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Author Archives: Charles Loury

Hugo Parmentier coche un nouveau 9a à Saint Pancrasse (+ vidéo)

19 Juin

Il ne l’avait pas encore annoncé (le temps de sortir la vidéo), mais Hugo Parmentier a réalisé une nouvelle belle coche il y a quelques semaines à Saint Pancrasse avec « Amicalement Blues », une voie courte d’une douzaine de mètres proposée à 9a par Nico Pelorson qui était le premier ascensionniste. Ce nom de secteur ne manquera pas de nous rappeler la triste disparition de Luce Douady dimanche dernier qui se rendait sur ce même spot. Hugo avait d’ailleurs découvert la voie avec Luce entre autre, et il lui dédie, après coup, cette belle réalisation.

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Les salles d’escalade indépendantes s’organisent et lancent Bloc&Co

18 Juin

Bloc & Co voit le jour en cette année 2020, l’année de tous les changements. Dans l’air du temps où règne un climat de solidarité et de collaboration, 4 enseignes ont décidé de se réunir sur un réseau commun qui sera ouvert à toutes les salles indépendantes dont l’éthique et la motivation rejoindront les leurs.

L’idée est de proposer à leurs abonnés la possibilité de grimper dans d’autres salles, aux ouvertures et aménagements différents, pour un budget ultra abordable.

Diversifier leur pratique sans changer de crèmerie !

Un point commun à ces salles est l’amour de la falaise. Leur mur de résine est la salle d’attente du retour au rocher ou le compromis en cas de pluie. Ils le savent et le défendent en proposant tous des sorties et évènements par le biais d’un club hébergé en leur lieu.

Qu’est-ce qu’ils y gagnent ?

Un partage d’expérience, une mutualisation des moyens, une communication élargie et une offre concurrentielle dans un pays où les salles d’escalade fleurissent comme les champignons.

Côté pratique : pour 55€, vous créditez votre abonnement annuel de 40 entrées utilisables dans toutes les salles du réseau, utilisables en un an. (condition prérequise : avoir un abonnement annuel dans une de ces salles, bien entendu !)

Les salles du réseau à l’heure actuelle: 12 salles, 4 enseignes

Bloc Session, Hold Up, Blocabrac et Edenwall. Réparties entre Ajaccio et Mâcon en passant par Marseille, Lyon et St Etienne. Mais cette liste est non-exhaustive car le réseau recrute avec dynamisme et motivation !

La cerise sur le gâteau : jusqu’au 31 août 2020, le pass Bloc&Co est à vous pour 40€, soit 1€ la place !

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Théo Blass, 10 ans, plus jeune grimpeur à atteindre le 8c

16 Juin

Théo Blass a enchaîné « Souvenirs du pic » 8c à Saint Guilhem le Desert. Il lui aura fallut 7-8 séances pour en venir à bout, propulsant ainsi Théo sur le devant de la scène en devenant à notre connaissance le plus jeune grimpeur à réaliser une voie en 8c.

Pour rappel, Ashima Shirashi réalisait « Southern Smoke » 8c+ à l’âge de 11 ans, et Adam Ondra clippait la chaîne de son premier 8c à 11 ans également.

L’avenir nous dira si Théo suivra le même parcours que les 2 superstars citées ci-dessus. En attenant, souhaitons lui de la réussite sur ses prochains projets!

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Luce Douady, une étoile de l’escalade s’en est allée

15 Juin

C’est avec une énorme tristesse que nous venons d’apprendre le décès de la jeune et talentueuse grimpeuse, Luce Douady. Partie grimper hier avec une bande de potes, à Luisset, entre Saint Pancrasse et Crolles, dans le massif de la Chartreuse, c’est sur un chemin d’accès exposé que Luce aurait fait une chute mortelle.

Nous sommes sans voix. Nous nous associons et apportons notre soutien à tous ceux qui ont croisé la route de Luce et apprécié comme nous son talent, sa joie de vivre et son sourire.

C’est avec beaucoup d’émotions que nous te souhaitons un beau voyage.  Tu vas nous manquer.

Repose en paix.

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Camille Pouget profite d’une pause des compétitions pour enchaîner ses premières belles perfs en falaise

13 Juin

Alors que la saison des compétitions est en pause forcée, la jeune toulousaine Camille Pouget, 17 ans, en profite pour découvrir d’avantage la falaise, et notamment le travail de voies.

Direction Saint-Antonin-Noble-Val où elle enchaîne « Persifleur » 8b & « Attention on vous regarde » 8b+. Deux premières dans ces cotations pour Camille, qui, sans doute, sera amenée à faire monter le curseur dans le futur…

Elle revient pour nous sur ces réalisations, en nous expliquant le choix de ces voies, et le chemin parcouru depuis le confinement pour en arriver là…

Pendant le confinement j’ai fait beaucoup de prépa physique en suivant la plannif de mes coachs. On a remonté un pan de 6m2 dans le garage mais c’était seulement pour faire des boucles de rési. La verticalité et les sensations de hauteur m’ont donc beaucoup manqué pendant ces deux mois. Et je m’entraînais seulement dans la perspective de pouvoir revenir en forme quand la grimpe serait de nouveau possible ! Au 11 mai je n’attendais que ça et les salles étaient pourtant fermées. Ma seule option a donc été de me tourner vers la grimpe en falaise, un domaine que j’avais peu exploité sur les dernières années puisque je m’entraînais surtout en salle et que j’avais beaucoup de contraintes liées aux compétitions. On peut dire finalement que le confinement m’a poussé à la falaise haha.

Ces deux voies (« Attention on vous regarde » et « Persifleur ») se trouvent à Saint Antonin Noble Val, une falaise à 1h20 de chez moi et une des rares dans le rayon des 100km autour de la maison. C’est la falaise que je connaissais le mieux donc c’est pour ça que je m’y suis dirigée en premier.

Je me suis attaquée à Attention on vous regarde (8b+) car on me l’a conseillé et parce que j’avais un ami qui la travaillait déjà. On m’a dit que c’était une bonne voie pour travailler l’intensité que l’on retrouve particulièrement dans des voies intenses de compétition. En fait c’est une voie avec beaucoup de mouvs physiques, entrecoupée de repos précaires et qui finit sur une section rési. Avec beaucoup de jolis placements, des épaules et des inversés. J’ai de suite aimé le style de la voie dès la première montée de calage. J’avais l’habitude de grimper presque uniquement sur du « à vue » en falaise donc cette voie me paraissait vraiment très dure, je me suis dit que j’y passerais au moins un mois entier.

Ensuite est venue la phase de travail (tout nouveau pour moi) où il a fallu bien caler tous les mouvs, trouver ses propres méthodes. Puis les premiers runs. Même si je tombais chaque fois un peu plus haut, j’ai bien senti qu’il fallait que je sois plus efficace dans l’enchaînement et surtout sur les placements de pieds que j’avais du mal à trouver du premier coup. J’ai travaillé la voie 4 jours. Le premier j’ai seulement fait un run de travail point à point pour trouver mes méthodes. Les autres, je demarrais par un run de travail où j’enchaînais quelques sections au lieu de faire du point à point. Le troisième jour, je m’arrêtais seulement deux fois dans la voies.

Je suis donc revenue une semaine après ce troisième jour de travail pour tenter l’enchaînement. Mon ami venait de passer la voie deux jours avant ! Ça m’a d’autant plus motivée et je savais que c’était possible de faire ma croix moi aussi. Ce jour là lors de mon deuxième run, je tombe deux prises sous le relais. C’était très dur dans ma tête parce que j’étais fatiguée et je sentais que je ne récupérerais jamais assez d’énergie pour remettre un autre gros run. J’ai donc attendu 1h30 mais je me sentais toujours entamée.

À ce moment là, un de mes coachs qui était sur place m’a dit de laisser de côté mes mauvaises sensations, il m’a dit : « dès le début tu sais que tu vas te sentir mal. Juste, oublies ces mauvaises informations qui sont inutiles et concentres toi sur les prochains mouvs, pas sur ce que tu viens de ressentir » . Alors je me suis bien mise dans ma bulle comme je l’aurais fait pour une compétition d’ailleurs, j’ai relu intérieurement la voie mouv par mouv et quand je suis partie dedans j’étais dans une toute autre mentalité. Dans la voie au début je me sentais encore daubée de mon run d’avant mais petit à petit je ne sentais plus les bouteilles, juste la voie que j’essayais de grimper le plus efficacement possible. Une fois arrivée dans la dernière section, j’étais absorbée par les mouvs. Quand j’ai clippé la chaîne j’ai ressenti une joie très intense, je m’étais battue et je venais de passer mon premier 8b+ ! Je me rappelle aussi qu’à ce moment là j’ai eu l’impression que j’avais passé seulement quelques secondes dans la voie. J’étais tellement focalisée sur les mouvs les uns après les autres, que je n’ai pas vraiment eu de ressenti pendant la voie.

La semaine d’après je suis allée dans un autre secteur pour me trouver un autre projet. C’est ce jour là que j’ai réalisé mon premier 8b : Persifleur. Une voie plus typée conti avec un gros pas de bloc au milieu. Je l’ai enchaînée au premier essai, après un run de travail point à point. J’étais super contente, arrivée en haut, de réussir un 8b ! Même si la joie ressentie était moins importante qu’à la fin du 8b+. Sûrement d’ailleurs parce que l’investissement avait lui aussi été moins important.

Je suis très heureuse d’avoir découvert la joie que procure la réalisation d’un projet. Réussir après s’être investi est d’autant plus satisfaisant, c’est ce que je recherche en compétition et je viens de trouver un second moyen de retrouver cette euphorie. Je suis trop contente de cette découverte !

Maintenant je suis super motivée à l’idée de me fixer d’autres projets plus longs et plus durs, parce que j’imagine bien que la joie ressentie en fin de voie, expliquée par les grands champions de la falaise est encore plus grandes lorsque le travail a été long et laborieux.

Un grand merci à mes parents qui m’ ont accompagné là bas le plus souvent possible et qui étaient les premiers à me lancer dans le travail de projets. Merci à mon frère, ma sœur, les copains, mon coach et tous ceux qui étaient sur place pour m’encourager et m’aider à enchaîner cette jolie voie. Et merci à mes sponsors qui m’encouragent à aller taper encore plus haut !

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Retournement de situation: l’escalade dans les Calanques finalement autorisée…

11 Juin

Alors qu’hier nous reprenions l’info du CT 13 qui annonçait l’interdiction de l’escalade sur une bonne partie des Calanques, la FFME nationale nous communiquait quelques heures après un discours inverse. Voici le communiqué que nous avons reçu:

Depuis 24 heures, on lit beaucoup de choses sur l’accès aux sites naturels d’escalade dans le parc national des Calanques. Mais que se passe-t-il vraiment ?

  • Contrairement à ce que l’on a beaucoup lu, la pratique de l’escalade n’est, à ce jour, pas interdite dans le parc national des Calanques. Des discussions sont en cours depuis de nombreux mois.
  • La fédération, en étroite collaboration avec son comité territorial des Bouches du Rhône, travaille activement avec l’ONF, le département des Bouches du Rhône, le conservatoire du littoral et le parc national des Calanques pour définir un partage des responsabilités équilibré et trouver des solutions afin que les Calanques reste un haut lieu de l’escalade française. Nul doute que des solutions concertées vont apparaitre au bénéfice de tous.
  • La FFME œuvre toujours pour pérenniser l’accès aux sites de pratique dans le Parc national des Calanques comme sur tout le territoire.

Ce communiqué, en pleine contradiction avec l’annonce du comité départemental 13, s’expliquerait par l’évolution de la situation dans la journée. Preuve en est que l’avenir de l’escalade dans les Calanques est loin d’être simple, et que les discussions sont toujours en cours. Selon nos informations, les voies sous la responsabilité du département des Bouches du Rhône sont requalifiées en « terrain d’aventure » et non plus en « site sportif », ce qui désengagerait la responsabilité du département en cas d’accident. La pratique de l’escalade est donc de nouveau autorisée sur ces secteurs, chacun étant responsable de son activité.

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Escalade interdite dans les Calanques suite à la dénonciation des conventions par la FFME

10 Juin

Il y a quelques semaines, la FFME annonçait la dénonciation des conventions qu’elle avait mises en place pour de nombreuses falaises depuis plus de 20 ans. L’une des craintes était de voir l’escalade interdite sur certains spots, les propriétaires privés ou publics ne souhaitant pas forcément prendre en charge la responsabilité d’une convention et les risques financiers que cela comporte.

Alain Renaud et Rémy Moutardier tentaient de nous rassurer lors d’une récente interview en nous précisant que jusqu’à présent « nous avons procédé à environ 150 dénonciations. Cette opération n’a généré aujourd’hui qu’une seule interdiction définitive sur un site très peu utilisé. »

Hier, coup de tonnerre avec l’annonce par le CT FFME 13 de l’interdiction de l’escalade dans les Calanques sur de nombreux secteurs.

Suite à la dénonciation par la FFME, des conventions d’escalade dans le Parc National des Calanques. Dans le cadre d’une mesure provisore, le Conseil départemental des Bouches du Rhône n’autorise plus la pratique de l’escalade sur ses espaces naturels. De ce fait, il n’est plus possible de grimper sur les secteurs de Marseilleveyre, les Goudes, Morgiou (rive gauche), Crêt Saint Michel, le vallon des Escoutines, la Barasse et les Néréïdes.
En espérant que cette mesure soit rapidement levée.

Dans la foulée, l’ONF embrayait le pas…

Dans le Parc National des Calanques, l’ONF décide à son tour de protéger les grimpeurs d’eux-mêmes en interdisant l’escalade sur les secteurs dont il a la gestion.  De ce fait, ne sont plus autorisés les sites suivants : En Vau, Castelviel, Devenson, Eissadon, Candelle et Cap Morgiou.

Reste à espérer que la FFME, par son comité territorial entre autre, trouvera les solutions qui s’imposent afin que cette annonce ne fasse pas effet boule de neige, et que l’escalade dans les Calanques puisse à nouveau trouver sa place…

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Laura Rogora continue sa moisson de croix à Arco…

08 Juin

Il y a quelques jours, la jeune Italienne de 19 ans réalisait son premier 9a+ avec « Pure Dreaming plus ». La voici de nouveau au relais d’une nouvelle voie dans le « 9ème degré » avec l’enchaînement d’Underground, toujours à Arco.

Pourquoi 9ème degré entre guillemets? Initialement cotée 8c+/9a par Yuri Hirayama, puis ramenée à 8c+ par certains avant d’être recotée 9a par d’autres, la cotation ne semble pas bien stabilisée. Une prise cassée rend aujourd’hui la réalisation plus dure, mais pour une cotation à priori de 8c+/9a, à confirmer!

L’exploit n’en est pas moindre pour la jeune Italienne qui cumule une grosse dizaine de voies à son actif dans le 8c+/9a et plus…

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Amandine Loury en forme avec un nouveau 8c en poche, « Stay kratom stay safe »

07 Juin

Profitant de bonnes conditions et d’une ambiance propice à la performance, Amandine Loury vient de réalise une nouvelle belle coche dans son fief, Saint Leger Du Ventoux.

Elle clippe la chaîne de « Stay kratom stay safe », 8c équipé par Antonin Rhodes, et dont la première ascension revient à Nolwen Berthier.

Elle nous en dit un peu plus…

Hier avec mon chéri et mes amis, nous nous sommes retrouvés à Saint Léger dans des conditions exceptionnelles. Nous étions seuls au monde, dans un cadre juste magnifique avec vue sur le Ventoux, et une lumière splendide. Un environnement qui ne donnait qu’une envie, profiter de l’instant présent et contempler le milieu qui nous entoure. Pas tout à fait satisfaite de cette contemplation (rires), il faut avouer que j’avais envie de briser du caillou.
C’est dans cette ambiance calme et sereine que j’ai réussi à enchaîner un nouveau 8c nommé « Stay kratom stay safe » équipé par Antonin Rhodes, et dont la première ascension revient à la petite machine Nolwen Berthier. La voie raye le gros dévers de la face est. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est toute en puissance et que c’est une voie 5 étoiles. Que ça soit les mouvements ou l’effort, tout est dément!

Avec Tonio et Nono, on a défriché la voie ensemble, on y a mis les premiers coups de brosse, les premières traces de gomme, on a imaginé les mouvements. C’est vraiment chouette qu’on l’ait tous les trois enchaînée. Ça me tenait à cœur de faire cette voie.

Personne n’aurait imaginé de nouvelles voies naturelles dans ce gros dévers, mais Antonin si. Et il n’en a pas imaginé qu’une… et attention les lignes….

Dans le gros dévers deux voies sont encore en projet (dont une qui n’est pas encore finie d’équiper). Et croyez le ou non, vous trouverez également dans ce gros dévers, un nouveau 8a super, nommé « Panoramax », bien physique comme vous pouvez l’imaginer…

Pour ceux qui préfèrent le moins raide, Antonin a pensé à vous avec le 8a « Metal gear Soline » qui se situe à droite du « Mythomane ». Une belle envolée de 25-30m jusqu’en haut de la falaise.

Un grand merci à lui pour toutes ces nouvelles voies superbes qu’il nous propose. Il ne faut pas oublier que c’est un boulot de titan d’équiper des voies de qualité dans un profil aussi déversant. Ce n’est pas donné à tout le monde et ça il faut bien en avoir conscience (et en plus ce n’est pas payé…). C’est grâce à des équipeurs comme Antonin que notre activité peut se développer et qu’on a la joie de découvrir de nouvelles voies.

Merci également à mes sponsors : Planetgrimpe, Abk company pour les fringues de grimpe et Rock Empire pour tout le matos.

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« Kraftio », 8c+/9a FA pour la Belge Anak Verhoeven

06 Juin

Actuellement en pause forcée sur les compétitions internationales, la Belge Anak Verhoeven vient de réaliser la première ascension de son projet qu’elle a nommé « Kraftio ». Ce nom n’est pas sans rappeler la jeune Belge « Chloé Graftiaux », décédée il y a 10 ans en montagne à l’âge de 23 ans. Et c’est tout naturellement qu’Anak a décidé de lui rendre hommage avec cette voie, située sur un spot secret de Blegique.

Concernant la cotation, la Belge pencherait pour un 8c+/9a, ce qui en ferait la voie la plus dure du pays. Pour rappel Anak a déjà réalisé quelques belles coches en falaise, dont le 9a+ de « Sweet Neuf » à Presles.

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Nao Monchois coche son premier 9a à Céuse!

04 Juin

Après des semaines de confinement à s’entraîner, Nao Monchois est allé s’aérer l’esprit du côté de Céuse, et il en profite pour cocher son premier 9a, avec « Le cadre ». Cette ligne à l’origine cotée 8c, était entachée par quelques prises taillées. Suite à la casse de quelques prises, cette version initiale ne faisait plus et Sylvain Millet a imaginé une variante par la gauche qui permet par la même occasion d’éviter les prises taillées et de rendre la ligne plus naturelle. Cette grande boucle propose des pas de bloc très durs, et la première réalisation est à mettre au nom d’un célèbre tchèque, Adam Ondra, en 2010.

Nao revient pour nous sur cet enchaînement:

Après 2 mois de confinement à forcer sur un petit pan et des agrès, Céuse sonnait comme la récompense des efforts accomplis. En l’absence de compétitions, j’avais convenu avec mon entraîneur Mickael Fuselier que le défi de ces 3 prochaines semaines serait d’expérimenter le travail d’une voie dure, et toute la richesse des enseignements qui en découlent : les techniques de visualisation, l’entraide au pied des voies entre grimpeurs, la patience (le plus dur pour moi) …

J’avais en tête « le cadre » car c’est une ligne magnifique et variée. Elle se décompose en une approche en 8a qu’il faut bien grimper relâché, suivi d’un pas aux alentours de 7c bloc, qui m’a causé beaucoup de soucis, puis d’une traversée sur inversées avant d’entamer le 2ème crux sur bidoigts, en finissant par une dalle finale pas cadeau.

Les 5 premiers jours, je travaillais la voie en parallèle d’une autre ligne magnifique, « L’arcadémicien décrépis » , un 8c quasiment vertical et très technique. Cela me permettait de varier les plaisirs et également de prendre en volume. Très vite, le premier pas de bloc du « Cadre » , très à doigts, s’est avéré décisif pour l’enchainement, et il fallait que j’arrive absolument frais pour avoir une chance de le faire. C’est ainsi qu’au 7ème jour de travail, frais comme un gardon après 2 jours de repos à visualiser la réussite de ce mouvement, la voie tomba. Ce processus aurait pris plus de temps et aurait été beaucoup moins enrichissant sans l’aide de certains : merci pour l’inspiration Toto Ballet, William Belle,… Un grand merci également à mes partenaires, La Sportiva, Planetgrimpe, la Fondation INP, le grand Besançon pour leur soutien.

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Les salles d’escalade prêtes à réouvrir! Mais dans quelles conditions?

01 Juin

Le gouvernement l’a annoncé la semaine dernière, les salles de sport (et donc les salles d’escalade) peuvent réouvrir à partir de demain, mardi 2 juin, dans les départements situés en zone verte, soit tous les départements à l’exception de ceux de l’île de France. Toutes les salles sont donc sur le pied de guerre pour vous proposer à nouveau de venir vous dégourdir les doigts. Si certaines ré-ouvrent dès demain, d’autres font le choix d’attendre un ou plusieurs jours de plus pour bien se préparer à cette ré-ouverture qui s’annonce tout de même complexe pour respecter les contraintes sanitaires du moment. Pour connaître la réouverture de votre salle, nous vous invitons à visiter leur site web officiel, ou à suivre les réseaux sociaux de la salle en question.

Quoiqu’il en soit, la pratique en salle ne sera pas la même qu’avant, et pas mal de recommandations vont s’appliquer pour cette reprise:

  • Vestiaires fermés, donc pensez à venir déjà en tenue
  • Nombre de grimpeur limité dans la salle en fonction de la surface au sol (1 personne pour 4m2). Afin de partager les structures d’escalade et d’assurer un roulement, un temps de grimpe de 90 minutes maximum semble se dessiner dans certaines salles.
  • Se nettoyer et  se désinfecter les mains entre chaque essai dans un bloc ou une voie
  • Utiliser de la magnésie liquide comme mesure supplémentaire (ne remplace pas le nettoyage des mains avec un gel hydroalcoolique)
  • Pour les voies, occupation d’une ligne sur deux
  • Pour le bloc, ouverture aérée afin de répartir les grimpeurs dans la salle
  • Usage du masque fortement recommandé afin de protéger les autres,  le matériel,  les prises, …
  • Interdiction d’être pieds nus en pied de voie ou sur les tapis par exemple
  • Port d’un T-shirt obligatoire
  • Pas d’échange de matériel pendant la séance. Pour le matériel déjà en place (cordes par exemple), se désinfecter les mains avant et après chaque utilisation.

Ces recommandations peuvent évoluer avec le temps en fonction de l’évolution de la pandémie et des prescriptions gouvernementales. Mais encore une fois, au delà de ces recommandations, c’est de bon sens et de civisme dont il faudra faire preuve lors de votre pratique ne salle!

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Laura Rogora coche son premier 9a+ avec « Pure Dreaming Plus »

31 Mai

La jeune Italienne Laura Rogora a bien profité du déconfinement en Italie pour aller toucher du caillou du côté d’Arco. Après « Pure dreaming », 9a, il y a une semaine, Laura s’est lancée à l’assaut de sa variante de départ, « Pure Dreaming Plus », libérée en 2018 par Adam Ondra himself!, pour une cotation de 9a+.

Il s’agit du premier 9a+ de la jeune Italienne, pour un total de 11 voies dans le 9ème degré. Et si Laura ne parvient pas encore à percer sur le circuit de coupe du monde d’escalade, elle a tout de même décroché son billet pour les prochains jeux de Tokyo… À suivre de près donc!

 

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Les championnats du monde d’escalade jeunes reportés à 2021

30 Mai

Les championnats du monde jeunes d’escalade 2020, initialement programmés à Voronezh (Russie) du 23 au 31 août, sont reportés en 2021. La décision a été prise en accord avec l’IFSC et la fédération d’escalade de Russie, suite à l’épidémie du Covid-19 qui a déjà obligée la fédération internationale à reporter ou annuler un certain nombre d’événements.

La Russie accueillera donc les championnats du monde jeunes en 2021, certainement l’un des plus gros challenge en terme d’organisation avec des centaines d’athlètes répartis sur les 3 disciplines.

L’IFSC annonce également un championnat du monde jeunes en 2022, et ce sont les USA qui accueilleront l’événement. Marco Scolaris, président de l’IFSC commente cette décision:

Assurer dans le calendrier IFSC deux éditions consécutives des championnats du monde jeunes maintenant, alors que nous sommes encore au coeur de l’une des plus grandes crises des temps modernes, est un grand signe d’espoir donné par notre sport. L’année dernière nous avons battu le record de participants à Arco, et nous espérons continuer sur cette lancée en 2021 et 2022.

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Oriane Bertone: « La proposition de la cotation de 8C bloc a été réfléchie »

28 Mai

Oriane Bertone, 15 ans, annonçait hier la First Ascent d’un 8C bloc à Bleau, « Satan I Helvete » du bas. Nous lui avons posé quelques questions au sujet de cette incroyable performance, Oriane devenant la 4ème femme à vaincre un 8C bloc après   Ashima Shiraishi (« Horizon »),  Kaddi Lehmann (« Kryptos ») et Mishla Ishi (« Byaku-dou »).

Elle est également la seule française à avoir atteint ce niveau de performance!

Pourquoi ce bloc?

Le choix de ce bloc s’est fait progressivement. J’ai commencé naturellement par Fata Morgana (8A), puis j’ai réussi Fata Morgana du bas (8A+), puis je me suis dit : pourquoi ne pas tenter Fata I Helvete (8B/+)? Une fois sorti Fata I Helvete il ne me restait plus que la version ultime : « Satan » du haut et du bas.

Les difficultés que tu as rencontrées? 

Les difficultés que j’ai rencontrées dans la partie basse étaient en rapport avec les prises lustrées et le gros dévers. Il a fallu que je trouve mes calages, même si après tout la méthode des autres grimpeurs n’est pas très différente. Après sur le crux c’est très différent de Fata I Helvete, même si la fissure se prend déjà dans ce premier bloc. Il faut accepter de s’écarter de la paroi pour croiser et valoriser la prise suivante sinon on ne peut pas dynamiser pour prendre la dernière compression.

On ressent quoi après un enchaînement pareil?

Ce que je ressens en arrivant en haut est difficile à exprimer. J’ai commencé le bloc et je me suis « retrouvée en haut » sans me dire quoi que ce soit entre le début et la fin de l’ascension. J’étais bien sur le premier mouvement et je me suis réveillée en étant bien sur le dynamique. du coup j’étais presque surprise de cet essai juste parfait. Rien de plus dans mon esprit à ce moment là…

Pourquoi proposer 8C bloc? 

La proposition de la cotation a en revanche été plus réfléchie. Lorsqu’on fait un bloc on a tendance à se sous estimer et à penser que si on l’a fait c’est qu’il ne devait pas être aussi dur qu’on le pensait lors des sessions de travail. Mais après on se rend compte que d’autre ont mis des cotations à 8C ou 8B+ pour la version haute et que le bas était déjà à 8B+ avant que la bonne prise du milieu ne casse. Il y a aussi le fait que Fata I Helvete a été ouvert par Day Koyamada comme un 8B+ soft et que Satan I Helvete comporte deux mouvements bien plus durs en sortie de bloc que la version mixte de Fata et Satan. Du coup, comme en plus la méthode d’usage de la fissure est similaire, ça parait logique de coter au dessus. En tout cas on peut dire que ce n’est pas mon corps qui a coté le bloc mais ma tête !

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Lettre ouverte de François Petit – Conventions des Sites Naturels d’Escalade : l’urgence d’une cordée solidaire

27 Mai

Directeur du groupe Climb Up depuis de nombreuses années, ancien compétiteur de haut niveau, François Petit n’en reste pas moins un amoureux de la falaise. Il partage avec vous sa lettre à propos du déconventionnement des falaises et les perspectives qu’il entrevoit grâce au Fonds de dotation Climb Up nouvellement créé.


Mes souvenirs d’enfance demeurent profondément attachés aux falaises. Je me souviens, comme si c’était hier, du premier rocher que j’ai gravi à Champagny-en-Vanoise, assuré par mon frère Arnaud et encouragé par mon père. Du sommet de cette petite paroi, une immense fierté et une multitude de projets enthousiasmants s’offraient à mes dix ans.

Nous sommes nombreux à chérir de tels souvenirs et à souhaiter garder la possibilité de grimper dans nos 2500 sites naturels d’escalade français qui sont une source inépuisable d’enchantement et d’instants de fraternité. Les falaises sont des terrains propices à la connaissance de soi, à la découverte de la nature et au partage des valeurs essentielles de l’escalade avec nos compagnons de cordée. De nombreuses vocations sont nées au pied de ces falaises. Et pour certaines communes isolées, l’escalade est même devenue un facteur d’attractivité touristique inespéré.

Il est donc naturel que nous soyons affectés par le déconventionnement initié par les élus de la FFME des derniers sites naturels dont elle avait la responsabilité. Les inquiétudes concernant leur devenir sont réelles et à première vue, cette décision peut paraître injuste. Mais ce serait oublier que l’escalade s’est démocratisée. A cette forte hausse des pratiquants s’ajoute la judiciarisation de la société. Ces dernières années, des procès aux coûts exorbitants ont fragilisé la FFME et l’ont amenée à faire ce choix.

En tant que falaisiste, ancien athlète de haut niveau et président de Climb Up, un des acteurs de l’escalade indoor, je souhaite exprimer ma gratitude à l’égard des centaines de bénévoles de la FFME, des responsables fédéraux et des comités territoriaux, de la FCAM, et des nombreux clubs sans lesquels rien ne serait possible sur le terrain. Leur engagement quotidien va nous permettre de continuer à vivre notre passion dans des patrimoines naturels exceptionnels.

De mon côté, tout comme mes collaborateurs qui sont pour la plupart des falaisistes passionnés, j’ai conscience que nous avons un rôle à jouer. L’an passé, nous avons accueilli 150 000 grimpeurs différents dans nos salles, soit 1,5 Millions d’entrées sur l’année. Dans 2 ans, nous en accueillerons le double. Nous devons réfléchir à des solutions pour sensibiliser nos pratiquants citadins à la préservation de l’environnement et les responsabiliser quant aux risques inhérents à la grimpe en falaise. En leur apportant les connaissances nécessaires pour évaluer les situations à risque, nous éviterons des accidents, ce qui est aussi essentiel pour pérenniser nos sites naturels.

Avec notre Fonds de Dotation Climb Up, nous contribuerons à l’entretien des sites. Nous soutiendrons également des clubs qui font des falaises de leurs communes leurs lieux de pratique et de rassemblement. Leur implication est importante pour conserver le lien avec les collectivités locales et les privés.

Mais au-delà de cette contribution, nous souhaitons de tout cœur encourager la réflexion, le dialogue et la mobilisation des grimpeuses et des grimpeurs qui sont sensibles à la préservation de nos terrains de jeux.

Grimper nous apprend chaque jour à trouver des solutions, à faire preuve de persévérance et d’esprit de cordée. Utilisons cette force et cette confiance pour réinventer ensemble l’avenir de nos falaises.

François PETIT     26/05/2020

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Stefano Ghisolfi libère « Beginning », 9a/+ à Arco

26 Mai

Il y a quelques semaines, Stefano Ghisolfi apprenait que son compatriote, Michael Piccolruaz,  se voyait attribuer à posteriori le quota alloué à la commission tripartite du CIO pour la qualification aux Jeux Olympiques (2ème grimpeur Italien qualifié, privant ainsi Stefano d’une éventuelle qualification).

Passé la déception, Stefano a pris la nouvelle avec beaucoup de recul, tout en privilégiant désormais ses projets en falaise. En parlant de projets, « Beginning » n’en est plus un puisqu’il vient de libérer cette ligne à Arco. Pour la cotation, l’Italien pencherait pour un 9a/9a+. À confirmer avec les prochains répétiteurs!

Quoiqu’il en soit, on risque de beaucoup entendre parler de Stefani Ghisolfi en falaise à l’avenir… Restez connectés!

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Clem Lechaptois se dégourdit les bras dans une FA en 8B à l’Argentière la Bessée

23 Mai

Le bloqueur français Clem Lechaptois profite du déconfinement pour aller se dégourdir les bras dans les Hautes Alpes. Au programme, une nouvelle ligné dénichée par les locaux,  les frères Semiond et Olivier Fourbet du côté de l’Argentière la Bessée: « La fin de leur monde ». Pour la cotation, Clem propose aux alentours de 8B. Avis aux prochains répétiteurs!

Alors ce bloc a été trouvé par les locaux (les frères Sémiond et Olivier Fourbet). Il est situé au dessus de l’Argentière la Bessée dans un petit chaos. Ils m’en ont parlé et je suis allé jeter un coup d’oeil. C’est vraiment une très belle ligne. Le mur fait 5 bons mètres de haut, et il y a une ligne de prises évidente qui raye tout le panneau. J’ai essayé deux/trois jours le bloc sur corde, le temps de monter assez de pads pour vraiment essayer et entre deux jours de pluie les températures ont un peu chuté et ça m’a permis d’enchainer le bloc! La séquence de mouvements est vraiment chouette, assez exigeante en pieds et en doigts. Du coup le dé-confinement s’est passé en douceur dans ce petit chaos pommé…. Finalement avec beaucoup de motivation et le plaisir de retrouver le caillou, j’ai vite retrouvé de bonnes sensations de grimpe. En ce moment je grimpe autour de Chamonix où il y a de beaux blocs un peu oubliés, et dans le Briançonnais. Pas de projet précis, juste de la grimpe et de bonnes journées dehors dans des sites isolés et tranquilles. Ça fait du bien de retoucher du caillou. Je suis bien motivé à explorer un peu pour trouver des secteurs d’altitude pour se mettre au frais cet été!

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Mythique! Mélissa Le Nevé coche le 9a « Action Directe »

21 Mai

La planète escalade commence à revivre petit à petit avec la liberté, de nouveau, d’aller grimper en falaise. Et ce n’est pas notre française Mélissa Le Nevé qui dira le contraire … Actuellement dans le Frankenjura, elle vient de réaliser un mythe! « Action directe », le premier 9a de l’histoire libéré en 1991 par Wolfgang Güllich. Et pour l’occasion c’est également une première féminine, cette voie n’ayant jamais été répétée par une femme.

Un voyage, un combat, mais aussi « une histoire d’amour »… tout ce que je cherche en escalade!! J’espérais que ce moment arriverait depuis des lustres. Jamais je n’aurais imaginé à quel point ce serait émouvant de clipper la chaîne. J’ai adoré tout le processus pour en venir à bout, travailler les mouvements, les comprendre, et les réaliser. Ça m’a demandé des années d’engagement, des hauts et des bas, de l’espoir et de nombreux doutes. Cela n’aurait jamais été possible seule. La communauté du Frankenjura m’a accueilli, et j’en suis très reconnaissante. Le soutien que j’ai reçu de Fabian et de mes amis a été magique durant cette journée de folie. C’était mon rêve et c’est devenu celui de Guillaume Levernier qui m’a apporté son soutien avec un plan d’entraînement génial. Partager cet objectif et voir sa motivation m’a aidé à prendre confiance en moi, à être persévérante et enfin à tout donner dans l’instant.

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Comment les salles d’escalade préparent l’après crise du Covid-19?

18 Mai

Alors que la France est en plein déconfinement depuis le 11 mai, avec notamment la possibilité de reprendre la grimpe en falaise sous certaines conditions, les salles d’escalade, elles, ne réouvriront pas tout de suite. En effet, à l’instar des salles de sport plus classiques, la pratique d’une activité physique en milieu confiné est pour le moment proscrite, ce qui met d’emblée les salles d’escalade dans la case des établissements qui ne pourront pas réouvrir dans l’immédiat.

À l’heure actuelle, aucune information concrète n’a été donnée sur une éventuelle réouverture des salles de sport, et plus particulièrement des salles d’escalade. Et si on peut envisager pouvoir regrimper un jour dans nos salles favorites, certaines questions peuvent se poser: le nombre de grimpeurs par salle sera-t-il limité? Pourra-t-on grimper en groupe? Quid des prises d’escalade que tout le monde touche? des tapis? Devrons-nous être masqués?

Afin d’en savoir un peu plus concernant l’impact de la crise actuelle sur les salles d’escalade, nous nous sommes tournés vers Emmanuel Charruau, co-fondateur de l’enseigne Block’Out.


Avant de commencer, la question évidente du moment: comment vas-tu? 

Je vais très bien, ça fait du bien de sortir sans papiers, pouvoir courir et respirer un peu plus librement. Et le meilleur reste à venir.

Comment se passe le confinement lorsqu’on gère un réseau de salle comme Block’Out? 

Ultra actif, les journées sont limites plus intenses qu’en temps normal, mais en fait c’est aussi un peu pour ça que l’on fait ce métier.

On prépare activement la reprise avec la Team et tu sais que l’on adore les surprises à Block’Out, on vous en réserve quelques-unes pour la réouverture de nos sites…

Cette année, BO lançait la BO cup, une sorte de circuit alternatif affilié à la FFME. 2 étapes ont eu lieu, quel en a été le bilan, et les autres étapes verront-elles le jour? 

Les deux 1ères étapes ont été un régal tant en terme de participation que de retours positifs sur la qualité de l’évènement.

La saine effervescence sur les tapis, la qualité des ouvertures, l’exceptionnel Tiger Boulder, l’inégalable Christopher, la fiesta jusqu’à pas d’heure pour les irréductibles, bref que du bonheur !

Ce qui est intéressant également dans ce circuit officiel, c’est qu’il permet à un public non initié à ce format de compétition de se confronter à une autre manière de grimper, où la concentration et le dépassement de soi s’actionnent naturellement et encore plus fortement.

Donc pour toutes ces raisons, on discute avec la FFME pour planifier la reprise de cet évènement d’ici la fin de l’année si ce maudit virus nous laisse tranquille !

Quel impact à eu cette crise sanitaire sur les salles d’escalade selon toi? (économique, social, …) Et sur la pratique de l’escalade en général qui était en plein essor?

Economiquement et socialement c’est une catastrophe. Humainement, c’est assez étonnant cette distanciation imposée et le fait de travailler de chez soi. Ça fait prendre un peu de hauteur, sur sa manière de penser, de consommer, de vivre tout simplement.

J’espère que des changements radicaux interviendront pour faire de l’économie verte et vertueuse, enfin la priorité de notre nation.

Sur la pratique de l’escalade, je suis persuadé que tous les grimpeurs de France privés de leur passion pendant si longtemps retrouveront le chemin de leur salle d’escalade préférée (Block’Out) avec encore plus d’envie.

Les acteurs économiques sont touchés mais la passion des pratiquants, elle, va être décuplée.

Tu dis que ce confinement nous a permis de prendre un peu de hauteur sur notre manière de penser, etc… Peut-on s’attendre à des évolutions pour les salles Block’Out? 

L’évolution vers un mode de consommation privilégiant les circuits courts et les produits de saison pour nos restaurants a déjà commencé depuis plusieurs années, mais l’on souhaite accélérer encore plus cette dynamique. Nous réfléchissons également sur la partie escalade, à comment faire mieux dans ce domaine.

Parlons un peu post-confinement… As-tu une vague idée pour une date de ré-ouverture des salles d’escalade? 

Demain 11h! Non, plus sérieusement pour le moment aucune idée!

Lorsque l’heure de l’ouverture aura sonné, comment adapter la pratique pour éviter tout risque sanitaire?

On travaille depuis le début du confinement sur des protocoles de réouverture permettant justement le respect des règles sanitaires. La pratique du bloc en salle contrairement à d’autres sports le permet assez facilement au final.

Même si les habitudes de pratiques seront évidemment un peu modifiées, on va pouvoir quand même re-grimper et c’est bien là l’essentiel.

Tu peux nous en dire un peu plus sur ces protocoles? 

Je préfère attendre que tout notre protocole soit achevé pour t’en parler, car les choses peuvent encore évoluer en fonction des préconisations gouvernementales.

Quid des prises que tout le monde touche? Est-ce que ce sera un problème?

La solution existe déjà à Block’Out, cela s’appelle la magnésie liquide qui contient une solution hydroalcoolique. Nous avons été les premiers à  la rendre obligatoire pour des raisons sanitaires déjà.

À l’heure d’aujourd’hui, le ministère des sports recommande l’utilisation d’un crash pad par personne en bloc extérieur. Ça ne t’inquiète pas pour la pratique en salle avec, du coup, un seul tapis de réception pour tout le monde? 

Les surfaces seront désinfectées tout au long de la journée donc pas d’inquiétude à ce sujet.

Imagines-tu imposer le port d’un masque pour grimper?

Je ne pense pas que cela soit nécessaire, on n’est pas dans le métro. Les salles Block’Out sont grandes et permettent donc de respecter les règles sanitaires notamment celle de distanciation. On pourra en reparler plus précisément quand nous aurons achevé tout notre dispositif de réouverture si tu veux.

Comme tu le sais, l’autre sujet brûlant du moment c’est la fin des conventions FFME pour les falaises… Beaucoup pense que la FFME ne jure que par la résine et les JO. En tant que directeur de salle, quel est ton point de vu la dessus?

La fin des conventions je trouve cela vraiment dommage, car c’est un système qui fonctionnait plutôt bien en permettant de garder l’accès à un certain nombre de falaises. J’espère que la fédération et le monde de l’escalade en local continueront de travailler ensemble pour trouver des solutions.

C’est fondamental de pouvoir continuer à accéder aux sites naturels, et la richesse de la pratique de l’escalade réside justement dans la diversité de ses pratiques et de ses pratiquants.

Que penses-tu de la pratique en falaise? 

Ma pratique a été essentiellement en bloc en forêt de Fontainebleau. De là est né l’idée de créer Block’Out. Donc je t’avoue ne pas avoir une grande expérience en falaise, et cela ne s’est pas arrangé depuis 2008. Pour autant cela a toujours été de supers moment partagés avec Arnaud Pioger ou Jérémy Lemau. Je garde dans mes plus beaux souvenir d’escalade et d’amitié, ma première grande voie à Presles, avec Jérémy.

Le mot de la fin? 

Tu m’as encore posé beaucoup de questions Charles et du coup je vais encore rater mon training à cause de toi : Merci mec !

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Mise à jour du guide d’accompagnement pour la pratique de l’escalade en falaise

16 Mai

Il y a quelques jours, le ministère des sports publiait un guide d’accompagnement pour la pratique de l’escalade en cette période de crise sanitaire, avec, on vous l’accorde, certaines recommandations qui avaient peu de sens (dont certaines qui n’ont pas évolué dans ce nouveau document …).

Voici donc les nouvelles recommandations concernant l’escalade, avec notamment l’autorisation des voies de plusieurs longueurs d’une part, et le port du masque obligatoire lors des phases de regroupement (pied des voies par exemple):

  • Se nettoyer les mains entre chaque essai ou longueur, à l’eau et au savon bio dégradable quand cela est possible, sinon au gel hydro-alcoolique.
  • La magnésie utilisée est la magnésie liquide contenant de l’alcool.
  • L’escalade de bloc est uniquement possible sur des blocs de faible hauteur avec des réceptions dégagées et ne nécessitant pas de parade.
  • L’utilisation des matelas de protection (crash-pads) est strictement individuelle.

Matériel :

  • L’utilisation du matériel strictement individuel doit être privilégiée,
  • En cas de prêt de matériel :

– Une désinfection systématique du matériel doit être réalisée après chaque emprunt selon les préconisations du fabricant ou par une mise en quarantaine de 72h minimum

–  Un dispositif de suivi de désinfection doit être mis en œuvre pour chaque matériel prêté

Dans tous les cas, on respectera une distanciation:

  • d’1,50 mètre minimum entre chaque grimpeur au pied des voies
  • de 5 mètres entre chaque voie où des grimpeurs sont engagés
  • L’utilisation d’un masque lors des phases de regroupement (relais, pied des voies et blocs…) est obligatoire..

Le strict respect de ces recommandations rend possible l’escalade sur des voies d’une longueur.

L’escalade sur des voies de plusieurs longueurs ne sera possible que si une vigilance particulière est apportée à la montée et à la descente pour s’assurer d’un espace suffisant aux relais (terrasse, relais décalés, double relais…) et éviter tout regroupement de grimpeurs (distance entre les cordées, privilégier les cordées de 2…) .

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Escalade et nutrition – Le lait, boisson ou poison ? Etat des lieux d’une polémique qui dure depuis vingt ans

13 Mai

Sujet polémique s’il en est, la consommation quotidienne de lait après la petite enfance fait toujours autant parler. Déjà pendant mes études, au début des années 2000, j’étais confrontée au discours de mes professeurs sur les bienfaits du lait et des produits laitiers, et des questions de mon entourage, à propos d’une « vérité sur le lait et ses dérivés » qu’on nous cacherait. Mais à cette époque, les ressources dont je disposais étaient principalement les brochures vieillottes mises à disposition par l’école. Je me souviens particulièrement de l’une d’entre elles, qui vantait les mérites de l’installation d’un distributeur de lait dans les établissements pour mineurs qui avait (soi-disant) donné lieu à une amélioration significative des comportements. La brochure, évidemment, était distribuée à l’époque par le Cidil (Centre Interprofessionnel de Documentation et d’Information Laitières), l’ancêtre du lobby des produits laitiers tel qu’on le connait aujourd’hui.

Presque vingt ans plus tard, la consommation de lait attise toujours autant de tensions entre ses détracteurs absolus « le lait de vache, c’est pour les veaux » et ses partisans qui scandent « sans lait, pas d’os solides ». Dans le milieu sportif, c’est la potentielle action inflammatoire du lait et son influence sur l’apparition de tendinites qui donne lieu à des débats passionnés.

D’un point de vue purement nutritionnel, dire qu’un aliment est spécifiquement adapté à un animal en particulier est compréhensible mais alors pourquoi manger de la salade, puisque ce ne serait bon que pour les limaces ? La réciproque est vraie aussi : à partir de l’âge de six mois environ, l’être humain ne peut plus se contenter d’un seul type d’aliments et le principe d’un omnivore est de pouvoir à peu près tout digérer, donc biologiquement, la consommation de lait ne devrait pas poser trop de problèmes aux humains. Mais c’est bien sûr sans compter sur les variations individuelles, les millions de français digérant mal le lactose ne diront pas le contraire.

Par ailleurs, toutes les personnes qui ne consomment pas de lait par intolérance mais parfois pas de yaourt ou fromage non plus par goût ou par choix de vie et qui jouissent malgré cela d’une excellente santé osseuse donnent tort aux défenseurs des « trois produits laitiers par jour ». Mieux, en prenant un peu de recul pour observer les régimes alimentaires à travers le monde, on constate que ce produit peut aussi bien constituer une grande part de l’alimentation de certaines populations , notamment en Scandinavie ou aux Etats-Unis, comme en être exclus, à l’instar de la Chine (excepté en Mongolie intérieure), même si les régimes alimentaires ont tendance à évoluer avec la mondialisation.

Pour compliquer la donne, les indicateurs de santé osseuse à travers le monde, en particulier le taux de fractures de la hanche, utilisé comme marqueur de l’ostéoporose, tendent à montrer que les pays qui consomment le plus de lait et de produits laitiers ne sont pas les plus épargnés, loin de là. Cependant, la santé osseuse étant dépendante de facteurs tels que les apports en vitamine D, l’ensoleillement, l’activité physique et la régulation hormonale, il est difficile d’en tirer des conclusions radicales.

Notons toutefois que la pratique régulière de l’escalade, même si elle apparaît rarement dans les études, se classe dans les sports à impact modéré et à ce titre, exerce des contraintes bénéfiques sur le squelette. L’article du Dr Popineau de l’IRMBS https://www.irbms.com/activite-physique-et-osteoporose/ traitant de l’exercice physique et de l’ostoporose, indique les exercices de force et d’étirements du psoas ont un effet de stimulation permettant de gagner de la densité osseuse dans les os de la hanche, ce qui est intéressant à mettre en perspective avec la gestuelle de l’escalade en particulier pour les femmes, qui sont les plus à risque d’ostéoporose.

Mais en ce qui concerne l’intérêt du lait en tant que boisson dans le cadre sportif, il reste difficile de se faire un avis en parcourant les publications scientifiques, du fait des conflits d’intérêt qui gangrènent le milieu. Un exemple parmi tant d’autres avec un article paru en 2018 dans la revue anglosaxonne Nutrients[1]. Celui-ci conclut que la consommation de 500 mL de lait atténue la perte de fonction musculaire après des exercices répétés de sprint et de sauts. Selon les auteurs, le lait peut être considéré comme un moyen adéquat de récupération post entrainement dans les équipes de sport féminines.

Cette étude pourrait être intéressante à plus d’un titre, d’une part pour les pratiquants de bloc, dont l’effort est probablement le plus proche des exercices décrits dans l’article et d’autre part pour contrebalancer les arguments en faveur du rôle inflammatoire du lait. Mais en quelques clics, on apprend que l’étude a été commandée et financée par Glanbia, une entreprise irlandaise de commercialisation de produits laitiers, et par The National Dairy Council, le lobby du lait en Irlande.[2]

C’est pourquoi, afin de compléter ces données, je recommande aux pro comme aux anti-lait de regarder certaines émissions scientifiques telles que 36°9 sur la RTS  https://www.youtube.com/watch?v=rKmC61uzU7Q ou le documentaire diffusé par Arte en 2017 https://www.youtube.com/watch?v=O_Bi0YGXnTM car elles offrent un éclairage intéressant sur l’évolution de la composition du lait au fil de l’industrialisation de sa production ainsi que sur les conditions d’élevage des vaches et leur influence sur sa qualité et de fait, sur la santé.

En tant que grimpeuse soucieuse de la nature mais aussi en tant que citoyenne, je pense que la problématique du lait dans l’alimentation va au-delà des considérations nutritionnelles et quand on y réfléchit, chaque litre de lait acheté est une caution donnée à un certain mode d’élevage et ses conséquences sur la santé animale et environnementale. La course au rendement provoque la concentration des élevages et de fait, l’apparition de maladies dont les traitements donnent des résidus qui se retrouvent dans les sols par l’intermédiaire des déjections, sans parler de la production de méthane.

De plus, la mise au point d’aliments « performants » pour nourrir les vaches à haut rendement entraine des expérimentations avec mise en place d’un hublot sur le flanc des animaux https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/20/des-hublots-dans-la-panse-de-vaches-pour-etudier-leur-digestion_5478758_3244.html dont la justification est contestable puisqu’il existe un moyen simple de garantir un lait de bonne qualité nutritionnelle : en laissant les vaches brouter de l’herbe en pâturage.

En conclusion, s’il est difficile de se fier aux études et donner un avis purement diététique sur le lait, du fait des conflits d’intérêt des chercheurs qui les mènent, il existe aussi des raisons éthiques et écologiques de ne pas consommer de lait, en tout cas celui issu de l’agriculture intensive. Les certifications Bio et Demeter assurent de meilleures conditions de vie aux vaches laitières et pour le consommateur, un produit de meilleure qualité nutritive (notamment la teneur en oméga 3). Il n’empêche que les animaux d’aujourd’hui restent issus de sélections permettant une production importante, ce qui signifie malgré tout la présence importante de facteurs de croissance[3] qui, selon le Pr Melnik https://profmelnik.de/assets/curriculum_vitae_prof_melnik.pdf, serait corrélée à l’apparition de maladies métaboliques telles que l’obésité.

Poison ou boisson, la vérité doit se situer donc quelque part entre les deux, en tenant compte de nombreux facteurs et en gardant en tête que c’est aussi la dose qui fait le poison. C’est pourquoi quand on me pose la question, je réponds que se demander s’il faut boire du lait ou non, c’est comme se demander s’il faut manger des concombres à chaque repas. C’est une question de tolérance personnelle (certaines personnes les digèrent et d’autres non), ça rend de toute façon malade quand on en mange trop et en consommer à tout va en connaissant pertinemment les conditions de production (la mer de plastique aux alentours d’Almeria est tout autant scandaleuse que les conditions d’élevage intensif et les vaches à hublot) relève plus d’un choix moral que diététique.

Texte: Amandine Verchère


[1] RANKIN, P. LANDY, A. STEVENSON, E. « et col. » Milk: an effective recovery drink for female athletes. Nutrients, 2018, 10, 228 (doi: 10.3390/nu10020228)

[2] https://www.itcarlow.ie/research/researchers/meet-researchers-o-z/paula-rankin.htm rubrique « engagement and collaboration »

[3] Bodo C Melnik, Swen Malte John et Gerd Schmitz. Milk is not just food but most likely a genetic transfection system activating mTORC1 signaling for postnatal growth. Nutrition Journal 2013, 12:103. 25 juillet 2013. doi:10.1186/1475-2891-12-103.

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Retour en falaise après le confinement: toutes les infos à savoir

11 Mai

Ce lundi 11 mai marque un nouveau tournant dans la crise sanitaire du Covid-19 que nous vivons actuellement, avec le (long) processus de déconfinement qui débute. En effet, alors que nous étions privés de notre liberté de déplacement depuis de nombreuses semaines (sauf pour un certain nombre de cas que tout le monde connaît), le gouvernement a prononcé la fin de ce confinement à partir de ce jour. Néanmoins, bien que nous puissions désormais nous déplacer dans un rayon de 100km autour de notre domicile, et sans attestation, les règles sont  encore strictes afin d’éviter une 2ème vague de contamination, et notamment concernant la pratique du sport en général, et de l’escalade en particulier…

Ce que nous dit le gouvernement pour la pratique sportive

La ministre rappelle la nécessité pour les Français de pratiquer une activité sportive tant du point de vue du bien-être que de la santé de chacun. La pratique d’une activité physique et sportive est un enjeu de santé publique d’autant plus dans la crise que nous traversons.

Néanmoins, sur les recommandations du Haut Conseil de Santé Publique, une distanciation physique spécifique entre les pratiquants est une condition indispensable à la pratique de l’activité physique.

Ces activités pourront se faire :

  • Sans limitation de durée de pratique
  • Sans attestation
  • Dans une limite de distance du domicile inférieure à 100 km ;
  • En limitant les rassemblements à 10 personnes maximum ;
  • En extérieur ;
  • Et sans bénéficier des vestiaires qui peuvent être mis à disposition pour les activités de plein air.

Les critères de distanciation spécifiques entre les personnes sont les suivantes :

  • une distance de 10 mètres minimum entre deux personnes pour les activité du vélo et du jogging ;
  • une distance physique suffisante d’environ 4m2 pour les activités en plein air type tennis, yoga, fitness par exemple
    Des spécifications complémentaires en fonction des activités seront fournies prochainement par le ministère des sports.

Les activités sportives qui ne permettent pas cette distanciation (sports collectifs, sport de combat) ne pourront pas reprendre dans l’immédiat. Le ministère des sports proposera une liste exhaustive des disciplines et sports concernés par cette interdiction provisoire dans un guide pratique en cours d’élaboration. Un nouveau point d’étape sera fait d’ici au 2 juin pour évaluer les modalités de reprise des pratiques sportives en salles et des disciplines qui nécessitent un contact.

Les précautions à prendre pour la pratique de l’escalade

La reprise de l’escalade pourrait alors se poser, aussi bien en bloc où le contact est indispensable lors d’une parade en cas de chute, qu’en falaise où nous sommes forcément amené à être proche de notre assureur à un moment ou un autre. Qui également de tout le matériel que nous utilisons, et notamment de la corde que nous avons souvent tendance à amener entre les dents lors des mousquetonages? Afin de répondre à certaines questions, la FFME avait publié un certains nombre de recommandations pour la pratique de l’escalade en milieu naturel, et le ministère des sports a apporté quelques modifications à ces recommandations.

Voici donc les règles du ministère des sports à respecter pour une reprises de l’escalade en extérieur:

  • Se nettoyer les mains entre chaque essai ou longueur, à l’eau et au savon bio dégradable quand cela est possible, sinon au gel hydro-alcoolique.
  • La magnésie utilisée est la magnésie liquide contenant de l’alcool.
  • L’escalade de bloc est uniquement possible sur des blocs de faible hauteur avec des réceptions dégagées et ne nécessitant pas de parade.
  • L’utilisation des matelas de protection(crash-pads) est strictement individuelle.
  • L’escalade sur des voies d’une longueur est possible uniquement avec des équipements strictement individuels et dans le respect des mesures de distanciation (1,50 mètre entre chaque grimpeur).
  • Chaque pratiquant devra utiliser uniquement son matériel personnel (baudriers, cordes, dégaines, système d’assurage).
  • L’escalade sur des voies de plusieurs longueurs n’est pas autorisée.

Au delà de toutes ces recommandation, à nous, grimpeurs, de faire preuve de respect, de civisme, de précautions et surtout de bon sens, car ne l’oublions pas, une 2ème vague épidémique est très loin d’être exclue.

Les salles d’escalade fermées jusqu’à nouvel ordre

Pour le moment, toutes les salles de sport, salles d’escalade comprises, restent fermées. De nouvelles infirmations seront données par le gouvernement fin mai début juin sur le sujet, mais ne vous attendez pas à regrimper tout de suite en salle (enfin ce n’est que notre humble avis…). Nous irons très prochainement à la rencontre du co-directeur de Block’Out afin d’en savoir un peu plus…

Déconfinement  pour le sport de haut niveau

Pour les sportifs de haut niveau, les règles sont les mêmes, notamment pour les sports de contact et collectifs. En revanche, pour les pratiques individuelles comme l’escalade, certains pôles d’entraînement devraient réouvrir si toutes les conditions sanitaires le permettent.

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Carnet de voyage: à la découverte de l’Islande avec Svana Bjarnason

08 Mai

La première chose que l’on me dit lorsque l’on voit mon nom (et que l’on tente vainement de le prononcer) c’est « vous êtes suédoise ? Ou norvégienne ? ». Personne ne pense jamais à cette petite île située proche du Groenland. Et pourtant, me voilà, Française mais d’origine Islandaise. Pour la petite histoire c’est mon grand-père paternel qui était islandais. Il est venu s’installer en France quand il était jeune, s’est marié avec ma grand-mère française et ils sont tous les deux restés en France. Je suis donc principalement française mais j’ai tout de même la nationalité islandaise, ainsi que quelques restes du pays dans la couleur de mes cheveux (clairement pas dans ma résistance au froid en revanche).

L’histoire d’un trip grimpe en Islande commence il y a un peu plus d’un an, lorsque j’ai été contactée par une grimpeuse islandaise. Elle était tombée sur une vidéo d’Epic TV dans laquelle on me voyait grimper. En voyant mon nom (et sachant le prononcer) elle a tout de suite compris que j’étais islandaise et émis l’idée que j’y aille pour grimper, surfer et parapenter. Pas besoin d’en dire plus, j’étais convaincue !

Malheureusement pas assez de temps pour un tel programme mais cela faisait un bout de temps que je n’étais pas retournée dans mon pays et l’idée d’y associer la grimpe m’avait bien plu. Les billets étaient bookés, ma famille était contente que je vienne, le voyage était prévu pour septembre 2018. Mais 10 jours avant de partir, alors que j’étais en train de profiter du soleil et du rocher espagnol, j’entends soudain un grand « clac » en grimpant. Comme tous les grimpeurs qui ont vécu ça, j’ai levé la tête pour voir quelle prise j’avais cassé. Comme tous les grimpeurs j’ai ensuite regardé mon doigt et essayé d’arquer. Et comme tous les grimpeurs j’ai ensuite pensé que c’était la fin du monde. Je venais de casser la poulie A4 du 4e doigt, rupture complète et poulie désinsérée de l’os. Ce qui signifiait opération, pas de grimpe pendant 3 mois et longue rééducation. Pas la fin du monde donc, mais en tout cas la fin de mon trip en Islande.  Avec du recul ce report aura été bénéfique, puisque cela aura permis d’organiser un peu mieux le voyage, de prendre contact avec les grimpeurs locaux et de convaincre une team de folie de m’accompagner : Axel Ballay (grimpeur), Damien Largeron (grimpeur et photographe) et Johan Kervella (grimpeur et vidéaste).

En septembre 2019 nous nous envolons donc vers la terre de glace. Pourquoi septembre ? Par souci de disponibilité déjà, mais aussi parce qu’en plein été les billets d’avion sont nettement plus chers et les touristes nettement plus présents. Juin aurait probablement été une meilleure décision pour la météo mais elle est de toute façon tellement capricieuse en Islande…

La première impression en arrivant ? Il pleut et il fait froid, Keflavik (la ville où se trouve l’aéroport) n’est pas très attrayante, forcément cela ne donne pas envie. Je revois encore l’expression de Damien et Jo lorsque je leur ai dit de bien profiter de ce léger rayon de soleil qu’on voyait en arrière-plan : « c’est probablement la seule fois qu’on le verra !». Heureusement pour nous, les jours suivants m’ont donné tort.

Pour les premiers jours nous n’avions pas grand-chose de prévu. Lorsque nous avions demandé aux locaux où nous pouvions grimper proche de Reykjavík, la réponse avait été unanime : Klifurhùsid. La salle de bloc à Reykjavík donc. Une jolie façon de nous dire que la météo allait être pourrie. Le lendemain de notre arrivée, le décalage horaire me fait me réveiller à 6h (fausse excuse, il n’y a que deux heures de décalage en été, une en hiver). La vérité c’est que j’étais surexcitée d’avoir aperçu un rayon de soleil et de pouvoir sentir un air frais sur mon visage, venant de la fenêtre ouverte.

Première chose à savoir sur l’Islande :

Ici, comme tout pays nordique qui se respecte, on essaie de profiter au maximum de la lumière. Donc pas de volets aux fenêtres. Et pourquoi la fenêtre ouverte ? L’Islande est une terre géothermique, tout est chauffé grâce à ce système et les ressources sont tellement nombreuses que cela ne coûte quasi rien. Alors plutôt que de baisser le chauffage, ici on ouvre les fenêtres lorsque l’on a trop chaud.

Motivés par ce rayon de soleil, nous voilà donc lancés pour 2 jours de découverte des petits spots de bloc proches de la capitale. Les paysages nous en mettent déjà plein la vue, malgré la proximité de la ville. La météo décide de nous en mettre plein la vue aussi.

Un célèbre proverbe islandais dit « si tu n’es pas content de la météo attends 5 min et le temps changera ». Comme tout le monde, Damien et Jo ne me croyaient pas, 5 min quand même, cela ne fait pas beaucoup. Et pourtant ces premières journées auront servi de CQFD, le temps changeait réellement toutes les 5 min. Pluie, soleil, pluie, soleil, …. Au bout d’un moment on a même dû arrêter de s’extasier devant les arcs-en-ciel, presque lassés d’en voir autant.

Deuxième chose à savoir sur l’Islande :

On vient de le voir, la météo est capricieuse. Il faut donc prévoir plein de vêtements différents pour parer à toutes les situations. On peut passer du débardeur (véridique) à 3 doudounes et une gore-tex en très peu de temps. Donc ne voyagez pas léger !

D’une manière générale les spots autour de Reykjavík sont petits, il y a peu de blocs mais le rocher est de très bonne qualité et les paysages sont magnifiques. On ne peut pas dire que ce sont des spots qui valent le coup de traverser la terre entière mais nous nous sommes fait très plaisir. Tous les blocs que nous avons pu essayer étaient agréables à grimper et nous avons retenu quelques très belles lignes.

Gálgaklettar est situé à environ 50 km de Reykjavík, dans la partie ouest de Reykjanes. Le nom est un peu glauque, l’histoire dit que cet endroit était utilisé pour pendre des gens. Une planche était posée entre les blocs pour cela. Le site a ensuite appartenu à l’armée américaine et était donc interdit. Il a été rouvert au public après le départ des militaires. Le rocher est abrasif à souhait et compte une vingtaine de passages, de 5b à 7b+. Mention spéciale pour « Schmetterling », un 7a super chouette dans une fissure.

Le bonus ? Pas de marche d’approche (on se gare au pied du secteur), le paysage lunaire d’un côté et l’océan agité de l’autre.

Valbjargargjá se trouve à 65 km from Reykjavík, à Reykjanestá. Je recommande vivement ce spot pour allier une balade avec un peu d’escalade. Les paysages sont à couper le souffle ! Une petite vingtaine de blocs sont ouverts, du 5a+ au possible 7c. Attention aux sorties, de grosses pierres volcaniques peuvent facilement tomber. Il est préférable de désescalader ou sauter sur les pads.

Le bonus ? La beauté des environs, le phare et l’océan en arrière-plan. Allez-y au coucher du soleil pour la lumière irréelle.

Jósepsdalur est un endroit très particulier. A 30 km de Reykjavík, prenez une piste qui traverse un terrain de moto cross, continuez jusqu’à penser vous perdre et atteignez une vallée de sable noir, bordée par des collines couvertes de mousse vert fluo. Dans cette vallée se tient un gros bloc qui semble être tombé du ciel, Einstæðingur. En réalité il est tombé d’une colline, si vous levez les yeux vous verrez d’ailleurs ses copains qui attendent peut-être de rouler eux-aussi. Les couleurs claires de ce bloc, variant du blanc à l’orange offrent un contraste époustouflant avec le sol de sable noir. Ici on pourrait presque venir sans crash-pad, le sable pouvant aider à un atterrissage tout en douceur. Le bloc compte une bonne dizaine de passages, de 5a au 8a. Nous n’avons pas pu essayer les blocs durs à cause de la pluie mais nous avons fait quelques blocs plus faciles, dont un très beau 6c+ sur arquées. Les aventuriers pourront rejoindre le champ de blocs sur la colline, comptant une trentaine de blocs avec presque 100 passages ouverts. Il faudra cependant marcher un peu et ne pas avoir trop peur de l’atterrissage peu agréable, les blocs étant situés dans la pente.

Le bonus ? La piste à faire en 4×4 pour arriver au spot, l’immensité de l’endroit et les rayons du soleil après la pluie, faisant briller la mousse verte.

Viðey aura été une belle découverte. Viðey est une minuscule île, accessible en peu de temps depuis Reykjavík. Benjamin Mokry et Valdimar Björnsson, des grimpeurs locaux, ont découvert qu’il était possible d’y grimper il y a peu, en mai 2019. Grimper à Viðey c’est marrant et original. Il faut prendre un bateau pour y aller, en ayant auparavant vérifié les horaires de marées pour y être à marée basse. Une petite marche dans des herbes hautes et on arrive sur la plage, devant des rochers qui ne paient pas de mine. Pourtant ici c’est le fontainebleau islandais (selon les locaux). Peut-être pas pour la quantité de blocs à grimper mais sûrement pour la qualité du rocher, avec une friction incroyable. Le rocher est du Móberg, du tuf volcanique qui ne pardonne pas pour la peau des doigts. Une vingtaine de passages sont ouverts et il y a encore du potentiel. Le rocher est dément à grimper, les blocs sont de réelle qualité. Il y a largement de quoi se faire plaisir pour une session, qui sera de toute façon courte puisque l’on se fait rattraper par la marée.

Le bonus ? Appliquer le principe des essais mitraillettes, mettre plein de runs sans prendre le temps de se reposer car on voit doucement l’eau s’approcher des crash-pads. Voir le ferry au loin et courir dans les herbes hautes pour l’attraper à temps.

Nos premiers jours en terre de glace auront donc servi de mise en jambe et auront permis de découvrir les spots de bloc accessibles à la journée, voire même à la demi-journée depuis la capitale. Plutôt plaisant de pouvoir se dégourdir les bras en extérieur !

Pour la suite du programme, l’objectif était de m’initier au trad climbing. Une facette de l’escalade un peu effrayante pour moi mais je trouvais l’idée sympa de m’y initier dans mon pays d’origine, avec des grimpeurs locaux. Pour cela nous avons contacté Sigurdur Ymir Richter, LA référence en trad en Islande. Un grimpeur toujours motivé, n’ayant peur ni du vent ni de la pluie (à mon grand désespoir). Mon initiation en trad s’est donc faite à Stardalur, sous la pluie, sous le vent et sur du rocher mouillé. Un réel plaisir ! Je partais avec de gros à priori sur l’escalade traditionnelle, je pensais que cela faisait peur, que je ne saurais jamais placer des friends correctement, … Eh bien j’avais raison. J’étais terrorisée et après avoir enlevé mes protections Siggi m’a gentiment dit que quelques friends n’auraient jamais tenu si j’étais tombée dessus. Heureusement pour moi il avait tout de même eu un peu de compassion et m’avait envoyé dans une voie très facile. Pas de chute donc.

Stardalur est un des meilleurs spots de grimpe de la région (selon Siggi, comprenez donc un des meilleurs spots d’escalade qui fait peur). Situé à 30 km de Reykjavik, à Mosfellsdalur (proche de Skálafell), le spot a été découvert dans les années 70 et était le plus célèbre d‘Islande jusqu‘à la découverte de Hnappavellir. C’était en quelque sorte leur salle d‘escalade, comme Orgon en France à l‘époque. Il n‘y a que du trad, il est strictement interdit d‘y placer des points (lorsque des points ont été découverts un jour ils ont été retirés). Le rocher est de type dolérite, une sorte de basalte, et les voies vont du 3 au 6c+. Cela fait mal de l‘écrire mais mon initiation a été faite dans du 5a. Le site est très adapté pour l’initiation au trad (à part quand c’est trempé et que le 5a se transforme en 6a), avec une vingtaine de voies allant du 3 au 6b.

Le bonus ? L’effet « Mordor » au sommet des voies, avec le brouillard, le vent glacial, la pluie mais une belle vue sur la rivière en contrebas.

Après cette initiation nous avons pu aller là où tout grimpeur de trad rêve d’aller (pas moi donc) : les orgues basaltiques. Personnellement, après cette première expérience je redoutais de grimper sur les colonnes. D’autant plus que la pluie ne s’arrêtait pas et que j’avais bien compris que Siggi ne s’arrêterait pas non plus. Mais après tout j’étais là pour découvrir la grimpe à l’islandaise et la pluie en fait clairement partie !

Troisième chose à savoir sur l’Islande :

Vous l’aurez compris, ici les mauvaises conditions pour grimper n’existent pas. S’il pleut ce sont des conditions « plutôt correctes ». Alors si vous vous plaignez qu’il fait froid parce qu’il y a du vent à 80 km/h et que le rocher est mouillé parce qu’il a plu il y a 5 min, sachez que pour les grimpeurs islandais ce sont des conditions optimales pour enchainer les projets.

L’avantage du vent à 80 km/h c’est qu’il chasse vite les nuages (vous vous souvenez du proverbe des 5 min ?) et qu’il sèche vite le rocher. A mon grand dam nous allions pouvoir grimper.

Gerðuberg est situé à Hnappadalur dans la péninsule Snæfellsnes. Le site est plus éloigné de Reykjavik (à 120 km) mais, en étant motivé, il est tout de même possible d‘y aller à la journée (et même sans l‘être puisque je l‘ai fait). Sinon cela vaut le coup de coupler une journée de grimpe avec une journée de balade dans la péninsule, qui offre des paysages à couper le souffle. C‘est ici que vous trouverez les orgues basaltiques.

Les orgues balsatiques sont très célèbres en Islande, le spot est d‘ailleurs fréquenté par beaucoup de touristes qui sont toujours étonnés de voir des grimpeurs. Les colonnes ont été formées il y a environ 135 000 ans par des écoulements de lave. Elles mesurent à peu près 1,50 m de large, avec des fissures de tailles variées entre chaque. Aucune voie n‘est équipée, l‘endroit étant protégé. Il n‘y a donc que du trad et c‘est principalement de la fissure, de toutes les tailles pour varier les plaisirs (ou les craintes pour moi, n‘ayant jamais grimpé en fissure auparavant). Les voies ne sont pas très longues, les colonnes mesurant entre 8 et 14 m (ouf). J‘ai pu faire un 5c (en évitant à tout prix d‘utiliser les fissures) et un 6a+ qui m‘a paru être un 7c. J‘ai essayé une première fois en moulinette, je suis tombée 3 fois, ne sachant comment grimper dans ces fissures désagréables.

Il a ensuite fallu y aller en tête, tout en plaçant les protections. Grimpe en fissure + en trad = définitivement pas fait pour moi, je tremble encore rien que d‘y penser! On peut d‘ailleurs facilement lire la terreur dans mon regard sur les photos. Heureusement j‘avais de l‘ego et de la rési, j‘ai donc désespérement réussi à enchaîner la voie, en y passant 30 min (pour une 6a+ de 12m ça commence à faire) et en plaçant deux friends à chaque fois car j‘étais terrorisée. Avec du recul ce fut tout de même une bonne expérience, les voies sont très belles à grimper (lorsque l‘on aime la fissure) et l‘environnement est encore une fois très plaisant.

Le bonus ? Attendre que la pluie cesse au Rjúkandi Kaffi , un café situé à Borgarnes, à 20 min de la falaise. Les gâteaux y sont à tomber et les propriétaires très accueillants.

La case du trad climbing était cochée, nous allions enfin pouvoir nous attaquer aux choses sérieuses : un road trip dans l‘est direction Hnappavellir, LE spot de couennes islandais et Vestrahorn, un spot de bloc au bord de l‘océan. Un road trip vers l‘est est un passage obligatoire en Islande. Il faut emprunter la fameuse route 1 (la route 66 de l‘Islande), qui fait le tour de l‘île. Sur le chemin vous rencontrerez : des cascades, des sources d‘eau chaude, des glaciers, des icebergs, une plage avec de gros glaçons échoués, des moutons, des chevaux, … Tout le meilleur de l‘Islande !

Quatrième chose à savoir sur l’Islande :

Il y a plus de moutons que d’habitants sur l’île, et il y a également énormément de chevaux. Les chevaux islandais sont spéciaux, ils sont de petite taille (à mi-chemin entre un poney et un cheval) et ils ont plusieurs particularités :  ce sont les seuls chevaux à posséder 5 allures naturelles, dont le “tölt“. Dans cette allure, le cheval a toujours un pied ou deux posés au sol. C’est le secret pour un confort incomparable. L’histoire raconte même que l’on peut poser une tasse de café remplie sur le cheval lancé à cette allure : celle-ci ne se renversera pas. L’autre particularité de ces chevaux est qu’ils ont des coupes de cheveux dignes des boys band des années 90, cela vaut largement le détour.

L’objectif ultime ? Trouver celui avec la même coupe de cheveux que vous (personnellement je l’ai trouvé). Dans tous les cas n’hésitez pas à vous arrêter les voir, ils sont en général très disposés à faire ami-ami.

Un arrêt obligatoire sur la route est la plage de Reynisfjara, près de la ville de Vík. Une plage de sable noir avec des orgues basaltiques et une vue imprenable sur les Reynisdrangar, des stacks basaltiques situés dans le prolongement des falaises. Une inspiration pour du deep water soloing ? Une petite anecdote, cette plage est surnommée « chinese take-away », « chinois à emporter » par les islandais. Les touristes d’origine chinoise sont en effet de plus en plus nombreux sur l’île, l’océan est souvent déchaîné, avec de hautes et puissantes vagues déroulant sur la plage. Ajoutez à cela des touristes avides de sensations fortes et aimant se mouiller les pieds et je vous laisse comprendre l’origine du nom… ! Blague à part cette plage vaut vraiment le détour, surtout au coucher du soleil. Mais elle est particulièrement dangereuse donc attention ! Les vagues en ont emporté plus d’un et avec le courant il est impossible de revenir sur la plage.

Un autre arrêt obligatoire est le lagon Jökulsárlón et la plage Diamond beach située juste en face. Un lagon rempli d’icebergs avec le glacier Vatnajökull en arrière-plan et une plage de sable noir contrastant avec les glaçons s’y échouant. Pas la peine d’en dire plus, encore une fois les paysages sont tels qu’on les imagine, irréels.

Un arrêt bonus peut se faire à Fjallsárlòn, pour une petite session de bloc au pied des glaciers. Les blocs assez hauts pour grimper sont (très) peu nombreux mais encore une fois l’environnement est incroyable. Nous avons juste fait un bloc de chauffe et un joli 6c avec une sortie toute en équilibre, par manque de temps. Mais si vous prenez le temps de fouiller il est possible de trouver quelques blocs sympas.

Cette route 1 vous mènera donc 4 heures plus tard à Hnappavellir, Hnappo pour les intimes, LE spot de référence pour les voies en Islande. Situé à environ 1h15 à l‘ouest de Höfn, Hnappavellir a été pris d‘assaut par les grimpeurs dans les années 90, en sympathisant avec les fermiers du coin. C‘est grâce à eux qu‘aujourd‘hui les amateurs de varappe sont autorisés à camper sur le site (et eux seuls). Des falaises de basalte s‘étendent sur 5 km de long, érodées par l‘océan. Il y a quelques milliers d‘année la côte était située à cet endroit. Aujourd‘hui l‘océan est plus éloigné mais toujours visible depuis les falaises.

Le spot s‘étend donc à perte de vue et compte presque 200 voies du 3 au 8b+, pour la plupart équipées. La voie la plus dure d‘Islande se trouve là-bas, “Kamarprobbinn“, un 8b+ plutôt typé bloc, enchaînée en 2016.  La falaise n‘est pas très haute, d‘une manière générale les voies sont donc plutôt intenses. Même dans le 6 il va falloir forcer ! J‘avais un peu peur de cela en arrivant, pensant du coup que les voies n‘allaient pas être très agréables à grimper. Pourtant j‘ai été très étonnée de leurs qualités et je me suis réellement régalé. Il y en a pour tous les goûts et j‘ai beaucoup apprécié grimper dans des voies sur du basalte, n‘étant pas habituée à cela en France.

Le bonus ? Un petit refuge a été financé et construit par les grimpeurs de la salle de bloc de Reykjavik il y a quelques années. Une très bonne idée vu les températures extérieures ! Même en plein soleil, avec le vent glacial nous avons fort apprécié pouvoir rentrer déjeuner et boire un thé à l‘intérieur. Ah oui parce que j‘ai oublié de le préciser mais la maison est au pied des voies. Bon à savoir, tout grimpeur accédant au site doit payer une cotisation annuelle de 1500 ISK (couronne islandaise), soit environ 11€. Cette cotisation permet en fait de grimper sur tous les spots aux alentours, pas seulement Hnappo.

Nous avons terminé notre trip à l‘ouest par la visite du spot de bloc Vestrahorn, situé au pied des montagnes du même nom, près de Höfn. Du bloc avec en arrière-plan les montagnes, l‘océan, les vagues et du sable noir. On a vu pire ! L‘endroit est un site touristique (mais personne ne s‘aventure jamais jusqu‘aux blocs) et les terres sont privées. Il faut donc payer 900 ISK (un peu moins de 7€) au propriétaire pour pouvoir accéder au spot. Cela peut paraître aberrant pour certains mais le prix n‘est pas exagéré, le propriétaire est très gentil envers les grimpeurs et comme les routes lui appartiennent c‘est lui qui finance leur entretien. Il tient aussi un café, le Viking Café.

A Vestrahorn vous trouverez un champ de blocs très étendu. Tout ne se grimpe pas, il y a aujourd‘hui plus de 400 passages ouverts mais il y a encore un gros potentiel. Il y en a pour tous les niveaux, du 4 au 8. Un topo verra bientôt le jour. Il est recommandé d‘avoir plusieurs crash-pads, le pied des blocs n‘étant pas toujours très plat. Attention la météo est une fois de plus très capricieuse sur ce spot, le mélange montagne et océan n‘étant pas très favorable au beau temps. Nous avons eu énormément de chance le jour où nous y étions, soleil et ciel bleu (j‘ai même pu grimper en débardeur) mais en général il y fait très froid, humide et venteux. Les conditions parfaites pour les islandais donc !

Nous n‘avons malheureusement pas eu assez de temps sur place pour tout tester mais encore une fois nous avons pu grimper des blocs très jolis, sur du rocher de type gabbro. Il faudra également revenir pour tester les grandes voies de la montagne au dessus du spot de bloc. Quelques-unes sont équipées et la vue est imprenable. Il paraît même qu‘il y aurait encore quelques trucs à ouvrir, affaire à suivre… Le bonus du spot ? C‘est aussi un spot de surf !

La dernière étape de notre trip islandais aura été l‘ice-climbing. Encore quelque chose que je n‘avais jamais fait et une grimpeuse m‘avait gentiment proposé de nous emmener faire une initiation pour notre dernier jour. L‘occasion ou jamais ! Cette grimpeuse, Hjördís, s‘est d‘ailleurs révélée être une cousine éloignée.

Cinquième chose à savoir sur l‘Islande :

Tout le monde est cousin au 9e degré. Rien d’étonnant donc à tomber sur la cousine d’une cousine. En cas de relation il existe une base de données, l’«Islendingabók » (le livre des Islandais») qui peut être utilisée pour vérifier que l’on n’est pas trop proches parents.

Nous voilà donc partis la veille du départ, sous une pluie diluvienne qui ne nous quittera pas de la journée et qui n’est pas la pluie la plus sèche du monde.

Sixième et dernière chose à savoir sur l’Islande :

En cas de forte pluie personne ne pourra rien pour vous, même pas la meilleur gore-tex du monde. Il restera éventuellement l’option gros ciré marin, avec l’inconvénient que vous verrons plus tard.

2h et quelques plus tard nous arrivons devant le glacier Sólheimajökull, que, je dois l’avouer, nous ne voyons que très peu vu la météo. Nous enfilons « quelques » couches, préparons les piolets, les crampons, le baudrier, le casque, les gants, … Armés de courage nous mettons le nez dehors et rentrons aussitôt : la gore tex est déjà trempée. Hjördís nous propose alors d‘enfiler des sortes de grands cirés ainsi qu‘un pantalon du même type, qui ont l‘air bien plus efficaces. Après 20min de marche le constat est le suivant : en cas de grosse pluie il faut tout simplement choisir entre garder la gore-tex et être mouillé par l‘extérieur ou prendre un ciré et être mouillé de l‘intérieur. Bref, nous passerions la journée en étant trempés.

Sólheimajökull est un glacier d’une dizaine de kilomètres de longueur, constituant une langue glaciaire. La balade est assez facile et vous trouverez en chemin les éléments classiques d’un glacier, crevasses, grotte et glace aux reflets bleus. Cependant ne vous attendez pas à trouver un beau glacier tout blanc, celui-ci est recouvert d’une couche de cendre noire, due à l’éruption du Eyjafjallajökull en 2010. Un paysage très spécial donc, surtout avec le temps qu’il faisait : nous avions l’impression d’être dans un film en noir et blanc. Il aura été difficile de se motiver à grimper avec le froid et la pluie mais cette première expérience aura tout de même été réussie. Nous avons fait 3 petites voies en moulinette et, après avoir tapé n’importe où et n’importe comment avec mes piolets j’aurais quand même réussi à en planter quelques-uns et sortir du moulin (il paraît que c‘est un terme en glace).

Voilà pour ce premier (mais pas le dernier!) trip de grimpe en Islande. Des premières expériences, de la pluie, du vent, de la grimpe variée, du soleil quand même, des tonnes d‘arc-en -ciel, des paysages à couper le souffle, de la lumière irréelle, du rocher de très bonne qualité, … Je ne peux pas dire que c‘est LA nouvelle destination grimpe, ce serait mentir, mais en cas de visite du pays je recommande d‘avoir une paire de chaussons dans le sac. Il ne faut pas partir là-bas avec l‘espoir de faire de grosses séances de grimpe mais cela vaut le coup de coupler des balades avec de l‘escalade. N‘hésitez pas à me contacter pour plus d‘infos.

Un ENORME merci aux sponsors pour leur soutien sur ce trip : Planetgrimpe, Edelrid, Mountain Hardwear, Toyota Iceland, Hydroflask et aux locaux avec qui nous avons partagé de super moments : Bea, Ben, Siggi, Adrian, Elmar, Hjördís, Valdimar, Diddi, Ólafur, Kristinn, Kjartan et tous les autres que j’ai oubliés. Et à très bientôt 🙂

Comment s’y rendre?

En avion , compter environ 300 € AR depuis Paris en hors saison, les prix flambent en été. L‘aéroport se trouve à Keflavik, à environ 45 min de la capitale. Des navettes font le trajet depuis l‘aéroport.

Adresses web utiles :

Monnaie :

1 Couronne islandaise = 0,0073 Euro

Pour prolonger le voyage :

Le circuit des touristes : le Cercle d‘or comportant 3 des sites les plus touristiques d‘Islande :  le parc national de Þingvellir, la chute de Gullfoss et le champ géothermique de Geysir.

Sur la route 1 : la plage de Reynisfjara, près de la ville de Vík, le lagon Jökulsárlón et la plage Diamond beach. Tous les glaciers et les cascades aux alentours.

En bonus les vidéos du séjour


Crédit photos : Damien Largeron, Axel Ballay, Svana Bjarnason
Texte: Svana Bjarnason – Planetgrimpe

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Covid-19: La saison des compétitions nationales d’escalade est finalement terminée

06 Mai

Alors que la FFME espérait reporter au mois d’aout les championnats de France non disputés à ce jour, la décision a finalement été prise de mettre fin à la saison nationale 2019-2020. Voici le communiqué ci-dessous.

Compte tenu de la crise sanitaire mondiale que nous vivons, de son évolution et de son impact sur les rassemblements, les déplacements et l’équité sportive, la fédération est au regret d’annoncer la décision de l’annulation de l’ensemble des championnats de France d’escalade non disputés à ce jour, mettant un terme à la saison sportive 2019-2020.

Sont annulés et sans report :

  •  Les championnats de France jeunes et seniors de vitesse
  • Le championnat de France handi-escalade
  • Le championnat de France vétérans de difficulté
  • Le championnats de France jeunes de difficulté
  • Le championnat de France seniors de difficulté
  • Le championnat de France poussins benjamins

Afin de s’adapter à cette situation exceptionnelle, des mesures dérogatoires aux règlements sportifs seront présentées dans les prochaines semaines.

Nous partageons votre déception et avons déjà hâte de vous retrouver sur les murs et les blocs la saison prochaine.

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Les JO 2021 seront annulés si la pandémie n’est pas maîtrisée

06 Mai

Cela pourrait être historique dans le monde du sport si les JO 2020, déjà reportés à 2021 (23 juillet au 8 août), se voyaient finalement être annulés. En effet, jamais, hors période de guerre, les JO n’avaient été annulés (Les JO de 1916, 1940 et 1944 ne s’étaient pas tenus suite à la première et seconde guerre mondiale).

Dans une récente interview il y a quelques jours, Yoshiro Mori (président du comité d’organisation japonais) affirmait qu’il ne serait pas possible de reporter une nouvelle fois les jeux, aussi bien d’un point de vu organisationnel et financier, que par respect pour les athlètes. Yoshiro Mori déclarait également que si la pandémie du Covid-19 n’était pas maîtrisée d’ici là, les Jeux de Tokyo pourraient tout simplement être annulés.

Selon lui, si aucun vaccin n’est trouvé à l’aube de l’été 2021, il sera extrêmement difficile d’organiser ces jeux tout en  préservant la santé des athlètes et des spectateurs venus du monde entier. Car le défi n’est pas seulement de contrôler l’épidémie au Japon: la compétition étant internationale et suscitant de grands mouvements de foule à travers le monde pour venir y assister, c’est bel et bien le monde entier qui devra contrôler l’épidémie pour que les JO puissent se dérouler normalement, voir se dérouler tout court.

Nous reviendrons plus en détails sur ce dossier prochainement, notamment pour vous expliquer les conséquences que pourrait avoir l’annulation des JO en 2021, et notamment des conséquences sur les athlètes, sur les ressources financières du CIO et les subventions qu’il octroie dans le monde du sport à travers le monde, et enfin sur l’organisation de Paris 2024…

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Interview exclusive avec la FFME au sujet de la fin du conventionnement des falaises

01 Mai

Il y a quelques jours, la FFME annonçait la fin du conventionnement des falaises, suscitant ainsi des craintes pour les pratiquants outdoor qui appréhendent de se voir interdire l’accès à certains sites.

Nous sommes donc allés à la rencontre d’Alain Renaud, directeur général adjoint et responsable du pôle sites naturels d’escalade, et Rémy Moutardier, Vice-président en charge des sites naturels d’escalade, afin de leur poser quelques questions sur le sujet et d’éclaircir certaines zones d’ombre. 


Il y a quelques jours, la FFME a annoncé mettre fin à toutes les conventions existantes, conventions qui permettaient jusqu’à présent aux propriétaires des falaises de ne pas être mis en cause en cas d’accident. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Pouvez-vous nous communiquer une date précise pour la fin de ces conventions ? Cela est-il acté dès aujourd’hui ou est-ce que la fin des conventions se fera progressivement ?

Ces conventions ont essentiellement vocation à formaliser l’accord du propriétaire pour que le public accède librement à son terrain. Et, effectivement, elles stipulent que la garde du site est transférée à la FFME, et par là même dégagent la responsabilité civile du propriétaire.

Depuis 10 ans, l’augmentation du nombre des sinistres à la suite desquels les victimes recherchent la responsabilité de la fédération du fait de la garde juridique des sites a nettement augmenté (principalement du fait de sinistres résultant de chutes de pierres). Le contrat d’assurances responsabilité civile de la fédération s’avère très déséquilibré (8.3 M€ de charges pour l’assureur liées aux sinistres contre 3.8 M€ de primes versées à l’assureur). Pour éviter des augmentations de primes trop importantes, la fédération est amenée à réduire son risque en dénonçant toutes ses conventions. L’objectif de la FFME est d’avoir dénoncé l’ensemble des conventions à la fin de l’année 2021. Donc l’opération se fera bien très progressivement.

Nombre de pratiquants en falaise n’ont pas de licence FFME, que pensez-vous de la solution, pour certains, d’imposer à tous les pratiquants d’avoir une licence afin de participer au financement de l’assurance ?

Toutes les solutions qui consistent à maintenir les conventions et à chercher des financements pour payer les primes qui ne manqueraient pas de continuer d’augmenter constituent une fuite en avant que nous estimons déraisonnable. En effet, tôt ou tard, compte-tenu de la fréquence des sinistres et de la judiciarisation de notre société, la FFME, en admettant qu’elle trouve des moyens de faire participer davantage de grimpeurs au paiement des primes d’assurances (hypothèse hasardeuse…), risque de ne plus trouver d’assureurs pour couvrir sa responsabilité. Ajoutons que la FFME ne souhaite pas et n’a pas le pouvoir d’imposer quoi que ce soit : prendre une licence reste un acte volontaire d’adhésion et de soutien au mouvement sportif que chacun est libre d’exercer.

Avez-vous une visibilité sur ce qui se fait dans les pays étrangers, notamment les pays connus et reconnus pour leurs nombreuses falaises (Espagne, Etats-Unis, …) ?

Le cadre légal de la responsabilité et le système assuranciel sont spécifiques à chaque pays. Et donc, tenter de s’inspirer des pratiques des autres s’avère rapidement peu pertinent. Il faut noter également que la théorie de « l’acceptation des risques » (http://dictionnaire-juridique.jurimodel.com/Acceptation%20des%20risques.html), que nous défendons, est un principe juridique à fort impact en vigueur dans bon nombre d’autres pays.

D’autres solutions ont-elles été envisagées par la FFME ?

Depuis 2017, la FFME a lancé un vaste programme qui vise à impliquer les collectivités dans la gestion des sites naturels d’escalade. Cette possibilité est prévue par la loi. C’est notamment la raison d’être des CDESI (Commission Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires) et des plans qu’elle peut mettre en œuvre (PDESI). La mise en œuvre de cette opération a porté ses fruits puisque en 3 ans, à la suite soit d’une démarche volontariste des collectivités, soit d’une dénonciation de conventions concertées, le nombre de conventions restantes est passé d’ environ 1060 à environ 800. Cette politique de collaboration avec les collectivités territoriales continue d’être portée et promue.

Quel impact aura cette décision sur notre pratique de l’escalade en falaise ? Avez-vous des chiffres à avancer au regard des sites qui ont d’ores et déjà été déconventionnés ?

En parallèle de la campagne expliquée ci-dessus, la FFME a décidé en juin 2019 de procéder à la dénonciation des sites qui concernaient des terrains d’aventure. En effet, ces conventions exposaient la fédération de façon excessive compte tenu des difficultés d’entretien. Nous avons procédé à environ 150 dénonciations. Cette opération n’a généré aujourd’hui qu’une seule interdiction définitive sur un site très peu utilisé. Une seule interdiction pour près de 150 dénonciations. Par conséquent, si on ne peut pas certainement pas garantir que la décision de la fédération pour le reste des conventions ne va pas entrainer d’interdictions, compte-tenu de notre expérience, on ne peut pas affirmer qu’elle en entrainera massivement.

Qui aura la responsabilité des falaises qui étaient conventionnées par la FFME ?

Deux possibilités : la première est que le propriétaire privé ou public retrouve la responsabilité d’origine, puisque la « garde » n’est plus transférée. La deuxième est que, sous l’impulsion de la FFME, les collectivités acceptent de prendre cette responsabilité en signant des conventions soit « un département avec une commune », soit « une commune ou un département avec un propriétaire privé », les possibilités légales existantes aujourd’hui sont multiples.

Pensez-vous qu’une commune, un département ou une région prendra le risque d’être condamnée au même titre que la fédération en cas d’accident ?

Il faut savoir qu’il y a en France environ 2500 sites d’escalade. S’il en reste un peu plus de 650 conventionnés, par la FFME, cela signifie que 1850 propriétaires acceptent déjà ce risque. Par ailleurs, comme dit précédemment, certains départements ont massivement repris la gestion des sites en intégrant cette action dans le développement touristique et sportif de leur territoire. Par exemple, indépendamment de cette décision fédérale, le département de l’Ardèche sera dans un avenir proche gestionnaire de la quasi totalité des sites qui étaient jusque-là conventionnés par la FFME.

Il faut bien comprendre, par ailleurs, que l’exposition de la FFME au risque assuranciel était très important du fait du nombre de conventions qu’elle portait. Avec un seul site à gérer, une commune, par exemple, prendrait aujourd’hui un risque 1000 fois plus faible que ne l’a assumé la FFME.

On peut ajouter que les collectivités doivent déjà assurer des risques de responsabilité civile liés à des chutes de pierre, notamment sur le réseau routier. La responsabilité de sites d’escalade pourrait leur apparaitre comme marginale et cela nous a déjà été confirmé par certaines d’entre elles.

Il faut savoir également qu’une collectivité ne peut pas interdire l’accès à un espace public sans contrainte. Les décisions d’interdiction doivent être proportionnées au risque. Il y a donc matière à négociation, voire même à attaquer des décisions d’interdiction abusives.

La FFME avait engagé des discussions, notamment pour aller vers une évolution législative visant à protéger les propriétaires et gestionnaires. Où en est-on de ce côté-là?

Ces discussions sont toujours d’actualité. Le premier axe suivi par la fédération a été de se rapprocher d’un groupe politique du Sénat. Cette démarche a abouti en janvier 2018 à un vote favorable d’une proposition de projet de loi qui visait à exonérer les gestionnaires de sites sportifs en milieu naturel de la responsabilité sans faute. Ce vote n’a pas été suivi d’effet, le gouvernement restant maitre de la décision de porter ce projet devant l’Assemblée Nationale. Une relance de l’action a été récemment initiée par Michel Savin, sénateur de l’Isère. Nous pensons que, malheureusement, cette piste n’a que très peu de chances d’aboutir.

En effet, le gouvernement a choisi une autre façon d’aborder ce sujet en intégrant cette problématique dans un projet de réforme du code civil. Le projet, auquel la FFME a été associée de très près en liaison avec le Ministère du Sport, va dans le bon sens. Mais il apparait qu’ils ne supprimeront pas la responsabilité sans faute du gestionnaire. Au mieux, il laissera à l’appréciation du juge, la possibilité de partager cette responsabilité avec les éventuelles victimes. Le législateur tient en effet à mettre en place un cadre qui permet l’indemnisation du préjudice subi par les victimes d’accident.

Le calendrier de la mise en place de cette réforme reste très incertain et on peut d’ores et déjà garantir qu’il ne réglera pas tous nos problèmes.

Tous les contacts pris par la FFME avec les principaux ministères, avec des députés et des sénateurs, avec des associations d’élus (maires de France, départements de France, élus du sport…) n’y auront rien changé pour l’instant.

Que répondre aux grimpeurs qui pourraient penser que la FFME abandonne le développement des falaises au profit de la résine et de la compétition ?

L’intérêt pour l’escalade en milieu naturel reste profondément ancré dans la culture fédérale. Pour certains, déconventionnement est synonyme de désengagement. Cette théorie est parfois dure à entendre pour nous quand on mesure toute l’énergie mise au service de la défense de l’escalade en sites naturels par la fédération et ses comités territoriaux depuis 40 ans. Même si la décision fédérale de dénoncer les conventionnements ne change pas grand-chose à la pratique de l’escalade outdoor, nous pouvons comprendre la frustration que peuvent ressentir les passionnés et notamment les équipeurs. Pourtant, il y a tellement d’autres façons de défendre les falaises que le conventionnement : l’engagement dans l’entretien des sites, la recherche de fonds pour ce même entretien au travers du fonds de dotation RockClimber, les contacts avec les collectivités pour trouver des solutions en commun, la poursuite des efforts d’évolution législative, les formations, la mise au point d’outils de gestion des sites, la participation à l’élaboration des normes, la classification des espaces…

L’escalade est aujourd’hui une activité reconnue grâce à toutes ses composantes, indoor, outdoor, loisir, handisport, éducatives, sportives, compétitives, olympiques, associatives, commerciales, professionnelles… C’est la force de la FFME d’initier et d’accompagner tous ces changements. Elle est maintenant un acteur reconnu notamment grâce à cette diversité.
Le débat sur un positionnement plutôt vers le rocher ou la résine, vers la découverte de l’escalade ou le haut niveau, doit avoir sa place au sein de la FFME. Il est l’expression de la sensibilité de chacun et de sa volonté de faire glisser le curseur dans un sens ou dans l’autre. Mais il doit n’avoir qu’un fondement : la volonté de la fédération de promouvoir toutes les pratiques.

Le mot de la fin ?

C’est certes une page importante de l’histoire de l’escalade en France qui se tourne. Cette histoire retiendra néanmoins, sans doute, cette politique généreuse de conventionnement suivie pendant près de 40 ans par la fédération. Mais les schémas de gestion à durée illimitée, cela n’existe pas. Gageons que, par sa décision qui rebat les cartes de façon résolue, la fédération aura réussi à susciter, de la part de tous les acteurs de l’escalade outdoor, une réflexion profonde d’où naitront d’autres schémas de gestion des falaises plus équilibrés. A l’écoute de toutes les idées, la FFME restera définitivement impliquée dans ces évolutions.

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La FFME annonce la fin des conventions: La grimpe en falaise menacée

28 Avr

La FFME vient d’informer, pas le biais d’une lettre officielle aux présidents des ligues et clubs, qu’elle mettait fin aux conventions qui permettaient jusqu’à présent aux propriétaires des falaises de ne pas être mis en cause en cas d’accident. L’effet immédiat pourrait être une fermeture et un déséquipement pur et dur de certaines falaises , notamment celles appartenant à des  propriétaires privés, ces dernier ne souhaitant prendre aucun risque en cas d’accident… Néanmoins, gardons à l’esprit que  la dénonciation des conventions n’a jusqu’ici que très peu donné lieu à des demandes de déséquipement ou d’interdiction selon la fédération.

Rappelons enfin que cette décision de la FFME fait suite à son assignation en justice suite à un accident survenu sur la falaise de Vingrau en 2010, et pour lequel, elle est actuellement condamnée à verser 1,6 millions d’euros aux victimes.

Notre dossier complet sur le sujet l’année dernière à relire pour tous les détails. 

La lettre du président de la FFME, Pierre You:

Mesdames, Messieurs les Président(e)s des ligues Mesdames, Messieurs les Président(e)s des comités territoriaux Mesdames, Messieurs les Président(e)s des clubs

Cher(e)s président(e)s, cher(e)s ami(e)s,

 Avant toute chose, en cette difficile période de crise sanitaire, je vous souhaite, à vous et à vos proches, la meilleure santé possible. J’espère que le confinement auquel nous nous astreignons tous et qui nous prive temporairement de nos activités sportives favorites reste supportable.

J’aurais préféré envoyer ce courrier dans une période plus favorable. J’aurais surtout préféré en parler de vive voix et en débattre avec vous lors de notre assemblée générale prévue le 4 avril dernier. Mais, malgré la crise actuelle, la vie fédérale continue et vous comprendrez certainement la nécessité de vous communiquer ces informations dès aujourd’hui pour que nos clubs puissent préparer au mieux la prochaine saison.

Depuis quelques années, nous constatons une hausse sensible du nombre de dossiers où, des victimes d’accident d’escalade résultant de chutes de pierres, recherchent la responsabilité civile de la fédération. Parmi eux, le plus impactant est certainement celui de l’accident de Vingrau, où nous sommes, à ce stade de la procédure, condamnés à verser aux victimes la somme de 1.620.000 €.

Ce jugement a créé une jurisprudence lourde de conséquences.

Deux autres dossiers préoccupants ont été ouverts, l’un en septembre 2019 (Rocherolles – 87) et l’autre en février 2020 (Le Coudon – 83). Les dommages subis par les victimes sont très importants et l’impact financier pour la fédération est potentiellement du même ordre de grandeur.

Dans les trois cas, c’est la responsabilité sans faute de la fédération qui est mise en cause. Cette responsabilité résulte du statut de gardien que nous confèrent les conventions d’usage. Dans ces procédures, la fédération ne peut faire valoir aucun argument susceptible de repousser sa responsabilité.

Dans les trois cas, les victimes qui se retournent contre la fédération ne sont pas licenciées à la FFME.

Bien sûr, c’est notre assureur qui, en fin de compte, prend en charge les indemnisations des victimes, dans le cadre de la police d’assurance en responsabilité civile que nous avons souscrite. Mais, l’assureur veille naturellement à l’équilibre économique du contrat. Au cours des dix dernières années, les dépenses d’indemnisation et les provisions qui ont été passées par notre assureur pour couvrir les conséquences des sinistres s’élèvent à 8 300 000 €. Ce chiffre est à comparer avec le montant des primes versées sur la même période par nos licenciés, montant qui s’élève à 3 300 000 €. Quelle que soit la façon dont on interprète ces chiffres, le déséquilibre est trop marqué pour que cette situation perdure.

Notre assureur propose donc aujourd’hui un plan de redressement avec deux objectifs : le premier est de permettre à la fédération de continuer à être couverte en responsabilité civile, le deuxième est de permettre à l’assureur de retrouver un équilibre économique.

Ce plan de redressement comporte deux scénarios :

Le premier intègrerait notre décision de maintenir la politique de conventionnement actuelle. Dans ce cas, l’augmentation de la prime RC payée par chaque licencié serait de 10€ (et passerait donc de 3 à 13 €). L ‘augmentation serait étalée sur deux ans.

Le second intègrerait notre décision de mettre fin à toutes les conventions existantes restantes (environ 650). Dans ce cas, l’augmentation de la prime RC payée par chaque licencié serait de 3€ (et passerait donc de 3 à 6 €). L’augmentation serait étalée sur deux ans (1,5 € en 2020 et 1,5€ en 2021).

Il va sans dire que ces chiffres sont le résultat de longues négociations où la fédération a fait valoir avec fermeté ses arguments et, notamment, celui de l’historique des relations avec son assureur, de l’existence d’autres polices d’assurance souscrites ainsi que de l’important effort de réduction des risques menés par les comités territoriaux depuis 3 ans.

Par ailleurs, il ne fait aucun doute que, si à cette occasion, nous décidions de nous tourner vers d’autres assureurs, les calculs effectués par ces derniers seraient identiques et conduiraient aux mêmes effets. Aucun assureur ne pourrait accepter la situation telle qu’elle est aujourd’hui.

Les actions menées par la fédération pour faire évoluer le cadre législatif et mettre fin à la responsabilité sans faute des gestionnaires de sites naturels sportifs visaient à éviter de se retrouver dans cette situation difficile.

Sans revenir de façon exhaustive sur les nombreuses initiatives fédérales, on peut affirmer qu’aucune piste et qu’aucune cible n’ont été oubliées (ministère des sports, ministère de la justice, ministère des collectivités territoriales, sénateurs, députés, association des maires de France, associations des départements de France, association des élus du sport, etc.). Cependant, force est de constater que, même si les lignes ont bougé, on ne voit pas aujourd’hui d’issue clairement favorable à ces démarches. Sans parler des contraintes liées au calendrier parlementaire, la prédominance dans notre société de la volonté de protéger et d’indemniser les victimes devrait rester pour longtemps un frein à l’évolution législative recherchée.

Le 7 mars dernier, nous avons présenté, en détails, les tenants et les aboutissants de cette situation exceptionnelle au conseil d’administration de la FFME et soumis au vote le choix entre les deux scénarios présentés par notre assureur. Le conseil d’administration s’est prononcé à une très large majorité en faveur du second scénario (augmentation de la prime RC de 3 € et dénonciation de l’ensemble des conventions d’usage).

Il n’y a pas de doute que l’impact sur le prix de la licence aura été un critère prépondérant dans le vote des administrateurs. Mais, faire supporter l’impact financier aux seuls licenciés alors que les sites conventionnés sont utilisés par tous, aura également certainement été perçu comme injuste.

Ce choix parait raisonnable. Maintenir le risque permanent d’une recherche en responsabilité et chercher à financer ce risque à tout prix ressemble à une dangereuse fuite en avant. Au fil du temps, d’autres sinistres surviendraient inéluctablement et les besoins en refinancement seraient sans fin. Dans ce cas de figure, le risque d’inassurabilité pèserait sur la fédération.

Dès lors, il est légitime de se poser la question de l’impact de cette décision sur l’accès aux sites. Il faut d’abord rappeler que, d’une part, on compte 2500 sites d’escalade en France et que les 650 conventions restantes ne concernent qu’environ 500 sites. D’’autre part, la vague de dénonciations des 150 conventions relatives aux sites classés « terrain d’aventure » (expérience réelle « grandeur nature ») n’a généré que très peu de demandes de déséquipements et d’interdictions. Malgré cela, nous savons que nous serons confrontés à des réactions négatives ou défensives. Il nous appartiendra alors de travailler ensemble pour lever d’éventuelles interdictions. Les possibilités de contester de telles décisions des collectivités sont réelles. On sait cependant que ce sera plus compliqué lorsque les sites appartiennent à des propriétaires privés.

Nous sommes conscients que cette situation peut susciter tristesse ou frustration chez tous ceux qui, passionnés d’escalade en milieu naturel, sont impliqués dans la gestion des sites depuis plusieurs décennies. Nous les comprenons. Cependant, la fin de ce modèle ne signifie pas la fin de l’engagement de la fédération dans la pratique de l’escalade en sites naturels. Nous serons à l’écoute des réactions des collectivités et des ministères concernés. Le dialogue doit continuer mais sur des bases nouvelles. De ces discussions peuvent émerger de nouvelles idées, de nouveaux schémas. La fédération doit rester engagée pour les susciter et les mettre en œuvre pour maintenir sa vocation à défendre et promouvoir l’escalade sous toutes ses formes.

Nous reviendrons prochainement vers les comités territoriaux pour expliquer les modalités envisagées pour la dénonciation des conventions.

Comptant sur vos compréhension et collaboration, je vous prie de recevoir, Cher(e)s président(e)s, cher(e)s ami(e)s mes sincères salutations.

Pierre YOU Président


Nous reviendrons pour notre part prochainement sur cette décision qui aura certainement des conséquences sur notre pratique de l’escalade en falaise…

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