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Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Un nouveau diplôme pour enseigner l’escalade : le TFP MESA

02 Avr

La FFME vient d’annoncer la création d’un nouveau diplôme professionnel : le Titre à Finalité Professionnelle Moniteur d’Escalade sur Structure Artificielle (TFP MESA). Ce diplôme, récemment validé par la Commission de la certification professionnelle de France Compétences, ouvre de nouvelles perspectives pour l’encadrement et l’enseignement de l’escalade en salle.

Une certification attendue

Jusqu’à présent, deux principales formations permettaient d’encadrer l’escalade : le CQP AESA (Certificat de Qualification Professionnelle Animateur Escalade sur Structure Artificielle), destiné à l’initiation sur SAE, et le DEJEPS Escalade, un diplôme plus avancé permettant notamment d’encadrer sur sites naturels.

Le TFP MESA s’inscrit désormais entre ces deux certifications, en offrant une formation plus approfondie que le CQP AESA, mais ne couvrant que l’encadrement en salle.

Ce nouveau diplôme de niveau 4 (équivalent au bac) permettra d’enseigner l’escalade en initiation et perfectionnement sur SAE, avec des compétences spécifiques en conception et gestion de cycles pédagogiques, ainsi qu’en développement et gestion d’une structure.

© FFME

Une formation en alternance

Le TFP MESA est une formation en alternance d’une durée totale de 742 heures :

  • 403 heures en centre de formation,
  • 330 heures en structure d’alternance (clubs, salles d’escalade, comités…)
  • 9 heures consacrées aux certifications.

Les stagiaires devront ainsi alterner entre formation théorique et application pratique sur le terrain, sous la supervision d’un tuteur expérimenté. Une approche qui vise à garantir une montée en compétence progressive et un apprentissage en situation réelle.

Première session dès septembre 2025

La première session du TFP MESA sera organisée par le Département Emploi-Formation-Qualification de la FFME en Île-de-France à partir de septembre 2025.

Avec cette nouvelle certification, l’offre de formation en escalade se diversifie et s’adapte aux évolutions de la pratique en salle, qui ne cesse de croître. Toutefois, cette nouvelle certification risque aussi de semer un peu plus de confusion dans le paysage de la formation en escalade. Déjà marqué par une certaine rivalité entre les titulaires du CQP AESA et ceux du DEJEPS, l’ajout du TFP MESA pourrait venir accentuer ces tensions et complexifier davantage la reconnaissance des prérogatives de chacun…

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Une falaise découverte… en plein Paris !

01 Avr

C’est une découverte pour le moins inattendue qui pourrait bien changer le paysage de l’escalade parisienne ! Alors que des ouvriers intervenaient sur la rénovation d’un immeuble haussmannien du 11e arrondissement, un imposant pan de mur naturel a été mis au jour sous l’ancienne façade. Recouvert de plusieurs couches de plâtre et de briques depuis plus d’un siècle, ce mur calcaire de près de quinze mètres de haut serait en réalité un vestige oublié des anciennes carrières parisiennes.

Mais la vraie surprise ne s’arrête pas là : selon plusieurs sources, cette face aurait déjà été équipée en toute discrétion par des grimpeurs parisiens bien avant sa redécouverte… On vous dit tout !


Un secret bien gardé ?

D’après plusieurs témoignages anonymes, des grimpeurs auraient discrètement équipé plusieurs lignes en y installant des points, permettant de grimper sur ce bout de falaise caché… en plein cœur de Paris. “On connaissait l’existence de ce mur depuis quelques années, mais on ne pensait pas qu’il serait découvert un jour”, confie l’un d’entre eux sous couvert d’anonymat.

Les rumeurs racontent que certains grimpeurs y organisaient des sessions nocturnes, accédant discrètement au chantier grâce à des échafaudages laissés en place. “C’est un terrain de jeu incroyable, un bout de nature caché en plein coeur de la capitale”, ajoute un autre habitué des lieux.

Un site naturel bientôt accessible au public ?

La découverte a rapidement attiré l’attention de la municipalité, qui a missionné des experts pour étudier de plus près cette paroi. L’idée serait d’ouvrir officiellement le premier site naturel d’escalade intra-muros.

Un élu parisien s’est exprimé sur le sujet : “Si ce mur s’avère exploitable, nous pourrions envisager de le préserver et de l’ouvrir au public, en accord avec la préservation du patrimoine.”

Toutefois, plusieurs obstacles pourraient freiner le projet. La commission en charge du patrimoine craint que l’exploitation du mur ne dénature l’architecture historique du quartier. De leur côté, les grimpeurs espèrent qu’une solution sera trouvée pour intégrer cette falaise unique dans le paysage urbain, sans qu’elle ne soit détruite ou reconvertie en simple élément décoratif.

Un projet extrême qui intrigue déjà les grimpeurs de haut niveau

Si l’idée d’ouvrir ce mur au public fait son chemin, une voie en particulier attise déjà les convoitises des grimpeurs de haut niveau. D’après plusieurs sources, un projet extrêmement dur aurait été repéré sur la partie la plus déversante de la falaise. Son niveau reste incertain, mais certains évoquent une cotation qui pourrait frôler le 9b+ ou même le 9c !

Des grimpeurs de renommée internationale auraient déjà discrètement mis les doigts dessus, sans toutefois parvenir à l’enchaîner. Aucun nom n’a filtré, mais l’un des rares témoins ayant assisté à ces essais parle de figures incontournables de l’escalade mondiale. “Ce sont des grimpeurs que tout le monde connaît, mais qui préfèrent garder le secret sur cette ligne pour l’instant”, confie-t-il.

L’existence d’un projet aussi extrême en plein cœur de Paris pourrait faire de ce site un véritable lieu de pèlerinage pour les grimpeurs du monde entier…

Une nouvelle ère pour l’escalade urbaine ?

Si cette falaise venait à être officiellement accessible, Paris deviendrait la première capitale à intégrer un site naturel de grimpe en plein centre-ville. Loin des salles et des murs artificiels, les grimpeurs pourraient s’adonner à leur passion sur le rocher, tout en profitant d’un cadre unique.

La question reste maintenant entre les mains des autorités : ce mur deviendra-t-il un nouveau spot incontournable pour les grimpeurs parisiens, ou sera-t-il simplement recouvert et oublié à nouveau sous le béton ?

Affaire à suivre…

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Voyage au cœur de Bishop : Nina Arthaud nous raconte son aventure américaine

30 Mar

Nina Arthaud revient tout juste d’un trip à Bishop, aux États-Unis, où elle a marqué de son empreinte deux blocs emblématiques : « Direct North » en 8B+ et « The Swarm » en 8B. De son arrivée dans le désert californien à ses réussites sur ces lignes mythiques, nous avons rencontré Nina pour qu’elle partage avec nous son expérience, ses impressions et ses objectifs futurs.

Voyage au coeur de Bishop avec Nina Arthaud.


Loin du stress des compétitions, Nina Arthaud continue de repousser ses limites sur le rocher. Lors d’un récent trip à Bishop, en Californie, la grimpeuse française a réalisé deux lignes iconiques : « Direct North » 8B+ et « The Swarm » 8B. Deux ascensions qui confirment son impressionnante progression depuis sa transition vers le rocher.

Avec ses blocs massifs posés au pied de la Sierra Nevada et ses lignes spectaculaires, Bishop attire les passionnés du monde entier. Pour Nina, ce voyage était une occasion rêvée de découvrir cet environnement unique et de repousser ses limites sur certaines des lignes les plus iconiques du secteur.

Quand j’ai vu pour la première fois des photos de Bishop, j’ai été très impressionnée par l’ampleur de ces énormes blocs posés un peu partout dans ce grand désert, avec un paysage incroyable en arrière-plan. Après ça, j’ai regardé plein de vidéos et j’ai découvert des lignes folles, qui me donnaient trop envie de grimper. Donc on a commencé à réfléchir au projet !

« Direct North » 8B+ : un highball d’exception

Perchée sur l’immense bloc de Grandma Peabody, « Direct North » est une ligne mythique du secteur de Buttermilks. Ouvert en 2009 par Shawn Diamond, ce highball propose un enchaînement de mouvements physiques et techniques sur des réglettes, avant de s’engager sur une dalle où l’engagement devient total.

Quand tu arrives sur le parking de Bishop tu vois les Peabody qui sont deux énormes blocs mythiques du spot. Grimper l’un d’entre eux du début à la fin, c’était quelque chose qui me motivait beaucoup. En plus de ça, la gestuelle du bloc est super stylée, avec des mouvements variés, plusieurs méthodes possibles selon les gabarits et une fin en dalle à 8-9 mètres du sol qui ajoute une petite touche épicée. L’ampleur de ce bloc et ce qu’il représente c’est quelque chose qui me plaît.

© Clement Lechaptois

Mais le processus d’enchaînement n’a pas été simple, entre rafales de vent à 180 km/h et conditions capricieuses. Pendant plusieurs jours, il était quasiment impossible de grimper, obligeant Nina à alterner entre patience et détermination. Une fois les conditions plus favorables, elle a pu s’investir pleinement, optimisant ses méthodes et apprivoisant la sortie en dalle. Finalement, après plusieurs essais acharnés, elle parvient à atteindre le sommet :

J’ai essayé ce bloc pour la première fois le soir en arrivant, juste après le trajet. J’ai rapidement bien bougé dedans et j’ai adoré les mouvements, donc ça m’a motivée à m’y investir. Mais les jours suivants, c’était presque impossible de grimper à cause des rafales de vent qui atteignaient les 180 km/h ! On montait voir, on essayait de grimper, puis après quelques heures à se faire brasser par le vent, on redescendait…

J’ai vraiment pu m’y remettre la deuxième semaine. Je suis montée mettre la corde pour essayer la fin en dalle et caler le dernier mouvement dur qui me posait problème. J’ai fini par trouver une nouvelle méthode qui me convenait bien, et après être tombée quelques fois au dernier mouvement dur, ça a marché !

© Coll. Nina Arthaud

À Bishop, grimper ne se résume pas seulement à cocher une nouvelle ligne : l’environnement spectaculaire offre à chaque enchaînement une saveur particulière. Depuis le haut du bloc, le regard plonge sur l’immensité du désert et les montagnes en arrière-plan. Un instant de pur bonheur pour Nina :

Au moment d’enchaîner ce bloc, j’ai ressenti beaucoup de joie ! J’étais trop contente d’avoir coché cette ligne incroyable. Ce que j’aime avec les blocs dans le désert, c’est qu’une fois au sommet, tu peux vraiment profiter de la vue sur tout le secteur et les montagnes derrière. En arrivant en haut, j’ai pris un moment pour respirer, regarder autour de moi… Je me sentais en paix et heureuse 🙂

Cette ascension marque le deuxième 8B+ bloc de sa carrière après « Compass North » à Fionnay, réalisé en octobre dernier.

« The Swarm » 8B : un rêve devenu réalité

Avant même son arrivée en Californie, Nina avait un objectif en tête : enchaîner « The Swarm » 8B. Situé sur un rocher isolé en plein désert, ce bloc ouvert en 2005 par Matt Birch repose sur deux mouvements puissants sur des micro-réglettes, suivis d’une section plus engageante sur une écaille parfaite.

Mettre les doigts dans « The Swarm » était un rêve ! Après avoir regardé toutes les vidéos existantes, découvrir ce bloc massif en plein milieu de nulle part était à la fois excitant et intimidant.

© Clément Lechaptois

Après le vent, c’est la neige qui s’est invitée dans le voyage, rendant l’accès au bloc difficile. Entre sessions de déneigement et conditions précaires, Nina a dû s’adapter pour trouver le bon timing.

« The Swarm », réputé pour être aussi esthétique qu’exigeant, a mis sa patience et sa peau à rude épreuve. Mais comme souvent dans ces trips, tout se joue jusqu’à la dernière minute : et c’est précisément lors du tout dernier jour qu’elle parvient à l’enchaîner, concluant son séjour sur une note parfaite :

Après mon enchaînement de « Direct North », il y a eu une tempête de neige a Bishop (eh oui, on a vraiment eu toutes les météos ahah) ce qui a repoussé les séances suivantes. J’ai donc commencé à essayer « The Swarm » assez tard dans le trip. On s’est mis de vraies missions pour atteindre le bloc avec de la neige jusqu’aux genoux !

La première séance a surtout servi à déneiger, mais le bloc restait trempé, avec seulement quelques prises sèches puisque la neige dégoulinait du sommet sous le soleil. Lors des sessions suivantes, j’ai rapidement trouvé mes méthodes, mais j’ai un peu sous-estimé la réputation du bloc… et le fameux « facteur peau » m’a vite rattrapée. Je me suis ouvert le doigt, ce qui m’a forcée à attendre le dernier jour pour réessayer. J’avais la pression, mais ça a marché au premier essai ce jour-là : « Last day best day ! ». C’était une journée parfaite 🙂

© Clément Lechaptois

Un cap mental et physique franchi

Ces ascensions marquent une progression impressionnante dans le parcours de Nina. Depuis son retrait des compétitions en 2021, elle enchaîne les croix majeures : « Versace » 8B, « Great Shark Hunt » 8A+, « Pura Vida » 8A+ ou encore « Jack’s Broken Heart » 8A+.

Mais ressent-elle un déclic dans son niveau ?

Ça ne fait pas très longtemps que je grimpe régulièrement dehors et que je m’investis vraiment dans cette discipline. Du coup, j’ai l’impression d’avoir progressé assez naturellement, en essayant des blocs de plus en plus durs. Petit à petit, j’ai été moins impressionnée par certaines lignes que je pensais trop dures. Je ne sais pas si on peut parler de « déclic », ou si c’est juste le résultat d’un processus logique, où j’ai testé les choses dans un ordre progressif et où j’ai pris confiance en moi bloc après bloc.

© Coll. Nina Arthaud

Côté mental, elle avoue avoir aussi énormément progressé :

Je voulais vraiment progresser sur l’aspect mental, mais jusqu’ici, je n’avais jamais pris le temps de le travailler autant que l’aspect physique et l’entraînement. Ces derniers mois, j’ai lu des livres, regardé des vidéos et surtout, j’ai essayé d’expérimenter par moi-même, en gardant ce qui marchait le mieux pour moi. Et j’ai l’impression que ça a plutôt bien marché !

 Une grimpeuse discrète, entre études et passion

En dehors de la grimpe, Nina mène une vie bien remplie, entre ses études et son travail :

Je suis étudiante en Master de psychologie et aussi ouvreuse dans une salle d’escalade à Genève, donc mes semaines sont bien remplies entre les cours, le travail et l’escalade.

En général, je passe la journée à bosser sur mes cours, puis je file grimper le soir pour retrouver mes potes à la salle. Le week-end, je vais grimper dehors si la météo est bonne. J’essaie de rester bien organisée pour que chaque aspect de ma vie ait sa place, sans que l’un empiète trop sur l’autre. C’est cet équilibre qui me permet de progresser tout en gardant du plaisir dans ce que je fais.

© Coll. Nina Arthaud

Et après ?

Après une aventure aussi marquante que ce voyage à Bishop, difficile de ne pas déjà penser aux prochaines destinations. Nina garde en tête plusieurs projets à venir, avec des blocs qui l’attendent en Suisse, en Italie et en France :

Pour les prochains mois, j’ai prévu de grimper près de chez moi, dans les Alpes françaises, en Suisse et en Italie. Je suis motivée pour découvrir ou redécouvrir des lignes iconiques de ces régions que ce soit en bloc ou en voie.

Et pour conclure, un dernier mot de Nina :

Je suis super contente d’avoir eu la chance de grimper en Californie. Un grand merci à mes sponsors en particulier l’équipe Karma8a avec qui j’ai fait ce trip. Merci aussi à Organic Climbing, Le grand massif et NatureClimbing pour le soutien qu’ils m’apportent dans ces projets.


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Une semaine de rêve pour Jules Marchaland ! Un 8B bloc flash et un 9a+ au premier essai !

29 Mar

Jules Marchaland vient de réaliser une semaine inoubliable ! Après avoir flashé le bloc « Vecchio Leone » 8B à Brione en Suisse, il a poursuivi avec l’enchaînement au premier essai de « Beyond », une voie cotée 9a+ au Pic Saint Loup.

Le jeune Niçois est revenu pour nous sur ces deux exploits !


C’est tout d’abord lors d’un court séjour en Suisse avec ses amis Simon Lorenzi et Diego Fourbet que Jules Marchaland a décidé de s’attaquer à « Vecchio Leone ». Ouvert par Bernd Zangerl en 2004, ce 8B est un incontournable du secteur de Brione. Grâce à des conseils avisés de ses amis, notre Français a su s’attaquer à ce bloc avec brio et l’enchaîner dès sa première tentative. « Le rocher est tout simplement incroyable ici », confie-t-il.

 

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Une publication partagée par Jules (@jules_marchaland)

Quelques jours plus tard, direction le Pic Saint Loup, un site d’escalade emblématique du sud de la France. Souhaitant initialement se rendre à Céüse, Jules a décidé de retrouver son ami Lucien Martinez au Pic Saint Loup : « Quand Lucien m’a dit qu’il était là-bas, je lui ai dit : « Vas-y, je viens ! ». Je n’étais encore jamais allé au Pic Saint Loup, et je savais qu’il y avait cette voie, « Beyond » qui me faisait vraiment envie depuis longtemps ! ».

Jules a donc décidé de se concentrer sur ce 9a+, ouvert par Seb Bouin. Après avoir pris connaissance des différentes prises et des méthodes, il s’est senti prêt à la grimper. Et c’est dès son premier essai qu’il a réussi à enchaîner cette ligne, qu’il qualifie de « 5 étoiles » !

« C’est l’un des plus beaux moments de ma vie de grimpeur », a-t-il déclaré juste après son ascension, en partageant la vidéo de sa performance. « La dernière partie, sur des prises un peu humides, a été l’une des plus grandes batailles mentales de ma vie. J’étais épuisé, mais tellement heureux ! ».

© Lucien Martinez

Un changement de cap : moins de compétitions, plus de rocher

Ces récentes performances sur le rocher falaise marque un tournant dans la saison de Jules, qui avait d’abord décidé de mettre l’accent sur les compétitions cette année. Mais après une déception lors des sélectifs, il a décidé de changer de cap pour se concentrer davantage sur l’escalade en extérieur :

« J’avais décidé de ne m’entraîner que pour la compète, c’est à dire grimper exclusivement sur du plastique et faire des concessions sur mes projets en extérieurs. Mais j’ai eu une grosse déception au sélectif la semaine dernière… J’étais beaucoup trop stressé par l’enjeu, et je suis complètement passé à côté de ma compétition », explique-t-il. « Du coup, j’ai pris la décision de grimper dehors et de faire ce qui me plaît vraiment ».

Cette décision semble déjà payante, comme en témoigne cette semaine de rêves pour lui, tant en bloc qu’en voie.

© Tim-Nicolas Hopf

La suite ? Continuer à prendre du plaisir !

Ces prochains jours, Jules prévoit de retourner à Céüse, un site incontournable pour les grimpeurs de haut niveau, afin de se concentrer sur « Rastaman », un 9b libéré par Alex Megos en 2022.

Mais au-delà de ce projet, il compte continuer à s’épanouir en dehors des compétitions, en grimpant là où il le souhaite. « J’ai juste envie de me faire plaisir », confie-t-il, « que ce soit du bloc en extérieur ou de la couenne. L’objectif, c’est juste de kiffer ! ».


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CWIF 2025 : Micka Mawem nous raconte sa compétition

28 Mar

Le week-end dernier, Micka Mawem a participé à sa première édition du Climbing Works International Festival (CWIF) à Sheffield, une compétition de prestige réunissant les meilleurs grimpeurs internationaux. À l’issue de la compétition, Micka nous raconte comment il a vécu cet événement, entre blessures, imprévus et moments de plaisir, et revient sur son parcours, de la qualification à la finale..

Créé en 2008, le CWIF est l’un des Masters les plus emblématiques du circuit. Organisé chaque année à Sheffield, il attire des grimpeurs de haut niveau venus du monde entier, séduits par son format ouvert mêlant amateurs et professionnels, ainsi que par son ambiance conviviale et décontractée, qui contraste avec les compétitions officielles.

Au terme d’une compétition relevée, ce sont les Britanniques Eugénie Lee et Max Milne qui se sont imposés. Notre Français Micka Mawem, était de la partie et participait à son troisième Master international après les Dock Masters et les Studio Bloc Masters. Comme lors deux précédentes compétition, il s’est qualifié en finale et a terminé à la cinquième place.

C’était la première fois que je participais au CWIF. Ça fait des années que je souhaite me rendre sur cette compétition, mais je n’ai jamais pu y aller car elle était toujours placée entre le Studio Bloc, des sélectifs, le Championnat de France et les premières Coupes du Monde, il fallait donc toujours faire des choix…

Mais cette année, j’avais décidé d’y aller parce que j’ai plus de temps (en tout cas moins de contraintes en termes de compétition officielle), donc j’en ai profité ! L’idée c’était vraiment de prendre du plaisir sur cette compétition et de ne pas me prendre la tête.

Jongler avec les imprévus…

Malgré son talent et son expérience, Micka Mawem a dû composer avec une série de blessures et de contrariétés cette saison. Entre coups durs et imprévus, chaque compétition s’est transformée en un véritable défi pour lui.

Il revient sur ces obstacles qui ont rythmé son début d’année et explique dans quelles conditions il s’est présenté au CWIF :

Cette année, la problématique est que je jongle avec des blessures… Je me suis blessé au poignet (je suis allé aux Dock Masters en ayant seulement fait deux séances de grimpe avant alors que je n’avais pas grimpé depuis deux mois). Puis, en faisant une mauvaise chute dans ma salle, je me suis écarté les jambes très fort, ça a fait un gros « crac » dans mes hanches. Et trois jours avant le CWIF, je suis tombé chez moi, en essayant de séparer mes chats qui étaient en train de se battre, et le lendemain je me suis réveillé avec une douleur deux fois plus intense qu’avant. […] La veille de la compète, j’ai essayé de faire une séance d’escalade, c’était impossible, mais j’étais déjà engagé sur le CWIF. Donc je me suis dit : « Ok, on va voir ».

Qualifications et demi-finales : une lutte serrée avant la finale

La compétition a débuté par une phase de qualification intense, où la Britannique Fae MacDougall s’est imposée de justesse chez les femmes avec 261 points, talonnée par sa compatriote Izzy Bridgens (245 points). Côté masculin, Nathan Phillips a pris la tête (297 points), suivi de près par Jim Pope (290 points) et Max Milne (288 points).

Micka Mawem a terminé en 14ème position (261 points) ; il explique avoir dû faire des choix stratégique à cause de sa douleur aux hanches :

La qualification a été très difficile à gérer car j’ai dû faire l’impasse sur certains blocs, qui étaient tout simplement impossibles pour moi, étant donné je ne pouvais pas mettre de contrepointe droite par exemple. De même avec les mouvements qui demandaient une ouverture de bassin, c’était impossible ! Heureusement, j’ai fait ce qu’il fallait dans les autres bloc pour entrer en demi-finale.

En demi-finale, Fae MacDougall a conservé la tête du classement avec trois tops et quatre zones, devant la Néerlandaise Bibi Hamers. Chez les hommes, Max Milne a impressionné en enchaînant les quatre blocs à vue, tandis que que ses compatriotes Jim Pope et Dayan Akhtar ont pris la suite avec trois tops et quatre zones.

Malgré une douleur de plus en plus vive, notre Français Micka Mawem s’est hissé en finale à la 4ᵉ place :

J’ai débuté la demi-finale sans avoir pu m’échauffer. En fait je n’arrivais pas à grimper, alors je me suis contenté de faire des tractions, quelques suspensions, et quelques assouplissements au sol. Bizarrement, j’ai réussi à être bien efficace dans cette demi-finale et à faire des blocs, ce qui m’a permis de rentrer en finale !

Finales : du plaisir avant tout !

Dans une ambiance survoltée, les six finalistes hommes et femmes se sont affrontés lors d’une finale haletante retransmise en direct sur Youtube. Chez les femmes, Fae MacDougall, qui dominait jusqu’ici, a perdu toutes ses chances en échouant dans le premier bloc. Elle a ensuite enchaîné les trois derniers passages à vue, mais cela ne lui a permis que d’obtenir la troisième place. Isabella Edgington a réalisé trois tops et quatre zones, devançant ainsi MacDougall au classement. Mais c’est finalement Eugénie Lee qui a remporté la victoire, grâce à un essai de moins qu’Edgington.

Chez les hommes, Max Milne était en mission : après avoir flashé les quatre blocs de la demi-finale, il a continué sur sa lancée en finale, ne commettant qu’une seule erreur dans le bloc 4, qu’il a réussi à son deuxième essai. Sa victoire ne faisait aucun doute. Derriere lui, le Japonais Sohta Amagasa et Dayan Akhtar ont tous deux réalisé trois tops, Amagasa prenant l’avantage sur le nombre d’essais. Sam Butterworth, Mickaël Mawem et Jim Pope ont complété le classement final.

Comme pour la demi-finale, je n’ai pas réussi à m’échauffer correctement avant la finale, et j’ai été un peu limité, surtout dans le dernier bloc, qui aurait pu me mettre sur le podium, mais il y avait un moment où il fallait mettre une contre-pointe, qui était impossible pour moi.

Mais bon, comme je le disais, l’objectif n’était vraiment pas de venir pour gagner, je voulais simplement prendre du plaisir, et faire la compétition jusqu’à la fin.

Malgré tout, le CWIF a été une belle découverte pour lui :

J’ai vraiment passé de bons moments sur cette compétition, on retrouve les bonnes valeurs de l’escalade, et c’est ce qui fait que si j’ai encore le niveau de forme, j’y retournerai l’année prochaine !

Après cette belle expérience, place désormais à de nouveaux défis, cette fois sur le rocher… Micka nous promet de nous en dire plus bientôt !

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Les sponsors se retirent, la Coupe du Monde est annulée !

27 Mar

Coup dur pour le circuit international des compétitions : l’ultime étape de la Coupe du Monde de vitesse 2025, initialement prévue à Klagenfurt en Autriche, a été annulée. La fédération internationale a officialisé la nouvelle suite au retrait des sponsors de l’événement, laissant les organisateurs dans l’incapacité de garantir son bon déroulement.

Un manque de soutien financier fatal

Prévue en juillet, cette sixième et dernière manche de la saison devait conclure le circuit de vitesse. Cependant, les incertitudes financières ont contraint l’IFSC à retirer l’événement du calendrier officiel. Selon la fédération, cette Coupe du Monde de vitesse devait être intégrée à un événement multisport, avant qu’un format d’épreuve exclusivement dédiée à l’escalade ne soit privilégié. Un choix qui, semble-t-il, n’a pas trouvé les garanties financières nécessaires…

L’IFSC à la recherche d’un plan B

L’IFSC a assuré travailler activement pour trouver une nouvelle ville et un nouvel organisateur capable d’accueillir cette dernière étape de la saison. Si le remplacement n’est pas encore connu, la fédération s’engage à fournir des mises à jour dès que possible.

Bonne nouvelle pour le reste du circuit : l’annulation de l’épreuve autrichienne n’affecte pas l’étape d’Innsbruck, prévue du 25 au 29 juin. Cette compétition, qui regroupera le bloc, la difficulté et le para-escalade, se déroulera comme prévu.

© IFSC

Le calendrier des Coupes du Monde de vitesse 2025

  • Wujiang, Chine — 25-27 avril
  • Bali, Indonésie — 2-4 mai
  • Denver, États-Unis — 31 mai – 1er juin
  • Krakow, Pologne — 5-6 juillet
  • Chamonix, France — 11-13 juillet
  • Dernière étape — à confirmer ?

L’issue de cette recherche d’un nouvel hôte sera déterminante pour la saison de vitesse 2025, qui se trouve désormais amputée de son étape finale. Affaire à suivre…


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Alex Honnold s’offre un solo intégral de 450 mètres à vue (en un temps record !)

26 Mar

Alex Honnold a une nouvelle fois repoussé les limites du solo intégral en réalisant l’ascension à vue de « Gift of the Wind Gods », une grande voie de 450 mètres située sur le Mont Wilson… En seulement quatre heures aller-retour !

Alex Honnold, maître incontesté du solo intégral, vient d’ajouter une nouvelle ascension impressionnante à son palmarès. Il a récemment gravi en solo intégral (et à vue !) « Gift of the Wind Gods », une grande voie de 10 longueurs sur le Mont Wilson, à Red Rocks, Nevada. Un exploit réalisé en seulement quatre heures aller-retour depuis la voiture !

C’est dans un post partagé sur ses réseaux sociaux qu’Honnold a annoncé sa nouvelle performances, exprimant son étonnement face à la qualité de cette ligne :

J’ai vraiment été impressionné par la qualité de la grimpe – c’est une magnifique voie, et je suis surpris qu’elle ne soit pas plus souvent parcourue !

Alex Honnold

© Coll. Alex Honnold

Le Mont Wilson est l’un des sommets emblématiques d’Amérique du Nord, réputé pour ses longues voies sur un rocher parfois délicat. Des lignes comme « Inti Watana » (12 longueurs, 6b) attirent régulièrement des grimpeurs, mais « Gift of the Wind Gods » (10 longueurs, 6a+) reste relativement confidentielle malgré son potentiel.

Bien que de nombreux grimpeurs aient déjà réussi des solos dans ce niveau de cotation, la longueur et la nature cassante du rocher dans cette région rendent la performance d’Honnold particulièrement audacieuse. Grimper une grande voie de 10 longueurs sans le moindre système de protection implique une concentration absolue et une connaissance parfaite de ses capacités, d’autant plus que certaines sections du Mont Wilson sont connues pour être particulièrement fragiles.

© Coll. Alex Honnold

Pour couronner le tout, Honnold a réalisé cette croix en un temps record ! L’Américain a bouclé l’ascension et le retour à sa voiture en seulement quatre heures, un chrono qui illustre le rythme soutenu qu’il a adopté pour venir à bout des 450 mètres de cette grande voie. Cette vitesse d’exécution, combinée au niveau d’engagement extrême du solo intégral, confirme une fois de plus qu’Alex Honnold évolue dans une dimension à part !

Seulement 4 heures pour faire l’aller-retour depuis ma voiture… Je pense que c’est un nouveau record personnel !

Alex Honnold

Honnold a également précisé qu’il explorait de potentiels lignes sur le Mont Wilson, laissant entendre que d’autres solos de ce type pourraient suivre…


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William Bosi libère l’un des projets les plus anciens et redoutés de Sintra au Portugal !

25 Mar

À Sintra, au Portugal, un projet parmi les plus anciens et redoutés du secteur attendait patiemment qu’un grimpeur le libère. C’est désormais chose faite : Will Bosi vient de réaliser la première ascension de « El Dorado Sit » et propose la cotation de 8C.

Wiliam Bosi continue d’enrichir son carnet de croix. L’Écossais a réalisé la première ascension de « El Dorado Sit » 8C, faisant de ce bloc l’un des plus durs du Portugal. Ce projet, resté intouché pendant des années, consistait à ajouter quatre mouvements particulièrement exigeants au départ debout de « El Dorado » 8A+, un bloc qu’il avait déjà réalisé une semaine plus tôt, en seulement trois essais.

Sur Instagram, Bosi a partagé ses impressions sur la difficulté de ce nouveau bloc :

Quelle ligne incroyable ! Trop content d’avoir pu enchaîner et d’établir ce qui est peut-être le bloc le plus dur de Sintra ? Il m’a semblé plus difficile que « Mito » 8B+ que j’avais réalisé l’an dernier, mais sur ce type de rocher, c’est difficile d’être catégorique.

En tout, il n’y a que six mouvements, et tout se joue dans le crux du départ debout, qui semblait gagner une demi-cotation à chaque mouvement supplémentaire.

William Bosi

© Teresa Coimbra

Ce n’est pas la première fois que le grimpeur écossais s’illustre à Sintra. Comme il le mentionne dans son commentaire, l’an dernier, il y avait signé la deuxième ascension de « Mito » 8B+ (récemment répété par Shauna Coxsey), répété « Pena Perpetua » 8A+ et ouvert « Eye of Fire » 8A.

William Bosi s’affirme comme l’un des grimpeurs les plus complets de sa génération. Il fait partie du cercle restreint des spécialistes du 9A bloc, avec quatre réalisations à son actif : il avait notamment marqué les esprits en 2022 avec la troisième ascension d' »Alphane », avant d’enchaîner « Burden of Dreams » moins de six mois plus tard. En 2024, il avait poursuivi sur sa lancée avec « Return of the Sleepwalker » et la répétition éclair de « Spots of Time ». Bosi excelle aussi en falaise, comme en témoigne sa récente ascension d’ »Excalibur » 9b+.


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Chris Sharma dévoile « Black Pearl », la nouvelle perle du psicobloc à Majorque

23 Mar

Chris Sharma, le roi du psicobloc, vient de dévoiler les images de l’une de ses ascensions les plus marquantes : « Black Pearl », une ligne impressionnante située à Port de Sóller, à Majorque. Cette voie, qu’il a travaillée depuis 2017, représente sans doute l’un des plus grands défis de sa carrière en terme de deep-water.


En novembre 2023, Chris Sharma réussissait enfin la première ascension de « Black Pearl », une ligne qu’il imaginait depuis des années. Un mur de 30 mètres, lisse et déversant, à l’apparence presque impénétrable. Pourtant, au milieu de cette paroi, un discret tridoigt a attiré son attention et a déclenché son obsession pour cette voie.

« Découvrir cette face, c’était comme un rêve… Ce genre de ligne qui semble presque impossible… jusqu’à ce qu’un détail, une simple prise, te donne une lueur d’espoir », confie Sharma.

Le grimpeur américain, véritable pilier du psicobloc avec des ascensions mythiques comme « Es Pontàs » 9a+, « Alasha » 9a, « Face Your Fear » 8b, « Big Fish » 8c+ ou encore « Vision Quest » 9a, pense que « Black Pearl » pourrait être encore plus difficile que ses précédents exploits. Cependant, il reste prudent sur la cotation, reconnaissant que les conditions météorologiques et l’engagement mental rendent ce type de grimpe particulièrement difficile à évaluer.

© Coll. Reel Rock

À l’occasion de la sortie du Reel Rock 19, un film retraçant l’ascension de « Black Pearl » a été mis en ligne sur YouTube. Réalisé par Brett Lowell, ce documentaire de neuf minutes nous plonge au cœur de l’action, avec une approche brute et immersive.

« On voulait capturer l’essence du psicobloc, sans artifices. Aujourd’hui, beaucoup de vidéos d’escalade se concentrent sur l’histoire derrière la performance, ce qui est génial, mais ce film est une immersion brute dans la grimpe. Pas de mise en scène, juste du mouvement, de l’engagement, et l’intensité du moment », explique Sharma.

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au film :


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Mission 9b : Stefano Ghisolfi à un pas de réussir son défi fou !

21 Mar

Stefano Ghisolfi continue son incroyable défi en Espagne : réaliser quatre 9b dans quatre falaises différentes au cours du même trip. Après « The Full Journey » à Margalef et « Sleeping Lion » à Siurana, l’Italien vient de clipper le relais de « Neanderthal » à Santa Linya, se rapprochant ainsi un peu plus de son objectif.

Il ne lui reste plus qu’une seule voie à enchaîner : « Fight or Flight » à Oliana.


Ouverte en 2009 par Chris Sharma, « Neanderthal » 9b est une voie de pure endurance. Avec ses 115 mouvements répartis sur près de 40 mètres dans l’immense grotte de Santa Linya, elle figure parmi les 9b les moins répétés au monde. Avant Stefano, seuls deux grimpeurs avaient réussi à dompter ce monstre : Jakob Schubert en 2018 et Adam Ondra en 2019.

Si Schubert avait maîtrisé la voie relativement rapidement, Ondra, pourtant habitué aux voies de haut vol, avait décrit « Neanderthal » comme l’une des rares voies qu’il avait fini par détester, tant les échecs avaient été nombreux avant la réussite. Stefano, lui, s’est montré d’une efficacité redoutable en n’ayant besoin que de neuf séances pour venir à bout de cette ligne ultra-physique.

L’Italien a précisé avoir utilisé des genouillères pour optimiser son ascension, mais n’a pas encore donné son avis sur la cotation. Avec cette réussite, il décroche son troisième 9b de l’année et le onzième de sa carrière, confirmant son statut parmi l’élite de l’escalade mondiale !

Le défi de Stefano Ghisolfi touche à sa fin. Il ne lui reste plus qu’une voie pour accomplir son pari : « Fight or Flight » à Oliana. Encore une création signée Chris Sharma, cette ligne est redoutable avec une première section très exigeante, suivie d’un crux redoutable. Les conditions météorologiques seront un paramètre clé, car le rocher est souvent trop chaud pour des essais optimaux.

 Trois voies enchaînées, une dernière à cocher. « Neanderthal » est dans la poche, et avec ça, j’ai accompli 3/4 de mon objectif. Le prochain 9b sur la liste, c’est « Fight or Flight » à Oliana… et après ça, je pourrai enfin me reposer 😅

Stefano Ghisolfi

Alors, l’Italien parviendra-t-il à réussir son défi et inscrire son nom encore un peu plus dans l’Histoire de l’escalade ? Réponse dans les prochaines semaines !


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Vidéo : Shauna Coxsey enchaîne « Mito Sit » 8B+ sous les encouragements de sa fille !

20 Mar

Shauna Coxsey a récemment signé une nouvelle performance de haut vol en réalisant la première ascension féminine de « Mito Sit » 8B+ sous les encouragements de sa fille. Cette ligne, ouverte par Jun Shibanuma en 2022, est rapidement devenue l’un des blocs les plus durs du Portugal.

Après une répétition par Will Bosi l’an dernier, Coxsey décroche la troisième ascension de ce bloc, consolidant ainsi son retour au plus haut niveau en extérieur. Retrouvez ci-dessous la vidéo de son ascension.


Une croix en seulement deux séances !

Dès son premier essai dans « Mito Sit », Shauna Coxsey a été subjuguée par l’esthétique de la ligne : « C’est l’un des blocs les plus impressionnants que j’ai vus ! » s’est-elle exclamé. « Les prises sont à peine tenable et la face est bien plus déversante que je ne l’imaginais ».

Malgré la difficulté du bloc, l’ancienne vainqueur de la Coupe du Monde de bloc a réussi à dompter la ligne en seulement deux sessions ! Un exploit qui témoigne de son retour au plus haut niveau. Accompagnée par sa fille, dont les encouragements ont marqué les esprits, Coxsey a célébré cette ascension avec émotion : « C’est l’une des croix dont je suis le plus fière ! Enchaîner ce bloc sous les yeux de ma famille, ça n’a pas de prix ! ». 

© Ed Robinson

Un retour fulgurant sur le rocher

Depuis la naissance de sa fille en 2022, Shauna Coxsey s’est éloignée des compétitions pour se consacrer pleinement à l’escalade en extérieur. Un choix qui porte ses fruits : « Mito Sit » est déjà son troisième 8B+ de l’année, après « Fotofobia Sit » à La Pedriza et « Hazel Grace » au col du Gothard en Suisse. Elle avait également marqué l’Histoire en devenant la première femme à enchaîner un 8B+ au Royaume-Uni avec « The Boss » à Yarncliffe.

Son parcours dans le haut niveau du bloc a débuté il y a déjà dix ans, avec la première ascension féminine de « New Base Line » le célèbre 8B+ de Magic Wood, en 2014. Depuis, elle n’a cessé d’ajouter des blocs iconiques à son palmarès.

Avec un nouveau 8B+ en poche, Shauna Coxsey confirme qu’elle est toujours l’une des meilleures grimpeuses au monde. Une performance inspirante qui illustre à quel point elle continue de repousser ses limites, tout en trouvant un nouvel équilibre entre sa passion et sa vie de famille.

La vidéo de son ascension de « Mito Sit » 8B+


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Pré-saison 2025 : 600 grimpeurs se sont affrontés au Studio Bloc Masters !

19 Mar

Le Studio Bloc Masters, l’un des événements les plus importants de la pré-saison en Europe, s’est déroulé le week-end dernier à Darmstadt, en Allemagne. Avec plus de 600 participants, cette compétition ouverte en format open a attiré des grimpeurs venus du monde entier, prêts à tester leur niveau avant le début de la Coupe du Monde. 

Focus sur les moments forts de cette édition 2025, qui a donné un avant-goût prometteur de la saison à venir.


Anze Peharc vainqueur, Micka Mawem et Léo Favot en finale

Parmi les athlètes français présents, Micka Mawem et Léo Favot se sont particulièrement illustrés lors de cette édition 2025. Micka Mawem, l’un des grimpeurs plus expérimentés de la scène internationale, a fait honneur à sa réputation en décrochant sa place en finale. Au terme d’un dernier tour très disputé (les six finalistes se tiennent dans un mouchoir de poche), Micka a décroché la cinquième place avec trois tops et quatre zones.

Léo Favot, également en finale, a terminé juste derrière son ainé, à la sixième place, après avoir lui aussi réalisé trois blocs et quatre zones. Une performance solide pour le jeune Français, qui n’a pas démérité face à une opposition redoutable.

© Coll. Studio Bloc Masters

La victoire est revenue au Slovène Anze Peharc, qui a triomphé avec 4 tops. Il a été suivi de près par le Japonais Kaito Watanabe, qui a pris la deuxième place, et le Bulgare Nikolay Rusev, troisième.

© Coll. Studio Bloc Masters

Domination espagnole ; les Françaises aux portes des finales

Du côté des femmes, nos grimpeuses tricolores se sont battues avec ténacité, mais elles n’ont pas réussi à se hisser en finale. La meilleure performance française revient à Saula Lerondel, qui a terminé neuvième, à une zone près de décrocher sa place en finale.

Elle devance Flavy Cohaut (10e) et Valentine Mangin (12e), qui ont également réalisé de belles performances, mais qui ont manqué de concrétisation pour intégrer les six premières places.

© Coll. Studio Bloc Masters

La finale a été dominée par les grimpeuses espagnoles Geila Macià et Júlia Benach qui ont été les seules à valider les quatre blocs de la soirée, se départageant sur le nombre d’essais, à l’avantage de Macià. La troisième place est revenue à la Japonaise Futaba Ito.

© Coll. Studio Bloc Masters

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Micka Mawem et Chris Sharma dans « Le Blond » 9c (?) : une collaboration aussi surprenante qu’inattendue !

19 Mar

C’est une nouvelle qui risque de surprendre plus d’un grimpeur ! Micka Mawem, champion du monde de bloc 2023, a récemment publié une vidéo sur sa chaîne YouTube révélant une collaboration pour le moins improbable : pendant deux jours, il a grimpé aux côtés de l’icône absolue de l’escalade : Chris Sharma.

Deux grimpeurs que tout oppose : d’un côté, Micka, pur produit du monde des compétitions, habitué aux murs artificiels et aux blocs dynamiques. De l’autre, Chris Sharma, véritable légende de la falaise, connu pour ses ascensions historiques et son style fluide sur le rocher. Pourtant, ces deux-là ont décidé de croiser leurs univers à Oliana, haut lieu de la difficulté extrême en Espagne.

Micka Mawem dans un projet en 9c (?) !

La surprise ne s’arrête pas là. Alors que Micka Mawem n’avait jamais grimpé dans une voie plus dure que 8b+ en falaise, le voilà qu’il s’attaque directement à « Le Blond », un projet de longue date équipé par Chris Sharma qui pourrait bien être un 9c, voire plus !

C’est toujours un plaisir de passer du temps avec Chris : une énergie positive incroyable et une source d’inspiration en tant que grimpeur

Micka Mawem

Dans la vidéo, Micka partage son ressenti face à cette tentative démesurée : « C’est fou, je n’ai jamais essayé une voie plus dure que 8b+ et aujourd’hui, je suis là, avec Chris Sharma, a tenté un projet dont on ne connaît même pas la cotation tellement il s’agit de quelque chose de difficile ! » plaisante-t-il, avant de se lancer avec énergie dans les mouvements spectaculaires de la ligne.

Mais cette rencontre ne s’est pas arrêtée aux falaises d’Oliana. Le lendemain, Micka et Chris se sont retrouvés dans la salle d’escalade de Sharma à Barcelone. Objectif : recréer les deux passages-clés de « Le Blond » pour que Chris puisse mieux les travailler. Et c’est là que le talent de bloqueur de Micka entre en jeu.

L’un des crux de la voie est un mouvement dynamique en scorpion, une gestuelle typique des blocs modernes, mais rarissime en voie. Chris Sharma a ainsi pu bénéficier de l’œil expert de Micka pour analyser cette séquence ultra-technique et tenter d’en trouver les meilleures solutions.

Une collaboration en vidéo

De cette rencontre est née une série de deux vidéos captivantes. La première montre Micka Mawem et Chris Sharma à Oliana, découvrant ensemble les subtilités de « Le Blond ». La seconde nous plonge dans la salle de Chris à Barcelone, où Micka transpose l’esprit du bloc au service de la voie extrême.

Avec cette collaboration inattendue, Micka Mawem prouve qu’il est prêt à sortir de sa zone de confort, et Chris Sharma démontre une fois de plus son ouverture à l’évolution de l’escalade. Un échange riche et fascinant entre deux figures du sport, à découvrir sans tarder !

Retrouvez les vidéos ci dessous réalisée par Thibaud Herr :

  • Jour 1 – En falaise à Oliana

  •  Jour 2 – Entraînement en salle 

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Sélectif équipe de France de difficulté 2025 : voici les résultats !

18 Mar

Ce week-end, la salle d’escalade de Valence accueillait le sélectif national pour intégrer l’équipe de France de difficulté 2025. Une cinquantaine de grimpeurs (20 femmes et 36 hommes) avaient fait le déplacement pour tenter de décrocher leur place en équipe nationale.

Le format retenu pour cette épreuve reproduisait celui d’une Coupe du Monde, à savoir : deux voies de qualification, une demi-finale et une finale, le tout avec un cumul de points pour établir un classement général.


Hélène Janicot domine le circuit féminin

Chez les femmes, c’est Hélène Janicot qui s’impose avec une performance solide tout au long du week-end. Son ascension dans la voie de finale, où elle a grimpé plus haut que toutes ses concurrentes, lui permet de remporter ce sélectif.

J’ai abordé le week-end avec beaucoup de plaisir ! La saison de difficulté commençait enfin, sur un beau mur, avec une belle team d’ouvreurs, et une grande partie des meilleures Françaises sur la liste de départ ! Ces dernières semaines, je me sentais plutôt bien dans mon escalade, malgré une période stressante où je n’avais pas pu m’entraîner comme je voulais à cause d’une grosse grippe… Les sensations étaient enfin de retour ! Bref, tout était réunit pour une belle compétition. Mais ce sélectif étant la seule compétition pour se qualifier pour les premières étapes de Coupe du Monde, j’avoue que j’avais aussi pas mal de stress…

Hélène Janicot

© Tim-Nicolas Hopf

Concernant le déroulement du week-end, Hélène raconte :

Samedi, j’ai commencé par réaliser un très beau run en mettant en place tout ce que je voulais. Mais mon deuxième tour sera beaucoup plus compliqué, je me suis mis une bonne balle dans le pied au classement, ce qui signifiait que j’allais devoir être devant le lendemain si je voulais rattraper mon erreur… J’ai donc abordé le dimanche matin en me mettant « dos au mur ». Je sais gérer ce genre de situation et cela m’aide souvent à mettre le coup d’attention supplémentaire me permettant d’être ultra focalisée sur ce que j’ai à faire.
J’ai réussi à mettre un très beau run dans ma première voie, mais dès les premiers mouvements de la deuxième voie, j’ai senti que je n’avais pas assez récupéré… Mais j’ai réussi à me focaliser sur ce que je devais mettre en place, ce qui m’a permis de réaliser une bonne performance.

Hélène Janicot

À l’issue de ce sélectif, la doyenne de l’équipe de France dresse un bilan positif de sa performance, tout en identifiant des points à améliorer. Elle nous partage ses sensations et ses objectifs pour la suite :

Je ressors assez satisfaite de mon sélectif et je note plein de points positifs dans ce que j’ai pu mettre en place.
Après, il reste encore beaucoup de travail pour pouvoir mettre mon niveau de grimpe en accord avec mes objectifs.
Je vais donc repartir de plus belle à l’entraînement pour pouvoir augmenter mon niveau de performance et mettre en place qu’il faut pour être plus régulière dans mes essais.

Un grand merci à tous les bénévoles qui se sont donnés tout le week-end, au club Mineral Spirit, aux ouvreurs et à la FFME pour nous avoir proposé une super compétition. Un grand merci également à toute mon équipe, mes partenaires, mes amis et ma famille qui me suit au quotidien et m’aide jour après jour pour rendre mon projet possible !!!!

Hélène Janicot

Elle devance Camille Pouget, première dans la voie de demi-finale et deuxième dans la voie de finale, et Ina Plassoux Djiga, qui prend la troisième place.

Les résultats seniors femmes :

Victor Guillermin, une entrée fracassante chez les seniors

Du côté des hommes, Victor Guillermin s’empare de la victoire et décroche son ticket en équipe de France senior. Impressionnant de régularité, il n’a jamais terminé en dessous de la deuxième place dans toutes les voies du week-end. C’est notamment dans le tracé de finale qu’il a su faire la différence en grimpant plus haut que tous ses rivaux.

Victor, qui a déjà brillé sur le circuit jeune et en falaise, s’apprête désormais à faire ses débuts sur le circuit senior des Coupes du Monde. Une première dont il se réjouit :

Super content de cette victoire au sélectif ! C’était une compétition longue et intense, avec des voies assez basiques et physiques qui étaient démentes à grimper ! Tout le monde s’est mis des gros fights dans les voies ! Je suis vraiment content de rentrer dans la cour des grands 🫡

Merci à Guillaume, Marie, la team Respect et tout l’ES Massy pour ce qui est mis en place 🔥 Retour au training maintenant !

Victor Guillermin

© Tim-Nicolas Hopf

Et pour ses objectifs de saison ? Victor reste lucide et ambitieux :

Grâce à ma victoire ce week-end, je vais pouvoir faire plusieurs Coupes du Monde, donc je ne me mets pas de pression de résultats… Je veux juste grimper à mon niveau sur ces compétitions, et réussir à kiffer l’expérience. Il n’y en aura pas des milliers ! Si je fais ça, je ne m’en fais pas, ça va bien marcher 🔥

Victor Guillermin

Derrière lui, Max Bertone s’empare de la deuxième place, tandis que Léo Aveo termine troisième.

Les résultats seniors hommes :

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Escalade de haut niveau : l’appel à l’aide d’Alex Megos !

17 Mar

L’appel à l’aide d’Alex Megos fait écho à un problème bien plus large que le seul cadre de l’escalade allemande. Dans un message récent, le grimpeur allemand a alerté sur la situation critique des grimpeurs de haut niveau, contraints de financer eux-mêmes une grande partie de leurs déplacements et compétitions faute de soutien suffisant de la part de leur fédération.

Une réalité qui touche aussi d’autres nations, y compris la France, où le manque de moyens menace la participation des grimpeurs à certaines compétitions internationales…

Une situation alarmante pour les grimpeurs allemands

« Nous avons besoin de votre soutien – nous avons besoin de vos dons ! » écrit Alex Megos dans un appel public. L’objectif ? Permettre aux grimpeurs allemands de continuer à pratiquer leur sport sur la scène internationale, alors que la fédération allemande reporte d’un an ses mesures de soutien au haut niveau et que les aides de la Deutsche Sporthilfe ont été réduites.

En conséquence, de nombreux athlètes doivent financer eux-mêmes leurs déplacements et stages d’entraînement, ce qui met en péril leur carrière sportive. Sans ressources suffisantes, certains ne pourront tout simplement pas se rendre sur les prochaines étapes internationales !

Certains d’entre nous doivent réunir plusieurs milliers d’euros pour pouvoir participer aux Coupes du Monde !

Alex Megos

© IFSC

Megos est allé jusqu’à partager les coordonnées d’un compte bancaire pour que les supporters puissent directement envoyer des dons aux grimpeurs de l’équipe nationale allemande : « Cent pour cent de tous les dons sont destinés aux athlètes de l’équipe nationale. Il s’agit d’une initiative privée du cercle de ces athlètes ; des reçus de dons peuvent être émis si nécessaire », explique-t-il.

En France aussi, un fléau financier

Si l’appel de Megos met en lumière les difficultés rencontrées en Allemagne, la France n’est pas épargnée. Le budget de la FFME ne permet pas toujours d’envoyer un nombre optimal de grimpeurs sur certaines compétitions internationales, faute de moyens. Par exemple, certaines places disponibles pour la Coupe du Monde aux Etats-Unis, au Brésil ou encore en Chine  ne seront pas pourvues, car la fédération n’a pas les fonds nécessaires pour financer ces déplacements.

Une situation d’autant plus regrettable que l’équipe de France possède un vivier de grimpeurs talentueux, qui pourraient prétendre à de très bons résultats s’ils avaient les mêmes opportunités que les nations mieux soutenues financièrement.

© Ryo Kubota

Des solutions à trouver pour assurer l’avenir du haut niveau

L’escalade de compétition se professionnalise d’année en année, et les exigences financières qui en découlent ne cessent d’augmenter. Entre les coûts de déplacement, d’hébergement, de préparation et de matériel, être athlète de haut niveau représente un investissement considérable.

Sans un soutien accru des fédérations et des sponsors, l’accès aux compétitions internationales risque de devenir un privilège réservé à ceux qui peuvent se permettre de financer leur propre saison. Une situation qui va à l’encontre des valeurs du sport et qui pourrait, à terme, freiner le développement de l’escalade de compétition.

L’appel aux dons lancé en Allemagne est un premier pas pour sensibiliser le public à ces difficultés. Mais il est urgent que les instances sportives trouvent des solutions durables pour que les grimpeurs puissent se concentrer sur leur performance, sans avoir à se soucier de la question financière.


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Voici les nouveaux Champions de France de vitesse !

16 Mar

Ce week-end, Troyes accueillait le Championnat de France de vitesse 2025, réunissant les grimpeurs les plus rapides du pays pour une compétition intense.

Chez les femmes, Manon Lebon s’est offert un magnifique cadeau d’anniversaire en remportant son premier titre national, tandis que chez les hommes, Pierre Rebreyend a conservé son sacre au terme d’une finale à suspense !


Une journée inoubliable pour Manon Lebon

Quelle compétition pour Manon Lebon ! La grimpeuse réunionnaise, qui a participé aux Jeux Olympiques de Paris 2024 cet été, a vécu une journée exceptionnelle. En plus de fêter ses 20 ans, elle est passée pour la première fois sous la barre des sept secondes en quart de finale, un exploit qui la propulse parmi les meilleures de la discipline.

En finale, elle se retrouve face à Capucine Viglione, grande favorite du championnat. Mais cette dernière commet une faute qui la prive du titre… Manon Lebon en profite et s’impose, décrochant ainsi son tout premier titre de championne de France senior.

Le podium est complété par une autre grimpeuse réunionnaise, Eva Lina Rymasz, qui s’offre la médaille de bronze en battant Louise Fontaine lors de la petite finale.

© FFME

Pierre Rebreyend double la mise

Chez les hommes, la compétition a tenu toutes ses promesses et les duels furent particulièrement serrés entre les grimpeurs. Le champion de France en titre, Pierre Rebreyend, savait qu’il serait très attendu, notamment face à Guillaume Moro, qui venait de battre le record de France quelques jours auparavant.

Mais dès les qualifications, Rebreyend affiche ses ambitions en trustant la première place du classement, avec un temps de 5,28 secondes. Il enchaîne ensuite les tours avec assurance pour atteindre la finale, où il affronte son coéquipier en club Jérôme Morel. La course est intense et serrée, et Pierre Rebreyend conserve son titre pour seulement 7 millièmes de seconde !

De son côté, Guillaume Moro voit son rêve de finale s’envoler après un faux départ en demi-finale. Il se console tout de même en décrochant la médaille de bronze face à Marius Payet Gaboriaud en petite finale.

© FFME

Résultats

Les résultats complets du Championnat de France de vitesse 2025

Replay

L’intégralité de la compétition est à retrouver en replay ci-dessous :


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Compétition : une réforme qui change tout pour 2025 !

15 Mar

L’IFSC a récemment annoncé une refonte majeure du système de quotas pour les Coupes du Monde en 2025. Ce changement va profondément modifier la répartition des places pour chaque nation et redistribuer les cartes sur la scène internationale… Parmi les pays les plus impactés, le Japon subit une réduction drastique du nombre de ses représentants.

Enquête.


Une nouvelle règle qui limite le nombre de grimpeurs par nation

Jusqu’à présent, chaque pays bénéficiait d’un quota fixe de deux grimpeurs par discipline et par genre, avec des places supplémentaires attribuées en fonction du classement mondial mis à jour en continu par l’IFSC. En 2024, les dix meilleurs grimpeurs de ce classement assuraient à leur nation une place supplémentaire nominative, ce qui favorisait les nations dominantes, comme le Japon.

© IFSC

Mais en 2025, fini les quotas attribués à des athlètes nommément désignés ! Désormais, chaque pays pourra obtenir jusqu’à quatre places supplémentaires si ses grimpeurs figurent dans le top 40 mondial, mais sans dépasser un total de six athlètes par compétition (hors pays organisateurs bénéficiant de quotas supplémentaires).

Des conséquences lourdes pour le Japon et la Chine !

Ce revirement stratégique affecte particulièrement les nations qui dominaient jusqu’ici les classements internationaux. Le Japon, qui alignait jusqu’à sept grimpeurs en finale lors de certaines compétitions mondiale, voit son contingent réduit de 11 places au total :

  • 5 en difficulté (hommes)
  • 3 en bloc (hommes)
  • 2 en bloc (femmes)
  • 1 en difficulté (femmes)

La Chine, quant à elle, perd quatre places en vitesse, une discipline où elle s’est imposée comme une référence mondiale. D’autres nations sont également touchées, notamment la France et les États-Unis, qui perdent chacun une place en bloc féminin.

© IFSC

Quelques gagnants dans cette nouvelle équation

Si la plupart des grandes nations doivent composer avec une baisse de leurs effectifs, certains pays profitent de cette réforme.

L’Allemagne récupère une place en bloc féminin, tandis que l’Italie gagne un athlète supplémentaire en difficulté chez les hommes. Une redistribution qui pourrait amener une plus grande diversité dans les finales des Coupes du Monde.

© IFSC

Vers un Championnat du Monde plus sélectif ?

L’IFSC ne s’est pas arrêté là et a également modifié les quotas pour les Championnats du Monde. Chaque nation bénéficiera désormais de deux places garanties par discipline et par genre, avec un maximum de trois places supplémentaires en fonction du classement continu.

Les Champions du Monde en titre et les vainqueurs des Championnats continentaux 2024 seront quant à eux automatiquement qualifiés.

© IFSC

Pourquoi ces changements ?

Selon l’IFSC, ces ajustements visent plusieurs objectifs :

  • Limiter le nombre d’athlètes en compétition, afin de réduire les coûts d’organisation et d’améliorer la fluidité des événements.
  • Préserver le prestige du Championnat du Monde, en incitant les meilleurs grimpeurs à se mesurer tout au long de la saison pour décrocher leur qualification.
  • Augmenter la diversité des nations représentées, en évitant que quelques pays ultra-dominants monopolisent les quotas.

Si cette réforme va permettre à de nouveaux pays d’émerger sur la scène internationale, elle prive également certaines nations, comme le Japon, d’une part importante de leurs compétiteurs habituels.

Alors, ces nouvelles règles vont-elles rebattre les cartes sur les Coupes du Monde ?


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Deux nouvelles voies dans le neuvième degré à Flatanger pour Jorge Díaz-Rullo !

14 Mar

Alors que son séjour touchait à sa fin, Jorge Díaz-Rullo a prouvé une fois de plus qu’il ne laisse rien au hasard en s’attaquant à deux nouvelles lignes emblématiques de Flatanger : « Little Badder » 9a de Seb Bouin et « The Illusionist » 9a d’Adam Ondra.

Après avoir marqué l’été et l’automne 2024 en enchaînant « Change » 9b/+ et « Move » 9b/+, Jorge Díaz-Rullo a poursuivi sur sa lancée en ajoutant deux autres voies emblématiques de Flatanger à son carnet de croix.

L’Espagnol s’est d’abord attaqué à « Little Badder » 9a, une ligne libérée par Seb Bouin en 2013. Cette voie reprend le premier tronçon de « Move » avant de bifurquer vers une sortie plus abordable. Connue pour son intensité physique et son exigence, elle avait notamment été réalisée en seulement deux essais par Alex Megos en août dernier.

Quelques jours plus tard, Jorge s’est offert « The Illusionist » 9a, une création d’Adam Ondra datant de 2013. À l’origine pensée comme une voie d’échauffement pour les monstres de la grotte d’Hanshelleren, elle s’est avérée bien plus coriace que prévu, forçant Ondra à la coter 9a. Courte et intense, elle représente un vrai test puissance, comme l’a attesté Díaz-Rullo.

« The Illusionist a été mon adieu à Flatanger », a confié Díaz-Rullo sur Instagram. « J’étais vraiment fatigué sur les derniers jours, et les dernières voies que j’ai grimpées ont été un vrai défi dans l’état de forme où j’étais. »

Une conclusion en beauté pour un trip norvégien d’exception, qui place encore un peu plus Díaz-Rullo parmi les falaisistes les plus solides de la scène actuelle.

La vidéo de Jorge Díaz-Rullo dans « The Illusionist » 9a :


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Et de quatre ! Simon Lorenzi enchaîne « Return of the Sleepwalker » 9A après une bataille acharnée !

13 Mar

Le Belge Simon Lorenzi vient d’écrire une nouvelle page de l’Histoire en réalisant son quatrième 9A bloc avec « Return of the Sleepwalker » à Red Rock, aux États-Unis. Une performance colossale, qui ne s’est pas faite en un jour…

Il l’a fait ! Après trois mois d’efforts acharnés, Simon Lorenzi a enchaîné « Return of the Sleepwalker » 9A à Red Rock, l’un des blocs les plus exigeants de la planète. Mais ce qui rend cette réussite encore plus incroyable, c’est son timing : le Belge a réussi à enchaîner ce bloc… lors de son tout dernier jour sur place, quelques heures seulement avant de prendre son vol retour !


Trois mois de lutte acharnée !

Arrivé aux États-Unis fin décembre, Simon Lorenzi avait un objectif clair : répéter « Return of the Sleepwalker », le premier 9A du continent américain, libéré par Daniel Woods en 2021 et considéré comme l’un des plus durs au monde. Mais pendant des semaines, les tentatives se sont enchaînées sans succès. Chaque jour, il revenait sous le toit de Red Rock, peaufinant chaque mouvement, ajustant chaque micro-placement et endurant la frustration des échecs répétés.

Épuisé mentalement et physiquement par ce bloc, Lorenzi a parfois ressenti le besoin de faire des pauses et d’aller explorer d’autres blocs à Red Rocks, comme « Nocturnal Emissions » 8B ou même « Shaolin », un autre 9A ouvert par Sean Bailey.

« J’avais besoin d’une pause après m’être senti faible mentalement et physiquement ces dernières semaines… Quel bonheur de grimper des blocs plus faciles et de simplement profiter de la grimpe ! », expliquait-il alors sur Instagram.

Les jours passaient, les espoirs vacillaient, mais pas sa détermination. Simon revenait toujours à « Return of the Sleepwalker », bien décidé à en venir à bout !

© Kévin Deltour

Hier, alors que son visa expirait et que son vol retour était déjà programmé, le Belge s’est offert une dernière opportunité. Une ultime session. Celle qui, après des dizaines de journées à échouer, allait tout changer.

Et cette fois, tout s’est aligné. Son corps a parfaitement répondu, chaque mouvement a été exécuté avec précision, et quelques secondes plus tard, il atteignait la sortie de ce monstre rocheux.

« Last day, best day », a-t-il écrit sur Instagram, encore sous le choc de l’exploit.

© Bobby McGee Vannoy

Un carnet de croix spectaculaire !

Avec cette ascension, Simon Lorenzi entre un peu plus dans l’Histoire. Il rejoint Will Bosi comme l’un des seuls grimpeurs à avoir enchaîné quatre blocs dans le neuvième degré.

En février 2021, Simon Lorenzi a réalisé la première ascension de « Soudain Seul » 9A, son premier bloc de ce niveau, après plus de 25 séances de travail. Nico Pelorson en a signé la deuxième ascension, mais a suggéré une cotation de 8C+. Le bloc a ensuite été répété par Camille Coudert, qui a estimé que ce bloc méritait son 9A, tout comme Adam Ondra après son récent enchaînement de cette ligne emblématique de Bleau.

Le deuxième 9A de Lorenzi fut « Alphane », ouvert par Shawn Raboutou, qu’il a enchaîné en décembre 2022. Un peu plus d’un an plus tard, il a ajouté « Burden of Dreams » à son carnet de croix. Il a également réalisé de nombreux autres blocs extrêmes, dont le légendaire « Off the Wagon Low » 8C+ en Suisse, ainsi que « Big Conviction » 8C+ et « La Révolutionnaire Assis » 8C+ à Bleau.

La liste des 9A bloc de Simon Lorenzi :

  • « Soudain Seul » 9A, Fontainebleau – première ascension en 2021
  • « Alphane » 9A, Chironico – décembre 2022
  • « Burden of Dreams » 9A, Lappnor – janvier 2024
  • « Return of the Sleepwalker » 9A, Red Rock – mars 2025

© Bobby McGee Vannoy

L’épreuve de la persévérance

Si cette ascension marque un exploit sur le plan sportif, elle est aussi le symbole d’une ténacité hors norme. Trois mois de combat contre un bloc qui refusait de céder. Trois mois à affronter le doute et la fatigue, à repousser chaque jour un peu plus ses limites. « Return of the Sleepwalker » n’a pas seulement mis à l’épreuve la force physique de Lorenzi, mais aussi son mental d’acier.

Il aurait pu abandonner. Il aurait pu rentrer chez lui bredouille. Mais il a choisi de se battre jusqu’au bout. Et son dernier jour à Red Rock restera gravé à tout jamais dans sa mémoire… L’imaginer réussir ce bloc au tout dernier moment, alors que son visa expirait et que son avion l’attendait, rend cette croix encore plus dingue ! Chapeau bas monsieur Lorenzi.


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Laura Rogora établit un nouveau record féminin !

12 Mar

Laura Rogora poursuit sa moisson de 9a avec « Tre Mou Polacche » à Arco. En quelques mois seulement, elle a réalisé plus d’une dizaine de voie dans le neuvième degré, signant un nouveau record féminin !

Laura Rogora continue d’affirmer sa domination sur le rocher en signant la troisième ascension – et très probablement la première féminine – de « Tre Mou Polacche » 9a à Arco. Cette voie, située sur la falaise d’Eremo di San Paolo, se trouve sur la même face que l’imposante « Erebor » 9b, et a été équipée par Gabri Moroni avant d’être libérée conjointement le même jour par Stefano Ghisolfi et Gio Placci en novembre dernier.

Laura avait déjà tenté la voie en janvier, mais des conditions glaciales ne lui avaient pas permis de la travailler correctement. Conquise par la ligne, l’Italienne a décidé d’y revenir. Il y a deux semaines, elle a affiné ses méthodes et commencé à enchaîner des sections de la voie. Il y a quelques jours, elle tombait sur le dernier mouvement difficile lors d’un essai prometteur. Finalement, avec tous les réglages en tête, elle a fini par atteindre le relais dès sa première tentative de la journée jeudi dernier.

« La voie est divisée en deux sections dures, séparées par un bon repos. La deuxième partie est particulièrement exigeante et complexe, avec de nombreuses options en terme de méthode, explique-t-elle. Je suis vraiment heureuse d’avoir enchaîné ce petit bijou ! »

Une liste de croix toujours plus grande !

Ce nouvel exploit s’ajoute à une liste de réalisations hors norme pour Rogora. En seulement six mois, la grimpeuse de 23 ans a enchaîné dix voies dans le neuvième degré, un record exceptionnel chez les femmes. Son carnet de croix compte désormais près de 40 voies dans le 8c+/9a ou plus, un chiffre qui la place parmi les grimpeuses les plus prolifiques de l’Histoire.

Parmi ses dernières performances marquantes, on retrouve notamment « Goldrake » 9a+ à Cornalba en septembre dernier, mais aussi un impressionnant marathon de croix début janvier en Slovénie à Mišja Peč, où elle a enchaîné trois 9a (« Sanjski Par Extension », « Xaxid Hostel », « Martin Krpan »), plusieurs 8c+ et même des 8c à vue.


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Interview : Guillaume Moro, le nouveau grimpeur le plus rapide de France !

10 Mar

Guillaume Moro, pilier de l’escalade de vitesse en France, a récemment frappé fort en établissant un nouveau record national en 5’’11. Au travers de cette interview exclusive, il nous dévoile les coulisses de cette performance, l’impact de ses entraînements aux États-Unis sur sa progression, et ses ambitions pour la suite de la saison.

Quand on parle d’escalade de vitesse, difficile de ne pas mentionner Guillaume Moro. À 30 ans, il est le pilier de la sélection tricolore et l’un des grimpeurs les plus expérimentés du circuit international, avec plus de 80 compétitions international à son actif. Depuis plus d’une décennie, il évolue au plus haut niveau dans une discipline où chaque détail compte et où la moindre fraction de seconde peut faire basculer un résultat.

Cette année, il a frappé fort : le dimanche 16 février, à Valence, il a battu le record de France sur la voie officielle en signant un chrono fulgurant de 5’’11. Un exploit qu’il attendait depuis longtemps et qui vient récompenser des années d’investissement, entre travail acharné et remises en question.

Pour aller chercher ce record et devenir le grimpeur le plus rapide du territoire, Guillaume a du sortir de sa zone de confort. Récemment, il a mis les voiles direction les États-Unis, afin d’apporter de la nouveauté à son entraînement. Plongé dans une culture de l’escalade bien différente de celle qu’il connaît en France, il a pu découvrir une autre approche de la vitesse. Entre sessions d’entraînement sur place et échanges avec les pointures locales, il en est revenu avec une vision encore plus affûtée de son sport et de précieux enseignements pour la suite de sa carrière.

Alors, comment a-t-il vécu ce record de France tant attendu ? Qu’a-t-il découvert lors de son périple aux États-Unis ? Et surtout, quels sont ses objectifs pour la suite de la saison, entre compétitions majeures et nouveaux défis personnels ? Guillaume Moro nous livre ses impressions, avec la passion qui le caractérise.


Guillaume, tu es un des piliers de l’équipe de France de vitesse depuis plusieurs années. Peux-tu nous raconter comment tu as découvert la discipline et ce qui t’a amené jusqu’au plus haut niveau ?

Mon premier contact avec l’escalade de vitesse remonte à 2009, lorsque j’ai assisté à un Championnat du Monde à Valence en tant que bénévole. Séduit par cette discipline, j’ai eu la chance, cette année-là, de voir mon club s’équiper d’un mur de vitesse. J’ai alors commencé à m’entraîner de temps en temps en essayant d’améliorer mon chrono.

J’ai participé au circuit national de compétitions en vitesse tout en privilégiant la difficulté et le bloc. En 2010, j’ai intégré l’équipe de France d’escalade de vitesse et participé à ma première Coupe du Monde, à Chamonix.
En 2013, j’ai arrêté le bloc et la difficulté en compétition et basculé à 100% en vitesse, en intégrant le pôle France de Voiron.

© IFSC

Avec ton expérience sur le circuit international, comment as-tu vu évoluer la vitesse ces dernières années ?

J’ai effectivement vu de près ce sport grandir et évoluer, surtout au niveau des méthodes dans la voie ; lorsqu’une nouvelle méthode était réalisée en compétition, tout le monde se questionnait et l’adoptait dans la foulée. J’ai aussi vu les records mondiaux tomber année après année. J’ai le souvenir d’un record du monde établi en 6’’26… Aujourd’hui un 6’’26 vous place parmi les derniers en Coupe du Monde !

Penses-tu être aujourd’hui l’un des grimpeurs les plus expérimentés du circuit international ?

J’ai participé à environ 80 compétitions internationales, donc oui ça doit me placer parmi les cinq grimpeurs les plus expérimentés. Mais au bout de trois ou quatre saisons, je dirais que l’expérience ne change plus grand-chose. Ce sont davantage les chronos et la régularité qui parlent.

© IFSC

Quand tu regardes le Guillaume Moro d’il y a quelques années et celui d’aujourd’hui, quelles sont les plus grandes évolutions que tu remarques ?

J’ai plus d’assurance dans mes choix, dans ma façon de m’entraîner et dans le cadre que je pose dans mon quotidien. Mais sinon, j’aime toujours autant m’entraîner, avec la même envie de performer en compétition et d’améliorer mes chronos.

Il y a quelques jours, tu as battu deux fois le record de France lors de la Coupe de France de Valence, avec un nouveau temps record de 5’’112. Comment as-tu vécu cette journée ?

J’ai pris très au sérieux cette compétition ! Je savais que j’étais en forme, il me fallait juste mettre tout en place pour sortir de gros chronos. Je suis resté très concentré jusqu’au bout. J’ai battu une première fois mon record en 5’’244, puis en demi-finale j’ai pris le record de France en 5’’146, mais je savais que j’en avais encore sous le pied. Donc j’ai encore plus « envoyé » sur la finale pour faire un 5’’112 et donc signer un deuxième record de France.

 

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Qu’as-tu ressenti au moment où tu as vu ton temps s’afficher ?

Je savais que j’avais fait un gros chrono et qu’il était proche du précédent. Sur le coup j’étais vraiment content et fier de finir en beauté cette compétition.

Est-ce que tu as changé quelque chose dans ton approche mentale ou physique avant cette compétition ?

Sur l’aspect mental je n’ai rien changé, je travaille avec le même préparateur depuis trois ans. On avait fait une séance deux jours avant pour me mettre en confiance mais rien d’inhabituel. Physiquement, je me sens un peu plus solide et j’aborde ma grimpe avec plus de confiance, grâce à plusieurs petits ajustements sur la technique qui, une fois mis bout à bout, donnent des runs assez propres.

Selon toi, quels sont les éléments qui t’ont permis d’atteindre cette performance ?

Une bonne confiance en moi suite à des runs très rapide les semaines précédentes, un bon mur (car oui, ça joue), une bonne émulation et un véritable engagement !

© Juliet Leonova-Khaydukova

Le record de France était jusque-là détenu par Bassa Mawem. Que représente pour toi le fait de l’avoir battu et de devenir le grimpeur français le plus rapide de l’Histoire ?

C’était dans mes objectifs depuis un moment de prendre le record de France. Ces derniers temps, je savais que j’en étais capable car je l’avais déjà battu à l’entraînement. J’ai un immense respect pour mon pote Bassa, on s’est fait un câlin après la compétition. Mais oui, c’est une grande fierté d’être aujourd’hui le grimpeur français le plus rapide.

Qu’est-ce que ce record change pour toi, aussi bien en termes de reconnaissance qu’en termes de motivation ?

Ça ne va clairement pas changer ma vie, mais ça envoie un message aux étrangers : je suis toujours présent et il va falloir compter sur moi cette année pour aller les challenger ! Et sur la motivation, ça me montre que je ne suis vraiment pas loin d’un run en dessous des 5 secondes.

© outThere Collective

Cette année, tu as décidé de modifier ta préparation en t’entraînant aux États-Unis. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Cela fait deux ans que j’ai quitté le pôle France de Voiron et que je m’entraîne seul sur le mur d’Anse. J’avais fait ce choix l’année des Jeux Olympiques.

J’étais un peu moins motivé après cet été et il me manquait un peu d’émulation, j’ai donc décidé de partir un mois à Salt Lake City en novembre. On a fait un camp d’entraînement avec d’autres compétiteurs européens qui sont aussi de très bons potes, avec en plus une bonne partie de l’équipe américaine qui s’entraîne là-bas. Puis, j’y suis retourné trois semaines en janvier pour progresser encore.

Tu as été coaché par Albert Ok, un entraîneur réputé aux États-Unis. Qu’est-ce qui t’a convaincu de travailler avec lui ?

La première fois qu’on s’est rencontré avec Albert Ok, c’était il y a deux ans après la Coupe du Monde de Chamonix. On reparlait de la compète qui s’était mal passée pour moi il m’a dit une phrase qui m’a marqué : « Bien sûr que tu vas le faire, tu es Guillaume Moro ». J’ai tout de suite senti qu’il croyait en moi. Il a été à l’origine de l’idée de ce camp d’entraînement.

Après un mois à travailler avec lui, je me suis rendu compte à quel point il était doué pour améliorer la technique des athlètes. Je lui ai demandé qu’il devienne mon coach et il a accepté. Il entraîne également trois athlètes olympiques américains, dont Samuel Watson, détenteur du record du monde. Pourtant, il était toujours là, derrière moi, à me motiver à chaque séance. C’est une personne incroyablement bienveillante et inspirante.

 

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En quoi ta préparation américaine a-t-elle été différente de celle que tu avais en France ?

J’ai beaucoup axé mes séances sur la grimpe et moins sur la préparation physique. On pouvait s’entraîner tard le soir, ou même le dimanche, ce qui n’est pas courant en France. On a fait quelques séances interminables de plus de trois heures et d’une trentaine de runs avec pour objectif de battre notre record ! Le groupe tirait tout le monde vers le haut, on s’encourageait sincèrement, même si ce sont mes concurrents que je vais retrouver en compétition internationale.

Quels ont été les aspects les plus marquants ou les plus difficiles de cette nouvelle approche d’entraînement ?

Le plus dur est de changer mes habitudes de grimpe et d’appliquer des nouveaux placements de pieds, de mains, de bassin, de genoux pour optimiser ma trajectoire. Ce désapprentissage prend de l’énergie et du temps.

Avec du recul, est-ce que tu sens que cette expérience t’a réellement fait progresser ? Si oui, sur quels points ?

Oui vraiment, sur l’aspect technique surtout, mais aussi sur la confiance en moi et en mon coach. S’entrainer avec Sam Watson et Zach Hammer, qui faisaient beaucoup de runs rapides, m’a aussi bien motivé !

© Gaël Bouquet des Chaux

La vitesse est dominée par l’Indonésie et la Chine ces dernières années. Est-ce aussi une des raisons qui t’a poussé à aller chercher une autre approche aux États-Unis ?

Oui, ce sont deux nations avec une forte densité de grimpeurs dans le top niveau. Pour avoir déjà connu l’entraînement dans ces deux pays, je sais qu’il diffère beaucoup de notre conception de l’entraînement ; pour eux c’est presque une question de vie ou de mort ! Aux USA, je savais que j’allais pouvoir concilier un entraînement sérieux et des moments de vie en dehors de l’escalade.

En dehors des aspects purement techniques, qu’as-tu appris sur toi-même durant cette expérience d’entraînement à l’étranger ?

J’ai beaucoup réfléchi sur le sens que les entraînements et les compétitions représentaient pour moi. Là-bas, je me suis questionné sur pourquoi j’avais commencé et pourquoi je continuais après tant d’années.

En fait ma motivation me vient depuis tout petit, je voulais tout le temps aller plus vite que ce soit en courant, en skiant, à vélo… J’aime la compétition, je cherche à m’améliorer, c’est en moi. Donc je veux me prouver que je suis encore capable d’aller plus vite.

© IFSC

Tu l’as mentionné sur Instagram : ton objectif est désormais de descendre sous la barre des cinq secondes. Peux-tu nous en dire plus sur ce que cela représente pour toi et sur les étapes à franchir pour y parvenir ?

Cette année je veux axer mes objectifs sur mes chronos et non sur un résultat en compétition. Je trouve ça plus sain et c’est quelque chose que je peux maitriser. Passer sous la barre des 5 secondes me tient vraiment à cœur, et être le premier Français à le réaliser serait une immense satisfaction. Ça se joue à pas grand-chose maintenant, un peu de fraicheur, un bon temps de réaction, une compète avec de l’émulation…

Avec ces nouvelles performances, comment envisages-tu la suite de ta saison ?

Je vais l’aborder une compète après l’autre. On a un sélectif le 1er mars, puis le Championnat de France le 15 mars durant lesquels il faudra faire sous les 5’’10 pour aller sur les premières Coupes du Monde. J’ai ensuite les Jeux Mondiaux Militaires en Suisse. Après, on verra, mais si j’approche les 4 secondes, ça ouvrira des portes pour de belles performances sur le circuit international.

© Heike Feiner

Plus largement, quels sont tes objectifs à long terme en vitesse ?

Sur ma carrière en tant que grimpeur je pense que j’arrive justement à ce « long terme » ; du coup je ne me projette pas encore au-delà de l’année prochaine et je reste sur cet objectif de 4 secondes cette saison.

Mais pour mon après carrière, j’aimerais coacher plus d’athlètes, transmettre mon expérience, développer l’escalade de vitesse en France et dans le monde.

Avec ton niveau actuel, à quoi ressemble une semaine type d’entraînement pour toi ?

C’est environ six séances de vitesse et trois ou quatre de musculation, soit entre 25 et 30 heures par semaine, tout en essayant d’optimiser la nutrition, la récupération et le sommeil.

Comment arrives-tu à gérer la pression et la recherche de performance à chaque compétition ?

Mon préparateur mental m’aide beaucoup à ajuster les curseurs (si je suis trop stressé ou pas assez) afin d’être impliqué comme il faut. J’essaye de prendre du recul parfois et d’apprécier chaque instant en compète.

Quels sont les plus grands défis auxquels tu fais face aujourd’hui en tant que grimpeur de vitesse ?

Eviter d’avoir les doigts en sang à chaque séance ou ne pas se cogner les genoux (rires). Plus sérieusement, c’est trouver ce juste équilibre entre relâchement, engagement et prise de risque, pour aller chercher de meilleurs chronos.

Un dernier mot à ajouter ?

Pour avoir vécu l’histoire de l’escalade de vitesse en France je peux vous dire qu’on a beaucoup été critiqués pendant toutes ces années, au même titre que l’évolution du style de bloc en compétition. Je trouve ça dommage car je vois comment ça se passe à l’étranger et comment un pays peut pousser une discipline à briller. Alors oui, l’escalade n’est plus la même qu’il y a 30 ans, et nos grimpeuses et grimpeurs français de vitesse qui consacrent une partie de leur vie dans ce sport magnifique méritent un grand respect.

Je tiens à remercier l’Armée de Champions qui me soutient depuis plusieurs années, le 511ème régiment de l’Armée Française que je parraine, ainsi que mon sponsor Sofidev, le Club Vertige, l’AL Escalade, Albert, Saïd et mes parents.


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Son plus long projet à ce jour : Janja Garnbret enchaîne une voie historique après deux ans de combat !

09 Mar

Janja Garnbret vient de signer une première féminine marquante en enchaînant « Za Staro Kolo in Majhnega Psa » 8c+ à Mišja Peč, en Slovénie. Cette voie, ouverte en 1992 par Tadej Slabe, faisait partie des plus dures au monde à l’époque, aux côtés de « Action Directe » et « Hubble ».

Cela faisait longtemps que Janja Garnbret travaillait secrètement cette voie… La Slovène de 25 ans, double championne olympique et figure dominante des compétitions internationales, s’est attaquée à cette ligne historique dès 2022, mais sans succès.

« Je l’ai essayée de temps en temps depuis 2022 et je ne me sentais jamais assez forte », raconte-t-elle. « Je suis revenue bien plus forte cette fois-ci et c’est allé assez vite ! Cela dit, il m’a quand même fallu un bon nombre d’essais et d’efforts pour clipper le relais. Il s’agit de mon projet le plus long à ce jour. »

Avec une dizaine de répétitions seulement en plus de 30 ans, cette voie jouit d’une réputation bien particulière dans la communauté slovène.

« Bien qu’elle n’ait pas reçu beaucoup d’attention internationale ces dernières années, elle était considérée, avec « Action Directe » de Wolfgang Güllich et « Hubble » de Ben Moon, comme l’une des lignes les plus difficiles du monde à l’époque », explique Garnbret. « Elle a une aura spéciale ici en Slovénie, avec son style impitoyable et un crux brutal. Quelle voie iconique et quel morceau d’histoire ! », s’extasie la championne.

Combinant prises minuscules, pieds précaires et une séquence intense sur des inversées, cette ligne de 15 mètres représente un véritable test de puissance. Des grimpeurs de renom tels qu’Adam Ondra, Kilian Fischhuber, Jernej Kruder ou encore Domen Škofic figurent parmi ses rares répétiteurs.

Et le niveau réel de la voie ? Même Janja Garnbret admet que la cotation pourrait mériter un ajustement : « Si quelqu’un propose de revoir la cotation à la hausse, je serais d’accord », confie-t-elle sans hésitation, avant de conclure avec enthousiasme : « Mais surtout, je suis juste super heureuse d’avoir enfin pu cocher cette voie de ma liste de choses à faire ! »

Après avoir enchaîné son premier 8C bloc l’an dernier et enchaîné son troisième 8c à vue il y a tout juste un mois, Garnbret semble plus en forme que jamais… De bon augure pour son retour sur le circuit international ! Une performance de plus qui prouve, si besoin était, qu’elle n’a pas fini d’écrire l’Histoire de l’escalade…

 

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Deux 9A bloc en moins de deux mois : la montée en puissance impressionnante de ce jeune grimpeur !

08 Mar

Noah Wheeler a de nouveau frappé fort ! Après avoir signé son premier 9A en janvier avec « Return of the Sleepwalker », l’Américain de 22 ans récidive avec la seconde ascension de « Shaolin » 9A à Red Rock, Nevada. Un bloc exigeant, qui lui a demandé patience, persévérance et une maîtrise totale de son corps et de son esprit !


« Shaolin », une ligne redoutable !

Ouvert par Sean Bailey en février 2024, « Shaolin » est l’un des rares 9A bloc des États-Unis, aux côtés de « Return of the Sleepwalker » et « Megatron ». La ligne, sculptée dans le grès rouge de First Creek Canyon, impose un enchaînement exigeant : une première section en 8B, suivie d’un jeté en 8B, puis d’un dernier mouvement explosif de niveau 8A. Si Wheeler n’a pas eu de mal à maîtriser chacun de ces passages intrinsèquement, tout assembler en un seul run s’est révélé être un combat d’une toute autre envergure.

« Shaolin » a exigé une maîtrise de soi plus que n’importe quel autre bloc auparavant. J’ai dû apprendre à optimiser la position de mon corps, comprendre précisément la force et la pression que je devais générer avec mes pieds, conceptualiser et calibrer chaque essai par rapport à toutes mes autres expériences sur le bloc… C’était un processus très complexe !

Ça représente toute la beauté de l’escalade ; un processus de découverte de soi. Lorsque je grimpe à ma limite, je suis obligé d’explorer les moindres subtilités et dimensions inconnues de mon corps. D’intuiter la capacité exacte et la position de mon corps dans chaque situation. De maîtriser, parfois manipuler, ma détermination, mon anticipation et mon anxiété.

Noah Wheeler

© Coll. Wheeler

Quatorze jours de lutte, quatorze jours d’apprentissage

La préparation de Wheeler pour « Shaolin » s’est étalée sur deux périodes distinctes : sept jours en janvier, puis sept autres entre février et mars. Malgré une constance impressionnante sur les mouvements isolés – il réussissait le crux 75 % du temps et la section du bas presque systématiquement –, réussir à tout relier restait un défi de taille.

Trois fois, il a chuté sur le dernier mouvement depuis le départ. Une première fois, à cause d’une zipette soudaine. Puis, lors des deux tentatives suivantes, ses doigts engourdis par le froid l’ont trahi. Trois jours plus tard, de retour sur le bloc, il se sent prêt. « Si je passe le crux, pas moyen que je tombe une nouvelle fois dans le dernier mouvement », se dit-il. Et cette fois, tout s’aligne : il passe le crux, réussi le dernier mouvement et s’élève jusqu’au sommet du bloc.

© Coll. Wheeler

Une ascension… et un bonus !

L’énergie de cette réussite lui donne des ailes. À peine une heure après avoir vaincu « Shaolin », Wheeler se lance sur « Trieste Sit » 8B+/C et l’enchaîne dans la foulée. « C’était ma plus belle journée en tant que grimpeur », affirme-t-il sans hésitation.

Avec cette seconde ascension de « Shaolin », Wheeler entre définitivement dans le cercle très fermé des grimpeurs capables de dompter du 9A. Deux blocs de ce niveau en un peu plus de deux mois marquent un début d’année impressionnant pour lui. L’an dernier, il avait déjà coché « Sleepwalker » (qu’il estimait être 8C/+), ainsi que « Insomniac » le 8C+ de Drew Ruana à Lincoln Lake, dans le Colorado.

Toutefois, au-delà de la performance brute, il en retire une leçon plus profonde : « Si je grimpe, si je m’acharne autant dans un bloc, c’est avant tout pour affiner ma compréhension de moi-même. » Une approche qui, sans aucun doute, lui ouvrira encore bien d’autres portes…


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Changements majeurs des compétitions d’escalade : ce que réserve l’IFSC en 2025

07 Mar

La fédération internationale a récemment annoncé des modifications importantes dans le règlement des Coupes du Monde de bloc et de difficulté pour la saison 2025. Ces nouvelles règles concernent principalement le nombre de grimpeurs accédant aux demi-finales et aux finales, ainsi qu’un nouveau système de notation en bloc, qui devrait rendre le suivi des compétitions plus accessible.

Explications.


Plus de grimpeurs en demi-finale et en finale

L’un des principaux changements concerne le nombre de grimpeurs qualifiés pour les tours suivants.

Plus de demi-finalistes en bloc

Jusqu’à présent, les demi-finales des Coupes du Monde de bloc accueillaient 20 athlètes par catégorie. Désormais, ce chiffre passe à 24, réduisant légèrement la pression des qualifications en permettant à quatre grimpeurs supplémentaires d’accéder aux demi-finales.

Moins de demi-finalistes en difficulté

En difficulté, c’est l’inverse : le nombre de grimpeurs qualifiés en demi-finale diminue, passant de 26 à 24, s’alignant ainsi sur le nouveau format du bloc.

Plus de finalistes en bloc

Autre modification notable : le nombre de finalistes en bloc passe de six à huit, là encore pour s’harmoniser avec la difficulté. L’objectif affiché par l’IFSC est d’augmenter les chances pour un plus grand nombre de nations d’accéder aux finales.

© IFSC

Une nouvelle organisation des finales de bloc

Le format des finales en bloc évolue également. Jusqu’à présent, les finalistes s’élançaient un par un sur chaque bloc, laissant toute la lumière à un grimpeur à la fois. Mais avec huit grimpeurs en finale, ce format est désormais abandonné. À partir de 2025, plusieurs grimpeurs seront sur le tapis en même temps, sauf lors de la première et de la dernière rotation où un seul grimpeur sera mis en avant.

Ce format, qui s’inspire de celui des Jeux Olympiques, vise à offrir une diffusion plus dynamique en assurant une continuité d’action à l’écran, tout en raccourcissant la durée des finales. Toutefois, il pourrait impacter l’expérience du public, qui devra suivre plusieurs grimpeurs simultanément, tandisque ceux qui suivent la compétition en ligne dépendront des choix de réalisation. Quant aux athlètes, ils ne bénéficieront plus du même niveau d’exposition individuelle.

© IFSC

Un nouveau système de notation en bloc

L’autre évolution majeure concerne le mode de notation en bloc, qui adoptera un système de points similaire à celui utilisé aux Jeux Olympiques. Chaque bloc rapportera un maximum de 25 points :

  • Un top vaudra 25 points si réalisé à vue, avec une déduction de 0,1 point par essai supplémentaire.
  • Une prise de zone rapportera 10 points, avec également une déduction de 0,1 point par essai raté avant de l’atteindre.

Par exemple, un grimpeur réussissant un bloc du premier coup marquera 25 points, tandis qu’un autre mettant deux essais pour le top obtiendra 24,9 points. Si un compétiteur atteint uniquement la zone après trois essais, il marquera 9,8 points.

Ce système remplace l’ancien format, jugé trop complexe, qui reposait sur le nombre de tops, de zones et d’essais. L’IFSC espère ainsi rendre le classement plus clair et accessible, aussi bien pour les grimpeurs que pour les spectateurs.

© IFSC

Un impact pour les grimpeurs et les spectateurs

Ces nouvelles règles auront des conséquences directes sur les compétitions. Le passage à 24 demi-finalistes en bloc pourrait légèrement réduire la pression des qualifications, tandis que le nouveau format des finales modifiera la gestion stratégique des temps de repos et de lecture des blocs. Le système de points, quant à lui, simplifiera le suivi du classement en temps réel, même s’il demandera un temps d’adaptation aux grimpeurs habitués à l’ancien système.

La saison 2025 des Coupes du Monde débutera du 18 au 20 avril à Keqiao, en Chine, avec ces nouvelles règles en vigueur. Reste à voir comment elles impacteront la compétition et si elles seront bien accueillies par les athlètes et le public…


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Sélectif équipe de France de bloc : découvrez les résultats complets

06 Mar

Le week-end dernier, la salle Karma, à Fontainebleau, accueillait le sélectif national de bloc, une étape clé pour les grimpeurs souhaitant intégrer l’équipe de France pour la saison 2025. L’événement se déroulait sur deux tours, chacun construit sur le modèle d’un circuit de Coupe du Monde avec cinq blocs à vue.

À l’issue des deux tours, un classement final a été établi en additionnant les points obtenus lors de chaque round. Un véritable test de régularité et de performance pour les prétendants au maillot tricolore !

Au terme de cette journée de compétition intense, Thomas Lemagner et Agathe Calliet se sont imposés. Voici les résultats complets.


Agathe Calliet en tête chez les femmes

Chez les femmes, Agathe Calliet s’est imposée avec une belle régularité, terminant deuxième des deux tours et totalisant 1610 points.

© Planetgrimpe

Derrière elle, Selma Elhadj Mimoune prend la deuxième place, notamment grâce à une victoire sur le premier tour, tandis que Flavy Cohaut termine troisième de ce sélectif, en s’imposant lors du second tour.

Les résultats complets

Duel au sommet entre Thomas Lemagner et Léo Favot

Chez les hommes, Thomas Lemagner et Léo Favot ont terminé ex æquo en tête du classement général, chacun remportant un tour et totalisant 1690 points. Ils ont été départagés suite aux résultats du Championnat de France, à l’avantage de Thomas Lemagner, qui avait terminé 4ème, juste devant Léo 5ème.

C’était une super compète ! Les styles des blocs étaient très tranchés et ça permettait de s’exprimer pleinement dans ses qualités. Les blocs étaient beaux et très cool à grimper, merci aux ouvreurs, c’était la classe !

En terme de résultat, ça s’est vraiment joué à rien… Il faut savoir qu’il ne restait plus qu’une place à prendre en équipe de France : elle était attribuée au vainqueur de ce sélectif. Et avec Léo Favot, on a terminé premiers ex-aequo, du coup, ça s’est joué sur le résultat du Championnat de France.

Du coup, cette victoire m’offre la possibilité de participer aux quatre premières Coupes du Monde de la saison… Ça va être lourd ! ⚔️ | Thomas Lemagner

© Planetgrimpe

Samuel Richard et Noé Moutault prennent les troisième et quatrième places, avec 1350 points chacun, après avoir été eux aussi départagés suite au Championnat de France.

Les résultats complets

Prochaine étape : l’équipe de France de bloc 2025 se dessine

Ce sélectif permettait aux meilleurs grimpeurs de décrocher leur ticket pour intégrer l’équipe de France de bloc en 2025.

Concernant les sélections par rapport à ces résultats, un classement sera effectué entre :

  • Les grimpeurs présélectionnés (pour les premières Coupes du Monde de la saison il s’agit de : Sam Avezou, Mejdi Schalck, Paul Jenft, Manu Cornu, Zélia Avezou, Agathe Calliet, Oriane Bertone et Naïlé Meignan)
  • Le vainqueur du sélectif
  • Le mieux classé du Championnats de France (après les grimpeurs présélectionnés)
  • Le vainqueur du classement combiné du sélectif et du Championnat de France

Rendez-vous prochainement pour l’annonce officielle de la sélection et le début d’une nouvelle saison prometteuse !


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Stefano Ghisolfi dompte « Sleeping Lion » 9b à Siurana et poursuit son défi fou !

06 Mar

Stefano Ghisolfi vient de clipper le relais de « Sleeping Lion » 9b, l’une des lignes les plus redoutables de Siurana. Deux semaines après « The Full Journey » à Margalef, il poursuit son défi fou : enchaîner quatre 9b dans quatre falaises espagnoles différentes.

Stefano Ghisolfi frappe encore ! L’Italien vient de s’offrir la quatrième ascension de « Sleeping Lion » 9b à Siurana, une voie emblématique équipée et libérée par Chris Sharma en 2023. Cette performance marque son deuxième 9b en quelques jours, après son enchaînement de « The Full Journey » à Margalef mi-février.


Il y a quelques jours, Chris Sharma dévoilait la vidéo intégrale de son ascension de « Sleeping Lion », sa dernière création à Siurana. En mars 2023, l’Américain avait prouvé qu’il n’avait rien perdu de son talent en libérant cette ligne, qu’il proposait à 9b+.

Perchée au beau milieu du secteur El Pati, « Sleeping Lion » est une pure démonstration de résistance et de puissance. Son enchaînement de sections ultra-intenses, entrecoupées de repos illusoires, en a fait l’une des lignes les plus dures de Siurana. Sharma, qui avait mis seize essais rien que pour enchaîner le dernier crux, avait initialement proposé la cotation de 9b+, mais les répétiteurs suivants – Alex Megos en janvier 2024 et Jorge Díaz-Rullo un mois plus tard – ont opté pour une cotation de 9b.

© Sara Grippo

De son côté, après avoir principalement grimpé sur ses terres du Trentin ces derniers temps, Stefano Ghisolfi a décidé qu’il était temps de s’attaquer à d’autres voies. Pour débuter l’année 2025, l’Italien s’est fixé un nouvel objectif : enchaîner quatre 9b dans quatre falaises espagnoles différentes.

Après avoir réussi « The Full Journey » 9b à Margalef, il s’est focalisé sur un autre projet d’envergure : « Sleeping Lion ». Stefano Ghisolfi avait brièvement essayé la voie en novembre 2023 lors du Siurana Climbing Festival, avant d’y revenir cette année, bien déterminé à dompter cette ligne de 40 mètres.

Après onze jour de travail et trois chutes dans le dernier crux, j’ai finalement réussi à enchaîner « Sleeping Lion » !

Stefano Ghisolfi

© Sara Grippo

Après « The Full Journey » et maintenant « Sleeping Lion », Ghisolfi est déjà à mi-chemin de son défi. Il compte désormais se diriger vers Oliana ou Santa Linya où il ira chercher les deux derniers 9b de sa quête : « Fight or Flight » et « Neanderthal ».

Avec déjà quatorze voies dans le 9b et plus, dont « Excalibur », « Bibliographie » et « Perfecto Mundo », l’Italien de 32 ans continue de repousser les limites du possible. Son projet à long terme reste « Silence » 9c à Flatanger, en Norvège, qu’il a déjà tenté à plusieurs reprises.

Alors, Stefani Ghisolfi réussira-t-il à compléter sa série de 9b en Espagne avant la fin de son séjour ? Nous le saurons très vite !


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Exploit historique à Buoux : Alex Megos flashe « Azincourt », l’un des premiers 8c au monde !

05 Mar

Certaines voies traversent les décennies sans perdre de leur prestige. C’est le cas d’‘Azincourt’ 8c, une ligne légendaire de Buoux, libérée en 1989 par Ben Moon. Plus de trente ans plus tard, Alex Megos s’y est attaqué… et l’a flashé, signant ainsi une ascension historique !

De passage en France, Alex Megos a marqué les esprits en réalisant la première ascension flash de « Azincourt » 8c, l’une des voies les plus emblématiques de Buoux. Cette ligne mythique, libérée en 1989 par Ben Moon, fut le premier 8c de l’Hexagone et l’un des tout premiers au monde.

Fidèle à sa réputation, le grimpeur allemand ne s’est pas contenté de cette performance exceptionnelle. Durant son séjour d’une semaine à Buoux, il a enchaîné une impressionnante série de voies difficiles :

  • « Azincourt » 8c flash
  • « Miss Catastrophe » 8c
  • « Le Spectre du Sur-Mutant » 8b+
  • « La Chiquette du Graal » 8b+ flash
  • « End of Weakness » 8b/+
  • « La Mission » 8b
  • « La Rose et le Vampire » 8b
  • « CTN » 8b
  • « Tabou » 8a+

« Azincourt » : un monument de l’escalade !

« Azincourt » (ou « Agincourt » en outre manche), est un véritable monument de l’Histoire de l’escalade : une séquence de dix mouvements ultra-intenses libérée en 1989 par le Britannique Ben Moon, offrant ainsi à la France son premier 8c. À l’époque, c’était l’un des tous premiers 8c au monde, quelques années seulement après « Wallstreet », premier 8c de l’Histoire, libéré en 1987 par Wolfgang Güllich dans le Frankenjura.

Si de nombreux grimpeurs de renom se sont frottés à « Azincourt », peu sont ceux qui ont réussi à l’enchaîner, et encore moins à la flasher. La voie requiert une précision extrême et ne laisse aucune place à l’erreur. Megos a su tirer parti des conseils de son compagnon de cordée Felix Neumärker et de l’analyse d’une vidéo de Seb Bouin pour réussir cet exploit.

Malgré son statut de voie légendaire, « Azincourt » demeure une ascension rare, notamment en raison de son accès complexe (il s’agit d’une deuxième longueur) et du style si particulier de Buoux, délaissé par les grimpeurs modernes au profit de sites plus récents.

Quelle belle semaine en bonne compagnie, dans l’un des sites les plus classiques et old-school que je connaisse ! Cela faisait longtemps que je voulais découvrir Buoux ! Heureux d’avoir enfin pu y aller la semaine dernière. | Alex Megos


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Un 9A de plus dans le monde du bloc !

02 Mar

Après trois ans de travail acharné, Nicolai Užnik vient d’inscrire son nom dans l’Histoire du bloc en réalisant la première ascension de « Mount Doom » 9A à Maltatal, en Autriche.

Le grimpeur autrichien Nicolai Užnik, 24 ans, vient de libérer « Mount Doom » 9A, un projet qu’il travaille depuis 2021. Ce bloc, qui démarre assis sur « Hide and Sick » 8B+, est désormais le bloc le plus dur du pays et l’un des rares à prétendre au 9A à travers le monde.

Ce bloc ne s’est pas fait en un jour… Le projet remonte à plusieurs années, lorsque Užnik avait déjà réalisé la version debout en 2020. Il savait alors que la version assise, avec un départ bas beaucoup plus intense, était un projet beaucoup plus dur, qui allait lui demander des années d’efforts.

Au fil des saisons, je n’ai jamais eu l’impression que c’était possible… jusqu’à l’automne dernier, où j’ai réussi tous les mouvements et commencé à faire des sections prometteuses.

Nicolai Užnik

C’est en janvier 2025 que l’espoir est né : pour la toute première fois, il enchaîne l’introduction jusqu’au départ de « Hide and Sick ». Motivé comme jamais, il se met alors à tenter des runs sérieux. Mais en février, Nicolai se blesse ; en faisant une chute brutale dans le bloc, il se fait une entorse à la cheville, l’obligeant à faire une pause forcée.

© Coll. Uznik

Mais ce contretemps n’aura finalement été qu’une petite parenthèse. Quelques semaines plus tard, après neuf sessions intenses, Užnik parvient enfin à dompter « Mount Doom ».

Ce qui fait la difficulté de ce bloc, c’est l’absence totale de repos. Le départ consiste en 8-9 mouvements ultra physiques (cotés 8B+/8C selon Nicolai) avant d’enchaîner directement sur « Hide and Sick », qui impose encore huit mouvements sur micro-prises, le tout sans aucun répit.

C’est un bloc super intense, où il faut être sous tension du début à la fin. À tout moment, tu peux zipper ou mal attraper une prise, et ça ruine ton essai.

Nicolai Užnik

Avec cette réalisation, Nicolai Užnik signe son plus grand exploit en extérieur, lui qui s’est déjà illustré en compétition avec plusieurs finales en Coupe du Monde et une 5e place aux Championnats du Monde 2023.

En plus de « Mount Doom », il a récemment enchaîné plusieurs blocs de haut niveau, notamment « Emotional Landscapes » 8C+, « Forgotten Gem » 8C, et même le 8B+ « American Gangster » à vue.

© Coll. Uznik


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