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Bilan de saison: Thomas Joannes revient en détails sur son année 2017

Thomas Joannes a parcouru le monde cette année encore pour participer aux différentes compétitions internationales de la saison 2017, sous les couleurs du maillots français. Championnats de France en début de saison, Championnat d’Europe ensuite, puis huit étapes de Coupe du Monde à travers le globe… L’année n’a pas été de tout repos pour le jeune français.

Entre désillusions, déception, résurrection, moments de joie et de partage, Thomas revient en détails sur ses douze derniers mois…

« 2017 a démarré dans un contexte de changement (nouveau coach en équipe de France, nouveaux partenaires d’entraînement) et donc de nécessaires nouveaux repères à trouver. Un mois de janvier que je dirais flottant… Pourtant, avec la volonté intacte de poursuivre la compétition et la volonté de franchir, cette année encore, une étape supplémentaire. Mes objectifs étaient de renouveler des podiums en coupe du monde et d’intégrer le top 5 mondial. Dès mars ma préparation a été perturbée par une blessure aux abdominaux qui m’a éloigné de l’entraînement pendant 2 mois et a mis le doute dans mon esprit quant à ma capacité à arriver fin prêt pour les compétitions internationales. Cette période hivernale a sans nul doute été la plus difficile que j’ai eu à vivre, je n’ai pas réussi à gérer cette convalescence et je suis arrivé au championnat de France en méforme et avec des doutes… Je termine finalement au pied du podium, une déception certes, mais qui, au final, stimule mon envie et me redonne confiance dans ma capacité à arriver prêt pour les premières compétitions internationales !

Une finale aux championnats d’Europe pour bien commencer la saison

Première compétition de l’été et première finale. Les championnats d’Europe de Campitello sonnent pour moi comme un soulagement « j’y suis parvenu ! J’ai réussi à être prêt à temps ! ». L’objectif était atteint mais je savais à ce moment-là que le plus dur restait à venir car le mois de juillet s’annonçait extrêmement chargé en compétition.

La descente aux enfers

3 coupes du monde en juillet et 3 grosses désillusions ! Le sentiment d’une descente aux enfers qui ne s’arrête pas ! La perception que quoi que je tente, tout est voué à l’échec, que le sort est contre moi et que je ne trouve pas le moyen pour me remettre dans le droit chemin… Ce type de format où les compétitions s’enchaînent les unes après les autres est très difficile à gérer car il faut se remobiliser rapidement après un échec. Je pense avoir globalement tout vécu pendant ce mois de juillet… le manque de réussite, les zipettes, les craquages,…Ça a été très dur psychologiquement ! Je me suis même  poser la question de savoir si l’escalade en compétition me rendait vraiment heureux… jamais je n’ai eu pareil envie de tout laisser tomber !

La résurrection

Mais quand rien ne va plus, retour aux bases ! La falaise, la famille, les amis et l’unique objectif de prendre du plaisir jour après jour. C’est avec uniquement 2 séances de résine en 1 mois que je suis arrivé à Arco ! Je n’avais pas vraiment le droit à l’erreur. Il me fallait rentrer en finale pour poursuivre la saison. Et malgré le stress que tout s’arrête, j’ai passé deux jours où j’ai pris du plaisir à chaque instant, que ça soit sur le mur ou en dehors. S’en est suivi une autre finale, quelques semaines plus tard, à Edimbourg où je loupe le podium de peu, départagé par les résultats des demi-finales Puis deux compétitions en Chine, d’où je retiendrai de bon moments et de bonnes sensations. Mention spéciale à la coupe du monde de Xiamen où les conditions météo pendant les demi-finales ont été plutôt « extrêmes ». Après m’être ré-échauffé une bonne dizaine de fois avant de passer, j’ai attendu bien 45min derrière le mur ne sachant pas vraiment si j’allais pouvoir grimper. L’avantage dans ce genre de conditions, c’est qu’avec un vent à 100km/h on a l’impression d’être seul au monde, on ne s’entend même pas respirer donc pas de risque d’être perturbé… La contre partie c’est qu’avec des rafales pareilles, pas facile de rester en équilibre ou même de mousquetonner les dégaines qui sont parfois à l’horizontale. Ajouter à ça, un jeté en diagonale (non anticipé à la lecture) et vous avez le cocktail parfait pour une voie dont je me souviendrai longtemps… Résultat: premier non-qualifié en finale, départagé aux qualifications… Certains diraient « en équipe de France on n’est pas les plus affûtés, mais qu’est ce qu’on se marre ».

Une 7ème place au général pleine d’espoir

Mes résultats irréguliers cette année  me montre le chemin à suivre: trouver les ressorts d’une forme de détachement qui permet de se transcender… Ne pas se laisser « user mentalement » si la réussite n’est pas au rendez-vous de l’espérance… Le haut-niveau, c’est l’école de la rigueur, de l’abnégation jour après jour, de la persévérance et de l’acharnement. Romain en a été la plus belle preuve cette année. Je lui tire mon chapeau ! Ce qu’il a fait mérite total respect ! Il a construit son chemin vers la réussite, année après année, n’a jamais rien lâché et aujourd’hui le travail paye. La force de caractère dont il a fait preuve pour en arriver là me donne aujourd’hui une motivation plus grande que jamais pour chaque jour m’entraîner, travailler l’engagement, mais aussi la distance qui, je crois, nourrie aussi la performance et montre, un jour prochain, mon réel niveau. Je termine la saison sur une  7ème place au général pleine d’espoir. Même si ce résultat ne me satisfait pas, je retiendrai la manière dont j’ai réussi à ne rien lâcher pour revenir à mon meilleur niveau ! Les championnats du monde sont dans 8 mois ,une nouvelle page à écrire… »

Publié le : 29 décembre 2017 par Nicolas Mattuzzi

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