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Author Archives: Vincent

Test matos: les chaussures Haglöfs Duality AT2

22 Mai

La marque suédoise Haglöfs nous propose le modèle « Duality AT2 ». Duality car la chaussure est livrée avec 2 types de semelle interne (une souple et une plus ferme, nous y reviendrons) et AT2 en référence à la hauteur de la tige. Ceci fait écho au modèle AT1 qui est une chaussure montante.

Sur le papier, Haglöfs nous fait de belles promesses avec ces modèles « Duality ». Le concept est plutôt simple mais très astucieux : avoir 2 chaussures en 1 ! Comment ? tout simplement en jouant avec la semelle interne.

Reprenons d’abord les bases avec une construction classique :

Une chaussure classique c’est tout simplement un sandwich composé :

  • D’une tige (upper) : partie visible de la chaussure qui permet de maintenir le pied.
  • D’une semelle de propreté (insole) : très fine qui vient se glisser dans la chaussure
  • D’une semelle intermédiaire (midsole) : généralement en EVA et qui apporte l’amorti et le confort.
  • D’une semelle extérieure (outsole) :  généralement en caoutchouc noir et qui permet d’avoir une bonne accroche et de limiter l’abrasion de la chaussure.

 

Sur la Duality, Haglöfs a monté la tige directement sur la semelle extérieure, et se sert d’une semelle très épaisse pour faire le job à la fois de la première de propreté et de la semelle intermédiaire.

Les chaussures sont donc livrées avec 2 semelles différentes :

  • Une rouge plutôt souple, très confort, pour les ballades tranquilles
  • Une Verte (grise ?) plus ferme pour plus de protection et de rigidité dans les chemins plus techniques

Cela permet donc à l’utilisateur de pouvoir facilement changer, à tout moment, la configuration de sa chaussure. Très pratique quand on souhaite optimiser la place dans ses affaires ! Point très important à noter : lorsque que l’on a des parties amovibles/customisables, on a souvent un peu de jeu qui peut potentiellement poser problème (frottements, usure prématurée,…) Ce n’est pas le cas ici ! la semelle est facile à enfiler et tient très bien !

Présentation:

Côté prise en main, on s’aperçoit rapidement de la qualité d’assemblage de la chaussure. Il s’agit d’une tige en tricot, appelé « knit » (ici en gris sur le dessus de la chaussure) recouvert sur la partie basse d’un cuir assez épais mais très souple ! Toutes les coutures sont doublées et il y a 2 épaisseurs de cuir au niveau des passants des lacets (pour éviter tout problème casse !). On retrouve également 2 passants (talon et languette) pour un enfilage plais aisé (qui soit dit en passant se fait très bien grâce à l’élasticité de la partie en « knit »). Enfin, la chaussure est monté sur une semelle en caoutchouc AHAR™ plus qui semble plutôt prometteur !

Coté poids, on est dans la moyenne pour ce genre de chaussure (avec une bonne épaisseur de caoutchouc + cuir dans la tige). Le gain dans le sac sera donc plutôt de l’ordre du volume que du poids.

Poids* taille 42,5 (8,5UK) Poids* taille 44 (10UK)
Chaussure (sans semelle) 364g 409g
Semelle rouge (souple) 81g 81g
Semelle verte (rigide) 113g 125g

*Poids d’une ½ paire (1 chaussure).

 

Petit aparté maintenant sur les matériaux utilisés :

Haglöfs a fait le choix de l’éco-responsabilité en construisant cette chaussure (au moins sur le choix des composants). Je n’ai pas d’infos sur les méthodes et lieux de productions mais je souhaite vraiment souligner le choix d’Haglöfs concernant les matériaux :

  • Cuir issu de tanneries contrôlées (le cuir c’est top, mais c’est une industrie qui peut être très polluante)
  • Utilisation de polyester recyclé pour la tige en knit ainsi que les lacets
  • Semelles faites à base d’algues

A voir dans un temps plus long (plusieurs années ?) mais la chaussure semble très robuste. Bref le genre de détails que l’on apprécie ! Bravo Haglöfs.

Sur le terrain:

Comme je l’ai déjà dit, l’entrée du pied se fait très bien (et croyez-moi, avec mon pieds de mammouth ce n’est pas toujours le cas !). Première impression quand le pieds est dedans : on a de la place… beaucoup de place ! Et c’est malheureusement là où le bât blesse.

« si le terrain vient à être un peu plus accidenté, tout devient très flou et le pied bouge énormément »

En effet, j’ai l’avant pied très large (117mm en charge pour les amateurs de chiffres) pour un 44…45 de pointure (suivant les marques). Malgré cela j’ai le pied qui flotte beaucoup à l’avant ! Alors avoir de la place c’est confortable me direz-vous… et vous avez raison ! A porter au pied d’une falaise ou d’un bloc, ou même dans un parc (dixit Haglöfs) cette chaussure est top ! Mais si le terrain vient à être un peu plus accidenté, tout devient très flou et le pied bouge énormément. Cela est dû à un volume avant pied un peu trop généreux et à la partie en tricot sur l’avant pied : très souple mais surtout très extensible ! Au moindre dévers, le pied s’écrase complètement.

Quand on met l’AT1 (tige haute) en face de l’AT2 (tige basse) on voit une petite différence de construction. Au dessus des orteils nous avons du cuir pour l’AT1 et du knit pour l’AT2. Je pense très sincèrement que ce petit point de différenciation fait au final une très grande différence lorsque le terrain devient plus accidenté !

 

Le serrage est efficace, le lacet en lui-même est très costaud. Juste un petit bémol sur la forme du lacet en lui-même : il est fin et rond. Du coup on a tendance à le sentir un peu sur le cou de pied (Je précise encore une fois que j’ai un fort cou de pied). Il a aussi tendance à se défaire tout seul… double nœud obligatoire !

La gomme fait très bien le job, elle est assez souple mais ne semble pas s’usée prématurément. Le grip est bon (gomme tendre) avec un cramponnage orienté spécifiquement suivant les zones de la chaussures (accroche sur le devant et retenue sur l’arrière). Je n’ai pas poussé outre mesure l’usage en condition extrême à cause du maintien… Mais les quelques passages en rocher (sec et mouillé) m’ont fait sentir en sécurité.

Petit point sur les semelles : c’est quand même le concept principal de cette chaussure. Le changement de l’un à l’autre se fait très aisément. Elle sont de couleurs différentes et avec un petit logo pour facilement les différencier. La forme générale est assez prononcée avec un support assez important et un drop (dénivelé entre le talon et l’avant pied) assez fort.

« Le concept fonctionne, même si personnellement j’aurais préféré plus de différence entre les 2 semelles »

Le confort est très bon avec un amorti talon très généreux. Le changement de la semelle souple à la semelle rigide permet de rigidifié un peu la chaussure (il y a une petite plaque sous la semelle) et le confort est plus ferme (pour ne pas sentir les cailloux sous les pieds). Le concept fonctionne, même si personnellement j’aurais préféré plus de différence entre les 2 semelles… on aurait pu avoir quelque chose de plus souple pour la semelle rouge et quelque chose de plus rigide sur la semelle verte (qui aurait pu permettre d’être plus à l’aise en grimpant).

Au prix de 220€, cette chaussure se situe dans la partie haute de la fourchette. Oui elle est chère… MAIS ! n’oublions pas que la chaussure est livrée avec 2 semelles différentes et surtout qu’elle est construite avec beaucoup de matériaux recyclés ou issus de filières contrôlées. Et à l’heure actuelle construire dans cette dynamique a un prix !

Haglöfs nous propose donc cette « Duality AT2 » au look différent de ce que l’on peut voir. Le produit en lui-même est très bien fait, avec des matériaux de qualité et choisis dans une optique d’écoresponsabilité.

La promesse d’une chaussure à tout faire est en partie tenue. La chaussure est très confortable et le changement de semelle permet bien de modifier les caractéristiques de la chaussure (surement pas suffisamment). Mais un avant pied très (trop ?) large et l’utilisation de knit très extensible, vient mettre de l’ombre à ce beau tableau. La tenue du pied dans les parties techniques et/ou rocailleuse n’est malheureusement pas au rendez-vous, dommage. Elle reste cependant une bonne chaussure pour un usage de tout les jours, aux pieds des blocs, pour des ballades ou des approches pas trop techniques.

 

Points positifs Points à améliorer
– Un design qui change !

– Concept d’une chaussure 2 en 1

– Eco-conception (matériaux)

– Confort en usage « Chill »

– Assemblage qualitatif

– Tenue de pied en terrain difficile

– Un peu plus de différence entre les 2 semelles

– Lacets (facilement changeable !)

 

 

Prix public conseillé : 220€

 

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L’Ice Climbing des Ecrins 2021 aura bien lieu!

21 Jan

C’est une des informations réjouissantes du moment et un suspens qui prend fin. L’Ice Climbing des Ecrins aura bien lieu cette année.  Le rendez-vous est donc donné du 28 au 31 janvier dans les Hautes Alpes sur la célèbre place du Quartz de l’Argentière-la-Bessée (Place qui accueil aussi le TAB – Tout à Bloc chaque été).

Bien sûr, cette édition ne pourra ressembler aux précédentes éditions dans le contexte sanitaire que nous traversons. Une partie de ce qui faisait la magie de cet événement hors norme ne pourra donc pas se partager cette année.

Mais les ateliers sont maintenus avec sur cette édition encore un programme chargé et complet! De la cascade de glace bien entendu, du ski de rando, du ski freeride…  Tous ces ateliers sont animés par les guides locaux et les athlètes des partenaires toujours présents pour vous faire tester du matos.

Que vous soyez débutants, confirmés ou experts, cet évènement est fait pour vous!

Inscriptions et détails ici: https://ice-climbing-ecrins.com/

 

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Test matos: la veste Patagonia Ascensionist

14 Déc

Patagonia propose au catalogue une nouvelle version de son modèle Ascensionist. En test depuis l’automne 2019, nous avons pris le temps de la poncer un peu pour dire ce que l’on en pense :

Parlons un peu « chiffon », que dis-je, parlons « technique » ! Cette veste est conçue avec la nouvelle membrane Gore Tex Active. Une membrane qui a intégré le catalogue de beaucoup de marques pour 2020 et propose des caractéristiques intéressantes pour l’escalade et l’alpinisme. Cette membrane est très légère et surtout très respirante.

Bon, une fois que l’on a dit ça et bien on n’a rien dit !! « Gore Tex » est devenu une expression du langage courant pour désigner une veste imperméable. Si bien que l’on peut être un peu perdu, ou même ne pas savoir, que derrière le nom Gore Tex, il y a tout d’abord la société Gore, qui produit depuis le début des années 80′ des membranes pour tous nos chers fabricants.

Et des membranes, il y en a plein, avec pour chacune des propriétés différentes et donc des applications sur le terrain différentes.  Pour continuer à parler chiffon, cette fameuse membrane est ensuite prise en sandwich entre généralement 2 ou 3 couches de tissus. C’est sur cet aspect que les différences vont se faire. La qualité et les propriétés des tissus employés  vont engendrer des vestes à la durabilité et à l’aspect bien différents.

Cet assemblage va jouer sur 3 critères principaux : la respirabilité, le poids et la solidité. Vous comprendrez qu’il est assez difficile d’avoir les trois critères au top.

Très habitué aux vestes en Gore Tex Pro, j’ai toujours un peu peur avec ce type de veste. En effet, les vestes en Gore Tex Pro sont ultrasolides, épaisses, avec un aspect presque « cartonné » : des armures ! Vous pouvez utiliser votre veste comme bâche à corde aux pieds des falaises sans avoir peur… Sur ce terrain, il est évident que cette Ascensionist Jacket perd des points. Même s’il ne m’est rien arrivé, il y a toujours cette petite appréhension quand on traverse des fourrés et qu’on lutte dans les branches…

Mais en échange, ce nouveau Gore Tex Active propose une respirabilité bien meilleure, un poids et un encombrement très, très intéressant ! On peut clairement lui trouver une petite place au fond du sac sans se demander à chaque fois « je prends ou je ne prends pas ? ».

Des choix pas toujours convaincants :

Pourquoi emmener une veste Gore Tex en falaise ? Deux raisons essentielles nous viennent en tête. La première est que vous souhaitez grimper avec car les conditions climatiques vous l’imposent comme dans une grande voie avec un temps pourri. Dans ce cas-là, on appréciera une veste dite «fittée »  avec une coupe « près du corps », des manches longues… On doit faire corps avec sa veste !

La deuxième est que le temps est incertain ou il y a toujours du vent au pied de cette falaise… et donc vous souhaitez pouvoir vous refugier dans votre Gore Tex. Dans ce cas, on choisira plutôt une veste avec une coupe plus large, notamment au niveau des bras, pour pouvoir mettre une petite doudoune dessous ou votre sweat porte bonheur.

Cette Ascensionist Jacket est un mixte des deux… La matière, son poids, sa conception minimaliste… bref ses caractéristiques techniques nous font penser que cette veste répond au premier cas de figure. Mais sa coupe donne la sensation qu’elle a été pensée pour le deuxième.

Rien de vraiment grave, mais pensez à vous poser quelques questions avant d’entreprendre un tel achat. J’ai beaucoup aimé cette veste, mais pas pour grimper. Les manches sont vraiment trop courtes et je trouve très désagréable d’avoir les poignets à l’air libre. Même en vélo, par temps de pluie, je me suis déjà entendu me dire sans mauvais jeux de mots « quelques centimètres de plus ne seraient pas de refus… ».

La capuche est compatible avec un casque, mais là encore, il n’y a rien de trop et vous ne pourrez pas grimper avec mais juste assurer. Sans casque, le réglage de la capuche n’est pas intuitif. On peine à ajuster celle-ci à notre tête.

Patagonia propose donc un beau produit, avec des couleurs sympas qui ravira les amateurs de veste technique haut de gamme et « Fair Trade Certified ». Une veste très polyvalente qui ravira aussi les adeptes de rando et de ski de rando. Et c’est peut-être là que ce produit se positionne le mieux, sur le créneau des vestes à tout faire et polyvalente.

Avec ses 371 grammes sur la balance et un encombrement minimal, cette veste sera parfaite pour mettre au fond du sac « au cas où ». Son prix : 1,21€/g.

Et puis acheter Patagonia, c’est aussi participer à la défense de certaines valeurs. Un état d’esprit que nous mettrons toujours en avant sur Planetgrimpe.

En plus d’être « Fair trade certified », cette veste utilise du nylon recyclé et est inscrite dans le programme Bluesign. « Le système bluesign® offre des solutions pour les fabricants de ces composants. Bluesign® technologies, dont le siège est en Suisse, examine chaque étape de la chaîne d’approvisionnement textile en vue de certifier que les produits chimiques, les procédés, les matières et les produits sont sûrs pour l’environnement, sûrs pour les employés et sûrs pour le consommateur. »

 

Plus d’infos :

https://eu.patagonia.com/fr/fr/fair-trade-certified.html

https://eu.patagonia.com/fr/fr/our-footprint/bluesign.html

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ZÉRO MONNAIE ZÉRO DECHET: une aventure humaine incroyable qui en appelle d’autres!

25 Nov

Voilà plus d’un mois que Benoit PARENT, Sven MASQUELIN et Damien LARGERON ont quitté Lyon à dos de vélo pour réaliser leur projet: équiper une grande voie dans le massif de Bavella, en Corse, avec comme objectif un bilan carbone le plus faible possible. 

Aux dernières nouvelles, nos compères attendaient une fenêtre météo favorable pour faire la traversée en voilier. De la plume de Damien, voici le récit de cette belle aventure au goût d’inachevé qui sonne comme un « au revoir et à bientôt »…

Deux semaines ont passé et les conditions météos sont toujours compliquées pour effectuer la traversée. Moi qui pensais qu’il fallait simplement sortir du port, hisser la grand-voile et partir, et bien non, c’est plus compliqué !  Durant ces 2 semaines,  nous partageons notre temps entre navigation côtière, ce qui nous permet d’apprendre les rudiments de la voile, et escalade, dès que nous trouvons du rocher (dans les Calanques).  Nous faisons des points météos très régulièrement pour suivre l’évolution des anticyclones en espérant trouver une petite fenêtre de 3 jours.

Suite à cette longue attente, dans l’incertitude totale, je commençais à penser qu’il ne serait plus possible de traverser et de réaliser notre projet, lorsque la bonne nouvelle tombe !!! Nous partirons en fin de journée des îles de Porquerolles, où nous patientions, direction Porto Vecchio. 19 heures, la nuit arrive,  nous organisons les quarts de 2h chacun. Nous devons être très attentifs au vent, aux ferrys, aux cargos/pétroliers, aux filets de pêche et aux autres plaisanciers. Pas le droit de succomber au  sommeil, sous peine de mettre le bateau et l’équipage en difficulté. Heureusement, nous sommes deux par quart, cela nous aide beaucoup. Une sensation incroyable m’envahit au fur et à mesure que la nuit tombe. Les étoiles sont de plus en plus présentes, la pollution lumineuse des grandes villes étant de moins en moins visible, nous commençons à rentrer dans un mélange de grande sérénité mais également d’angoisse.

La houle est présente avec des creux de près de 4 mètres, le reste de l’équipage allongé à bord dans leur bannette a du mal à trouver le sommeil. Nous sommes à fond dans l’ambiance de la navigation hauturière avec le baudrier enfilé et la longe accrochée à la ligne de survie. Une personne à la mer a peu de chance d’être retrouvée, il est donc impératif de faire preuve d’une grande vigilance. Pendant les 43h de navigation pour cette traversée à la voile, nous aurons un vent quasi constant. J’ai beaucoup de chance de vivre une telle expérience. Je me la répéterais cette phrase un nombre de fois incalculable durant cette traversée. Chanceux nous le sommes également car nous allons croiser la route d’une baleine et de quelques dauphins, la nature est magnifique et nous avons cette sensation d’être seuls au monde.

Photo: Damien LARGERON

Le deuxième jour, nous arrivons à Porto Vecchio en fin d’après midi, je découvre cette île pour la première fois de ma vie, un vrai bonheur. Mais pas le temps de rêver, nous devons nous organiser rapidement car nous avons déjà perdu beaucoup de temps et nous sommes en retard par rapport au planning que nous nous étions fixés. Dans ce genre de projet, n’oublions pas que nous sommes tributaires de la nature et d’éléments que nous ne maîtrisons pas !! Le départ en direction de BAVELLA est fixé au lendemain après quelques courses de première nécessité. Nous sommes à une cinquantaine de kilomètres et 1600 mètres de dénivelé du Col de Bavella. Les premiers tours de roue sont agréables et je suis heureux de pédaler. Sur un bateau les jambes sont relativement peu sollicitées!!! Nous nous enfonçons peu à peu dans l’arrière pays Corse. Nous perdons de vue la baie et je suis émerveillé par le paysage que j’ai devant moi. Ça monte, c’est soutenu, le poids du matériel se fait ressentir mais la motivation est bien là . 1,2,3 et 4, je compte à chaque fois que j’appuie sur mes pédales. La nuit tombe et nous assistons à un coucher de soleil phénoménal, le premier d’une longue série. Il est temps de se poser, il est 21h, il fait nuit noir, nous avons fait les 3/4 du chemin et nous avons faim. Nous nous éloignons de la route pour trouver quelques m² de terrain plat et confortable. Après une bonne nuit, il est temps de repartir, il nous reste moins de 20km pour arriver enfin à notre objectif, Bavella !! Tous mes sens sont en alertes, les odeurs du maquis, les couleurs vertes et ocres sont omniprésentes et la vue est grandiose. L’excitation monte au fur et à mesure que nous nous rapprochons du col. Nous réalisons petit à petit le chemin parcouru depuis notre départ, uniquement grâce à la force du vent et à nos jambes. Un sentiment de liberté m’atteint !! J’aimerais tellement partager cette sensation avec la team du bateau. Je réalise peu à peu que cette aventure prévue à 3 deviendra finalement une aventure à 12 grâce aux gens magnifiques que nous avons rencontrés sur le bateau. Une pure improvisation qui devient un moment de partage extraordinaire car nous ne connaissions personne avant d’arriver sur le voilier « AVENTURE ».

 

Lorsque nous arrivons au col de BAVELLA, nous sommes accueillis par le vent, le froid, quelques nuages solidement agrippés aux falaises et des touristes particulièrement surpris de nous voir avec nos vélos chargés à fond. Il y a du rocher de partout, c’est impressionnant !! L’envie de grimper est là, nous sommes tout tremblant tel des drogués en manque. Nous mangeons un sandwich au fromage de brebis avec quelques tranches de lonzo, c’est bon et ça fait du bien. Il faut faire vite la nuit arrivera tôt et il est déjà 15h. Nous jetons notre dévolu  sur ce petit spot de couenne juste au dessus du col. Nous  découvrons un granite de qualité avec des voies jusque dans le 7. C’est beau, c’est physique, ça nous défoule et on se fait super plaisir après plusieurs jours sans grimpe. Il est temps de retourner à nos vélos, rejoindre nos quartiers pour la nuit et surtout regarder quelle grande voie nous allons grimper le lendemain.

Avant de venir en Corse, nous avions contacté les différents  acteurs locaux actifs, ouvreurs et grands amoureux de leurs aiguilles, Carlos Ascensao , Jeff Andreucci , Thierry Souchard et Bertrand Maurin  afin de leur parler de notre projet. C’était la première fois pour Sven, Ben et moi que nous mettions les pieds à Bavella, c’est également une première pour nous d’envisager l’ouverture d’une voie. Avec beaucoup de gentillesse et de connaissance, ils nous ont fortement conseillé avant toute chose de grimper diverses voies afin de se faire au style, aux cotations, à l’éthique et de bien appréhender les différents secteurs. Il n’était pas envisageable pour nous de venir à Bavella pour ouvrir une voie sans en informer ces 4 passionnés.

Nous choisissons « le Temps Peau Noir sur la Punta di l’Agellu », une voie ouverte par la famille Petit. Ce sera la première d’une longue série ouverte par Arnaud Petit.  Au programme 130m en TD+ 6B+ de pure grimpe entre dalle, tafoni et points espacés, tout y est pour se faire plaisir. La grimpe y est superbe, le rocher d’une qualité incroyable et des relais 5 étoiles. Nous arrivons rapidement au sommet, une aubaine pour prendre le temps de regarder tout autour de nous et comprendre où sont situés les différents secteurs. Il est temps de redescendre et choisir notre prochaine voie. Il nous reste à peine 5 jours, nous voulons en profiter à fond. Malheureusement le retard pris pour la traversée en voilier va nous poursuivre tout au long de ce projet.

La seconde sera « Alexandra » (220m TD 6B) , première grande voie ouverte sur le contrefort de la Punta Rossa et réputée pour être magnifique. Le plan, grimper vite et faire un petit repérage de la marche d’approche menant à la voie que nous ferons le lendemain. Malgré un super topo hyper détaillé (Bavella Corsica Escalades Choisies, merci Thierry et Bertrand), les approches peuvent être parfois « pommatoires »  !! Nous arrivons au pied de la voie, il est tôt et sans surprise nous savons qu’il va falloir utiliser nos pieds, notre équilibre et notre plus belle escalade. Cette voie est un mix de dalles magnifiques, de grimpe entre les points, de tafonis et de pas de bloc sur la dernière longueur. Encore un régal, c’est beau, ça fait parfois des petits « guilis » dans le ventre et  l’escalade est géniale. On y prend vraiment beaucoup de plaisir et on y prend goût. Mais il faut redescendre pour faire la marche d’approche qui nous mènera à la prochaine voie. Ce sera l’occasion de laisser notre matériel au pied de la voie pour nous alléger au maximum car le lendemain  il faudra affronter les 1h30 de marche d’approche. Comme souvent, nous nous perdons, la nuit tombe et nous errons dans le maquis. Avec un peu de persévérance, Ben réussira à trouver le bout du chemin et c’est avec le cœur léger, surtout avec les sacs à dos légers que nous redescendons à la nuit. Bien évidemment, lorsque la nuit tombe, que le maquis est épais et que vous n’avez pas fait attention à la montée, nous nous sommes perdus à nouveau !! Après 1 heure de bartas supplémentaire, nous arrivons enfin à trouver le chemin du retour. Nous rentrons tard mais heureux après une journée bien remplie.

Le troisième jour, une ligne magistrale nous attend et pas des moindres avec surtout un dièdre taillé au couteau. Le rocher y est magnifique, esthétique, avec des formes extraordinaires, on se croirait dans un autre pays. Au pied, cette voie est inquiétante voir intimidante !! Ne me sentant pas à la hauteur, j’abandonne Ben et Sven pour une journée de repos et les laisserai seuls dans cette entreprise de taille. Amis grimpeurs, si vous êtes à l’aise dans le 7ème degrés de type fissures et dièdres, je vous invite à aller traîner vos chaussons dans Les Fils de la Puta Rossa (230m ED 7B) sur la Punta Rossa. Ben et Sven y ont vécu une ouverture extraordinaire et sont revenus fous et excités par une grimpe variée, engagée et une ligne d’ampleur. Ils se sont battus et ont donné tout ce qu’ils avaient pour venir à bout de ce bijou. Mention spéciale à Marie-Line Madelaine, Florent Baghioni et Lionel Catsoyannis qui ont ouvert cette ligne en une journée !!

« Nous nous posons avec une bière à la main, nous remémorant cette journée inoubliable entre grimpe magique, amis et fou rire. »

Après une nuit de sommeil bien mérité, nous voilà en pleine forme pour nous attaquer au « Saint Graal de Bavella ». Elle est plus classique que les classiques, en a vu trembler plus d’un et usera plus la semelle de vos chaussons que toutes les voies que vous aurez jamais grimpées en intérieur. C’est un mythe et nous en rêvions. Pour cela nous décidons de nous lever tôt afin d’être les premiers dedans. Malheureusement, le changement d’heure aura raison de notre motivation et nous prendrons une heure de retard. Qu’à cela ne tienne, nous sommes plus excités que des puces et nous nous dépêchons d’engloutir notre petit déjeuner. Le départ est lancé, nous marchons à bonne allure, le chemin est très parcouru et les indications du topo sont très précises. Nous avons bientôt notre objectif en vue, je me dis que cette ligne est magnifique et que j’aurais aimé pouvoir l’ouvrir. La marche d’approche est agréable, la vue sur le paysage et les autres Punta est inoubliable, je suis dans un rêve éveillé. Nous arrivons enfin au pied du « Dos de l’Éléphant » (280m TD+ 6B+) !! J’en ai rêvé depuis longtemps , j’en avais beaucoup entendu parlé et pour l’occasion, Thierry (membre de l’équipage) et Oliver (le Capitaine du navire) nous ont rejoints. Ça fait plaisir de les voir et de partager cette journée avec eux. Nous découvrirons une voie hyper variée sur les 5 premières longueurs. Alternance de dalles, de tafonis, de dièdres et de fissures. Tout y est, c’est un enchantement pour les doigts de pieds. Vient ensuite les longueurs attendues. Le rocher se couche peu à peu et les mains disparaissent. Nous entrons dans le vif du sujet. Les dernières longueurs sont magiques, des dalles positives, techniques, tout en sensation avec des pieds à plats ou sur des creux légers et bosselettes à peine visibles. Un vrai régal, nous sommes heureux d’avoir de la marge, je n’ose imaginer les grimpeurs dans leur niveau max en tête. Nous bouclons la voie plus rapidement que prévu, nous sommes aux anges, les mollets fatigués et les doigts de pieds en feu. Elle mérite amplement son statut de classique, un vrai bijoux et certainement dans le top 3 de mes grandes voies favorites. Nous profitons de l’arrivée au sommet pour grignoter avant de tirer les rappels !! Nous nous posons avec une bière à la main, nous remémorant cette journée inoubliable entre grimpe magique, amis et fou rire.

Photo: Damien LARGERON

Après toutes ces émotions, nous devons penser à la suite, je veux dire au retour. Nous avons pris 2 semaines de retard avec les mauvaises conditions météo nous empêchant de traverser, 2 jours de vélos pour arriver à Bavella et 4 jours de grimpe. La météo annonce l’arrivée d’un anticyclone dans 4 jours, cela veut dire une fenêtre météo pour la traversée retour. De plus nous commençons à entendre parler d’un nouveau confinement possible. Si nous ne profitons pas de ce créneau favorable pour retourner sur le continent, cela veut dire que notre retour pourrait-être retardé de une à 3 semaines, voire plus. Certaines personnes de l’équipage et nous même, devant être de retour avant mi-novembre, la décision est prise, il ne nous reste que 2 jours sur place. Soit nous grimpons, soit nous allons repérer de potentielles lignes à ouvrir. La décision est difficile à accepter car nous manquons de temps pour ouvrir. Ce n’est pas grave, nous vivons depuis le début une aventure incroyable, au-delà de tout ce dont nous rêvions et au-delà de la grimpe pure et dure. Après discussion, nous nous mettons d’accord pour revenir au printemps prochain pour réaliser notre objectif et ouvrir une nouvelle voie. Nous profiterons de la journée suivante, pluvieuse à souhait pour aller repérer un bout de rocher, une pointe magnifique. Nous nous enfonçons dans le maquis, toujours plus dense, on se prend pour des sangliers. L’expérience est géniale, l’excitation à son comble. Nous allons peut-être trouver notre prochain objectif. Après une bonne heure et demie de bartas, nous réalisons qu’il y a un chemin, un peu plus loin, qui vient d’être tracé. Y-a-t’il quelque chose d’ouvert ? Après une bonne journée à repérer, faire des photos, nous décidons de rentrer au camp pour se sécher les pieds et le pantalon, mais hyper satisfait de notre journée. Trouver une ligne, c’est comme aller aux champignons. C’est de l’expérience, une connaissance du territoire, un peu de chance et beaucoup de persévérance. Nous enverrons plus tard un message à Carlos et Jeff (ouvreurs) pour leur demander si ils ont entendu parlé de quelque chose de ce côté-ci du rocher.

Le lendemain matin nous nous levons tranquillement, faisons sécher nos affaires au soleil et plions lentement le camp, un peu nostalgiques du temps trop court que nous avons passé à Bavella.

Mais c’est le principe même de notre projet « zéro carbone » avec ses aléas. Les vélos sont chargés, nous reprenons la route, objectif une couenne à une dizaine de kilomètre de Bavella. Nous arrivons au parking en milieu d’après-midi, prenons le chemin et rapidement nous nous perdons. Ça sent le but à plein nez et sommes déçus. Nous nous rabattrons sur un petit spot 2km plus loin histoire de nous défouler. La nuit tombe, demain sera notre dernier jour sur l’île de beauté.

Le jour se lève, la motivation est là, le chemin de retour sera incroyable, avec une vue sur la mer tout le long de Solenzara à Porto Vecchio. Quelle joie de retrouver les copains à bord autour de quelques bières et autre joyeuses victuailles.

 

Voilà, le trip arrive à sa fin, de retour à la maison, confinés après une aventure incroyable qui aura duré 1 mois. Des images et de jolis moments plein la tête, nous avons fait de magnifiques rencontres. Nous n’avons pas pu ouvrir de voie, certes, mais ce que nous avons vécu est beaucoup plus intense. Les instants présents sont à vivre  maintenant et le rocher, quant à lui, reste là où il est. Une bonne excuse pour revenir au plus vite pour terminer ce que nous avons commencé. Plus d’images de grimpe pour finaliser notre vidéo et surtout l’ouverture qui nous tient à cœur. Je ne regrette pas cette aventure gagnée à la force du vent et des cuisses, quelle fierté d’avancer au rythme d’escargot sans abîmer dame nature. Nous avons profité à 200 %, appris énormément sur la voile, la météo et le vent. Nous sommes prêts à repartir dans ces conditions « zéro dépense carbone » dans le respect de la nature. Cela ne conviendra probablement pas à tout le monde, mais je recommande fortement ce genre d’expérience !!


Quelques chiffres :

 400 Km et 5000m de D+ à vélo

50 kg de matos chacun sur les vélos

 200 km avec le mistral en pleine face à vélo

15km/h de moyenne sur les 400km

 700 nm → 1295km

 5 nœuds de vitesse moyenne et 9 nœuds la vitesse max

12 membres de l’équipage

 49 pieds la longueur du bateau

 1 mois la durée du trip

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Test matos: les chaussons Scarpa Booster

21 Oct

Il flotte dans l’air comme une odeur… Le sourire aux lèvres, les orteils qui frétillent, la boîte s’ouvre accompagnée d’un petit « yes ! ».

Pour ressentir autant d’excitation, oui il faut être un peu fou je vous l’accorde. Mais il faut aussi avoir vécu une aventure ou deux avec son prédécesseur le Booster S. Ne pas connaître le Booster S n’est pas une tare en soi car finalement, beaucoup de facteurs peuvent l’expliquer.

Le Booster S n’était pas un chausson à mettre à tous les pieds. A l’image du Mago, ces chaussons sont assez exclusifs et exigeants. Ils nécessitent une technique de pied avancée (voire très avancée) pour en tirer le meilleur, la faute à une pointe très asymétrique, plongeante et fine. En pratique, le booster S était un tueur à gage, spécialisé dans la chasse aux grattons cachés dans les devers. Peu de chaussons sont capables de charger avec autant de force dans ces conditions… Un griffé démoniaque qui en fait donc une arme pour le bloc en extérieur et pour les falaises à devers.

Et puis, le bloc en salle a beaucoup évolué ces dernières années et les ouvertures font la part belle aux modèles très souples dont Scarpa a fait une de ses spécialités comme le Drago. Enfin, chez Scarpa, on sera vite tenté d’acheter un modèle plus passe partout, plus polyvalent pour aller en falaise, comme les Instinct VS par exemple.

Cette nouvelle version, appelée plus simplement Booster, reprend donc la recette initiale avec toutes les qualités citées précédemment en y ajoutant quelques ingrédients bien sentis.

Scarpa profite de cette cure de jouvence pour utiliser les matériaux que l’on retrouve depuis peu sur les autres modèles de la marque. On profite ainsi d’un confort en net progression avec des microfibres très fines, plus douces et plus souples.

Ce Booster est une véritable chaussette. Le chausson est très près du pied avec une sensation de légèreté impressionnante. Le pied n’est pas noyé sous des couches et des couches de gomme…

Scarpa propose finalement avec ce Booster, une création hybride qui peut dérouter dans un premier temps, mais qui finit par nous exalter. Tout dans ce chausson est pensé pour apporter de la souplesse, sauf un élément : la pointe. En effet celle-ci a été munie d’un intercalaire pour venir apporter de la rigidité. Les premières sensations sont étonnantes. On se dit même que le Booster est un peu oldschool !! Et puis on comprend et on se surprend à charger des pieds micro avec force et confiance. Une référence dans le domaine.

Et puis, quelle vie, quel tonus !

Ces Booster sont de véritables arbalètes !! Le tour de force de Scarpa réside, à notre avis, dans ce coup de maître. Proposer un chausson très souple en déroulé de pied tout en conservant beaucoup d’énergie. Le chausson ne s’écrase pas. Comme un bon ski de chrono, le ski plie pour mieux exploser et vous envoyer dans la porte suivante.

 

Ce booster n’est finalement pas si éloigné du Chiméra dans son approche, mais en plus élitiste, plus radical. Ce chausson est très asymétrique et il vaut mieux avoir le pied fin (même s’il semble que la largeur en métatarse ait été revue à la hausse).

Le talon est fin, puissant et minimaliste. Une bande de gomme orange a heureusement été ajoutée, ce qui permet de gagner en confort et en précision dans certaines situations.

Ces Scarpa sont des machines de course pour le bloc en extérieur et pour les voies de léger à gros devers. Mais comme pour beaucoup de chaussons, c’est votre poids qui aura le dernier mot car c’est bien lui qui nuancera le plus votre perception de sa rigidité. Un élément trop peu mis en avant lorsque l’on parle des chaussons et de leurs usages. Un petit gabarit léger ne ressentira absolument pas les mêmes sensations qu’un fort gabarit dépassant les 80 kg…

Nous allons aussi crever l’abcès tout de suite. Inutile d’avoir fait de grandes études pour comprendre que la gomme en pointe va souffrir… Un chausson un peu rigide, ultra-précis, équipé d’une gomme tendre, c’est génial mais on connait les contreparties.

A noter aussi que les velcros sont larges. Alors sur un 44 c’est top, mais sur un 36, ils apparaissent un peu surdimensionnés. Mais on ne va pas le dire trop fort, on a déjà échappé aux mini-velcros présents sur d’autres modèles…

Hugo Parmentier, membre de la team PG et athlète Scarpa nous donne son avis sur ce booster:

Ce Booster est assez déstabilisant et il m’a fallu du temps pour comprendre son fonctionnement et pouvoir en tirer le meilleur. Je ne partage pas le même avis sur leur aspect « oldschool ». Je dirais au contraire qu’ils sont en avance sur leur temps et qu’ils ouvrent la porte à une nouvelle façon de concevoir un chausson. Je ne les utilise pas encore si souvent, car finalement, je n’aime pas trop changer. Quand on a ses habitudes, il est dur d’en changer! Mais ces Booster me bluffent à chaque  fois que je les sors du sac! Vivant, très précis ce chausson est une arme. Je le préfère en falaise type léger devers. En bloc, le talon ne me plaît pas trop. Je n’aime pas cette bande orange qui, je trouve, enlève des sensations et de la précision. Mais bon, les goûts et les couleurs…

Encore un très beau chausson chez Scarpa taillé pour le haut, très haut niveau. Un chausson qui a le mérite de proposer une recette bien à lui. Une recette particulière qui ne plaira pas à tout le monde mais qui trouvera son public.

 

 

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Deltaboard, un projet 100% français qui a besoin de vous!

15 Oct

En test chez Planetgrimpe depuis peu, la Deltaboard est avant tout un projet de poutre d’entrainement novateur qui joue la carte de la modularité. Ce projet est en cours de financement et a besoin de vous pour voir le jour. Du simple don à la précommande pour la fin d’année 2020, il y en a pour tous les goûts (et toutes les bourses…)!!

La Deltaboard est une poutre d’entraînement unique car complètement modulable et personnalisable. Elle s’adapte au niveau et aux besoins de chaque grimpeur. Grâce à un système de fixation novateur, il vous suffit de choisir une prise, de la clipser à votre Deltaboard et votre entraînement peut démarrer !

 

Intégralement fabriquée et usinée en France, cette poutre en bois de faible encombrement a quelques arguments à faire valoir.

Pour tout voir et tout savoir, rendez-vous sur le site de Delatboard:  http://www.delta-board.com/fr

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ZÉRO MONNAIE ZÉRO DECHET, une première étape terminée !

12 Oct

Benoit PARENT, Sven Masquelin et Damien LARGERON ont validé la première étape de leur aventure « ZERO MONNAIE ZERO DECHET ». Partis depuis Lyon à vélo, notre équipe a donc réussi à rejoindre Marseille.

Cette première semaine d’aventure débute de manière rocambolesque avec pas loin de 150kms par jour parcourus sous des trombes d’eau, tout en tirant des charrettes chargées comme des traîneaux de Noël. Défiant les éléments, notre équipe a dû traverser en slip des rivières en furie, lutter contre le vent, éviter les inondations afin de rallier la ville de Marseille.

Les nuits, initialement prévues en bivouac ont, elles aussi, réservé leurs lots de surprises. La belle carte postale de nuits à la belle, en pleine nature, s’est vite transformée en « débrouilles-toi comme tu peux, mais trouves un abri !! ». C’est ainsi que l’équipage s’est retrouvé à dormir dans les tribunes d’un stade de foot ou à se croire dans l’émission « j’irai dormir chez vous » sauf que là, ils étaient trois et trempés! Malgré ce déchaînement de Dame Nature, l’équipe est finalement arrivée à bon port et a même pu profiter de quelques jours ensoleillés.

Le départ pour la Corse étant prévu ce début de semaine, Benoit, Sven et Damien ont mis à profit leurs deux jours de temps libre pour s’initier à la voile et acquérir les bases nécessaires pour cette  traversée en bateau. Enfin du soleil et de bonnes conditions pour profiter du cadre idyllique proposée par la Méditerranée et s’apercevoir qu’être marin, ça ne s’invente pas !

La deuxième étape débute cette semaine avec la traversée à la voile direction Ajaccio. Alors bon vent!

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« Zéro monnaie Zéro Déchet » l’aventure commence!

05 Oct

Benoit PARENT, Sven Masquelin et Damien LARGERON nous proposent d’embarquer avec eux dans ce beau projet. L’idée est plutôt simple, aller équiper une grande voie dans le massif de Bavella en corse. Cette ligne devra être belle (mais ça, quand on connait les aiguilles de Bavella, on se dit que ce sera la partie la plus simple du projet…) et accessible.

Nos trois compères ont aussi (et surtout) fixé l’objectif d’avoir une empreinte carbone la plus faible possible. Le transport étant souvent la source de pollution n°1, c’est donc à dos de vélo qu’ils rallieront Marseille (départ de Lyon) pour y embarquer sur un voilier direction Ajaccio. Une fois sur place, c’est de nouveau avec leurs vélos qu’ils rejoindront les Aiguilles de Bavella.

En plus de vivre une belle aventure, Benoit, Sven et Damien souhaite sensibiliser notre milieu sur les enjeux environnementaux et nous montrer qu’il est toujours possible de faire autrement. On peut faire confiance au talent de Damien Largeron pour nous ramener de belles photos en attendant un film à venir.

Si vous en doutez, jetez donc un œil à ce qui est sans aucun doute, l’un des plus beaux « trailers » de ces dernières années:

 

L’équipe a donc quitté Lyon ce week-end  sous une météo difficile pour rejoindre Marseille.

Plentgrimpe est fier de s’être associé à ce projet et  nous aurons à cœur de vous le faire vivre étape par étape! Alors stay tuned et bon courage à eux!

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Test matos: les chaussons Scarpa Vapor

21 Juil

Scarpa Vapor: le gardien du temple

Chez Scarpa, c’est l’ébullition permanente avec une quantité de nouveautés qui arrivent chaque année donnant le tournis. On sent que Scarpa n’a pas peur de se lancer, en proposant des chaussons novateurs, en proposant de nouvelles façons de voir les choses.

Qu’ils s’appellent Drago, Furia Air, Booster… chaque modèle a su apporter son lot de nouveautés et de partis pris. Mais le gardien du temple est ailleurs, loin des projecteurs et des paillettes. Sobriété, efficacité, le Vapor  joue la carte de la rigueur et n’oublie pas d’évoluer lui aussi. Cette nouvelle version nous a accompagné ces derniers mois pour un retour aux sources très apprécié.

Si vous ne deviez en choisir qu’un, je vous dirais sans sourciller : Vapor, Vapor, Vapor !!

À lacets ou dans leur version à Scratch (Vapor V), les Vapor séduisent  par un niveau de polyvalence et de performance très élevé. Un équilibre finalement assez rare sur le marché.

Bêtement, j’ai longtemps cru que les Vapor étaient des chaussons presque débutants, disons intermédiaires. Grand fan de la gamme Instinct, j’ai longtemps esquivé le test des Vapor par snobisme. Mais quelle erreur…

Les anciennes versions avaient un confort d’accueil assez limité et en dessous de la concurrence, mais ce défaut est désormais de l’histoire ancienne. Les nouveaux matériaux leur permettent de jouer dans la cour des grands sans avoir à baisser les yeux en croisant son grand rival le Katana Lace de chez La Sportiva… Vous remarquerez que Scarpa à réussi la prouesse de fusionner les gommes au niveau de la contrepointe. Une innovation qui prendra encore plus de sens sur des modèles typés « bloc » ou les contre-pointes sont légions afin d’éviter  que les inserts de gomme ne se décollent.

Les Vapor n’ont presque aucune cambrure, une asymétrie faible mais une pointe fine absolument démoniaque. Le chausson est rigide et s’appuie sur une construction mono-corps (comprenez par-là que la gomme est constituée d’une seule pièce du talon à la pointe). Ce type de construction apporte beaucoup de confort sur les petits appuis en soulageant le pied et vos mollets avec, en prime, la signature Scarpa : beaucoup de peps et de répondant pour un chausson tonique.

Les lacets descendent bas (peut-être pas assez pour les fanatiques du laçage) et permettent un ajustement bien supérieur à la version scratch. Le laçage s’accompagne d’une languette qu’il n’est pas évident à manipuler au début. Par manque d’habitude, on bataille un peu pour ne pas faire de plis.

Vous l’aurez compris, les Vapor se destinent à une utilisation en falaise avec un gros faible pour les grattons. Forcément, en gros devers à colonnes, sa rigidité ne sera pas sa meilleure alliée mais pour le reste, vous ne serez jamais déçus par ce Vapor. Il faut les faire un peu pour obtenir des sensations, mais une fois l’effet « sabot » dépassé, ce Vapor démontre de belles qualités dans la plupart des situations que le commun des mortels rencontre.

Sa forme générale lui permet aussi d’être un solide compagnon de grandes voies (et de grandes voies dures). Il vous faudra certainement adapter la taille choisie à cette pratique. Et puisque l’on parle de taille, comme d’habitude chez Scarpa, le chausson ne va pas s’agrandir donc attention lors de votre achat à ne pas prendre trop serré sous peine de voir vos chaussons finir dans les petites annonces de PG…

Scarpa s’adresse à un très large public avec sa gamme Vapor. Sa version à scratch légèrement plus souple (Vapor V) et cette version à lacets forment un très beau duo capable de tout affronter. Un modèle de choix pour quiconque ne souhaite plus mettre ses pieds dans des chaussons trop asymétriques ou trop cambrés mais qui ne souhaite pas pour autant négliger la performance.

Un chausson capable d’accompagner les meilleurs mais aussi (et surtout?) d’accompagner les grimpeurs intermédiaires et qui commencent à affronter des voies dans le 6ème degré, en les faisant progresser et en imposant un minimum de concentration et de finesse dans la pose de pieds.

Avec ce Vapor, le temple  transalpin est bien gardé!

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Marion Thomas, papotages.

25 Avr

Il en va de ces petits détails, de ces petites nuances si chères à la langue française. Interview ? Non, trop pompeux, trop académique et puis, il ne s’agit pas ici d’épiloguer sur des sujets trop sérieux. Mais de quoi s’agit-il alors ? Juste de quelques mots échangés, d’idées partagées, de bavardages d’enfants, de papotages. Papotage, oui ce mot me parle, léger, doux, rond voire futile. Alors Marion, papotons !

Marion Thomas, (grimpeuse, skieuse, membre de l’équipe de France de cascade de glace, et j’en passe…) notre première rencontre est finalement assez récente. Nous sommes en 2015 et nous arpentons les ruelles lyonnaises à la recherche de spots d’Urban Climbing avec toute la Team PG. Un super week-end où les souvenirs de soirée prennent le dessus sur les souvenirs de grimpe… Et au milieu de tous ces souvenirs, il y a ce sourire.

Rencontrer Marion, c’est dans un premier temps accepter de se faire désarçonner par un sourire qui vous laisse là, sans voix, bête et immobile. Vous êtes partagés entre deux options : faire cesser ce silence qui devient gênant ou ne rien faire et profiter du moment.

Puis il y a eu Ailefroide. Tu squattais le Briançonnais depuis quelques semaines à écumer les falaises. Tu es sortie de ta Clio, une pomme à la main, Vans aux pieds, les ongles sales et le sourire aux lèvres qui annonçait la couleur : on va bien se marrer !!

Ces quelques jours ont marqué le début de notre amitié. Sans se connaitre vraiment, sans se voir si souvent, il y a, à chacune de nos rencontres, cette facilité qui pourrait faire penser le contraire. Et puis, de ces quelques jours est née une forme d’admiration pour ce que vous êtes, ce que vous faites, vous les « jeunes » de la Team. A la fois si proche de moi et en même temps si loin.

Cette admiration est venue d’un aspect malheureusement méconnu qu’est votre amour pour l’escalade et pas seulement, comme on pourrait le penser, de votre amour pour les prises en résine. Le soir, au coin du feu, j’ai adoré vous entendre compter vos récits des jours passés.

Vous écouter raconter comme l’eau du torrent est froide pour se laver, les bivouacs, les runs dans vos projets… m’a fait un bien fou. Moi, pourtant jeune, je me suis pris d’une forme de nostalgie en revivant à travers vous, mes aventures d’antan. Quel idiot j’ai pu être en me faisant un brin de soucis en vous rejoignant. J’avais tout imaginé et balayé tous les clichés, que vous seriez cloués sur vos smartphone, que vous seriez difficiles, exigeants, des mangeurs exclusifs de graines, que les filles feraient leurs précieuses, qu’elles allaient chipoter… mais à aucun moment je n’ai pensé que vous seriez comme moi, il y a 15 ans. Bref, j’ai été con, c’est comme ça que l’on dit je crois…

Cinq années seulement se sont écoulées depuis cette première rencontre et je ne sais déjà plus par où commencer. Tu as déjà eu mille vies en fait ? Ça t’arrive de te poser ou le mouvement permanent c’est ton quotidien, ta façon de vivre ?

Je suis attirée par tout ce qui touche à la verticalité et j’ai toujours envie d’apprendre. Alors à chaque fois qu’une occasion se présente, je la provoque et la joue à fond. Et je m’ennuie vite, alors j’adore créer de la nouveauté.

On te voit en compétition, en grande voie, en couenne, en bloc puis pendue à des piolets ou des skis aux pieds… tu te sens capable de classer toutes ces pratiques par ordre de préférence ou l’idée même de le faire te semble absurde et sans intérêt ?

Ça dépend des périodes et des saisons ! Je fonctionne à l’envie alors si le plaisir est là, je vais m’y consacrer pleinement. Après, j’ai besoin de me fixer des lignes directives pour avoir une cohérence et que ce soit efficient. Je segmente puis je switche entre les pratiques.

Qu’est-ce qui te plait dans tout ça ? Que recherches-tu ? C’est le défi physique, la compétition, l’envie d’être dehors, le partage… ??

Chaque pratique m’apporte quelque chose de différent et c’est cette polyvalence qui me plait. Mais ce qui me vient en premier, c’est la part technique de chaque sport et la richesse de mouvement qu’elle procure. Je suis fan des conversions en ski et des lolottes en grimpe ahah. C’est probablement le côté ingénieur qui ressort avec le besoin de parfaire le mouvement.

Puisque tu évoques ce besoin de polyvalence, y a-t-il des sports que tu ne fais pas encore et que tu aimerais faire?

Oui, le parapente pour tout voir en miniature et éviter les descentes infinies à pattes =) Sinon la planche à voile et le surf !

Après, on n’a jamais fini d’apprendre avec la grimpe. J’aimerais me lancer dans des projets de grandes voies d’envergure équipées ou non équipées.

Parles-nous de tes études ? En quoi consistent-elles et comment fais-tu pour trouver tout ce temps libre notamment durant la saison de cascade ?

Je fais des études d’ingénieur à Grenoble INP – Génie Industriel, c’est une école polyvalente qui couvre tous les champs du génie industriel : de la conception de produit à son recyclage. Je suis spécialisée dans la chaine logistique, qui touche la phase de production et distribution du produit. Par exemple, on peut être chargés d’optimisation de proccess, de mise en place de systèmes d’information ou de piloter des projets… Vaste choix ! C’est ce qui me plait : un panel d’emplois diversifiés et variés.

J’ai eu la chance de pouvoir aménager mes études en rallongeant le cursus pour faire les saisons de compétition, 8 ans sur la totalité de l’école au lieu de 5… Et bien je peux te dire que j’ai hâte de travailler ! Plus sérieusement, si c’était à refaire, je le referais, c’est une opportunité en Or de se consacrer à son sport à fond en parallèle de ses études. Déjà parce que les compétences qu’on acquiert sont transversales dans les deux domaines, et puis, parce que le tout forme un équilibre, je me sens plus complète.     

Tu m’habitues à me surprendre mais gardienne de refuge, WTF ??? C’était quoi l’idée ?

Un rêve de gosse. En fait, j’ai toujours été attirée par ces lieux de vie hors du temps où les alpinistes élisent domicile temporairement. L’occasion s’est présentée au refuge Albert 1er à Chamonix et franchement, j’ai adoré mettre la main à la patte pour faire vivre cet endroit magique. Une vie à mille à l’heure comme j’aime. On revient très vite à l’essentiel et ça donne envie de simplifier notre vie d’en bas. Un de mes moments préférés, les petits dej à 4h du matin où tu sens l’excitation monter malgré les bouilles encore dormantes. J’avais des papillons dans le ventre à les regarder partir à la frontale avant de profiter du lever du soleil. Bref, j’étais à fond et je referai avec grand plaisir !

Tu as donc vécu une forme de confinement avant l’heure ! Une petite répétition générale quoi. Que penses-tu de la situation actuelle ? Comment la vis-tu ? Et qu’est-ce que cela t’inspire pour le futur ?

Ça fait des hauts et des bas mais je le vois comme une belle opportunité d’agir autrement. Je pense que pour bien le vivre, il faut l’accepter.

Pour ma part, j’ai la chance d’avoir tous les cours qui continuent en vidéoconférence et un pan à dispo. On a commencé par tout démonter, laver et remonter le pan. Puis je suis bien occupée entre les sessions de grimpe, de renfo, de courses à pied, les examens, les beers pong, le boulot et les essais culinaires.

J’espère que cette période nous changera, qu’on gardera à l’esprit que profiter de plaisirs simples est parfois amplement suffisant et qu’on prendra soin de Dame nature qui profite pleinement de ce moment pour souffler un peu.

En parlant d’inspiration, y-a-t-il des gens qui t’ont inspiré ou qui t’inspirent encore ?

Oh oui ! Nina Caprez et Cédric Lachat pour leurs grandes voies d’envergure avec toujours le kiff comme règle d’or. Sinon, je pense à Philippe Mussato que j’ai rencontré par hasard au pied de la Grande Cournouse à Presles il y a 1 an. Le lendemain, j’étais pendue à un crochet goutte d’eau à équiper ma première grande voie avec lui. C’est une légende de l’ombre que j’admire, car faut pas oublier que  c’est grâce à eux qu’on se régale. En plus, ils le font bénévolement !

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Tu cites des grimpeurs plutôt « falaisistes » ce qui ne me surprend guère !! Mais tu restes une compétitrice dans l’âme. Tu t’y intéresses  toujours ? Les JO ont été annulés et repoussés. Tu avais mis une pièce sur un vainqueur ?

Les JO font partie de l’évolution du sport et ça va apporter un boost supplémentaire à la discipline, c’est trop chouette! J’aimerais bien que l’on garde l’esprit familial et généreux qui fait la beauté du sport.

Une pièce sur un vainqueur ? Notre Julia CHANOURDIE nationale peut surprendre ! 

As-tu un message à faire passer aux grimpeurs qui ne connaissent que les salles (que tu fréquentes aussi d’ailleurs) ?

Avec le babyboom des salles de bloc, il y a de plus en plus de monde qui remplace les sessions de musculation par le bloc. Ça me fait plaisir de les voir apprécier le côté ludique de l’escalade. J’essaye de leur transmette cette vibe du grimpeur qui partage les méthodes, échange et prend plaisir (et grimpe sans écouteurs J). Après, je leur dirai qu’il existe d’autres facettes du sport et que si ça motive certains, de nombreux moyens sont mis en place pour découvrir la falaise, la grande voie et l’alpi. Je pense aux groupes de la FFME, de la FFCAM, aux sorties organisées par les clubs … Mais je ne suis pas d’avis à forcer le grimpeur à aller dehors. Si certains aiment uniquement le bloc en salle, c’est une des facettes de l’escalade, alors je les pousserai à continuer.

Le principal : c’est le plaisir.

Je suis père d’une petite fille et je m’inquiète parfois de sa future place dans la société en tant que femme. J’aimerais qu’elle soit forte, bagarreuse et que jamais ne lui vienne l’idée qu’une chose ne lui est pas accessible parce qu’elle est une fille. Il faudra que tu la prennes en stage plus tard !! Plus sérieusement, as-tu déjà ressenti une pression particulière ou l’envie d’en faire toujours plus pour prouver quelque chose?

Moi j’adore vagabonder avec ma clio, dormir dehors et me doucher dans les rivières. Je me suis toujours entraînée dans des équipes mixtes et j’ai toujours été attirée par des équipes comme le GEAN qui sont mixtes. Après, j’ai besoin de passer des moments avec des mecs, entre nanas, et les deux ensembles. Je suis pour l’égalité Homme-Femme dans certains cas comme la rémunération par exemple. Mais dans la majorité des contextes je suis plus pour l’équité. On a des capacités différentes et la comparaison est pour moi intéressante uniquement si elle est constructive, sinon elle est absurde. Par exemple, je me suis battue pour qu’on ait des jetés sur piolets chez les femmes aussi et ça m’a fait tant plaisir qu’on en ait en Suisse et que ça marche !

Après, je pense aux compets où j’ai déjà eu des réflexions sur le fait d’avoir moins de mérite car la difficulté était moindre que les Hommes. Mais quelle est la finalité de ces réflexions ? Il n’y aura jamais le même niveau chez les Hommes et les Femmes c’est évident, on est morphologiquement différents, et heureusement. Par contre, on se défend chacun à notre manière et le principal c’est de repousser nos limites que notre corps et cerveau nous fixe. Alors oui comme tu dis, à un moment, j’ai eu l’envie et le besoin de prouver qu’on pouvait réussir, et qu’on le méritait parce que j’avais trop pris à cœur les réflexions qu’on me faisait. Mais je me suis vite rendue compte ça nous desservait. Je pense qu’il faut rester simple et faire les choses avec humilité et sourire. Les bons humains te soutiendront si tu assumes ce que tu fais et le vis pleinement. Rien ne sert de procrastiner alors osez, les filles comme les mecs faire ce qui vous donne envie !

Parles-nous de la cascade ! Comment toute cette histoire est née ? Comment t’es-tu retrouvée à te pendre au bout de piolets ?

Je peux vous parler cascade de glace, mais je préfère vous parler de drytooling (ma discipline). Comme souvent, les copains qui t’emmènent essayer autre chose et j’avais vu des vidéos, ça me tentait depuis un moment. Alors j’ai changé d’école, déménagé à Grenoble et c’était parti deux piolets dans les mains pour découvrir une nouvelle gestuelle. J’ai très vite accroché et retranscrit ce que j’avais de l’escalade.

Cette saison a été magnifique pour toi. Tu espères faire encore mieux l’année prochaine ?

Merci ! Chaque saison est différente et cette année, c’était fou ! Premier podium en Coupe du Monde et un top 5 au classement mondial. Quand ton rêve se réalise, c’est d’abord énormément de joie et un soulagement d’une certaine manière, mais je crois que finalement là où j’ai pris le plus de plaisir, c’est dans le cheminement que j’ai mis en place pour y arriver. C’est ce qui m’a forgé. Et je le dois en grande partie à Pack (Pierre-Alexandre Keller) qui m’a coaché cette année et beaucoup poussé dans mes retranchements. Je suis têtue et on sous-estime souvent le rôle d’entraineur, mais c’est tellement d’écoute, de patience et d’énergie à crier au pied du mur. Et puis, on a toute l’équipe, les compagnons d’entrainement et les copains, c’est pour cette vibe ensemble qu’on le fait aussi. 

Pour l’année prochaine, j’ai été prise au Canada pour finaliser mes études le premier semestre. Un autre rêve de gosse de parler anglais. Je vais probablement devoir mettre entre parenthèse une saison pour pouvoir m’investir pleinement dans ce projet. Mais qui sait ? Si mes études le permettent, je ne fais pas une croix sur ma saison. J’ai bien envie de me rendre sur des évènements mythiques plus alpi comme l’Ouray Ice festival, l’Ice climbing des Écrins ou le Festiglace à Pont Rouge.

On imagine mal le quotidien des sportifs de haut niveau. On voit passer des photos magnifiques sur les réseaux sociaux, des spots de rêves, les croix qui s’enchaînent… une vision faussée d’une douce vie à vivre de son talent. Car cette face (trop ?) cachée du dur labeur fait tout de suite moins rêver. De passage dans le secteur, je m’étais arrêtée te voir au spot dit de « l’Usine ». Une immense grotte que l’on aperçoit depuis l’autoroute qui mène à Grenoble en venant de Lyon. L’ambiance est détendue, mais les traits sont tirés et laissent deviner la fatigue accumulée, la souffrance. Il n’est plus question de proposer une bière à ce moment-là. « Je te laisse, je rentre, je suis morte. Il faut que je dorme. » On devine alors tous les sacrifices et le travail qu’il y a derrière…

Je ne parlerai pas de sacrifices comme tu dis, je dirai plutôt que c’est des concessions. Je le fais parce que ça me fait vibrer et que les moments vécus à l’international sont indescriptibles et si enrichissants.  Alors, certes, il y a quelques moments où je préférerais manger un yaourt brebis châtaigne que refaire une série à l’Usine, mais ça fait partie du jeu et quand tu sais pourquoi tu le fais, tu y retournes !

Et financièrement, comment gères-tu tout cela ?

Effectivement, il faut avoir des sous pour se rendre en Corée, USA, Russie et Chine ! Heureusement, j’ai la Fondation Grenoble INP qui m’aide financièrement, et Simond pour le matériel, c’est déjà un sacré soutien moral. Il y a la fédération FFCAM et la mairie de Marcy l’Etoile aussi. Et puis… les Prize Money qui complètent !

Un petit conseil pour la fin du confinement ?

Regardez des vidéos de vos passions et faites de l’imagerie mentale en pensant à des mouvements de grimpe. Le cerveau a parfois du mal à faire la différence entre le réel et l’imaginaire, ça vaut le coup d’essayer d’y penser fort !


Il y cette idée forte quand on est au contact de certains grimpeurs, que l’escalade n’est qu’une facette, qu’une branche de cette grande famille des sports de plein air. Il faut profiter de ce que nous offre la nature, accepter de s’y aventurer pour mieux la découvrir et mieux nous découvrir.

C’est une véritable richesse qui est là, à portée de main, qu’il faut apprendre à aller chercher. Je me suis souvent dit, un brin jaloux, que toutes ces personnes qui ont été capables, en étant simplement à leur contact, de me secouer au plus profond de moi étaient à chaque fois des personnes comme toi Marion.  Sûrement parce vous incarnez d’une certaine façon tout ce qu’on rêverait d’être, du moins tout ce qu’on rêverait de faire.

En fait, je te déteste Marion, tu me mets le cafard !!

Je vous souhaite à tous de rencontrer votre Marion, de profiter des moments passés à ses côtés, de vous en inspirer et n’oubliez pas ces moments précieux… de papotage.


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Carnet de voyage Marocain: A l’assaut du Far Oued

20 Avr

Escalade dans le Haut Atlas marocain du 30 janvier au 9 février 2020 par la team Ricard’Ô Mazet.

 Vous pouvez lire cet article en écoutant la sélection “Rap marocain” sponsorisée par Sofyane, le coiffeur trop stylé de Aït Attab, merci à lui pour les découvertes :

      • Chebani par MR CRAZY
      • Fiction par 8ird
      • Rozalinda par 7-Toun
      • OK BB par Lbenj

 Voilà quelques temps que deux de mes amis grimpeurs, Maxime Darbot et Romain Thiery, lorgnent sur les voies équipées au Maroc par Théo Denier, un très fort grimpeur franc-comtois que l’on a rencontré plusieurs fois sur nos falaises côte-d’oriennes. Maxime avait notamment suivi le projet depuis le début.

Ils sont en fait quatre équipeurs de l’association d’escalade franc-comtoise « Le Tuyé » (Laure, Raphaël, Théo & Xavier) à s’être rendu dans l’Atlas marocain dans les gorges de l’Oued El Abid fin décembre 2018 – début janvier 2019 pour équiper des voies sportives dans tous les niveaux de difficulté. Ce projet de développement fut initié par l’association Myrock.

Après avoir mené leur enquête auprès de Théo et d’autres amis bourguignons qui sont allés grimper là-bas, Maxime et Romain sont décidés, ils iront découvrir ces fameuses lignes perdues au fin fond du Maroc. Je, Matthias Paré, les rejoins sans trop réfléchir et Elsa Millo, une amie DE escalade complètera l’équipe.

Nous décidons donc de partir 9 jours début février pour que les températures ne soient pas trop élevées. Nous nous en tirons pour 250€ aller-retour avec un Paris-Casablanca.

Maxime organise le voyage avec l’aide de Théo qui le met en contact avec Fatiha qui nous logera dans sa maison près d’Aït Attab et Abd Elkhalaq le référent escalade du coin. Romain lui se charge de nous louer une voiture car l’aéroport de Casablanca se trouve à 3h de route du village. Le site de grimpe lui est à 20min de voiture du village. Avec le confort que nous procure la location d’une voiture nous envisageons de couper le séjour en deux et d’aller découvrir en plus les blocs situés à Oukaimeden.

On fait tous un point matériel :

Exit les cordes de moins de 80m. En effet, la plupart des voies là-bas tournent autour de 40m. On change également nos bras habitués à des efforts courts et bloc pour des bras pouvant affronter des voies de continuité.

Ensuite, on prend tous 20 dégaines, je n’en ai que 16, je me réjouis d’avance à l’idée d’emprunter les superbes dégaines de Romain. Je récupère une corde de 100m auprès d’Alice, une amie dijonnaise qui est allée grimper l’année dernière dans l’Oued el Abid. Mauvaise idée. C’est moi qui vais me coltiner la corde dans mes bagages. Je laisse tomber l’objectif de remplir mes bagages de pâtisseries marocaines. Je me contenterai de remplir mon estomac (spoiler : objectif amplement rempli…).

Question vêtements, les températures oscillent là-bas entre 15 et 25 degrés, c’est un peu le printemps en février mais on prend tous de quoi avoir chaud au cas-où.

30 janvier, notre avion décolle de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Mes amis m’annoncent quelques minutes avant le décollage que l’alcool est très difficile à trouver dans la région où nous allons. Je tente par tous les moyens de quitter en urgence ce qui me semble être un traquenard mais les procédures de décollage sont déjà mises en route.

Dans l’aéroport les panneaux sont écrits en arabe et en français. Tant mieux car finalement je n’aurai pas eu le temps d’apprendre la langue comme je l’espérais dans l’avion à cause d’un mal de tête. L’altitude certainement ou les verres de vin rouge du désespoir…

Quelques mots et expressions :

  • Salam = Bonjour
  • Choukrane = merci
  • Non merci = La Choukrane
  • Machi Mouchkils = pas de problème
  • Ça va ? = Labass ? Réponse = Labass
  • Ana fransi/ana fransiyya = Je suis français(e)

Maxime s’arrête à un stand téléphonique pour récupérer une carte marocaine avec du forfait internet et me conseille de faire de même. Je n’avais pas trop réfléchi à ça, mon forfait étant valable aux USA je ne me posais pas de question pour un pays aussi proche que le Maroc. Après vérification il s’avère que je doive payer 13,31€ / Mo… Il vient de me sauver d’une très probable note à plus de 1 000€ de hors forfait. Nous prenons donc tous un forfait 10Go internet pour 10€.

Romain retire assez de dirhams pour nous tous pour le séjour grâce à sa carte sans frais. On se retrouve avec des billets de 200 dirhams, autant dire que l’on va passer pour des gros riches de touristes et que ça ne va pas arranger les petits commerçants. Je me dis que l’on aurait pu prévoir ça un peu avant…

Direction le loueur de voiture maintenant pour récupérer notre véhicule. La conduite de nuit n’est pas chose évidente au Maroc. Entre les routes défoncées, les animaux et les autres conducteurs on se fait quelques frayeurs. Google Maps refuse de nous géolocaliser pour une raison obscure, on lui préférera Waze qui fonctionne parfaitement.

Chez Fatiha:

Notre hôte Fatiha habite dans un tout petit village nommé Tiski. Le chemin d’accès n’est pas vraiment fait pour les voitures, certaines maisons paysannes semblent venues d’un autre temps. Les gens ici se déplacent sur le dos des ânes quand ils ne sont pas à pied. C’est le Far Oued.

Nous logeons au sous-sol de la maison de Fatiha. Ici pas de douche, on se lave avec un seau d’eau. On prend vite nos marques.

Nous avons choisi la demi-pension avec le petit-déjeuner et le dîner.

Le matin Fatiha nous prépare des crêpes marocaines bien huilées avec de la confiture et du miel. Un vrai délice. Un thé bien sucré accompagne tout ça ainsi qu’un café épicé.

Le midi comme nous grimpons nous ne mangeons pas beaucoup. Mélange de fruits sec, cacahuètes et sandwich thon/”vache qui rit” seront nos carburants.

Le soir nous nous jetons sur une petite soupe, tantôt aux lentilles tantôt aux pois chiches. Vient ensuite le plat de résistance servi dans une énorme tajine. La plupart des plats seront composés de pommes de terres, de légumes et d’un poulet. Nous goûterons également du poisson épicé mais nous n’aurons pas de fameux couscous car ce n’était pas la saison. A chaque repas nous nous régalons de cette nouvelle cuisine. Mais malheureusement Maxime ne la supportera pas longtemps. Trop riche et trop grasse, il sera malade plusieurs jours et bien affaibli.

Nous n’aurons eu aucun problème à boire l’eau du robinet même dans cette région éloignée.

 Le village d’Aït Attab:

Le village n’est pas grand mais on y trouve tout ce dont on a besoin pour se nourrir. Les prix ici sont dérisoires pour des européens comme nous. Nos plus grosses courses ont dû nous coûter 5 dirhams, soit 0,50€… On nous a souvent répété qu’il fallait marchander car c’est la coutume et qu’il ne fallait pas que l’on paye plus cher sous couvert que l’on était des étrangers. Mais c’est différent dans les petits magasins d’alimentation où les prix sont souvent fixes.

Seuls étrangers dans le coin nous attirons les regards. Elsa ne porte pas de foulard mais couvre bras et jambes par respect. Elle partira à l’aventure toute seule une journée pour rejoindre son oncle vivant à 100 km. Après 3 changements de taxi elle arrivera à bon port. Cette excursion lui permettra de bien discuter avec les locaux.

La falaise de l’Oued El Abid:

La falaise se trouve à 20min de voiture du village d’Aït Attab. Mais avant d’y aller nous devons nous signaler aux autorités. Nous y allons en compagnie d’Abd Elkhalaq. Il est le président de l’association qui promeut l’escalade dans la région. Il nous racontera que son attirance pour l’escalade a commencé alors qu’il partait à la recherche de cavités pour assouvir sa passion de la spéléologie. Ses pratiques sportives sont parfois mal vues par les villageois car le sport n’est pas du tout pratiqué dans le quotidien des gens. Pour la petite histoire, quand Théo est venu la première fois pour découvrir les lieux il a fallu expliquer que non il n’allait pas chercher des trésors dans l’Oued. Enfin si, des trésors aux yeux des grimpeurs !

Abd Elkhalaq sera notre référent pour toutes questions ou besoins tout le long du séjour. Vous pouvez suivre ses aventures sur son compte Instagram @abdelkhalaqmajjati.

4 secteurs sont équipés avec des voies allant de 4c à potentiel 9a. La majorité se trouve dans le 7ème et 8ème degré mais certaines perles sont moins dures, comme Yalah, secteur Naïma & Fatiha, le 6c le plus beau du monde.

L’accès à la falaise se fait par la route en haut. Certains rochers sont peints pour marquer le chemin. Ça ne nous aura pas évité le premier jour de tourner en rond pendant 1h…

Le chemin jusqu’à la falaise est magnifique. Nous découvrons la flore locale composée notamment de cactus. Quand nous arrivons enfin à destination, nous restons bouche-bée devant la beauté et l’ampleur du lieu.

Perdus au milieu de nulle part certes, mais pas tout seuls pour autant !  Des chèvres et même des singes habitent dans ces gorges. Nous avons été surpris en fin de journée par les cris glaçants d’une chèvre. Nous pensions qu’elle était tombée et cela nous mettait terriblement mal à l’aise de l’entendre gémir. Mais il s’avère en fait qu’elle était simplement éloignée du troupeau. Apparement cela arrive souvent en fin de journée, les chèvres bêlent alors pour ne pas se retrouver seules la nuit.

Et la grimpe alors ?

Le rocher se trouve être du grès rouge. Un peu comme en Alsace sauf qu’ici vous trouverez de grosses colo et des espèces de boursouflures (ou champignons) en plus de trous plus ou moins gros.

Attendez-vous à une grimpe qui déroule de 30 à 45m entrecoupée de pas de blocs. Toute la difficulté réside dans la gestion de la conti. Car mine de rien, passer 20min à grimper ça fatigue et l’acide lactique a du mal à partir si vous ne savez pas délayer à chaque repos.

Les conditions de grimpe sont parfaites. Nous arrivons à chaque fois vers 10h-11h. La falaise est à l’ombre et ne passe au soleil qu’en milieu d’après-midi pour le premier secteur. Nous décidons de migrer alors vers un autre secteur où l’ombre est permanente. Il n’y fait pas trop froid. Aucune humidité dans l’air sauf le dernier jour où quelques nuages (sans pluie) dans le ciel auront suffi à faire disparaître nos traces de magnésie des jours précédents. Le grès deviendra par endroit quelque peu collant.

L’équipement est bon, parfois un peu espacé mais jamais exposé. Je me ferai tout de même peur dans un 7b tout juste équipé (il y avait encore la poussière du perfo). Je dois être le premier à passer car je casse pas mal de prises. Mise à part cette mésaventure toutes les voies sont très propres.

Résultat des courses j’enchainerai avec Elsa plusieurs 7a/7a+ à vue ou flash. Romain (qui s’était fait une poulie quelques jours avant le départ) clippera tout de même la chaîne du 7c La merveille de l’Oued L1 et Max bien qu’affaibli par ses maux de ventre fera deux 8a+ au premier essai. Il ira également mettre des beaux runs dans un 8c. Qu’aurait-il fait sans être tombé malade ? On se le demande…

On vous recommande :

  • Le combiné berbère, 7a (40m)
  • Magic Majatti, 7a (35m)
  • Yalah, 6c (22m)
  • La merveille de l’Oued L1, 7c (30m)
  • Appel à l’oued, 8a (20m)

Changement de décor

Après plusieurs jours à grimper dans le coin nous décidons qu’il est temps d’aller faire 2 jours de blocs. On contacte le refuge du CAF d’Oukaimeden pour réserver une chambre. C’est parti pour 4h de route ! Le voyage ne sera pas de tout repos pour les conducteurs. La route s’avère vraiment en mauvais état au début et nous sommes obligés de faire des écarts pour éviter les voitures arrivant en face. On se retrouvera également à traverser un immense marché chaotique mais incroyable à voir pour nos yeux de touristes. Pour finir on se fera arrêter pour excès de vitesse… 96km/h au lieu de 60… L’agent de police sera compréhensif et nous laissera repartir avec un rappel à la Loi. On se sent tout de même un peu honteux par rapport aux locaux de s’en sortir aussi bien.

Peu à peu nous voyons les montagnes enneigées du Haut Atlas se rapprocher.

 Il faut savoir que Oukaimeden est une station de ski située à 2600m d’altitude. Proche de Marrakech elle est très touristique. Les derniers kilomètres sont bourrés d’échoppes vendant des plats en terre cuite. Notre imagination ne peut s’empêcher de visualiser une voiture faisant un carton dedans. Nous croiserons même des chameaux installés sur les parkings pour que les touristes se prennent en photos dessus.

Les blocs d’Oukaimeden

Maxime dans “Better than life” 7C secteur Neverland.

Dans son jus depuis les années 70, le refuge du CAF ne manque pas de charme. Son existence ici nous paraît déjà improbable mais il est en plus de ça sorti d’un autre temps. Il fera pour nous office de musée de l’escalade et de l’alpinisme grâce à sa vieille bibliothèque rempli d’anciens magazines de Montagne.

Nous avons récupéré le topo édité par une jeune équipe de grimpeurs du CAF venue peu de temps avant. Mais nous découvrons sur place qu’il existe un autre topo fait par l’association Imiksimik et qu’il est immensément plus complet. On se le procure moyennant 16€ via l’application Rakkup. Nous louons 3 crash pad auprès du refuge que nous paierons 10€ chacun par jours.

Le rocher est toujours un grès rouge. Parfois sableux il rajoute un peu de difficulté sur les plats. Nous décidons de partir à la recherche des blocs du CAF, mais c’est un échec. Après 1h30 à les chercher nous nous rabattons sur des blocs vierges de tout passage. Nous ouvrons alors nos 1ers blocs et c’est un vrai plaisir !

Même dans les secteurs plus fréquentés nous avons toujours trouvé des passages à ouvrir ce qui a enrichi considérablement notre séjour.

Le cadre est incroyable à cette altitude car nous surplombons une bonne partie du paysage. Nous ressentons néanmoins un léger essoufflement à chaque rétablissement à cause du manque d’oxygène.

Seuls sur ce plateau dégarni, les montagnes derrière nous et une vue dégagée sur une immense plaine devant, notre sensation de liberté est exaltante.

J’ai vécu dans ce contexte une expérience d’une grande beauté. A l’écart des autres, je me rétablis en haut d’un bloc que je grimpe avec une grande concentration. Ce genre d’ascension trop rare où on a l’impression que tout est facile, fluide, dans le flow. Alors que je m’assoie en haut du rocher pour m’imprégner du silence et de la vue, un appel à la prière monte d’un village en contrebas. Le chant grave du muezzin, amplifié par l’écho des montagnes fait vibrer tout mon corps. La scène prend une ambiance mystique qui m’émeut profondément. Je me retourne et vois mes amis immobiles, eux aussi ont capté la beauté de ce moment.

Quant à Romain il se fait une belle frayeur dans le high ball en 7A de “L.H”. Alors qu’il randonne la partie basse, le réta à plusieurs mètres du sol semble dépourvu de prises. La réception est en pente, Maxime est concentré sur la parade. Sentant la tension qui monte, je lâche mon appareil photo en vitesse pour venir l’aider. Romain décide finalement avec sagesse de désescalader pour chuter convenablement sur les crash pads. Ouf on relâche tous la pression.

On vous recommande :

  • Deep Time, 7A secteur Neverland.
  • Sankara, 6B+ (7A+ dans le topo) secteur Neverland.
  • Better Than Life, 7C secteur Neverland.
  • The Arete, 6A secteur Back Yard.

La peau quelque peu décharnée, les visages cramés par le soleil mais le coeur gonflé à bloc nous reprenons la route en direction d’Aït Attab. Le jour de repos qui suit nous sert à réparer la carrosserie de la voiture amochée par la route chez un ferrailleur. 100 dirhams (10€) pour se refaire une beauté, mes amis se moquent de moi en m’invitant à amener ma voiture par bateau ici pour la faire réparer…

Les 2 derniers jours sont consacrés à terminer nos projets. Nous partons ensuite pour Casablanca où nous louons un Airbnb dans un quartier en périphérie qui ne nous inspire pas tellement confiance mais où l’on mange une succulente pizza ! Retour à la gastronomie occidentale pour le plus grand plaisir gastrique de Maxime.

On tient à remercier toutes les personnes qui ont oeuvré au développement de l’escalade dans l’Oued el Abid mais surtout Théo pour sa vision et son acharnement à aller ouvrir des voies dans un coin aussi perdu. On remercie Fatiha pour la délicieuse cuisine. Abd Elkhalaq pour sa disponibilité et ses conseils.

Ce fut une merveilleuse aventure au Far Oued, pleine de découvertes culturelles et rocailleuses. Au total on s’en est sorti chacun pour moins de 600€.

On reviendra ça c’est sûr !

Pour suivre nos prochaines aventures abonnez-vous à notre page Ricard’Ô Mazet sur Instagram et Facebook et pour d’autres photos toute l’année, le compte insta de Théo Denier @frast_and_furious.

Pour toute information sur le site (topo, hébergement…) envoyez un mail à l’adresse ouedbolting@gmail.com

Texte et photos de Matthias PARÉ

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Test matos: les chaussons LA SPORTIVA Théory

18 Avr

L’arrivée du printemps annonce aussi l’arrivée des nouvelles collections et des nouveautés matos. Et le printemps 2020 était particulièrement attendu chez LA SPORTIVA avec deux nouveaux chaussons: une version du modèle phare Solution dont le nom annonce la couleur (Solution Comp) et surtout du modèle Théory.

Je dis « surtout » car La Sportiva avait mis le paquet pour sa présentation au dernier salon ISPO de Munich. Il faut dire que les « vraies » nouveautés se faisaient un peu attendre et que les petites modifs de talon par-ci, un nouveau scratch par-là ou les changements de couleurs ne dupaient personne.

Cette attente était aussi renforcée par le marché des chaussons emmené tambour battant par Scarpa, qui n’a eu de cesse de proposer des chaussons ultra souples pour répondre aux besoins grandissant de l’escalade de bloc.

Constatant le succès de ce type de chaussons, nous avions posé la question à Pietro Dal Pra (grand artisan et concepteur de chaussons chez La Sportiva) en 2018 déjà:

Alors ? Mais que fait La Sportiva ?

Et derrière sa réponse très politicienne se cachait la vraie réponse : on y travaille ! En effet, le discours de l’époque était de dire que La Sportiva n’adhérait pas au concept du chausson ultra souple. Un peu dur à entendre quand on s’adresse aux géniteurs du concept Mantra dans les années 80 et de la gamme No Edge actuelle…

Il aura fallu du temps donc, mais nous y voilà, face à ce qui pourrait bien être le best-seller des prochaines années. Nous avons reçu ce modèle dès l’été dernier ce qui nous a permis de les grimper dans toutes situations pour lesquelles ce Théory est destiné. Cette longue période de test nous a aussi permis de constater le pouvoir de séduction de ces chaussons. Les têtes se tournent, les sourcils se froncent, les yeux cherchent, observent : quels sont ces chaussons ? Ils ont l’air déments !

Pour comprendre cette longue attente, il faut aussi comprendre ce que Pietro Dal Pra ne voulait surtout pas : créer un chausson tout mou et juste un chausson tout mou. Car finalement, il n’y rien de plus simple que de concevoir un chausson ultra souple. Il suffit, pour faire court, d’enlever les intercalaires qui rigidifient les pointes et l’affaire est joué non ?!

Pour rester performant, un chausson ultra souple doit conserver un minimum d’aptitude à charger les petits pieds et conserver du dynamisme sous le pied. Sinon, il ne sera bon qu’à mettre les pieds à plat sur les volumes… Une équation que peu de concurrents arrivent à résoudre en ne proposant que de la souplesse.

Notre rencontre s’est faite sur le site d’Ailefroide. En enfilant ce Théory pour la première fois, un seul mot m’est venu à la bouche : wouah ! Votre pied est littéralement absorbé par le chausson. Un effet ventouse et chaussette assez bluffant ! Et puis, un léger sourire nous est venu comme la promesse de grandes choses à venir. En enfilant ce chausson, on se dit aussi qu’il n’y aucun doute, on est bien dans un La Sportiva ! Même les yeux fermés on reconnait ce chaussant qui fait mouche. Les habitués des cousins de la marque (Skwama en tête) ne seront pas dépaysés ! En fait, on pourrait presque s’arrêter là : c’est pareil, mais en mieux !!

« Une belle nouveauté qui va conquérir le monde »

LA SPORTIVA propose donc ce Théory pour répondre et faire face au marché des chaussons souples. Mais cette réponse est le fruit de beaucoup de travail visiblement pour faire mal aux concurrents. Pour comprendre le Théory, il faut presque considérer la partie avant en deux unités. De la voûte plantaire jusqu’aux orteils, le chausson est extrêmement souple et permet donc d’avoir les pieds à plat sur les volumes et de venir épouser toutes les rondeurs avec brio ! Bien armés avec la gomme XS gripp 2 (dont SCARPA et LA SPORTIVA ont l’exclusivité), les Théory sont donc comme on pouvait d’y attendre de vraies ventouses. Et puis vient la pointe (au niveau des orteils donc) qui conserve une rigidité étonnante et qui fait penser à un bec. Ainsi, la tenue sur petites prises et surtout le griffé de ces Théory sont époustouflants. Ce résultat a été rendu possible, entre autres, en jouant sur les épaisseurs de gomme : plus fine sous le pied et plus épaisse en pointe.

Ce Théory inaugure aussi de nouveaux équipements qui ne révolutionnent pas tout mais qui participent au succès de ce chausson. La gomme sous la pointe vient, tel le concept No-Edge, recouvrir la partie latérale du chausson. Un plus pour les rétas foireux où tout est bon pour gratter quelques millimètres…La contre-pointe arbore un dessin en relief façon pneu neige, avec des petites lamelles. Nous ne sommes pas ingénieurs, mais on peut constater que les crochets en pointe sont très efficaces et confortables. Les orteils sont bien protégés et la gomme très adhérente. Enfin, l’unique scratch de serrage est large, puissant et fiable (pas comme celui des Solution…).

Le talon est sûrement la partie la plus quelconque. Très consensuelle, LA SPORTIVA mise surtout sur une forme profonde et enveloppante plus que sur une tension extrême pour être performante. Ce n’est pas forcément l’explication mais cela me permet d’évoquer une légère « déception ». Je mets des guillemets car je reproche la même chose au modèle Skwama et je sais que nous ne partageons pas tous le même avis. Je trouve que ce Théory manque de peps sous le pied et qu’il a tendance, avec des grimpeurs de plus de 75-80 kg à s’écraser un peu. Mais rien de grave.

Nous voici donc face à une belle nouveauté qui va conquérir son monde sans aucun doute. Ce Théory possède tous les arguments pour faire saliver un très large public et c’est peut-être là que nous pouvons nous permettre d’avoir quelques regrets. Le mot regret est lourd de sens et ne se soustrait en aucun cas au mot défaut !

Je pense que l’on attendait une réponse extrême de la part de LA SPORTIVA mais ce n’est pas la volonté visiblement. Ça va vous sembler bizarre mais notre jugement se veut très paradoxal. Ce chausson est clairement l’un des meilleurs, toutes catégories confondues et on arrive quand même à être déçu. Quand Scarpa sort un Furia AIR, on est excité par l’aspect extrême et presque fou du concept. On sait que ce Furia Air est ultra spécifique et qu’il se résume presque à un caprice, mais il nous fait vibrer.

Ce Théory, c’est le premier de classe, celui qui réussit tout, qui a des bonnes notes et qui lève la main. Mais nous, on est ce genre de filles qui ont le béguin pour cet idiot du fond, au look de mauvais garçon, parce que l’on sait que c’est avec lui que l’on va bien se marrer…

Revenons à la souplesse qui est au centre de l’équation:

Pour vous donner une indication en comparant avec ce qui se fait de mieux (en tout cas avec les plus connus), ce Théory n’a rien à voir avec un Furia ou avec un Drago. Nous serons plus proches du Chimera. Les grimpeurs  très légers pourront donc peut-être reprocher à ce Théory son manque de souplesse. Il vous répondra que, en terme de polyvalence, vous ne trouverez pas mieux. Nous n’avons pas testé la version femme, nous ne pouvons donc pas vous dire si la différence en souplesse est significative ou pas.

Nul doute que la voie du succès est déjà toute tracée pour ce chausson magnifique. Confortable, performant, durable pour sa catégorie,  cette nouveauté va réjouir les amoureux de la marque. LA SPORTIVA démontre une fois encore un savoir-faire incroyable pour rester au top. Bravo. Mais si on nous entend jusqu’aux pieds de Dolomites, s’il vous plait, lâchez prise, faites nous rêver !! Peut-être qu’il nous faut attendre les Solution Comp, il parait que d’Adam ONDRA aurait déjà bouffé plus d’une vingtaine de paires…

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Test matos: Le Birdie de chez Beal passé au crible.

24 Mar

Après presque 30 ans de règne sans partage sur le royaume des assureurs, communément appelés « autobloquants », le roi Grigri vient se faire disputer le trône par un jeune prince fougueux issu de la dynastie Beal : le Birdie !

Le Grigri, mine de rien, a pris l’habitude de se faire chahuter avec l’arrivée et le succès grandissant des assureurs auto-freinant  comme le Mammut SMART et autre Edelrid JUL par exemple qui mettent en avant une simplicité d’utilisation, une grande légèreté et des prix contenus. Mais le Grigri résiste plutôt bien à toutes ces attaques, notamment chez les falaisistes.

Il faut dire que l’on ne balaye pas d’un revers de la main 30 ans d’histoire aussi facilement et ce pour une raison essentielle : l’habitude. Nous sommes parfois attachés à du matos que certains jugeront obsolète, dépassé ou vieillo. Mais peu importe, on a l’habitude de ce matos, on le connait par cœur, on peut anticiper la moindre de ses réactions les yeux fermés. Cette règle s’applique à notre matériel d’escalade dont fait partie notre assureur au risque de provoquer des dialogues de sourds…

« C’est trop chiant de donner du mou avec ton truc !! » « Non, il faut avoir l’habitude, moi je trouve ça facile… »

Mais revenons à notre jeune prétendant au trône. Le Birdie est, il faut le reconnaître, assez classe en affichant fièrement son armure tout en métal avec des choix de coloris sympas !

Plus petit, le Birdie tient bien en main et dégage une belle sensation de résistance : c’est du solide !

Bon alors, c’est mieux ou pas ?!

Ne tournons pas autour du pot, car là est bel et bien la question que tout le monde se pose du fait de leur grande ressemblance: OUI !!! et NON…

Ah, je lis la déception dans vos yeux. « Ils ne veulent pas se mouiller chez PG !! »

Alors pourquoi non ?

Le Birdie fonctionne de la même manière que le Grigri. Partant de cet état de fait, presque tout ce qui était reproché au Grigri va l’être au Birdie. CQFD. Le Birdie n’est donc pas en capacité de clore le débat qui agite son monde depuis toujours aux pieds des voies…

  • « C’est un assurage anti pédagogique qui déresponsabilise l’assureur! »
  • « On ne peut pas dynamiser correctement avec un Grigri… 
  • « L‘assurage en tête est trop compliqué! !
  • « Ça coûte trop cher ! »
  • « Il n’existe pas en rose ! »

Bref autant de légendes que de grimpeurs! L’outil ne fait pas le moine! heu… l’habit ne fait pas le grimpeur…

Toutes ces questions ne sont que des apprentissages, bons ou mauvais, de l’utilisation de l’appareil…

En moulinette, il n’y aura pas de différence entre un Grigri et un Birdie. L’assurage se fera de la même manière et la méthode en 5 temps sera toujours de mise en ne lâchant jamais la main du bas même si l’appareil pince la corde.

Pour la descente, pas de surprise, on retrouve les mêmes sensations qu’avec un Grigri et un mode opératoire identique. Malgré tout il faut noter la présence d’un effet de seuil aux ¾ de la course de la poignée. Passé ce seuil, la corde file beaucoup plus vite. Le contrôle est donc un peu moins précis à nôtre goût (mais n’est-ce pas là encore une question d’habitude ??).

Le seul changement vient de la corde qui est guidée pour sortir de face contrairement au Grigri où la corde sort sur le côté. De ce point de vue, nous dirions match nul :

  • le Grigri bénéficie d’un bourrelet latéral pour faire glisser la corde sauf qu’il arrive souvent que celle-ci se retrouve du mauvais côté du Grigri finissant sur la partie saillante de la flasque.
  • pour le Birdie, BEAL préconise une méthode peu convaincante. Il s’agit de placer son pouce sous l’appareil pour bien guider avec la main la corde vers l’extérieur. Le logement pour le pouce n’est pas assez travaillé et la gorge pour la corde pas assez profonde.

Pour chipoter un peu, le Birdie mériterait peut-être une poignée un peu plus ronde qui serait appréciée par ceux qui assurent beaucoup plus lourd qu’eux.

Et puis, pour finir, le Birdie et le Grigri partagent aussi un point commun : leur prix.

Et pourquoi oui ?

Partant de nouveau du principe que leurs conceptions et donc leurs utilisations sont identiques, il faut admettre que le Birdie possède ce petit plus qui risque de faire mal au Grigri.

En effet, dès la première sortie, l’assurage en tête fait mouche et donne le sourire. La fluidité du geste est incomparable. Il est  possible d’assurer toute une voie simplement en donnant du mou avec la même technique d’assurage qu’un système tel que le réverso ou l’ATC Guide. Quand nous avions reçu le Birdie, je l’ai emmené dans mon club. Le résultat a été sans appel…

Le blocage n’intervient pas aussi rapidement et l’assurage apparaît donc beaucoup plus naturel qu’avec un grigri.

Cette fluidité est vraiment appréciable mais, tout comme le Grigri, elle diminuera plus votre corde sera grosse et vieillissante.

En conclusion

Le Birdie est donc une belle réussite mais qu’il convient de nuancer.

Si vous ne jurez que par le Grigri, alors vous ne serez pas déçu et il y a fort à parier que votre cœur penchera pour le Birdie à l’heure du renouvellement de matos.

Mais si vous détestez le Grigri, nous ne sommes pas convaincus que le Birdie possède les armes nécessaires pour vous faire changer d’avis sur ce type d’assureur. C’est peut-être là que l’on peut  avoir une pointe de déception.

Une belle nouveauté à découvrir au plus vite.

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« Escalade et sauce piquante » L’hymne à la joie.

01 Fév

Véritable institution bourguignonne, Escalade et Sauce Piquante s’est imposée depuis de longues années comme l’Evènement grimpe à ne pas manquer; la journée qu’il faut cocher dans son agenda. Une journée pour laquelle il ne faut surtout pas louper le début des inscriptions car les places partent vite, très vite !!

Venir à Escalade et Sauce Piquante, c’est savoir que l’on va se fumer les bras, manger des crêpes, revoir du monde, s’essayer à de multiples activités annexes toujours farfelues et finir la journée assez tard dans la nuit au rythme des concerts.

Mais venir à Escalade et Sauce Piquante, c’est surtout vivre un évènement. J’insiste sur cette notion de vivre. Vous n’êtes pas ici à un open de bloc ou à une soirée contest comme on en connait tant. Ici vous n’êtes plus un simple consommateur mais un véritable acteur de ce moment hors du temps qui fait du bien à la vie. Cette douzième édition a encore été une belle réussite avec 350 grimpeurs conquis à la cause, venus célébrer le thème  « ALL IN PEAK ». Venus de toute la France, chacun aura pu se confronter aux différents ateliers olympiques revisités à la sauce piquante : le saut de haie, le saut à la perche, la grimpe synchronisée, le bobsleigh déjanté, le cheval d’arçons…

Nous avons rencontré et posé quelques questions à Denis ROY,  une des nombreuses pièces maîtresses de ce bel édifice et figure local.

Peux-tu te présenter de manière personnelle, professionnelle ?

Je suis moniteur d’escalade sur Chalon sur Saône. J’ai débuté l’escalade par hasard avec un copain au lycée, sur la falaise de Cormot. Passionné dès le début, la grimpe a donné des directions fortes à ma vie : Staps, B.E.Escalade, ouvreur national, équipeur, puis peu à peu éducateur Sportif à la ville de Chalon sur Saône; et pas mal de voyages où la grimpe (bloc, falaise équipée, grandes voies, alpinisme un peu) est à la fois objectif et prétexte à la découverte, aux échanges, à la contemplation….

Passionné d’images, j’ai commencé à réaliser des films de voyage/grimpe au Hoggar et à Madagascar qui ont eu un succès relativement inattendu dans les festivals. J’ai eu une période de réalisations un peu plus marquée il y a 6/8 ans ans avec au final un film professionnel pour France 3 sur le périple d’un aveugle marchant seul sur le chemin de Compostelle (un défi sans les yeux).

Ma vision de l’activité, j’essaie de la transmettre aux enfants et adultes; j’insiste sur l’intérêt de vivre la performance comme une cerise sur le gâteau (le partage, convivialité, dépassement de soi, découverte de falaises et lieux, harmonie avec le rocher…).

Ne pas faire de classement est une base absolue, dans l’idée de s’extirper de la pression du résultat que l’on retrouve dans la vie de tous les jours

Comment a débuté « Escalade et Sauce Piquante », évènement emblématique de la Bourgogne ? Comment cette drôle d’histoire est arrivée ?

Tout est parti d’un groupe de copains avec cette envie de proposer une manifestation festive et sans prise de tête, et Escalade et Sauce Piquante est née : un mélange festif de blocs et voies de tous niveaux, pas de classement, des défis délirants, innovants (vélo vertical, mur Chamallow, grimpe sur aimants…) de nouvelles technologies souvent en avant-première (Luxov), musique et concert, un petit repas quasi-bio et convivial, prix modeste, du piquant ( grimpe en lumière noire, musiciens en haut des blocs, tempête de neige…) et toujours un thème prétexte à déguisements et des animations décalées.

Comment faites-vous pour trouver la motivation depuis toutes ces années ? De pareils événements sont presque du domaine de la vieille relique tant il semble hors du temps et hors de propos dans notre société. A l’heure où tout se professionnalise, tout se consomme, vous arrivez à proposer un événement fédérateur ou bénévolat, envie d’être ensemble, rencontres et joie de vivre sont au centre du projet. C’est important pour vous de défendre ces valeurs ?

Effectivement,l’autre particularité de Sauce Piquante est l’investissement bénévole de tous. D’une formule folle les premières années où le montage/démontage et la manif se déroulaient en 36h, on est passé depuis 6/7 ans à une formule « semaine »  avec pas loin de 2000 enfants, lycéens et adultes qui profitent ainsi des installations avant le jour J de Sauce Piquante. Les bénévoles sont multiples et parfois viennent d’autres clubs que le Club Alpin de Chalon, (organisateur de la manifestation) et cela a souvent permis un bon brassage des grimpeurs du coin, que l’on rencontre plus souvent dans les recoins des falaises que sur les compétitions.

La motivation de tous est notamment liée à tout désintéressement financier (parfois déficitaire même) ou renommée, et aux retours positifs des participants dont certains sont présents depuis 12 ans !! Ne pas faire de classement est une base absolue, dans l’idée de s’extirper de la pression du résultat que l’on retrouve dans la vie de tous les jours : monde scolaire, travail ou compétitions sportives.

L’implication des bénévoles est tout un symbole et prend une belle tournure quand à trois heures du matin presque 50 bénévoles ont ramené le gymnase tel qu’il était une semaine auparavant (démontage de toutes les structures, prises, tapis, déco, lumières, moquettes et autres installations). Défis et blocs éphémères sauf dans les mémoires….

La longévité de la manifestation tient aussi à une organisation où beaucoup de monde décide et prend en main.  Personne n’est irremplaçable et la plupart des rôles peuvent être pris par plusieurs personnes. Dans une ambiance festive et étonnante, organiser et grimper pour son plaisir et surtout pour celui des autres; cela résume bien je pense l’esprit d’Escalade et Sauce Piquante. Les films très piquants et très pros de Pierre Henni ont participé pendant plusieurs années à communiquer l’esprit décalé et festif de la manif. Nos partenaires sont fidèles (merci aux Arts de la Grimpe) et ont permis à Sauce Piquante de présenter souvent des produits innovants comme Digital, Luxov et Planet Roc. Skalab nous a fait tester son système novateur de fixation de prises en avant-première. Les salles locales sont partenaires (Climb up Dijon et Edenwall Macon) et élargissent l’éventail et l’originalité des volumes.

Nous cherchons un réel partenariat, avec la qualité des produits ou services, mais aussi leurs valeurs éthiques, humaines et sociales. La manifestation a provoqué des constructions de blocs (IUT de Chalon et club) qui représentent maintenant la majeure partie des structures blocs.

Un mot sur la Bourgogne ?

Cette idée forte d’être désintéressé des aspects financiers et de la gloriole, on le retrouve chez presque tous les grimpeurs et équipeurs locaux, qui usent leurs chaussons essentiellement à Cormot et Baderne. Ces falaises s’équipent peu à peu, sans ouvertures à la chaîne et en respectant la nature du rocher (ça passe ou on n’équipe pas !). Le dernier topo vient d’ailleurs de sortir, avec beaucoup de voies nouvelles sur les 2 lieux.

Le site de Cormot rassemble depuis longtemps des grimpeurs de tous horizons, et Baderne (beaucoup de voies en 8a/b/c) inspirent en ce moment la plupart des grimpeurs de très bon niveau dans le triangle Lyon Paris Besançon. Baderne et Cormot, c’est en général la convivialité avant tout, et la recherche de la performance est surtout le prétexte à grimper de belles lignes dans un lieu remarquable. La vente du topo sert uniquement à l’achat de matériel pour équiper et rééquiper; le choix fort de précédents topos de ne pas citer les auteurs ou les équipeurs s’est transformé sur la dernière édition avec la volonté de laisser une trace écrite de l’histoire de ces falaises; on y retrouve ainsi les noms des équipeurs des voies.

 

Nous avons choisi de mettre ce coup de projecteur sur une manifestation qui, a bien des égards, mérite que l’on s’y intéresse et surtout que l’on s’en inspire. Il reste encore de belles histoires à écrire notamment au travers du monde associatif. A l’heure où les clubs sont de plus en plus désertés au profit d’une pratique en salle « privé », il est de bon ton de rappeler que tout n’est pas perdu. Etre à l’initiative de tels événements, ou simplement d’en faire parti, même un tout petit peu, nous fait grandir et remplit incontestablement notre boîte à souvenir. Et puis, il y a cette idée trop souvent oubliée:  la vie associative reste un formidable endroit de liberté absolue ou toutes les idées aussi farfelues soient-elles ont une chance d’exister. Alors lançons-nous, lancez-vous !! L’escalade en a besoin…

Pour finir de vous convaincre, nos amis de relais vertical étaient aussi présents et nous ont concocté cette vidéo bien sympa!!

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L’ice Climbing des Ecrins a soufflé ses trente bougies!

15 Jan

L’Ice climbing des écrins a soufflé ses 30 bougies !! Planetgrimpe a participé à cet évènement, et on a pas boudé notre plaisir !!

Notre première participation de l’an dernier avait réveillé en nous une furieuse envie de revenir « taper du glaçon » comme on dit !! Nous étions venus sur la pointe des pieds, curieux, excités mais avec une pointe d’appréhension à l’idée de découvrir cette discipline et ce petit monde de la cascade de glace. Mais nous étions repartis encore plus heureux, encore plus excités et sans plus aucune appréhension.

On oublie parfois que l’escalade est aussi (et surtout ?) une discipline de montagne et qu’au même titre que le ski, le ski de rando, le VTT, le canyon, le parapente… les pratiquants sont pour la plupart des passionnés de montagne et de nature. Il n’y a donc aucun paradoxe dans le bilan humain que l’on peut faire en participant à l’Ice Climbing des Ecrins. Les gens présents nous ressemblent et c’est aussi pour ça que c’est bon !! Tout à bloc – Ice Climbing des Ecrins : même combat !!! Il faut croire que dans le 05, on a ça dans le sang. Ou comment organiser d’une main de maître le plus grand rassemblement de cascade de glace dans une ambiance ultra décontractée, conviviale chaleureuse et…… festive !!

Les Hautes Alpes ont aussi cette habitude de vous accueillir à bras ouverts et ce quelque soit votre niveau, votre histoire. Alors, il y va d’une certaine forme de normalité de faire côtoyer toutes  les légendes qui ont fait ce sport et des grimpeurs débutants comme nous avec cette idée simple d’aller partager un bon moment dans les froides vallées voisines. Des vallées aux allures de frigos (de moins en moins malheureusement…) que l’Ice Climbing des Ecrins vous permet de découvrir via l’escalade sur cascade de glace, en ski de rando, en ski freeride et en raquette avec toujours le soucis de partager et d’apprendre. La sécurité, la gestion des risques en montagne sont ici, au cœur du dispositif.

Venir à l’Ice Climbing des Ecrins, c’est faire le choix de passer de bons moments en montagne, de boire des bières, de croiser Tony Lamiche, Giulia Monego, François Lombard, François Damilano, Benjamin Brochar, les frères Semiond, Lionel Daudet…, de finir votre journée dans un bain norvégien à 42 degré ou dans un sauna sur la place du Quartz, d’assister à des projections de film, à un concert endiablé, à un feu d’artifice, de tester du matos gratos (skis, chaussures, piolets, vêtements…) avec les marques partenaires (Petzl, Scarpa, La sportiva, Millet…) … Bref, vous aurez beau chercher, vous ne trouverez pas d’excuses… Alors, à l’année prochaine !

L’Ice Climbing des Ecrins 2020 EN CHIFFRES:

– 64 guides de haute montagne qui encadrent les 20 ateliers d’initiation, de perfectionnement, de sécurité…
– 500 personnes inscrites aux ateliers sur les 3 jours du festival
– Parité totale parmi les inscrits : 50% d’hommes et de femmes
– 10 secteurs ouverts et plus de 150 voies en conditions cette année (Ceillac, Fournel, Fressinières, Pelvoux, Aiguilles, Saint Véran, Rif d’Oriol, Cervière…)
– 2 bus et 12 navettes gratuites pour acheminer les pratiquants sur les sites – 12 chauffeurs
– 2 tarifs différents cette année pour les ateliers encadrés : 40€/jour pour les groupes de 8 pers / guide  et 80€/jour pour les groupes perfectionnement de 4 pers / guide
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Test matos: la doudoune Black DIamond Down Vision

02 Jan

Cette doudoune, pourtant aperçue lors du dernier salon ISPO, nous était un peu sortie de la tête jusqu’à ce qu’elle ne fasse son apparition sur les épaules de certains athlètes Black Diamond. On s’en serait voulu d’être passé à coté de ce test matos… Croyez-moi!!

Ce modèle Down Vision fait parti de la catégorie des « fat » doudoune. Cette catégorie qui vous donne l’impression de littéralement disparaitre dans votre sac de couchage…  Cette catégorie qui vous fait détester presque instantanément toutes les autres vestes qui osent prétendre vous tenir chaud…

Acheter ce type de doudoune est un choix qu’il faut assumer et qu’il faut avoir murement réfléchit car les « contraintes » sont nombreuses. Il faut d’abord accepter ce look caractéristique façon « bonhomme Michelin » lié au volume important de ce type de veste. Forcément, au pied des voies, à Bleau ou au centre ville de Cham’, vous ne choquerez personne!! Mais pour des excursions, disons un peu plus citadines, on peut ressentir un certain étonnement dans le regard des badauds…

Acheter ce type de doudoune, c’est aussi accepter d’y consacrer un budget très conséquent. Cette Down Vision n’échappe pas à la règle avec un 400 euros sec sur la balance. Alors, au risque de provoquer (et c’est certain) un torrent de commentaires, sachez que ce n’est pas si cher pour sa catégorie. À pouvoir gonflant/isolant égal (800 cuin pour cette Down Vision), les concurrents sont souvent beaucoup plus chers.

Acheter ce type de doudoune, c’est accepter d’avoir mis peut-être toutes ses économies dans un manteau qui va se déchirer à la première sortie en falaise. Et oui, comme presque toutes les doudounes, la Down Vision appréciera un propriétaire soigneux qui ne la jettera pas au sol juste avant de partir dans sa voie… Je ne vous cache pas que l’on peut vite devenir obsédé et que l’idée de croiser une ronce en traversant les fourrés deviendra vite votre pire cauchemar. Même si des gros progrès ont été fait pour que ces petits bijoux soient plus résistants,  il convient d’être vigilant.

Acheter ce type de Doudoune c’est aussi accepter l’utilisation de la plume comme isolant. Chacun verra midi à sa porte sur cette problématique. Sachez malgré tout que Black Diamond certifie son garnissage en duvet «Advanced Global Traceable Down ». La traçabilité de ce duvet d’oie est assurée par NSF International de la ferme de ponte à l’usine de confection afin de garantir qu’il provient d’oiseaux qui n’ont été ni gavés, ni plumés à vif.

Mais, acheter  ce type de doudoune, c’est passer sa journée comme dans son lit, au chaud sous la couette… Un régal!

La down vision a une coupe que nous avons vraiment adoré. Très généreuse et longue, elle est vraiment parfaite pour se réfugier dedans lors des périodes de froid ou entre deux essais pour rester au chaud!  On apprécie notamment sa longueur qui vient recouvrir les fesses et son col très haut dans lequel on aime se blottir.

Cette sensation de chaleur instantanée est vraiment un régal et vient s’ajouter à une légèreté remarquable: seulement 580 grammes! Il en devient difficile de repasser à une autre veste… Croyez-moi!!

Pour le reste, c’est du tout bon. La capuche est parfaite et s’accorde avec le port du casque. Les poches « repose mains » jouent bien leur rôle avec une petite doublure polaire très appréciée. Les poches intérieures sont fonctionnelles avec notamment l’une d’elle en filet, assez large pour y glisser sa paire de gants afin qu’ils restent au chaud.

Notre modèle souffre malgré tout d’un défaut. Sa fermeture éclair ne convainc pas du tout. Nous aurions tout d’abord préféré une fermeture plus « grossière » que l’on puisse manipuler avec une paire de gants par exemple. Celle-ci est toute petite, dommage. Et puis, sa manipulation est vraiment pénible. Il faut parfois s’armer de patience pour arriver à la fermer. Mais nous ne sommes visiblement pas les seuls à souffrir de ce problème à en lire les commentaires sur le site de Black Diamond. Dommage.

Aussi, sachez que nous n’avons pas trouver d’information sur le traitement déperlant. Pour info, tous les textiles techniques, y compris les fameux Gore Tex, se voient appliquer un traitement de surface appelé DWR (traitement déperlant durable). Malheureusement, la plupart de ces traitement sont polluants et dangereux pour la santé avec la présence notamment de Perfluorocarbures (PFC) que l’on appelle aussi la famille des polymères fluorés.

Cette Down Vision reste tout de même un véritable coup de coeur pour l’hiver avec notamment une coupe et un design que nous avons vraiment apprécié. Si vous ne savez que faire des étrennes  de pépé/mémé, voilà donc un bel investissement.

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Test matos: les chaussons La sportiva Python (version 2019)

10 Nov

La sportiva a toujours marqué son temps avec un savoir-faire exceptionnel dans la conception de ballerine. Je m’en souviens comme si c’était hier. Mon premier coup de cœur et surtout la première fois ou j’ai ressenti une « vraie » différence. Grimpeur presque débutant, je n’avais jusqu’alors mis mes pieds que dans des chaussons de débutants qui, avouons-le, ne sont souvent guère propices à la progression. Mes parents m’avaient alors acheté les ballerines La sportiva Viper que j’avais étrenné lors d’une sortie falaise. Quelle fierté!! Je me souviens parfaitement de cette sensation de précision et d’adhérence encore inconnue pour moi qui n’avait connu que des sabots…

Mantra, Viper, Venom, Cobra ont tous marqué des générations de grimpeurs en proposant une recette identique: un chausson simple, performant et à un coût raisonnable.

Nous avons testé la nouvelle version du Python qui a subit quelques améliorations au printemps pour continuer d’occuper le devant de la scène. Même si, de loin dans le brouillard, le Python et le Cobra se ressemblent, il ne faut surtout pas confondre ces deux modèles. Le Python est un chausson beaucoup plus performant que le Cobra dont il est dérivé. Beaucoup de compétiteurs utilisent ce modèle, comme Romain Desgranges par exemple.

Comme toujours, nous faisons confiance à un membre de la team PG  pour nous donner son avis de grimpeurs « expert ». Amandine Loury s’est une fois de plus prêtée au jeu pour ce modèle qu’elle connait parfaitement.

Amandine: « Le python est un chausson très confortable pour sa catégorie. Cela nous permet d’enchaîner les séances sans avoir les orteils explosés et de pouvoir les garder aux pieds entre les blocs.  Les Python sont un peu « à l’ancienne » avec des matériaux qui vont beaucoup travailler. Tout comme l’ancien modèle, sachez qu’il faut les prendre très petit pour pouvoir profiter de ses qualités : environ une pointure de moins que les autres chaussons de la marque !  Le chausson se fait rapidement au pied et l’épouse bien. Les pythons sont plutôt faits pour les pieds fins. L’enfilage est rapide et facile. »

Pour qui? Pour quoi?

Ce chausson n’est pour autant pas adapté aux débutants. Son asymétrie et sa pointe fine axée sur le pouce le destine plutôt à un public confirmé. Si ce n’est pas votre cas, mieux vaut s’orienter vers le modèle Cobra, plus confort et moins exigeant. Même si son domaine de prédilection est plutôt les aplats et autres rondeurs, le Python vous permettra quand même de charger des petits pieds (grâce à sa pointe précise et un talon qui pousse fort) mais pas trop longtemps…. Ce serait une mauvaise idée de le mettre dans une voie en dalle…

Selon Amandine Loury, « Tant que les nouveautés 2020 ne sont pas encore sorties (Théory et Solution Comp), le Python fait parti des chaussons les plus sensitifs de chez La Sportiva. Parfait pour ceux qui aiment le bloc en salle, notamment avec le style d’ouverture actuel. Vous pourrez être serein en posant les pieds à plat sur les gros volumes. Sa souplesse associée à la gomme XS Grip 2 donnent l’impression d’être scotché sur les volumes, et l’idée de zipper du pied ne nous vient même plus à l’esprit. »

Qu’est-ce qui a changé?

Pour Amandine, « La petite nouveauté sur ce modèle nous vient du talon : plus enveloppant et plus protecteur, sans pour autant être coqué comme un Solution. Un bon compromis pour faire toutes sortes de crochets de talon. Pour ma part, je le trouve juste un peu trop large pour les crochets de talon techniques et précis que l’on peut parfois trouver en bloc naturel. 

La gomme présente sur le dessus du chausson permet d’être efficace en contre pointe, sans porter préjudice au confort.

Enfin, pour finir, le velcro est efficace. Il ne se défait pas en cours de route et aide au maintien du talon dans le chausson lors des crochetages.Vous aurez donc compris que ce chausson se destine plutôt à la salle ou au bloc en extérieur et qu’il sera un très bon allié à l’entraînement . »

Oui mais…

Tout semblait limpide avec une conclusion toute fait: la recette ne change pas pour notre plus grand plaisir! Et bien non, dommage, la recette a changé…  Simple? oui. Performant? oui. Un prix raisonnable? non…

En effet, ce lifting s’accompagne d’une très regrettable augmentation de prix. Il faut désormais compter 115€ pour s’attacher les services de ce Python contre 90 pour la version précédente.  Dommage, car à ce prix là, on peut clairement dire que le Python rentre dans le rang et va, de fait, subir la concurrence de plein fouet.  Sa gomme restera un argument de choix pour ceux qui ne jure que par la XS Gripp 2.

Le Python conserve « presque » la recette qui fait merveille depuis tant d’années chez La sportiva: simple, performant et  bon marché. Il reste un très bon choix de chaussons pour l’entraînement grâce à ses nombreuses qualités (souplesse, confort, précision de la pointe, bon talon, bonne contre pointe) mais son  rapport qualité/prix  est en baisse malgré la présence de la gomme XS Gripp 2. Il manque selon nous quelques éléments pour en faire une réelle arme. Ce Python vous offre donc le choix. Vous trouverez meilleurs que lui  au catalogue La Sportiva, mais pas au même prix… A vous de voir !

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Partez en voyage avec Arc’teryx!

24 Oct

Arc’teryx proposera prochainement des expériences de voyage immersives. Les participants bénéficieront d’un accès unique aux espaces sauvages grâce au programme Arc’teryx Trips.

Démarrant l’an prochain et disponible à la réservation cet automne, le programme Été/Automne comprend 11 voyages guidés en petits groupes vers 10 destinations sauvages dans le monde. Chacune des excursions du programme Arc’teryx Trips est centrée sur les sports principaux auxquels les produits Arc’teryx sont destinés, dont l’alpinisme, le trail running, la randonnée et naturellement l’escalade.

Arc’teryx  souhaite proposer des voyages à l’image de leurs produits : haut de gamme !

Dolomites, Canada, USA… il y en a pour tous les goûts. Toutes les infos sur : https://trips.arcteryx.com/

Une vidéo pour nous faire saliver est disponible :

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Test matos: les chaussons La Sportiva Testarossa

09 Oct

TESTAROSSA : le double jeu

Toucher à un mythe n’est jamais chose aisée. C’est presque un pari un peu fou et dangereux ! Alors, pour ne pas prendre trop de risques, mieux vaut ne pas tout chambouler et utiliser des pincettes. C’est à peu près ce que La Sportiva a fait en s’attaquant à son modèle emblématique Testarossa.

Il faut admettre que cette nouvelle version en jette un max et fait honneur à son nom, synonyme de voiture de course.

Mais que se cache-t-il vraiment sous cette plastique de rêve ? Une question que nous avons posée à Jean-Luc Jeunet et Svana, falaisistes hors pair et fins connaisseurs de la première génération.

Jean-Luc : « Si le sculptural chausson Testarossa de La Sportiva est un mythe pour toute une génération, il n’était pas non plus exempt de tout défaut, loin de là. Avec son châssis cambré agressif, sa rigidité plus que moyenne, il n’était pas à mettre entre toutes les mains (ou plutôt les pieds). Et c’est bien là le problème. »

J’en vois déjà bondir sur leur canapé « comment peut-on oser dire du mal du Testarossa?!! »

Nous n’allons pas dire du mal du Testarossa, rassurez-vous. Mais par contre, il y a des choses à noter sur ce modèle dont la cote de popularité nous interpelle un peu, car de notre point de vue, elle n’est pas si justifiée.

Le Testarossa est une arme, une belle machine mais qui souffre de beaucoup de paradoxes. Ses propriétés font de ce chausson une équation bien difficile à résoudre pour arriver au résultat escompté : en tirer le meilleur parti ! En effet, ce Testa est tout sauf un chausson pour tout le monde et/ou un chausson à tout faire.

La souplesse de ce chausson est l’élément le plus important de l’équation. En effet, vous lirez et entendrez partout que ce chausson est une arme pour falaisistes. Oui c’est vrai, mais pas pour tous les falaisistes et/ou pas sur toutes les falaises.

C’est justement parce que ce chausson a cette étiquette de « top player » que nous souhaitons apporter quelques éléments, à notre sens importants, pour que vous ne soyez pas déçus d’un futur achat.

Pour que ce chausson d’escalade justifie son statut de machine de course, il vous faudra répondre à un cahier des charges assez précis:

Pour une utilisation polyvalente, ce chausson s’adresse à des grimpeurs légers (de moins de 70kg à notre sens). Sinon, sa grande souplesse deviendra un handicap.

Selon Jean-Luc Jeunet, « vous n’aurez pas tout à fait la poussée attendue comme avec un chausson un poil rigide ».  Si comme moi, vous êtes un grand « dadais » de 85kg qui chausse du 44, alors passez votre chemin, ce Testarossa n’est pas fait pour vous. Le chausson s’écrasera sous votre poids et à moins d’avoir des mollets d’acier, la poussée sur petites prises sera délicate.

Pour profiter pleinement de ses qualités, il vous faudra accepter de souffrir un peu. Il n’est pas question ici de choisir une taille « ajustée ». Ah non, avec le Testarossa, on garde les habitudes du passé. On prend serré, très très très serré !!

Pour Jean-Luc Jeunet, « Le minimum pour profiter d’une telle cylindrée c’est une pointure et demie en dessous mais vous ne pourrez pas optimiser les qualités du chausson. Deux tailles en dessous c’est bien et trois c’est très bien si vous avez l’habitude de « faire » des chaussons. Les fanatiques prendront au moins 3,5 voir 4…. ». OUTCH !! En effet, cette nouvelle version du Testarossa est fabriquée avec des matériaux identiques à l’ancienne version. Là encore, ce parti pris de la firme italienne ne plaide pas du tout en faveur d’une utilisation par le plus grand nombre.

Vous devez donc comprendre que ce chausson est une arme mais si et seulement si vous respectez les éléments exposés précédemment. Si vous sortez du cadre, aucun problème! Mais ce n’est plus une arme que vous achèterez…

C’est bien dommage me direz-vous, parce que lorsque l’on met ses pieds dans les Testarossa en magasin, on hallucine tout de suite du confort de ces chaussons. Donc si vous avez flashé sur ces Testarossa, pas de problème. Il restera un bon compagnon pour cruiser et avaler les longueurs pépère. Tant que vous ne lui en demanderez pas trop, ça passera ! C’est peut-être pour ça que le succès ne s’estompe pas avec le temps. Mais de ce fait, on s’éloigne un peu du concept. Mais on a tout à fait le droit d’aller chercher son pain au bout de la rue en Ferrari me direz-vous…

Pour les plus pointilleux, les caractéristiques de ces Testarossa peuvent amener à une deuxième problématique : quand doit-on prendre ces chaussons ?  Si vous faites partie du profil parfait, la réponse sera presque « tout le temps ».  C’est le cas de Svana par exemple, qui porte ses Testa en toute situation:

 « Ça fait un bout de temps que je grimpe avec les Testarossa et je les ai toujours trouvés au top »

« Du coup je redoutais un peu les nouveaux, j’avais peur qu’ils aient trop changé, notamment sur le talon. Mais après le test j’en suis plus que satisfaite ! Pour moi les Testa restent des chaussons super confortables tout en étant très performants, assez précis sur les petites prises et puissants sur les talons. Les lacets permettent de bien ajuster le chausson sur le pied, je sais que c’est embêtant pour le bloc mais pour les voies ça convient parfaitement ! »

Mais dès que vous vous éloignez un peu du « morphotype », on a le sentiment de toujours trouver mieux au fond du sac pour chaque situation.

En dalle et sur petits grattons à charger, ce Testarossa perd largement la bataille face à un Katana Lace par exemple. En bloc ou voie déversante, on lui préférera sûrement une paire de Solution ou un Skwama. Vous partez pour le weekend et vous ne voulez emmener qu’une seule paire au cas où… vous vous tournez sûrement vers un Otaki. Pas facile la vie de famille chez La Sportiva!!

Je vous sens perdu, et nous aussi d’ailleurs… Je vous avais prévenu, l’équation est bien difficile à résoudre. On a tendance à être pointilleux avec les meilleurs !

« Ce Testa est une arme redoutable pour quiconque est en capacité d’en tirer le meilleur. Mais pour le commun des mortels, son terrain de jeu idéal ce sont les voies peu exigeantes en précision de pied où son train avant épousera parfaitement les reliefs assez volumineux ou les plats en adhérence. En dévers le griffé de pied vous comblera grâce à la tige cambrée et la souplesse.
On trouve de la gomme seulement sur la partie avant, cela permettant au chausson de coller l’arc plantaire. Le chaussant très enrobant couplé au laçage bas renforce de plus l’ergonomie du modèle et vaut son pesant de compliments pour le lot de sensations qu’il distille. Le talon gomme rouge, assez adhérente finalement, suis la ligne de la carrosserie et enrobe parfaitement le pied. Cependant il manque un retour de gomme en relief pour avoir un talon parfait, celui-ci est trop rond et lisse à mon goût. Dès lors on prend un immense plaisir à avaler des longueurs avec ce modèle passe partout. Vous pourrez cruiser en toute quiétude mais à bas régime… » (Jean-Luc Jeunet)

Il s’agit donc de vous faire comprendre que ce La Sportiva peut être porté par tout le monde mais qu’il faut avoir certaines capacités pour en tirer le meilleur. Sinon, ce ne sera qu’un très bon chausson que vous achèterez , pas une arme. Il suffit de le savoir.

Un très beau et bon chausson donc mais qui doit faire l’objet d’une bonne analyse sur votre pratique, votre niveau et votre corpulence pour profiter pleinement de ses qualités.

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Les chaussons sont-ils trop chers? Éléments de réponse avec Scarpa.

26 Sep

Cela faisait un moment que nous voulions aborder le sujet (épineux ?) duprix des chaussons d’escalade.

En effet, si vous êtes dans le milieu de l’escalade depuis plus de dix ans, vous avez remarqué que ledit prix était en constante hausse. Pour faire simple, un top chausson se négociait autour des 100/110 euros alors qu’il faut aujourd’hui compter 130 euros minimum. Pour autant, le prix public conseillé est toujours bien plus élevé que le prix constatés dans nos magasins.

Nous avons échangé avec Scarpa pour essayer de comprendre et de vous faire comprendre ce qui se cache derrière le prix d’un chausson. Nous avons choisi Scarpa pour deux raisons. La première est qu’ils ont bien voulu répondre à nos questions et nous les en remercions encore. La deuxième parce qu’ils ont été  la cible « d’attaques » de beaucoup d’entre vous après le test des Furia Air où nous concluons notre article en disant « Son prix : 149€. Un prix qui, au regard du marché, n’est pas du tout exorbitant pour ce type de chausson. »

Les grimpeurs sont-ils devenus les nouvelles pompes à fric de l’industrie outdoor?

PG : Il y a un premier constat que tous les grimpeurs qui voyagent ont pu faire : les chaussons à l’étranger sont beaucoup plus chers que chez nous (même si, avec l’augmentation que nous connaissons, c’est de moins en moins vrai). Pourquoi ?

Scarpa : Les revendeurs français ont une stratégie très agressive au niveau des prix, ils travaillent clairement à des marges beaucoup plus basses que leurs homologues étrangers. C’est un peu moins vrai maintenant car avec l’arrivée de la vente en ligne, beaucoup d’acteurs étrangers ont fait le chemin inverse pour se positionner fort sur le marché français et prendre des parts de marché. C’est pour cela que l’écart entre le marché français et étranger se réduit, mais attention, le marché français reste 10 à 15% moins cher, ce qui est énorme compte tenu de la faible marge des détaillants. Les revendeurs se positionnent ainsi pour répondre à une vraie problématique qui est le pouvoir d’achat du consommateur français, malheureusement moins élevé en moyenne que dans  d’autres pays européens.

PG : A qui profite cette augmentation ? Y avait-il un problème de marge avant ?

Scarpa : Avant, le revendeur français ne gagnait que très peu d’argent avec des volumes et rotations de stock qui étaient faibles. Avec le Boom de l’activité, les revendeurs veulent proposer plus de marques, plus de modèles et plus de tailles pour offrir plus de choix aux consommateurs. Et donc un rayon plus grand à gérer. Un rayon plus grand implique plus de vendeurs spécialisés en magasin (et donc une augmentation de la masse salariale) et aussi plus de stock (et donc une grosse trésorerie immobilisée). Il est donc normal que le revendeur adapte ses prix par rapport à son investissement et ses charges.

Il y a donc un changement dans les stratégies de vente. Les chaussons d’escalade ont longtemps été des produits d’appel dans les grandes enseignes. On fait venir le client grâce aux chaussons et on marge sur des produits annexes que l’on espère lui vendre comme le textile… Ce concept est donc en perte de vitesse car les trop faibles marges enregistrées à l’époque ne permettent pas de faire face aux charges liées aux stocks et à la masse salariale d’aujourd’hui. Un magasin  est dans l’obligation d’avoir des vendeurs qui connaissent les produits et capables de faire du conseil.

PG : N’est-ce pas un faux procès qui est fait aux chaussons d’escalade (fabriqués à la main et en Italie) alors que personne ne semble rechigner à acheter des Nike à 150€ fabriquées dans un contexte que tout le monde connait ?

Scarpa : Oui complètement car aujourd’hui 50% du prix de revient d’un chausson SCARPA est représenté par la main d’œuvre uniquement pour l’assembler (environ 110 opérations manuelles sur une paire en moyenne) alors qu’à temps de travail équivalent, sur un chausson fabriqué en Asie, la main d’œuvre ne serait que de 10%. Donc oui, fabriquer des chaussons en Asie serait moins coûteux qu’en Europe mais une question de savoir-faire et de qualité se poserait.

Pour info, le nombre d’opérations manuelles peut augmenter jusqu’à 130 fois sur des modèles techniques alors qu’une chaussure basique type « sneakers » est produite en moins de 30 opérations manuelles.

Les matières utilisées aujourd’hui sont aussi plus techniques et surtout plus coûteuses qu’avant. Ce sont des choix que nous assumons et j’espère que les gens sont contents de la technicité des produits et des choses que nous avons pu améliorer ces dernières années sur les chaussons (souplesse, performance, confort).

Ce choix de matériaux est très important à mettre en avant parce qu’il conditionne aussi la capacité du chausson à être ressemeler. Un chausson Scarpa peut être ressemelé plusieurs fois sans que ses qualités intrinsèques ne diminuent. C’est un argument important pour défendre le prix de nos produits.

PG : Ne pourrait-on pas industrialiser cette production ? Pourquoi continuer à les faire en Italie?

Scarpa : Tout simplement car le savoir-faire n’a pas de prix et que la qualité des produits viennent aussi de la production et de l’assemblage. Également parce que l’usine de SCARPA où tout a commencé il y a 80 ans est basée à Montebelluna et emploie plus de 250 personnes essentiellement originaires de la région et qu’il est très important pour la famille Parisotto, fondatrice de la marque, de continuer à produire en Italie et faire vivre une partie de cette région (* le modèle Origin est fabriqué en Roumanie).

Donc acheter un chausson SCARPA c’est aussi acheter un produit fabriqué dans de bonnes conditions avec des gens correctement rémunérés pour ce travail.

Est-ce que les gens se posent cette question quand ils achètent leur tee shirt, jean ou sac?

PG : Le marché français est-il si particulier pour que des marques ne souhaitent pas vendre certains modèles chez nous parce qu’ils coûtent trop cher ?

Scarpa : Historiquement le marché français a toujours été le plus bas au niveau européen voir même mondial si l’on compare les prix US, scandinave et japonais. Il est vrai que nous étudions bien la question du prix avant de lancer un nouveau chausson sur le marché français. Si le prix est jugé trop élevé par rapport aux bénéfices que l’utilisateur du chausson va en tirer (confort, poids, perf, précision), alors ce chausson ne marchera pas. C’est très stimulant pour nous de garder cette considération prix en tête lors de la conception et la commercialisation car il est important que le prix soit en phase avec la qualité perçue du chausson.

PG : On constate que beaucoup de fabricants tentent de créer leur propre gomme pour vraisemblablement échapper à Vibram (un constat identique est fait dans le textile avec Gore Tex) ? Proposer une XS Gripp 2 coûte vraiment si cher ?

Scarpa: Oui, travailler avec VIBRAM est gage de qualité mais représente un certain prix sans aucun doute. La qualité des gommes VIBRAM n’est plus à démontrer, et SCARPA souhaite sur ses modèles haut de gamme les chausser de la meilleure gomme existante sur le marché. Est-ce que Ferrari mettrait des pneus premiers prix sur ses autos?

Il est vrai aussi que nous commençons à intégrer sur  nos modèles débutants et intermédiaires des gommes différentes, produites par un fournisseur italien spécialiste des gommes et basé à coté de SCARPA afin de conserver un circuit court et une bonne réactivité.


Tout le monde a son avis sur le prix des chaussons. Chacun verra aussi midi à sa porte et les consommateurs que nous sommes espérerons toujours payer le moins cher possible et c’est bien normal. Il est aussi de notre responsabilité en tant que consommateur de réfléchir avant de consommer et de se poser les bonnes questions.

Nous devons aussi accepter que le contexte a évolué. Aujourd’hui les grimpeurs passent beaucoup de temps en salle. Et parallèlement à ça, nous sommes très souvent désireux de grimper avec des top chaussons, de la top gomme… Le combiné des deux fait que les chaussons s’usent très vite (trop diront certains…).  On voit d’ailleurs de plus en plus de grimpeurs faire leurs blocs d’échauffement avec des chaussons plus rigides, moins performants et surtout moins onéreux.

149 euros dans le contexte de fabrication expliqué ci-dessus ne nous était pas apparu déraisonnable. L’escalade est souvent associée dans l’imaginaire collectif à un sport coûteux. Au regard des prix pratiqués dans d’autres disciplines de « masse », nous ne sommes pas tout à fait d’accord. Mais le débat reste ouvert…

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Patagonia lance un site de rencontre pour l’environnement!

25 Sep

Patagonia se lance dans une nouvelle bataille pour la préservation de l’environnement. Une idée simple et très intéressante a donné naissance au programme Patagonia Action Works. Nous sommes nombreux à vouloir nous engager pour l’environnement. Un engagement aux multiples facettes qui peut parfois se confronter à une réalité organisationnelle complexe. Que faire ? Ou aller ? Vers qui me tourner ? Suis-je le seul ?

Autant de questions auxquellesPatagonia souhaite vous aider à répondre par le biais de cette plateforme que nous pourrions qualifier ironiquement de « site de rencontre ».

Rassembler et unir les forces

Selon les mots du fondateur, « ce programme offre aux individus la possibilité de trouver des ONG qui œuvrent sur des sujets qui leur tiennent à cœur, à deux pas de chez eux ou à l’autre bout de la planète. Les organisations soutenues par la marque pourront ainsi former un pont plus solide avec leur communauté et leur permettre d’agir de façon concrète en offrant leur temps et leurs compétences, en signant des pétitions, en participant à des manifestations locales, ou en faisant des dons ».

Ce lancement européen fait suite à l’énorme succès de la plateforme aux États-Unis, où elle a permis à un demi-million de personnes de s’engager en faveur de causes écologiques. Cette initiative est le parfait prolongement du programme bien connu « 1% for the planet » qui soutient les associations de terrain à travers le monde. A noter que plus de 100 millions de dollars ont déjà été versé à travers le monde. Vous pouvez d’ailleurs proposer à vos entreprises de participer à ce programme comme le fait le groupe Arkose par exemple.

Ce programme soutient les ONG qui travaillent sur des questions concernant la terre, l’eau, le climat, les communautés et la biodiversité.

 

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Test matos: le sac Black Diamond Pipe Dream 45L Crash Pad Pack

01 Août

Le coup de cœur de la redac’ !!!

Nous avions repéré ce sac Black Diamond dans une des innombrables vidéos d’Adam Ondra, dont la firme américaine est un des équipementiers. « Mais c’est quoi ce sac ?? »

Nous avons donc demandé à tester ce produit qui, vous l’aurez compris en ayant lu le titre, est devenu un vrai coup de cœur à la rédaction.

Véritable ovni, ce sac ne ressemble à aucun autre. Son nom d’ailleurs, pourrait à lui seul tout résumer. Je ne vais pas vous mentir, notre ami Google est passé par là pour nous informer que « pipe dream » signifiait Chimère en français. Notre deuxième ami Mr Larousse donne les définitions suivantes pour expliquer le terme chimère :

  • Animal fabuleux ayant la tête et le poitrail d’un lion, le ventre d’une chèvre et la queue d’un serpent.
  • Être ou objet bizarre composé de parties disparates, formant un ensemble sans unité.
  • Projet séduisant, mais irréalisable.
  • Organisme constitué de deux ou, plus rarement, de plusieurs variétés de cellules ayant des origines génétiques différentes.

Voilà, tout est dit !

Ce Pipe Dream a donc été construit sur la base d’un crash pad qui se referme sur lui-même pour offrir un joli volume de 45L.

Dès la réception du sac, plusieurs questions arrivent en tête. La qualité de portage sera-t-elle au rendez-vous ? Est-ce que la manipulation  ne sera pas trop contraignante ? Est-ce vraiment utile ?

Mais il a suffi d’une seule sortie en falaise pour s’apercevoir que le concept est abouti et vraiment pertinent à bien des égards.

Le chargement/déchargement est vraiment un jeu d’enfant. On pose tout et on referme comme le wrap du midi !! Une fois refermé, on peut tasser les affaires et profiter de l’ouverture par le haut pour ajouter quelques ingrédients.  Un énorme sac banane amovible vient compléter la panoplie en jouant le rôle du rabat sur le dessus du sac. Cette poche est constituée de deux compartiments et permet de stocker beaucoup de petit matériel et/ou de séparer le sale du propre…

Le portage est franchement de bon niveau. On est parfaitement protégé de nos affaires et aucun point dur ne peut apparaître du fait de sa conception. Les bretelles avec rappel de charge et la large ceinture font le job et permettent de clairement envisager de bonnes marches d’approches.  Ce Pipe Dream a une forme très fine et haute. Il faudra donc le prendre en compte lors du chargement en évitant notamment de mettre les affaires lourdes en haut pour éviter le tangage dû au bras de levier important… Un phénomène qui pourra poser problème aux petits gabarits notamment. Cette hauteur peut aussi jouer des tours, comme avec un crash-pad, lorsque l’on passe sous une branche ou un arbre, le sac s’accroche !  Enfin, sachez aussi que l’on transpire très vite avec ce sac car le dos n’a pas du tout été prévu pour respirer.

Une fois arrivé aux pieds de la falaise,  c’est hôtel  5 étoiles ! La journée se passe dans un confort de limousine, on est très bien installé (pour ne pas dire vautré) sur ce gros tapis. La mousse est fine mais très dense ce qui amène beaucoup de protection. On est assez proche de ce que l’on pourrait avoir avec les petits pads additionnels pour le bloc. Durant le temps du pique-nique, la sieste ou simplement en attendant son tour, le Pipe Dream régale. Vous n’en voudrez plus à vos potes d’avoir « saucissonné » des heures dans leurs projets…

Black Diamond offre aussi un super outil pour la gestion des jeunes enfants avec une aire de jeu géniale pour nos bambins. Un argument de poids pour allier journée de grimpe, vie de famille et gestion des monstres en couche culotte…

On prend très vite goût à ce Pipe Dream pour le confort qu’il peut apporter. Seules les très grosses marches d’approche  peuvent faire pencher la balance pour un « vrai » sac à dos. Black Diamond propose ainsi sa vision de la chimère pour notre plus grand plaisir. Atypique, osé, décalé, fou… les mots ne manquent pas pour qualifier ce sac d’escalade. Chez Planetgrimpe, nous retiendrons celui de « génial ».

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Test matos: les chaussons Scarpa Furia Air

13 Juil

De toutes les nouveautés chaussons, le Furia Air est sans aucun doute celle qui a fait couler le plus d’encre et fait saliver plus d’un grimpeur !!

Avant même de les avoir en main, ces chaussons attirent l’œil et font monter le palpitant grâce à une plastique de rêve. Ces Scarpa sont juste magnifiques.

Une fois en main, tout interpelle dans ce chausson. Le poids tout d’abord, léger comme l’Air ce Furia. Et puis, cette souplesse étourdissante !

« Le premier réflexe qui nous vient, c’est de les toucher, les tordre, les plier, les vriller et ….. halluciner par la souplesse de l’ensemble !! »

Scarpa n’avait donc pas dit son dernier mot avec les Furia S, Drago et autre Chimera. D’autres avant avaient déjà tenté ce pari fou, on pense notamment à Five Ten et ses Team XVI, mais il y a parfois des réussites qui tiennent simplement du bon timing. Ce qui est sûr, c’est que Scarpa est clairement en phase avec l’escalade actuelle (surtout en bloc). Si la plupart des fabricants tentent de rattraper leur retard en proposant leurs propres solutions dans le monde de l’ultra souplesse, Scarpa semble avoir une belle longueur d’avance. Il n’y a qu’à se rendre sur une étape de coupe de France de bloc pour s’en rendre compte.

Si besoin, nous avions déjà consacré un article pour comprendre les différences qu’il peut y avoir entre les Drago, Chimera et Furia S :

https://planetgrimpe.com/2018/06/furia-s-drago-chimera-quel-scarpa-choisir/

Nous avons eu la chance de pouvoir grimper pendant plusieurs mois avec ces Furia Air pour vous livrer notre ressenti. Nous nous sommes également appuyés sur Hugo Parmentier (team Scarpa et PG) pour étayer nos propos.

Les Furia Air sont de véritables chaussettes. Oui je sais, cette expression a souvent été utilisée pour d’autres chaussons, mais cette fois, oubliez tout ce que vous pensiez…

Pour arriver à ce résultat, Scarpa est parti d’un chausson très fin en faisant en sorte que tous les matériaux utilisés puissent se déformer pour venir mouler votre pied. Pour réaliser cette prouesse, Scarpa a complètement perforé son chausson. Toute la microfibre qui constitue le chausson ainsi que les enrobages de gomme obtiennent ainsi une grande élasticité. « C’est assez incroyable !! On grimpe presque pied nu ! » nous dit Hugo. Il faut aussi absolument noter que le confort est  excellent et bluffant vu le niveau de performance de la bête.

Les pieds à plat, c’est tout simplement magique. Les volumes n’ont qu’à bien se tenir… Mais il faut aussi admettre qu’il n’y a pas non plus un gouffre entre le Furia Air et ses cousins. Un Drago, par exemple, est déjà une belle arme en terme d’adhérence les pieds à plat.  Par contre, le Furia Air concentre davantage la poussée de pied sur le gros orteil. Un « plus » sur les petites prises mais on perd aussi en termes « d’instinctivité ». Il faut être plus précis avec les Furia Air: sur les retours de ballant par exemple, on peut moins faire le « sanglier », il faut rester précis et viser juste. De toute façon, ce chausson s’adresse à un public de grimpeurs avertis non ?!

Ce sentiment d’avoir une seconde peau a aussi ses limites diront certain (enfin surtout ceux qui ont un lien de parenté avec nos amis porcins…). En effet, le pied n’est pas du tout protégé et le moindre choc se paye cash. Il vaut donc mieux grimper proprement. On pense notamment au talon issu du modèle Mago: une merveille en terme de grimpe qui permet au chausson d’être tendu comme une arbalète mais qui par contre n’apporte aucune protection… Alors si vous arrivez d’un modèle au talon coqué type La Sportiva Solution, il faudra prendre le pli… et serrer les dents !

De toute façon, le Furia Air demande à être apprivoisé. Il faut un temps d’adaptation pour se faire à cette souplesse incroyable. C’est presque toute notre escalade, notre manière de grimper qu’il faut changer. C’est une approche différente de la pose de pied mais qui se révèle extrêmement efficace une fois que l’on a pris le coup !

 « Ça devient un pur plaisir de pousser sur n’importe qu’elle prise, n’importe qu’elle adhérence ou micro forme et de sentir que ça pousse ! » (Hugo Parmentier)

 J’en profite pour rappeler que la souplesse est une donnée toute relative lorsque l’on parle d’un chausson. Vous comprendrez que le ressenti ne sera pas le même entre un grimpeur de 40kg et un de 90 ! Pour ma part, sachez qu’avec mes 85kg post-hivernage, j’ai souffert dans certaines situations notamment pour charger les petites prises. Il faut croire que mes orteils ne sont pas encore au niveau de ceux de Charles Albert… De ce constat, vous comprendrez que l’utilisation d’un tel chausson va aussi varier d’une personne à une autre. Les gabarits légers n’auront aucun mal à emmener ces Furia Air en falaise, surtout si ça penche un peu et inversement, il y a peu de chance que vous me croisiez dans une dalle avec… Le poids du grimpeur va aussi conditionner la réactivité du chausson. Vous aurez du mal à trouver du rebond, du dynamisme si vous êtes lourd. Le chausson aura naturellement tendance à « s’écraser » lors des appuis et vous ne profiterez pas d’un effet « ressort ».

Scarpa avoue facilement que ce chausson est un test, une expérience. Des tests comme celui-là, on en voudrait bien tous les jours!  Véritable formule 1 pour grimpeurs avertis ou collectionneur de beaux objets, ce Furia Air est « la » nouveauté 2019. Son prix : 149€. Un prix qui, au regard du marché, n’est pas du tout exorbitant pour ce type de chausson.

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Five Ten se prépare pour les JO!

02 Juil

Five Ten, sous l’égide d’Adidas, continue ses efforts pour revenir au premier plan du marché de l’escalade.  Five Ten va s’appuyer sur plusieurs nouveautés dont une nouvelle version des Dragon (disponible en version lacet ou scratch) et un nouveau chausson nommée Aléon. Mais notre attention s’est portée vers l’évolution du chausson Hi Angle. Une superbe découverte qui sera l’un des chaussons qui équipera les athlètes aux prochains jeux olympiques de Tokyo. L’ADN du Hi Angle est inchangé et les habitués ne devront pas être déçus. Les changements se portent sur le talon, l’enrobage de la contre-pointe et un changement de matériaux avec l’abandon du cuir pour une tige en microfibre.

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La Sportiva: le coup de force!!

01 Juil

La marque italienne frappe un grand coup cette année avec la présentation de plusieurs nouveautés qui annoncent la couleur : La Sportiva is back !!

THEORY, tel est le nom de la réponse froide de Pietro (Shapper emblématique de La Sportiva) au marché des chaussons ultra-souples. Un chausson aux allures de machine de course prévu pour venir bouleverser la hiérarchie en place. Construit sans intercalaire, La Sportiva annonce une souplesse redoutable mais avec la promesse de  conserver de la puissance sur les petits appuis. Les concepteurs ont été clairs : le chausson doit être souple mais aussi bénéficier de beaucoup de rebond et de dynamisme. Une équation souvent difficile à résoudre…  Une version femme est aussi prévue. On a vraiment hâte de glisser nos orteils dans ce bijou qui clairement, est une  des plus belles nouveautés du salon.

La Sportiva ne s’arrête pas là et présente une évolution de son emblématique modèle Solution : le Solution Comp. Cette version n’a pas vocation à remplacer l’ancienne mais vraiment de proposer une alternative à un chausson, qui malgré les années de bons et loyaux services, reste l’un des meilleurs du marché. Le Solution Comp se voit doté d’un nouveau talon non coqué, plus souple et sensitif. La pointe aussi a été légèrement assouplie. Vous l’aurez compris, cette version doit permettre au Solution d’être plus en phase avec l’escalade moderne et la grimpe sur volume. Une version femme sera aussi proposée avec un shape identique, mais une souplesse augmentée.

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Bienvenue dans le monde de So ill!!

01 Juil

So ill continue d’innover et de se diversifier pour la saison 2020.  Des volumes supplémentaires, aux formes et couleurs très « So ill », viennent compléter la gamme (que vous pouvez vous procurer chez www.jegrimpe.com).

Côté chaussons, la firme américaine a misé sur des collaborations pour faire évoluer des modèles existants.  La gamme performance et le modèle New Zéro ont été laissés aux bons soins du fort bloqueur japonnais Toshi Takeuchi pour une version ultra souple à venir.

Mais de toutes les collaborations, comment ne pas parler de la plus improbable d’entre elle avec l’acteur américain  Jason Momoa. Drogo, le plus viril des personnages  de Game of Throne , prend tout le monde à revers pour une collection complètement………………. rose!!!

 

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Scarpa présente ses nouveautés 2020

30 Juin

De belles surprises pour commencer la journée au stand Scarpa. La marque Italienne présente son nouveau Booster qui profite d’une petite cure de jouvence. Pas de grosse révolution avec un shape identique à la précédente version, mais des détails (ajourage des matériaux pour plus d’élasticité, bande de tension du talon plus puissante) et une cosmétique plus au goût du jour.

Les deux « vrais » nouveautés s’appellent Veloce et Vapor Lace. Si la version à scratch du Vapor avait déjà évolué l’an dernier, c’est au tour de la version lacet de profiter des dernières avancées technologiques de la firme Italienne (avec surtout un nouveau processus de fabrication qui permet de « fusionner » les différentes pièces de gomme pour ne plus les coller entre elles et ainsi éviter tout décollage intempestif).

Le Veloce quand à lui, s’inspire du modèle Arpia, orienté pour les grimpeurs de niveau intermédiaire qui souhaitent progresser, mais en beaucoup, beaucoup plus souple pour une utilisation en salle! A noter que Scarpa profite de la sortie de ce Veloce pour l’équiper de sa propre gomme qui paraît-il s’annonce comme une réussite!

 

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Test matos: le sac Blue Ice Octopus 45L

29 Juin

Blue Ice continue sa marche en avant avec un nouveau sac dédié à l’escalade: l’Octopus. Chez Planetgrimpe, nous sommes plutôt partisans des sacs dotés d’un volume généreux pour aller en falaise. Avec ses 45L annoncés, cet Octopus nous plait!

Avec sa conception en un seul compartiment, ce sac permet de mettre tout notre matos en vrac…  Tout rentre, gourde, 15 dégaines, sac à magne, systèmes d’assurages, baudar, casque, chaussons, et même la corde de 80m en vrac dans la bâche fournie avec le sac si on bourre bien. Ne nous jugez pas si vite!! On fait tous pareil non??

Ce compartiment unique est conçu avec une large fermeture éclair facile à ouvrir (même avec des gants) et costaud. Deux petites poches zippées viennent compléter le tableau.

Ce qui est vraiment intéressant avec cet Octopus, c’est sa conception Hybride qui le démarque de la concurrence.

Le sac est rigide, ce qui le rend très agréable à charger/décharger mais il est en même temps suffisamment souple pour pouvoir se ranger au fond d’un placard quand on en a plus besoin. Il peut être bourré dans un coin et aplati sans risquer qu’il ne retrouve plus sa forme initiale comme le ferait un sac rigide (ou risquer de casser une armature).

Ce sac Blue Ice a aussi été pensé pour accompagner les voyageurs que nous sommes. Le portage a donc de ce fait été travaillé pour répondre aux différentes attentes et différentes configurations.  D’un mode sac à dos classique, l’Octopus se transforme en sac de voyage type valise, que l’on attrape par le haut ou sur le coté à l’aide de deux grosses poignées bien ergonomiques. A noté aussi, qu’il est à la taille réglementaire pour aller en cabine dans un avion!

En mode sac à dos, cet Octopus est agréable et démontre de belles qualités de portage en s’appuyant sur des bretelles bien dessinées et confortables ainsi que sur  une »accessoirisation » au top  (ceinture pectorale réglable en longueur et en hauteur, et ceinture de hanche réglable en longueur et rangeable).

Enfin, difficile de ne pas parler de son poids. Avec ses 930g il figure dans les poids plume des sacs d’escalade et pourtant, malgré un aspect qui peut paraître « fragile », il pourra subir vos chutes en pierriers sans même souffrir d’une rayure visible ! Même avec sa rigidité « relative », l’Octopus arrive à rester ultra léger ! L’Octopus est presque deux fois moins lourd qu’un Patagonia Cragsmith (1560gr).

Que peut-on lui reprocher?

Deux « défauts » ont attiré notre attention. Premièrement, les bretelles ont tendance à glisser sur les épaules notamment lorsque l’on porte des vêtements lisse telle qu’une doudoune. La ceinture pectorale est donc souvent nécessaire. Peut-être qu’une surface plus anti-dérapante serait à envisager sur les versions futures?

Aussi, les bretelles se serrent extrêmement bien mais malheureusement, elles se desserrent tout aussi bien. Une fois en place, les brettelles ne bouge plus, pas de soucis à ce niveau là. Par contre, lorsque vous attraper votre sac par une brettelle par exemple, celle-ci se desserre trop facilement.

L’octopus, vendu à 100€, se situe à mi-chemin en terme de tarif entre les sac haut de gamme tel que le Patagonia Cragsmith et le classique Beal Combi. Par contre, il est clairement plus proche en terme de qualité et de technicité des sacs haut de gamme, offrant ainsi un rapport prix/prestation intéressant.

On en a pour notre argent puisque c’est un véritable sac à dos avec un confort randonnée! Il permet un portage agréable sur une marche d’approche longue grâce à des bretelles rembourrées.

Sa capacité permet de porter tout le nécessaire pour une journée complète de falaise.

Avec son look très « Blue Ice », ce sac ne passe pas inaperçu et attire l’œil.

Pratique à organiser, à ranger et à porter, quelque soit votre utilisation il vous accompagnera partout en devenant votre fidèle compagnon..

Vous pourrez aussi commander en plus le « Helmet Holder » pour 8€ hors frais de port afin de pouvoir installer votre casque par-dessus le sac. Des attaches sont prévues à cet effet.

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