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Hugo Parmentier revient sur une année 2020 très riche malgré des conditions difficiles

© Gilles Puyfages

Ça y est, 2021 est (enfin) arrivée, et il est temps de faire le bilan de 2020. C’est dans cette optique que nous avons demandé à Hugo Parmentier de revenir pour nous sur cette année, qui, malgré les difficultés liées au Covid, aura été très riche sur de nombreux points. Voici son retour ci-dessous.


Les points forts de cette année

  • Eagle-4: mon premier 9b, ma plus grosse réalisation qui concrétise des mois de travail et plusieurs années à m’entraîner d’arrache pied. La réalisation d’une vidéo retraçant le processus est aussi une nouveauté qui m’a montré le côté plus professionnel de la performance.
  • Découverte de la Montagne avec mon copain Martin de Truchis et Jan Virt derrière l’appareil photo. Ça faisait longtemps que je rêvais de mettre le pied sur un glacier et de toucher le granite parfait de Chamonix. Nous avons poussé le vice en essayant la Voie Petit 8b max au Grand Capucin. Une introduction osée sur cette face mythique. Une météo capricieuse nous oblige à rebrousser chemin mais nous laisse le souvenir inoubliable d’une aventure aventureuse.
  • 9ème à la Coupe du Monde de Briançon. Il fallait profiter de l’ambiance et des quelques instants sur le mur pour savourer la seule compétition internationale de l’année. Malgré de nombreux pays absents et une concurrence beaucoup plus faible que d’habitude je savoure mon meilleur résultat chez les séniors.

Un été au top

Un été génial avec ma copine à dormir pendant 2 mois dans le vieux paquebot (Ex voiture de mes parents). C’était presque un rêve qui se réalise de pouvoir vadrouiller à souhait dans les plus belles falaises du sud de la France. Le bilan est quand même un peu mitigé car l’objectif était de réaliser la Rage d’Adam à la Ramirole mais je me suis rendu compte que dans ces conditions faire de la haute performance était très compliquée. Les chaleurs de l’été, des nuits de moins en moins ressourçantes, le manque de confort au long terme et surtout le manque d’entraînement ont entraîné une baisse de mon niveau de force au fur et à mesure du temps malgré que ma conti/rési spécifique à “La Rage” s’améliorait. N’essayer qu’une seule voie et rester au même spot très longtemps nous a fait perdre beaucoup de motivation malgré que nous soyons dans un des plus beaux spot du monde avec des amis pendant les vacances. Avec le recul je sais que je n’hésiterais pas à changer d’endroit, retourner quelques jours m’entraîner, diversifier ma pratique (bloc, grande voie), aller à la plage, tout ça au milieu de cet objectif principal qu’est la réalisation d’une voie extrême. La fin du trip se finit bien avec la Coupe du Monde de Briançon, le flash de Asproman 8a+ max, 200m à Ailefroide (en second pour la plupart des longueurs) et un de mes premiers 8b à vue dans le Briançonnais.

Et la fin d’année ?

Des changements dans l’entraînement et le retour au bloc avec les copains m’ont apporté beaucoup de satisfactions et de bonheur. Grimper avec des collègues est source d’émulation, d’apprentissage et de bons moments passés au pied du mur. Une bonne progression en fin d’année ne fait qu’accentuer ma motivation à aller de l’avant et essayer des choses qui me semblaient impossible auparavant.

Hugo dans « Pornographie » | © Gilles Puyfages

Les coups de mou de 2020

Du doute d’autant plus avec le Covid. Est ce que l’entraînement au quotidien fonctionne vraiment? Il y a beaucoup de périodes de grande fatigue où l’on régresse alors qu’on espérait voir une progression au vu des efforts fournis. Les projets qui volaient en éclats dû au covid, une organisation encore plus compliquée avec les contraintes que nous avons tous eu.

Quelques réflexions…

C’est la première année que je commence à être soutenu financièrement. Cela m’a permis de me fixer des objectifs plus précis et de m’investir spécifiquement dans ceux-ci. Merci à mes sponsors qui me soutiennent et croient en moi. ( Arkose, Le 8 Assure, Scarpa, Petzl, Planetgrimpe) Je retiens de 2020 que je peux me fixer de gros objectifs et que je suis capable de m’investir corps et âme pour repousser mes limites. C’est important de se savoir capable de le faire dans la vie en général. Il faut parfois tout donner pour arriver à ses fins, parfois en traversant des moments difficiles sans avoir l’impression de vraiment avancer. Tout en continuant à croire en soi et apprécier au maximum les bons moments et relativiser les moins bons. Malgré ce contexte très difficile, la communauté de l’escalade a continué à partager ses aventures à la maison (les différents challenges, les constructions de pan, de poutres etc.). On a une communauté forte qui a grandi avec le Covid. A la sortie du confinement on sentait une passion incroyable chez les grimpeurs qui retournaient dehors profiter des joies de la nature. J’ai eu l’impression de voir du respect, de la nature et d’autrui, une belle énergie. Des gens sont aussi retournés aux sources en faisant leur pain, en plantant un potager, en grimpant près de chez eux, en France…. Ça m’encourage à faire de même et essayer de réduire mon impact au quotidien, en mangeant moins de viande (ma copine est végé je suis obligé lol), en limitant l’utilisation de l’avion. En dormant plus près des secteurs, en prenant le vélo au quotidien, en achetant local, en réduisant mes emballages. Autant de sujets qui me tiennent à cœur où j’aimerais continuer à m’améliorer. L’escalade apporte des expériences de vie fortes, ponctuées de rencontres enrichissantes. La perte de Luce La Rayonnante me rappelle à quel point je dois profiter de chaque instant et être reconnaissant de toutes les choses qui m’arrivent au quotidien. Je suis très bien accompagné et avec le temps j’apprends de mes erreurs et de mes réussites aussi. Vive 2021!!

Publié le : 15 janvier 2021 par Charles Loury

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