Briançon 2012: Sachi Amma et Hélène Janicot au top!
Et une finale de plus pour le 23ème mondial de l’escalade, l’une des plus anciennes compétitions internationale d’escalade avec Arco. Et pour résumé cette soirée, un seul mot : « magique ! ». Et oui, une fois de plus l’équipe de Philippe Ligerot aura été au top du top durant toute la semaine du mondial, l’une des plus belle, voir la plus belle compétition du circuit international, merci !
Mais revenons-en plus précisément à la soirée d’hier.
18h15, des milliers de personnes envahissent le cœur du quartier Berwick, après plus d’une heure d’attente devant les grilles pour certains. Et là on se croirait un premier jour de soldes, tout le monde court pour tenter d’avoir la meilleure place, celle qui leur permettra d’admirer le spectacle de la meilleure des façons. Quand on vous dit qu’à Briançon tout est différent…
19h15, une immense grue venant de derrière le mur vient se positionner au dessus du public pour un numéro acrobatique sur un cerceau, le show commence !
Juste derrière, c’est parti pour la présentation des grimpeuses, et la lecture de la voie.
Là on découvre différentes méthodes : Charlotte Durif, ultra concentrée, qui recule tout de suite pour commencer par lire la fin de voie, ou encore les Autrichiennes Johanna Ernst et Katharina Posh, qui se marrent au pied du mur en tentant de décortiquer les mouvements proposés par les ouvreurs. Comme d’habitude à Briançon, la voie semble longue, très longue, avec des mouvements spectaculaires, dont une croix de fer dans le toit où les grimpeuses auraient dues se retrouver face au public. Auraient dues, car toute ont préféré assurer les mouvements, et aucune n’a envoyer le jeté pour se retrouver face au public.
La première grimpeuse à s’élancer, Yuka Kobayashi, réalise un super run en chutant sur l’avant dernier mouvement. Première réaction : soit la voie est trop facile, soit Yuka a été mutante. Après une demi heure de show, la voie semble effectivement trop facile, et il faut sortir la voie et être dans les trois premières des demis pour espérer être sur le podium.
Sasha DiGiulain, 2ème grimpeuse à s’élancer, chute elle au dernier mouvement, la main dans le bac final. Momoka Oda sera la première à sortir la voie, et vraiment rando. Derrière, Mina Markovic sort également la voie, mais en arrivant au top, elle sait qu’elle a très peu de chance d’être sur le podium puisqu’elle se classait 5ème après les demi, et derrière elle il reste encore des pointures à passer… Katharina Posch s’élance, et on voit mal ce qui pourrait l’arrêter… et bien ni une ni deux, l’autrichienne se met mal dans la fin de voie où il fallait sortir une main en opposition sur un volume avec un petit développé triceps. Elle terminera dernière de la finale. C’est alors au tour de la française Charlotte Durif de s’élancer. Comme à son habitude, elle progresse lentement mais surement, et parvient elle aussi à atteindre le top de la voie. Elle est donc assurée de faire un podium car Momoka Oda et Mina Markovic, qui ont-elles aussi sortie la voie, ont réalisé une moins bonne performance en demi, et il ne reste plus que 2 grimpeuses à passer : Hélène Janicot et Johanna Ernst. Ces deux dernières grimpeuses sont ex-aequo avant les finales, et si elles sortent toutes les 2, elles seront donc départager au temps. Hélène est la première à s’élancer. Dans le début de voie et dans le toit, on la sent pas super à l’aide, parfois même à la limite de nous faire peur sur quelques mouvements aléatoires. Heureusement, en sortie de toit, elle se reprend et avale la grande diagonale finale le plus rapidement possible. Elle sort la voie, et désormais son destin n’est plus entre ses mains. L’autrichienne Johanna Ernst le sait, aux clameurs du public, Hélène est sortie, et si elle veut remporter la coupe du monde, elle doit toper la voie, et plus rapidement qu’Hélène. Malgré la pression, l’autrichienne gère parfaitement son ascension, avec du rythme et de la précision. Elle arrive dans les derniers mouvements, et fait la même erreur que sa compatriote Katharina Posh, sauf qu’elle réussit à temporiser pour finalement passer ce mouv’ et atteindre le bac final. Hélas cette temporisation ne lui permettra pas de repartir avec l’or, car elle sortira la voie avec un peu plus de temps qu’Hélène. C’est donc notre française Hélène Janicot qui s’impose, devant Johanna Ernst et Charlotte Durif. 2 françaises sur le podium, voila de quoi rassurer à moins de 2 mois des championnats du monde à Bercy… !
Cette première finale de la soirée s’achève, et on reste tout de même un peu déçu d’avoir vu autant de grimpeuses au top. Le spectacle était de ce fait un peu moins intense qu’à l’habitude, mais pas de quoi se lamenter non plus, ça restait énorme : un son de dingue, un mur superbement éclairé, avec des lumières tout autour, pour un spectacle son et lumière au top niveau.
Après une petite heure de pause (le temps pour les ouvreurs de terminer de tracer la voie des mecs qui empreinte l’autre diagonale du mur), et une démonstration de HighLine au dessus du public, c’est parti pour la présentation des grimpeurs.
Et comme à Briançon on ne manque pas d’originalité, la présentation des hommes se fait aux fenêtres du 2ème étage de la caserne. Un grimpeur par fenêtre, qui, à l’appel de son nom, s’avance dans la lumière. Je peux vous dire que pour les 8 finalistes, c’était juste énorme de s’approcher de la fenêtre et de découvrir plus de 6000 personnes les acclamer.
Le temps de redescendre et c’est parti pour la lecture. Cette fois, les ouvreurs semblent avoir serré la vis, et on ne devrait pas en voir beaucoup au top. De plus la voie semble longue, très longue, et il ne faudra pas traîner. Le jeune Italien Stefano Ghisolfi sera le premier à nous faire découvrir la voie, et il confirme ce qu’on pensait, ça à l’ai dur : il chutera au milieu de la longue diagonale finale. Jakob Schubert, le maître de la saison dernière s’élance en 2ème, après des demie finales moyennement réussies. L’autrichien ne semble pas encore bien rentré dans sa saison… Il nous fait mentir en finale en réalisant un run énorme. Il se fera hélas arrêter par le temps dans la dernière partie de voie, dommage car il semblait vraiment encore en avoir sous le pied… ! Sa performance lui permettra quand même de monter sur la 3ème marche du podium. Hé oui, l’extra terrestre canadien, Sean McColl, valorisera une prise supplémentaire, et terminera donc 2ème. Les 2 derniers grimpeurs à s’élancer, Ramon Julian qui avait été mutant en demi, et Sachi Amma qui remportait Cham la semaine dernière, pouvaient encore prétendre au titre. Ramon Julian ne parviendra pas à passer un grand mouv en croix de fer dans le début de la diagonale finale, juste après la sortie du toit. Se voyant un peu court, il tente le double jeté, mais sans succès. Le japonnais quand à lui avale les mouvements à une vitesse fulgurante et ne semble pas atteint physiquement, il arrive au même point que Seann McColl, le dépasse et grapille encore quelques mouvements pour finir complètement cuit mais heureux car il remporte sa 2ème victoire de la saison ! Chapeau l’artiste !
Magnus Midtboe terminera à une toute petite prise de Jakob, et donc 4ème, lui aussi, bien atteint physiquement. Le seul français au départ de la finale, Romain Desgranges, ne fera pas mieux que l’italien Stefano Ghisolfi, en tricotant un peu dans la méthode… Il se classera 5ème. Pour résumer ces finales hommes, du beau spectacle, une ambiance de feu, bref tout était réuni pour que la compétition soit parfaite, et ce fût le cas. On peut également noter que tous les finalistes se tiennent à pas grand-chose, et que d’une voie à l’autre le classement peut complètement changer. Prochaine étape dans quelques semaines à Imst.
Les résultats complets sur l’IFSC
Avant de terminer, nous souhaitions remercier une dernière fois toute l’organisation de Briançon, menée de main de maître par un Philippe Ligerot survolté, et prêt à tout pour que l’événement soit au top niveau, ca fait plaisir à voir ! Et puis l’accueil ! Ah quel accueil ! De la bouche de nombreux partenaires, photographes, etc…, l’accueil sur le mondial de Briançon est juste énormissime : repas, café, boissons, toujours quelqu’un qui vous demande si tout se passe bien, bref, sur ce mondial, on se sent à l’aise, on se sent un peu de la famille, et qu’est-ce que c’est agréable. Alors au nom de tout le monde, merci ! Ne changez rien et à l’année prochaine pour une 3ème coupe du monde consécutive!