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Mise en place d’un quota d’accès aux coupes de France: un bien ou un mal ?

Alors que de nouvelles règles d’accès aux coupes de France ont été mise en place pour cette saison, François Peraldi, membre du bureau du club Mineral Spirit (Valence), fait un premier bilan après la dernière étape de bloc chez les espoirs qui se déroulait à Chamonix.

La saison des coupes de France de bloc jeunes a connu son épilogue à Chamonix courant décembre après avoir débuté à Valence au mois d’octobre. Entre les deux, seule l’étape de St Leu a eu lieu !

Éventuellement, on pourrait disserter sur ce trop petit nombre d’étapes et en fin de compte sur la fragilité de ce circuit. La faute à qui ? Pas assez de structures pouvant accueillir une coupe de France ? Une frilosité des organisateurs ? Un manque d’accompagnement de la fédération ? Peut-être un peu de tout cela !

Cependant, la saison 2019 n’a pas été seulement marquée par le nombre restreint d’étapes. Le grand changement est surtout venu de la mise en place d’un quota d’accès aux coupes de France. Alors ces quotas, un bien ou un mal ?

Compte tenu de ma casquette d’organisateur de la coupe de France de Valence, mon premier réflexe a été  une certaine irritation. Non pas que l’accès aux coupes de France ne doive pas être régulé mais plutôt parce que lorsque nous avions proposé notre candidature, les règles étaient différentes et donc le modèle économique également. Il a donc fallu faire contre mauvaise fortune bon cœur et modifier une partie de l’organisation dans un délai assez court. Nos choix se sont portés sur une suppression du décorum de la compétition (exit l’éclairage et la sonorisation pro que nous avions les années antérieures) et sur diverses dépenses annexes. Par contre, nous avons souhaité conserver le même nombre d’ouvreurs et de journée d’ouverture et cela malgré le fait que nous n’avions une catégorie de moins à ouvrir, les seniors.  Le but étant de se recentrer uniquement sur l’aspect sportif des choses. Force est quand même de constater que du coté de l’organisation, un nombre moindre de compétiteurs permet d’assurer une sécurité et un confort pour les athlètes bien supérieurs aux éditions antérieures.

Du coté des entraîneurs du club, ces quotas ont plutôt bien été accueillis car ils répondent justement à ce besoin de qualité que se doit d’offrir une coupe de France. Des ouvertures plus pertinentes où tous les blocs ont un intérêt sportif, un meilleur coaching des athlètes grâce à une circulation entre les blocs plus faciles, des temps d’attente moins longs ! Bref, tout ce que le championnat de France de Brest n’avait pu offrir ! Il y a là une vraie avancée.

Malheureusement, le modèle n’est à ce jour pas parfait. Parmi les reproches que l’on peut lui faire, il semble que le principal soit la difficulté pour un jeune ne figurant pas dans les 110 premiers de sa catégorie d’intégrer cette liste. Certes, ce n’est pas impossible mais cela dépend quand même du circuit de compétition hors coupe de France qui sera proposé  à ce jeune. Force est de constater qu’actuellement ces circuits régionaux n’existent pas partout et que leurs attractivités sportives ne sont pas forcément évidentes. En deux mots, un jeune peut gagner des compétitions de niveau régional sans pour autant que cela puisse lui permettre d’intégrer les 110. La balle est dans le camp des ligues qui devront, si elles souhaitent voir leurs jeunes évoluer en coupe de France, proposer un circuit attractif !

A l’issue de cette première saison, un constat peut également être fait concernant la participation. Hormis la catégorie des cadets, les quotas n’ont pas été remplis. Cela est relativement logique pour les juniors mais on peut se poser la question pour les minimes. En moyenne ces derniers auront été une cinquantaine pour 70 places ouvertes alors que les saisons antérieures, ils étaient aussi nombreux que les cadets. Cela est peut-être dû au très petit nombre de minime 1 qui peuvent s’inscrire. En effet, seuls les minimes 1 ayant participé au championnat de France benjamins de l’année antérieure peuvent prétendre à participer aux coupes de France. Le problème est que cela ne concerne qu’environ 35 jeunes chez les garçons et chez les filles. Ce chiffre semble donc insuffisant pour alimenter le circuit et il faudrait soit ouvrir le championnat de France benjamin à plus de jeunes, soit avoir un classement national pour les benjamins à l’image des autres catégories.

Au final, les choses ne sont pas si simples. Cette réforme va cependant dans le bon sens et il aurait peut-être fallu prendre un peu plus de temps pour mieux écrire tout le texte réglementaire. Dans les ajustements que la fédération apportera, il serait également intéressant de prendre en compte les jeunes qui restent sur le banc de touche pour cause de blessure. Préserver leurs points pour la saison suivante plutôt que de les voir venir sur une coupe de France blessés par peur de perdre leurs places.

Dès le mois de mars, le circuit de coupe de France de difficulté va commencer. Il serait peut-être intéressant que les ajustements nécessaires soient pris d’ici là afin que cette réforme, qui sur le fond est une bonne réforme, ait l’adhésion de tous.

 

Publié le : 19 décembre 2018 par Charles Loury

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