schubert) se réunissaient pour travailler ensemble un projet extrême en falaise, du nom d' »Excalibur ». Dénichée par Stefano Ghisolfi, cette voie très courte (18 mouvements seulement) est extrêmement intense et nécessite une tenue de prise extraordinaire. L’Italien avait d’ailleurs déclaré qu’il s’agissait de « LA voie la plus dure » qu’il n’avait jamais essayée.

Même en joignant leurs forces, Ghisolfi, Ondra et Schubert n’avait pas réussi à venir à bout de ce projet, malgré plusieurs jours de tentatives. C’est finalement un autre fort falaisiste qui semble être sur le point de vaincre cette voie. William Bosi, qui a signé la troisième ascension d' »Alphane », le 9A bloc ouvert par Shawn Raboutou, a récemment séjourné à Arco, en Italie. Après seulement une journée de travail, le solide Écossais a pu réaliser les 18 mouvements d' »Excalibur » et gravir la voie en trois parties distinctes.

Quelle ligne incroyable. « Excalibur », c’est 18 mouvements cool de pure rési.

William Bosi

Les deux jours d’après il est parvenu à enchaîner la première moitié de la voie avec le début de la seconde. « Et j’ai pu relier entre eux six des huit mouvements de la moitié supérieure », a déclaré Bosi.

Heureux de travailler la voie aux côtés de Stefano Ghisolfi, Will n’a cessé d’améliorer sa grimpe au fil des essais. Les deux jours suivants, il a avoué avoir fait beaucoup de progrès, et commencé à se sentir de mieux en mieux sur la plupart des mouvements.

Devinez qui est dans la maison ? Will Bosi a accepté le défi et est venu essayer « Excalibur » ces derniers jours. Sa puissance et son acharnement sont impressionnants, il revient d’un voyage réussi en Suisse où il a flashé certains des blocs les plus iconiques de ce pays, et sa force pure est l’arme parfaite pour une voie aussi courte et intense. Partager le processus de travail avec les grimpeurs les plus forts du monde est la meilleure façon d’essayer un projet, et est très amusant ! L’épée va-t-elle être retirée bientôt ?

Stefano Ghisolfi

Bien qu’étant rentré en Ecosse, Will Bosi compte bien revenir très rapidement à Arco pour boucler ce projet. S’il continue au même rythme, nous saurons bientôt si cette voie de pure résistance sera cotée 9c.

La vidéo de Will Bosi dans la première moitié d' »Excalibur » :

 

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Une publication partagée par William Bosi (@will_bosi)


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Trois des meilleurs grimpeurs du monde travaillent la même voie !

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Simon Lorenzi répond à toutes nos questions sur « Alphane » 9A

21 Déc

Le Belge Simon Lorenzi, notamment connu pour avoir réalisé la première ascension de « Soudain Seul » 9A à Fontainebleau, a récemment réalisé la quatrième ascension d’ « Alphane » le 9A proposé par Shawn Raboutou. Cette performance fait de lui le deuxième grimpeur au monde à compter deux 9A bloc à son carnet de croix. C’est donc tout naturellement que nous avons rencontré Simon, afin qu’il nous parle de ce bloc en détail et nous livre son avis sur la cotation.

Simon, tu es devenu le deuxième grimpeur de l’Histoire à enchaîner deux 9A bloc (« Soudain Seul » et « Alphane »). Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Être le deuxième à avoir réalisé deux 9A c’est un bel accomplissement personnel et je ne peux pas nier ma fierté. Il y a trois ans, c’est quelque chose que je n’aurais même pas imaginé dans mes rêves les plus fous. Je suis donc très heureux mais également conscient de la chance que j’ai de pouvoir réaliser mes rêves.

Tu as d’abord découvert « Alphane » en septembre. Combien de temps te projetais-tu dans ce bloc ?

J’ai consacré cinq séances à Alphane en septembre, par 25 degrés. Au vu de mon avancement dans le bloc, je le voyais possible en plus ou moins quinze séances. Il m’a finalement fallu un peu plus que ça (une vingtaine), même si le pronostic initial n’était pas loin de la réalité.

T’es-tu entraîné spécifiquement pour ce bloc ?

Je n’ai pas pu m’entraîner spécifiquement, par manque de temps. À la base, je devais participer à la dernière Coupe du Monde au Japon, mais une blessure m’en a empêché. Une fois remis sur pied, je suis retourné dès que j’ai pu dans « Alphane » et mes entraînements en salle étaient plutôt orientés pour préparer la saison de compétition.

Peux-tu nous décrire ton processus de travail dans le bloc ?

J’y ai consacré trois trips. Une semaine en septembre, deux en novembre et deux en décembre. Ma progression a été assez linéaire et globalement, je progressais à chaque séance. Au final, il m’aura fallu aux alentours de vingt séances, mais parmi toutes celles-ci, il n’y a que cinq jours environ où j’ai pu mettre de vrais essais.

Quel a été ton chemin mental pendant tout le process de travail de ce bloc ?

Je pense être quelqu’un d’assez réaliste (sur ma capacité à enchaîner) et optimiste (je considère que chaque problème à une solution), donc en général ça se passe bien. J’ai abordé le bloc en deux sections et mon but était de maîtriser les deux le mieux possible. À chaque séance, mon objectif est de mieux maîtriser les mouvements que je fais déjà bien et de trouver de meilleurs ajustements pour ceux qui me posent problème. Une fois bien au point je peux commencer à mettre des essais du bas et c’est là que le jeu mental commence. Avec l’enjeu de l’enchaînement c’est plus dur de grimper relâché, on gaspille un peu plus d’énergie, mais heureusement, ça permet de prendre des informations et de peaufiner encore mieux les méthodes.

En fait si je devais résumer mon approche mentale, je dirais que c’est une prise d’information constante afin d’améliorer ce qui peut l’être. La partie la plus difficile à gérer lors du processus et la seule qui me déprime pour de vrai, c’est ce qui est en dehors de mon contrôle, comme par exemple la météo. La partie difficile du bloc est sèche en toutes circonstances mais la fin facile peut rester mouillée pendant des jours, ce qui rend l’enchaînement impossible. Ce sentiment d’impuissance est très dur à supporter. Pour le surmonter plus facilement je suis obligé de rester actif dans le processus et c’est comme ça que j’ai passé des heures à essayer de sécher la fin, à coup de papier toilette et souffleur. Parfois, ces tentatives sont inutiles, mais mentalement, ça me permet de garder le cap sur l’objectif et c’est le principal. Au final je suis super obstiné et je ne me décourage jamais vraiment.

© Gilles Charlier

Tu as vécu un véritable combat physique contre ce bloc, qui t’a malmené (une douleur à l’épaule d’abord, suivie d’une blessure au doigt, et quelques problèmes de peau ensuite). Comment as-tu géré ces désagréments ?

En effet, mi-septembre j’ai eu deux blessures en simultané. Une première à l’index gauche qui m’empêchait d’arquer, suivie d’un pincement nerveux au bras droit qui m’a immobilisé pendant un mois. Le pincement nerveux a disparu presque aussi soudainement qu’il est apparu et après un mois de repos complet je pouvais grimper à nouveau. Une fois de retour à Chironico début novembre, je n’étais pas au top de ma forme et mon index ne me permettait pas d’essayer le début traumatisant, je me suis donc focalisé sur la fin du bloc dans un premier temps. Une fois bien au point dans la fin il était temps d’essayer du début, malgré mon index douloureux. Après quelques essais, je me suis ouvert la peau et celle-ci s’est réouverte à chaque début de séance pendant une semaine et ce, même après deux jours de repos consécutifs. Je n’ai pas eu d’autre choix que de retravailler la fin avec en me strappant le doigt, avant de rentrer en Belgique bredouille. Au moins je connaissais la deuxième partie du bloc par coeur pour la prochaine fois.


Par rapport à « Soudain Seul », ça me semble globalement dans la même échelle de difficulté. À la différence que « Soudain Seul » est plus exigeant et laisse moins droit à l’erreur


Il paraît qu’un jour, tu es tombé à la fin du bloc, après avoir fait toutes les séquences les plus dures. Comment as-tu géré cette frustration ?

Lors de mon avant-dernière séance, je suis tombé dans le 7B+ trav de fin, en subissant une grosse daube à froid de début de séance. Ce fut un mélange d’émotions assez particulier. D’un côté j’étais dégoûté d’être tombé si loin, de l’autre amusé par l’ironie de la situation et du retour de karma après avoir clamé haut et fort que la fin était facile et que je ne tomberais pas là. Mais en même temps, j’étais content et excité, car j’avais la preuve ultime que j’enchaînerais très vite.

Justement, raconte-nous ta journée, puis ton essai de l’enchaînement.

La journée avait bien commencé, je m’étais échauffé plus intelligemment pour ne plus me la coller dans la traversée de fin. Je mets donc mon premier essai mais je zippe au milieu et c’est là que le drame survient : je venais de m’ouvrir l’index. De mon expérience, je savais que je ne pouvais pas essayer sérieusement ce bloc avec du strap et j’étais complètement déprimé à l’idée de devoir attendre trois jours de plus, impuissant. Comme prévu, le strap conventionnel ne fonctionne pas, le bloc me semble infaisable en touchant les prises du sol. Dégouté, j’arrache mon strap rageusement et jure à plusieurs reprises. Je suis totalement déprimé par la situation mais j’ai une dernière idée de strap, moins gênant. Du sol, il n’a pas l’air handicapant pour les prises clés. Je mets donc mes chaussons et je pars pour un essai désespéré. Gilles a à peine le temps de démarrer la caméra. Ma grimpe est solide, décontractée et en un rien de temps je me retrouve au pseudo bac avant la traversée finale. Je temporise un peu pour assurer la fin, puis quelques instants plus tard, je suis dans la dalle de fin et je me retourne alors vers mon pote Thomas : « C’est quoi ce bordel ?? ». Ce retournement de situation me parut presque irréel et je ne l’ai pas réalisé tout de suite mais c’était fait, je venais d’enchaîner « Alphane » !

© Gilles Charlier

Pensais-tu enchaîner « Alphane » ce jour-là ?

La veille d’enchaîner, j’étais très confiant sur mes chances de réussite le lendemain. L’idée d’enchaîner m’excitait au point que je n’ai pas réussi à dormir avant 3h du matin la veille ! J’ai d’ailleurs envoyé un message à ma copine à 1h00 du mat’ pour lui dire j’étais presque sûr d’enchaîner le lendemain. Je n’avais juste pas deviné le dénouement!

Quelle a été la clé de la réussite pour toi ?

La clé de la réussite fut de pouvoir mettre de vrais essais du début. Cela m’a permis de mieux ajuster mes méthodes car de manière isolée, je ne me rendais pas compte que certaines n’étaient pas optimales. Aussi le partage de méthodes m’a beaucoup aidé. Lors d’une des dernières séances, Giuliano Cameroni m’a montré une autre façon de prendre la réglette du crux final. En mixant mon ancienne méthode et la sienne j’avais trouvé la méthode optimale et je ne suis plus jamais tombé à cet endroit.

Abordons la question de la cotation. Certains pensent qu’après quatre ascensions en si peu de temps, « Alphane » ne peut pas valoir 9A. Qu’en penses-tu ? Comment le compares-tu à « Soudain Seul » en terme de difficulté ?

J’ai remarqué que beaucoup de gens se posaient la question, d’un point de vue extérieur, sans bien connaître le bloc ni les grimpeurs l’ayant réalisé. Cela me semble être une réaction normale mais un peu hâtive. À mes yeux, le bloc se décompose en un 8C assez teigneux suivi d’un 8B sans repos et finit par un 7B+ normalement intombable ahaha. Une telle addition ne pourrait pas juste coter 8C+ je crois. Par rapport à « Soudain Seul », ça me semble globalement dans la même échelle de difficulté. À la différence que « Soudain Seul » est plus exigeant et laisse moins droit à l’erreur. La grimpe doit être parfaite car c’est plus technique et les conditions sont également plus capricieuses. « Alphane » est un pur bloc de pan dans lequel la tenue de prise joue un rôle primordial et permet donc plus de micros erreurs si on a une marge physique. Ce n’est donc pas un hasard si Aidan Roberts et Will Bosi y ont trouvé leur compte. Après les avoir vus à l’action, je pense qu’il n’existe pas grand monde tenant aussi bien les prises que ces deux là…

© Gilles Charlier

Une petite anecdote à nous raconter à propos de ce bloc ?

Avec mon pote Thomas Salakenos, on qualifie de « couille de loup » quelqu’un qui tombe là où c’est censé être fini (expression empruntée à Antoine Vandeputte suite à un de ses commentaires sur les réseaux). Suite à ma chute dans la traversée finale je me suis donc auto traité de couille de loup un bon nombre de fois !

Il existe une version plus directe, encore plus dure. Peux-tu nous en dire plus ? Est-ce un projet qui t’attire ?

La version directe (droite) semble extrême pour avoir vu Aidan essayer un peu. Ce serait sans doute deux 8C d’affilée sans repos, donc clairement un next step en bloc, mais dans un style un peu plus pénible et moins chouette à grimper malheureusement. Mais j’irai d’office y faire un tour dans les années qui viennent !

Tu as connu une année 2022 incroyable, avec deux 8C+ et trois 8C. Comment expliques-tu une telle réussite cette année ?

Je crois que l’expérience joue un grand rôle. J’ai plus confiance en moi et ça permet d’aborder les blocs d’une manière plus efficace. Je gère de mieux en mieux le travail et ça facilite tout. Je crois c’est la raison principale, car le reste n’a pas vraiment changé.

Quels sont tes projets maintenant ?

Maintenant c’est focus 100% compétition pour tenter la qualif aux J.O. Après ça, j’irai faire un tour dans les autres 9A 😉


Un mot sur Gilles Charlier, le réalisateur qui a accompagné Simon Lorenzi dans cette aventure :

« Jeune réalisateur passionné de cinéma mais aussi d’aventure, de sport et de nature. J’aime apporter quelque chose de nouveau dans les vidéos de sport : un esthétisme, une histoire, une émotion. Mon perfectionnisme me pousse à aller toujours plus loin dans mon travail et à passer autant de temps que nécessaire pour que le résultat soit parfait. La passion est la clé de mon travail. Je suis toujours à la recherche de nouveaux projets passionnants ! »
@gilles.charlier
Gillescharlier.com

Notons d’ailleurs que le film sur « Soudain Seul » sortira très prochainement.

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Enchaîner un 8C bloc en moins d’1h30 ? Oui c’est possible !

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Dans des conditions glaciales, Stefano Ghisolfi répète « Bombardino » et décote à 9a+

17 Déc

Alors que des stalactites étaient suspendues au mur, l’Italien Stefano Ghisolfi a effectué la première répétition de « Bombardino », une voie libérée par Adam Ondra, qu’il a décoté de 9a+/b à 9a+ grâce à une nouvelle méthode.

Le froid était glacial ce mardi 13 décembre. Pourtant, ça n’a pas empêché l’Italien Stefano Ghisolfi d’enchaîner l’une des plus dures voies d’Arco. « Bombardino » a été équipée par Alfredo Webber en janvier 2022, puis réalisée pour la première fois par Adam Ondra le mois suivant. Le Tchèque lui avait alors attribué la cotation de 9a+/b. La ligne partage une première section en 8b+ avec « Bomba », un 9b non répété également libéré par Ondra à la même époque.

Lors de sa première ascension, Adam avait mis quatre jours pour nettoyer, travailler et enchaîner « Bombardino », qui présente un crux difficile et technique. Stefano Ghisolfi a trouvé de nouvelles méthodes rendant l’ascension plus facile, suggérant que la voie valait maintenant un solide 9a+ avec ses nouvelles séquences de mouvements.

L’Italien de 29 ans a réussi à enchaîner la voie dans des conditions glaciales, alors que des stalactites étaient suspendues sur la paroi tout autour de lui. Dans l’un de ses posts Instagram, on peut d’ailleurs voir l’état dans lequel se trouvaient certaines sections du mur, avec ces grands morceaux de glace suspendus sur la falaise.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Stefano Ghisolfi (@steghiso)

Se sachant en forme, l’Italien a maintenant changé de secteur pour revenir sur un projet qu’il travaille depuis quelques mois. Il s’agit d' »Excalibur », une voie courte et explosive sur de petites prises, dont l’Italien a déjà dit plus d’une fois qu’elle faisait partie des lignes les plus difficiles qu’il ait jamais essayées.

Stefano Ghisolfi est sur le point de clore une année au cours de laquelle il a enrichi son carnet de croix avec des voies telles que « Move Hard » 9b, à Flatanger, « L’Arenauta » 9b, à Sperlonga, ou « Pure Dreaming plus » 9a, à Arco. Il a également consacré du temps à « Silence » 9c et prévoit de retourner très rapidement dans la grotte de Flatanger.

La vidéo d’Adam Ondra dans « Bombardino » et « Bomba » :

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« Alphane » le célèbre 9A bloc, de nouveau enchaîné !

16 Déc

« Alphane », le 9A bloc proposé par Shawn Raboutou au printemps dernier, vient de connaître une nouvelle ascension. Celle du Belge Simon Lorenzi, qui devient le deuxième grimpeur de l’Histoire à compter deux 9A bloc à son actif !

Simon Lorenzi, 25 ans, vient de réaliser la quatrième ascension d' »Alphane » à Chironico, après plusieurs séances de travail. Cette ligne aux allures futuristes a d’abord été repérée par Dave Graham, puis enchaînée pour la première fois par Shawn Raboutou, au printemps 2022, qui lui a attribué la cotation de 9A. Le bloc a ensuite été répété par Aidan Roberts et Will Bosi.

En septembre, Simon Lorenzi, se rendait pour la première fois au pied d' »Alphane ». Très vite, il réussissait à acquérir tous les mouvements, et après quelques jours de travail, il était capable de réaliser le bloc en deux parties. À la fin de ce premier trip, il expliquait : « À mon avis, c’est le départ qui est le plus difficile. Cela demande beaucoup de gainage dans tout le corps et il est très dur de garder les pieds collés au mur. C’est un style étrange car je n’ai pas vraiment ressenti de fatigue musculaire pendant les sessions où j’ai essayé cette partie, mais il est arrivé un moment où je ne pouvais plus bouger. Je suppose que c’est parce que je ne suis pas habitué à ce genre de tension corporelle. J’ai pu faire le bloc en deux parties. J’ai fait les six premiers mouvements et j’ai aussi grimpé les cinq derniers. La première partie ressemblait à un 8C et la deuxième partie semblait valoir autour de 8B+ ».

Convaincu qu’il pouvait réaliser le bloc dans son intégralité, il est retourné en Suisse et a finalement pu enchaîner « Alphane ». « C’est mon deuxième bloc 9A, ça a été une montagne russe d’émotions ! Mes félicitations à Dave Graham pour sa vision et à Shawn Raboutou pour avoir libéré cette ligne », a déclaré Simon.

En enchaînant « Alphane », Lorenzi devient donc le deuxième grimpeur de l’Histoire à compter deux blocs dans le neuvième degré. En effet, en février dernier, il réalisait la première ascension de « Soudain Seul » à Bleau, pour lequel il proposait la cotation mythique de 9A. Nico Pelorson l’a répété en mars 2021 et l’a décoté à 8C+, avant que Camille Coudert réalise la troisième ascension de ce bloc et opte pour le 9A. Le deuxième grimpeur à avoir enchaîné deux 9A bloc n’est autre que Shawn Raboutou, qui a libéré « Alphane » et « Megatron ».

La vidéo de Shawn Raboutou dans « Alphane » :

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Red Bull Dual Ascent : le film sur l’ascension du barrage de Verzasca est en ligne !

14 Déc

Le film du Red Bull Dual Ascent, une compétition de grandes voies inédite qui s’est déroulée sur le barrage de Verzasca en Suisse, vient d’être publié sur la chaîne de la firme autrichienne.

Fin octobre se tenait une compétition d’escalade au format inédit. Une nouvelle folie imaginée par l’équipe de 360holds et Red Bull, qui consistait à équiper le barrage suisse de Verzasca de deux voies parallèles identiques, longues de 180 mètres et divisées en six longueurs chacunes, allant du 6c au 8a.

Pendant les deux premiers jours de la compétition, les quatre cordées invitées ont grimpé pour établir des chronos qui ont défini un classement. Les deux premières se sont qualifiées pour la finale. Lors de la journée décisive, les équipes Petra Klingler-Louna Ladevant et Stefano Ghisolfi-Marcello Bombardi se sont disputées le bronze, tandis que les duos Jernej Kruder-Domen Škofic et Alberto Ginés López-Luka Potočar se sont battus pour l’or. « Les finalistes ont dépassé nos attentes ! Ils ont tout donné, comme si c’était facile », a déclaré la marque de prises 360holds. La victoire est finalement revenue à Alberto et Luka, au terme d’une finale haletante, où l’une ou l’autre des deux équipes aurait pu s’imposer.

Voici le film retraçant la compétition :


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Red Bull Dual Ascent : un suspens jusque dans les derniers mètres !

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Brette Harrington dans les 35 longueurs de « El Corazón » 8a sur El Capitan

14 Déc

Un an après avoir enchaîné cette grande voie de 35 longueurs, Brette Harrington a publié de superbes images de son ascension.

En novembre 2021, Brette Harrington, célèbre alpiniste américaine, grimpeuse de grandes voies et skieuse pro, enchaînait « El Corazón » 8a sur El Capitan, après 13 jours d’efforts.

Harrington vient de sortir un court-métrage de son ascension, aux côtés d’Elliott Bernhagen. « Nous n’avons pas tout filmé », a déclaré Harrington, « mais vous verrez comment l’aventure s’est déroulée. J’ai grimpé la fameuse longueur du toit juste avant la tempête épique qui nous a frappée ».

Harrington et Bernhagen ont dû faire face à des conditions météorologiques changeantes pendant leur ascension. Harrington raconte : « Le huitième jour, notre tente suspendue a complètement pris l’eau sous une pluie torrentielle. Nous avons évacué l’eau avec un petit gobelet pendant toute la nuit, puis nous avons passé le jour et demi suivant à la sécher. »

« El Corazón » est l’une des grandes voies les plus emblématiques du Yosemite. Elle a été grimpée pour la première fois en 2001 par Alex Huber et Max Reichel après six jours d’escalade artificielle. Puis Huber est revenu pour réaliser la première ascension en libre. La deuxième a été faite par Tommy Caldwell et Beth Rodden en 2007, et a depuis été faite par beaucoup d’autres.

Voici la vidéo de son ascension

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À 41 ans, Chris Sharma enchaîne une nouvelle voie dans le neuvième degré !

12 Déc

Chris Sharma, l’un des grimpeurs les plus emblématiques de l’Histoire de l’escalade, vient d’ajouter un nouveau 9a à son carnet de croix, avec « La Reina Mora », à Siurana en Espagne.

« Après tant de chutes et d’échecs, il est bon de se rappeler ce que l’on ressent lorsque tout s’emballe », a déclaré Chris Sharma. En clippant le relais de « La Reina Mora », le coeur de l’Américain s’est emballé. Même après avoir enchaîné une quarantaine de voies dans le neuvième degré, la sensation qu’il ressent au moment de passer la corde dans un relais est toujours la même. « Que j’aime ces journées dans ce magnifique endroit qu’est Siurana ! », continue-t-il.

En plein travail depuis plus d’un an dans « Sleeping Lion », un projet qui pourrait valoir au moins 9b, Chris Sharma est allé se ressourcer dans une autre voie du célèbre secteur espagnol. Pour cela, il s’est lancé dans « La Reina Mora », un véritable test de résistance. Libérée par Ramon Julian en 2008, elle possède le même départ que « La Rambla » 9a+ et permet d’atteindre le relais dans une version plus directe.

Pour Chris Sharma, la voie vaudrait 9a, bien que la cotation de cette ligne n’ait pas toujours mise tous les répétiteurs d’accord. Ramon Julian l’avait initialement proposée à 8c, puis Nico Favresse avait suggéré 8c+ après sa première répétition en 2010 avant que Dani Andrada la cote entre 8c+/9a et 9a en 2011. Alizée Dufraisse, qui a réalisé la première ascension féminine en 2012, a opté pour le 9a, et la cotation s’est stabilisée sur ce chiffre depuis.

© Riki Giancola

Chris Sharma vs. « Sleeping Lion » : le combat continue

L’enchaînement de « La Reina Mora » par Chris Sharma n’est pas un hasard. Cette voie est située à quelques mètres de « Sleeping Lion », un projet fou sur lequel le King travaille depuis plus d’un an. Il a dit avoir découvert par surprise, dans le secteur El Pati, ce véritable joyau caché devant lequel il passait depuis plus de 15 ans. Étonnamment, il n’y a aucune voie à moins de 20 mètres de part et d’autre de « Sleeping Lion », qui est située sur le grand mur en face de « La Rambla » et de « La Reina Mora ». La ligne est d’un bleu profond et rappelle étrangement « Biographie », le premier 9a+ de l’Histoire que Chris libérait il y a 21 ans.

Le King la qualifie de « l’une des plus belles voies de la région » et affirme que « cela fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi impressionné et excité par une nouvelle voie ». D’après le photographe Riki Giancola, qui suit le grimpeur américain dans ses aventures verticales, Chris est tout proche de clipper le relais de « Sleeping Lion ». L’enchaînement ne serait maintenant plus qu’une question de temps…

Chris Sharma dans son projet du moment, « Sleeping Lion ».

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Une grande voie toute particulière libérée par Adam Ondra !

09 Déc

« C’est la falaise la plus haute, la plus longue et la plus déversante de toute la République Tchèque ». C’est ainsi qu’Adam Ondra a décrit sa dernière croix, toute particulière.

Après avoir récemment frappé en bloc et en falaise, c’est cette fois en grande voie que le meilleur grimpeur du monde a performé. Pour cela, il a plongé au coeur du plus grand trou béant d’Europe centrale, répondant au nom de Macocha. Il s’agit d’un gouffre de 139 mètres de profondeur, au beau milieu des grottes karstiques moraves de la République Tchèque.

À l’intérieur de cet abîme réside « Příklepový strop », une grande voie datant de 1986, qui a auparavant été tentée en libre par deux grimpeurs locaux, Dušan Janák et Jan Straka, sans qu’ils n’y parviennent. Un challenge qui restait donc à relever et qui a attisé la curiosité du Tchèque, qui a décidé de plonger au coeur du gouffre, pour essayer de réaliser une première ascension en libre.

© Petr Chodura

« C’est à la fois très spectaculaire et très précieux d’un point de vue naturel. D’ailleurs, l’escalade n’est autorisée que sur demande spéciale pendant 5 (!) jours seulement par an, en décembre », raconte Adam.

D’après lui, les cinq longueurs respectivement cotées 8b+, 8b+, 8a+, 7a et 6c ne sont pas vraiment représentatives de l’aventure, de la difficulté et de l’expérience unique que propose cette grande voie si originale.

« Les protections précaires, l’humidité, les températures froides, le dévers si impressionnant et le nombre limité de jours où vous pouvez l’essayer en font quelque chose que je n’oublierai jamais », termine Ondra, après avoir relevé son défi.

  • Quelques photos de son épopée, avant une vidéo qui verra le jour d’ici peu :
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Un jeune garçon de 11 ans enchaîne deux 8c dans la même journée !

07 Déc

Vous n’avez jamais vu une telle liste de croix pour son âge !

Bayes Wilder, 11 ans, vient de réaliser un trip mémorable en Espagne ! Le jeune Américain démarrait fort son séjour en enchaînant son premier 8a à vue, avec « Pollastre de Granja ». Les jours suivant, entre deux essais dans des projets difficiles, le jeune grimpeur enchaînait une multitude de voie dans le huitième degré, dont « Meconi » 8a, « Pur et Dur » 8a+ et « Esau Directe » 8a+.

Le 23 novembre, il frappait de nouveau un grand coup en clippant le relais de « Freeman » 8a et « Sargantana Killer » 8a+, dans la même journée.

Mais le jour le plus incroyable de son voyage fut deux jours plus tard, le 25 novembre. Il a commencé à Santa Linya le matin dans son projet en 8c « La Fabelita ». Il est étrangement tombé assez bas dans la voie lors de ses deux premiers essais de la journée, mais a réussi à atteindre le relais de la voie lors de son troisième essai. Comme le soleil était encore loin de se coucher et qu’il se sentait en grande forme, lui et sa famille ont fait le long trajet jusqu’à Margalef pour que Bayes Wilder puisse travailler sur son autre projet, « Mistic » 8c également. Vous devinez la suite de l’histoire : le jeune prodige américain a enchaîné la voie lors de son tout premier essai de la journée. Et comme si le fait de réussir deux 8c en une journée à l’âge de 11 ans n’était pas assez impressionnant, il a terminé la journée par un 8a, « Dr. Feelgood ».

Pour couronner son séjour en Espagne, le dernier jour de son voyage, il a répété « Variente Vampiros » 8b+. Au total, durant son trip de trois semaines, il aura enchaîné plus d’une vingtaine de voies dans le 7b et plus. Pourtant, Bayes n’a pas connu que des réussites en Espagne : il a tenté d’enchaîner un 9a. Pour cela, il en a essayé deux : « Víctimas Pérez » et « Era Vella », toutes deux à Margalef. Mais il a déclaré que les deux lui semblaient durs et un peu morphos, ce qui est compréhensible puisque le jeune grimpeur n’a encore que 11 ans.

Ce n’est pas la première fois que Bayes enchaîne des voies de ce niveau. Il a réalisé son premier 8b+, « Rodeo Free Europe », dans le Wyoming, en juillet 2021, alors qu’il n’avait que 10 ans. Quatre mois plus tard, il enchaînait son premier 8c+, « Southern Smoke », à Red River Gorge. Il battait alors Adam Ondra, qui n’a pas enchaîné de 8c avant l’âge de 11 ans, tandis qu’Alex Megos n’a atteint cette cotation qu’à l’âge de 15 ans.

Wilder a également quelques croix impressionnants en bloc. Lors d’une excursion à Hueco Tanks fin 2021/début 2022, il a par exemple enchaîné six blocs entre le 7C+ et le 8A+, se payant le luxe de se rétablir au sommet de « Rumble in the Jungle » 8A+ en moins d’une journée.

Le secret de la réussite de cet enfant de 11 ans ? Il y met du sien. « Je suis assez persévérant », confit Bayes. « Et je suis souvent têtu. Si je n’arrive pas à faire quelque chose correctement, je peux m’énerver. Je continue d’essayer, encore et encore, jusqu’à ce que je réussisse. Peut-être un peu trop. Mais oui. Je suis aussi simplement mordu d’escalade. C’est ma passion, et je ne sais pas ce que je ferais sans elle. »

Vous pouvez voir en images ses enchaînements de « La Fabelita » 8c et « Mistic » 8c dans les vidéos ci-dessous :


Lire aussi

Il n’a que 10 ans mais vient d’enchaîner deux 8A+ bloc et un 8c+ !

 

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Janja Garnbret : « Je pense qu’un jour, l’escalade sera le sport le plus populaire au monde »

05 Déc

C’est ce qu’à déclaré Janja Garnbret, à l’occasion du deuxième Sommet de l’escalade, organisé par l’IFSC à Turin les 25 et 26 novembre.

Invité en tant qu’athlète de prestige et interrogée au sujet du développement de l’escalade dans le monde, Janja Garnbret a déclaré : « J’ai commencé à grimper à l’âge de six ans, ma famille ne s’y connaissait rien, alors j’ai découvert et appris par moi-même. Ce qui m’a attirée, c’est le fait de me sentir à la fois forte et légère sur le mur. Je suis devenue accro à cette sensation ».

Avant de poursuivre : « Nous avons tous au moins un ami qui grimpe dans notre entourage : l’escalade est maintenant vraiment reconnue dans le monde entier. Je pense qu’un jour, l’escalade sera le sport le plus populaire au monde ».

À propos de l’évolution du haut-niveau, la championne olympique a toutefois tenu à alerter : « Tout le monde veut être champion du monde à 16 ans, et avoir une longue carrière. C’est un marathon, pas un sprint, et je vois bien trop de pression chez les jeunes athlètes, et un nombre croissant de blessures à cause de cela ».

À l’occasion de ce IIe Sommet de l’escalade de l’IFSC, les délégués des fédérations nationales se sont réunis pour échanger à propos des développements récents de notre sport. Janja Garnbret était invitée, tout comme, Lucia Capovilla, représentante des grimpeurs handi escalade, Sean McColl, vice président de la Commission des athlètes, ou encore l’ancien athlète Jérôme Meyer, pour une approche axée sur les compétiteurs.

Durant les deux jours de l’événement, divers sujets ont été présentés et discutés – notamment la stratégie globale des prochaines années, les événements, les médias et le développement de l’escalade.

Les vice-présidents de l’IFSC, Kobinata Toru et Wolfgang Wabel, ont été rejoints par Sean McColl et par le fondateur et directeur général des European Championships Management, Paul Bristow, qui a jeté un regard rétrospectif sur Munich 2022 avant de se tourner vers les prochains Jeux Olympiques en compagnie de Vincent Caussé, directeur sportif de Paris 2024 pour l’escalade.

« Trois ans se sont écoulés depuis la première édition du Sommet de l’escalade, et le monde a radicalement changé depuis 2019. Avoir enfin la possibilité de rencontrer en personne les délégués des fédérations membres change le scénario, change l’atmosphère », a déclaré Marco Scolaris, président de l’IFSC.

© Giorgio Perottino / IFSC

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La maison de la grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi détruite

03 Déc

La grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi faisait la une de l’actualité après avoir participé sans son voile à une compétition internationale d’escalade cet automne. Sans nouvelle d’elle depuis plus d’un mois, nous apprenons maintenant que sa maison familiale a été détruite. Des médailles d’escalade auraient été retrouvées parmi les ruines.

Le 16 octobre, la grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi s’élançait dans sa voie de finale sans hijab lors des championnats asiatiques à Séoul. À ce moment, des manifestations anti-régime balayaient l’Iran après la mort de Mohsa Amini, 22 ans, alors qu’elle était détenue par la police des mœurs pour ne pas avoir porté correctement le voile. Le geste d’Elnaz Rekabi avait donc été interprété comme un soutien à ce mouvement anti-régime.

Devenue un véritable symbole auprès des protestataires, Rekabi était accueillie en héros par des supporters à l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran. Elle a ensuite posté sur son compte Instagram : « Je suis infiniment reconnaissante pour le soutien que vous m’avez apporté, vous, tout le peuple iranien, les gens les plus décents de la planète, athlètes et non-athlètes, et tout votre soutien dans la communauté internationale. » Mais après son retour à Téhéran, elle apparaissait devant les caméras de la télévision d’État et déclarait alors que le fait de concourir sans son hijab était « une inadvertance ». Cependant, étant donné que l’Iran a l’habitude de punir les dissidents, beaucoup pensent que ses déclarations ont été faites sous la contrainte.

Depuis, la jeune femme de 33 ans a mystérieusement disparu. Elle aurait été placée en résidence surveillée et n’aurait plus le droit d’utiliser son téléphone portable. Nous apprenons maintenant que sa maison de famille a été démolie. Le frère d’Elnaz, Davood, a posté une photo sur les réseaux sociaux montrant le jardin détruit, et a demandé : « Justice, où es-tu ? ». Suite à ce post, Davood, qui a remporté plusieurs médailles dans des compétitions d’escalade nationales et internationales, a été condamné à payer l’équivalent de 5 000 euros pour une « violation non divulguée ».

Elnaz Rekani et son frère Davood.

Les images de la maison détruite montraient des médailles d’escalade jonchant le sol. Ni les autorités ni les médias iraniens n’ont commenté publiquement la situation d’Elnaz depuis plus d’un mois.

Des manifestations ont éclaté dans tout l’Iran en septembre, à la suite de la mort de Mahsa Amini, 22 ans. Arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire islamique, Mahsa Amini est morte en détention trois jours plus tard. L’indignation publique a éclaté, alimentant une protestation qui s’est transformée en révolution menée, peut-être pour la première fois de l’Histoire, par des femmes. D’après les derniers chiffres, plus de 400 manifestants ont été tués, dont au moins 58 mineurs. 16 813 manifestants ont été arrêtés, dont 524 étudiants.

Depuis le début des manifestations, plusieurs grands sportifs iraniens et personnalités publiques de premier plan, dont la star du football Ali Daei, ont été convoqués ou arrêtés par les autorités et se sont vus confisquer leur passeport après avoir manifesté leur soutien aux manifestations antigouvernementales.

Le hijab (le couvre-chef porté par les femmes musulmanes) est devenu obligatoire en public pour les femmes et les filles iraniennes âgées de plus de neuf ans après la révolution islamique de 1979.


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Adam Ondra nous parle enfin de « Project Big », une voie encore plus dure que « Silence » !

01 Déc

Dans sa dernière vidéo, Adam Ondra nous parle enfin de « Project Big », une voie qu’il considère comme « la vraie King Line de Flatanger » et qui deviendra sans doute l’une des plus dures du monde une fois enchaînée.

« Quand on me demande quelle est la plus belle falaise au monde ou mon site préféré, il m’est très difficile de répondre », déclare Adam Ondra. « J’aime la variété, et j’aime voyager. Mais si je ne devais choisir qu’une seule falaise, alors la réponse serait évidente pour moi : Flatanger. Pourquoi ? Sans aucun doute grâce aux émotions fortes qui sont liées à cet endroit pour moi. Et je suis sûr que ce lieu a une telle énergie qu’il reste fort même à travers l’objectif d’une caméra ».

La première fois qu’Adam Ondra est arrivé dans la grotte de Flatanger, c’était en 2012. « J’en attendais beaucoup et j’ai été complètement époustouflé », raconte-t-il. Si bien que le Tchèque, alors âgé de 19 ans, est resté pendant des heures, assis au pied de la falaise, à chercher du regard les voies qu’il pourrait ouvrir.

La première fut « Change », une ligne aux allures futuristes pour l’époque, qu’Ondra a lui-même équipée. « À ce  moment, je n’avais qu’une idée en tête : équiper une voie qui pourrait devenir la plus dure de la planète », explique-t-il. Quelques mois plus tard, le 4 octobre 2012, au terme d’un combat intense, son rêve devenait réalité : il clippait le relais de « Change » et proposait le premier 9b+ du monde.

Galvanisé par cette performance, qui reste l’un des plus beaux moments de sa vie de grimpeur, Adam Ondra raconte être revenu la saison d’après, en mai 2013. Au cours de ce séjour norvégien, il équipera une dizaine de nouvelles lignes dans la grotte. Mais parmi elles, deux retiendront particulièrement son attention : celle qu’il appelait « Project Hard », et qui deviendra par la suite « Silence », et une autre ligne, encore plus spectaculaire : « Project Big ».

La liste des voies ouvertes par Adam Ondra à Flatanger lors de son séjour en 2013.

« J’ai toujours été intimidé par « Project Big ». Tout simplement parce qu’elle est si impressionnante ! Elle est si longue, et comporte tellement de pas de bloc différents. Elle est très dure physiquement, et demande une puissance incroyable, tout en nécessitant également une grosse rési », décrit le Tchèque.

Face à ce sentiment d’impression, il décidait donc de commencer par l’autre projet, « Project Hard », qui deviendra le 3 septembre 2017, « Silence », le premier 9c de la planète.

Pourtant, malgré toutes ses années passées, « Project Big » est toujours resté dans un coin de sa tête. « J’ai toujours su que la vraie King Line de Flatanger n’était pas « Silence ». C’est « Project Big » ! Et il était temps que j’arrête d’être trop impressionné par cette ligne et que je m’y attelle pour de bon ». 

Si bien qu’il y a deux mois, Adam Ondra est revenu en terre norvégienne, accompagné cette fois de l’Autrichien Jakob Schubert, pour enfin travailler « Project Big ». Pour le moment, la seule et unique phrase qui ressort de ce premier séjour de travail dans la voie est : « Ça s’annonce BIG ».

La nouvelle vidéo YouTube d’Adam Ondra retrace l’histoire de l’escalade dans la grotte de Flatanger, les voies qu’il a équipées au fil des saisons et les derniers gros projets de la grotte, dont le plus évident : « Project Big ».

Rappelons également qu’au cours de la semaine dernière, Adam Ondra a enchaîné un nouveau 9b+ qui, selon lui, est la deuxième voie la plus dure de sa carrière, établi un nouveau bloc extrême en 8C/+ et réalisé un nouveau 9a à vue.

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Adam Ondra enchaîne un nouveau 9a à vue : « C’est l’une de mes ascensions dont je suis le plus fier »

29 Nov

Adam Ondra vient de réaliser un nouvel exploit : il a enchaîné « Water World », un 9a très athlétique, à vue ! Une performance qu’il n’avait pas accomplie depuis plus de huit ans.

« C’est l’une de mes ascensions dont je suis le plus fier », a immédiatement réagi le Tchèque, juste après avoir clippé le relais de ce 9a.

Pourtant, les exploits d’Ondra ne manquent en ce moment. Le Tchèque est dans une forme exceptionnelle et vit actuellement l’une des meilleures semaines de grimpe de sa vie. Après avoir enchaîné ce qu’il considère comme sa deuxième voie la plus difficile (9b+) dimanche et avoir libéré l’un de ses plus gros projets en bloc (8C/+) mardi, il a réalisé samedi un 9a à vue.

Il s’agit de la célèbre voie équipée puis libérée par Klemen Bečan : « Water World », un 9a situé dans la grotte d’Osp en Slovénie. Cette magnifique ligne de 40 mètres se décompose en deux parties : une première d’une trentaine de mouvements, très résistante, qui se termine par un jeté menant à un bon repos, suivie d’une deuxième section, sur des stalactites.

Samedi dernier, le 26 novembre 2022, Adam s’est lancé dans la voie et a immédiatement atteint le relais, sans tomber.

Les 9a sont encore relativement rares. Encore plus rares sont les 9a qui se prêtent à une ascension à vue. Cette fois, c’était l’un de ces rares moments où tout était aligné : la voie, les conditions et ma bonne forme.

Depuis de nombreuses années, le Tchèque de 29 ans se retenait de tenter « Water World », bien que la ligne lui plaise :

Cette ligne incroyable de Klemen Bečan m’attirait depuis bien longtemps, et je suis heureux d’avoir été patient et d’avoir réussi à attendre le bon moment pour la tenter à vue 👌

« Water World » n’est pas le premier 9a qu’Ondra enchaîne à vue, mais c’est son premier en plus de huit ans. « La Cabane au Canada », à Rawyl en Suisse, a été le premier 9a qu’il enchaînait à vue, en juillet 2013, mais suite à son ascension il a suggéré que la voie valait plutôt 8c+. Un an plus tard, en mai 2014, le grimpeur tchèque a enchaîné « Il Domani » à Baltozla en Espagne, qui est alors officiellement devenu son premier 9a à vue. Il a ensuite réalisé dans le même style « TCT », à Gravere en Italie, la même année. « Water World » est donc son troisième 9a à vue.


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Jacopo Larcher réalise l’une des rares ascensions de « Meltdown » 8c+ trad

27 Nov

Le grimpeur italien Jacopo Larcher a réalisé la troisième ascension de l’emblématique « Meltdown », une des voies de trad les plus dures au monde, cotée 8c+.

Située à Cascade Creek, dans le Yosemite, « Meltdown » a été enchaînée pour la première fois par la grimpeuse américaine Beth Rodden, le jour de la Saint-Valentin, en 2008. De nombreux grimpeurs ont par la suite tenté de la répéter, tels que Ron Kauk (qui a été le premier à essayer la ligne), Enzo Oddo ou encore Tommy Caldwell, en vain. Ainsi, pendant plus d’une décennie, « Meltdown » est restée vierge de toute nouvelle ascension, jusqu’à ce que Carlo Traversi en vienne à bout en 2018.

Curieux à propos de cette voie, Jacopo Larcher est allé l’essayer pour la première fois en 2016, passant deux jours à travailler les méthodes. Ce n’est qu’au début du mois de cette année qu’il est revenu dans la voie, pour achever ce projet qui n’a jamais quitté le coin de sa tête. Après avoir brossé les prises et passé sept jours à relier les mouvements entre eux, l’Italien a enchaîné la ligne en tête, en plaçant tout son matériel.

À propos de son ascension, il déclare :

Il existe de nombreuses voies de trad dures à travers le monde, mais très peu sont devenues iconiques. Pour moi, « Meltdown » a clairement quelque chose de particulier. Je ne sais pas pourquoi, mais elle a cette aura mystérieuse. Je me souviens avoir regardé le film de l’incroyable première ascension de Beth, en 2008 ; à l’époque, je ne connaissais pas grand-chose au trad et je ne pouvais pas vraiment comprendre la signification de la voie et de son exploit. La ligne me paraissait si belle, mais complètement impossible pour moi. Il m’était impensable d’envisager la grimper à l’époque.

Quelques années plus tard, lorsque j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à cette pratique de l’escalade, j’ai commencé à réaliser que son exploit était clairement incroyable. Depuis sa première ascension, on n’avait pas beaucoup entendu parler de la voie, ce qui n’était pas si courant pour une ligne située au beau milieu de la vallée du Yosemite. Il y a eu des rumeurs selon lesquelles certains des meilleurs tradistes du monde ont essayé la voie au fil des ans, mais personne n’a réussi. Les gens ont même créé le mythe que la voie avait des prises si fines, qu’elle était impossible à grimper pour les grimpeurs avec des doigts « normaux ». Tout cela a ajouté un peu de mystère à la voie, jusqu’à ce que Carlo Traversi, en 2018, revendique finalement la deuxième ascension de « Meltdown », confirmant l’incroyable exploit de Beth et prouvant que toutes ces « excuses » étaient fausses.

Je suis allé pour la première fois dans cette voie en 2016, pendant deux jours, entre deux virées sur El Cap. J’ai été surpris par la beauté de la ligne, ainsi que par sa difficulté. Il ne s’agissait définitivement pas de petites prises trop fines pour des doigts normaux, mais de dülfer très délicats sur des prises de pieds extrêmement mauvaises et glissantes. Après ces deux jours, j’étais encore plus impressionné par l’ascension de Beth en 2008 ! Les années suivantes, je suis régulièrement retourné dans le Yosemite, mais mon attention s’est toujours portée sur les plus grandes voies, et je ne suis donc pas retourné dans « Meltdown », même si la ligne a toujours été dans un coin de ma tête.

Comme je travaille actuellement sur un documentaire sur les différents styles en escalade et l’éthique en trad, je me suis finalement décidé à retourner dans la vallée sans mon matériel de big wall cette saison, afin de grimper quelques longueurs classiques et retourner dans « Meltdown ». Heureusement, cette fois-ci, j’ai immédiatement eu de bonnes sensations en la travaillant. Les prises de pieds étaient toujours terribles et la voie difficile, mais je me sentais plus expérimenté, plus mature.

J’ai été très surpris lorsque j’ai réussi à l’enchaîner en moulinette lors de mon troisième jour de travail cette année. Après ce run, j’ai naïvement pensé que ça irait vite de l’enchaîner en tête, mais le fait de placer le matériel ajoute du piment à la voie et la rend nettement plus difficile. J’ai dû me battre et puiser dans mes retranchements pour finalement atteindre le relais. Les derniers mouvements paraissent toujours faciles quand on les enchaîne en moulinette, mais c’est vraiment différent quand on vient du sol en tête ! Habituellement, lorsque l’on enchaîne des voies de trad difficiles, le run se fait en douceur, on ressent cette sensation de flow, ce qui est évidemment agréable… Mais cette fois, j’ai dû me battre très fort et j’ai été à deux doigts de tomber dans la dernière partie, ce qui a rendu l’expérience encore plus inoubliable 🙂 C’est définitivement l’un de mes plus beaux moments de grimpe !

Je voudrais souligner une fois de plus l’exploit de Beth en 2008, qui était une visionnaire, tant dans l’Histoire de l’escalade féminine que masculine ! Je crois honnêtement que plus on est petit, plus cette voie est difficile… Et oui : la taille des doigts n’a pas d’importance ! Chapeau Beth, merci pour l’inspiration.

Jacopo Larcher a passé le mois de novembre dans le Yosemite, où il a filmé pour une nouvelle série documentaire sur les voies les plus difficiles du monde, intitulée How Hard Is Hard ? et dont la sortie est prévue en 2023.

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En direct sur Instagram, Yannick Flohé enchaîne un 8c+ et un 9a !

27 Nov

« Si vous avez besoin d’enchaîner votre projet, envoyez-moi un message afin de connaître mes disponibilités pour que je vous filme en live sur Instagram », a déclaré Michaela Kiersch, le sourire aux lèvres.

C’est en effet pendant que la grimpeuse américaine était en train de diffuser un live en direct sur Instagram que Yannick Flohé a enchaîné ces deux derniers projets, dont un 9a au premier essai !

Après avoir vécu la plus belle saison de sa carrière (ayant remporté une étape de Coupe du Monde en bloc et étant rentrant en finale de quasiment toutes les épreuves en difficulté), l’Allemand a poursuivi sur sa lancée en frappant fort sur le rocher américain. Avec son compatriote Alex Megos, il se trouve actuellement aux États-Unis, à Red River Gorge, l’un des temples de l’escalade américaine. « Cet endroit est incroyable : il n’y a que des voies cinq étoiles sur un rocher parfait ! Et même si je n’ai pas l’habitude de grimper sur ces longues lignes, je m’amuse beaucoup en essayant de nombreuses voies difficiles », annonçait Yannick, à peine arrivé sur place.

Et les croix ne se firent pas attendre très longtemps ! Très vite, l’Allemand clippait le relais de « Lucifer » 8c+. Quelques jours plus tard, il réussissait « Pure Imagination » un autre 8c+ qu’il enchaînait en seulement deux essais, alors que son run victorieux était diffusé en live sur Instagram.

Plus récemment, Yannick a monté la barre d’un cran. Toujours en direct sur les réseaux sociaux, il a fait le bonheur de ses followers en clippant le relais de « Zoolander » 9a, qu’il enchaîne au premier essai ! C’est son coéquipier Alex Megos qui avait réalisé la première ascension de cette voie courte et intense, en octobre 2019. Attiré par le profil de cette ligne, qui peut se décomposer en un 8B bloc à poursuivre sans repos dans un 7C+ bloc, c’est le bloqueur Daniel Woods qui avait signé la première répétition de ce 9a l’an dernier.

Alors qu’il enchaînait les premiers mouvements de la voie avec succès, Yannick se retrouve alors désordonné dans ses méthodes. On entend alors Alex Megos lui crier la méthode depuis le bas, permettant à Yannick de prendre l’inversée qu’il cherchait et d’atteindre le sommet du troisième 9a de sa carrière.

La vidéo de son ascension dans « Zoolander » :

 

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Chaehyun Seo devient la deuxième femme de l’Histoire à enchaîner un 8c à vue !

26 Nov

La Coréenne a mis un essai victorieux dans « L’atangonista » 8c, après plus d’une heure d’effort !

Après avoir enchaîné « La Rambla » 9a+ il y a quelques jours, Chaehyun Seo a confirmé sa grande forme en falaise, en enchaînant à vue « L’atangonista » 8c, une ligne monstrueuse de 60 mètres à Monstant, en Espagne. En clippant le relais de cette voie, elle est entrée dans l’Histoire en devenant la deuxième femme à enchaîner un 8c à vue, après Janja Garnbret, qui avait réalisé « Fish Eye » 8c à vue également l’an dernier.


Je n’en reviens pas ! C’est incroyable de devenir la seconde femme à enchaîner un 8c à vue après Janja Garnbret !

Chaehyun Seo


Chaehyun Seo a débuté sa journée en enchaînant à vue « Hidrofóbia » 8b, après s’être battue pendant près de 40 minutes dans la voie. Galvanisée par cet exploit, la Coréenne décide de se lancer un plus gros défi : tenter de réaliser à vue « L’atangonista », un 8c aussi long que difficile, qui culmine à 60 mètres de haut sur la falaise Racó de Missa. Chaehyun, qui découvre les mouvements au fil de son ascension, ne lâche rien et avance dans la voie, prenant son temps pour ne pas commettre d’erreur. À 55 mètres de haut, elle se retrouve dans le passage qu’elle considère comme le plus dur de la voie. Pendant 20 minutes, elle cherche à déchiffrer la section, tentant diverses méthodes. Si proche du relais, la Coréenne ne veut pas tomber ! Sa persévérance l’emportera, et après plus d’une heure d’effort dans la voie, elle parviendra à clipper le relais de ce 8 à vue.

« J’avais les avant-bras gonflés à bloc même si je me reposais ! Alors je me suis dit que c’était ma dernière chance de réussir le crux. Je me suis lancée, j’ai attrapé le petit trou, j’ai croisé sur le mauvais plat et c’est passé de justesse », raconte Chaehyun à propos du crux. « Je n’en reviens pas ! C’est incroyable de devenir la seconde femme à enchaîner un 8c à vue après Janja Garnbret ! ».

À seulement 19 ans, Seo a déjà un palmarès impressionnant. Elle est l’une des meilleures compétitrices du monde ayant déjà remporté quatre médailles d’or consécutives en Coupe du Monde. Elle a également été sacrée Championne du Monde en 2021 à Moscou et a fait partie de l’équipe olympique sud-coréenne aux Jeux Olympiques de Tokyo.

Lorsque des grimpeuses comme Chaehyun Seo, plutôt habituées à grimper sur de la résine, se mettent à la falaise, les performances se font rarement attendre. Ça avait déjà été le cas avec la Slovène Janja Garnbret, qui avait enchaîné à vue « Fish Eye » 8c, ou encore avec la Japonaise Miho Nonaka, qui avait enchaîné en quelques essais « Mr Hyde » 8c+ à Céüse.


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Chaehyun Seo enchaîne « La Rambla » 9a+ en moins de dix essais !

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Adam Ondra propose un nouveau 8C/+ bloc

24 Nov

Adam Ondra est décidément en grande forme ! Il y a quelques jours, il réussissait la deuxième voie la plus difficile de sa vie, « Zvěřinec » 9b+. Hier, il a enchaîné l’un de ses gros projets en bloc, qu’il propose à 8C/C+.

Il faut dire que la journée commençait fort pour Adam. Dès l’échauffement, il flashait « Vnitřní svět vítězů » 8A+ sur son spot local nommé Moravian Karst, en République Tchèque. Se sentant en forme, il décidait alors de se rendre à Sloup, pour se confronter à un gros projet qui lui résistait depuis longtemps, nommé « Pohár Nesmrtelnosti prodloužení » (« Coupe de l’immortalité intégrale » en français). Il s’agit d’une extension à une ligne déjà existante, cotée 8A+ ou 8B+ selon la hauteur à laquelle le grimpeur commence, qui terminait « au milieu de nulle part », comme l’explique Adam Ondra.

Au printemps dernier, le Tchèque avait tenté de trouver une suite à cette ligne : « Les mouvements sont tellement incroyables que cela en valait totalement la peine », raconte-t-il. Il avait alors travaillé sur une extension du bloc en essayant de le prolonger de quelques mouvements, grâce à un coincement de genou délicat. Il pense que cette extension à elle seule vaut 8A ou 8A+. « Les derniers mouvements sont restés un mystère pendant un très temps ! » avoue-t-il. Mais hier, après avoir enchaîné la version très physique en 8B+, Adam a réussi à poursuivre dans la nouvelle sortie, réalisant la première ascension de « Pohár Nesmrtelnosti prodloužení » et proposant la cotation de 8C/+.

Voici la vidéo de son ascension :


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Chaehyun Seo enchaîne « La Rambla » 9a+ en moins de dix essais !

24 Nov

La multiple médaillée d’or en Coupe du monde n’a eu besoin que de sept essais pour signer la deuxième ascension féminine de ce 9a+ emblématique !

La Sud-Coréenne Chaehyun Seo vient de clipper le relais de « La Rambla » 9a+ à Siurana, en Espagne. Une grosse performance malgré son manque d’expérience en falaise, qui ne lui aura demandé que cinq jours de travail et sept essais au total. « L’enchaîner à mon septième essai était incroyable. C’était un de mes rêves de grimpeuse de réaliser cette ligne et je n’arrive toujours pas à croire que c’est arrivé », a-t-elle déclaré suite à son ascension.

Si cette ligne fait tant rêver, c’est principalement grâce à l’ascension de Margo Hayes. Le 26 février 2017, l’Américaine clippait le relais de cette voie et devenait par la même occasion la première femme de l’Histoire à réaliser un 9a+. Un exploit qui avait fait l’objet d’un film, disponible ici. Libérée en mars 2003 par Ramon Julian, « La Rambla » est le 9a+ le plus répété au monde. Chaehyun Seo est la 30ème grimpeuse à en venir à bout, mais aussi l’une des plus rapides, puisque seulement sept essais lui auront été nécessaires. Le plus efficace est Alex Megos, qui l’a enchaîné lors de son deuxième run en mars 2013, après être tombé très haut lors de sa tentative flash.

Chaehyun Seo est l’une des grimpeuses les plus redoutables du circuit mondial. Son palmarès est impressionnant, bien qu’elle n’ait que 19 ans. Elle est aujourd’hui l’une des rares grimpeuses à pouvoir tenir tête à Janja Garnbret, comme elle l’a fait au cours de cette saison 2022, après s’être livrée de gros duels face à la Slovène, notamment à Chamonix et Jakarta. Olympienne à Tokyo 2020, la native de Séoul a été sacrée championne du monde en 2021 et a remporté en 2019 le classement général des Coupes du Monde.

Si elle s’entraîne principalement pour performer en compétition, la Coréenne s’octroie toutefois quelques week-ends en falaise. Alors qu’elle n’avait que 11 ans, elle avait enchaîné à vue un 8a, avant d’enchaîné « Omaha Beach », son premier 8b+, deux ans plus tard. En juillet 2018, Seo rentrait dans le club du neuvième degré en réalisant « Bad Girls Club », aux États-Unis.

Elle a maintenant décidé de s’attaquer à « Biographie » à Céüse, un autre 9a+ emblématique de la planète.

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Nicolas Pelorson nous raconte ses premiers essais dans « Alphane » 9A

23 Nov

Sur un coup de tête, Nicolas Pelorson, l’un des meilleurs bloqueurs français, décidait il y a quelques jours de se rendre en Suisse le temps d’une semaine, afin d’essayer le bloc qui défraye actuellement la chronique : « Alphane » 9A.

Ayant déjà enchaîné et décoté deux précédents 9A bloc (« No Kpote Only » et « Soudain Seul »), Nicolas est l’un des grimpeurs français les plus expérimentés dans ce niveau de difficulté. C’est donc tout naturellement que nous sommes allés à sa rencontre, afin d’avoir son avis sur « Alphane ».

Alors, comment se sont déroulés ses essais dans l’un des blocs les plus durs de la planète ? Nico Pelorson nous dit tout !

Salut Nico. J’imagine que la première fois que tu as vu « Alphane », c’était dans la vidéo de Shawn Raboutou. Qu’est-ce que tu t’es dit en voyant cette ligne ?

Oui en effet, c’est par la vidéo de Mellow que j’ai découvert la ligne. J’étais vraiment comme un dingue quand j’ai appris qu’il existait un nouveau 9A bloc si proche de la maison, dans un endroit facilement accessible. J’ai directement eu envie d’aller voir ça !

Quels étaient les objectifs de tes premières séances dans ce bloc ?

Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre en terme de difficulté, alors je n’avais pas d’objectifs précis. En tout cas, j’étais quasiment sûr qu’un trip de six jours ne suffirait pas pour l’enchaîner. L’idée de ce séjour, c’était plutôt de voir quels étaient les mouvements clefs du bloc pour pouvoir m’entraîner spécifiquement à la maison et revenir plus fort.
Finalement, j’ai réussi rapidement les mouvements et j’ai fait aussi quelques belles connexions qui me laissent à penser que c’est envisageable dans un futur assez proche.

D’après les premiers ascensionnistes, la ligne est incroyablement belle. Comment la trouves-tu personnellement ?

La ligne est magnifique. Elle raye de droite à gauche un gros panneau à 70°, c’est incroyable ! En plus de ça, c’est génial à grimper. Les mouvements sont super athlétiques et pas du tout traumatisants. Grimper dans ce bloc, c’est juste du plaisir et très peu de souffrance (ce qui est loin d’être le cas pour tous les blocs durs).

Raconte-nous ton processus de travail quand tu découvres un bloc dur comme celui pour la première fois ?

Quand on arrive sur un bloc très dur, l’erreur à ne pas faire et de vouloir essayer tous les mouvements dès le début. À vouloir tout essayer en même temps, on ne cale rien et on se fume pour les jours suivants. Il est bien plus judicieux de sélectionner deux ou trois mouvements et d’essayer de les maîtriser avant de passer à la suite. La première séance, je me suis focalisé sur les deux ou trois mouvements qui me semblaient les plus durs, au milieu du bloc. Une fois ces derniers biens calés, je suis passé aux mouvements du dessous (un poil plus simples). Ensuite, dès lors que les mouvements étaient calés, j’ai essayé de les assembler.

Comment se sont passés tes essais au fil de la semaine ?

Une fois les mouvements maîtrisés, le plus logique pour ce bloc est de le travailler avec la méthode du « low point ». C’est-à-dire que, plutôt que de partir du bas et d’essayer d’arriver le plus haut possible, on part d’un point défini au milieu du bloc et on essaye d’arriver à la fin de la partie difficile. Une fois cet objectif atteint, on peut alors descendre le point de départ pour rajouter un ou deux mouvements à ce que nous avions déjà enchaîné. Il convient ensuite de descendre ainsi petit à petit le point de départ jusqu’à se retrouver dans le début du bloc. Cela permet de garder toujours un petit objectif intermédiaire et de ne pas tomber toujours au même mouvement. C’est beaucoup plus motivant !
L’idée finale, c’est de suffisamment maîtriser le bloc pour n’avoir à mettre que très peu de runs depuis le bas.

Quel a été ton meilleur run ?

J’ai enchaîné plusieurs fois toute la partie dure du bloc en partant du 4ème mouvement. J’étais assez proche d’y arriver en partant du 3ème mouvement mais je n’y suis pas parvenu ce coup-ci.

Tu nous disais avoir réussi rapidement à faire tous les mouvements, sauf un qui te posait problème. As-tu finalement réussi à le déchiffrer ?

Il y a un mouvement très étrange avec plusieurs méthodes possibles. Certains (comme Shawn Raboutou et William Bosi) arrivent à faire tenir un talon très précaire et à aller dans une pockette main gauche. Mais pour beaucoup (moi y compris), le talon ne tient jamais. Problème de chaussons, de gainage ou de force dans la main droite… Je ne sais pas trop, mais ça rend fou.
Heureusement, d’autres méthodes sont possibles pour ce mouvement si particulier, mais je peux vous dire qu’elles ne sont pas cadeaux… Moi, j’ai opté pour une méthode avec un gros ballant. À la fin, j’arrivais bien à le faire intrinsèquement, mais ça coûte quand même pas mal !

Penses-tu avoir des lacunes physiques et/ou techniques pour faire ce bloc ?

Il faut bien avouer, physiquement je suis un peu ric-rac… Faut dire que du panneau aussi déversant, ce n’est pas trop mon style de prédilection. Mais à force de travail, je commence à faire un peu moins de la peine dans ce style. Heureusement, j’arrive toujours à compenser avec mes doigts et ma souplesse.

Quelle est pour toi la clé mentale pour réussir à faire ce bloc ?

Comme pour tous les blocs durs, il faut rester calme et patient et toujours rester ouvert à un changement de méthode.

Tu as déjà enchaîné (et décoté) deux précédents 9A. Comment compares-tu « Alphane » à ces deux blocs ?

Dans le style, ça ressemble un peu à « Soudain Seul », à savoir de l’endurance de force sur des mouvements pas extrêmes dans du gros dévers. « Soudain seul » et « Alphane » ont en commun que leur mouvement le plus difficile ne doit même pas valoir 7C bloc à lui seul. « No Kpote Only » c’est bien plus court mais les mouvements sont autrement plus difficiles.

Est-ce le bloc le plus dur que tu aies essayé ?

Ayant déjà essayé les projets de Charles Albert à Fontainebleau, je peux vous dire que c’est très loin d’être le bloc le plus dur que j’ai essayé.

Il y a quelques jours tu nous disais qu’il te fallait encore une ou deux séances pour te prononcer sur la cotation. Peux-tu maintenant nous en dire plus ?

Je commence à avoir un peu d’expérience dans les 8C et 8C+ et ça me paraît quand même être une autre paire de manches cet « Alphane ». Pour moi, il faut empiler deux 8B+ bloc coup sur coup, ce qui correspondrait au niveau d’un petit 9A bloc. « Soudain Seul » est à mon sens un petit peu plus facile car il suffit d’enchaîner un 8A+ bloc suivi d’un 8B+ bloc.

À quand ton retour en Suisse ?

J’aimerais beaucoup y passer au moins deux semaines cet hiver, histoire d’avoir une vraie option pour l’enchaînement. Je vais voir en fonction de mes vacances et de mon budget (ce n’est pas donné la Suisse héhéhé). Peut-être en février ou en mars 🙂


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À 14 ans, Erwan Legrand enchaîne un 8c+ pieds nus !

22 Nov

Le jeune Français Erwan Legrand, fils du célèbre François Legrand, vient d’enchaîner deux 8c+, dont un qu’il a réalisé pieds nus !

Erwan Legrand, 14 ans, a clippé le relais de deux 8c+ en quelques jours seulement. Il a d’abord signé la première ascension de « Dévers Sévère » à Buoux. Trois choses rendent cette performance particulièrement impressionnante. La première est qu’Erwan n’a que 14 ans. La seconde est qu’il a lui-même équipé cette voie avec son père, François, cinq fois vainqueur de la Coupe du Monde et trois fois Champion du Monde dans les années 90. Et la dernière est qu’il a enchaîné cette voie pieds nus !

Il raconte : « Je grimpe pieds nus sur mon mur à la maison depuis que je suis petit, mais j’ai toujours grimpé en extérieur avec des chaussons d’escalade. J’avais essayé cette voie pendant trois sessions, et je pensais qu’elle serait plus facile pieds nus. Alors j’ai commencé à essayer et en effet, ça m’a tout de suite semblé mieux ».

Erwan laissera alors ses chaussons de côté et mettra tous ses essais suivants pieds nus. « Mais je tombais à chaque fois sur le mouvement 360 à cause de mon manque de force dans les biceps », explique le jeune Français.

Il faut dire que « Dévers Sévère » est une voie très physique, dans un profil particulièrement déversant. Elle est marquée par un passage en no-foot où il faut effectuer une rotation à 360°. « Un jour, j’ai réussi à passer ce mouvement en venant du début et je suis arrivé au pas de bloc en 7B+ dans le toit que j’ai presque réussi, mais je suis tombé au dernier mouvement du crux. Puis les jours suivants, je suis de nouveau tombé dans le 360 », poursuit Erwan.

© Fred Ripert

Mais lors de sa treizième séance de travail dans la voie, il réussira à passer le mouvement en no-foot et à compléter les deux pas de bloc en 7B+ et 7A qui mènent au relais, après un gros combat. Interrogé sur la cotation, il déclare : « Ce qui est sûr c’est que c’est la voie la plus dure que j’ai réalisée pour l’instant, mais je ne suis pas encore sûr de la cotation ».

Peu après l’ascension de cette voie, Erwan Legrand confirmera sa bonne forme du moment en enchaînant son deuxième 8c+, « Le Brillant Saoulé » à Buoux également. Au cours de sa jeune carrière, Erwan a déjà réalisé trois 8c et sept 8b+. Il a également flashé des 8a+ et compte plusieurs 8a à vue à son actif.

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Exploit ! Adam Ondra vient d’enchaîner la deuxième voie la plus dure de sa vie !

21 Nov

Adam Ondra a signé la première ascension d’une nouvelle ligne extrême hier et a déclaré qu’il s’agissait de la voie la plus difficile qu’il ait enchaînée après « Silence » 9c.

Hier, Adam Ondra a réalisé ce qu’il a décrit comme « la deuxième voie la plus difficile de ma vie ». Sur sa falaise natale, à Moravský kras, le Tchèque a effectué la première ascension de « Zvěřinec » un 9b+ qu’il a qualifié de « difficile ».

Retour en 2011. À deux pas de chez lui, Adam Ondra avait effectué la première ascension de « Perlorodka », une voie qui lui avait demandé plusieurs séances de travail. « C’est une ligne remarquable, sur le meilleur rocher de Moravský kras. Le crux est une section bloc improbable en 8B+, avec de grands mouvements. Puis, il faut mettre de grosses claques sur des plats à la sortie du dévers. À l’époque, je lui avais donné la cotation de 9a+, mais je pense qu’elle mérite plutôt d’être 9b », raconte le falaisiste de 29 ans.

Sa nouvelle voie, « Zveřinec », passe par le même crux que « Perlorodka », mais débute par un autre passage, qui vaudrait 9a+ à lui seul d’après Adam. « C’est un mélange unique de force, de puissance et de résistance », commente-t-il. « Il s’agit d’environ 25 mouvements de rési sur de petites prises, dans un profil déversant et dans un style assez old-school. Cette section vaut probablement 9a+ en elle-même. Ensuite, il y a un bon repos, suivi de six mouvements très durs qui mènent à un meilleur repos. Puis il y a le crux d’environ dix mouvements, qui vaut 8B+ bloc, avant de finir par une section plus facile qui conduit au sommet. »

© Petra Chodury

Après avoir lutté contre les mauvaises conditions pendant deux semaines, il a profité d’une journée où il faisait 0°C hier pour enchaîner la voie : « Tout était parfait. Il faisait nuageux, il n’y avait pas de vent, il faisait 0 degré et la roche était complètement sèche. Après m’être parfaitement échauffé sur mon pan chez moi, j’ai surmonté le froid et tiré profit des bonnes conditions », explique-t-il.

Concernant la cotation proposée, Adam Ondra déclare : « C’est dans la même gamme que « Vasil Vasil » [le troisième 9b+ qu’il a enchaîné, en décembre 2013] mais c’est tout de même plus dur. Pourtant, je pense que ce n’est pas assez difficile pour mériter la cotation de 9c. Holštejn est un endroit très spécial pour moi. C’est ma falaise locale, où j’ai passé beaucoup de temps et où j’ai également franchi certaines des étapes de ma vie de grimpeur. Quand j’avais 14 ans par exemple, j’ai fait sur cette falaise la première ascension de « Perla východu », le premier 9a de République Tchèque ». Si la cotation de « Zvěřinec » est confirmée, il s’agira alors de la voie la plus dure de République Tchèque.

Ondra travaillait déjà cette voie en avril, lorsqu’il cherchait un projet proche de chez lui, alors qu’il attendait la naissance de son fils, né début mai. « Il a fait trop chaud cet été, alors j’y suis retourné cet automne. En novembre, les nuits étaient froides et les journées chaudes, ce qui signifie que la roche était fraîche et humide. Mais hier, le 20 novembre, j’ai pu faire la croix et j’en suis heureux ! », conclut Adam.

Un film de son ascension sera publié en 2023.

© Petra Chodury

La liste de croix d’Adam Ondra dans le 9b et plus

« Zvěřinec » s’ajoute à la longue liste de 9b+ qu’Adam Ondra a déjà réalisés. La première voie qu’il a enchaînée de ce niveau était « Change » à Flatanger, en Norvège, en octobre 2012. C’était aussi le premier 9b+ au monde, confirmé plus tard par ses répétiteurs, Stefano Ghisolfi et Seb Bouin.

Quatre mois après avoir enchaîné Change, en février 2013, il réalisait la première ascension de « La Dura Dura », à Oliana, en Espagne que Chris Sharma répétera un mois et demi plus tard. Toujours en 2013, Adam avait signé la première ascension de « Vasil Vasil », chez lui, en République Tchèque.

Voici la liste de toutes ses voies en 9b et plus enchaînées au fil du temps :

03/2010 : « Golpe de Estado » 9b, Siurana, Espagne
02/2011 : « La Capella » 9b, Siurana, Espagne
03/2011 : « Chaxi Raxi » 9b, Oliana, Espagne
04/2011 : « Chilam Balam » 9b+, Villanueva del Rosario, Espagne
04/2011 : « La Planta de Shiva » 9b, Villanueva del Rosario, Espagne
10/2012 : « Change » 9b+, Flatanger, Norvège
02/2013 : « Fight or Flight » 9b, Oliana, Espagne
02/2013 : « La Dura Dura » 9b+, Oliana, Espagne
08/2013 : « Iron Curtain » 9b, Flatanger, Norvège
08/2013 : « Move » 9b, Flatanger, Norvège
12/2013 : « Vasil Vasil » 9b+, Sloup, République Tchèque
02/2014 : « First Round First Minute » 9b, Margalef, Espagne
11/2015 : « C.R.S. » 9b, Mollans, France
02/2016 : « Stoking the Fire » 9b, Santa Linya, Espagne
10/2016 : « Robin Úd » 9b, Alternativna stena, Slovaquie
02/2017 : « Mamichula » 9b, Oliana, Espagne
04/2017 : « Queen Line » 9b, Arco, Italie
04/2017 : « Lapsus » 9b, Andonno, Italie
07/2017 : « Move Hard » 9b, Flatanger, Norvège
09/2017 : « Silence » 9c, Flatanger, Norvège
11/2017 : « One Slap » 9b, Arco, Italie
01/2018 : « Eagle-4 » 9b, St Léger, France
07/2018
: « Disbelief » 9b, Acephale, Canada
02/2019 : « Neanderthal » 9b, Santa Linya, Espagne
11/2021 : « Erebor » 9b, Arco, Italie
12/2021 : « Taurus », 9b, Byci Skala, République Tchèque
03/2022 : « Bomba » 9b, Arco, Italie
03/2022 : « Wonderland » 9b/+, Arco, Italie

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Et les vainqueurs de la Coupe de France seniors de Valence sont……

20 Nov

La deuxième Coupe de France seniors de la saison s’est achevée dans une ambiance survoltée hier soir. Accueillie pour la première fois dans la Cité de l’Escalade à Valence (un nouveau complexe flambant neuf de 2900 m2 réunissant bloc, difficulté et vitesse), le club local Mineral Spirit a proposé un véritable show tout au long des finales.

Mejdi Schalck en or !

Et quand on parle de show, on pense immédiatement à Mejdi Schalck ! Le jeune talent français a une nouvelle fois créer le spectacle en finale, s’offrant la victoire sur cette étape. Ayant tout juste terminé sa longue saison internationale, le Chambérien avait fait le choix de s’aligner au départ de cette compétition, à quelques mois du Championnat de France, qui sera organisé sur ce même mur les 25 et 26 février.

Mais revenons-en à la finale masculine d’hier. Elle commençait toute en douceur, par une traversée sans les mains dans une dalle, où la clé résidait dans la capacité à garder l’équilibre. À ce jeu, quasiment tous les finalistes atteignent la dernière prise.

Changement de style dans le deuxième bloc, où les ouvreurs avaient fait le choix de pousser le curseur très loin dans le niveau physique. Les gros plats à tenir en compression ne connaîtront qu’un seul top : celui du Niçois Pierre Le Cerf, qui se paye le luxe d’être le seul à toper le bloc, qui plus est à vue !

La coordination du bloc 3 ne posera de problèmes à aucun des six finalistes, qui l’enchaînent soit à vue, soit au deuxième essai. Mention spéciale à Léo Favot, qui fait preuve d’une grande force en parvenant à passer de manière statique, tandis que Mejdi Schalck fait le spectacle, en délayant la tête en bas, à la façon d’Adam Ondra.

C’est finalement dans le dernier bloc que la victoire se jouera. Un passage une nouvelle fois très physique et spectaculaire, qui combinait jeté, mouvements en no-foot, et blocage en biceps. Un à un, les finalistes chutent dans la deuxième partie du bloc, ne parvenant pas à attraper la dernière prise. Pierre Le Cerf passe tout près du top, mais ne réussit pas à contrôler le ballant. Dernier compétiteur à s’élancer hier soir, Mejdi Schalck fait une nouvelle fois preuve d’une grande aisance en maîtrisant les premiers mouvements avec une fluidité incroyable. S’il tombe la mains dans la prise finale lors de son premier essai, son second passage sera le bon.

En étant le seul à enchaîner ce dernier bloc, il rattrape l’avance précédemment acquise par Pierre Le Cerf dans la compétition et le bat d’un essai seulement. Léo Favot, vainqueur de la première étape à Toufflers, monte sur la troisième marche du podium, s’offrant une deuxième médaille consécutive cette saison.

Les résultats de la finale homme

+ Les résultats complets

Selma Elhadj Mimoune remporte la compétition

Chez les femmes, c’est la jeune Selma Elhadj Mimoune qui décroche la médaille d’or, après un duel serré face à Agathe Calliet.

Le bloc 1, qui commençait par un mouvement dynamique en scorpion suivi d’un coincement de poing entre deux volumes sera enchaîné par la plupart des finalistes. Mais Selma prenait déjà une petite longueur d’avance en l’enchaînant à vue.

Dans un style plus basique, mais nettement plus physique et à doigt, le bloc 2 mettra à mal la moitié des finalistes, qui n’atteindra pas le top. La grimpeuse locale Louna Deshayes enflamme toutefois le public en enchaînant le bloc à vue, tandis qu’il faudra un essai supplémentaire à Agathe Calliet et Selma Elhadj Mimoune pour atteindre le top à leur tour.

C’est finalement la dalle du bloc 3 qui donnera du fil à retordre à toutes les compétitrices de la soirée. Selma Elhadj Mimoune en vient à bout après cinq essais, tandis qu’Agathe Calliet reste dans la course de justesse en validant la prise finale, alors qu’il ne lui restait que six secondes au compteur !

Changement de style dans le dernier bloc de ces finales, qui débutait par un jeté en plein dévers, avant de finir de manière spectaculaire par un énorme derviche face à la foule. À l’aise dans ce style, Valentine Mangin réussit le passage en deux essais, tout comme Louna Deshayes. Selma Elhadj Mimoune et Agathe Calliet iront encore plus vite, enchaînant le bloc à vue.

Comme chez les hommes, c’est donc au nombre d’essais que la victoire s’est jouée. Agathe Calliet aura mis 12 essais pour enchaîner les quatre blocs de finale, tandis que Selma Elhadj Mimoune en aura mis trois de moins, de quoi décrocher la médaille d’or sur cette étape. Le podium est complété par Louna Deshayes, avec 3 blocs en 7 essais.

Les résultats de la finale femme

+ Les résultats complets

Prochain rendez-vous à Anse le 10 décembre !

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Coupe de France de bloc seniors à Valence: résultats des qualifications hommes

19 Nov

Après les femmes en début d’après-midi, les hommes ont pris d’assaut le nouveau mur de Valence. Plus de 80 grimpeurs étaient au départ, mais seuls les six meilleurs ont décroché leur place en finale.

En tête, on retrouve le jeune talent Mejdi Schalck, qui réalise un sans faute en enchaînant les dix blocs de qualification. Une performance qu’il sera le seul à réaliser. Derrière lui, c’est Léo Favot qui prend la deuxième place du classement, enchaînant 9 blocs en 16 essais. Avec trois essais supplémentaires, Emilien Casado et Léo Avezou prennent les troisièmes et quatrièmes places. Enfin, ce sont Thomas Lemagner et Pierre Le Cerf qui complètent le top 6 avec huit top au compteur.

À suivre ce soir, les finales seniors de cette seconde Coupe de France de la saison.


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Stefano Ghisolfi essaye « Alphane » 9A bloc avec Shawn Raboutou !

18 Nov

Dans une nouvelle vidéo, Stefano Ghisolfi donne rendez-vous à Shawn Raboutou au pied d' »Alphane » 9A, pour tenter de déchiffrer les mouvements de l’un des blocs les plus difficiles au monde !

L’Italien Stefano Ghisolfi est l’un des meilleurs grimpeurs de la planète, ayant déjà répété trois 9b+ : « Perfecto Mundo » à Margalef, « Change » à Flatanger et « Bibliographie » à Céüse. Il y a quelques semaines, il s’est même rendu à Flatanger dans le but de travailler « Silence », le premier 9c de l’Histoire. Et après avoir essayé la voie la plus dure du monde, il s’est attaqué à l’un des blocs les plus durs de la planète : « Alphane », le dernier 9A bloc ouvert par l’Américain Shawn Raboutou.

Dans une vidéo qu’il vient de publier, il rejoint quelques-uns des meilleurs bloqueurs du monde pour essayer des blocs à Chironico, en Suisse. Après avoir été dans « Midnight Lighting of Ticino » 7C+, « Conquistador » 8A+ et « Conquistador direct » 8B, Stefano Ghisolfi a profité des conseils de Shawn Raboutou et s’est lancé dans « Alphane » 9A.

À propos de ce bloc, l’Américain a déclaré : « Alphane est une ligne assez bizarre. C’est plutôt long pour un bloc, donc il y a beaucoup de mouvements et aucune des prises n’est très mauvaise, mais c’est un bloc à placement et c’est surtout la transition entre les mouvements qui est difficile. Quand j’ai commencé à essayer, je pouvais faire tous les mouvements de plein de façons différentes mais ce qui était vraiment dur c’était de trouver les méthodes pour relier tous les mouvements ». D’ailleurs, dans la vidéo, on peut voir Shawn essayer une variante de sortie à droite d' »Alphane ».

La vidéo de Stefano Ghisolfi dans « Alphane » 9A :


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Stefano Ghisolfi répond à toutes vos questions sur « Silence » !

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Jonathan Siegrist répète « Flex Luthor » et doute sur la cotation

17 Nov

Jonathan Siegrist a clippé le relais de « Flex Luthor », une voie chargée d’histoire et connue comme l’une des plus dures des États-Unis. Mais la cotation fait débat : s’agit-il du premier 9b de la planète ? Les avis sont partagés.

« Flex Luthor » a toujours été considérée comme une voie mystérieuse. Libérée en 2003 par le célèbre américain Tommy Caldwell, il aura fallu attendre 17 ans pour qu’elle soit enfin répétée. « La première fois que je l’ai vu, j’étais très intimidé. Elle dégage une aura, quelque chose de fort et de très énigmatique », raconte Jonathan Siegrist, l’un des meilleurs falaisistes américains, qui a posé ses doigts pour la première fois dans cette voie en 2010.

L’année dernière, Matty Hong réussissait enfin la première répétition de cette mystérieuse ligne, après que Dave Graham, Sam Elias ou encore Alex Megos s’y soit cassé les dents. Fort de son expérience, Matty proposait de réévaluer à la hausse la cotation à 9b. Une nouvelle proposition qui, si elle s’avérait confirmée, ferait de cette voie le premier 9b au monde. Un mois plus tard, elle était répétée par Carlo Traversi, qui confirmait le 9b. « Notre expérience dans cette voie a été une véritable leçon d’humilité, c’est le moins que l’on puisse dire », expliquait Traversi. « Plus d’une fois, nous nous sommes pendus dans le baudrier, en regardant en l’air et en nous exclamant : « Mais où sont les prises ?! ». Mais nous avons continué à essayer, jusqu’à réussir ».

Ces récentes ascensions ont poussé Jonathan Siegrist à reprendre son travail dans « Flex Luthor ». « Voir Matty réussir cette ligne et voir la vidéo de la voie, a été une inspiration folle », a déclaré Siegrist. « Cela m’a donné envie d’y retourner ». Après une douzaine d’années sans être revenu au secteur Fortress of Solitude, là où se trouve la voie, Jonathan Siegrist était de retour.  » « Flex Luthor » a des mouvements et des prises uniques », a déclaré l’Américain de 37 ans.

© Cameron Maier

D’après lui, la voie démarre par une dizaine de mètres en 8a, puis arrive le premier crux, qui vaut environ 8A+ bloc durant six ou sept mouvements : « C’est un passage vraiment génial », déclare Siegrist. « Je l’ai fait plus ou moins de la même manière que Matty. Vous faites cet énorme mouvement vers une pince vraiment cool, puis vous déplacez tout votre corps autour de cette pince. Imaginez un rapporteur : la pince est le centre, et votre main gauche ne la quitte jamais, mais votre corps commence à gauche et tourne tout autour. Je suis vraiment reconnaissant à Matty et Carlo d’avoir trouvé cette méthode. Si j’avais étais là tout seul, sans personne pour me donner des infos, j’aurais peut-être fini par trouver cette méthode, mais ça m’aurait pris beaucoup plus de temps ». Après le crux, un passage assez éprouvant en 8a mène à un bon repos, qui est suivi par un bon 8b+ jusqu’au sommet.

Finalement, après six jours de travail répartis sur plusieurs semaines, Jonathan Siegrist réussira à faire la croix. Mais selon lui, la voie ne mérite pas la cotation de 9b. « Pour moi, elle n’est pas comparable aux autres 9b que j’ai faits ou tentés ».

À 37 ans, Jonathan Siegrist est l’un des falaisistes les plus expérimentés de la planète grimpe. Il compte plus de 70 voies dans le neuvième degré, dont 15 voies en 9a+, deux en 9a+/b et trois en 9b. « J’utilise deux indicateurs principaux pour attribuer une cotation », explique-t-il. « Le premier est le temps investi, et le deuxième est la dépense d’effort. J’y ai beaucoup réfléchi. Je pense effectivement que je suis plutôt en forme en ce moment. Mais pour moi, six jours, c’est remarquablement plus rapide que tout autre 9b que j’ai fait. Même si j’ai dû me battre pour l’enchaîner, je n’ai pas ressenti l’effort que j’aurais dû fournir dans un 9b. Quand je pense à des voies comme « Stoking the Fire », « Jumbo Love » ou même « Event Horizon », pour moi, il n’y a aucune comparaison possible. Mais qui sait ? Peut-être que j’ai eu beaucoup de chance. Peut-être que je suis en très grande forme. Si dans quelques années 9b est le consensus, je serai super content. Mais pour moi, le 9a+ est la meilleure cotation pour cette voie ».

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