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Alex Honnold entre de nouveau dans l’Histoire !

Un nouvel exploit inédit pour Alex Honnold.

Alex Honnold s’est lancé dans l’une des expéditions les plus dures de sa vie : l’ascension de l’Ingmikortilaq, l’un des monolithes les plus hauts du monde qu’aucun Homme n’avait encore tenté de grimper. Aux côtés de sa partenaire de grimpe Hazel Findlay, ils sont les premiers de l’Histoire à avoir escaladé cette impressionnante falaise, située au beau milieu du Groenland. Et tout cela, au nom de la science !

Cette falaise de granit et de gneiss vieille de trois millions d’années se situe sur une péninsule isolée, qui s’élève directement des eaux glacées du Nordvestfjord. Le rocher culmine à 1140 mètres de haut et aucune personne n’avait encore osé s’y frotter.

Une ascension encore jamais tentée !

« Nous avons littéralement franchi les limites de la carte pour atteindre cette paroi », affirme Alex Honnold. Pour cause, les cartes nautiques que l’équipe a suivies ne donnaient aucun détail sur le fjord dans lequel se trouve l’Ingmikortilaq. « C’est indéniablement l’une des plus grandes premières ascensions que j’ai jamais réalisées, mais aussi l’une des plus stressantes, en raison de la dangerosité de l’escalade. » poursuit l’Américain.

Durant cette expédition, la cordée aura en effet affronté des morceaux de rocher instables, des températures négatives et des tempêtes de neige.

C’est depuis un canot pneumatique que l’ascension de l’Ingmikortilaq a débuté, comme le rocher jaillit directement de l’eau. La progression jusqu’au sommet aura duré cinq jours. Cinq jours durant lesquels Honnold et Findlay grimperont dans des conditions glaciales, dormant dans un portaledge, à fleur de paroi.

Composé de gneiss vieux de 3 millions d’années, l’Ingmikortilaq a posé de nombreux défis à Honnold et Findlay.

De plus, la grimpe en elle-même s’est avérée bien plus difficile et dangereuse que prévue. La roche, vieille de 3 millions d’années, se détachait constamment en raison des intempéries et du cycle de gel et de dégel dans cette région extrême de l’Arctique. « Avec Hazel, on a tous les deux pensé que c’était la plus sérieuse activité de ce genre que nous n’ayons jamais faite », a confié Honnold. « Faire près de 1200 mètres d’escalade, sur une roche horriblement instable… Ça paraissait interminable. »

Le 16 août, ils ont atteint le sommet, culminant à 1140 mètres de haut, soit environ 220 mètres de plus qu’El Cap. L’Ingmikortilaq compte parmi les plus hautes parois jamais escaladées et était jusqu’à présent l’une des plus grandes parois rocheuses non escaladées au monde.

L’aventure avant la grande aventure

Mais l’ascension de l’Ingmikortilaq n’était que la cerise sur le gâteau de cette grande aventure. Car quelques jours à peine avant cet enchaînement, le duo Honnold/Findlay prenait ses marques sur une autre paroi, nommée « Pool Wall ». Ils réaliseront la première ascension de ce monolithe de 460 mètres, qu’ils coteront 7b+.

Mais cette cotation ne rend pas compte de l’expérience globale, comme le confirme Alex et Hazel. « Ça ne rend pas justice à l’ampleur de cette paroi », confie l’expert des solos. « Il faisait -6,7 °C, et nous l’avons escaladée pendant une tempête de neige ». « Certaines des longueurs étaient techniquement difficiles, mais le plus dur a en effet été la météo », poursuit Hazel. « Nous avons escaladé la plus grande partie de la paroi sous la neige, la pluie, des températures glaciales ou des vents forts. Imaginez une combinaison de toutes les mauvaises conditions possibles et inimaginables et vous obtenez les conditions réelles de notre ascension. »

Alex Honnold, en pleine ascension au beau milieu de l’Arctique

Au nom de la science

Bien qu’étant un réel exploit dans le monde de la grimpe, cette aventure ne s’est pas faite dans le seul but de marquer l’Histoire de l’escalade. Durant toute cette expédition, Alex Honnold et Hazel Findlay ont été accompagnés par une équipe de scientifiques, souhaitant mettre à profit cette exploration inédite en Arctique. « La communauté scientifique a désespérément besoin de données scientifiques provenant de lieux reculés comme Ingmikortilaq », confiait l’un des scientifiques.

L’objectif était d’aider le Dr Heïdi Sevestre, une glaciologue travaillant pour le Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique, à accéder aux glaciers, aux fjords éloignés et à la calotte glaciaire de Renland, située sur un plateau de haute montagne près de Scoresby Sound. Avec l’aide d’Alex et d’Hazel, l’équipe de recherche a obtenu des informations essentielles et un aperçu crucial de la façon dont la glace polaire fond.

« L’est du Groenland est l’une des parties les plus éloignées et les moins étudiées de l’Arctique, c’est pourquoi elle est très importante sur le plan scientifique », explique Sevestre. « Nous avons désespérément besoin de données scientifiques provenant de cette région. L’étude des fjords, des glaciers, des inlandsis, apportera tellement de données à la communauté scientifique que la contribution sera extrêmement positive. »

Alex Honnold et Hazel Findlay au sommet de l’Ingmikortilaq

Ainsi, durant leur ascension du « Pool Wall », les grimpeurs ont prélevé huit échantillons de roche sur la paroi. Ces derniers pourront aider les climatologues à reconstituer l’histoire glaciaire de la région, et à mieux comprendre la vitesse à laquelle la calotte glaciaire s’est retirée à la fin de la dernière période glaciaire, il y a 11 500 ans. Cela permettra ensuite aux scientifiques de réaliser des prévisions plus précises concernant l’élévation du niveau de la mer qui aura lieu suite à la fonte de la calotte glaciaire du Groenland.

Ils ont également posé des capteurs de température sur des falaises et lancé dans le fjord un flotteur spécialement conçu par la NASA, qui sera chargé de collecter des données sur la température et la salinité de l’océan au cours des deux prochaines années.

Heureusement pour nous, une équipe de tournage était présente sur place pour tout filmer. Une prochaine série originale intitulée On the Edge With Alex Honnold paraîtra sur Disney+.

Publié le : 30 août 2022 par Nicolas Mattuzzi

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