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Le moniteur d’escalade Nicola Galizia condamné pour homicide involontaire dans l’affaire Traversa

Il y a des souvenirs qui nous pincent le cœur et nous rappellent à quel point il faut être vigilant lors de la pratique de notre sport favori.

Retour le 05 Juillet 2013, quand un drame sévit en France. Un groupe de 10 jeunes grimpeurs italiens, accompagnés de deux parents et d’un moniteur de leur salle locale Ivrea, est en voyage dans le célèbre spot d’Orpierre, en France.

Ce jour-là, la mère accompagnatrice d’un grimpeur, ne pratiquant elle-même pas l’escalade, assemble accidentellement plusieurs dégaines de la mauvaise manière. En effet, au lieu de relier les deux mousquetons par l’anneau de sangle cousue, elle relie l’un des deux mousquetons à la sangle via l’intermédiaire du caoutchouc, prévu seulement pour éviter que le mousqueton ne bouge. En d’autres termes, la dégaine ne tenait que par ce petit morceau de caoutchouc, ne résistant à aucune charge.

Le mauvais montage de dégaine

Et en ce 05 Juillet 2013, le jeune Tito Traversa, âgé de 12 ans, utilise ces dégaines mal assemblées dans sa voie d’échauffement. Il enchaîne sa voie et se pend alors aux deux dégaines accrochées au relais. Celles-ci lâchent toutes les deux, tous comme les autres dégaines en dessous… Pour cause, huit des douze dégaines étaient mal assemblées. Tito subit une chute de 15 mètres avec retour au sol. Il est transporté par hélicoptère en urgence à l’hôpital de Grenoble. Malheureusement, il décédera trois jours plus tard.

Tito Traversa était l’un des grimpeurs les plus prometteurs de son pays. À 10 ans, il enchaînait déjà son premier 8b+ au toit de Sarre en Italie. Seulement deux jours avant sa chute, il réalisait son quatrième 8b+ à Gravère.

Le tribunal italien vient d’annoncer que Nicola Galizia, le moniteur d’escalade de 36 ans qui accompagnait le groupe, est condamné pour homicide involontaire dans la mort du jeune Tito. Il écope d’une peine de deux ans de prison avec sursis et devra payer des frais judiciaires de plus de 21 000€.

Les deux autres accusés cités dans cette affaire, Luca Gianmarco, gérant de la salle d’escalade et du club dont faisait partie Tito et Carlo Paglioli, dirigeant d’Aludesign, qui fabrique les pièces pour les dégaines ayant été mal montées ont été acquittés de tout acte répréhensible.

Cet accident tragique est une fois de plus l’occasion de se rappeler que nous pratiquons un sport où la moindre erreur peut devenir fatale. Soyez toujours vigilants et concentrés au moment de manipuler des équipements de sécurité et n’oubliez jamais de vous faire vérifier par votre compagnon de cordée.

Publié le : 29 mai 2018 par Nicolas Mattuzzi

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