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Katherine Choong continue son tour du monde: direction Getu Valley

Après quelques semaines à Yangshuo, notre séjour en Chine se poursuit à Getu Valley, un minuscule village de la Province voisine, celle de Guizhou.

Depuis l’aéroport de Guiyang, six heures de trajet et trois bus différents nous séparent encore de notre destination. A nouveau, personne ne parle ni ne lit l’anglais, il faut donc être parfois très imaginatif et développer une belle gestuelle pour parvenir à se faire comprendre sans parole. Il ne nous reste plus qu’à déchiffrer le nom des villes écrites uniquement en caractères chinois par lesquelles nous devons transiter et nous sommes en route pour Getu. Nous avions heureusement leur traduction imprimée sur papier.

Après Ziyun, ville de la dernière chance avant le bout du monde où nous nous rendons, un minibus nous transporte au cœur d’un décor rural, à travers montagnes et rizières, jusqu’à son dernier arrêt: un village fantôme, où un brouillard à faire pâlir un mort enveloppe les maisons et les hôtels qui paraissent abandonnés. Je sens déjà au souffle glaciale qui s’engouffre au moment d’ouvrir la portière du bus, que je ne vais faire plus qu’un avec ma doudoune ces prochains jours.

Heureusement, la bonne humeur et l’accueil chaleureux de la vieille femme qui tient le Spiderman Restaurant, l’auberge où nous dormons, réchauffent l’atmosphère et suffisent à maintenir notre sourire et notre motivation.

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Dehors, le soleil pointe gentiment le bout de son nez et on découvre peu à peu le village. Celui-ci semble être resté figé à une autre époque. Les paysans cultivant uniquement à la main leurs champs ou à l’aide de leur buffle d’eau, nous saluent très amicalement, bien qu’un peu étonnés de rencontrer des Européens. De même pour les petites vieilles toute fripées portant sur leur échine, des fardeaux aussi grands qu’elles. En croisant notre chemin, les enfants s’approchent tout d’abord timidement, puis nous lancent des dizaines de « hello, hello » en agitant leur main. Les caquètements incessants des poules qui picorent dans tous les coins, se mélangent aux klaxons des motos sur lesquelles s’empilent parfois une famille entière. Ce paysage qui paraissait  bien gris au premier abord, prend soudain de la couleur. Les jours suivants, la température est beaucoup plus clémente et le soleil souvent avec nous 🙂

 

Et au cœur de Getu, la grande arche

Le lendemain, réveillés par les cocoricos de la volaille qui peuple le village, nous nous mettons en route pour la grande arche de Chuanshang, une grotte gigantesque qui fait la renommé du lieu, se dressant au centre du parc national bordant les dernières maisons.

Après une traversée en barque de la rivière, reste encore à se farcir près de 1500 marches d’escaliers pour parvenir au pied de l’arche. De quoi faire chauffer nos mollets! Le parc naturel est malheureusement en pleine expansion touristique. Déjà aux portes du parc, on découvre l’ébauche d’un grand centre hôtelier et de belles affiches, promesse d’une future destination pour le tourisme de masse.

Sous l’arche, le site a commencé à être aménagé pour recevoir des visiteurs. Les dégâts ne sont pas encore trop importants mais quelques voies sont devenues impraticables, deux cabanes en bois ayant été construites devant la falaise. Au secteur Buddha Cave, d’autres lignes ont perdu leurs premiers mètres. Des spits se retrouvent alors à ras du sol, une terrasse en béton ayant été coulée au pied des voies. Espérons que les constructions en reste là et que l’escalade restera possible une fois leur projet terminé.

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Malgré ces quelques inconvénients, l’arche n’en perd pas de sa splendeur. Il suffit de lever la tête pour perdre pied dans cette immense voûte vertigineuse, composée d’alvéoles et de colonnettes. Les voies offrent une qualité de rocher exceptionnelle, mais ces sortes d’alvéoles, plates et lisses structurant cette paroi grise, rendent les voies difficiles à appréhender. En clair, on se prend une belle baffe dans nos premières voies 😉 Mais c’est surtout beaucoup de plaisir d’évoluer dans des voies très esthétiques, avec de beaux combats à la clef!

Les autres secteurs de la région valent également le détour. Nous avons particulièrement aimé la grotte de Banyang et ses voies dures sur un mur gris et orangé. Jim s’offre alors trois 8a, dont un à vue. Quand à moi, je sors les deux 8b de cette falaise, des voies en léger dévers sur réglettes dans un style plus familier.

Le soir venu, la femme du Spiderman Restaurant nous prépare de bons petits plats à base de viande, d’œufs et de tofu qu’elle produit elle-même, toujours accompagnés de riz bien entendu. Délicieux, même si j’ai l’impression que je vais bientôt me transformer en riz à force d’en manger du déjeuner au souper.

 

A côté de l’escalade

Rendu populaire jusque dans nos contrées pour ses falaises d’escalade, Getu est avant tout un site réputé pour son parc naturel, qui recèle de coins à découvrir et de belles balades pour tous ceux qui possèdent une âme d’explorateur.

En franchissant l’arche puis en traversant une forêt de bambou, on atteint ensuite un gouffre gargantuesque qui rejoint quelques dizaines de mètres plus bas, une seconde grotte, au fond de laquelle coule la rivière. A l’entrée de la grotte, est équipée « La Voie du Milieu« , une longue voie de 250 mètres en 8 longueurs.

Après une immersion dans une culture tellement différente de la nôtre, on dépose finalement nos baguettes, notre séjour en Chine prend fin. Et c’est direction la Thaïlande, la tête remplie de nouvelles images, de couleurs, de visages et de sourires que le voyage continue !

Plus de détails et d’images de notre séjour à Getu par ici 

Encore un grand merci tous ceux qui nous suivent de près ou de loin et bien sûr, merci à mes sponsors Scarpa, Mammut et la Banque cantonale du Jura

 

 

 

 

Publié le : 08 janvier 2015 par Charles Loury

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