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Test Matos: L’assureur Mammut Smart 2.0

- Le 06 novembre 2018 -

Mammut Smart 2.0 : la nouvelle donne !

Choisir son système d’assurage a longtemps été assez simple car l’offre en la matière l’était tout autant. C’est dans cette époque maigre en nouveauté que la firme grenobloise Petzl a frappé un grand coup en proposant son légendaire Grigri (1991). Face à ce succès planétaire, il fut évidement difficile de se faire une place au soleil…

Le marché semble, malgré tout, prêt à prendre les armes et livrer bataille dans la quête du trône. Qu’ils se nomment Matik, Jul, Pilot ou encore Birdie, leurs ambitions sont grandes et justifiées.

Nous avons fait un bout de chemin en compagnie de ce Smart dans sa version 2.0. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a hâte de voir la bataille finale !!

 

Petit préambule:

Comprenez bien, et c’est un avis personnel que nous assumons, que jamais nous ne ferons bonne pub d’un système d’assurage qui ne serait pas auto-freinant (dans le cadre d’une utilisation normale). L’offre actuelle balaye d’un revers de main les arguments liés à la facilité d’utilisation, au prix, à l’utilisation en grande voie, avec une corde à double… puisque, finalement, les fabricants proposent, pour faire simple, des « tubes » ou « plaquettes » auto-freinant.

Il ne reste que les débats stériles qui animent le milieu des pédagogues de renom et l’idée qu’il vaudrait mieux avoir un système dangereux dans les mains pour que l’on reste bien concentré… Vous avez compris de quel côté on se range…

Histoire d’en remettre une couche, avec ce Smart 2.0, vous pourrez rouler votre clope, manger un sandwich et consulter votre compte Insta sur votre smartphone sans risquer la chute de votre compagnon de cordée (j’ai failli mettre « pote » mais si vous faites tout ça, c’est que ça ne doit pas vraiment être votre pote non ?). Bon j’arrête là, je sens la pression monter !

La prise en main du Smart est vraiment très simple. Il convient malgré tout de faire attention à ce que la corde soit positionnée dans le bon sens. Des pictogrammes sont là pour vous aider si jamais vous auriez un doute. Et puis, l’indispensable vérification mutuelle avant chaque ascension doit normalement vous mettre à l’abri d’une erreur… humaine.

La grimpe en moulinette :

La montée est tout simplement parfaite. On avale le mou extrêmement facilement. Même les enfants n’auront aucun mal dans cet exercice et la valse à 5 temps s’exécute dans un confort de limousine. Pour ceux qui aiment assurer « très sec » le Smart  bloque instantanément et les sensations sont clairement identiques à celles d’un Grigri.

Contrairement à la première version, ce Smart 2.0 bloque littéralement la corde et ce, quel que soit le diamètre (de 8,7 à 10,5 mm).

La descente est peut-être la phase où le Smart est le moins à l’aise. Disons que cette étape nous a valu beaucoup de discussions et d’échanges car nous n’étions pas tous d’accord. La raison essentielle est que nous avions chacun nos habitudes et que nous sommes  tous de mauvaise foi…

Ceci étant, si ces discutions ont émergé, c’est que ses qualités à la descente n’ont pas permis de mettre tout le monde d’accord et d’installer un avis net et sans bavure.

Pour débloquer ce Smart il suffit de relever le bec à l’aide de la main (pendant que l’autre se positionne sur la corde du dessous. Classique quoi !). C’est justement cette action qui est au cœur du débat. Certains trouvent le geste assez éprouvant physiquement (surtout quand le grimpeur est lourd), provoquant un sentiment de fatigue à l’avant-bras sur des voies longues. Vous comprendrez que le choix des mots est compliqué. N’allez pas croire qu’il faut être fort comme Rambo pour débloquer votre Smart !!

On trouve rapidement ses marques et les phénomènes d’à-coups s’estompent très vite pour obtenir une bonne fluidité à la descente.

Il faut aussi noter que cette action n’est pas naturelle. On préfère toujours tirer que pousser ! En cas de panique, il serait curieux de voir un grimpeur pousser le bec… Un bon point de sécurité !

Et en tête :

Tout le monde sait que la faiblesse du Grigri se situe là. L’action de donner du mou ne fait pas l’unanimité et est souvent jugée trop dure et peu ergonomique… Les profs d’escalade sont d’ailleurs souvent en difficulté avec des groupes d’enfants utilisant le Grigri (manque de force, trop petites mains…).

Clairement, le Smart 2.0 marque des points et gagne là une belle bataille. Là encore, il faut jouer avec le bec mais tout s’enchaine de façon intuitive.

Lors de sa première utilisation, on retrouve le même phénomène que sur les « autobloquant », c’est-à-dire que lorsque l’on tire sur la corde pour donner du mou, le système se bloque car le mouvement de corde est le même que durant une chute. Il faut donc une action sur le système pour enrailler le blocage (relever le bec pour ce Smart 2.0).

Le Smart permet d’être très réactif et de donner des grandes brassées de mou facilement.

Alors, convaincu(e) ?

Finalement, le Smart 2.0 est une réponse parfaite à tous les amoureux des traditionnels puits ou du huit. Les automatismes et  l’assurage en 5 temps sont ainsi préservés. Facile à prendre en main et très léger (80 g), Mammut s’ouvre en grand les portes du succès.

Et puis, et j’aurais peut-être dû commencer par ça, vous trouverez le Smart 2.0 à 39 euros plein tarif ! Un prix canon qui pourrait faire pencher la balance notamment dans les clubs et les salles…

Mais dans cette guerre pour la couronne, l’adversaire le plus dangereux pour ce Smart ne sera peut-être pas le roi, mais bel et bien un autre prétendant nommé Jul de chez Edelride…

Vous trouverez souvent le Smart 2.0 dans un kit complet appelé « kit Smarter ».

Ce kit, dédié aux débutants et aux enfants, est composé d’un mousqueton et d’un Smarter.

Le mousqueton, nommé « safety gate », permet au Smart de rester aligné en empêchant la rotation de celui-ci. De plus, il assure une sécurité supplémentaire en étant facile à vérifier pour l’accompagnateur. En effet le bloc plastique ne peut venir verrouiller la bague du mousqueton que si celle-ci est serrée.  Ce mousqueton est par contre vraiment pénible à utiliser pour un grimpeur confirmé…

Le Smarter quant à lui permet de bien séparer les cordes à la sortie du Smart. Pour que le Smart fasse correctement son boulot, la corde doit être maintenue dans la gorge en direction du bec. La première version du Smart avait montré quelques faiblesses en cas de mauvaises utilisations. En effet, si l’on venait à croiser les cordes en emmenant la corde du bas contre soi (elles se croisent donc), le système ne bloquait pas correctement.  L’ajout du Kit Smarter permet de maintenir la corde à sa place.  Pas mal !