Le contenu

Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Gabriel Moroni signe la première ascension de « Prima Linea » 9a+ en Italie

26 Déc

À 37 ans, Gabri Moroni continue de repousser ses limites. Le coach de l’équipe nationale italienne et grimpeur de renom vient d’enchaîner « Prima Linea » 9a+, une ligne exigeante située dans le nord-ouest de l’Italie. Une réalisation qui intervient un mois après de belles performances en bloc dans le Val di Mello, où il a enchaîné des passages en 8B et 8C.

Une ligne mythique dans un cadre historique

Moroni a été invité par Alberto Gnerro, l’un des pionniers de l’équipement en Italie, à découvrir cette falaise emblématique. « Le jour où Alberto m’a demandé de le rejoindre sur cette falaise, j’étais plus qu’excité », raconte Gabriele. Il explique avoir grimpé sur les créations de Gnerro depuis son adolescence et ressent une immense gratitude pour tout ce que ce dernier a apporté à la communauté italienne.

La ligne que Gabriele a finalement enchaînée était la toute première voie équipée par Gnerro sur cette falaise. Avec son style très physique et son imposant dévers, elle semblait taillée sur mesure pour Moroni. Pourtant, il lui a fallu près de 20 séances réparties sur plusieurs mois pour venir à bout de ce projet.

© Luca Consonni

Une journée parfaite

Après un retour de Paris où il travaillait comme ouvreur, Gabriele s’est offert une session prometteuse malgré la fatigue. Quelques jours plus tard, les conditions idéales étaient réunies : temps sec, vent léger et une ambiance détendue en compagnie d’Alberto Gnerro et Stefano Bianchi.

« Je me sentais léger, c’est une sensation que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. Une fois les pieds décollés du sol, tout s’est parfaitement aligné. J’étais connecté à chaque prise, avec un contrôle total de mon corps et mon esprit », partage Moroni.

Une forme exceptionnelle à 37 ans

Malgré ses nombreuses responsabilités en tant que coach et ouvreur, Moroni continue de performer au plus haut niveau. Cette année, il a enchaîné des voies comme « Erebor » 9b et signé plusieurs premières ascensions d’envergure, à l’image de « Trofeo dell’Adriatico » 9a+ et « Demencia Senil » 9a+.

« Je ne m’entraîne pas énormément, mais je stimule constamment mon corps », explique-t-il. Cette régularité semble porter ses fruits, d’autant plus que, pour la première fois depuis 2015, il se réjouit de ne plus avoir de douleurs aux coudes.


Lire aussi

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Taisei Homma réalise son premier 9a+ avec « La Rambla »

23 Déc

C’est une nouvelle étape dans la carrière du talentueux grimpeur japonais : à 25 ans, Taisei Homma vient d’enchaîner la mythique voie « La Rambla » 9a+, à Siurana. Cette croix vient couronner deux semaines d’efforts intensifs dans ce haut lieu de l’escalade.

Homma avait déjà tenté la voie l’année dernière, en vain. Cette saison, déterminé à inscrire son nom au côté des plus grands, il est revenu sur place pour en découdre avec « La Rambla ». Aux côtés de ses compatriotes Kokoro Fujii et Sachi Amma, il a fait preuve d’une persévérance remarquable pour déchiffrer chaque mouvement de cette ligne emblématique.

« Un grand objectif accompli. Cela valait vraiment le coup de revenir », a confié Taisei Homma juste après avoir clippé le relais.

Pour Homma, ce succès marque une première : « La Rambla » est son premier 9a+. Bien qu’il soit surtout connu pour ses exploits en compétition — il compte plusieurs podiums en Coupe du Monde à son actif, notamment une victoire à Villars en 2022 —, Taisei Homma montre ici qu’il peut également briller sur le rocher.

Ce n’est pas la première fois qu’il laisse son empreinte en falaise. En 2023, il avait réussi le classique « Underground » 9a à Arco, en Italie, ainsi que « Flat Mountain » 9a/+ dans son pays natal. Mais c’est en Espagne, entre Oliana et Siurana, qu’il a réalisé l’une de ses plus belles performances, notamment avec une ascension à vue de « Fish Eye » 8c.

« La Rambla », un classique intemporel

« La Rambla », située dans le secteur du Pati, est une des voies les plus célèbres au monde dans le neuvième degré. Depuis sa première ascension par Ramón Julián Puigblanque en 2003, elle a attiré les meilleurs grimpeurs de la planète, devenant un symbole du 9a+. Avec la réalisation de Taisei Homma, la voie compte maintenant 35 ascensions.

Homma est le deuxième grimpeur à réussir « La Rambla » en 2024, après l’Italien Gabriele Moroni en février. Cette saison, Kokoro Fujii et d’autres grimpeurs de classe mondial continuent d’y tenter leur chance, confirmant l’attrait inébranlable de cette ligne mythique.

La liste des ascensionnistes de « La Rambla » :

  • Ramon Julián (première ascension) 08/03/2003
  • Edu Marín 30/11/2006
  • Chris Sharma 01/12/2006
  • Andreas Bindhammer 02/05/2007
  • Patxi Usobiaga 27/11/2007
  • Adam Ondra 10/02/2008
  • Enzo Oddo 23/12/2011
  • Sachi Amma 29/11/2012
  • Alex Megos 29/03/2013
  • Felix Neumärker 22/03/2013
  • Sangwon Son 12/2013
  • Daniel Jung 01/2014
  • Jonathan Siegrist 05/03/2015
  • David Firnenburg 10/02/2017
  • Matty Hong 25/02/2017
  • Margo Hayes (première ascension féminine) 26/02/2017
  • Stefano Ghisolfi 21/03/2017
  • Jacopo Larcher 21/03/2017
  • Klemen Becan 15/04/2017
  • Seb Bouin 06/12/2017
  • Tomás Ravanal 10/01/2018
  • Gerard Rull 23/02/2018
  • Jon Cardwell 04/03/2018
  • Piotr Schab 08/02/2019
  • Dave Graham 02/03/2019
  • Gonzalo Larrocha 15/03/2019
  • Cédric Lachat 1/11/2019
  • Jorge Díaz-Rullo 10/02/2021
  • Jonatan Flor 18/02/2021
  • Chaehyun Seo 22/11/2022
  • Sébastien Berthe 27/01/2023
  • Michaela Kiersch 29/01/2023
  • Marco Zanone 24/02/2023
  • Gabriele Moroni 23/02/2024
  • Taisei Homma 16/12/2024

Lire aussi

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Chris Sharma ouvre une nouvelle ligne extrême de deep-water !

21 Déc

Chris Sharma termine l’année 2024 en beauté ! Il y a quelques jours, l’Américain a ajouté une nouvelle performance à son palmarès en signant la première ascension de « Vision Quest », une ligne de deep water cotée 9a à Majorque, en Espagne.

Après six mois de travail acharné et plus de 30 jours de travail, Sharma a réussi cette ligne, qu’il considère comme « l’une des plus difficiles et des plus mémorables » qu’il ait jamais grimpées au-dessus de l’eau.


Dans un message sur Instagram, le King a exprimé sa joie après avoir atteint le sommet de cette nouvelle voie : « Je suis vraiment fier de celle-ci ! C’est l’une des plus belles et des plus difficiles lignes de psicobloc que j’ai jamais gravies. J’ai dû puiser dans mes ressources les plus profondes et bosser dur pour l’enchaîner ».

Il a également souligné l’importance de cette réalisation : « Cela représente beaucoup pour moi d’ajouter une nouvelle pépite à la collection des grandes lignes de deep water à Majorque. La fraîcheur de fin décembre a indéniablement ajouté du piment à l’ascension. C’était une de ces réussites de dernière minute, le dernier jour, et c’est une manière magnifique de clore l’année ».

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Chris Sharma (@chris_sharma)

Chris Sharma n’est pas étranger aux premières ascensions de deep water solo difficiles. En 2006, il signait la première ascension d' »Es Pontas » 9a+, un exploit qui a marqué l’Histoire du psicobloc. Située au coeur d’une magnifique arche, cette voie comporte un jeté de deux mètres particulièrement complexe, que Sharma a dû tenter plus de 50 fois avant de réussir. En novembre dernier, il a également ouvert « Black Pearl » 9a+, une autre ligne mémorable de 30 mètres à Majorque.

Outre ces exploits, son palmarès en psicobloc comprend d’autres perles comme « Face Your Fear » 8b, « Big Fish » 8c+, ou encore « Alasha » 9a, contribuant à solidifier sa réputation en tant que pionnier de ce type d’escalade.

Concernant « Vision Quest », Sharma n’a pas manqué de souligner l’aspect collectif de cette réussite, exprimant sa gratitude envers ses amis qui l’ont soutenu tout au long de cette aventure : « Un immense merci à tous mes amis qui ont aidé dans ce projet ». Il a également annoncé un film en préparation, qui reviendra sur cette ascension mythique. Nous suivrons de près la sortie du film à venir, et peut-être quelques autres projets à venir de Sharma dans cette discipline en plein essor…


Lire aussi

Chris Sharma se prépare pour de gros défis en 2024/2025 !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Jernej Kruder enchaîne « El Corazón » sur El Capitan

21 Déc

Le grimpeur slovène Jernej Kruder vient de signer un exploit majeur en réussissant l’ascension en libre de « El Corazon » (35 longueurs, 8a) sur la célèbre paroi d’El Cap, dans le Yosemite. Accompagné de son partenaire de cordée Dirk Uhlig, il a passé quatre jours à conquérir cette grande voie.

« Je suis très heureux de ma performance, et encore plus d’avoir pu vivre cette expérience avec mon bon ami Dirk Uhlig, qui a su rendre cette aventure à la fois sereine et amusante », confiait Jernej, juste après avoir atteint le sommet d’El Cap.

Ouverte en 2001 par Alexander Huber et Max Reichel, « El Corazon » est une combinaison des tracés historiques que sont « Salathé », « Albatross », « Son of Heart » et « Heart Route », reliés par des passages nouvellement tracés. 35 longueurs exigeantes, qui mêlent technicité, résistance et engagement, avec des difficulté allant jusqu’au 8a.

Jour 1 : un départ fulgurant

Dès le premier jour, Kruder et Uhlig ont signé une performance impressionnante en grimpant 17 longueurs, soit près de la moitié de la voie. Ils ont atteint le célèbre Beak Flake, une section cotée 8a, avant de redescendre au Mammoth Terrace pour bivouaquer sur la paroi. Sous un soleil de plomb, Jernej a réussi à libérer cette longueur clé dès son deuxième essai.

Jour 2 : un soleil de plomb

Le deuxième jour, le duo a progressé sur 180 mètres, remontant leur matériel avant de libérer cinq nouvelles longueurs. Parmi elles, une section en 7c a demandé deux essais à Jernej pour passer le crux. Malgré la chaleur accablante, sa détermination et sa gestion de l’effort ont payé.

Jour 3 : un 8a à vue pour Kruder

Le troisième jour, à l’ombre cette fois, les deux amis ont traversé les dièdres jusqu’à l’emblématique Roof Traverse, une section particulièrement difficile. Jernej a d’abord réussi à libérer le Coffee Corner, un 7c+, avant de réaliser la Roof Traverse (8a) à vue, un moment marquant de son ascension.

Jour 4 : la consécration au sommet

Le quatrième jour a été consacré aux dernières longueurs, déjà connues de Jernej grâce à ses précédentes visites dans le Yosemite. « Nous avons pris notre temps le matin avant de nous donner à fond jusqu’au sommet », raconte-t-il.

Pour Jernej Kruder, la réussite de l’ascension en libre de cette grande voie ne fut pas qu’une performance technique : c’était aussi un véritable combat physique et mental. Quelques jours après avoir atteint le sommet, il partageait ses émotions encore fraîches, revenant sur les défis et les moments clés de cette aventure :

« J’avais bien préparé ce voyage, en faisant plus de trad que d’habitude, mais je craignais malgré tout que ma condition physique ne soit pas suffisante, explique Jernej. Les premiers jours dans la vallée ont été prometteurs, même si mon corps était épuisé après toutes ces fissures et cheminées. Le soleil et les longueurs difficiles ont mis ma confiance à l’épreuve, mais j’ai retrouvé mon calme. Pour la dernière section, j’ai ignoré ma peur, j’ai lutté dans le crux, et j’ai finalement terminé le Roof Traverse sans chuter, épuisé mais satisfait ». 


Lire aussi

Jernej Kruder et Michael Piccolruaz grimpent au-dessus d’une mer déchaînée à Majorque !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

La Coupe du Monde de Briançon ? C’est fini !

20 Déc

C’est désormais officiel : Briançon, étape historique du circuit international, n’accueillera plus de Coupe du Monde d’escalade. Que ce soit en difficulté ou en vitesse, en 2025 ou dans les années suivantes, l’étape briançonnaise est définitivement rayée du calendrier de la fédération internationale.

Une annonce qui laisse un goût amer à la communauté de l’escalade et marque la fin d’une époque…


Depuis plus d’une décennie, la ville de Briançon était le rendez-vous incontournable pour les passionnés d’escalade. Chaque été, juste après l’emblématique étape de Chamonix, les meilleurs grimpeurs du monde entier se retrouvaient dans les Alpes pour en découdre dans la plus haute ville d’Europe. L’effervescence, le décor alpin grandiose et l’atmosphère conviviale faisaient de cet événement une véritable fête de la grimpe. Malheureusement, cette tradition est désormais révolue : l’étape de Briançon est officiellement rayée du calendrier international de l’IFSC, sans perspective de retour.

Une décision irréversible

Après des mois d’incertitudes et de négociations, Briançon se voit exclue du circuit international. La ville, qui avait su s’imposer comme un rendez-vous incontournable pour les grimpeurs et les spectateurs depuis 2014, n’apparaît plus dans les plans de l’IFSC.

En silence, sans communication officielle, la fédération internationale a rayé Briançon de son calendrier. En lieu et place de l’étape haut-alpine, une nouvelle compétition se tiendra à Madrid, mettant en lumière une volonté de recentrer les événements dans des grandes métropoles mondiales.

Un mur flambant neuf laissé sur le carreau

Pourtant, Briançon avait mis toutes les chances de son côté. En 2023, la ville inaugurait Le Nid, une structure ultramoderne pensée pour accueillir des compétitions de difficulté et de vitesse. Ce mur flambant neuf, fruit de neuf années d’efforts, était le symbole des ambitions locales et renforçait l’attractivité de la ville auprès des grimpeurs et du public.

Malgré cet investissement majeur et des éditions spectaculaires, Briançon n’a pas été retenue dans les projets de l’IFSC.

© IFSC

Une orientation stratégique de l’IFSC qui divise

Malgré les rumeurs qui circulaient depuis plusieurs mois, l’annonce officielle de l’arrêt de l’étape briançonnaise est un coup dur pour la communauté de l’escalade. L’organisateur de l’événement, Franck Pringent, avait préféré garder le silence face à nos sollicitations il y a quelques semaines, précisant qu’il continuait à défendre le projet auprès de l’IFSC. Malheureusement, ses efforts n’auront pas suffi.

Le remplacement de Briançon par Madrid s’inscrit dans une stratégie d’expansion globale de l’IFSC. La capitale espagnole, avec ses équipements de pointe, coche toutes les cases pour accueillir un événement de grande envergure.

Mais cette orientation stratégique soulève des questions. Loin des sommets alpins et de l’authenticité qui faisaient le charme de Briançon, Madrid pourra-t-elle recréer cette ambiance si particulière ? Pour de nombreux passionnés, l’étape haut-alpine incarnait l’essence même de l’escalade : un cadre naturel exceptionnel, une connexion forte avec la montagne et une proximité chaleureuse entre grimpeurs, spectateurs et bénévoles.

Une perte pour la communauté

La perte de Briançon dépasse le simple changement de localisation. C’est tout un écosystème qui s’effondre. Les retombées économiques et culturelles pour la région étaient significatives, et l’événement contribuait à asseoir la réputation de Briançon comme bastion de l’escalade en France.

Les habitants, les bénévoles et les passionnés locaux voient disparaître un moment fort de l’année, un événement qui faisait vibrer la ville et rassemblait des milliers de spectateurs.

Cette décision illustre les tensions entre la volonté d’expansion globale de l’IFSC et la préservation des racines historiques de l’escalade. Si la diversification des lieux de compétition est compréhensible, doit-elle se faire au détriment des étapes historiques qui ont façonné l’identité de ce sport ?

Quelles perspectives pour l’avenir ?

Si l’étape de Coupe du Monde s’éteint, Briançon conserve Le Nid et pourrait accueillir des compétitions nationales ou européennes. Reste à savoir si ces initiatives suffiront à maintenir l’élan qui avait été insufflé par la Coupe du Monde. L’avenir de Briançon sur la scène de l’escalade reste incertain.

Pendant ce temps, les regards se tournent vers Madrid, qui devra prouver qu’elle peut incarner la relève. Planetgrimpe continuera de suivre de près les évolutions du circuit et les impacts de cette décision pour la communauté internationale et les territoires concernés.

Briançon quitte la scène internationale, mais son histoire et son héritage restent gravés dans le cœur des grimpeurs.


Lire aussi

Coupe du Monde : une nouvelle étape (pleine de surprises) démarre en France !

Voir l'article 1 Reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers compétition
  • Coupes du monde
  • Difficulté

Simon Lorenzi s’attaque à « Return of the Sleepwalker » 9A aux États-Unis

19 Déc

Le bloqueur belge Simon Lorenzi, qui compte trois 9A bloc à son actif, vient d’arriver aux États-Unis avec un objectif bien précis : tenter l’ascension de « Return of the Sleepwalker », le premier 9A d’Amérique libéré par Daniel Woods à Red Rock, dans le Nevada.

Au cours d’une interview qu’il nous avait accordée à la fin de l’année 2023, Lorenzi avait annoncé : « Dans tout juste un an ce sera direction les États-Unis pour tenter de cocher « Return of the Sleepwalker » et « Megatron » 9A ». Un an plus tard, le Belge à tenu sa parole ; le voici arrivé au pied de « Return of the Sleepwalker », depuis lequel il nous partage ses premières impressions sur ce nouveau défi :

Être ici me paraît irréel ! J’ai fait ma première session dans « Return of the Sleepwalker » samedi dernier, et j’ai vraiment adoré 😄 La forme n’était pas au rendez-vous à cause du décalage horaire, d’une semaine de maladie et de deux doigts douloureux, mais c’est le jeu ! Pour l’instant je rate le gros mouvement et celui qui suit, mais j’ai bon espoir de les réussir quand ma forme sera un peu meilleure 💪

Simon Lorenzi

Après une deuxième séance lundi, Simon a déjà constaté des progrès significatifs, réussissant à enchaîner la section basse jusqu’au départ debout du bloc. Bien que le décalage horaire et la fatigue des premières journées aient pesé, il se montre confiant et optimiste :

Cette deuxième session s’est mieux passée que la première. J’ai réussi le gros mouvement et je me suis senti bien plus fort, même avec la fatigue de la séance précédente. J’ai pu enchaîner toute la section du bas jusqu’au départ debout, mais je dois encore optimiser mes placements pour cette partie.

Simon Lorenzi

Hier, il nous a commenté sa troisième session, qui a été plus éprouvante que prévu :

Quelle troisième session difficile 😅 Je m’attendais à être en meilleure forme après une journée de repos, mais mon avant-bras droit était encore plus douloureux qu’avant 🤣 Malgré tout, après un peu de travail, j’ai trouvé une méthode qui semble me correspondre pour le jeté sur la pince, et j’ai réussi le mouvement ! J’ai aussi revu les mouvements du bas et trouvé de meilleures méthodes. Donc, malgré ma force quasi inexistante dans le bras droit, la session a tout de même été un peu productive 😄

Simon Lorenzi

Pour Simon, « Return of the Sleepwalker » représente bien plus qu’un simple projet : c’est un nouveau processus à explorer, une opportunité de repousser ses limites dans l’un des blocs les plus exigeants au monde.

En 2021, le Belge avait déjà impressionné en réalisant la première ascension de « Soudain Seul », un autre bloc coté 9A situé à Fontainebleau. Cette expérience lui a permis d’acquérir une solide réputation parmi l’élite des grimpeurs mondiaux, qui s’est renforcée lorsqu’il a signé des répétitions d’« Alphane » en décembre 2022 et de « Burden of Dreams », le 27 décembre dernier.

Alors le mois décembre va-t-il continuer à porter chance à Simon Lorenzi cette année ? Restons attentifs à ses progrès dans les jours à venir !


Lire aussi

Rencontre avec Simon Lorenzi, troisième ascensionniste de « Burden of Dreams » 9A

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Adam Ondra au Pic Saint-Loup : « C’est peut-être le meilleur site au monde ! »

18 Déc

Adam Ondra nous raconte plusieurs semaines passées à tenter de maîtriser l’une des voies les plus dures de la planète, DNA 9c, avant de se tourner vers une nouvelle destination, le mythique Pic Saint-Loup, qui l’a littéralement époustouflé !

Dans son message, Ondra nous raconte comment les conditions météorologiques ont perturbé son programme. Après des pluies torrentielles à la fin du mois d’octobre, la falaise du Verdon s’est vue se dégrader, et « DNA » est devenue inaccessible pour le reste de la saison. « Je me suis entraîné intensément presque tout le mois de novembre pour retourner dans le Verdon et mettre des essais sérieux dans « DNA ». Mais les fortes pluies de fin octobre ont trempé la falaise, et elle est restée impraticable pendant des semaines. Il m’a fallu accepter que la saison pour « DNA » était terminée », explique Adam.

Le Pic Saint-Loup : une découverte époustouflante pour Ondra

Adam a alors décidé de rediriger ses efforts vers un autre site légendaire. Souhaitant profiter de son séjour en France et de sa forme du moment, il a pris la direction du Pic Saint-Loup, un spot mythique qui fait rêver les grimpeurs de haut niveau.

Ce site m’a complètement époustouflé !

Adam Ondra

Photo d’archive | © Petr Chodura

Le Pic Saint-Loup, notamment connu pour les nombreuses réalisations de Seb Bouin, abrite plusieurs voies de haut niveau dans le 9a et plus, dont « Wolf Kingdom » 9b+ ou encore le fameux 9b « Rois du Lithium », qu’Ondra a décidé de tester.

Cela faisait des années que je voulais aller grimper sur cette falaise !

Adam Ondra

Là, l’excellence des lignes et la qualité du rocher ont surpassé ses attentes. « Je m’attendais à beaucoup, mais ce site m’a complètement époustouflé ! », confie le Tchèque. « C’est peut-être le meilleur site au monde pour les voies dans le 9 sur calcaire. » Il faut dire que le Pic Saint-Loup offre des lignes d’une rare intensité, où chaque mouvement semble avoir été conçu pour être grimpé, parfait dans leur complexité.

Après sept jours passés à explorer le site, la victoire semblait à portée de main pour Adam, surtout sur « Rois du Lithium », qu’il a failli boucler lors de son dernier jour.

Photo d’archive | © Petr Chodura 

À quelques prises du succès…

Le Pic Saint-Loup n’a cependant pas été facile à apprivoiser pour Adam, qui a connu quelques moments de frustration. Lors de l’une de ses tentatives, il s’est retrouvé à quelques prises de réussir « Beyond », une voie cotée 9a+/9a qu’il a tenté de flasher. « Cela aurait été le deuxième flash le plus difficile de ma carrière », souligne-t-il, ajoutant avec sincérité : « J’étais vraiment tout près de la flasher. »

Outre la beauté du site, Adam Ondra a également pu partager ces moments en bonne compagnie. La présence de Seb Bouin, le maître des lieux, et de Lucien Martinez a apporté une dimension particulière à ce voyage. « Passer du temps avec des grimpeurs comme Seb, qui a façonné ce site, était une expérience unique », confie Adam. Une chose est sûr, le Tchèque compte bien revenir pour en découdre avec toutes ses belles pépites que la France a à lu offrir !


Voir aussi

Adam Ondra face à « DNA » 9c : découvrez les premières images !

Voir l'article 1 Reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise

Stefano Ghisolfi enchaîne deux 9a en deux jours, puis réalise un exploit rare à Arco

17 Déc

L’infatigable Stefano Ghisolfi continue d’éblouir le monde de l’escalade avec une série d’exploits marquants dans sa région fétiche, Arco. L’Italien a réalisé deux 9a en deux jours, avant d’en réaliser un troisième, cochant pour la première fois de sa vie toutes les voies d’un secteur.

Le 9 décembre, Stefano Ghisolfi a clippé le relais de « Escaladur », une ligne qu’il décrit comme la « petite sœur » d’ »Excalibur », son célèbre 9b+. « Elle m’a demandé un peu plus de travail que prévu, mais je l’ai faite, » a-t-il annoncé sur Instagram. Selon lui, cette nouvelle voie pourrait être un 9a dur, voire un 9a+.

Le lendemain, il s’est attaqué à une variante de « Sid Lives » un 9a équipée par Gabriele Moroni. Baptisée « Sit Lives », cette version ajoute quatre mouvements supplémentaires ainsi que deux clippages de dégaine extrêmement difficiles au début de la voie. Stefano a d’ailleurs qualifié l’un de ces mousquetonnages comme le plus dur de toute sa vie, au point d’utiliser un crash pad pour protéger les premiers mouvements.

Avec ces deux réalisations, Stefano porte à neuf le nombre de 9a qu’il a gravis en 2024, une année qui restera marquée par ses nombreuses performances.

Mais il ne s’arrête pas là ! Quelques jours plus tard, il a ajouté une autre première ascension à son actif avec « Tre Mou Polacche » 9a à Eremo di San Paolo. Cette réalisation est particulièrement significative : elle lui permet de « cocher » complètement toutes les voies de cette falaise mythique, un fait rare dans le milieu de l’escalade.

Voici ce qu’il a partagé : « Avec l’enchaînement de « Tre Mou Polacche », j’ai réalisé toutes les voies de la falaise d’Eremo di San Paolo. C’est la première fois que je raye une falaise dans son intégralité, d’autant plus qu’elle contient plusieurs voies très dures ».

Voici la liste complète :

  • « Erebor » 9b
  • « The Lonely Mountain » 9b
  • « Beginning » 9a+
  • « Tre Mou Polacche » 9a
  • « Zauberfee » 8c+
  • « St. Anger » 8c+
  • « Betrayer » 8b
  • « Gravity Games » 8b
  • « Kompination » 8a+
  • « Caty Mini » 8a
  • « Scorpion King » 7c+

Stefano Ghisolfi dans « Sit Lives » 9a :

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Stefano Ghisolfi (@steghiso)


Lire aussi

Le crux de « Silence » 9c répété pour la première fois !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

À 48 ans, Dai Koyamada continue de repousser les limites !

16 Déc

À 48 ans, Dai Koyamada prouve une fois de plus qu’il est une icône intemporelle de l’escalade en réalisant la première ascension de « Kaikien » 8C au Japon. Une nouvelle performance qui vient enrichir son impressionnant carnet de croix, marqué par des blocs et des voies parmi les plus difficiles au monde.

Dai a découvert ce projet il y a trois ans, mais à l’époque, les conditions n’étaient pas idéales : « Le pied du bloc était mal sécurisé et le bloc semblait impossible à grimper pour moi ». Cependant, il s’est souvenu de cette ligne cette année et a décidé d’y revenir. Après deux jours de travaux pour améliorer le pied du bloc, il s’est lancé avec détermination.

En inspectant les mouvements du bloc, il a remarqué que deux lignes semblaient pouvoir être grimpées. Dai a d’abord enchaîné la ligne de gauche rapidement, mais le vrai défi résidait dans la ligne droite, nettement plus complexe : « Après plusieurs jours d’essais infructueux, je commençais à perdre confiance. C’est alors que j’ai découvert une séquence clé au milieu. Cela m’a redonné espoir », explique le Japonais.

Quand tout s’aligne : la rare magie des jours parfaits

Ce n’est qu’après des jours de persévérance et une forme exceptionnelle que Dai est parvenu à bout de « Kaikien » : « J’ai enfin terminé ce projet ! Le jour de l’enchaînement, j’étais en grande forme, ce qui est devenu rare pour moi. Avec l’âge, les journées comme ça se font rares… Quand j’étais plus jeune, le jour suivant un repos était presque toujours le meilleur. Puis, c’est devenu une fois par semaine, ensuite une fois par mois, et désormais, ces jours ne surviennent qu’une ou deux fois par an. »

Mais ces rares moments, où tout semble aligné, restent pour lui une source de motivation. « Cela m’a fait réaliser que, même à mon âge, je peux encore relever des défis difficiles. »

Concernant la cotation, Dai estime que « Kaikien » se situe autour du 8C, et le décrit comme l’un des meilleurs blocs du mont Kasagi. En hommage à son caractère unique, il a choisi de le baptiser « Kaikien », un nom qui résonne comme une ode à l’accomplissement et à la passion qui continue de l’animer.

Un parcours hors du commun

La carrière de Dai Koyamada est jalonnée d’exploits, tant en bloc qu’en voie. Depuis son plus jeune âge, il fait partie des meilleurs grimpeurs de son pays.

En 1996, il a a remporté le championnat national japonais et a passé les quatre années suivantes à se consacrer aux compétitions, avant de prendre sa retraite, déclarant : « La véritable nature de mon escalade se trouve sur le rocher ». 

Il a réalisé son premier 8C bloc en 2003, avec la première ascension de « Byaku-dou ». Puis, il a signé des blocs iconiques tels que « The Wheel of Life » 8C+ ou encore « Nayuta » du même niveau. En falaise, il a dompté des voies mythiques comme « Hugh » 9a en 2002, « Action Directe » 9a en 2005 et a ouvert des lignes de légende tels que « Logical Progression » 9a en 2001.


Lire aussi

Après deux ans de travail, Dai Koyamada vient à bout de ce 8C bloc !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Jorge Díaz-Rullo enchaîne « Stocking the Fire » 9b en un temps record !

15 Déc

C’est dans la Cova Gran de Santa Linya que le grimpeur espagnol Jorge Díaz-Rullo a signé une nouvelle ascension marquante : « Stoking the Fire » 9b, une voie d’exception libérée par Chris Sharma, qu’il a réalisé en un temps record !

Équipée par Tomasz Mrazek, « Shocking the Fire » a résisté plusieurs années à Chris Sharma, qui en a finalement fait la première ascension en 2013. Depuis, cette voie est devenue une référence incontournable dans le 9b ! Située au cœur de la Cova Gran, elle est un véritable test de résistance, caractérisée par des séquences sans repos et une intensité constante. De nombreux grimpeurs de renom ont confirmé la difficulté de cette voie au fil des années : Adam Ondra en 2016, Jakob Schubert en 2018, avant que Stefano Ghisolfi, Jonathan Siegrist, ou encore Sachi Amma ne laissent à leur tour leur empreinte sur cette ligne.

Díaz-Rullo a exprimé son enthousiasme après son enchaînement :

C’est un honneur pour moi de grimper l’une des voies les plus emblématiques au monde, déjà répétée par des grimpeurs de référence. « Stoking the Fire » m’a toujours fasciné, mais je n’avais jamais pris le temps de m’y consacrer pleinement.

Fait notable, cette voie n’aura nécessité que quelques essais pour Jorge, un temps record pour lui dans ce niveau de difficulté.

 Cette ascension m’a demandé étonnamment peu d’essais, un record personnel pour ce niveau de difficulté ! « Stoking the Fire » est vraiment une ligne incroyable, j’ai savouré chaque mouvement. Mais pas de répit, beaucoup de projets m’attendent encore !

L’ascension de « Stoking the Fire » vient compléter une année déjà impressionnante pour Díaz-Rullo. Cet été, il a enchaîné « Move » et « Change » 9b/+ d’Adam Ondra et « Sleeping Lion » 9b de Chris Sharma. En février dernier, il a également réalisé sa première voie cotée 9b+, « Mejorando la Samfaina » à Margalef, un chef-d’œuvre qu’il a lui-même ouvert.


Lire aussi

Jorge Díaz-Rullo conquiert « Move » 9b/+ à Flatanger !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Bayes Wilder, 13 ans, enchaîne son deuxième 8c+

14 Déc

Bayes Wilder, un jeune grimpeur de 13 ans, continue d’impressionner le monde de l’escalade avec ses exploits vertigineux. Lors de son récent séjour au Red River Gorge, l’un des spots les plus mythiques des États-Unis, il a enchaîné une quinzaine de voies dures dans le huitième degré, dont un 8c+.

Bayes Wilder, 13 ans, rentre tout juste de Red River Gorge, où il a enchaîné une quinzaine de voies dans le huitième degrés. Depuis quelques années, ce jeune américain fait la une des journaux, en étant l’un des grimpeurs les plus accomplis de son âge.

Parmi ses récents exploits, on retient surtout sa réalisation de « Lucifer » 8c+, une voie exigeante et technique qui donne du fil à retordre même aux grimpeurs bien plus expérimentés. Avec cette ascension, Bayes devient le plus jeune grimpeur à enchaîner cette ligne.

Voici un aperçu de ses performances à Red River Gorge :

  • « Lucifer » 8c+ : Un exploit majeur pour Bayes, qui devient le plus jeune à réaliser cette voie
  • « Thanatopsis » 8c
  • « The Nothing » 8b+ : réalisée à son deuxième essai
  • « Last Resort » 8b+ : enchaînée au quatrième essai
  • « Supercharger » 8b : enchaînée au troisième essai
  • « Atomic Fireball » 8b : enchaînée au quatrième essai
  • « Angry Birds » 8a+ : réalisée à vue
  • « White Man’s Overbite » 8a+ : enchaînée au quatrième essai
  • « Dracula 04 » 8a : enchaînée au troisième essai
  • « Dirty Smelly Hippy » 8a : flash
  • « Paradise Regained » 8a : enchaîné au deuxième essai
  • « Molten » 8a : à vue
  • « Divine Punishment » 8a : flash
  • « Death by Chocolate » 7c+ : à vue
  • « Taste the Rainbow » 7c+ : à vue

Un avenir prometteur

Lancé dans l’escalade dès l’âge de deux ans, Bayes a été formé par son père, Matt Wilder, grimpeur de haut niveau ayant grimpé jusqu’au 9a en voie et 8B+ en bloc. Cet environnement familial, marqué par la passion et l’expérience, a indéniablement contribué à son incroyable progression.

À 11 ans, Bayes avait déjà signé deux 8c en une journée, un exploit que peu de grimpeurs adultes réussissent. Ce n’est pas une surprise, donc, de le voir réaliser des performances exceptionnelles, aussi bien en Espagne qu’aux États-Unis. En 2022, lors de son voyage en Espagne, il réussissait à enchaîner « La Fabelita » 8c et « Mistic » 8c dans la même journée. En 2023, au Wyoming, il venait à bout de « General Litzenheimer » son premier 8c+.

Avec un tel palmarès à seulement 13 ans, Bayes Wilder s’impose déjà comme un futur leader du circuit mondial d’escalade. Sa progression continue, couplée à sa passion et à son travail acharné, lui promet un avenir brillant. Il est désormais évident que Bayes fait partie des grimpeurs les plus prometteurs de sa génération et qu’il sera un nom incontournable dans les années à venir !


Lire aussi

Un jeune garçon de 11 ans enchaîne deux 8c dans la même journée !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

9b+ ou 9c ? Seb Bouin revient sur la cotation de « Wolf Kingdom »

12 Déc

Officiellement noté 9b+, Seb Bouin a récemment discuté de la cotation de « Wolf Kingdom », sa dernière performance au Pic Saint Loup.

Le mois dernier, au cœur des falaises sauvages du Pic Saint-Loup, Seb Bouin a réalisé la première ascension de « Wolf Kingdom », une voie qu’il propose officiellement à 9b+. Cependant, dans une récente déclaration sur ses réseaux sociaux, le Français a partagé ses réflexions nuancées sur la cotation de cette ligne, qu’il estime se situer à la frontière entre un 9b+ exigeant et un 9c abordable.


Pour Seb, « Wolf Kingdom » est bien plus qu’une simple cotation. Après un an et demi de travail intermittent sur cette ligne, entrecoupé de pauses pour d’autres projets, il décrit cette voie comme « l’une des plus difficiles qu’il ait jamais grimpées ». Avec une première section notée 9a, suivie d’une extension encore plus exigeante en 9a+, « Wolf Kingdom » combine intensité physique, esthétique et engagement mental.

« C’est une ligne qui m’a profondément inspiré. Elle reflète ce que j’aime vraiment dans l’escalade : difficulté, esthétique et plaisir », confiait Seb, toujours chargé d’émotions après son enchaînement.

© Sam Bié

Une cotation en débat

Sur Instagram, Seb a récemment détaillé les raisons derrière son choix de cotation. « Le choix de la cotation était important pour moi », explique-t-il. « Wolf Kingdom semble plus difficile que toutes les 9b+ que j’ai faits jusqu’à présent, mais légèrement plus abordable que DNA [9c]. Comme elle correspond totalement à mon style, il m’a été difficile de la comparer objectivement. »

Seb admet que la ligne pourrait être vue comme un « 9b+ dur » ou un « 9c facile », et laisse la porte ouverte aux retours d’autres grimpeurs. « En termes de temps, de sensations et de comparaison avec d’autres voies, je lui attribue la note de 9b+. Mais que ce soit un 9b+ ou un 9c, cette voie a tout pour devenir un classique. »

© Sam Bié

Entre performances et passion

L’ascension de « Wolf Kingdom » ne s’est pas déroulée en vase clos. Juste avant de boucler ce projet monumental, Seb a enchaîné plusieurs voies de haut niveau au Têtard Parc près de Grenoble, avec notamment «  »Le Dernier Têtard » 8c et « Amicalement Blues » 8c+ en une seule journée. Une démonstration éclatante de forme physique et mentale qui allait lui permettre de conquérir « Wolf Kingdom » quelques jours plus tard.

Reste maintenant à voir comment les futurs répétiteurs évalueront « Wolf Kingdom » et s’ils confirmeront sa position entre deux cotations légendaires. Quoi qu’il en soit, Seb conclut avec modestie : « L’essentiel, c’est l’histoire qu’elle raconte et l’inspiration qu’elle peut offrir aux autres grimpeurs. »


Lire aussi

Seb Bouin libère « Wolf Kingdom » 9b+ au Pic Saint-Loup !

Voir l'article 2 Replies

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise

William Bosi brille au Japon : des blocs mythiques en poche et un projet ambitieux !

11 Déc

William Bosi poursuit son incroyable saison de bloc, cette fois sur les terres légendaires du Japon. Actuellement en trip dans l’archipel nippon, le grimpeur britannique a déjà ajouté plusieurs lignes majeures à son carnet de croix.

L’objectif principal de Bosi au Japon est d’enchaîner « Floatin » 8C+, une des lignes les plus exigeantes du pays. Cependant, des problèmes de peau l’ont contraint à ralentir temporairement ses essais sur ce projet. Mais Bosi ne perd jamais de temps : pendant que ses doigts guérissent, il s’est mesurer à d’autres classiques de la région.

Sur le Mont Mizugaki, Bosi s’est attaqué à « Decided » 8B+, ouvert par Toru Nakajima. En seulement une session, il a réalisé la croix, avec une aisance déconcertante. La rapidité de son ascension laisse penser qu’un flash aurait été envisageable, à l’instar de Tomoa Narasaki qui avait réussi cette performance en 2019.

Et comme une ascension ne suffisait pas, Bosi a également enchaîné « Hale » 8A+ et « Haigorei » 8A le même jour.

Quelques jours plus tard, Bosi s’est attaqué à un autre monument : « Asagimadara » 8C. Ce highball vertigineux, signé Tokio Muroi, est aussi beau que terrifiant. Célèbre pour ses mouvements techniques et son engagement, il a vu passer des légendes comme Adam Ondra, Ryuichi Murai et Keenan Takahashi.

Ce bloc contient l’un mouvs les plus effrayants que j’ai jamais faits ! Il faut s’engager sur des pieds fuyants à plus de 15 mètres de haut…

William Bosi

Malgré la hauteur impressionnante, Bosi a dompté ce chef-d’œuvre avec brio, ajoutant une nouvelle coche à son carnet de croix.

Cette tournée japonaise s’inscrit dans une année phénoménale pour Bosi. Avant de poser ses chaussons sur les rochers nippons, il avait déjà impressionné en République Tchèque en flashant « Rustam Direct » 8B, « Dune » 8B+ et « Janja SD » 8B+. Il avait également répété « Krater » 8C, une ligne mythique d’Adam Ondra.

Avec une telle dynamique, la suite du séjour de Will Bosi au Japon s’annonce palpitante ! Alors que ses doigts guérissent progressivement, tout porte à croire qu’il reviendra rapidement sur son projet principal, « Floatin ». Parviendra-t-il à faire la croix avant la fin de son trip ? Réponse dans les prochains jours…


Lire aussi

Deux 8B+ flash en moins d’une semaine pour William Bosi !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Sean Bailey s’offre « Alphane », le mythique 9A de Chironico

10 Déc

Sean Bailey, l’un des meilleurs bloqueurs actuels, vient de réaliser la sixième ascension du fameux 9A bloc « Alphane » à Chironico, en Suisse.

Depuis sa première ascension en avril 2022 par Shawn Raboutou, « Alphane » a été répété par plusieurs grimpeurs de haut niveau dont Aidan Roberts, Will Bosi, Simon Lorenzi, et Jakob Schubert. Si chacun a laissé sa marque sur ce bloc légendaire, l’annonce de l’Américain conserve une touche de mystère…


Une performance en toute sobriété

Dans son style habituel, Sean Bailey n’a pas fait grand bruit autour de son exploit. Trois photos, une légende sobre – « Alphane, c’est coché » – postée sur ses réseaux sociaux. Aucune vidéo, aucun récit détaillé des mouvements, juste l’essentiel. Un minimalisme qui intrigue autant qu’il fascine !

De quoi frustrer les amateurs de récits d’ascension et les passionnés qui rêvaient d’en savoir plus sur ses méthodes ou son approche mentale face à un défi de cette ampleur. Cette discrétion, bien que respectable, contraste avec les habitudes de communication plus étoffées d’autres grimpeurs. Elle laisse planer une aura de mystère autour de l’expérience de Sean sur « Alphane ». Mais c’est aussi ce qui caractérise l’Américain de 28 ans : un grimpeur qui préfère l’action au discours.

« Alphane », le 9A le plus répété de la planète

Après les répétitions de Jakob Schubert, Aidan Roberts, Will Bosi et Simon Lorenzi, Sean Bailey s’inscrit dans la lignée des grimpeurs ayant dompté ce bloc emblématique.

« Alphane » est particulièrement remarquable dans le monde du bloc en raison de sa difficulté extrême et de son design complexe. Ce bloc est seulement le troisième à avoir été coté 9A, après « Burden of Dreams » de Nalle Hukkataival et « Return of the Sleepwalker » de Daniel Woods.

L’ascension de Bailey marque un moment important dans l’histoire du bloc, car « Alphane » devient le 9A avec le plus grand nombre de répétitions (cinq), devançant ainsi « Burden of Dreams » (quatre).

Une année 2024 remarquable

Ce nouvel exploit vient s’ajouter à une année déjà exceptionnelle pour Sean Bailey. En plus de sa première ascension de « Shaolin » 9A à Red Rock (annoncée de manière tout aussi succincte), de son exploit dans « Devilution » 8C+ dans les Buttermilks et de sa répétition du 8C+ « Floatin » au Japon, l’Américain prouve une fois de plus qu’il sait répondre présent sur les blocs les plus exigeants de la planète.

Sean Bailey n’est pas seulement un grimpeur hors pair : il est aussi un personnage à part, dont le silence alimente la fascination. À une époque où les récits et vidéos d’ascension inondent les réseaux, son approche minimaliste contraste et intrigue.

Peut-être que dans quelques semaines, une vidéo ou un témoignage détaillé viendra lever le voile sur cette performance. En attendant, Sean Bailey nous prouve qu’il fait partie de ceux qui préfèrent laisser ses réalisations parler pour lui.


Lire aussi

Un nouveau 9A bloc libéré par l’Américain Sean Bailey !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Colin Duffy conquiert « Defying Gravity » en un temps record !

09 Déc

Le 1er décembre, Colin Duffy a marqué les esprits en réussissant la septième ascension de « Defying Gravity » 8C, l’un des blocs les plus emblématiques et exigeants du Colorado.

Une performance remarquable puisqu’il lui a fallu qu’une seule session et huit essais pour triompher !


Un bloc de légende, longtemps oublié !

Libéré en 2013 par Daniel Woods, puis enchaîné peu après par Jimmy Webb, « Defying Gravity » était resté invaincu pendant une décennie. Ce n’est qu’en novembre 2023, avec l’ascension de Noah Wheeler, que le bloc est revenu sous les feux des projecteurs. Ce regain d’intérêt s’explique en partie par la difficulté et la technicité de son premier mouvement, souvent considéré comme l’un des plus durs au monde, évalué à lui seul autour de 8B+.

Ce crux initial, une coordination atypique vers une réglette presque lisse, exige une précision chirurgicale et une force de compression hors norme. Plusieurs méthodes existent pour réaliser ce mouvement, mais aucune n’est plus indulgente que l’autre… Une fois ce passage maîtrisé, le grimpeur doit encore négocier un deuxième mouvement dynamique tout aussi impressionnant, nécessitant une puissance d’épaule phénoménale et un engagement total.

L’année 2024 a vu une véritable explosion de répétitions, avec plusieurs grimpeurs de renom, dont Nathaniel Coleman et Austin Geiman, qui ont à leur tour décrypté ce bloc exigeant. Il a fallu à certains des dizaines, voire des centaines de sessions pour venir à bout de « Defying Gravity ».

Une performance impressionnante pour Duffy !

Pour Colin Duffy, la magie a opéré très vite. L’Américain a réussi l’intégralité du bloc en un temps record ! Il nous a raconté le déroulement de sa session :

  • Essais 1 à 4 : échec sur le premier mouvement.
  • Essai 5 : zipette sur la prise de départ.
  • Essai 6 : il réussit pour la première fois le mouvement d’entrée mais tombe plus haut.
  • Essai 7 : le premier mouvement passe une nouvelle fois, mais il chute au quatrième mouvement.
  • Essai 8 : il enchaîne l’intégralité du bloc, signant ainsi l’ascension la plus rapide de « Defying Gravity ».

Pour le premier mouvement, Colin a choisi de suivre la méthode développée par Noah Wheeler, consistant à le réaliser en no-foot. Il explique :

J’ai toujours voulu essayer « Defying Gravity », et me tenir enfin face à cette ligne incroyable était exaltant. Je me sens plus en contrôle lorsque je fais le mouvement en no-foot. Dès mes premiers essais, j’ai senti que ça pouvais le faire, et quand j’ai enfin réussi le premier mouvement, je savais que l’enchaînement était à portée de main.

Colin Duffy

« Defying Gravity » est le deuxième 8C bloc de Colin Duffy, seulement une semaine après son enchaînement de « Echalo » 8C dans le Clear Creek Canyon, également au Colorado. Ce qui rend sa progression encore plus unique, c’est qu’il avait déjà réussi un 8C+ bloc avec « Bookkeeping » en 2022 avant même de grimper un 8C.

À seulement 20 ans, Colin Duffy continue d’impressionner par sa polyvalence. Bien qu’il ait fait ses débuts en compétition, notamment avec sa participation aux Jeux Olympiques de Tokyo, il prouve qu’il excelle aussi sur le rocher !

La suite : un départ assis ?

Avec cette nouvelle réussite, Colin Duffy exprime déjà son envie de s’attaquer à une version encore plus difficile de « Defying Gravity ». Le départ assis du bloc, actuellement en projet, pourrait rajouter une séquence exigeante avant d’atteindre le mouvement clé. Ce départ, potentiellement coté 9A, promet de repousser encore les limites.

Duffy conclut :

J’ai hâte de revenir pour essayer ce départ assis. Le bloc est déjà exceptionnel, et ce projet pourrait le rendre encore plus mythique !

Colin Duffy

La vidéo de Colin Dufy dans « Defying Gravity » :


Lire aussi

Il enchaîne ce 8C bloc après… 11 ans de travail !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Championnat du Monde d’escalade à Berne : pourquoi une enquête a-t-elle été ouverte ?

07 Déc

Les Championnats du Monde d’escalade 2023, organisés à Berne, ont marqué les esprits par leur spectacle sportif exceptionnel. Mais derrière cet événement phare se cache une réalité bien moins reluisante : un déficit financier de 1,7 million de francs suisses (soit environ 1,8 million d’euros).

Une enquête est en cours pour tenter de comprendre les causes de cette débâcle économique. Selon le Club Alpin Suisse, qui a organisé l’événement, une combinaison de différentes raisons a conduit à ce déficit.


Des erreurs multiples et une responsabilité collective

D’après un rapport interne commandé par le Club Alpin Suisse (CAS), organisateur des Championnats du Monde de Berne, plusieurs facteurs sont à l’origine de ce déficit. Des erreurs de gestion, des décisions malavisées, et des circonstances défavorables ont contribué à ce désastre financier. Toutefois, aucune personne ni aucun organe spécifique n’a été tenu seul responsable. Le rapport, dont les conclusions restent confidentielles, a néanmoins pointé un manque de préparation et de compétence pour gérer un événement d’une telle envergure.

Le CAS, qui a puisé dans ses réserves pour combler ce trou financier, a annoncé avoir pris des mesures pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise. Sans avoir à augmenter les cotisations de ses membres, l’association centrale a réussi à stabiliser ses finances, assurant ne pas être confrontée à des problèmes de liquidités.

Une commission dédiée et un plan d’action attendu

Pour tirer des enseignements de cette expérience, une commission spéciale composée de représentants des sections du CAS, du comité central et de la commission de gestion a été mise en place. Leurs conclusions ont été partagées avec les sections concernées, et un ensemble de mesures sera soumis au vote des délégués en février prochain.

Ces ajustements visent à renforcer la capacité organisationnelle du CAS pour de futurs événements, tout en tirant parti de l’expérience de 2023 pour mieux anticiper les défis logistiques et financiers.

Vers un avenir plus prudent

Malgré ce revers, le CAS reste impliqué dans les compétitions internationales. En juin 2025, Berne accueillera une étape de Coupe du Monde de bloc. Toutefois, le CAS n’agira qu’en tant que conseiller et ne prendra plus en charge l’organisation directe.

Ce recul semble indiquer une volonté de recentrer les responsabilités pour éviter de reproduire les erreurs passées. Selon Bernhard Aregger, directeur général du CAS, cet événement sera une « occasion de populariser encore davantage l’escalade ».


Lire aussi

Comment le Championnat du Monde d’escalade a évolué au fil des années ?

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers compétition

Peut-on exceller en escalade tout en étant maman ? Shauna Coxsey répond !

06 Déc

La grimpeuse britannique Shauna Coxsey, ex compétitrice de haut niveau, continue de repousser les limites en alliant performances sur le rocher et vie de famille.

Un nouveau documentaire, First Mama Ascent, dévoile son année 2024 exceptionnelle, marquée par l’équilibre qu’elle a trouvé entre ses exploits de grimpeuse et son nouveau rôle de mère.


Une grimpeuse au sommet !

Avec une carrière jalonnée de succès – plusieurs titres en Coupe du Monde et une participation aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 –, Shauna Coxsey s’est imposée comme l’une des grimpeuses les plus influentes de la dernière décennie. Si elle a quitté le circuit des compétitions en 2021, son amour pour l’escalade ne l’a pas délaissé pour autant ; c’est vers le rocher qu’elle s’est orienté.

En 2024, la Britannique a signé une année impressionnante, enchaînant trois 8B+ bloc : « Hazel Grace » au col du Gothard (Suisse), « The Boss » dans le Peak District (Royaume-Uni), et « Fotofobia SDS » à La Pedriza (Espagne). Ces ascensions, déjà remarquables en soi, prennent une tout autre dimension lorsqu’on sait qu’elles ont été réalisées quelques mois seulement après la naissance de sa fille, Frankie.

Maternité et escalade : un équilibre délicat

Le documentaire First Mama Ascent met en lumière les défis auxquels Shauna est confrontée, oscillant entre ses nouvelles responsabilités de mère et la rigueur de l’escalade de haut niveau. Loin de se laisser freiner dans ses objectifs, elle redéfinit ce que signifie être une mère et une athlète. Lors de ses périples sur le rocher, Frankie l’accompagne souvent, dans une relation mère-fille qui inspire de nombreuses femmes à travers le monde.

 

Dans son film, Shauna partage un message puissant : la maternité n’est pas un obstacle à la poursuite de ses passions ! Elle redéfinit les normes, prouvant qu’il est possible d’être une mère accomplie tout en continuant à se surpasser dans un sport aussi exigeant que l’escalade. Un message puissant pour toutes les générations de grimpeurs…

Toujours investie pour la communauté

Shauna Coxsey ne se contente pas de briller sur le rocher. En tant que présidente de la Commission des athlètes de l’IFSC, elle représente les grimpeurs au niveau international et continue de s’impliquer activement dans le développement de l’escalade.

Cette saison, elle a également commenté des événements majeurs notamment les Jeux Olympiques de Paris 2024, renforçant son rôle de modèle et d’ambassadrice pour la discipline.

© IFSC

Et la suite ?

Avec un tel bilan pour 2024, Shauna ne compte pas s’arrêter là ! En 2025, elle poursuivra ses projets en extérieur, toujours motivée par l’envie de repousser ses limites et d’explorer de nouvelles lignes.

Le documentaire First Mama Ascent :


Lire aussi

Shauna Coxsey enchaîne son dixième 8B !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Une nouvelle performance en bloc pour Michaela Kiersch !

05 Déc

Après avoir marqué l’Histoire en réalisant la première ascension féminine de « Dreamtime » 8C à Cresciano, Michaela Kiersch continue sur sa lancée en s’attaquant à un autre bloc légendaire de la région. L’Américaine est venue à bout de « The Dagger » 8B/+, un dévers mythique libéré par Tony Lamprecht. Cette performance fait d’elle la deuxième femme à réussir ce passage, après Melissa Le Nevé en mai dernier.

Après avoir réussi « Dreamtime », Michaela Kiersch a naturellement porté son attention sur une autre ligne emblématique de Cresciano : « The Dagger ». Réputé pour ses mouvements intenses et sa dimension physique, ce bloc ne s’est pas laissé dompter facilement… La grimpeuse américaine décrit cette ascension comme l’une des plus exigeantes qu’elle ait affrontées !

Ce bloc a été extrêmement difficile pour moi – mon anti-style total ! Ça m’a demandé un effort hors norme de faire tous les mouvements, et je crois que j’étais en apnée totale tout au long de l’ascension tellement c’était intense ! Je risque bien d’avoir des courbatures pendant des jours.

Revenir sur ce bloc, deux ans après un premier échec, a renforcé sa satisfaction. Michaela confie :

Je n’avais pas réussi à faire les mouvements lors de mon premier voyage ici il y a deux ans, alors c’est cool de revenir et de l’enchaîner. Maintenant, j’aimerais bien essayer le départ assis.

L’exploit de Michaela est d’autant plus impressionnant qu’elle revient tout juste d’une blessure au doigt survenue cet été. Lors d’un entretien qu’elle nous accordait après son ascension de « Dreamtime », elle expliquait :

Je me suis cassé le petit doigt en juillet, ce qui a changé mes objectifs. J’ai dû me concentrer sur la récupération et la rééducation avant de reprendre l’entraînement. Aujourd’hui, mon doigt est encore raide et un peu faible, mais ça s’améliore.

Malgré cette contrainte, Michaela a su retrouver rapidement son niveau, enchaînant des blocs toujours plus ambitieux ; depuis son retour de blessure, elle a réalisé plus de vingt blocs dans le huitième degré !

Enchaîner des blocs mythiques comme « Dreamtime » et « The Dagger » n’est pas qu’un exploit personnel. Michaela incarne également une nouvelle ère pour l’escalade féminine, un sujet qui lui tient à cœur :

C’est très important de célébrer les réalisations des femmes, et je suis inspirée par le fait que le niveau continue d’augmenter.

Toujours humble et déterminée, Michaela reste discrète sur ses projets futurs, mais il est évident que nous n’avons pas fini d’entendre parler d’elle. Une chose est sûre : ce n’est sans doute pas la dernière fois que nous entendrons parler de ses exploits sur le rocher !


Pour aller plus loin

Revivez l’interview complète de Michaela Kiersch après son enchaînement de « Dreamtime », où elle partage ses impressions sur ce bloc emblématique et sa vision de l’escalade.

Michaela Kiersch répond à nos questions suite à son enchaînement de « Dreamtime »

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Barbara Zangerl : un final aussi beau qu’inattendu dans le Yosemite !

04 Déc

Quelques jours seulement après son flash historique de « Freerider » 7c+ sur El Cap, Barbara Zangerl a une nouvelle fois frappé un grand coup dans le Yosemite. Juste avant de reprendre l’avion pour rentrer chez elle, l’Autrichienne a enchaîné en libre la mythique « Golden Gate » (8a, 41 longueurs), accompagnée de son partenaire de cordée et de vie, Jacopo Larcher.

Cette prouesse marque la huitième grande voie en libre réalisée par Barbara sur les falaises d’El Cap. Pourtant, le défi était immense, mêlant conditions difficiles, délais serrés, et une ligne parmi les plus exigeantes du géant californien, imaginée par les légendaires Alex Huber et Max Reichel.

Une ascension in extremis !

Le temps pressait : Barbara et Jacopo ne disposaient que de trois jours et demi avant leur vol retour. « Nous pensions que la dernière tempête ne nous laisserait pas assez de temps pour tenter une autre voie sur El Cap », raconte Larcher. Mais comme si les Dieux du ciel étaient avec eux, une courte fenêtre météo favorable leur a permis de s’engager de justesse dans ce classique du Yosemite.

L’ascension n’a toutefois rien eu d’un long fleuve tranquille. Les conditions sur la paroi étaient loin d’être idéales, avec plusieurs sections encore humides, notamment la redoutable « Downclimb pitch », que Barbara décrit comme « incroyablement dure ». De son côté, Jacopo a bataillé dans la « Move pitch », qu’il a dû grimper en plein soleil, qualifiant cette expérience de « montagne russe émotionnelle ».

Plusieurs fois, le couple avoue avoir envisagé d’abandonner, épuisé par les difficultés et les conditions… Mais leur complicité et leur détermination les ont poussés à continuer. « Nous nous sommes mutuellement motivés, et avons réussi à atteindre le sommet juste à temps pour rentrer à San Francisco », confie Barbara avec soulagement.

Un palmarès impressionnant sur El Cap

Avec « Golden Gate », Barbara Zangerl enrichit un carnet de croix déjà exceptionnel. Parmi ses précédentes réalisations en libre sur El Cap, on retrouve des voies emblématiques comme « Zodiac », « Magic Mushroom », ou encore « The Nose ». Et bien sûr, impossible de ne pas mentionner son flash historique de « Freerider », où elle est devenue la première grimpeuse à enchaîner cette ligne légendaire sans chute ni repos.

Ce nouveau succès vient clore deux mois intensifs passés dans la vallée du Yosemite, marqués également par l’ascension de « Magic Line » 8c+, une ligne de trad extrême.

Une fin de saison grandiose !

Sur Instagram, Barbara Zangerl et Jacopo Larcher ont exprimé leur gratitude pour cette ultime aventure : « C’était une façon fantastique (et épuisante !) de terminer notre voyage dans le Yosemite. »

Cependant, après des semaines passées sur les parois du Yosemite, les deux grimpeurs avouent être impatients de rentrer chez eux : « On se réjouit de profiter de l’hiver, entre entraînement, ski et parapente. »

Avec cette double performance sur El Cap, Barbara Zangerl confirme une fois de plus qu’elle est l’une des grimpeuses les plus talentueuses et inspirantes de sa génération. À peine partie, elle nous donne déjà rendez-vous dans le Yosemite l’année prochaine !


Lire aussi

Barbara Zangerl marque l’Histoire en flashant « Freerider » sur El Cap !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Coupe de France de bloc de Chaumont : les résultats !

03 Déc

Le week-end dernier, la ville de Chaumont a accueilli la dernière étape de la Coupe de France jeunes de bloc. Découvrez les résultats complets !

Après Valence, Rungis, St Leu et Colmar, la Coupe de France de bloc a posé ses valises à Chaumont le week-end dernier, pour une dernière étape dédiée aux jeunes. Cette compétition a rassemblé plus de 350 grimpeurs venus de toute la France, qui se sont affrontés dans les catégories U16, U18 et U20.

Chez les U16 filles, c’est Naelle Rouffiange qui remporte cette dernière manche de la saison. Déjà première lors des qualifications, elle conserve la pole position en finale en enchaînant les quatre blocs en 7 essais. Au terme d’une finale plus corsée, c’est Esteban Tournus qui s’impose chez les garçons, avec deux blocs à vue.

La finale était encore plus dure chez les U18 ! Il n’a fallu qu’un top à Emma Large et Adrien Bremond Poteau pour monter sur la plus haute marche du podium.

Enfin chez les U20, Philomène Reybet Degat a trusté la plus belle des médailles en étant la seule grimpeuse à valider deux blocs en finale. Chez les hommes, c’est Mathis Chappe qui s’est imposé, avec deux blocs en 5 essais.

Découvrez tous les résultats :

Les résultats complets U16, U18 et U20


Lire aussi

Coupe de France de bloc de Colmar : les résultats complets

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers compétition
  • Bloc
  • Coupes de France

Chaehyun Seo enchaîne « Fish Eye » 8c à vue !

02 Déc

La grimpeuse sud-coréenne Chaehyun Seo, habituée à dominer les compétitions internationales, vient de signer une performance remarquable en falaise. Lors d’un dernier jour de voyage en Catalogne, elle a enchaîné « Fish Eye » 8c à vue, à Oliana.


Une journée imprévue qui tourne à l’exploit

Après un mois d’escalade perturbé par une météo capricieuse, Chaehyun Seo semblait prête à quitter la Catalogne sans avoir atteint son objectif principal : l’ascension de « Papichulo » 9a+. Lors du dernier jour de son trip, un épais brouillard recouvrait les falaises d’Oliana, rendant la grimpe peu engageante. Pourtant, Seo a décidé de profiter une dernière fois du rocher catalan.

« Vu les conditions, nous pensions rentrer directement chez nous. Mais c’était notre dernier jour, alors je me suis dit : pourquoi ne pas essayer « Fish Eye » pour m’amuser ? Et je l’ai enchaînée à vue ! », raconte-t-elle avec enthousiasme.

Ce coup d’éclat inattendu marque son deuxième 8c à vue, après L’Antagonista, qu’elle avait réalisé en 2022 à Montsant.

Avec cette ascension, Chaehyun Seo rejoint un groupe très exclusif de grimpeuses ayant signé plusieurs 8c à vue. Parmi elles, Janja Garnbret avait marqué Oliana en 2021 avec les enchaînements consécutifs de « Fish Eye » et « American Hustle » (également 8c). Laura Rogora, elle aussi, a enrichi son palmarès de performances similaires, avec des voies comme « Ajo Crudo » et « Spanish Caravan », des 8c qu’elle a enchaînés à vue.

Un voyage enrichissant malgré la météo

Le séjour de Chaehyun Seo en Catalogne n’a pas seulement été marqué par son enchaînement de « Fish Eye ». Avant de se rendre à Oliana, elle avait passé du temps à Santa Linya, où elle a enchaîné le célèbre 9a « Open Your Mind Direct ».

Bien que la météo pluvieuse ait limité ses tentatives sur des voies plus dures, ce voyage prouve que Chaehyun Seo est bien plus qu’une spécialiste de la résine. Elle sait aussi briller en falaise, où elle continue d’étoffer son impressionnant carnet de croix.

De retour chez elle après ce voyage fructueux, Chaehyun Seo retrouvera sous peu les projecteurs des Coupes du Monde, où elle a déjà récolté de nombreuses médailles. Mais la Sud-Coréenne n’en a pas fini avec les falaises espagnoles ; elle a déjà annoncé son intention de revenir essayer « Papichulo » 9a+, une voie qui reste dans son viseur.. Affaire à suivre donc !


Lire aussi

Chaehyun Seo devient la deuxième femme de l’Histoire à enchaîner un 8c à vue !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Seb Berthe repart à l’assaut du « Dawn Wall » dans le Yosemite

01 Déc

Deux ans après sa première tentative, Seb Berthe est de retour dans le Yosemite pour s’attaquer de nouveau à l’une des grandes voies les plus dures et emblématiques du monde : le Dawn Wall.

Cette voie mythique de 900 mètres, libérée pour la première fois par Tommy Caldwell et Kevin Jorgeson en 2015, est l’une des plus grandes références en grande voie avec des longueurs allant jusqu’au 9a.

Un second round attendu

En 2022, Seb Berthe avait passé 23 jours suspendu dans la paroi, en cordée avec son compatriote Siebe Vanhee. Après avoir investi deux mois d’efforts intenses dans cette voie, il avait dû renoncer, tombant au dernier mouvement de la longueur 14, la plus difficile de la voie.

Depuis cet échec, Seb Berthe n’a jamais caché son envie de revenir pour « finir le travail », comme il l’explique lui-même :
« J’ai répondu à des centaines de questions sur cette tentative, proclamant avec confiance que je reviendrais un jour. Mais, au fond de moi, je doutais de mes propres paroles. Aujourd’hui, je suis de retour au Yosemite, et je dois avouer que je suis terrifié : j’ai peur d’échouer, j’ai peur de ne pas avoir progressé, j’ai peur de ne pas être prêt… Mais je suis là pour affronter ces doutes ».

Outre sa tentative sur le « Dawn Wall », Berthe compte plusieurs grandes voies iconiques à son actif comme « The Nose », qu’il a libérée en 2019, devenant ainsi le septième grimpeur au monde à accomplir cet exploit. Il a également gravi des grandes voies majeures comme « Golden Gate » et « El Niño », toutes deux en moins d’une journée. Son carnet de croix comprend aussi des lignes légendaires en falaise, telles que « La Rambla » 9a+, « Super Crackinette » 9a+ et la très exigeante « Beyond » 9a+.

Un engagement écologique

Fidèle à ses convictions écologiques, Seb Berthe a de nouveau choisi d’éviter l’avion pour se rendre en Californie. Cette fois, il a embarqué avec un équipage de huit personnes – parmi lesquelles le grimpeur britannique Aidan Roberts – pour un voyage en catamaran de 50 jours entre l’Europe et le Panama.

Après avoir atteint le Panama, Seb et son équipe ont parcouru plus de 5000 kilomètres en bus pour finalement rejoindre le Yosemite, prêt à relever le défi.

Une deuxième tentative sous les projecteurs

Depuis sa première aventure sur le « Dawn Wall », Seb Berthe a multiplié les présentations du film Cap sur El Cap, qui raconte ses mois d’efforts sur cette paroi mythique. Ce documentaire, produit par Solidream, a été présenté à travers le monde, inspirant de nombreux grimpeurs.

Avec ce retour dans le Yosemite, Seb Berthe se lance dans un défi à la fois personnel et symbolique. Réussira-t-il à conquérir cette grande voie de légende ? Le grimpeur belge nous donne rendez-vous dans les semaines à venir pour découvrir si son travail acharné portera enfin ses fruits !


Lire aussi

Sébastien Berthe nous livre les détails de ses 23 derniers jours passés sur le Dawn Wall

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Yannick Flohé répète l’une des voies les plus difficiles du Frankenjura !

30 Nov

Le grimpeur allemand Yannick Flohé vient d’ajouter une nouvelle performance marquante à son palmarès en réussissant une rare ascension de « Janus », un 9a+ réputé du Frankenjura. Cette voie, libérée par Alex Megos en 2014, avait attendu près d’une décennie avant de voir quelqu’un d’autre parvenir à enchaîner ses mouvements exigeants !

Connu sur le circuit des compétitions internationales pour sa puissance impressionnante, Yannick Flohé, 25 ans, a une fois de plus confirmé sa réputation en clippant le relais de « Janus », un 9a+ explosif du Frankenjura. Entièrement naturelle et équipée par Philipp Warda, cette ligne a longtemps été considérée comme le projet le plus difficile du Frankenjura… Si Alex Megos avait initialement proposé la cotation de 9a après avoir découvert une méthode plus accessible, la voie est restée invaincue jusqu’à mai de cette année, où Moritz Welt a signé la première répétition et l’a réévaluée à 9a/+.

Il n’a fallu que cinq séances à Yannick Flohé pour dompter cette voie courte, surplombante et physiquement intense. Malgré cette rapidité, il n’a pas hésité à confirmer la difficulté relevée par Moritz Welt, estimant même que « Janus » mérite bien sa cotation de 9a+.

Il n’a fallu que cinq séances à Yannick Flohé pour dompter cette voie courte, surplombante et physiquement intense. Malgré cette rapidité, il n’a pas hésité à confirmer la difficulté relevée par Moritz Welt, estimant même que « Janus » mérite bien sa cotation de 9a+.

Il me semble tout à fait logique de proposer 9a+, étant donné que la plupart des 9a du Frankenjura sont nettement plus faciles !

Yannick Flohé

Cette ascension marque le deuxième 9a+ de sa carrière, après sa première réussite dans ce niveau en avril dernier avec « Lazarus », également dans le Frankenjura. Il avait alors qualifié cette dernière de « l’une des plus belles voies » de la région, prouvant une fois de plus son attachement à ce haut lieu de l’escalade allemande.


Lire aussi

L’Allemand Yannick Flohé s’offre son premier 9a+ !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Barbara Zangerl raconte son ascension historique de « Freerider » sur El Cap

29 Nov

Le 12 novembre 2024, Barbara Zangerl marquait l’Histoire en devenant la première personne à flasher la mythique grande voie « Freerider » (7c+, 30 longueurs, 1100 mètres) sur El Cap. Nous avons eu la chance de recevoir son témoignage où elle nous partage les coulisses de cet exploit monumental.

L’exploit semblait irréel, et pourtant, Barbara Zangerl l’a accompli : devenir la première personne à flasher « Freerider », une grande voie mythique sur El Cap. Sur cette paroi légendaire du Yosemite, haute de 1100 mètres et composée de 30 longueurs, l’Autrichienne a repoussé les limites de l’escalade en réussissant cette prouesse unique.

Après avoir attiré l’attention du monde entier grâce à ses exploits variés en bloc, voie, et trad, Barbara a inscrit le 12 novembre une nouvelle page dans l’Histoire de l’escalade. Mais derrière cet exploit se cachent des mois de préparation, un mental d’acier, et une complicité sans faille avec son partenaire de cordée, Jacopo Larcher.

Avec son témoignage détaillé, elle revient sur les défis de cette ascension historique.


Un mélange de chance et de préparation

« La première chose à dire, c’est que j’ai eu énormément de chance ! Il n’y avait presque personne dans la voie, la météo, bien que menaçante, a tenu bon, et les conditions étaient finalement excellentes. À mesure que nous progressions, toutes les étoiles semblaient s’aligner », commence Barbara.

Cependant, tout n’a pas été simple pour Jacopo Larcher, qui s’est approché de très près du flash de la voie, en vain :

« Jacopo a essayé de passer le Boulder Problem (le crux) avant moi, mais il n’a pas vu une prise en inversé et est tombé sur le célèbre mouvement du “karate kick”. Il a ensuite réussi la longueur au deuxième essai et n’est plus tombé après cela. Grâce à lui, j’ai eu des informations précieuses sur ce crux, et j’ai réussi à passer les mouvements… même si je ne sais toujours pas exactement comment j’ai fait pour ne pas tomber ! », raconte-t-elle, encore surprise de son exploit.

© Miya Tsudome

Leur projet de flasher « Freerider » n’était pas une idée de longue date. Ce projet s’est imposé naturellement, presque par hasard :

« Nous n’avions jamais vraiment envisagé de flasher « Freerider ». C’est après avoir gravi d’autres voies comme “The Nose” en 2019 ou “El Corazon” l’année dernière que l’idée a germé. Mais honnêtement, cela semblait irréaliste. Cette saison, nous voulions simplement voir jusqu’où nous pouvions aller. Peut-être que nous ne ferions pas grand-chose… et finalement, tout s’est aligné », explique Barbara.

Le Monster Offwidth : l’épreuve redoutée

Parmi les sections les plus terrifiantes de « Freerider », le Monster Offwidth est une fissure de 60 mètres qui met les grimpeurs à rude épreuve. Conscients de cet obstacle, Babsi et Jacopo ont suivi un entraînement spécifique :

« Après avoir gravi “Magic Line” lors de ce trip, nous avons réalisé qu’il nous fallait absolument nous préparer aux fissures. Nous avons passé quatre jours à grimper des fissures comme “Generator Crack” et “Twilight Zone” pour nous habituer à ce style si particulier », explique l’Autrichienne.

Mais malgré cette préparation, la réalité de cette longueur est restée brutale :

« Après 40 mètres dans le Monster, j’ai commencé à avoir des crampes et à manquer de souffle. J’ai cru que j’allais tomber, mais je me suis souvenue du conseil qu’Alex Honnold nous avait donné par hasard quelques jours avant : s’incliner pour coincer solidement la jambe gauche et pouvoir se reposer. Merci Alex ! »

Une ascension de quatre jours

L’ascension a duré quatre jours, entrecoupés de bivouacs sur la paroi. Barbara revient sur ce rythme exigeant :

« Le premier jour, nous avons grimpé jusqu’à la longueur sous le “Hollow Flake” pour notre premier bivouac. Le deuxième jour, nous avons franchi le Monster Offwidth jusqu’à “El Cap Spire”. Le troisième jour, après avoir gravi d’autres longueurs, nous avons dormi près du “Round Table”. Enfin, le quatrième jour, nous avons terminé les dernières longueurs jusqu’au sommet ».

© Miya Tsudome

Malgré une progression encourageante, Barbara a ressenti une grande pression après avoir passé le Boulder Problem :

« Après ce passage clé, j’étais nerveuse. On pourrait penser que tout est fini à ce stade, mais en réalité, il restait encore des sections très difficiles comme l’Enduro Corner, qui m’a énormément épuisée ».

Un exploit collectif !

Si Babsi est aujourd’hui sous les projecteurs, elle tient à souligner l’importance du travail d’équipe dans cet exploit :

« Comme pour toutes les ascensions que j’ai réalisées avec Jacopo, c’est une réussite partagée. Rien n’aurait été possible sans lui, et je lui suis infiniment reconnaissante ».

© Miya Tsudome

Elle conclut en soulignant le défi mental colossal que cette ascension représentait :

« Flasher une grande voie, c’est unique : on n’a qu’une seule chance, et sur 1000 mètres, cela rend les choses encore plus brutales ».

Avec ce flash historique de « Freerider », Barbara Zangerl continue de marquer l’Histoire de l’escalade. Pour elle, ce flash restera comme un défi mental inégalé et un moment unique dans sa carrière de grimpeuse.


Lire aussi

Barbara Zangerl marque l’Histoire en flashant « Freerider » sur El Cap !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Jakob Schubert dénonce les dérives des compétitions d’escalade

28 Nov

Dans une récente interview, Jakob Schubert s’est exprimé sans détour sur l’état des compétitions d’escalade. Avec un palmarès impressionnant – deux médailles de bronze olympiques, des titres de Champion du Monde et des réalisations hors normes comme un 9A en bloc et un 9c en falaise –, l’Autrichien est une figure respectée du monde de l’escalade. Il déplore que les compétitions s’éloignent de plus en plus de l’essence de l’escalade sur rocher, un point qu’il considère central.

Une nouvelle vidéo de Bloc House, célèbre salle d’escalade autrichienne, a récemment été mise en ligne, dans laquelle Jakob Schubert aborde ouvertement ses préoccupations concernant l’état des compétitions d’escalade. Il critique particulièrement l’excès de mouvements dynamiques et exprime son souhait de voir le style proposé en compétition plus proche de l’escalade sur rocher. Selon lui, l’escalade de bloc est devenue bien trop aléatoire.

Une pratique qui s’éloigne de l’essence de l’escalade

Jakob observe que le bloc en compétition a beaucoup changé ces dernières années. Les volumes sont devenus plus grands et plus complexes, ce qui a radicalement modifié les styles d’ouverture, tandis que les prises modernes favorisent les mouvements dynamiques et les coordinations.

Dans l’interview, Jakob Schubert critique l’évolution des styles d’ouverture, notamment en bloc. Selon lui, les mouvements dynamiques, les coordinations complexes et les mouvements aléatoires dominent, au détriment des blocs demandant gainage, puissance ou force dans les doigts.

J’aimerais que l’escalade en compétition soit le prolongement naturel de l’escalade sur rocher, et non un sport à part entière !

Jakob Schubert

© IFSC

Il regrette que les blocs modernes favorisent souvent la lecture et la chance de trouver la bonne méthode, plutôt que des qualités fondamentales comme la puissance ou la technique. Cela donne parfois une impression d’aléatoire dans les résultats, loin des standards qui, il y a une décennie, mettaient en avant la constance des grimpeurs comme Kilian Fischhuber ou Dmitrii Sharafutdinov.

Selon lui, les blocs devraient inclure un mélange équilibré de dalles techniques, de mouvements dynamiques, mais aussi de blocs plus basiques, nécessitant puissance et force dans les doigts. Trouver cet équilibre entre sport traditionnel et show est selon lui, l’une des grandes missions des années à venir.

Une organisation perfectible

Au-delà du style des blocs, Jakob pointe du doigt des problèmes organisationnels, notamment des déséquilibres dans la difficulté des tracés. Certaines voies sont trop faciles, d’autres trop difficiles, ce qui nuit à la fluidité et à l’équité des compétitions.

Selon lui, impliquer davantage les athlètes dans la prise de décision pourrait améliorer la qualité des épreuves et renforcer la crédibilité du circuit international. Bien que des progrès aient été réalisés par l’IFSC, il estime que la structuration des compétitions reste en chantier.

© IFSC

Des résultats trop imprévisibles

Jakob s’inquiète également de la variabilité des résultats, particulièrement en bloc, ce qui réduit l’engouement du public. Un athlète peut remporter une étape de Coupe du Monde, puis échouer à se qualifier pour les demi-finales à la suivante. Cette instabilité, amplifiée par les styles d’ouverture modernes, rend difficile l’émergence de figures emblématiques et nuit à l’intérêt du public.

À titre de comparaison, des sports comme le tennis ont gagné en popularité grâce à la régularité des performances de champions comme Djokovic, Federer ou Nadal. Dans le monde de l’escalade, seuls quelques athlètes, tels que Janja Garnbret ou Sorato Anraku, parviennent à maintenir une constance exceptionnelle, mais ils restent des exceptions. Bien que les mouvements dynamiques et les blocs visuellement impressionnants soient captivants pour le public, l’absence de régularité parmi les favoris peut rendre le sport moins excitant pour les fans qui suivent les athlètes.

© IFSC

Vers un équilibre entre tradition et spectacle

Jakob milite pour que l’escalade de compétition reste un écho de l’escalade naturelle, tout en intégrant des éléments spectaculaires pour séduire un public plus large. Trouver cet équilibre entre tradition et modernité, entre performance athlétique et dimension visuelle, est selon lui l’un des plus grands défis des années à venir.

L’interview complète à voir ici :


Lire aussi

Comment Jakob Schubert est-il devenu le grimpeur le plus accompli au monde ?

Voir l'article 4 Replies

Catégories :

  • # Actualités PG

Alex Honnold de retour dans le Yosemite pour un nouveau projet !

27 Nov

Alex Honnold est de retour dans le Yosemite, prêt à relever un nouveau défi : grimper en libre  « The Nose », cette grande voie mythique qui fait rêver les grimpeurs du monde entier !

Connu pour ses exploits vertigineux en solo intégral, Alex Honnold ne cesse de repousser les limites de l’escalade. Cette fois, il s’attaque à un monument du Yosemite : « The Nose », l’une des grandes voies les plus iconiques de la planète. Bien qu’elle soit régulièrement gravie en escalade artificielle, seule une poignée de grimpeurs a réussi à la libérer en intégralité

Dans un post Instagram récent, Honnold a dévoilé ce nouveau projet, mentionnant qu’il travaille sur les passages les plus exigeants en compagnie de Brette Harrington, une alpiniste renommée et experte de grandes voies. Bien qu’il détienne déjà le record de vitesse sur « The Nose » (1 heure et 58 minutes avec Tommy Caldwell), tenter de la libérer est un défi d’une toute autre envergure.

Une voie chargée d’histoire

La conquête initiale de « The Nose » en 1958, menée par Wayne Merry, Warren Harding et George Whitmore, s’est étalée sur 47 jours et a marqué un tournant dans l’Histoire de l’escalade. En 1993, l’icône américaine Lynn Hill a révolutionné la pratique en libérant cette voie pour la première fois, franchissant le sommet après quatre jours de lutte acharnée. Un an plus tard, elle a repoussé ses propres limites en la gravissant en moins de 24 heures, inscrivant son nom au panthéon de l’escalade.

Depuis, rares sont ceux qui ont réussi à libérer cette voie mythique. Parmi eux, Tommy Caldwell et Beth Rodden en 2005, Jorg Verhoeven en 2014, ou encore Keita Kurakami en 2018, premier à réussir cet exploit en solo encordé. Connor Herson a lui aussi marqué les esprits en devenant le plus jeune grimpeur à libérer The Nose à l’âge de 15 ans.

Plus récemment, en 2019, Seb Berthe et le duo Babsi Zangerl et Jacopo Larcher ont également libéré la voie après des jours d’efforts intenses. En 2023, Alex Waterhouse et Billy Ridal ont à leur tour libéré « The Nose », devenant les dixièmes et onzièmes grimpeurs au monde à accomplir cette performance.

Une aventure humaine avant tout !

Dans sa publication, Honnold a tenu à souligner le caractère humain de cette aventure :

Tommy Caldwell m’a dit que son seul regret lorsqu’il a libéré « The Nose » il y a environ vingt ans était de ne pas avoir immortalisé en photos tous les moments forts qu’il avait vécu et les personnes rencontrées sur la paroi. Cette ligne attire un flux constant de grimpeurs en quête de leur propre aventure. C’est un plaisir de rencontrer un éventail varié et international de grimpeurs.

Alex Honnold

Alors, aux côtés de Brette Harrington, il a décidé de se prendre en photo avec tous les grimpeurs qu’il croise sur la paroi. Une manière de mettre en lumière l’esprit de communauté qui règne sur les grandes parois du Yosemite, où les rencontres enrichissent l’expérience de chaque cordée.

Alors, Alex Honnold réussira-t-il à ajouter « The Nose » en libre à son impressionnant palmarès ? Une chose est sûre, son retour dans le Yosemite est  le reflet de son insatiable soif de nouveaux défis !


Lire aussi

Alex Honnold et Connor Herson : Un duo de choc au Yosemite !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Laura Rogora enchaîne « Trofeo dell’Adriatico » 9a+, l’une des voies les plus dures d’Arco !

26 Nov

Laura Rogora continue d’éblouir le monde de l’escalade ! La prodige italienne vient de réussir la première ascension féminine de « Trofeo dell’Adriatico » 9a+, une voie emblématique d’Arco.

Laura Rogora est en pleine forme ! Depuis quelques semaines, la grimpeuse italienne ne cesse d’enchaîner les performances. Après une saison de compétition exceptionnelle – marquée par une participation aux Jeux Olympiques de Paris et deux médailles d’or aux Championnats d’Europe en difficulté et combiné – la grimpeuse italienne s’illustre désormais sur le rocher.

Depuis son retour à la falaise, elle multiplie les performances impressionnantes dans le neuvième degré. En l’espace de quelques semaines, Laura a notamment signé les ascensions de « Goldrake » 9a+ à Cornalba, « Bombardino » 9a+, et désormais « Trofeo dell’Adriatico », ajoutant encore une ligne mythique à son incroyable carnet de croix.

« Trofeo dell’Adriatico » : l’une des voies les plus mythiques de la Botte

Située à Arco, « Trofeo dell’Adriatico » est une voie technique et exigeante qui met en valeur les splendides colonnettes de la région. Libérée en 2022 par Gabriele Moroni – après une première idée de David Lama il y a plus de dix ans – elle a attiré quelqu’uns des plus forts falaisistes de la planète, dont Adam Ondra et Stefano Ghisolfi, qui on respectivement signés les premières et deuxièmes répétitions.

© Giulio Diener

Laura Rogora la décrit comme « l’une des plus belles et difficiles voies » qu’elle ait jamais grimpées. Pour parvenir au sommet, la jeune italienne a dû s’adapter à une section avec un grand mouvement juste avant le crux. Elle a trouvé une méthode alternative, mais l’effort restait intense : « Même si j’avais décodé les mouvements, je ne pensais pas l’enchaîner rapidement. Mais j’aimais tellement la ligne que j’y suis retournée régulièrement », explique-t-elle.

Du haut de son mètre cinquante deux, elle était également trop petite pour profiter du coincement de genoux utiliser par les précédents ascensionnistes, ce qui a rendu l’effort encore plus dur. Pourtant, en seulement cinq jours cette année (en plus de deux journées de défrichage il y a deux ans), Laura a réussi à dompter cette ligne exigeante, confirmant sa place parmi les meilleures grimpeuses de l’Histoire.

Laura Rogora, en train de redéfinir les standards féminins

Avec six voies cotées 9a ou plus et plusieurs 8c à vue ou flash ces deux derniers mois, Laura Rogora est clairement en train de redéfinir les standards de la grimpe féminine. Sa polyvalence, qui lui permet de passer des compétitions au rocher, témoigne d’un niveau technique impressionnants.

Peu de grimpeurs, même chez les hommes, sont capables de réaliser d’aussi bonnes performances dans ces deux disciplines. À seulement 23 ans, son palmarès ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir de l’escalade.

Les plus belles croix de l’automne 2024 de Laura Rogora :

  • « Trofeo dell’Adriatico » 9a+
  • « Bombardino » 9a+ (en seulement quatre essais)
  • « Goldrake » 9a/+ (en deux séances)
  • « Estado Critico » 9a (en trois essais)
  • « First Class » 9a
  • « Flipping Bird » 9a
  • « La Flûte en Chantier » 8c+ (en quatre essais)
  • « Spanish Caravan » 8c (à vue)
  • « Aggresif You Want » 8c (flash)
  • « Jedi » 8c (flash)
  • « Le Feu Occulte » 8b+ (flash)
  • « La Via del Quim » 8b+ (flash)

Lire aussi

Laura Rogora enchaîne un 9a+ à la journée !

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers Falaise
  • croix en falaise

Coupe de France de bloc de Colmar : les résultats complets

25 Nov

Samedi dernier, Colmar a vibré au rythme de la Coupe de France de bloc seniors, organisée dans la mythique salle des Frères Mawem.

La jeune Louise Puech Yazid s’est largement imposée et a rejoint Lubin Leroy sur la plus haute marche du podium.


Chez les femmes, la Chambérienne Louise Puech Yazid s’est imposée avec brio. En déroulant une belle grimpe et en sachant trouver la bonne méthode, elle a remporté la compétition devant des compétitrices pourtant plus expérimentées qu’elle. Avec 3 blocs et 4 zones, elle s’adjuge une belle médaille d’or, devant la Massicoises Julia Kuhl et la Belge Chloé Caulier, venu se mesurer aux grimpeuses françaises sur cette compétition.

Les résultats de la finale féminine

+ Les résultats complets seniors femmes

Chez les hommes, Lubin Leroy a fait cavalier seul dans cette finale qui l’opposait à cinq grimpeurs de Massy. Mais le Lyonnais n’a pas craqué sous la pression et a décroché une belle médaille d’or, notamment en étant le seul compétiteur à enchaîner le troisième bloc des finales. Avec 2 blocs et 4 zones, il compte un top de plus que tous les autres finalistes.

Derrière lui, Joshua Fourteau et Léo Avezou complètent le podium, dans une lutte serrée où le moindre essai coûtait cher.

Les résultats de la finale masculine

+ Les résultats complets seniors hommes


Lire aussi

Coupe de France de bloc à Saint leu (La Réunion): résultats seniors

PlanetGrimpe partenaire officiel de la FFME sur le circuit national

Voir l'article Leave a reply

Catégories :

  • # Actualités PG
  • # Univers compétition
  • Bloc
  • Coupes de France