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Fanny Gibert revient avec beaucoup d’émotion sur son sixième titre de Championne de France

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Il y a une semaine jour pour jour, Fanny Gibert fondait en larmes en montant sur le podium du Championnat de France de bloc 2022. Pour cause, elle remportait pour la sixième fois de sa carrière le titre national. Malgré son gros palmarès à l’international, la Réunionnaise de 29 ans avoue que cette compétition reste l’une de ses préférées.

Un sixième titre de Championne de France est la preuve que Fanny Gibert est d’une régularité incroyable. Alors que le niveau augmente chaque année, que les jeunes poussent de plus en plus fort, et que le style de grimpe évolue tout aussi vite, continuer à dominer la scène nationale relève du domaine de l’incroyable selon la numéro 1 française.

Rencontre avec Fanny Gibert, qui revient avec beaucoup d’émotion sur cette édition 2022 du Championnat de France, une compétition qu’elle n’est pas près d’oublier.


Les titres de Championne de France, ça te connaît ! Mais cette sixième victoire a-t-elle une saveur particulière ?

C’est bien plus que ça… Je ne sais pas si tu te rends compte de ce qu’est un Championnat de France. C’est LA compet, tout le monde arrive au top de sa forme le couteau entre les dents notamment pour choper sa sélection en équipe de France. Chaque année le niveau augmente. Il y a tellement de grimpeurs HYPER forts qui n’ont jamais gagné un Championnat de France.

En gagner un, c’est déjà une consécration. Mais six… (le tout, sur une période de huit ans). Je me dis juste que c’est pas croyable, personne n’est à l’abri d’un jour de moins bien, d’une petite erreur qui coûte cher, d’une blessure, d’un craquage mental, d’une méforme…

Monter six fois tout en haut de cette put*** de boîte et entendre « Fanny Gibert Championne de France ! »… J’en pleure, c’est inévitable.

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Tu nous confiais juste avant la compétition que c’était l’une de tes préférées. Cette édition 2022 a-t-elle confirmé ton sentiment ? 

Les rideaux noirs, les projecteurs, la tension générale palpable, des ouvertures hyper soignées, la compet est suivie au niveau international : elle ne déçoit pas. Et cette édition 2022… Comment dire… Y a gagner une finale et gagner une finale à la dernière seconde de la compet, en étant la seule à enchaîner le dernier bloc. En ayant sorti des runs de malade pour sortir deux blocs dans les dernières secondes. L’art et la manière de vibrer fort ! C’est sûrement ma nouvelle édition préférée.


Ce dernier run était tellement puissant. C’était le parfait équilibre entre force, technique et tactique. Il représente ce pour quoi je m’entraîne tellement dur. »


Reviens d’abord sur le tour de demi-finale, particulièrement exigeant en fin de circuit. Qu’en as-tu pensé ?

J’ai déjà eu quelques soucis pour capter la méthode dans le premier bloc que j’arrive à sortir sur le fil… Belle frayeur (il m’a fallu un gros mental). Je lâche trop d’essais à mon goût dans le deuxième bloc. Le suivant, je ne comprends pas, je reste clouée en bas du bloc, frustrée. Je comprends après le circuit que je n’ai pas vu une préhension sur la prise violette juste avant la zone (belle boulette). Je monte très vite tout en haut du bloc 4, mais je zippe du talon pour choper la dernière prise. Or, c’était un bloc long et physique, je n’avais qu’une seule autre chance. Je monte encore en haut du bloc, j’étais bien, sûre de le faire cette fois, mais je zippe d’un autre pied.

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Fin du tour : j’avais 2 blocs et 3 zones. Gros moment de doute… Je pensais que ça ne suffirait pas pour passer en finale (trop d’erreurs sur ce tour), donc gros soulagement quand on me dit que je passe large.

C’était donc un tour un peu spécial… Car il y a deux blocs très durs, très peu répétés, qui sont dans des profils physiques, donc tout se joue sur les deux premiers blocs (profil vertical/dalle). Au final, le tour départage bien, tous les blocs marchent, pas de trucs morpho et des blocs classes et cool à grimper. Un tour un peu dur, mais perso je préfère.

Puis il y a eu les finales, comment as-tu trouvé les blocs à la lecture ?

Franchement le 1 je l’ai trouvé incompréhensible, mais classe parce qu’il était tout rose 🤪
Le 2 me semblait très cool, il me parlait bien. Finalement, il était bien dur et compliqué à grimper, mais je m’en suis super bien sortie.
Le 3 me plaisait aussi : un skate plutôt technique et à timing (pas morpho à priori), ça m’a motivé grave !
Et le 4 trop woouuaah j’avais trop trop hâte !

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Oriane Bertone était en tête après les trois premiers blocs avec 7 essais de moins que toi, mais tu as renversé le scénario de ces finales en étant la seule à toper le dernier bloc très physique. Qu’est-ce qui a fait la différence selon toi ?

Je ne faisais pas la compet contre Oriane. Bien sûr, je calculais le classement et je savais que c’était mal engagé. Mais je ne pensais pas à la victoire ou à défendre mon titre. Je me battais pour faire les blocs ! Et alors que je topais sur le fil, le public était en délire (c’était donc réconfortant, même si ça signifiait que j’avais mis trop d’essais).

Dans le dernier bloc, j’ai simplement fait ce que je savais faire. J’étais déterminée, appliquée et là-haut, j’ai laissé parler ma grimpe à l’instinct. Ce dernier run était tellement puissant. C’était le parfait équilibre entre force, technique et tactique. Il représente ce pour quoi je m’entraîne tellement dur. Faire la différence sur le bloc physique a un goût spécial. Eh oui, la petite Fanny a bien grandi !

 

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Cette compétition t’a-t-elle servi à régler quelques paramètres à l’approche de la saison internationale qui arrive à grands pas ? 

Cette compet me remplit de confiance et de bonheur. Ça lance ma saison sur la note la plus positive qu’il soit ! 👊🏽


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