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Interview: Thomas Joannes fait le bilan de sa saison!

Suite de nos interviews de nos athlètes PG afin de faire un point sur leur saison internationale. Après Salomé Romain hier, place à Thomas Joannes aujourd’hui. 

Hello Thomas ! Ça y est la saison de compétition s’est achevée à Kranj le week-end dernier, tu ne t’ennuies pas trop maintenant ?

Et oui la saison est déjà terminée… C’est drôle parce qu’à chaque fois j’attends la fin de saison avec impatience pour pouvoir souffler mais à peine 3 jours après, j’ai dejà envie de repartir pour une nouvelle saison !!

Sinon les examens de fin d’année arrivent à grands pas et on ne peut pas dire que je sois hyper en avance concernant les révisions…. la routine quoi !

Comment analyses-tu ta saison de compétitions ? As-tu atteint tes objectifs ? Quelles leçons tires-tu de tes échecs et de tes réussites ?

Pratiquement tous mes objectifs ont été atteints cette année. Je termine dans les 8 premiers du classement général de la coupe du monde, je fais mon premier podium en coupe du monde et je suis devenu vice champion de France.

Seul point noir: les championnats du monde à Bercy où je passe totalement à côté de ma compétition.

Dans chaque échec, il y a quelque chose qui nous fait progresser j’ai appris probablement bien plus dans l’échec que dans le succès.

Je pense avoir une vision plutôt très élitiste de la réussite en compétition. Pour moi il y a le vainqueur et les autres… Autrement dit, tant que je ne gagne pas, j’apprends ! Ce mode de pensée me pousse a toujours me remettre en question et je pense toujours être revenu plus fort après un échec !

As-tu mis de nouvelles stratégies en place cette année ?

Je ne parlerai pas de stratégie mais plutôt de manière d’aborder la saison.

J’essaye chaque année d’être dans une dynamique de progression constante sans tout miser sur un événement ou une seule période de l’année.

Chaque saison est différente et croire que reproduire ce qui a marché les années précédentes est gage de succès est une erreur selon moi.

Une saison de Difficulté c’est 11 mois d’entraînements parsemés de « quelques » compétitions. La plus grande difficulté c’est de rester « focus » pendant ces 11 mois ! Pour ça j’essaye au maximum de faire varier mes entraînements et de me fixer des objectifs intermédiaires tout au long de la saison.

Après on fait les comptes en fin d’année.

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En discutant avec toi, on a parfois l’impression que tu t’entraînes plus ou moins tout seul, tu peux nous expliquer ?

Je ne m’entraîne pas seul mais disons que je suis seul maitre de mes choix en ce qui concerne mon entrainement. Depuis que je suis en catégorie jeune j’ai toujours ressenti le besoin d’une grande autonomie. J’ai besoin de savoir pourquoi je fais les choses et de décider comment je vais les faire !

Mais heureusement les membres du staff France ne sont pas loin et veillent sur mes éventuelles dérapages (genre une séance de traction d’un bras avant une compétition …. ). Il y a aussi mon entraineur depuis mes débuts, Marc Ivorra, qui de par son regard extérieur me permet de prendre un certain recul par rapport à ma pratique.

Toutes ces personnes sont essentielles dans mon équilibre ! Je suis toujours serein car je sais que je suis soutenu et accompagné.

 

D’un regard extérieur on ne se rend pas toujours compte de ce que représente l’entraînement d’un membre de l’équipe de France… Tu peux nous en dire un mot ?

Et bien disons que c’est entre 6 et 12 entraînements par semaine entre Lyon et le pôle France de Voiron .

Très souvent, les gens accordent de l’importance au nombre d’entrainements que tu réalises par semaine… mais en réalité n’importe qui peut aller 12 fois par semaine à la salle faire sa séance de grimpe.

Ce qui change quand tu fais du haut niveau c’est que tu dois être capable d’aller 12 fois à l’entrainement et de donner à chaque fois tout ce que tu as dans le ventre, peu importe la fatigue, peu importe la motivation du moment.

Cette saison tu réalises ton premier podium en coupe du monde, sur l’étape de Villars ! Qu’est-ce qu’il te manque pour être plus régulier ?

Je suis plutôt du genre a y aller « doucement mais sûrement « .

Chaque année est meilleure que la précédente et je suis globalement assez régulier sur l’ensemble de la saison. Je pense qu’il faut juste du temps pour parvenir à rentrer en finale sur chaque compétiton et concourir pour le podium.

Mais patience, j’arrive !

Villars était pour toi, on s’en doute, un super souvenir. Mais on imagine également des moments plus difficiles à gérer… quel a été pour toi le moment le plus difficile à gérer cette année ?

Incontestablement les championats du monde à Bercy ! Franchement la semaine qui a suivi a été vraiment horrible ! Je la voulais cette finale et je m’en suis voulu de ne pas être capable de trouver en moi les ressources pour me surpasser.

Etre compétiteur c’est passer d’un état de plénitude ou tout réussi, à une mort symbolique quand tu fais une contre performance. Mais comme je vous l’ai dis plus haut, je suis toujours revenu plus fort après un échec.

Je vous donne rendez-vous dans 2 ans en Autriche pour le second round ! Et je vous le promets, cette fois-ci je serai prêt !

Les JO dans 4 ans à Tokyo, tu y penses ou ça ne t’intéresse pas du tout ?

Oui ça me motive carrement ! Même si j’avoue qu’en ce moment mon esprit est plus tourné sur mon partiel de physiopathologie de la semaine prochaine.

En fin de saison, on pouvait voir un peu les backstages de l’équipe de France avec des petites vidéos de Gautier Supper, mais forcément, éthique oblige, on ne nous montre pas tout ! Raconte nous une petite anecdote sur la soirée qui a suivi Kranj, on imagine que tous les compétiteurs ont décompressé ?

Ah malheureusement secret professionnel….Bon, la France n’a peut être pas gagné le classement général par équipe mais s’est révélée très performante en phase « décompression » !!!! Qu’est -ce que vous voulez…on ne peut pas être premier partout (et surtout a toutes les heures de la journée).

 

Quels sont tes projets pour la saison creuse qui arrive ?

Révisions, ski, apéro…mais bon , vu la durée de la trêve ( plus que 3 semaines) j’ai pas vraiment le temps de me mettre de grands projets.

Un dernier mot à ajouter ?

Merci à mes partenaires Scarpa et Beal de me soutenir ainsi qu’à toute la TEAM FRANCE pour cette magnifique année passée avec eux.

Je remercie tout particulièrement le club Vertige qui me permet d’accèder à sa structure d’entrainement.

Et enfin merci à vous Planetgrimpe de m’accompagner depuis toutes ces années !

TCHAOO !

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