Vidéo : Victor Guillermin dans « Aloha » 9a, l’histoire un rêve d’enfant devenu réalité
Le jeune Français Victor Guillermin, 20 ans, nous partage aujourd’hui la vidéo de son ascension d’« Aloha » 9a, l’une des voies les plus dures d’Alsace.
Un enchaînement express, mais avant tout une aventure de longue date pour celui qui rêvait de cette ligne depuis ses débuts en escalade !
Un rêve de gosse
Quand Victor découvre pour la première fois les images d’ « Aloha », il n’a qu’une dizaine d’années. L’immense toit de grès rouge, sculpté dans le ciel alsacien, le fait immédiatement rêver. « Voir un grimpeur pendu dans ce dévers coupé au couteau, c’était dingue », raconte-t-il.
Des années plus tard, le gamin du Havre est devenu l’un des grimpeurs français les plus prometteurs de sa génération, aussi à l’aise en compétition qu’en falaise.
© Yann Corby
Une revanche au Kronthal
Son histoire avec « Aloha » commence en réalité quatre ans plus tôt. À l’époque, Victor avait osé poser les mains sur les premières prises… avant d’être sèchement repoussé. « Je ne faisais pas un mouvement », se souvient-il en riant.
Une expérience frustrante, mais formatrice. En mars dernier, fort de plusieurs saisons d’entraînement intensif et de belles réussites en falaise (« Avaatara », « TTT », « Estado Crítico », ou encore « Sachidananda » 9a+), il décide de revenir au Kronthal, bien décidé à solder les comptes.
Trois montées et un 9a « solide » à la journée
Le processus est fulgurant. Deux montées pour caler les mouvements — un long 8c en traversée suivi d’un pas de bloc final autour de 7C+ — et le troisième run est le bon.
J’ai retrouvé ce que je ressens parfois en compétition : un run parfait, où tout s’aligne. J’étais complètement absorbé par la voie.
© Coll. Guillermin
À la nuit tombante, il clippe le relais, incrédule. « Aloha », libérée en 2007 par Julius Westphal et répétée seulement par Adam Ondra (2009) et Antoine Kauffmann (2021), se fait une place dans son carnet de croix. Probablement la voie la plus dure du nord de la France, et désormais un souvenir gravé à jamais.
Au-delà du niveau, c’est surtout une ascension qui marque Victor sur le plan émotionnel :
Pendant mon run, je ne pensais plus à rien. C’était comme un état second. Quand j’ai clippé le relais, tout est revenu d’un coup. Je n’avais jamais vécu une sensation aussi forte.
La vidéo, réalisée sur place, retranscrit parfaitement cette intensité ; des images aussi esthétiques qu’authentiques.
© Coll. Guillermin
Et maintenant ?
Victor prévoir de retourner en Alsace pour tenter la version encore plus directe d’ « Aloha »… probablement un 9a+. Et, à plus long terme, un autre rêve : enchaîner “Stocking the Fire”, son grand projet en Espagne.
Mais avant tout, j’espère que cette vidéo donnera envie à d’autres grimpeurs de venir découvrir les falaises du Nord. Il y a ici des bijoux méconnus, qui méritent qu’on s’y frotte.