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Une ascension inattendue… et un nouveau grimpeur dans le 9A bloc !

© Jessica Glassberg

En seulement cinq séances, Hamish McArthur a signé la première répétition de « Megatron » 9A, un monstre de 17 mouvements réputé pour sa brutalité physique. Au-delà de la performance, le Britannique partage une approche introspective et presque spirituelle de cet exploit, confirmant sa place parmi les meilleurs bloqueurs du monde.

C’est un exploit monumental que vient de réaliser Hamish McArthur dans l’Eldorado Canyon, au Colorado : le Britannique a réalisé la deuxième ascension de « Megatron », un 9A bloc, libéré en 2022 par Shawn Raboutou.

Cinq séances. C’est tout ce qu’il a fallu à Hamish McArthur pour venir à bout de ce bloc, considéré comme l’un des plus durs de la planète. À titre de comparaison, Drew Ruana, l’un des Américains les plus forts de sa génération,  y a laissé plus de 100 sessions — et n’a toujours pas réussi à en venir à bout —, tout comme des grimpeurs de légende comme Daniel Woods ou Jimmy Webb, qui se sont avoués vaincus dans ce bloc. Un contraste qui souligne le niveau hallucinant atteint par Hamish !

© LouderThan11

« Megatron », l’un des blocs les plus physiques de la planète

Découvert par Chad Greedy, qui lui donna le nom de son caméléon décédé, « Megatron » est une ligne qui a de quoi faire peur. La version debout (« Tron », 8B+) avait été libérée en 2017 par Daniel Woods. Mais l’ajout du départ bas a transformé ce bloc en un défi titanesque : sept mouvements valant 8C, qui mènent sans repos à « Tron », suivi de dix autres mouvements tous plus physiques les uns que les autres.

Shawn Raboutou avait fini par signer la première ascension de ce projet en 2022, juste après avoirenchaîné « Alphane », un autre 9A bloc en Suisse.

© LouderThan11

L’entrée en scène d’Hamish

Hamish McArthur, que l’on connaît surtout pour son palmarès en compétition — notamment sa cinquième place aux Jeux de Paris 2024 —, semble avoir opéré un tournant radical dans sa carrière.

Depuis quelques mois, il enchaîne les performances en extérieur à travers l’Amérique du Nord, avec à son actif des blocs comme « Big Z » 8C+, « The Singularity » 8C, ou encore « Se7en » 8B+/C.

© Quinn Mason

Voilà qu’il fait maintenant son entrée dans le cercle très fermé du neuvième degré grâce à « Megatron ». Un run décisif lors de son neuvième essai du jour, dans un ultime effort au crépuscule d’une longue journée, comme il l’explique lui-même dans une publication poétique sur Instagram :

Soudain, je réapparais 17 mouvements au-dessus du sol, regarde autour de moi et essaie de comprendre comment j’en suis arrivé là. Je suis un peu confus, mais apparemment je viens de grimper « Megatron », peut-être le bloc le plus dur du monde.

Un exploit qui marque les esprits

Si les cotations extrêmes font souvent débat, Drew Ruana, qui connaît chaque recoin de la ligne pour l’avoir travaillée pendant des mois, n’a pas hésité à comparer « Megatron » à « Return of the Sleepwalker » (le 9A de Daniel Woods), affirmant même que le bloc de Raboutou lui semblait un cran au-dessus.

Un tel jugement, associé à la rareté des répétitions, laisse peu de doutes : on est ici dans le très très haut du panier mondial.

© Quinn Mason

Avec cette réalisation, Hamish McArthur se positionne ainsi parmi les grimpeurs les plus complets de sa génération : capable d’exceller aussi bien sur les Coupes du Monde que sur le caillou.

Et comme souvent avec les exploits qui flirtent avec les limites, « Megatron » ne représente pas qu’un simple bloc pour le Britannique. C’est un terrain d’introspection, un miroir tendu vers soi-même, que McArthur résume en une formule aussi belle que mystérieuse :

Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’une esquisse, alors ressentez la présence de votre monde parfaitement contenue dans la présence de l’inconnaissable. Félicitations, vous êtes désormais la frontière entre l’effondrement et le déploiement de l’univers.


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