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Rencontre avec Manon Hily et Manu Cornu à quelques heures des championnats du monde

Alors que les championnats du monde débutent dans quelques heures à Innsbruck (et promettent d’ores et déjà d’être grandioses avec une organisation aux petits oignons de l’Autriche), nous sommes allés poser quelques questions à Manu Cornu et Manon Hily qui joueront le jeu du combiné sur cette épreuve. Pour vous resituer, Manu Cornu est membre de l’équipe de France de bloc (et champion de France en titre) et s’est engagé cette saison dans la préparation olympique en vue des JO de Tokyo. Manon qunt à elle, réalise une superbe percée à l’international cette saison, avec ses premières finales en coupe du monde…

Découvrez tout d’abord les réponses de Manon Hily, puis de Manu Cornu un peu plus bas…

PG – Pour commencer, peux-tu nous faire un petit bilan de ton « début » de saison ? Tu avais pour objectif d’atteindre ce niveau cette année ? 

Manon Hily – Je ne pouvais pas rêver mieux cette année. J’ai plus que rempli mes objectifs personnels. Au niveau National j’ai été régulière et j’ai apprécié chaque compétition. En début d’année j’ai clairement décidé avec l’aide de mon entraîneur Vincent Etchar de repartir sur la difficulté . Il ne s’y attendait pas puisque j’avais fait une plutôt belle saison en bloc l’année précédente. Mais il s’est appliqué a me mettre en forme et je me suis entraînée à nouveau pour la difficulté dès le début de l’année.

J’ai quand même voulu faire les compétitions de bloc puisque le bloc fait aussi parti de mon entraînement. On avait bien defini les limites de ma saison en bloc qui devait s’arrêter après les France. Je ne m’attendais pas au titre de vice championne de France. J’étais si heureuse!! Ça a été comme un déclic pour la compétition et le plaisir qu’on y gagne.

Nous avons quand même gardé en tête mon objectif de rentrer en equipe de France de difficulté. J’ai donc du faire un choix et ne pas me donner la chance de participer aux coupes du monde de bloc. Et je ne regrette absolument pas cette stratégie. J’ai fait une super saison nationale en diff avec un second titre de vice championne de France. Puis je suis allée sur les coupes du monde sans prétention. J’espérais vraiment faire un Top 15 mais je ne connaissais pas du tout le niveau sur le circuit avec ces jeunes supers forts.

Dès les qualifications de la première étape j’ai compris que j’avais mes chances et que je ne devais pas me mettre de complexes. Je pense que c’est comme ça que j’ai pu faire ma première finale. Je partais en début d’année pour me sélectionner en équipe de France de difficulté et je me retrouve qualifiée pour les Championnats du Monde, c’est dingue!!

PG – Qu’as-tu mis en place pour en arriver là?

MH – Ce qui a changé la donne à mon avis ce sont deux choses: mon état d’esprit sur les compétitions et mon emploi du temps au travail. Je prends beaucoup de plaisir dans mes entraînements et en falaise. Cela me met plus en confiance et me permet de ne pas être frustrée. J’ai l’impression de montrer ma meilleure grimpe à chaque fois et c’est une chance de pouvoir le faire. Je suis passée depuis janvier 2018 à 80% et je travaille donc seulement 28 h par semaine. Cela change beaucoup le taux de charge possible des entraînements. Et puis j’ai l’aide précieuse de ma région, la Réunion, qui m’a fait confiance et me finance avec l’accord de mon hôpital les jours où je pars en compétition pour représenter la France. Je n’avais donc pas d’heure supplémentaires à faire pour partir. Sans ça je ne serai pas en route pour Innsbruck aussi fraiche je pense…

Manon Hily sur la coupe du monde de Chamonix cet été.

PG – Les championnats du monde sont sur le point de débuter, comment te sens-tu ?

MH – Concernant Innsbruck je me sens bien. Pas aussi fraiche qu’en début de saison mais peu importe. Je sais la chance que j’ai d’être là et je suis super heureuse. Je ne me mets pas la pression. C’est comme les autres fois, je vais juste grimper et donner le meilleur.

PG – As-tu des objectifs précis sur ce championnat du monde ?

MH – Mon objectif principal est de ne pas m’en donner. Non sérieusement je pense que de partir en se disant je veux faire une finale plutot que de se dire juste que mon objectif est de grimper libérée peut tout changer en terme de mental. L’objectif est le meme puisque je sais que si je grimpe liberée je peux faire ce dont je reve, aller en finale. C’est ma maniere de voir les choses.

PG – Cette année nous t’avons surtout vu en diff sur les coupes du monde, et là tu te lances sur les 3 épreuves, pourquoi cette décision? Tu as les Jo en vue? Comment comptes-tu gérer cela ?

MH – Après ma saison nationale en difficulté et en bloc je commençais à me poser des questions sur les JO. Mais l’idée de devoir faire de la vitesse me repoussait. Puis je me suis dit que c’était bête et qu’il fallait accepter le format, et encore mieux je me suis dit que la vitesse pourrait me faire progresser en diff et en bloc. C’est très cardio et technique en coordination. C’est explosif sur les bras et les jambes. Ce sont des qualités que je n’ai pas beaucoup dévelopées. J’ai donc parlé de mon intention concernant les JO et j’ai fait une demande pour Innsbruck à la fédération puisque j’y allais pour la diffuclté et que c’est la première épreuve. Faire les deux autres disciplines n’affectera pas mon objectif principal en difficulté. Ils ont accepté. Concernant Innsbruck, je sais que je pars sur l’épreuve de bloc avec un bagage utile puique j’en fais pendant mes entrainements. Je ne peux pas en dire autant de la vitesse…  je n’ai pas beaucoup d’entrainements mais ça va me mettre dans le bain!

PG – Si tu as un petit mot à ajouter ?

Je remercie tous mes amis , ma famille et les gens qui me suivent, ainsi que mon entraîneur et la Réunion qui me soutient.

 


On enchaîne avec Manu Cornu…

PG – Pour commencer, peux-tu nous faire un petit bilan de ton « début » de saison ?

Manu Cornu – Je suis pas vraiment satisfait de ma saison jusqu’ici, je n’ai pas réussi à tenir mes objectifs à l’international, depuis 2015 je ne faisais que progresser, ce n’est pas le cas cette année.

PG – Comment tu te sens à quelques heures du lancement du championnat du monde ?

MC – Je me sens calme, je n’ai rien à prouver, je vais donner mon maximum pour finir mon année le mieux possible.

PG – Tu es en préparation olympique avec les 3 disciplines, tes objectifs en bloc ont-ils changé ?

MC – Non mes objectifs n’ont pas changé, l’objectif en bloc est clairement de gagner, cette année, personne n’a réussi à gagner 2 fois où à faire toute les finales. Bref tout ça pour dire que le tableau est ouvert, je dois concrétiser mes essais et me faire confiance.

PG – Comment gères-tu la récup entre toutes les épreuves qui t’attendent ?

MC – L’événement qui arrive comprend des jours de repos, ce sera moins exigeant de tout enchaîner comme à Bercy il y a 2 ans où tout s’enchaînait.  Nous avons les kinés qui sont près de nous, et moi perso c’est film, console, compex.

Manu Cornu exulte sur les championnats de France de bloc 2018.

PG – On a aperçu une tondeuse sur les réseaux sociaux, une nouvelle coupe à découvrir pour l’occasion ?

MC – Non j’ai juste fait disparaître ma coupe de Munich, ma coiffeuse et amie vient de mettre au monde le petit Lukhas, elle a bien mieux à faire en ce moment que dessiner sur ma tête !!

PG – Un petit mot à ajouter à tes coéquipiers de l’équipe de France ?

MC – Je reçois quelques messages de certains de mes coéquipiers pour me souhaiter bonne chance et me donner de la force, je les remercie, j’aimerai qu’ils se déplacent avec nous sur une compétition importante comme les championnats du Monde, les critères sont exigeants, dur de tous rentrer dedans… Aujourd’hui j’ai la chance de représenter la France. On s’entraîne tous dur pour atteindre nos objectifs, certains l’ont loupé cette année mais je n’ai pas grand chose à leur dire ici, ils savent qu’il ne faut pas confondre le chemin et la destination. Ce n’est pas parce que sur la route le temps est orageux que nous ne nous dirigeons pas vers le soleil, d’autres défis arrivent!

Publié le : 05 septembre 2018 par Charles Loury

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