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Author Archives: Charles Loury

Comment les salles d’escalade préparent l’après crise du Covid-19?

18 Mai

Alors que la France est en plein déconfinement depuis le 11 mai, avec notamment la possibilité de reprendre la grimpe en falaise sous certaines conditions, les salles d’escalade, elles, ne réouvriront pas tout de suite. En effet, à l’instar des salles de sport plus classiques, la pratique d’une activité physique en milieu confiné est pour le moment proscrite, ce qui met d’emblée les salles d’escalade dans la case des établissements qui ne pourront pas réouvrir dans l’immédiat.

À l’heure actuelle, aucune information concrète n’a été donnée sur une éventuelle réouverture des salles de sport, et plus particulièrement des salles d’escalade. Et si on peut envisager pouvoir regrimper un jour dans nos salles favorites, certaines questions peuvent se poser: le nombre de grimpeurs par salle sera-t-il limité? Pourra-t-on grimper en groupe? Quid des prises d’escalade que tout le monde touche? des tapis? Devrons-nous être masqués?

Afin d’en savoir un peu plus concernant l’impact de la crise actuelle sur les salles d’escalade, nous nous sommes tournés vers Emmanuel Charruau, co-fondateur de l’enseigne Block’Out.


Avant de commencer, la question évidente du moment: comment vas-tu? 

Je vais très bien, ça fait du bien de sortir sans papiers, pouvoir courir et respirer un peu plus librement. Et le meilleur reste à venir.

Comment se passe le confinement lorsqu’on gère un réseau de salle comme Block’Out? 

Ultra actif, les journées sont limites plus intenses qu’en temps normal, mais en fait c’est aussi un peu pour ça que l’on fait ce métier.

On prépare activement la reprise avec la Team et tu sais que l’on adore les surprises à Block’Out, on vous en réserve quelques-unes pour la réouverture de nos sites…

Cette année, BO lançait la BO cup, une sorte de circuit alternatif affilié à la FFME. 2 étapes ont eu lieu, quel en a été le bilan, et les autres étapes verront-elles le jour? 

Les deux 1ères étapes ont été un régal tant en terme de participation que de retours positifs sur la qualité de l’évènement.

La saine effervescence sur les tapis, la qualité des ouvertures, l’exceptionnel Tiger Boulder, l’inégalable Christopher, la fiesta jusqu’à pas d’heure pour les irréductibles, bref que du bonheur !

Ce qui est intéressant également dans ce circuit officiel, c’est qu’il permet à un public non initié à ce format de compétition de se confronter à une autre manière de grimper, où la concentration et le dépassement de soi s’actionnent naturellement et encore plus fortement.

Donc pour toutes ces raisons, on discute avec la FFME pour planifier la reprise de cet évènement d’ici la fin de l’année si ce maudit virus nous laisse tranquille !

Quel impact à eu cette crise sanitaire sur les salles d’escalade selon toi? (économique, social, …) Et sur la pratique de l’escalade en général qui était en plein essor?

Economiquement et socialement c’est une catastrophe. Humainement, c’est assez étonnant cette distanciation imposée et le fait de travailler de chez soi. Ça fait prendre un peu de hauteur, sur sa manière de penser, de consommer, de vivre tout simplement.

J’espère que des changements radicaux interviendront pour faire de l’économie verte et vertueuse, enfin la priorité de notre nation.

Sur la pratique de l’escalade, je suis persuadé que tous les grimpeurs de France privés de leur passion pendant si longtemps retrouveront le chemin de leur salle d’escalade préférée (Block’Out) avec encore plus d’envie.

Les acteurs économiques sont touchés mais la passion des pratiquants, elle, va être décuplée.

Tu dis que ce confinement nous a permis de prendre un peu de hauteur sur notre manière de penser, etc… Peut-on s’attendre à des évolutions pour les salles Block’Out? 

L’évolution vers un mode de consommation privilégiant les circuits courts et les produits de saison pour nos restaurants a déjà commencé depuis plusieurs années, mais l’on souhaite accélérer encore plus cette dynamique. Nous réfléchissons également sur la partie escalade, à comment faire mieux dans ce domaine.

Parlons un peu post-confinement… As-tu une vague idée pour une date de ré-ouverture des salles d’escalade? 

Demain 11h! Non, plus sérieusement pour le moment aucune idée!

Lorsque l’heure de l’ouverture aura sonné, comment adapter la pratique pour éviter tout risque sanitaire?

On travaille depuis le début du confinement sur des protocoles de réouverture permettant justement le respect des règles sanitaires. La pratique du bloc en salle contrairement à d’autres sports le permet assez facilement au final.

Même si les habitudes de pratiques seront évidemment un peu modifiées, on va pouvoir quand même re-grimper et c’est bien là l’essentiel.

Tu peux nous en dire un peu plus sur ces protocoles? 

Je préfère attendre que tout notre protocole soit achevé pour t’en parler, car les choses peuvent encore évoluer en fonction des préconisations gouvernementales.

Quid des prises que tout le monde touche? Est-ce que ce sera un problème?

La solution existe déjà à Block’Out, cela s’appelle la magnésie liquide qui contient une solution hydroalcoolique. Nous avons été les premiers à  la rendre obligatoire pour des raisons sanitaires déjà.

À l’heure d’aujourd’hui, le ministère des sports recommande l’utilisation d’un crash pad par personne en bloc extérieur. Ça ne t’inquiète pas pour la pratique en salle avec, du coup, un seul tapis de réception pour tout le monde? 

Les surfaces seront désinfectées tout au long de la journée donc pas d’inquiétude à ce sujet.

Imagines-tu imposer le port d’un masque pour grimper?

Je ne pense pas que cela soit nécessaire, on n’est pas dans le métro. Les salles Block’Out sont grandes et permettent donc de respecter les règles sanitaires notamment celle de distanciation. On pourra en reparler plus précisément quand nous aurons achevé tout notre dispositif de réouverture si tu veux.

Comme tu le sais, l’autre sujet brûlant du moment c’est la fin des conventions FFME pour les falaises… Beaucoup pense que la FFME ne jure que par la résine et les JO. En tant que directeur de salle, quel est ton point de vu la dessus?

La fin des conventions je trouve cela vraiment dommage, car c’est un système qui fonctionnait plutôt bien en permettant de garder l’accès à un certain nombre de falaises. J’espère que la fédération et le monde de l’escalade en local continueront de travailler ensemble pour trouver des solutions.

C’est fondamental de pouvoir continuer à accéder aux sites naturels, et la richesse de la pratique de l’escalade réside justement dans la diversité de ses pratiques et de ses pratiquants.

Que penses-tu de la pratique en falaise? 

Ma pratique a été essentiellement en bloc en forêt de Fontainebleau. De là est né l’idée de créer Block’Out. Donc je t’avoue ne pas avoir une grande expérience en falaise, et cela ne s’est pas arrangé depuis 2008. Pour autant cela a toujours été de supers moment partagés avec Arnaud Pioger ou Jérémy Lemau. Je garde dans mes plus beaux souvenir d’escalade et d’amitié, ma première grande voie à Presles, avec Jérémy.

Le mot de la fin? 

Tu m’as encore posé beaucoup de questions Charles et du coup je vais encore rater mon training à cause de toi : Merci mec !

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Mise à jour du guide d’accompagnement pour la pratique de l’escalade en falaise

16 Mai

Il y a quelques jours, le ministère des sports publiait un guide d’accompagnement pour la pratique de l’escalade en cette période de crise sanitaire, avec, on vous l’accorde, certaines recommandations qui avaient peu de sens (dont certaines qui n’ont pas évolué dans ce nouveau document …).

Voici donc les nouvelles recommandations concernant l’escalade, avec notamment l’autorisation des voies de plusieurs longueurs d’une part, et le port du masque obligatoire lors des phases de regroupement (pied des voies par exemple):

  • Se nettoyer les mains entre chaque essai ou longueur, à l’eau et au savon bio dégradable quand cela est possible, sinon au gel hydro-alcoolique.
  • La magnésie utilisée est la magnésie liquide contenant de l’alcool.
  • L’escalade de bloc est uniquement possible sur des blocs de faible hauteur avec des réceptions dégagées et ne nécessitant pas de parade.
  • L’utilisation des matelas de protection (crash-pads) est strictement individuelle.

Matériel :

  • L’utilisation du matériel strictement individuel doit être privilégiée,
  • En cas de prêt de matériel :

– Une désinfection systématique du matériel doit être réalisée après chaque emprunt selon les préconisations du fabricant ou par une mise en quarantaine de 72h minimum

–  Un dispositif de suivi de désinfection doit être mis en œuvre pour chaque matériel prêté

Dans tous les cas, on respectera une distanciation:

  • d’1,50 mètre minimum entre chaque grimpeur au pied des voies
  • de 5 mètres entre chaque voie où des grimpeurs sont engagés
  • L’utilisation d’un masque lors des phases de regroupement (relais, pied des voies et blocs…) est obligatoire..

Le strict respect de ces recommandations rend possible l’escalade sur des voies d’une longueur.

L’escalade sur des voies de plusieurs longueurs ne sera possible que si une vigilance particulière est apportée à la montée et à la descente pour s’assurer d’un espace suffisant aux relais (terrasse, relais décalés, double relais…) et éviter tout regroupement de grimpeurs (distance entre les cordées, privilégier les cordées de 2…) .

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Escalade et nutrition – Le lait, boisson ou poison ? Etat des lieux d’une polémique qui dure depuis vingt ans

13 Mai

Sujet polémique s’il en est, la consommation quotidienne de lait après la petite enfance fait toujours autant parler. Déjà pendant mes études, au début des années 2000, j’étais confrontée au discours de mes professeurs sur les bienfaits du lait et des produits laitiers, et des questions de mon entourage, à propos d’une « vérité sur le lait et ses dérivés » qu’on nous cacherait. Mais à cette époque, les ressources dont je disposais étaient principalement les brochures vieillottes mises à disposition par l’école. Je me souviens particulièrement de l’une d’entre elles, qui vantait les mérites de l’installation d’un distributeur de lait dans les établissements pour mineurs qui avait (soi-disant) donné lieu à une amélioration significative des comportements. La brochure, évidemment, était distribuée à l’époque par le Cidil (Centre Interprofessionnel de Documentation et d’Information Laitières), l’ancêtre du lobby des produits laitiers tel qu’on le connait aujourd’hui.

Presque vingt ans plus tard, la consommation de lait attise toujours autant de tensions entre ses détracteurs absolus « le lait de vache, c’est pour les veaux » et ses partisans qui scandent « sans lait, pas d’os solides ». Dans le milieu sportif, c’est la potentielle action inflammatoire du lait et son influence sur l’apparition de tendinites qui donne lieu à des débats passionnés.

D’un point de vue purement nutritionnel, dire qu’un aliment est spécifiquement adapté à un animal en particulier est compréhensible mais alors pourquoi manger de la salade, puisque ce ne serait bon que pour les limaces ? La réciproque est vraie aussi : à partir de l’âge de six mois environ, l’être humain ne peut plus se contenter d’un seul type d’aliments et le principe d’un omnivore est de pouvoir à peu près tout digérer, donc biologiquement, la consommation de lait ne devrait pas poser trop de problèmes aux humains. Mais c’est bien sûr sans compter sur les variations individuelles, les millions de français digérant mal le lactose ne diront pas le contraire.

Par ailleurs, toutes les personnes qui ne consomment pas de lait par intolérance mais parfois pas de yaourt ou fromage non plus par goût ou par choix de vie et qui jouissent malgré cela d’une excellente santé osseuse donnent tort aux défenseurs des « trois produits laitiers par jour ». Mieux, en prenant un peu de recul pour observer les régimes alimentaires à travers le monde, on constate que ce produit peut aussi bien constituer une grande part de l’alimentation de certaines populations , notamment en Scandinavie ou aux Etats-Unis, comme en être exclus, à l’instar de la Chine (excepté en Mongolie intérieure), même si les régimes alimentaires ont tendance à évoluer avec la mondialisation.

Pour compliquer la donne, les indicateurs de santé osseuse à travers le monde, en particulier le taux de fractures de la hanche, utilisé comme marqueur de l’ostéoporose, tendent à montrer que les pays qui consomment le plus de lait et de produits laitiers ne sont pas les plus épargnés, loin de là. Cependant, la santé osseuse étant dépendante de facteurs tels que les apports en vitamine D, l’ensoleillement, l’activité physique et la régulation hormonale, il est difficile d’en tirer des conclusions radicales.

Notons toutefois que la pratique régulière de l’escalade, même si elle apparaît rarement dans les études, se classe dans les sports à impact modéré et à ce titre, exerce des contraintes bénéfiques sur le squelette. L’article du Dr Popineau de l’IRMBS https://www.irbms.com/activite-physique-et-osteoporose/ traitant de l’exercice physique et de l’ostoporose, indique les exercices de force et d’étirements du psoas ont un effet de stimulation permettant de gagner de la densité osseuse dans les os de la hanche, ce qui est intéressant à mettre en perspective avec la gestuelle de l’escalade en particulier pour les femmes, qui sont les plus à risque d’ostéoporose.

Mais en ce qui concerne l’intérêt du lait en tant que boisson dans le cadre sportif, il reste difficile de se faire un avis en parcourant les publications scientifiques, du fait des conflits d’intérêt qui gangrènent le milieu. Un exemple parmi tant d’autres avec un article paru en 2018 dans la revue anglosaxonne Nutrients[1]. Celui-ci conclut que la consommation de 500 mL de lait atténue la perte de fonction musculaire après des exercices répétés de sprint et de sauts. Selon les auteurs, le lait peut être considéré comme un moyen adéquat de récupération post entrainement dans les équipes de sport féminines.

Cette étude pourrait être intéressante à plus d’un titre, d’une part pour les pratiquants de bloc, dont l’effort est probablement le plus proche des exercices décrits dans l’article et d’autre part pour contrebalancer les arguments en faveur du rôle inflammatoire du lait. Mais en quelques clics, on apprend que l’étude a été commandée et financée par Glanbia, une entreprise irlandaise de commercialisation de produits laitiers, et par The National Dairy Council, le lobby du lait en Irlande.[2]

C’est pourquoi, afin de compléter ces données, je recommande aux pro comme aux anti-lait de regarder certaines émissions scientifiques telles que 36°9 sur la RTS  https://www.youtube.com/watch?v=rKmC61uzU7Q ou le documentaire diffusé par Arte en 2017 https://www.youtube.com/watch?v=O_Bi0YGXnTM car elles offrent un éclairage intéressant sur l’évolution de la composition du lait au fil de l’industrialisation de sa production ainsi que sur les conditions d’élevage des vaches et leur influence sur sa qualité et de fait, sur la santé.

En tant que grimpeuse soucieuse de la nature mais aussi en tant que citoyenne, je pense que la problématique du lait dans l’alimentation va au-delà des considérations nutritionnelles et quand on y réfléchit, chaque litre de lait acheté est une caution donnée à un certain mode d’élevage et ses conséquences sur la santé animale et environnementale. La course au rendement provoque la concentration des élevages et de fait, l’apparition de maladies dont les traitements donnent des résidus qui se retrouvent dans les sols par l’intermédiaire des déjections, sans parler de la production de méthane.

De plus, la mise au point d’aliments « performants » pour nourrir les vaches à haut rendement entraine des expérimentations avec mise en place d’un hublot sur le flanc des animaux https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/20/des-hublots-dans-la-panse-de-vaches-pour-etudier-leur-digestion_5478758_3244.html dont la justification est contestable puisqu’il existe un moyen simple de garantir un lait de bonne qualité nutritionnelle : en laissant les vaches brouter de l’herbe en pâturage.

En conclusion, s’il est difficile de se fier aux études et donner un avis purement diététique sur le lait, du fait des conflits d’intérêt des chercheurs qui les mènent, il existe aussi des raisons éthiques et écologiques de ne pas consommer de lait, en tout cas celui issu de l’agriculture intensive. Les certifications Bio et Demeter assurent de meilleures conditions de vie aux vaches laitières et pour le consommateur, un produit de meilleure qualité nutritive (notamment la teneur en oméga 3). Il n’empêche que les animaux d’aujourd’hui restent issus de sélections permettant une production importante, ce qui signifie malgré tout la présence importante de facteurs de croissance[3] qui, selon le Pr Melnik https://profmelnik.de/assets/curriculum_vitae_prof_melnik.pdf, serait corrélée à l’apparition de maladies métaboliques telles que l’obésité.

Poison ou boisson, la vérité doit se situer donc quelque part entre les deux, en tenant compte de nombreux facteurs et en gardant en tête que c’est aussi la dose qui fait le poison. C’est pourquoi quand on me pose la question, je réponds que se demander s’il faut boire du lait ou non, c’est comme se demander s’il faut manger des concombres à chaque repas. C’est une question de tolérance personnelle (certaines personnes les digèrent et d’autres non), ça rend de toute façon malade quand on en mange trop et en consommer à tout va en connaissant pertinemment les conditions de production (la mer de plastique aux alentours d’Almeria est tout autant scandaleuse que les conditions d’élevage intensif et les vaches à hublot) relève plus d’un choix moral que diététique.

Texte: Amandine Verchère


[1] RANKIN, P. LANDY, A. STEVENSON, E. « et col. » Milk: an effective recovery drink for female athletes. Nutrients, 2018, 10, 228 (doi: 10.3390/nu10020228)

[2] https://www.itcarlow.ie/research/researchers/meet-researchers-o-z/paula-rankin.htm rubrique « engagement and collaboration »

[3] Bodo C Melnik, Swen Malte John et Gerd Schmitz. Milk is not just food but most likely a genetic transfection system activating mTORC1 signaling for postnatal growth. Nutrition Journal 2013, 12:103. 25 juillet 2013. doi:10.1186/1475-2891-12-103.

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Retour en falaise après le confinement: toutes les infos à savoir

11 Mai

Ce lundi 11 mai marque un nouveau tournant dans la crise sanitaire du Covid-19 que nous vivons actuellement, avec le (long) processus de déconfinement qui débute. En effet, alors que nous étions privés de notre liberté de déplacement depuis de nombreuses semaines (sauf pour un certain nombre de cas que tout le monde connaît), le gouvernement a prononcé la fin de ce confinement à partir de ce jour. Néanmoins, bien que nous puissions désormais nous déplacer dans un rayon de 100km autour de notre domicile, et sans attestation, les règles sont  encore strictes afin d’éviter une 2ème vague de contamination, et notamment concernant la pratique du sport en général, et de l’escalade en particulier…

Ce que nous dit le gouvernement pour la pratique sportive

La ministre rappelle la nécessité pour les Français de pratiquer une activité sportive tant du point de vue du bien-être que de la santé de chacun. La pratique d’une activité physique et sportive est un enjeu de santé publique d’autant plus dans la crise que nous traversons.

Néanmoins, sur les recommandations du Haut Conseil de Santé Publique, une distanciation physique spécifique entre les pratiquants est une condition indispensable à la pratique de l’activité physique.

Ces activités pourront se faire :

  • Sans limitation de durée de pratique
  • Sans attestation
  • Dans une limite de distance du domicile inférieure à 100 km ;
  • En limitant les rassemblements à 10 personnes maximum ;
  • En extérieur ;
  • Et sans bénéficier des vestiaires qui peuvent être mis à disposition pour les activités de plein air.

Les critères de distanciation spécifiques entre les personnes sont les suivantes :

  • une distance de 10 mètres minimum entre deux personnes pour les activité du vélo et du jogging ;
  • une distance physique suffisante d’environ 4m2 pour les activités en plein air type tennis, yoga, fitness par exemple
    Des spécifications complémentaires en fonction des activités seront fournies prochainement par le ministère des sports.

Les activités sportives qui ne permettent pas cette distanciation (sports collectifs, sport de combat) ne pourront pas reprendre dans l’immédiat. Le ministère des sports proposera une liste exhaustive des disciplines et sports concernés par cette interdiction provisoire dans un guide pratique en cours d’élaboration. Un nouveau point d’étape sera fait d’ici au 2 juin pour évaluer les modalités de reprise des pratiques sportives en salles et des disciplines qui nécessitent un contact.

Les précautions à prendre pour la pratique de l’escalade

La reprise de l’escalade pourrait alors se poser, aussi bien en bloc où le contact est indispensable lors d’une parade en cas de chute, qu’en falaise où nous sommes forcément amené à être proche de notre assureur à un moment ou un autre. Qui également de tout le matériel que nous utilisons, et notamment de la corde que nous avons souvent tendance à amener entre les dents lors des mousquetonages? Afin de répondre à certaines questions, la FFME avait publié un certains nombre de recommandations pour la pratique de l’escalade en milieu naturel, et le ministère des sports a apporté quelques modifications à ces recommandations.

Voici donc les règles du ministère des sports à respecter pour une reprises de l’escalade en extérieur:

  • Se nettoyer les mains entre chaque essai ou longueur, à l’eau et au savon bio dégradable quand cela est possible, sinon au gel hydro-alcoolique.
  • La magnésie utilisée est la magnésie liquide contenant de l’alcool.
  • L’escalade de bloc est uniquement possible sur des blocs de faible hauteur avec des réceptions dégagées et ne nécessitant pas de parade.
  • L’utilisation des matelas de protection(crash-pads) est strictement individuelle.
  • L’escalade sur des voies d’une longueur est possible uniquement avec des équipements strictement individuels et dans le respect des mesures de distanciation (1,50 mètre entre chaque grimpeur).
  • Chaque pratiquant devra utiliser uniquement son matériel personnel (baudriers, cordes, dégaines, système d’assurage).
  • L’escalade sur des voies de plusieurs longueurs n’est pas autorisée.

Au delà de toutes ces recommandation, à nous, grimpeurs, de faire preuve de respect, de civisme, de précautions et surtout de bon sens, car ne l’oublions pas, une 2ème vague épidémique est très loin d’être exclue.

Les salles d’escalade fermées jusqu’à nouvel ordre

Pour le moment, toutes les salles de sport, salles d’escalade comprises, restent fermées. De nouvelles infirmations seront données par le gouvernement fin mai début juin sur le sujet, mais ne vous attendez pas à regrimper tout de suite en salle (enfin ce n’est que notre humble avis…). Nous irons très prochainement à la rencontre du co-directeur de Block’Out afin d’en savoir un peu plus…

Déconfinement  pour le sport de haut niveau

Pour les sportifs de haut niveau, les règles sont les mêmes, notamment pour les sports de contact et collectifs. En revanche, pour les pratiques individuelles comme l’escalade, certains pôles d’entraînement devraient réouvrir si toutes les conditions sanitaires le permettent.

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Carnet de voyage: à la découverte de l’Islande avec Svana Bjarnason

08 Mai

La première chose que l’on me dit lorsque l’on voit mon nom (et que l’on tente vainement de le prononcer) c’est « vous êtes suédoise ? Ou norvégienne ? ». Personne ne pense jamais à cette petite île située proche du Groenland. Et pourtant, me voilà, Française mais d’origine Islandaise. Pour la petite histoire c’est mon grand-père paternel qui était islandais. Il est venu s’installer en France quand il était jeune, s’est marié avec ma grand-mère française et ils sont tous les deux restés en France. Je suis donc principalement française mais j’ai tout de même la nationalité islandaise, ainsi que quelques restes du pays dans la couleur de mes cheveux (clairement pas dans ma résistance au froid en revanche).

L’histoire d’un trip grimpe en Islande commence il y a un peu plus d’un an, lorsque j’ai été contactée par une grimpeuse islandaise. Elle était tombée sur une vidéo d’Epic TV dans laquelle on me voyait grimper. En voyant mon nom (et sachant le prononcer) elle a tout de suite compris que j’étais islandaise et émis l’idée que j’y aille pour grimper, surfer et parapenter. Pas besoin d’en dire plus, j’étais convaincue !

Malheureusement pas assez de temps pour un tel programme mais cela faisait un bout de temps que je n’étais pas retournée dans mon pays et l’idée d’y associer la grimpe m’avait bien plu. Les billets étaient bookés, ma famille était contente que je vienne, le voyage était prévu pour septembre 2018. Mais 10 jours avant de partir, alors que j’étais en train de profiter du soleil et du rocher espagnol, j’entends soudain un grand « clac » en grimpant. Comme tous les grimpeurs qui ont vécu ça, j’ai levé la tête pour voir quelle prise j’avais cassé. Comme tous les grimpeurs j’ai ensuite regardé mon doigt et essayé d’arquer. Et comme tous les grimpeurs j’ai ensuite pensé que c’était la fin du monde. Je venais de casser la poulie A4 du 4e doigt, rupture complète et poulie désinsérée de l’os. Ce qui signifiait opération, pas de grimpe pendant 3 mois et longue rééducation. Pas la fin du monde donc, mais en tout cas la fin de mon trip en Islande.  Avec du recul ce report aura été bénéfique, puisque cela aura permis d’organiser un peu mieux le voyage, de prendre contact avec les grimpeurs locaux et de convaincre une team de folie de m’accompagner : Axel Ballay (grimpeur), Damien Largeron (grimpeur et photographe) et Johan Kervella (grimpeur et vidéaste).

En septembre 2019 nous nous envolons donc vers la terre de glace. Pourquoi septembre ? Par souci de disponibilité déjà, mais aussi parce qu’en plein été les billets d’avion sont nettement plus chers et les touristes nettement plus présents. Juin aurait probablement été une meilleure décision pour la météo mais elle est de toute façon tellement capricieuse en Islande…

La première impression en arrivant ? Il pleut et il fait froid, Keflavik (la ville où se trouve l’aéroport) n’est pas très attrayante, forcément cela ne donne pas envie. Je revois encore l’expression de Damien et Jo lorsque je leur ai dit de bien profiter de ce léger rayon de soleil qu’on voyait en arrière-plan : « c’est probablement la seule fois qu’on le verra !». Heureusement pour nous, les jours suivants m’ont donné tort.

Pour les premiers jours nous n’avions pas grand-chose de prévu. Lorsque nous avions demandé aux locaux où nous pouvions grimper proche de Reykjavík, la réponse avait été unanime : Klifurhùsid. La salle de bloc à Reykjavík donc. Une jolie façon de nous dire que la météo allait être pourrie. Le lendemain de notre arrivée, le décalage horaire me fait me réveiller à 6h (fausse excuse, il n’y a que deux heures de décalage en été, une en hiver). La vérité c’est que j’étais surexcitée d’avoir aperçu un rayon de soleil et de pouvoir sentir un air frais sur mon visage, venant de la fenêtre ouverte.

Première chose à savoir sur l’Islande :

Ici, comme tout pays nordique qui se respecte, on essaie de profiter au maximum de la lumière. Donc pas de volets aux fenêtres. Et pourquoi la fenêtre ouverte ? L’Islande est une terre géothermique, tout est chauffé grâce à ce système et les ressources sont tellement nombreuses que cela ne coûte quasi rien. Alors plutôt que de baisser le chauffage, ici on ouvre les fenêtres lorsque l’on a trop chaud.

Motivés par ce rayon de soleil, nous voilà donc lancés pour 2 jours de découverte des petits spots de bloc proches de la capitale. Les paysages nous en mettent déjà plein la vue, malgré la proximité de la ville. La météo décide de nous en mettre plein la vue aussi.

Un célèbre proverbe islandais dit « si tu n’es pas content de la météo attends 5 min et le temps changera ». Comme tout le monde, Damien et Jo ne me croyaient pas, 5 min quand même, cela ne fait pas beaucoup. Et pourtant ces premières journées auront servi de CQFD, le temps changeait réellement toutes les 5 min. Pluie, soleil, pluie, soleil, …. Au bout d’un moment on a même dû arrêter de s’extasier devant les arcs-en-ciel, presque lassés d’en voir autant.

Deuxième chose à savoir sur l’Islande :

On vient de le voir, la météo est capricieuse. Il faut donc prévoir plein de vêtements différents pour parer à toutes les situations. On peut passer du débardeur (véridique) à 3 doudounes et une gore-tex en très peu de temps. Donc ne voyagez pas léger !

D’une manière générale les spots autour de Reykjavík sont petits, il y a peu de blocs mais le rocher est de très bonne qualité et les paysages sont magnifiques. On ne peut pas dire que ce sont des spots qui valent le coup de traverser la terre entière mais nous nous sommes fait très plaisir. Tous les blocs que nous avons pu essayer étaient agréables à grimper et nous avons retenu quelques très belles lignes.

Gálgaklettar est situé à environ 50 km de Reykjavík, dans la partie ouest de Reykjanes. Le nom est un peu glauque, l’histoire dit que cet endroit était utilisé pour pendre des gens. Une planche était posée entre les blocs pour cela. Le site a ensuite appartenu à l’armée américaine et était donc interdit. Il a été rouvert au public après le départ des militaires. Le rocher est abrasif à souhait et compte une vingtaine de passages, de 5b à 7b+. Mention spéciale pour « Schmetterling », un 7a super chouette dans une fissure.

Le bonus ? Pas de marche d’approche (on se gare au pied du secteur), le paysage lunaire d’un côté et l’océan agité de l’autre.

Valbjargargjá se trouve à 65 km from Reykjavík, à Reykjanestá. Je recommande vivement ce spot pour allier une balade avec un peu d’escalade. Les paysages sont à couper le souffle ! Une petite vingtaine de blocs sont ouverts, du 5a+ au possible 7c. Attention aux sorties, de grosses pierres volcaniques peuvent facilement tomber. Il est préférable de désescalader ou sauter sur les pads.

Le bonus ? La beauté des environs, le phare et l’océan en arrière-plan. Allez-y au coucher du soleil pour la lumière irréelle.

Jósepsdalur est un endroit très particulier. A 30 km de Reykjavík, prenez une piste qui traverse un terrain de moto cross, continuez jusqu’à penser vous perdre et atteignez une vallée de sable noir, bordée par des collines couvertes de mousse vert fluo. Dans cette vallée se tient un gros bloc qui semble être tombé du ciel, Einstæðingur. En réalité il est tombé d’une colline, si vous levez les yeux vous verrez d’ailleurs ses copains qui attendent peut-être de rouler eux-aussi. Les couleurs claires de ce bloc, variant du blanc à l’orange offrent un contraste époustouflant avec le sol de sable noir. Ici on pourrait presque venir sans crash-pad, le sable pouvant aider à un atterrissage tout en douceur. Le bloc compte une bonne dizaine de passages, de 5a au 8a. Nous n’avons pas pu essayer les blocs durs à cause de la pluie mais nous avons fait quelques blocs plus faciles, dont un très beau 6c+ sur arquées. Les aventuriers pourront rejoindre le champ de blocs sur la colline, comptant une trentaine de blocs avec presque 100 passages ouverts. Il faudra cependant marcher un peu et ne pas avoir trop peur de l’atterrissage peu agréable, les blocs étant situés dans la pente.

Le bonus ? La piste à faire en 4×4 pour arriver au spot, l’immensité de l’endroit et les rayons du soleil après la pluie, faisant briller la mousse verte.

Viðey aura été une belle découverte. Viðey est une minuscule île, accessible en peu de temps depuis Reykjavík. Benjamin Mokry et Valdimar Björnsson, des grimpeurs locaux, ont découvert qu’il était possible d’y grimper il y a peu, en mai 2019. Grimper à Viðey c’est marrant et original. Il faut prendre un bateau pour y aller, en ayant auparavant vérifié les horaires de marées pour y être à marée basse. Une petite marche dans des herbes hautes et on arrive sur la plage, devant des rochers qui ne paient pas de mine. Pourtant ici c’est le fontainebleau islandais (selon les locaux). Peut-être pas pour la quantité de blocs à grimper mais sûrement pour la qualité du rocher, avec une friction incroyable. Le rocher est du Móberg, du tuf volcanique qui ne pardonne pas pour la peau des doigts. Une vingtaine de passages sont ouverts et il y a encore du potentiel. Le rocher est dément à grimper, les blocs sont de réelle qualité. Il y a largement de quoi se faire plaisir pour une session, qui sera de toute façon courte puisque l’on se fait rattraper par la marée.

Le bonus ? Appliquer le principe des essais mitraillettes, mettre plein de runs sans prendre le temps de se reposer car on voit doucement l’eau s’approcher des crash-pads. Voir le ferry au loin et courir dans les herbes hautes pour l’attraper à temps.

Nos premiers jours en terre de glace auront donc servi de mise en jambe et auront permis de découvrir les spots de bloc accessibles à la journée, voire même à la demi-journée depuis la capitale. Plutôt plaisant de pouvoir se dégourdir les bras en extérieur !

Pour la suite du programme, l’objectif était de m’initier au trad climbing. Une facette de l’escalade un peu effrayante pour moi mais je trouvais l’idée sympa de m’y initier dans mon pays d’origine, avec des grimpeurs locaux. Pour cela nous avons contacté Sigurdur Ymir Richter, LA référence en trad en Islande. Un grimpeur toujours motivé, n’ayant peur ni du vent ni de la pluie (à mon grand désespoir). Mon initiation en trad s’est donc faite à Stardalur, sous la pluie, sous le vent et sur du rocher mouillé. Un réel plaisir ! Je partais avec de gros à priori sur l’escalade traditionnelle, je pensais que cela faisait peur, que je ne saurais jamais placer des friends correctement, … Eh bien j’avais raison. J’étais terrorisée et après avoir enlevé mes protections Siggi m’a gentiment dit que quelques friends n’auraient jamais tenu si j’étais tombée dessus. Heureusement pour moi il avait tout de même eu un peu de compassion et m’avait envoyé dans une voie très facile. Pas de chute donc.

Stardalur est un des meilleurs spots de grimpe de la région (selon Siggi, comprenez donc un des meilleurs spots d’escalade qui fait peur). Situé à 30 km de Reykjavik, à Mosfellsdalur (proche de Skálafell), le spot a été découvert dans les années 70 et était le plus célèbre d‘Islande jusqu‘à la découverte de Hnappavellir. C’était en quelque sorte leur salle d‘escalade, comme Orgon en France à l‘époque. Il n‘y a que du trad, il est strictement interdit d‘y placer des points (lorsque des points ont été découverts un jour ils ont été retirés). Le rocher est de type dolérite, une sorte de basalte, et les voies vont du 3 au 6c+. Cela fait mal de l‘écrire mais mon initiation a été faite dans du 5a. Le site est très adapté pour l’initiation au trad (à part quand c’est trempé et que le 5a se transforme en 6a), avec une vingtaine de voies allant du 3 au 6b.

Le bonus ? L’effet « Mordor » au sommet des voies, avec le brouillard, le vent glacial, la pluie mais une belle vue sur la rivière en contrebas.

Après cette initiation nous avons pu aller là où tout grimpeur de trad rêve d’aller (pas moi donc) : les orgues basaltiques. Personnellement, après cette première expérience je redoutais de grimper sur les colonnes. D’autant plus que la pluie ne s’arrêtait pas et que j’avais bien compris que Siggi ne s’arrêterait pas non plus. Mais après tout j’étais là pour découvrir la grimpe à l’islandaise et la pluie en fait clairement partie !

Troisième chose à savoir sur l’Islande :

Vous l’aurez compris, ici les mauvaises conditions pour grimper n’existent pas. S’il pleut ce sont des conditions « plutôt correctes ». Alors si vous vous plaignez qu’il fait froid parce qu’il y a du vent à 80 km/h et que le rocher est mouillé parce qu’il a plu il y a 5 min, sachez que pour les grimpeurs islandais ce sont des conditions optimales pour enchainer les projets.

L’avantage du vent à 80 km/h c’est qu’il chasse vite les nuages (vous vous souvenez du proverbe des 5 min ?) et qu’il sèche vite le rocher. A mon grand dam nous allions pouvoir grimper.

Gerðuberg est situé à Hnappadalur dans la péninsule Snæfellsnes. Le site est plus éloigné de Reykjavik (à 120 km) mais, en étant motivé, il est tout de même possible d‘y aller à la journée (et même sans l‘être puisque je l‘ai fait). Sinon cela vaut le coup de coupler une journée de grimpe avec une journée de balade dans la péninsule, qui offre des paysages à couper le souffle. C‘est ici que vous trouverez les orgues basaltiques.

Les orgues balsatiques sont très célèbres en Islande, le spot est d‘ailleurs fréquenté par beaucoup de touristes qui sont toujours étonnés de voir des grimpeurs. Les colonnes ont été formées il y a environ 135 000 ans par des écoulements de lave. Elles mesurent à peu près 1,50 m de large, avec des fissures de tailles variées entre chaque. Aucune voie n‘est équipée, l‘endroit étant protégé. Il n‘y a donc que du trad et c‘est principalement de la fissure, de toutes les tailles pour varier les plaisirs (ou les craintes pour moi, n‘ayant jamais grimpé en fissure auparavant). Les voies ne sont pas très longues, les colonnes mesurant entre 8 et 14 m (ouf). J‘ai pu faire un 5c (en évitant à tout prix d‘utiliser les fissures) et un 6a+ qui m‘a paru être un 7c. J‘ai essayé une première fois en moulinette, je suis tombée 3 fois, ne sachant comment grimper dans ces fissures désagréables.

Il a ensuite fallu y aller en tête, tout en plaçant les protections. Grimpe en fissure + en trad = définitivement pas fait pour moi, je tremble encore rien que d‘y penser! On peut d‘ailleurs facilement lire la terreur dans mon regard sur les photos. Heureusement j‘avais de l‘ego et de la rési, j‘ai donc désespérement réussi à enchaîner la voie, en y passant 30 min (pour une 6a+ de 12m ça commence à faire) et en plaçant deux friends à chaque fois car j‘étais terrorisée. Avec du recul ce fut tout de même une bonne expérience, les voies sont très belles à grimper (lorsque l‘on aime la fissure) et l‘environnement est encore une fois très plaisant.

Le bonus ? Attendre que la pluie cesse au Rjúkandi Kaffi , un café situé à Borgarnes, à 20 min de la falaise. Les gâteaux y sont à tomber et les propriétaires très accueillants.

La case du trad climbing était cochée, nous allions enfin pouvoir nous attaquer aux choses sérieuses : un road trip dans l‘est direction Hnappavellir, LE spot de couennes islandais et Vestrahorn, un spot de bloc au bord de l‘océan. Un road trip vers l‘est est un passage obligatoire en Islande. Il faut emprunter la fameuse route 1 (la route 66 de l‘Islande), qui fait le tour de l‘île. Sur le chemin vous rencontrerez : des cascades, des sources d‘eau chaude, des glaciers, des icebergs, une plage avec de gros glaçons échoués, des moutons, des chevaux, … Tout le meilleur de l‘Islande !

Quatrième chose à savoir sur l’Islande :

Il y a plus de moutons que d’habitants sur l’île, et il y a également énormément de chevaux. Les chevaux islandais sont spéciaux, ils sont de petite taille (à mi-chemin entre un poney et un cheval) et ils ont plusieurs particularités :  ce sont les seuls chevaux à posséder 5 allures naturelles, dont le “tölt“. Dans cette allure, le cheval a toujours un pied ou deux posés au sol. C’est le secret pour un confort incomparable. L’histoire raconte même que l’on peut poser une tasse de café remplie sur le cheval lancé à cette allure : celle-ci ne se renversera pas. L’autre particularité de ces chevaux est qu’ils ont des coupes de cheveux dignes des boys band des années 90, cela vaut largement le détour.

L’objectif ultime ? Trouver celui avec la même coupe de cheveux que vous (personnellement je l’ai trouvé). Dans tous les cas n’hésitez pas à vous arrêter les voir, ils sont en général très disposés à faire ami-ami.

Un arrêt obligatoire sur la route est la plage de Reynisfjara, près de la ville de Vík. Une plage de sable noir avec des orgues basaltiques et une vue imprenable sur les Reynisdrangar, des stacks basaltiques situés dans le prolongement des falaises. Une inspiration pour du deep water soloing ? Une petite anecdote, cette plage est surnommée « chinese take-away », « chinois à emporter » par les islandais. Les touristes d’origine chinoise sont en effet de plus en plus nombreux sur l’île, l’océan est souvent déchaîné, avec de hautes et puissantes vagues déroulant sur la plage. Ajoutez à cela des touristes avides de sensations fortes et aimant se mouiller les pieds et je vous laisse comprendre l’origine du nom… ! Blague à part cette plage vaut vraiment le détour, surtout au coucher du soleil. Mais elle est particulièrement dangereuse donc attention ! Les vagues en ont emporté plus d’un et avec le courant il est impossible de revenir sur la plage.

Un autre arrêt obligatoire est le lagon Jökulsárlón et la plage Diamond beach située juste en face. Un lagon rempli d’icebergs avec le glacier Vatnajökull en arrière-plan et une plage de sable noir contrastant avec les glaçons s’y échouant. Pas la peine d’en dire plus, encore une fois les paysages sont tels qu’on les imagine, irréels.

Un arrêt bonus peut se faire à Fjallsárlòn, pour une petite session de bloc au pied des glaciers. Les blocs assez hauts pour grimper sont (très) peu nombreux mais encore une fois l’environnement est incroyable. Nous avons juste fait un bloc de chauffe et un joli 6c avec une sortie toute en équilibre, par manque de temps. Mais si vous prenez le temps de fouiller il est possible de trouver quelques blocs sympas.

Cette route 1 vous mènera donc 4 heures plus tard à Hnappavellir, Hnappo pour les intimes, LE spot de référence pour les voies en Islande. Situé à environ 1h15 à l‘ouest de Höfn, Hnappavellir a été pris d‘assaut par les grimpeurs dans les années 90, en sympathisant avec les fermiers du coin. C‘est grâce à eux qu‘aujourd‘hui les amateurs de varappe sont autorisés à camper sur le site (et eux seuls). Des falaises de basalte s‘étendent sur 5 km de long, érodées par l‘océan. Il y a quelques milliers d‘année la côte était située à cet endroit. Aujourd‘hui l‘océan est plus éloigné mais toujours visible depuis les falaises.

Le spot s‘étend donc à perte de vue et compte presque 200 voies du 3 au 8b+, pour la plupart équipées. La voie la plus dure d‘Islande se trouve là-bas, “Kamarprobbinn“, un 8b+ plutôt typé bloc, enchaînée en 2016.  La falaise n‘est pas très haute, d‘une manière générale les voies sont donc plutôt intenses. Même dans le 6 il va falloir forcer ! J‘avais un peu peur de cela en arrivant, pensant du coup que les voies n‘allaient pas être très agréables à grimper. Pourtant j‘ai été très étonnée de leurs qualités et je me suis réellement régalé. Il y en a pour tous les goûts et j‘ai beaucoup apprécié grimper dans des voies sur du basalte, n‘étant pas habituée à cela en France.

Le bonus ? Un petit refuge a été financé et construit par les grimpeurs de la salle de bloc de Reykjavik il y a quelques années. Une très bonne idée vu les températures extérieures ! Même en plein soleil, avec le vent glacial nous avons fort apprécié pouvoir rentrer déjeuner et boire un thé à l‘intérieur. Ah oui parce que j‘ai oublié de le préciser mais la maison est au pied des voies. Bon à savoir, tout grimpeur accédant au site doit payer une cotisation annuelle de 1500 ISK (couronne islandaise), soit environ 11€. Cette cotisation permet en fait de grimper sur tous les spots aux alentours, pas seulement Hnappo.

Nous avons terminé notre trip à l‘ouest par la visite du spot de bloc Vestrahorn, situé au pied des montagnes du même nom, près de Höfn. Du bloc avec en arrière-plan les montagnes, l‘océan, les vagues et du sable noir. On a vu pire ! L‘endroit est un site touristique (mais personne ne s‘aventure jamais jusqu‘aux blocs) et les terres sont privées. Il faut donc payer 900 ISK (un peu moins de 7€) au propriétaire pour pouvoir accéder au spot. Cela peut paraître aberrant pour certains mais le prix n‘est pas exagéré, le propriétaire est très gentil envers les grimpeurs et comme les routes lui appartiennent c‘est lui qui finance leur entretien. Il tient aussi un café, le Viking Café.

A Vestrahorn vous trouverez un champ de blocs très étendu. Tout ne se grimpe pas, il y a aujourd‘hui plus de 400 passages ouverts mais il y a encore un gros potentiel. Il y en a pour tous les niveaux, du 4 au 8. Un topo verra bientôt le jour. Il est recommandé d‘avoir plusieurs crash-pads, le pied des blocs n‘étant pas toujours très plat. Attention la météo est une fois de plus très capricieuse sur ce spot, le mélange montagne et océan n‘étant pas très favorable au beau temps. Nous avons eu énormément de chance le jour où nous y étions, soleil et ciel bleu (j‘ai même pu grimper en débardeur) mais en général il y fait très froid, humide et venteux. Les conditions parfaites pour les islandais donc !

Nous n‘avons malheureusement pas eu assez de temps sur place pour tout tester mais encore une fois nous avons pu grimper des blocs très jolis, sur du rocher de type gabbro. Il faudra également revenir pour tester les grandes voies de la montagne au dessus du spot de bloc. Quelques-unes sont équipées et la vue est imprenable. Il paraît même qu‘il y aurait encore quelques trucs à ouvrir, affaire à suivre… Le bonus du spot ? C‘est aussi un spot de surf !

La dernière étape de notre trip islandais aura été l‘ice-climbing. Encore quelque chose que je n‘avais jamais fait et une grimpeuse m‘avait gentiment proposé de nous emmener faire une initiation pour notre dernier jour. L‘occasion ou jamais ! Cette grimpeuse, Hjördís, s‘est d‘ailleurs révélée être une cousine éloignée.

Cinquième chose à savoir sur l‘Islande :

Tout le monde est cousin au 9e degré. Rien d’étonnant donc à tomber sur la cousine d’une cousine. En cas de relation il existe une base de données, l’«Islendingabók » (le livre des Islandais») qui peut être utilisée pour vérifier que l’on n’est pas trop proches parents.

Nous voilà donc partis la veille du départ, sous une pluie diluvienne qui ne nous quittera pas de la journée et qui n’est pas la pluie la plus sèche du monde.

Sixième et dernière chose à savoir sur l’Islande :

En cas de forte pluie personne ne pourra rien pour vous, même pas la meilleur gore-tex du monde. Il restera éventuellement l’option gros ciré marin, avec l’inconvénient que vous verrons plus tard.

2h et quelques plus tard nous arrivons devant le glacier Sólheimajökull, que, je dois l’avouer, nous ne voyons que très peu vu la météo. Nous enfilons « quelques » couches, préparons les piolets, les crampons, le baudrier, le casque, les gants, … Armés de courage nous mettons le nez dehors et rentrons aussitôt : la gore tex est déjà trempée. Hjördís nous propose alors d‘enfiler des sortes de grands cirés ainsi qu‘un pantalon du même type, qui ont l‘air bien plus efficaces. Après 20min de marche le constat est le suivant : en cas de grosse pluie il faut tout simplement choisir entre garder la gore-tex et être mouillé par l‘extérieur ou prendre un ciré et être mouillé de l‘intérieur. Bref, nous passerions la journée en étant trempés.

Sólheimajökull est un glacier d’une dizaine de kilomètres de longueur, constituant une langue glaciaire. La balade est assez facile et vous trouverez en chemin les éléments classiques d’un glacier, crevasses, grotte et glace aux reflets bleus. Cependant ne vous attendez pas à trouver un beau glacier tout blanc, celui-ci est recouvert d’une couche de cendre noire, due à l’éruption du Eyjafjallajökull en 2010. Un paysage très spécial donc, surtout avec le temps qu’il faisait : nous avions l’impression d’être dans un film en noir et blanc. Il aura été difficile de se motiver à grimper avec le froid et la pluie mais cette première expérience aura tout de même été réussie. Nous avons fait 3 petites voies en moulinette et, après avoir tapé n’importe où et n’importe comment avec mes piolets j’aurais quand même réussi à en planter quelques-uns et sortir du moulin (il paraît que c‘est un terme en glace).

Voilà pour ce premier (mais pas le dernier!) trip de grimpe en Islande. Des premières expériences, de la pluie, du vent, de la grimpe variée, du soleil quand même, des tonnes d‘arc-en -ciel, des paysages à couper le souffle, de la lumière irréelle, du rocher de très bonne qualité, … Je ne peux pas dire que c‘est LA nouvelle destination grimpe, ce serait mentir, mais en cas de visite du pays je recommande d‘avoir une paire de chaussons dans le sac. Il ne faut pas partir là-bas avec l‘espoir de faire de grosses séances de grimpe mais cela vaut le coup de coupler des balades avec de l‘escalade. N‘hésitez pas à me contacter pour plus d‘infos.

Un ENORME merci aux sponsors pour leur soutien sur ce trip : Planetgrimpe, Edelrid, Mountain Hardwear, Toyota Iceland, Hydroflask et aux locaux avec qui nous avons partagé de super moments : Bea, Ben, Siggi, Adrian, Elmar, Hjördís, Valdimar, Diddi, Ólafur, Kristinn, Kjartan et tous les autres que j’ai oubliés. Et à très bientôt 🙂

Comment s’y rendre?

En avion , compter environ 300 € AR depuis Paris en hors saison, les prix flambent en été. L‘aéroport se trouve à Keflavik, à environ 45 min de la capitale. Des navettes font le trajet depuis l‘aéroport.

Adresses web utiles :

Monnaie :

1 Couronne islandaise = 0,0073 Euro

Pour prolonger le voyage :

Le circuit des touristes : le Cercle d‘or comportant 3 des sites les plus touristiques d‘Islande :  le parc national de Þingvellir, la chute de Gullfoss et le champ géothermique de Geysir.

Sur la route 1 : la plage de Reynisfjara, près de la ville de Vík, le lagon Jökulsárlón et la plage Diamond beach. Tous les glaciers et les cascades aux alentours.

En bonus les vidéos du séjour


Crédit photos : Damien Largeron, Axel Ballay, Svana Bjarnason
Texte: Svana Bjarnason – Planetgrimpe

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Covid-19: La saison des compétitions nationales d’escalade est finalement terminée

06 Mai

Alors que la FFME espérait reporter au mois d’aout les championnats de France non disputés à ce jour, la décision a finalement été prise de mettre fin à la saison nationale 2019-2020. Voici le communiqué ci-dessous.

Compte tenu de la crise sanitaire mondiale que nous vivons, de son évolution et de son impact sur les rassemblements, les déplacements et l’équité sportive, la fédération est au regret d’annoncer la décision de l’annulation de l’ensemble des championnats de France d’escalade non disputés à ce jour, mettant un terme à la saison sportive 2019-2020.

Sont annulés et sans report :

  •  Les championnats de France jeunes et seniors de vitesse
  • Le championnat de France handi-escalade
  • Le championnat de France vétérans de difficulté
  • Le championnats de France jeunes de difficulté
  • Le championnat de France seniors de difficulté
  • Le championnat de France poussins benjamins

Afin de s’adapter à cette situation exceptionnelle, des mesures dérogatoires aux règlements sportifs seront présentées dans les prochaines semaines.

Nous partageons votre déception et avons déjà hâte de vous retrouver sur les murs et les blocs la saison prochaine.

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Les JO 2021 seront annulés si la pandémie n’est pas maîtrisée

06 Mai

Cela pourrait être historique dans le monde du sport si les JO 2020, déjà reportés à 2021 (23 juillet au 8 août), se voyaient finalement être annulés. En effet, jamais, hors période de guerre, les JO n’avaient été annulés (Les JO de 1916, 1940 et 1944 ne s’étaient pas tenus suite à la première et seconde guerre mondiale).

Dans une récente interview il y a quelques jours, Yoshiro Mori (président du comité d’organisation japonais) affirmait qu’il ne serait pas possible de reporter une nouvelle fois les jeux, aussi bien d’un point de vu organisationnel et financier, que par respect pour les athlètes. Yoshiro Mori déclarait également que si la pandémie du Covid-19 n’était pas maîtrisée d’ici là, les Jeux de Tokyo pourraient tout simplement être annulés.

Selon lui, si aucun vaccin n’est trouvé à l’aube de l’été 2021, il sera extrêmement difficile d’organiser ces jeux tout en  préservant la santé des athlètes et des spectateurs venus du monde entier. Car le défi n’est pas seulement de contrôler l’épidémie au Japon: la compétition étant internationale et suscitant de grands mouvements de foule à travers le monde pour venir y assister, c’est bel et bien le monde entier qui devra contrôler l’épidémie pour que les JO puissent se dérouler normalement, voir se dérouler tout court.

Nous reviendrons plus en détails sur ce dossier prochainement, notamment pour vous expliquer les conséquences que pourrait avoir l’annulation des JO en 2021, et notamment des conséquences sur les athlètes, sur les ressources financières du CIO et les subventions qu’il octroie dans le monde du sport à travers le monde, et enfin sur l’organisation de Paris 2024…

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Interview exclusive avec la FFME au sujet de la fin du conventionnement des falaises

01 Mai

Il y a quelques jours, la FFME annonçait la fin du conventionnement des falaises, suscitant ainsi des craintes pour les pratiquants outdoor qui appréhendent de se voir interdire l’accès à certains sites.

Nous sommes donc allés à la rencontre d’Alain Renaud, directeur général adjoint et responsable du pôle sites naturels d’escalade, et Rémy Moutardier, Vice-président en charge des sites naturels d’escalade, afin de leur poser quelques questions sur le sujet et d’éclaircir certaines zones d’ombre. 


Il y a quelques jours, la FFME a annoncé mettre fin à toutes les conventions existantes, conventions qui permettaient jusqu’à présent aux propriétaires des falaises de ne pas être mis en cause en cas d’accident. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Pouvez-vous nous communiquer une date précise pour la fin de ces conventions ? Cela est-il acté dès aujourd’hui ou est-ce que la fin des conventions se fera progressivement ?

Ces conventions ont essentiellement vocation à formaliser l’accord du propriétaire pour que le public accède librement à son terrain. Et, effectivement, elles stipulent que la garde du site est transférée à la FFME, et par là même dégagent la responsabilité civile du propriétaire.

Depuis 10 ans, l’augmentation du nombre des sinistres à la suite desquels les victimes recherchent la responsabilité de la fédération du fait de la garde juridique des sites a nettement augmenté (principalement du fait de sinistres résultant de chutes de pierres). Le contrat d’assurances responsabilité civile de la fédération s’avère très déséquilibré (8.3 M€ de charges pour l’assureur liées aux sinistres contre 3.8 M€ de primes versées à l’assureur). Pour éviter des augmentations de primes trop importantes, la fédération est amenée à réduire son risque en dénonçant toutes ses conventions. L’objectif de la FFME est d’avoir dénoncé l’ensemble des conventions à la fin de l’année 2021. Donc l’opération se fera bien très progressivement.

Nombre de pratiquants en falaise n’ont pas de licence FFME, que pensez-vous de la solution, pour certains, d’imposer à tous les pratiquants d’avoir une licence afin de participer au financement de l’assurance ?

Toutes les solutions qui consistent à maintenir les conventions et à chercher des financements pour payer les primes qui ne manqueraient pas de continuer d’augmenter constituent une fuite en avant que nous estimons déraisonnable. En effet, tôt ou tard, compte-tenu de la fréquence des sinistres et de la judiciarisation de notre société, la FFME, en admettant qu’elle trouve des moyens de faire participer davantage de grimpeurs au paiement des primes d’assurances (hypothèse hasardeuse…), risque de ne plus trouver d’assureurs pour couvrir sa responsabilité. Ajoutons que la FFME ne souhaite pas et n’a pas le pouvoir d’imposer quoi que ce soit : prendre une licence reste un acte volontaire d’adhésion et de soutien au mouvement sportif que chacun est libre d’exercer.

Avez-vous une visibilité sur ce qui se fait dans les pays étrangers, notamment les pays connus et reconnus pour leurs nombreuses falaises (Espagne, Etats-Unis, …) ?

Le cadre légal de la responsabilité et le système assuranciel sont spécifiques à chaque pays. Et donc, tenter de s’inspirer des pratiques des autres s’avère rapidement peu pertinent. Il faut noter également que la théorie de « l’acceptation des risques » (http://dictionnaire-juridique.jurimodel.com/Acceptation%20des%20risques.html), que nous défendons, est un principe juridique à fort impact en vigueur dans bon nombre d’autres pays.

D’autres solutions ont-elles été envisagées par la FFME ?

Depuis 2017, la FFME a lancé un vaste programme qui vise à impliquer les collectivités dans la gestion des sites naturels d’escalade. Cette possibilité est prévue par la loi. C’est notamment la raison d’être des CDESI (Commission Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires) et des plans qu’elle peut mettre en œuvre (PDESI). La mise en œuvre de cette opération a porté ses fruits puisque en 3 ans, à la suite soit d’une démarche volontariste des collectivités, soit d’une dénonciation de conventions concertées, le nombre de conventions restantes est passé d’ environ 1060 à environ 800. Cette politique de collaboration avec les collectivités territoriales continue d’être portée et promue.

Quel impact aura cette décision sur notre pratique de l’escalade en falaise ? Avez-vous des chiffres à avancer au regard des sites qui ont d’ores et déjà été déconventionnés ?

En parallèle de la campagne expliquée ci-dessus, la FFME a décidé en juin 2019 de procéder à la dénonciation des sites qui concernaient des terrains d’aventure. En effet, ces conventions exposaient la fédération de façon excessive compte tenu des difficultés d’entretien. Nous avons procédé à environ 150 dénonciations. Cette opération n’a généré aujourd’hui qu’une seule interdiction définitive sur un site très peu utilisé. Une seule interdiction pour près de 150 dénonciations. Par conséquent, si on ne peut pas certainement pas garantir que la décision de la fédération pour le reste des conventions ne va pas entrainer d’interdictions, compte-tenu de notre expérience, on ne peut pas affirmer qu’elle en entrainera massivement.

Qui aura la responsabilité des falaises qui étaient conventionnées par la FFME ?

Deux possibilités : la première est que le propriétaire privé ou public retrouve la responsabilité d’origine, puisque la « garde » n’est plus transférée. La deuxième est que, sous l’impulsion de la FFME, les collectivités acceptent de prendre cette responsabilité en signant des conventions soit « un département avec une commune », soit « une commune ou un département avec un propriétaire privé », les possibilités légales existantes aujourd’hui sont multiples.

Pensez-vous qu’une commune, un département ou une région prendra le risque d’être condamnée au même titre que la fédération en cas d’accident ?

Il faut savoir qu’il y a en France environ 2500 sites d’escalade. S’il en reste un peu plus de 650 conventionnés, par la FFME, cela signifie que 1850 propriétaires acceptent déjà ce risque. Par ailleurs, comme dit précédemment, certains départements ont massivement repris la gestion des sites en intégrant cette action dans le développement touristique et sportif de leur territoire. Par exemple, indépendamment de cette décision fédérale, le département de l’Ardèche sera dans un avenir proche gestionnaire de la quasi totalité des sites qui étaient jusque-là conventionnés par la FFME.

Il faut bien comprendre, par ailleurs, que l’exposition de la FFME au risque assuranciel était très important du fait du nombre de conventions qu’elle portait. Avec un seul site à gérer, une commune, par exemple, prendrait aujourd’hui un risque 1000 fois plus faible que ne l’a assumé la FFME.

On peut ajouter que les collectivités doivent déjà assurer des risques de responsabilité civile liés à des chutes de pierre, notamment sur le réseau routier. La responsabilité de sites d’escalade pourrait leur apparaitre comme marginale et cela nous a déjà été confirmé par certaines d’entre elles.

Il faut savoir également qu’une collectivité ne peut pas interdire l’accès à un espace public sans contrainte. Les décisions d’interdiction doivent être proportionnées au risque. Il y a donc matière à négociation, voire même à attaquer des décisions d’interdiction abusives.

La FFME avait engagé des discussions, notamment pour aller vers une évolution législative visant à protéger les propriétaires et gestionnaires. Où en est-on de ce côté-là?

Ces discussions sont toujours d’actualité. Le premier axe suivi par la fédération a été de se rapprocher d’un groupe politique du Sénat. Cette démarche a abouti en janvier 2018 à un vote favorable d’une proposition de projet de loi qui visait à exonérer les gestionnaires de sites sportifs en milieu naturel de la responsabilité sans faute. Ce vote n’a pas été suivi d’effet, le gouvernement restant maitre de la décision de porter ce projet devant l’Assemblée Nationale. Une relance de l’action a été récemment initiée par Michel Savin, sénateur de l’Isère. Nous pensons que, malheureusement, cette piste n’a que très peu de chances d’aboutir.

En effet, le gouvernement a choisi une autre façon d’aborder ce sujet en intégrant cette problématique dans un projet de réforme du code civil. Le projet, auquel la FFME a été associée de très près en liaison avec le Ministère du Sport, va dans le bon sens. Mais il apparait qu’ils ne supprimeront pas la responsabilité sans faute du gestionnaire. Au mieux, il laissera à l’appréciation du juge, la possibilité de partager cette responsabilité avec les éventuelles victimes. Le législateur tient en effet à mettre en place un cadre qui permet l’indemnisation du préjudice subi par les victimes d’accident.

Le calendrier de la mise en place de cette réforme reste très incertain et on peut d’ores et déjà garantir qu’il ne réglera pas tous nos problèmes.

Tous les contacts pris par la FFME avec les principaux ministères, avec des députés et des sénateurs, avec des associations d’élus (maires de France, départements de France, élus du sport…) n’y auront rien changé pour l’instant.

Que répondre aux grimpeurs qui pourraient penser que la FFME abandonne le développement des falaises au profit de la résine et de la compétition ?

L’intérêt pour l’escalade en milieu naturel reste profondément ancré dans la culture fédérale. Pour certains, déconventionnement est synonyme de désengagement. Cette théorie est parfois dure à entendre pour nous quand on mesure toute l’énergie mise au service de la défense de l’escalade en sites naturels par la fédération et ses comités territoriaux depuis 40 ans. Même si la décision fédérale de dénoncer les conventionnements ne change pas grand-chose à la pratique de l’escalade outdoor, nous pouvons comprendre la frustration que peuvent ressentir les passionnés et notamment les équipeurs. Pourtant, il y a tellement d’autres façons de défendre les falaises que le conventionnement : l’engagement dans l’entretien des sites, la recherche de fonds pour ce même entretien au travers du fonds de dotation RockClimber, les contacts avec les collectivités pour trouver des solutions en commun, la poursuite des efforts d’évolution législative, les formations, la mise au point d’outils de gestion des sites, la participation à l’élaboration des normes, la classification des espaces…

L’escalade est aujourd’hui une activité reconnue grâce à toutes ses composantes, indoor, outdoor, loisir, handisport, éducatives, sportives, compétitives, olympiques, associatives, commerciales, professionnelles… C’est la force de la FFME d’initier et d’accompagner tous ces changements. Elle est maintenant un acteur reconnu notamment grâce à cette diversité.
Le débat sur un positionnement plutôt vers le rocher ou la résine, vers la découverte de l’escalade ou le haut niveau, doit avoir sa place au sein de la FFME. Il est l’expression de la sensibilité de chacun et de sa volonté de faire glisser le curseur dans un sens ou dans l’autre. Mais il doit n’avoir qu’un fondement : la volonté de la fédération de promouvoir toutes les pratiques.

Le mot de la fin ?

C’est certes une page importante de l’histoire de l’escalade en France qui se tourne. Cette histoire retiendra néanmoins, sans doute, cette politique généreuse de conventionnement suivie pendant près de 40 ans par la fédération. Mais les schémas de gestion à durée illimitée, cela n’existe pas. Gageons que, par sa décision qui rebat les cartes de façon résolue, la fédération aura réussi à susciter, de la part de tous les acteurs de l’escalade outdoor, une réflexion profonde d’où naitront d’autres schémas de gestion des falaises plus équilibrés. A l’écoute de toutes les idées, la FFME restera définitivement impliquée dans ces évolutions.

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La FFME annonce la fin des conventions: La grimpe en falaise menacée

28 Avr

La FFME vient d’informer, pas le biais d’une lettre officielle aux présidents des ligues et clubs, qu’elle mettait fin aux conventions qui permettaient jusqu’à présent aux propriétaires des falaises de ne pas être mis en cause en cas d’accident. L’effet immédiat pourrait être une fermeture et un déséquipement pur et dur de certaines falaises , notamment celles appartenant à des  propriétaires privés, ces dernier ne souhaitant prendre aucun risque en cas d’accident… Néanmoins, gardons à l’esprit que  la dénonciation des conventions n’a jusqu’ici que très peu donné lieu à des demandes de déséquipement ou d’interdiction selon la fédération.

Rappelons enfin que cette décision de la FFME fait suite à son assignation en justice suite à un accident survenu sur la falaise de Vingrau en 2010, et pour lequel, elle est actuellement condamnée à verser 1,6 millions d’euros aux victimes.

Notre dossier complet sur le sujet l’année dernière à relire pour tous les détails. 

La lettre du président de la FFME, Pierre You:

Mesdames, Messieurs les Président(e)s des ligues Mesdames, Messieurs les Président(e)s des comités territoriaux Mesdames, Messieurs les Président(e)s des clubs

Cher(e)s président(e)s, cher(e)s ami(e)s,

 Avant toute chose, en cette difficile période de crise sanitaire, je vous souhaite, à vous et à vos proches, la meilleure santé possible. J’espère que le confinement auquel nous nous astreignons tous et qui nous prive temporairement de nos activités sportives favorites reste supportable.

J’aurais préféré envoyer ce courrier dans une période plus favorable. J’aurais surtout préféré en parler de vive voix et en débattre avec vous lors de notre assemblée générale prévue le 4 avril dernier. Mais, malgré la crise actuelle, la vie fédérale continue et vous comprendrez certainement la nécessité de vous communiquer ces informations dès aujourd’hui pour que nos clubs puissent préparer au mieux la prochaine saison.

Depuis quelques années, nous constatons une hausse sensible du nombre de dossiers où, des victimes d’accident d’escalade résultant de chutes de pierres, recherchent la responsabilité civile de la fédération. Parmi eux, le plus impactant est certainement celui de l’accident de Vingrau, où nous sommes, à ce stade de la procédure, condamnés à verser aux victimes la somme de 1.620.000 €.

Ce jugement a créé une jurisprudence lourde de conséquences.

Deux autres dossiers préoccupants ont été ouverts, l’un en septembre 2019 (Rocherolles – 87) et l’autre en février 2020 (Le Coudon – 83). Les dommages subis par les victimes sont très importants et l’impact financier pour la fédération est potentiellement du même ordre de grandeur.

Dans les trois cas, c’est la responsabilité sans faute de la fédération qui est mise en cause. Cette responsabilité résulte du statut de gardien que nous confèrent les conventions d’usage. Dans ces procédures, la fédération ne peut faire valoir aucun argument susceptible de repousser sa responsabilité.

Dans les trois cas, les victimes qui se retournent contre la fédération ne sont pas licenciées à la FFME.

Bien sûr, c’est notre assureur qui, en fin de compte, prend en charge les indemnisations des victimes, dans le cadre de la police d’assurance en responsabilité civile que nous avons souscrite. Mais, l’assureur veille naturellement à l’équilibre économique du contrat. Au cours des dix dernières années, les dépenses d’indemnisation et les provisions qui ont été passées par notre assureur pour couvrir les conséquences des sinistres s’élèvent à 8 300 000 €. Ce chiffre est à comparer avec le montant des primes versées sur la même période par nos licenciés, montant qui s’élève à 3 300 000 €. Quelle que soit la façon dont on interprète ces chiffres, le déséquilibre est trop marqué pour que cette situation perdure.

Notre assureur propose donc aujourd’hui un plan de redressement avec deux objectifs : le premier est de permettre à la fédération de continuer à être couverte en responsabilité civile, le deuxième est de permettre à l’assureur de retrouver un équilibre économique.

Ce plan de redressement comporte deux scénarios :

Le premier intègrerait notre décision de maintenir la politique de conventionnement actuelle. Dans ce cas, l’augmentation de la prime RC payée par chaque licencié serait de 10€ (et passerait donc de 3 à 13 €). L ‘augmentation serait étalée sur deux ans.

Le second intègrerait notre décision de mettre fin à toutes les conventions existantes restantes (environ 650). Dans ce cas, l’augmentation de la prime RC payée par chaque licencié serait de 3€ (et passerait donc de 3 à 6 €). L’augmentation serait étalée sur deux ans (1,5 € en 2020 et 1,5€ en 2021).

Il va sans dire que ces chiffres sont le résultat de longues négociations où la fédération a fait valoir avec fermeté ses arguments et, notamment, celui de l’historique des relations avec son assureur, de l’existence d’autres polices d’assurance souscrites ainsi que de l’important effort de réduction des risques menés par les comités territoriaux depuis 3 ans.

Par ailleurs, il ne fait aucun doute que, si à cette occasion, nous décidions de nous tourner vers d’autres assureurs, les calculs effectués par ces derniers seraient identiques et conduiraient aux mêmes effets. Aucun assureur ne pourrait accepter la situation telle qu’elle est aujourd’hui.

Les actions menées par la fédération pour faire évoluer le cadre législatif et mettre fin à la responsabilité sans faute des gestionnaires de sites naturels sportifs visaient à éviter de se retrouver dans cette situation difficile.

Sans revenir de façon exhaustive sur les nombreuses initiatives fédérales, on peut affirmer qu’aucune piste et qu’aucune cible n’ont été oubliées (ministère des sports, ministère de la justice, ministère des collectivités territoriales, sénateurs, députés, association des maires de France, associations des départements de France, association des élus du sport, etc.). Cependant, force est de constater que, même si les lignes ont bougé, on ne voit pas aujourd’hui d’issue clairement favorable à ces démarches. Sans parler des contraintes liées au calendrier parlementaire, la prédominance dans notre société de la volonté de protéger et d’indemniser les victimes devrait rester pour longtemps un frein à l’évolution législative recherchée.

Le 7 mars dernier, nous avons présenté, en détails, les tenants et les aboutissants de cette situation exceptionnelle au conseil d’administration de la FFME et soumis au vote le choix entre les deux scénarios présentés par notre assureur. Le conseil d’administration s’est prononcé à une très large majorité en faveur du second scénario (augmentation de la prime RC de 3 € et dénonciation de l’ensemble des conventions d’usage).

Il n’y a pas de doute que l’impact sur le prix de la licence aura été un critère prépondérant dans le vote des administrateurs. Mais, faire supporter l’impact financier aux seuls licenciés alors que les sites conventionnés sont utilisés par tous, aura également certainement été perçu comme injuste.

Ce choix parait raisonnable. Maintenir le risque permanent d’une recherche en responsabilité et chercher à financer ce risque à tout prix ressemble à une dangereuse fuite en avant. Au fil du temps, d’autres sinistres surviendraient inéluctablement et les besoins en refinancement seraient sans fin. Dans ce cas de figure, le risque d’inassurabilité pèserait sur la fédération.

Dès lors, il est légitime de se poser la question de l’impact de cette décision sur l’accès aux sites. Il faut d’abord rappeler que, d’une part, on compte 2500 sites d’escalade en France et que les 650 conventions restantes ne concernent qu’environ 500 sites. D’’autre part, la vague de dénonciations des 150 conventions relatives aux sites classés « terrain d’aventure » (expérience réelle « grandeur nature ») n’a généré que très peu de demandes de déséquipements et d’interdictions. Malgré cela, nous savons que nous serons confrontés à des réactions négatives ou défensives. Il nous appartiendra alors de travailler ensemble pour lever d’éventuelles interdictions. Les possibilités de contester de telles décisions des collectivités sont réelles. On sait cependant que ce sera plus compliqué lorsque les sites appartiennent à des propriétaires privés.

Nous sommes conscients que cette situation peut susciter tristesse ou frustration chez tous ceux qui, passionnés d’escalade en milieu naturel, sont impliqués dans la gestion des sites depuis plusieurs décennies. Nous les comprenons. Cependant, la fin de ce modèle ne signifie pas la fin de l’engagement de la fédération dans la pratique de l’escalade en sites naturels. Nous serons à l’écoute des réactions des collectivités et des ministères concernés. Le dialogue doit continuer mais sur des bases nouvelles. De ces discussions peuvent émerger de nouvelles idées, de nouveaux schémas. La fédération doit rester engagée pour les susciter et les mettre en œuvre pour maintenir sa vocation à défendre et promouvoir l’escalade sous toutes ses formes.

Nous reviendrons prochainement vers les comités territoriaux pour expliquer les modalités envisagées pour la dénonciation des conventions.

Comptant sur vos compréhension et collaboration, je vous prie de recevoir, Cher(e)s président(e)s, cher(e)s ami(e)s mes sincères salutations.

Pierre YOU Président


Nous reviendrons pour notre part prochainement sur cette décision qui aura certainement des conséquences sur notre pratique de l’escalade en falaise…

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Les Coupes du Monde de Villars, Chamonix et Briançon reportées

24 Avr

Hier, en concertation avec la fédération française et la fédération suisse d’escalade, l’IFSC a pris la décision de reporter les Coupes du Monde prévues en juillet.

Normalement, les trois événements devaient avoir lieu les trois premiers week-ends du mois de juillet:

  • Coupe du Monde de difficulté de Villars (SUI) du 2 au 4 juillet 2020
  • Coupe du Monde de vitesse et de difficulté de Chamonix (FRA) du 11 au 13 juillet 2020
  • Coupe du Monde de difficulté de Briançon (FRA) du 18 au 19 juillet 2020

Quelques jours plus tôt, l’IFSC avait annoncé prendre une décision pour ces trois compétitions le 1er mai, mais en raison des conditions actuelles provoquées par la pandémie de COVID 19, il est déjà clair que ces trois compétitions ne peuvent pas être organisées. Ce qui rejoint la décision prise par le président de la République qui a prolongé l’interdiction nationale des grands rassemblements publics jusqu’à la mi-juillet.

La FFME et l’IFSC tentent tout de même de reporter les deux étapes françaises au mois d’août, si les contraintes sanitaires le permettent. En revanche, s’il n’est pas possible que ces compétitions se tiennent en août, elles seraient probablement annulées.

J’ai en tête des images des nombreux, très nombreux fans assistant à nos compétitions en Suisse et en France, et ça me pince le coeur. En juillet prochain, ils ne seront pas en mesure d’applaudir et de soutenir leurs héros. Et cela prouve combien nous devons encore nous engager à nous protéger les uns les autres afin de guérir le plus rapidement possible et pouvoir continuer à grimper. Pour le moment, nous avançons pas à pas et nous gardons la foi: de meilleurs jours viendront. »

Marco Scolaris, président de l’IFSC

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Sans surprise, les championnats de France seniors de difficulté sont reportés

18 Avr

Compte tenu de la crise sanitaire que nous vivons actuellement, et conformément au calendrier des annonces fixé par la Fédération, la décision a été prise de reporter le Championnat de France de difficulté seniors (initialement prévus à Voiron les 13 et 14 juin) à une date et un lieu qui seront précisés ultérieurement.

Rappel des prochaines échéances :

Le 7 mai 2020, la fédération décidera du report ou non du Championnat de France poussins et benjamins à une date et un lieu qui seront précisés ultérieurement.

Le 18 mai 2020, le calendrier national sera mis à jour sur la période juillet et août avec l’ensemble des championnats de France reportés.

Aucun championnat de France ne sera reporté au-delà du 31 août.

NB : tous ces repères pourront évoluer en fonction des directives gouvernementales à venir et qui s’imposeront aux décisions fédérales.

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La Sportiva présente le premier masque hygiénique avec un élément filtrant interchangeable

17 Avr

Alors que nous sommes au coeur de la crise sanitaire mondiale liée au Covid-19, certaines marques commencent d’ores et déjà à réfléchir à l’après. C’est le cas de la boîte Italienne, La Sportiva, qui vient de sortir un prototype de masque hygiénique et sportif avec un filtre interne changeable, afin de limiter les masques à usage unique qui sont une catastrophe environnementale. 


Lorenzo Delladio l’avait annoncé il y a deux semaines en présentant le projet de reconversion d’une partie du site de production de Ziano di Fiemme pour produire des masques chirurgicaux pour la Protection Civile de Trente.

Nous recherchons des solutions innovantes dans ce domaine pour résoudre un gros problème jusqu’à présent sous-estimé, à savoir celui de l’impact environnemental provoqué par les masques jetables disponibles aujourd’hui sur le marché.

Le défi a été lancé par Delladio lui-même au département de Recherche et Développement : trouver une solution qui augmente le confort et l’ergonomie d’un produit que nous serons tous obligés de porter pendant longtemps, en permettant de remplacer uniquement l’élément filtrant et donc de réutiliser le produit dans ce nouveau quotidien qui nous attend tous au cours de la deuxième phase de l’urgence de COVID-19.

Voici Stratos Mask, le nouveau masque hygiénique et sportif de protection générale en tissu avec filtre interne interchangeable et facilement remplaçable. C’est un produit lavable, réutilisable et confortable à porter grâce à son ergonomie étudiée et conçue pour masquer le visage en toute sécurité et confortablement. Il a été mis au point la semaine dernière avec des premiers prototypes réalisés à partir de tissus techniques de la ligne de vêtements La Sportiva. Une fois la phase de test terminée, l’entreprise a déposé une demande de brevet. Mais d’ores et déjà, Stratos Mask est un masque hygiénique de protection générale pouvant être utilisé sans risque dans la pratique sportive une fois que les décrets autoriseront telle activité à la fin de l’urgence.

Dans les prochaines semaines, l’entreprise communiquera de nouvelles informations sur la commercialisation du produit. En attendant, l’entreprise confirme que lors de la reprise de l’activité normale, la production de masques, chirurgicaux et sportives, rejoindra celle des chaussures outdoor et des chaussures de montagne pour lesquelles la marque La Sportiva est connue dans le monde entier.

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Covid-19: Report des championnats de France d’escalade

11 Avr

Il fallait s’y attendre, alors que nous vivons une crise sanitaire sans précédent, plusieurs championnats de France vont être impactés.

Le bureau de la FFME et la direction technique nationale ont pris la décision de reporter les championnats de France suivants à une date et un lieu qui seront précisés ultérieurement :

  • Championnats de France jeunes et senior de vitesse (initialement prévus à Saint Etienne les 28 et 29 mars)
  • Championnat de France handi-escalade (initialement prévu à Troyes les 23 et 24 mai)
  • Championnat de France vétéran de difficulté (initialement prévu à Troyes les 23 et 24 mai)
  • Championnat de France jeunes de difficulté (initialement prévu à Cholet les 6 et 7 juin)

Autres dates importantes à retenir:

Le 17 avril 2020, la fédération décidera du report ou non du Championnat de France senior de difficulté à une date et un lieu qui seront précisés ultérieurement.

Le 7 mai 2020, la fédération décidera du report ou non du Championnat de France poussins et benjamins à une date et un lieu qui seront précisés ultérieurement.

Le 18 mai 2020, le calendrier national sera mis à jour sur la période juillet et août avec l’ensemble des championnats de France reportés.

Aucun championnat de France ne sera reporté au-delà du 31 août.

NB : tous ces repères pourront évoluer en fonction des directives gouvernementales à venir et qui s’imposeront aux décisions fédérales.

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La magnésie Myleore serait-elle enfin une solution pour limiter les risques sur nos voies respiratoires?

05 Avr

Suite à notre article hier concernant l’utilisation de la magnésie et son potentiel danger sur nos voies respiratoires, Caroline Duval (commerciale) a souhaité apporter quelques précisions sur la magnésie Myleore qu’elle distribue.


Le contenu de cet article résume le pourquoi de la création de la société Myleore Magnésie. Notre but étant de proposer aux sportifs un produit beaucoup plus pur, beaucoup plus sain. La magnésie ou plus exactement l’hydromagnésite (Carbonate de magnésium basique hydraté 4MgCO3Mg(OH)2, 4H2O) absorbe la transpiration et permet une préhension optimisée.

Les magnésies sont classées par grades selon leur pureté et l’utilisation finale qui en est faite: agricole, alimentaire ou pharmaceutique. La majeure partie des magnésies utilisées dans le sport est de grade technique, comme celle utilisée par exemple pour traiter l’acidité des champs en agriculture. Ces produits à usage industriel sont généralement d’une qualité médiocre et contiennent effectivement de la silice, de l’oxyde de magnésium, du calcium, des traces de métaux lourds et autres impuretés.

Myléore propose aux sportifs une magnésie de grade alimentaire, dont les analyses et teneurs sont également conformes à la pharmacopée. Elle ne présente aucune toxicité en cas d’ingestion. La magnésie, même ultra pure reste néanmoins un produit basique qui irrite les muqueuses. La granulométrie de la magnésie Myléore est comprise entre 10μm et 45μm. Elle n’est pas inférieure à cela. C’est une magnésie qui présente un taux de pureté très élevé (99,7%), les 0.3% restants sont en très grande majorité du carbonate de calcium de grade alimentaire également. Elle est exempte de silice.

Parlons également de notre crème de magnésie dans laquelle l’alcool utilisé pour réaliser la suspension crémeuse est également un alcool de très grande pureté, qui répond aux exigences de la pharmacopée, c’est l’un des deux alcools préconisé par l’OMS pour la production de gel hyroalcoolique. Il est de grade pharmaceutique et pur à 99,8%, inutile d’utiliser un gel hydroalcoolique en préambule, l’application de la crème désinfecte vos mains immédiatement. Nous avons en parallèle développé un spray desinfectant pour les prises que nous proposerons dès la fin du confinement afin de permettre à tous les grimpeurs de retrouver leur activité favorite en toute sécurité.

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« Consommation » de magnésie, pourquoi faut-il rester vigilant?

04 Avr

Devinette : qu’est-ce qu’on avale régulièrement en grimpant et qu’on ne devrait pas ? Des insectes ? De la magnésie ? Sa fierté?

On se remet généralement assez vite d’avoir avalé un moucheron ou d’un « sec » dans une voie soi-disant facile. En revanche, en ce qui concerne la poussière de magnésie, son absorption n’est pas si anodine. C’est pourquoi ce mois-ci, dans un contexte où la santé pulmonaire est sous le feux des projecteurs, je ne parlerai pas d’ingestion mais d’inhalation.

Soulignons pour commencer les efforts menés par les salles privées pour améliorer la qualité de l’air depuis plusieurs années : interdiction de la magnésie en poudre pour certaines, système de ventilation amélioré pour d’autres. Le brouillard impénétrable des salles de bloc a disparu et c’est une bonne chose.
Cependant il n’en est pas de même dans de nombreux gymnases utilisés par les clubs. Ces grandes boîtes de conserve sont généralement mal aérées et les extracteurs d’air souvent en panne à cause, justement, de la magnésie qui en bouche les filtres. Sans parler des tapis qui ne voient pas souvent passer un aspirateur.

De fait, vu l’accroissement du nombre de licenciés chaque année, et notamment dans les catégories enfants, il me semble nécessaire de rappeler que la poudre dont on se tartine les mains et par transfert, le nez et la bouche, est susceptible de générer des affections à long terme dont on se passerait bien.

La magnésie est classée dans la catégorie des particules fines, appelées PM10 (c’est à dire d’un diamètre inférieur à dix micromètres). On sait que les particules fines ont la capacité de franchir la barrière formée par le mucus et les cils de l’épithélium nasal et trachéal. En d’autres termes, plus les particules sont fines, plus elles pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire.

En 2015, une étude slovène[1] a conclu qu’un sportif respire six fois plus de particules fines en gymnase qu’en pratiquant la même activité en extérieur. Cette étude portait sur des sports n’utilisant pas de magnésie, on ne peut donc qu’extrapoler sur les quantités de pof inhalées lors d’une séance de grimpe (ou de gymnastique, d’ailleurs).

Cela étant, ce ne serait pas la magnésie en tant que telle qui poserait problème, mais plutôt les impuretés qu’elle contient. En effet, ce que nous appelons magnésie est du carbonate de magnésium plus ou moins pur. Ingéré sous la forme d’additif alimentaire (E504i), ce composé est a priori sans danger. Cependant, à ma connaissance, il n’y a jamais vraiment eu d’études sur la toxicité de ce produit lorsqu’il est inhalé, il est donc difficile de se faire un avis hors expérience personnelle.

En revanche on connait parfaitement les dégâts que peuvent faire les impuretés, notamment la silice, sur les alvéoles pulmonaires.

Les cristaux de silice, lorsqu’ils parviennent aux alvéoles pulmonaires, provoquent des dégâts résultant à la formation de tissus cicatriciels sur le long terme, une maladie autrefois bien connue des mineurs de fond : la silicose[1].

Même si la pratique de l’escalade n’a pas grand chose à voir avec l’extraction du charbon en termes de quantité de poussière inhalée, le site cancer-environnement.fr, (lié à l’Hôpital Léon Bérard, centre de référence en cancérologie en région AURA) indique qu’en cas d’exposition à des niveaux faibles de silice cristalline sur des périodes longues (supérieures à dix ans), il existe un risque de silicose chronique, qui de plus reste longtemps asymptomatique.

De plus, quand on regarde le visage des grimpeurs après une séance, surtout les plus jeunes, on constate qu’ils sont souvent crépis de magnésie autour des yeux, de la bouche et du nez, ce qui doit encore augmenter le taux de particules inhalées.
Quand on se dit que certains juniors ont commencé l’escalade au CP, et donc qu’à peine adultes, ils ont déjà douze ans de contact rapproché avec poudre et ses impuretés derrière eux, on comprend que certains parents prennent peur.

Alors que faire ? Parmi les aménagements possibles pour limiter l’exposition aux particules fines, on pourrait interdire totalement l’usage de la magnésie en salle, mais pour les personnes qui ont les mains moites de manière quasi handicapante, ce n’est pas la solution, à moins d’essayer de traiter « le mal » à la source avec quelques séances d’acupuncture ou d’ionophorèse.
Du côté des solutions techniques, la magnésie liquide donne de bons résultats avec une dispersion dans l’atmosphère plus faible que la poudre libre ou en boules. Cependant, le contact répété du produit sur une peau desséchée par l’évaporation de l’alcool, voire appliqué sur des mains crevassées ou écorchées peut provoquer de l’eczéma. Tartine de crème réparatrice obligatoire après chaque séance.

Il existe aussi la colophane, issue de la résine de pin, mais que le potentiel allergisant incontestable[3] rend peu recommandable, surtout chez les enfants dont la peau est plus fragile et plus vulnérable aux allergies.

La marque NST a sorti il y a quelques années un gel biodégradable sans magnésie ni colophane. Mais au regard des témoignages dans les forums et les blogs, associés au fait que je n’ai jamais vu un seul des cinq cents grimpeurs de mon club s’en servir, le produit ne semble pas pratique à utiliser.

En conclusion, dans l’état actuel des connaissances, outre recommander le nettoyage régulier des prises et des gymnases, le combo magnésie liquide/magnésie en poudre ultra pure, c’est à dire comprenant moins de 0,1% de silice, semble être un bon compromis pour éviter de respirer trop de particules fines (ainsi que de pratiquer un maximum en milieu naturel).

Texte: Amandine Verchère


[1] https://doi.org/10.1111/ina.12226

[2] https://www.youtube.com/watch?v=zifAzlRaA7g

[3] http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=TA%2065

Suite à cet article, Caroline Duval (commerciale) a tenu à apporter quelques précisions concernant la magnésie Myléore qu’elle commercialise. 

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La Sportiva transforme une partie de son usine de production pour fabriquer des blouses et des masques

31 Mar

Une première production de 55 000 masques pour la Protection Civile de Trente

Ziano di Fiemme – L’urgence Coronavirus continue et Confindustria Trento, sur demande du président Manzana, demande aux industries textiles du Trentin un effort de reconversion de la production afin de faire face dans la région au manque de dispositifs médicaux sanitaires tels que blouses et masques certifiés.

La Sportiva, entreprise de Ziano di Fiemme et leader mondial dans la production de chaussures et de vêtements outdoor, après avoir totalement arrêté ses chaînes de production une semaine avant l’arrêté ministériel imposant la fermeture des sites de production non essentiels et non liés à la chaîne de production du système italien, accepte la proposition du président en reconvertissant une partie des machines de son site de production pour couper et coudre des matériaux tels que le cuir et le caoutchouc afin de produire des masques et des blouses au service de la Protection civile de Trente.

Les premiers prototypes ont été produits vendredi dernier, et cette semaine, grâce aux tissus techniques fournis par Vagotex et Texbond, deux entreprises du Trentin, la production de 1 000 pièces par jour a démarré, l’objectif étant d’atteindre 3 000 pièces par jour une fois la machine pleinement opérationnelle.

L’usine de Ziano di Fiemme, qui en temps normal accueille 369 employés et produit environ 2 000 paires de chaussures par jour, a rappelé huit personnes parmi les ouvriers et les techniciens de R&D mis au chômage technique dans le but de réaliser les prototypes de masques conformes aux normes requises par l’Institut supérieur de la santé de Turin. La production déjà lancée n’attend plus que la certification officielle à laquelle travaille M. Cipriani d’Allergo System à Rovereto. Après validation, l’entreprise pourra procéder à la distribution au moyen des canaux mis à disposition par le maître d’œuvre d’Allergo System.

« Nous produisons dans le Trentin depuis 1928. Depuis toujours, nous ressentons une grande responsabilité sociale envers toute une communauté qui fait de la solidarité et de l’entraide une caractéristique fondamentale », souligne Lorenzo Delladio, PDG et président de La Sportiva.

« Notre grand sens de la responsabilité nous a fait dans un premier temps contribuer à l’effort collectif pour contenir la contagion, en décidant d’anticiper la fermeture de notre site de production. Aujourd’hui, nous sommes appelés à nous engager pour faire face à la deuxième phase de cet état d’urgence. Pour cela, nous nous sommes équipés des matières premières appropriées pour pouvoir produire un premier lot de 55 000 masques qui iront à la Protection civile de Trente par l’intermédiaire d’Allergo System à Rovereto. En parallèle, nous sommes de notre côté en train d’essayer de certifier d’autres matériaux afin de produire indépendamment des blouses et autres équipements de protection pour pouvoir passer à une production industrialisée qui permettra en très peu de temps d’atteindre des productions quotidiennes beaucoup plus importantes. Bien évidemment, en convertissant plus de machines et en rappelant progressivement plus d’employés à l’usine. En espérant que cela contribuera à sécuriser les centaines d’agents de santé qui travaillent dans la région du Trentin et qui ont aujourd’hui besoin de tout notre soutien. Même si nous sommes séparés, nous sommes unis, et nous gravirons ensemble cette montagne, c’est ce que j’ai dit à mes collaborateurs au début de l’urgence et c’est ce message que je veux transmettre aujourd’hui également à tous ceux qui sont en première ligne pour mener cette bataille. La Sportiva est là et vous soutient.»

Le soutien à la santé du Trentin est arrivé également sous la forme d’un don grâce aux 50 000 euros versés au début de l’urgence aux unités de soins intensifs de Trente et Rovereto sur un compte spécial selon le souhait de Confindustria Trento.

Les prochaines heures seront décisives pour l’obtention des certifications officielles des équipements de protection. Lorenzo Delladio se dit convaincu que l’Institut supérieur de la santé se penchera rapidement sur la question.

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Récit d’un accro : l’escalade, un produit de première nécessité ?

31 Mar

En cette période de confinement, nombre de choses qui nous paraissent habituellement une évidence nous sont inaccessibles.
L’escalade fait partie de ma vie professionnelle et personnelle. Devant l’ampleur de ma frustration, on m’a fait remarquer que c’était peut-être une bonne chose que je ne grimpe pas, que j’étais peut-être dépendant.
Évidemment, j’ai rejeté en bloc cette idée désagréable, dérangeante. Pourtant, peu de temps après, j’ai lu quelque chose dans les médias au sujet de grimpeurs s’étant fait déloger de la plus belle falaise du monde – Céüse – par les gendarmes du PG ! A nouveau, je me suis interrogé sur notre pratique, au sujet de cet élan irrépressible que nous avons de grimper.

Alors je me suis posé les questions suivantes : qu’est-ce qu’une addiction, et surtout, peut-on être dépendant à l’escalade ?

Qu’est-ce qu’une addiction ?

Le dictionnaire décrit qu’il s’agit d’un « comportement répétitif plus ou moins incoercible et nuisible à la santé » bref quelque chose qu’on ne peut s’empêcher de faire et qui joue sur notre état de forme.
Si on interroge les spécialistes, forcément, le propos se nuance. Cependant on peut retenir plusieurs facteurs qui reviennent.

La perte de contrôle, au moins partielle, de la prise ou non de la substance addictive. Un impact négatif plus ou moins fort sur la santé, mais aussi des conséquences physiques et psychiques au sevrage : anxiété, agressivité, tremblements, douleurs, etc. Il est à noter que des problèmes personnels et sociaux sont souvent des critères d’évaluation retenus.

Voici les 11 critères d’évaluation de l’American Psychiatric Association

  • Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving)
  • Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu
  • Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu • Augmentation de la tolérance au produit addictif
  • Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des
  • Symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu
  • Incapacité de remplir des obligations importantes
  • Usage même lorsqu’il y a un risque physique
  • Problèmes personnels ou sociaux
  • Désirs ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité
  • Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu
  • Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques

Présence de 2 à 3 critères : addiction faible
Présence de 4 à 5 critères : addiction modérée
Présence de 6 critères ou plus : addiction sévère

On se rend compte que, bien qu’il existe des gens dépendant au sport, il ne s’agit pas de nos grimpeurs Céüsien ou de la majorité d’entre nous. Il s’agit de cas médicaux précis, dans lesquels bien souvent le plaisir a déserté tout ou partie de la pratique sportive et qui entraîne quasi-systématiquement des problèmes de santé. Pour preuve (toute fallacieuse qu’elle est) les grimpeurs qui se sont fait déloger de Céuse par le PG n’ont pas manifesté de signes de violence quand on leur a interdit de prendre leur « dose ».

Si cet acharnement à grimper que beaucoup d’entre nous ressentent n’est donc pas à proprement parler une addiction, la question se pose encore de l’intensité de cette rage. Qu’est-ce qui, dans l’escalade, pousse à aller à l’encontre d’une mesure pourtant pleine de bon sens ?

Je crois d’abord que bon sens ou non, l’anticonformisme et le non respect des normes est encore (peut-être plus pour longtemps ?) ancré dans l’esprit de la majeure partie des grimpeurs, surtout de ceux qui vont dehors. Ainsi il n’est pas si grave de contrevenir aux règles.

© Sam Rodrigues

Mais il ne peut y avoir que ça…

Quand on y pense, l’escalade est en fait un résumé de la vie. Des fois c’est facile, souvent c’est dur. Il y a des hauts, des bas, des progrès et des déceptions. C’est l’occasion de faire preuve de courage et de grandir. D’être face à ses doutes et d’avancer. De décider, vite, bien, mal et de recommencer. C’est aussi juste l’occasion de passer un bon moment avec des personnes qu’on apprécie, de rigoler dans un cadre génial.
Finalement, avoir du mal à se passer d’escalade, est-ce que ce n’est pas simplement avoir du mal à se passer de vivre ?

Pourtant il faut bien se rendre à l’évidence, il faut rester chez soi. Et même les moins concernés d’entre nous finiront par se ranger eux aussi, vu le durcissement des contrôles.

Que faire alors ?

Certes, l’escalade n’est pas une addiction au sens médical du terme. Cela reste toutefois très difficile de s’en passer. Il faut alors trouver des alternatives, soigner ses blessures récurrentes, travailler des choses que l’on ne travaille pas habituellement (souplesse, physique, etc.), visualiser son projet pour garder en mémoire les mouvements. Peut-être même les sensations.

Se soutenir entre grimpeur aussi, se lancer des défis pourquoi pas (#mccollchallenge). Et mater tous les Dosages à la suite, évidemment.

Bien sûr c’est aussi l’occasion de faire des choses qu’on ne fait pas habituellement, de s’ouvrir à d’autres activités, d’autres occupations, apprendre la langue du pays où se trouve votre falaise préférée. Mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui.

Alors, que retenir de tout ça ? Certes, la dépendance n’est pas réelle, ok il y a d’autres choses à faire. Mais est-ce possible d’apprendre quelque chose de notre situation ? Peut-être que ne pas grimper pendant un mois c’est une géniale occasion de se rendre compte à quel point l’escalade compte pour chacun ! De se rendre compte la place qu’on accorde à cette pratique géniale dans nos vies et d’évaluer si cela nous convient ou non, dans un sens comme dans l’autre. De se rendre compte qu’on peut toujours revenir plus fort et surtout plus en accord avec nos désirs. Bref, quand tout sera réglé et que l’on reprendra notre vie normale, de profiter encore plus de ces moments loin du sol !

Sam, grimpeur Clermontois
IG : @sam_arshe

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Interview-Portrait: Camille Pouget, étoile montante de l’escalade française

28 Mar

Si elle ne prend pas encore le temps de s’évader très souvent en falaise, c’est pour se consacrer pleinement à la compétition de haut niveau, et cette stratégie lui réussit plutôt bien actuellement avec déjà deux titres de de championne d’Europe (minime en 2017 et cadette en 2019) et 4 finales aux championnats du monde jeunes (8ème en minime 1, 4ème en minime 2, 5ème en cadette 1 et 6ème en cadette 2). Et ces belles performances chez les jeunes lui permettent de rêver encore plus grand, puisqu’elle fait également partie de l’équipe de France de difficulté seniors depuis 2018. Adepte de la difficulté donc, mais sans pour autant délaisser le bloc, Camille commence également à se projetter sur de plus gros objectifs, et notamment les JO de Paris 2024, où, pour rappel, il est envisagé de passer à deux épreuves en escalade: une épreuve de vitesse et une épreuve de combiné bloc-difficulté. Rencontre avec une jeune athlète pleine de promesses… 


  • Avant de démarrer, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis Camille Pouget, une grimpeuse de 17 ans. Je vis à Toulouse, chez moi et au CREPS, et je suis membre du pôle espoir Occitanie. Je suis passionnée de grimpe depuis que je suis petite et j’essaye aujourd’hui de pousser cette passion le plus loin possible pour qu’elle puisse me permettre de vivre des émotions fortes et uniques. Pour cela, je me suis principalement tournée vers le domaine de la compétition. Je suis en équipe de France jeune depuis 4 ans et sénior depuis 2 ans.

  • Où, quand et comment as-tu démarré l’escalade ? Pourquoi ce choix ?

C’était à Fonsorbes (31), la ville où j’ai grandi. Dès toute petite, mes parents m’inscrivaient dans différents sports mais aucun ne m’a vraiment plu parce qu’ils demandaient du calme et de la rigueur, et moi j’étais une enfant très dynamique. A l’âge de 5 ans j’étais inscrite au club de gym et après chaque cours, je passais devant le mur d’escalade du gymnase et j’ai été attirée par ces jeunes qui touchaient le plafond de la salle. J’avais l’impression qu’ils étaient « intouchables ». Le président du club des 3 mousquetons m’a alors fait essayer une voie par semaine pendant les trois derniers mois de l’année. Ça a été une vraie révélation. L’année suivante, j’ai quitté la gym et j’ai décidé de m’inscrire à l’escalade. C’est le premier sport que j’ai choisi seule. Au début, mes parents étaient un peu sceptiques à propos de ce sport, mais rapidement, ils se sont rendus compte que c’était celui qui me convenait le mieux et ils se sont vite mis à fond derrière moi !

  • Peux-tu nous résumer tes dernières années de grimpe en quelques lignes ?

Depuis 4 ans je suis membre de l’équipe de France jeune de difficulté encadrée avec « punch » par Corinne Theroux. Puis j’ai intégré le pôle espoir en 2017, qui m’a vraiment aidé à progresser en bloc : je termine vice-championne de France cadette la même année. Ensuite j’ai intégré l’équipe de France sénior de difficulté à partir de 2018. Depuis le début de mes années jeunes, j’ai décroché deux fois le titre de championne d’Europe (minime en 2017 et cadette en 2019) et 4 finales aux championnats du monde jeunes (8ème en minime 1, 4ème en minime 2, 5ème en cadette 1 et 6ème en cadette 2). Chez les séniors, mes plus beaux résultats ont été l’année dernière où je termine deux fois 13ème sur des étapes de coupe du Monde (Chamonix et Villars), et 9ème des championnats d’Europe à Edimburgh. Au niveau national, je réussis l’année dernière à décrocher le titre de vice-championne de France sénior au Pouzin, et je renouvelle mon titre de championne de France jeune pour la troisième fois. Toutes ces expériences et notamment celles en équipe de France ont été une vraie source de motivation pour moi.

Coupe du monde de Chamonix 2019 | © Planetgrimpe

  • Avant d’intégrer le pôle de Toulouse, comment t’entraînais-tu ?

Je m’entraînais avec mon club, Les 3 Mousquetons, encadré par Eric Demay qui m’as appris toutes ses bases techniques et qui s’est beaucoup investi pour moi. Puis dès mes premières années minimes, j’ai rapidement intégré l’équipe région encadrée par Laurent Laguarrigue, qui m’a permis de combler les lacunes (physiques particulièrement) qui me faisaient défaut en bloc et sur les voies nécessitant de la puissance. L’année précédant l’ouverture du pôle, le mur de Fonsorbes commençait à ne plus suffire pour me permettre d’accéder à mes plus gros objectifs. J’ai alors été accueillie par le groupe du TEC avec qui je grimpais 2 fois par semaines. Les entraîneurs (Mathieu Moulis et Antoine Gaston) et le groupe de jeunes m’ont apporté une émulation nouvelle, de la motivation et un entraînement de difficulté plus adapté aux exigences des compétitions. Et c’est tout ce mélange d’expériences qui m’a permis d’accéder à l’équipe de France et de décrocher mon premier titre de championne d’Europe.

  • Depuis que tu es au pôle, qu’est-ce qui a changé ?

Euh… beaucoup de choses ont changé. Déjà, le fait de rentrer dans un système de sport-étude m’a permis de consacrer beaucoup plus de temps aux entraînements, sans compromettre l’aspect scolaire qui a été aménagé. Ensuite, j’ai aussi quitté mon cadre familial pour vivre à l’internat du CREPS de Toulouse. Depuis que je suis au pôle, je vis entourée de sportifs qui ont tous de grandes ambitions, sans parler des copains du pôle qui rajoutent de l’émulation et de la joie à chaque entraînement et dans la vie quotidienne, ce qui donne encore plus envie de vivre à fond. Aussi, depuis cette entrée au pôle, j’ai pu m’entraîner sur le mur du TAG qui est une super structure d’entraînement de niveau internationale. Je bénéficie d’un entraînement très régulier, planifié et structuré par mes entraîneurs qui ne sont désormais plus que deux à me suivre (Rémi Duboz et Antoine Gaston). De plus, le CREPS fournit un véritable suivi médical qui permet de traiter rapidement et de manière compétente, les petites blessures que je laissais traîner avant.

  • Comment, à 17 ans, fait-on pour s’engager dans le sport de haut niveau, souvent au détriment de « vivre » pleinement sa jeunesse ? Comment le vis-tu toi ?

C’est vrai que s’engager à fond dans le sport a sa part de points négatifs. Aujourd’hui ma vie sociale ne tourne presque plus qu’autour de l’escalade. Ce sport me prend tellement de temps que j’ai quasiment perdu contact avec mes amis qui ne faisaient pas de grimpe, les week-ends lorsque certains organisent des soirées, des sorties ou des anniversaires, je suis très souvent absente, et quand mon copain veut organiser des vacances ensemble ou me demande d’aller voir sa famille, je dois souvent dire non aussi parce que je suis en stage, en compétition ou en entraînement… Tout ça, ce sont des sacrifices, et ça me fait de la peine de devoir suspendre une partie de ma vie sociale à 17ans. Cependant, avoir fait ces choix me permet aujourd’hui de vivre pleinement ma passion. En contrepartie je voyage énormément, je vis des émotions indescriptibles et je rencontre d’autres personnes qui sont aussi passionnées par l’escalade. Tout est une question de choix (et prendre des décisions c’est pas vraiment mon fort haha). Mais je ne considère pas que je passe à côté de ma jeunesse. Au contraire ! J’estime que je la vis à fonds ! Je la vis seulement d’une manière différente que d’autres adolescents de mon âge, je la vis de manière plus exclusive, plus passionnée, moins sociale mais un peu plus folle peut-être. On peut le voir aussi d’un autre angle, j’ai la chance de vivre à 100% tous les jours pour pouvoir réaliser mes rêves à 17 ans. C’est ça aussi le sport de haut-niveau, et je trouve qu’il n’y a rien de plus beau que de passer sa jeunesse à vivre au cœur de sa passion.

  • Parle nous de ton entraîneur, Rémi Duboz !

Je connaissais Rémi depuis longtemps puisqu’il est de la région, mais j’ai réellement fait sa connaissance il y a 3 ans, lorsqu’il est devenu mon entraîneur. Pendant la première année, il m’a proposé une vision de l’entraînement complètement différente de ce que j’avais l’habitude de faire. Il m’a fait faire beaucoup de renforcement physique, il m’a fait suivre une planification précise, alors que mon entraînement était essentiellement à base de grimpe libre et de volume. Cette année là, j’ai eu des doutes car j’ai pris beaucoup de masse musculaire, au détriment d’une perte de sensation, j’ai eu peur de ne plus trop me retrouver dans ma grimpe. Mais, ce que j’avais du mal à comprendre c’est que sa planification était calculée sur 2 ans et que j’avais absolument besoin de passer par là si je voulais progresser sur le long terme. Et je le remercie aujourd’hui ! Car il a réussi à gommer mon gros point faible physique et m’a permis de vivre ma meilleure année sportive l’année dernière. Maintenant, nous sommes également suivis par Antoine Gaston, qui nous accompagne lui aussi toute l’année à l’entraînement et sur les compétitions. Tous les deux sont très complémentaires et ils savent vraiment trouver les mots pour nous motiver, tant sur les entraînements quotidiens que lors de nos objectifs. Ils nous font avancer dans une ambiance amicale, de confiance mais sans oublier de nous faire progresser 😉

  • Comment définirais-tu ta grimpe ? Quels sont tes points forts et points faibles selon toi ?

C’est compliqué pour moi de m’autoévaluer sur ma grimpe parce qu’elle a pas mal changé au cours de ces trois dernières années. Je pense que mon point fort c’est de pouvoir récupérer rapidement de l’énergie dans les voies, dans les points de repos grâce au relâchement. Aussi, je dirais que j’ai beaucoup appris sur le mental et que je peux désormais m’en servir comme d’un atout tout au long de l’année pour garder la motivation, mais aussi sur les compétitions pour pouvoir donner le meilleur de moi. Je pense que ce domaine n’aura jamais fini d’être exploré et que je peux encore en tirer d’avantage, mais il a déjà été un gros facteur de progression. Ensuite en ce qui concerne mes points faibles, je dirais que mon plus gros est incontestablement la prise de décision : la faculté à faire un choix rapidement au cœur d’une situation complexe ou d’un mouvement dur par exemple. Mais on peut aussi rajouter mon manque de rythme et de dynamisme dans les voies ; de manière générale, ma grimpe est encore trop statique par rapport à l’intensité demandée sur les voies et les blocs aujourd’hui.

  • En pleine période de crise sanitaire avec le coronavirus, comment s’organisent tes journées ? Ton entraînement ?

Cette période de confinement peut être à double tranchant. Ça peut casser la motivation, réduire les espaces et la qualité des structures d’entraînements, mais cette période peut aussi être une opportunité de progresser en se recentrant sur soi. A la maison, nous avons remonté le pan d’escalade dans le garage, j’ai construit des lattes en bois et je possédais déjà certains appareils de musculation (élastiques, poids, roulette). Du coup je peux m’entraîner de manière presque normale et toujours en suivant la planification donnée par Rémi avec qui j’échange régulièrement sur mon niveau de forme etc… Mais je dois admettre que c’est plus compliqué que de s’entraîner avec les copains du pôle parce que j’avais l’habitude de me servir de l’émulation du groupe pour aller chercher plus loin dans l’effort. J’essaye alors de me poser les bonnes questions et d’aller puiser de la détermination directement à la source de mes rêves et objectifs pour ne pas perdre l’intensité pendant les séances.

  • Tes projets et objectifs sont-ils remis en cause ?

Ces événements changent pas mal le cours de la saison en effet, et je ne sais pas du tout comment va s’organiser la suite de l’année, ni si je pourrais me préparer pour toutes les compétitions auxquelles je voulais participer (elles risquent de tomber un peu toutes en même temps). Ça a déjà remis en cause un de mes objectifs qui était de rentrer en finale des championnats d’Europe de difficulté sénior puisque cette compétition a été reprogrammée pendant mon BAC. Mais malgré ces changements, ma planification reste à peu près la même. C’est le moment de se remettre une grosse charge d’entraînement puisque je conserve mes objectifs et que les compétitions sont seulement reportées. Je me dis que quelque soit la date, elles arriveront bien, et il faudra être prête !

Championnat de France de bloc seniors 2020 | © Planetgrimpe

  • Les JO 2024, tu y penses ?

On peut dire que j’y pense de plus en plus. Cette année, j’ai encore cherché à m’améliorer en bloc pour pouvoir augmenter ma polyvalence en prenant le système des JO de 2024 comme argument. On peut dire, qu’aujourd’hui c’est un rêve, comme pour beaucoup de sportifs. Mais j’ai du mal encore à me l’approprier comme un vrai objectif. Pour l’instant j’avance avec des objectifs à courts termes (qui n’en sont pas moins élevés), mais qui me feront progresser de toute façon si je veux plus tard m’entraîner dans le but d’aller aux JO de Paris.

  • La falaise dans tout ça, tu en penses quoi ?

J’ai rarement l’habitude d’y aller, mais j’aime de plus en plus grimper en falaise. C’est vraiment le moyen de s’entraîner sur un style complètement différent, sur des voies nouvelles et de sortir en fait de sa structure d’entraînement qu’on commence à connaître par cœur. C’est un bon moyen aussi de relativiser : la falaise permet de faire ressortir tous nos petits défauts qu’on ne voit pas forcément quand on grimpe en salle et qui ressortent lorsqu’on est en  »territoire inconnu ». Mais en plus de nous apporter des pistes de progression, la falaise permet de décompresser, de se ressourcer à l’extérieur, et de retrouver les copains autour d’une activité qui nous plaît quelque soit le niveau.

  • Une grimpeuse qui te fait rêver et pourquoi ?

Si je devais parler d’une grimpeuse que j’admire beaucoup, je parlerais de Charlotte Durif. Elle a elle aussi été membre du TAG, tout comme moi aujourd’hui. Je m’identifie un peu à sa grimpe qui est plutôt lente, posée, et j’admire beaucoup sa technique, son relâchement, et sa faculté à rester toujours positive et garder le sourire même si la situation est compliquée. C’est une femme qui est vraiment passionnée par son sport. Elle a survolé le classement mondial pendant des années et aujourd’hui, elle pratique encore sa passion en falaise. Elle est une vraie source d’inspiration.

  • Le mot de la fin ?

Pour le mot de la fin, je tiens à remercier absolument toutes les personnes qui m’ont donner l’envie de vivre à fond, qui m’ont permis de grandir dans ce que j’aime et qui m’encouragent à aller encore plus loin ! Et puis je suis ravie de pouvoir continuer l’aventure avec la team PlanetGrimpe et j’ai hâte de vivre de nouvelles expériences avec cette équipe !

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C’est officiel, les JO sont reportés…!

24 Mar

On vous en parlait ce matin, selon Dick Pound, membre et doyen du Comité International Olympique, les JO 2020 allaient être reportés. Mais rien n’était encore officialisé. C’est désormais chose faite…

Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a annoncé ce report aujourd’hui, alors que les jeux devaient se tenir du 24 juillet au 9 août 2020.

Les JO seront donc reportés « au plus tard à l’été 2021 » a précisé le Comité international olympique. Néanmoins, le Japon souhaiterait plutôt un report pour cet automne, plus simple pour eux, afin entre autre de conserver leur appellation « Tokyo 2020 ». Ce n’est hélas pas l’avis de tout le monde, avec plusieurs fédérations sportives qui optent d’ores et déjà pour un report en été 2021. Le CIO semblerait aussi pencher pour une édition en 2021, mais rien n’est encore acté.

MAJ: L’idée d’une reprogrammation à l’été 2021 a finalement été privilégiée au détriment d’un report à l’automne prochain, certes moins coûteuse pour les organisateurs mais très compliquée à mettre en place avec les calendriers des différents sports.

Quoiqu’il arrive, ce report va coûter très cher au Japon, plusieurs milliards d’euros selon certains bruits de couloir, et on craint déjà que cet énorme trou dans le budget pèse très lourd dans l’organisation…

Autre question qui va se poser selon Tony Estanguet (président du comité d’organisation de Paris 2024): les athlètes déjà qualifiés pour les jeux de 2020 le resteront-ils pour 2021? Tous les sports ne prendront certainement pas la même direction sur ce sujet qui risque d’être épineux, bien que dans son communiqué officiel le CIO semble aller dans l’idée que tous les athlètes déjà qualifiés le restent pour 2021…

Affaire à suivre!

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Coronavirus: Escalade en falaise interdite en Italie, en Espagne et en France

17 Mar

Alors que l’Europe semble devenir l’épicentre de l’épidémie depuis plusieurs jours, l’Espagne et l’Italie continuent de prendre des mesures drastiques. Désormais les seules sorties autorisées sont celles pour aller au travail et faire ses courses alimentaires. La pratique de l’escalade en falaise y est donc totalement interdite.

En France, à partir de midi, nous entrons également dans un confinement plus stricte afin de limiter la propagation du virus. Le gouvernement a laissé entendre qu’il était encore possible de sortir, à titre individuel, pour faire un peu d’exercice physique autour de chez soi, mais en aucun cas se retrouver avec des potes pour pratiquer une activité sportive. Dès lors, l’escalade en falaise semble vivement déconseillée, et quoiqu’il arrive un peu de bon sens nous fait penser qu’il est préférable de rester chez soi jusqu’à nouvel ordre.

À noter que les salles d’escalade sont également bien évidemment fermées au public.

Alors en attenant, prenez soin de vous, et revenez plus forts dans quelques semaines!

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Les 8C bloc tombent comme des mouches: Woods, Traversi et Galla

17 Mar

Alors que nous sommes tous confinés chez nous afin de limiter la propagation du coronavirus, Planetgrimpe vous propose tout de même de revenir sur 3 belles croix réalisées dernièrement en bloc.

On commence avec Carlo Traversi, qui vient de réaliser le célèbre « Dreamtime » à Cresciano. Consideré comme le premier 8C bloc de l’histoire avant d’être décoté par certains grimpeurs à 8B+, « Dreamtime » n’en reste pas moins une référence mondiale.

Le rêve est devenu réalité! LE bloc que je rêvais de faire depuis que j’ai commencé à grimper. Bien que j’ai dû écourté mon séjour à cause de la situation sanitaire actuelle, un dernier run avant de retourner à l’aéroport aura été le bon! J’ai encore pas mal de choses à faire dans le coin, je reviendrai certainement quand la crise sera passée…

On continue cette news spéciale bloc avec l’Américain Daniel Woods qui annonçait sur les réseaux sociaux avoir enchaîné le bloc de Jimmy Webb, « Primitivo », 8C dans le Val Bavona en Suisse

Le timing était parfait, après avoir installé les Pads, je me lance dans mon essai, et je top le bloc alors qu’il commençait à pleuvoir!

Avec de nombreux blocs en 8C et plus dans son carnet de croix, Daniel Woods continue ainsi de démontrer toute sa puissance.

Enfin, on termine avec le jeune américain de 19 ans, Zach Galla, qui enchaîne son 2ème 8C bloc. Après « Squoze » à Red Rocks l’année dernière, 8C soft, il réalise cette fois « The Game », solide 8C de Boulder Canyon aux US.

J’étais déçu suite aux championnats Panaméricains où je rate ma qualif pour les JO, mais je savais que j’allais du coup pouvoir en profiter pour grimper dehors et me remettre dans mes projets, et j’enchaîne « The Game » au 3ème jour de ce voyage.

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Julia Chanourdie entre dans l’histoire en enchaînant « Supercrackinette », 9a+

14 Mar

Décidément, l’hiver à Saint Leger aura été prolifique pour pas mal de grimpeurs, avec de nombreuses croix à la clé. Et ce n’est pas Julia Chanourdie qui dira le contraire, avec la réalisation de son énorme projet du moment, « Supercrackinette » 9a+.

On la savait engagée dans ce projet depuis quelques semaines, et son combat aura finalement payé; elle en profite pour devenir la première française à atteindre ce niveau de difficulté en falaise.

Pour la petite histoire, il s’agit de la 4ème réalisation de cette voie après Alex Megos (2016), Adam Ondra (2018) et Gérome Pouverau (2018), et donc la première féminine.

Plus d’infos prochainement…

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Hugo Parmentier coche « Le Cadafist », 9a de Saint Leger

12 Mar

Saint Leger, nouveau spot de prédilection pour Hugo Parmentier? Tout porte à le croire, avec cette nouvelle belle coche, « Le cadafist », 9a. Libérée en 2017 par Gérome Pouvreau, Adam Ondra cassait ensuite une prise clé en 2018, rendant la voie plus difficile mais sans pour autant bouger la cotation. Après avoir flashé sur cette voie en début d’année, Hugo Parmentier a donc décidé de mettre les doigts dedans, et visiblement, il a bien fait!

Durant mon séjour, Elie Morieux était dans la voie également et il me dit qu’elle se fait encore bien suite à la casse de la prise. Il m’apporte toute son expérience sur la ligne dans les moindres détails. Énorme merci à lui pour le temps et l’énergie qu’il a pris. Le dimanche je fais tous les mouvs et les sections mais je suis encore très loin d’espérer quoi que ce soit. Le lendemain, notre 4ème et dernier jour, le vent souffle fort, il fait frais avec des nuages. Malgré ces conditions divines nous peinons dans le 7a d’échauff et j’échoue bien loin, à des années-lumières dans mon run à vue du 8a+ « la thérapie du mal par le mal ». Mais bon, bien que farci de nos 3 derniers jours de grimpe, je me lance dans « Le Cadafist » pour une 5ème montée. Assis à l’arbre je me prépare à mettre un vrai essai : pour voir si le crux veux bien me laisser passer cette fois. Je ne pensais jamais clipper la chaîne, c’était un combat immense, le plus intense que je n’ai jamais ressenti en grimpant. C’était juste incroyable, fou!

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Escalade et nutrition – Alimentation: Le poids des mots

10 Mar

La prévalence des troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les sportifs varie de 6 à 45% chez les femmes selon les sports. Les hommes sont eux aussi touchés, mais dans une moindre mesure (0 à 19 %)[1]. Sports à catégorie de poids, athlétisme, gymnastique, danse, équitation et bien sûr, escalade, aucun domaine n’est épargné. On trouve les personnes souffrant de troubles alimentaires, notamment d’anorexie mentale, qui ont tendance à se lancer à corps perdu dans le sport, c’est un phénomène bien connu et bien décrit dans la littérature médicale. Depuis peu, le concept d’anorexia athletica a aussi fait son apparition pour décrire une maladie très proche de l’anorexie mentale à ceci près que la personne qui en souffre relie sa valeur personnelle plus à ses résultats sportifs qu’à son poids.

En conséquence, certaines fédérations, à l’instar de la FFME, se fendent parfois dans un sous-sous-menu d’un PDF à destination des entraineurs afin de leur permettre de repérer les signes d’un TCA chez l’un ou l’une de leurs athlètes[2]. On veut détecter les personnes souffrant de TCA et qui se sont tournées vers le sport, très bien. Mais ne pourrait-on pas aussi regarder sous le tapis et chercher à savoir dans quelle mesure le sport en lui-même est générateur de trouble?

Vraiment, que fait-on pour la prévention des TCA ? Réponse : rien, ou pas grand chose. Et c’est fort regrettable car ce n’est pas un sujet anecdotique, notamment chez les adolescent.e.s. A titre d’exemple, j’ai soumis un questionnaire auquel 18 jeunes grimpeurs de 14 à 18 ans de niveau national ont répondu de manière anonyme. Résultat : parmi eux, 3 présentent des signes de compulsions alimentaires et 1 a très probablement un trouble alimentaire avéré. Des jeunes comme ceux-ci, il y en a dans tous les clubs. Vous en croisez tous les jours dans votre salle. Ce sont des jeunes comme les autres, qui chahutent entre-eux, qui s’envoient des vannes et qui rigolent pour des bêtises. Ils rient, c’est qu’ils s’amusent…mais peut être certains moins que d’autres. Parmi eux, il y en a probablement un ou plus vraisemblablement une, d’après les statistiques, qu’une plaisanterie sur son physique aura fait rire jaune. Doit-on interdire toutes les plaisanteries entre copains ? L’enjeu ici n’est pas seulement le respect des susceptibilités. L’enjeu est plus souvent qu’on ne le pense la santé. Interdire, non. Sensibiliser, oui. Pour avoir reçu pendant plusieurs années des personnes en consultation car en souffrance avec l’alimentation, je connais parfaitement l’impact des petites phrases, des surnoms, des plaisanteries récurrentes sur le poids et le physique. On les croit souvent inoffensives, elles ne le sont pas tant que ça.

Et pour être claire, je pense que l’ensemble des personnes qui gravitent autour d’un.e athlète, sa famille, ses amis, ses coéquipiers et ses entraineurs, devraient être informées que les remarques, les comparaisons à propos de son poids ou de son corps ne sont pas anodines. Jamais. Mêmes exprimées sur le ton de la plaisanterie. Même si l’athlète en rigole aussi. Et pas plus quand elles sont exprimées avec bienveillance. Une remarque à ce sujet ne rend jamais service à qui que ce soit. Au mieux elle vexe, au pire elle peut contribuer à la survenue d’un trouble alimentaire.

Parfois on me rétorque « Oui mais les troubles alimentaires surviennent chez les personnes qui ont un terrain propice à leur apparition, les personnes fragilisées ». L’adolescence est une période de fragilité. Par ailleurs, on ne connait jamais vraiment le rapport qu’une personne entretient avec son corps. Mais ce qu’on sait, c’est que lorsque un TCA se déclenche, il est très difficile de revenir en arrière.

En outre, l’escalade en elle-même est un sport qui peut générer une préoccupation pondérale exagérée. En effet les enfants qui pratiquent en club sont familiarisés très tôt avec la notion de rapport poids/puissance et les filles, au moment de la puberté, en prennent la pleine mesure.

Il suffit d’observer la catégorie benjamine pour s’en rendre compte, avec ces ados qui ont presque une apparence d’adulte et qui côtoient des filles du même âge ou presque, mais qui paraissent sortir de CE2. Quand l’une de ces dernières gagne, c’est « normal, elle est toute fine, elle colle mieux à la paroi », c’est « normal, elle doit peser 25 kg avec le baudrier, son rapport poids/puissance est excellent», etc. Mais dans la tête de ces jeunes filles, comment résonnent ces constatations ? Quel message retiennent-elles ? Si elles étaient plus fines, elles auraient eu plus de chance de gagner…Et si elles avaient été plus légères, si seulement…

Quand l’injonction de minceur et de contrôle de son poids ne provient plus seulement des modes et des publicités et qu’elle est renforcée par les discours tenus dans le milieu sportif, que peut-il se passer dans la tête d’une ado en pleine construction ? Comme en témoigne Sasha DiGiulian dans Outside magazine[1], quelques commentaires ont suffit à modifier son comportement lorsqu’elle était plus jeune  « Je me souviens avoir lu des commentaires sur des forums en ligne qui attribuaient ma réussite dans l’escalade à mon faible poids et une probable anorexie. Ma perception de moi-même a alors commencé à changer. Je me suis mise à faire plus attention à mon alimentation, à essayer de garder un corps juvénile, et je me suis convaincue que pour grimper fort, je devais me maintenir à un certain poids. Cela impliquait la surveillance stricte de mes apports caloriques et faire du sport à outrance ou bien me sentir coupable après avoir craqué.» Cette athlète a finit par accepter de peser plus lourd que dans l’enfance et d’avoir des formes, en bref accepter de laisser faire la nature.

Dans son témoignage, la grimpeuse américaine met aussi en lumière à quel point la puberté est un tournant important dans la vie d’une athlète, ce que confirme la championne britannique Natalie Berry dans un long article paru en 2018 sur ukclimbing.com[1]. Il en ressort que dans le sport de haut niveau, le problème avec la puberté, c’est qu’on la considère justement comme un problème alors qu’il ne s’agit que de l’évolution naturelle du corps. On perdrait probablement moins de grimpeuses prometteuses en les accompagnant à l’adolescence pour faire de leur corps un allié plutôt qu’en leur faisant penser que la puberté est un frein à leur accomplissement sportif.

Reconnaître que l’escalade est un sport « à risque » pour les TCA, prendre les devants et expliquer aux jeunes que la masse osseuse double entre 13 et 17 ans et qu’il est bien normal de prendre du poids, que les changements hormonaux féminins entrainent une propension à fabriquer de la masse graisseuse, mais que l’entrainement provoque aussi un développement non négligeable de la masse musculaire et que tout ça, ça fait aussi peser un peu plus lourd qu’avant et que c’est normal. Leur dire aussi que le fameux rapport poids/puissance varie au cours de la vie mais qu’il ne fait pas tout. Leur citer aussi une phrase de Natalie Berry « Même si votre rapport poids/puissance est optimal, vous n’irez nulle part si votre mental n’est pas au rendez-vous au moment du crux dans votre projet. » Et surtout, les prévenir que dans tous les cas, la restriction alimentaire ne donne jamais de bons résultats : on se blesse plus, on récupère moins vite, on se fatigue plus rapidement…est-ce vraiment cela l’idée du sport ?

Texte: Amandine Verchère


[1] Solfrid Bratland-Sanda & Jorunn Sundgot-Borgen (2013) Eating disorders in athletes: Overview of prevalence, risk factors and recommendations for prevention and treatment, European Journal of Sport Science

[2] https://www.ffme.fr/wp-content/uploads/2019/06/alimentation-signes-alerte.pdf

[3] https://www.outsideonline.com/2171566/sasha-digiulian-female-athlete-body-image?utm_content=link4&utm_campaign=articles_id_10942&utm_medium=articles_post&utm_source=ukclimbing

[4] https://www.ukclimbing.com/articles/features/difficultes_de_croissance_-_une_feminite_pesante-11287

 

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Seb Bouin libère un nouveau 9a dans le sud de la France…

10 Mar

Samedi dernier, notre boulimique des falaises, Seb Bouin, a libéré le premier 9a du spot de St Guilhem le Désert. Après avoir déjà libéré trois 8c+ sur cette même falaise (« fusion lactique », « premier de cornée » et « paix à son âme »), la barrière du 9a est enfin tombée avec la ligne « Bulle d’air », une voie assez courte sur pinces, avec un début en 8A bloc, une traversée et un 7C bloc pour terminer.

Ne manque plus que quelques motivés pour venir tester cette nouvelle ligne dans le 9ème degré!

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Résultats de la première étape de la BO Cup

08 Mar

La première étape du circuit de la BO Cup avait lieu à Cergy ce jeudi, et on peut dire que c’était une belle première malgré le nouveau logiciel de gestion des résultats un peu capricieux.

30 blocs vissés et calés par une super équipe d’ouvreurs dirigée par Guillaume Glairon Mondet. Blocs complexes, techniques, aléatoires et parfois engagés… mais toujours funs. C’était drôle d’ailleurs de voir ces ouvreurs observer ensuite ceux qui grimpaient, à l’affût pour voir si les blocs allaient être « shuntés » ou si les méthodes prévues allaient bien être respectées.

Des grimpeurs à fond, pressés de découvrir les blocs, des envies de se dépasser, de se confronter entre potes, entre hommes et femmes. Des fans qui encourageaient, une bière à la main, sifflet au bec.

Des qualifs où tout le monde a profité, mais surtout où la compétition devient une occasion d’échanger de « bonnes pratiques », des conseils. Les plus expérimentés aidaient les plus novices. Comment se placer, comment décoller et quelle méthode pour toper le bloc…

Des compétiteurs de tous les clubs voisins ainsi que les fidèles grimpeurs de la salle sont venus prouver que le but d’une soirée comme celle-là, c’est bien le plaisir de pratiquer ensemble une passion commune : l’escalade de blocs !

Et n’oublions pas « Le Tiger Boulder » (bloc ultime imaginé par Manu Cornu sur chaque étape), qui est d’abord tombé chez les femmes avec Solène Moreau,  avant que Jérémy Bonder s’en charge chez les hommes, bravo à eux 2!

Une vraie bonne soirée ! Une finale d’anthologie où les 150 spectateurs ont poussé les finalistes à casser les prises pour aller toper leurs blocs. Block’Out a réussi son pari : une compétition nationale et un contest amateur, pour réunir tous ces passionnés et continuer pour certains la soirée jusqu’à tard dans la nuit…

Prochaine étape… Block’Out Paris Saint Ouen le 12/03/20. New blocs, new Tiger Boulder… Pour vous inscrire, c’est ici que ça se passe !

Les podiums de cette première étape (les résultats complets arrivent…) :

Femmes

1. Saula Lerondel (Devers Troyes)
2. Solène Moreau (Team BO)
3. Coralie Gourjon (ES Massy)

Hommes

1. Jeremy Bonder (Cahors Escalade)
2. Adrien Lemaire (Team BO)
3. Duncan De Combiens (Team BO)

 

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Coronavirus: les championnats Asiatiques du combiné annulés, Chon Jongwon et Chaehyun Seo qualifiés pour les JO

06 Mar

Depuis plusieurs semaines, le coronavirus inquiète les organisateurs des grands événements sportifs qui se voient annulés les uns après les autres. Le championnat asiatique du combiné n’aura pas fait exception puisqu’il vient à son tour de passer à la trappe.

Sauf que, si on se rappelle le processus de qualification pour les JO, les champions continentaux se voyaient obtenir un ticket pour les jeux 2020 à Tokyo.

En cas d’annulation des championnats continentaux, il a été décidé de se fier aux résultats des derniers championnats du monde 2019 à Hachioji. Et à ce petit jeu là, si on regarde le classement de ces championnats du monde, la première asiatique qui n’était pas encore qualifiée pour les jeux n’est autre que la jeune coréenne Chaehyun Seo. Chez les hommes, c’est un coréen également qui prend son ticket de cette manière, Chon Jongwon.

Concernant les autres championnats continentaux, si le championnat panaméricain a eu lieu le week-end dernier à Los Angeles en désignant 2 nouveaux grimpeurs olympiens, le jeune américain de 16 ans Colin Duffy et la canadienne Alannah Yip, on ne sait pas encore ce qu’il adviendra des autres championnats, notamment le championnat d’Europe qui doit se dérouler du 20 au 27 mars à Moscou. En cas d’annulation, la française Anouck Jaubert pourrait donc prendre son ticket pour les jeux puisque si on se fie aux résultats des championnats du monde, elle est la première européenne non qualifiée… On vous confirmera bien sûr tout ça en temps voulu.

 

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Emmanuel Charruau, co-fondateur de Block’Out, nous parle de la BO Cup

02 Mar

Alors que le nouveau circuit de compétition « BO Cup », en partenariat avec la FFME, démarre ce jeudi 5 mars à BO Cergy, nous sommes allés à la rencontre d’Emmanuel Charruau, co-fondateur avec Arnaud Pioger du réseau de salles Block’Out, qui nous en dit un peu plus sur ce nouveau concept.

Avant de commencer peux-tu te présenter et nous rappeler le rôle que tu occupes chez B’O?

Arnaud et moi sommes les fondateurs de Block’Out et notre rôle est la direction générale de l’enseigne, donc on est un peu les médecins généralistes de Block’Out, excellent nulle part mais capable de faire à peu près tout plus ou moins bien.

Heureusement nous avons de joyeux spécialistes dans l’équipe pour éviter les mauvais diagnostics et administrer les meilleurs traitements à nos grimpeurs.

Raconte nous comment l’aventure B’O a commencé?

Il y a bientôt 12 ans, Arnaud et moi, après de nombreux jobs étudiants et une rapide carrière dans l’enseignement, avons fait le choix de nous lancer dans l’aventure parce que nous adorons les défis et qu’à l’époque en Ile-de-France quand tu étais passionné de grimpe, il y avait Fontainebleau, Fontainebleau et Antrebloc.

Autant te dire que pour les banlieusards du nord que nous sommes, le temps passé dans les transports était un vrai chemin de croix.

Le remède fut trouvé à partir de 2008 avec la Maison Mère, dans notre fief de Cergy-Pontoise.

Cette année B’O propose la Block’Out Cup, qu’est-ce que c’est?

C’est historique, puisque c’est la première fois en France qu’un réseau d’escalade privé s’associe avec la fédération de son sport, la FFME, pour proposer un circuit unique de 14 étapes qualificatives partout en France dans les salles Block’Out, où les qualifiés (6 hommes et 6 femmes par étapes + les 6 meilleurs du classement général) se réuniront le Samedi 20 Juin pour la Grande Finale, dans un lieu encore tenu secret.

Au moment où l’on vous parle on est à J-3 de la 1ère étape donc on a grave la pression car on souhaite que l’expérience grimpante soit encore plus dingue que lors de nos traditionnels Fight Block, que cela soit à la compèt comme à la buvette… Inscrivez-vous !

Pourquoi proposer ce type de circuit parallèle?

Depuis 1 an que nous sommes partenaires avec la FFME, nous avons eu l’idée de créer ce circuit officiel à un moment de la saison où il nous paraissait important de créer une effervescence compétitive entre les clubs des départements où nous sommes implantés et idéalement convertir les grimpeurs abonnés de nos salles en de nouveaux compétiteurs participants aux compétitions fédérales tout au long de l’année.

En effet avec notre club, le Team Block’Out, nous avons une politique sportive sur le long terme autant avec les séniors qu’avec nos jeunes pousses emmenés par notre entraîneur Ludovic Laurence.

Et nous souhaitions apporter via ce circuit, une proposition très ambitieuse où l’expérience grimpante et tout ce qu’il y a autour devraient réjouir tous les participants. Parce que ne l’oublions jamais l’ADN de Block’Out, c’est aussi les grosses fiestas (cf. la dernière soirée à Block’Out Vitrolles)

C’est pour cela que via cette Block’Out Cup, nous souhaitions réunir tous les publics, du grimpeur amateur au professionnel : C’est-à-dire les débutants comme les légendes, les grimpeurs de coupe du monde ou des Jeux Olympiques comme les champions du quartier ! Bref un joyeux mélange qui fera un B’O spectacle !

Un très gros prize money est mis en jeu pour la finale, est-ce indispensable pour attirer les grimpeurs aujourd’hui?

On avait envie de marquer le coup. Et au fait Planet Grimpe vous ne voulez pas sponsoriser le Prize Money de la Block’Out Cup! 50 000 € c’est rien pour vous.

Allez, on mettra votre logo sur le site web… (Petite dédicace à tous les copains fabricants de prises, équipementiers, associations (Lève-toi et grimpe, Green Spits, TYYNY, Fabritech, Blozone, Deepron Vertical Life, Myleore…etc… ) et concurrents (ah non pas eux) que nous avons tenté de racketter lors du dernier Salon de l’escalade.

Bon plus sérieusement, ce Prize Money, bien sur que non il n’est pas indispensable et il a beaucoup fait débat lorsque nous l’avons annoncé.

Mais nous avons souhaité faire ce qui n’avait jamais été fait auparavant dans le monde de l’escalade en France en récompensant les athlètes (et surement pas assez) à la hauteur de leurs efforts et de leur engagement pour leur discipline.

Nous avons toujours du mal à accepter que tous ces athlètes de haut-niveau puissent vivre dans une certaine précarité, raison également pour laquelle nous avons récompensé jusqu’au 10ème de la compétition.

Et pour rester fidèles à nos valeurs sportives et d’équité, il n’y aura aucune invitation pour la grande finale du Samedi 20 Juin !

Alors si Adam Ondra ou Janja Garnbret vous voulez rafler la mise, il faudra participer à au moins une étape qualificative. (Pas de bras pas de chocolat)

Ton avis sur les JO et l’escalade mis sur le devant de la scène?

On était à 2 doigts de réserver nos billets pour Tokyo si Manu Cornu s’était qualifié et on allait vivre une expérience extraordinaire en allant le supporter.

Passé cette désillusion, cela reste une formidable vitrine pour notre sport et en tant que passionnés, on aimerait tous avoir 20 ans de moins pour vivre encore un maximum d’olympiades à regarder les compétitions d’escalade. Et notamment celles de blocs où il y a le plus de suspense.

Le niveau risque d’exploser avec des bébés mutants dans nos écoles d’escalade dès la rentrée.

Et surtout hâte de vivre Paris 2024 !

le mot de la fin?
Bravo à nos 2 membres du Team Block’Out, Charlotte André, Vice-championne de France (l’année prochaine sera la bonne) et à Manu Cornu qui reprend son titre de Champion de France de bloc.

Vous pourrez d’ailleurs défier Manu dans son « Tiger Boulder » lors de chaque étape de la Block’Out Cup, avec une surprise à la clé pour le premier et la première à sortir ce bloc !

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