Manu Cornu revient sur son titre de champion de France de difficulté
© Arthur Delicque
Quelques heures après son titre improbable de champion de France de difficulté, nous sommes allés à la rencontre de Manu Cornu pour lui poser quelques questions…
Alors, champion de France de diff, ça fait quoi?
Ça surprend, je ne venais pas sur ces Championnats de France avec la volonté de gagner, je sais que plusieurs grimpeurs sur la compétition sont un cran au dessus de moi en diff, je m’étais fixé l’objectif de pourquoi pas accrocher un podium miraculeux sur un bon run de finale mais pas de remporter cette compétition, c’était impensable et le scénario l’a rendu possible. Donc je suis quand même heureux et fier de mes progrès en diff.
Sur cette compétition je cherchais surtout de l’expérience et des repères avant d’attaquer ma saison de coupe du monde de diff, la finale était l’objectif le plus bas que je m’étais fixé le podium était le dream, la victoire je n’y ai pas pensé une seule seconde même quand il ne restait plus que romain je me suis dit qu’il irait en haut. J’étais curieux de le voir sur les 2 grosses fusées du sommet…
Qu’as-tu pensé de la voie de finale?
Après la lecture une grosse interrogation régnait sur la possibilité de passer tout droit, je me suis dit « c’est sûr que je peux le faire » puis à la présentation j’étais dans un angle de vue où j’ai eu un vrai doute à me dire « mais non en faite le volume de droite il est trop loin… » de toute façon j’avais lu et prévu comme ça. J’en ai parlé avec le coach il m’a dit c’est ton choix….. j’avais 0 pression et aucun problème avec le fait de finir 8ème parce que je me suis mis dans une impasse…
Un petit mot pour les ouvreurs au sujet de la boucle que tu as zappé?
J’en ai directement parlé avec eux après la compete, ils avaient vu que ça pouvait passer tout droit mais quand tu es ouvreur tu as plusieurs choix, soit tu imposes ta boucle via une dégaine à droite ou en rendant le reta impossible, soit tu te dis c’est vraiment dur et que tu perds moins d’énergie à faire le tour, ils ont fait leur choix…
Ils faut voir aussi que les 3 grimpeurs à shunter sont 3 bloqueurs, et c’était clairement la bonne option pour notre style de grimpe, j’aurais eu plus de marge en rési, je ne me serais pas forcement posé la question j’aurais fait le tour…
La saison de bloc est terminée, comment se profile la suite de la saison pour toi?
Le bloc est terminé mais ce n’est pas l’objectif de la saison même si j’aime le bloc et je suis pressé de regrimper en compétition. Mais le but de cette saison n’a pas changé, je file sur les coupes du monde de diff dans un mois puis sur les championnats du monde où j’espère décrocher directement mon ticket pour les jeux avant de partir en vacances, sinon il y aura encore le TQO avant de pouvoir souffler.
On a constaté pas mal de blessures ces derniers temps en équipe de France, ça ne te met pas la pression avec tous ces entraînements pour la qualifs olympiques?
Non je n’y pense pas du tout, je sais à quel point je fais attention à mon projet et à mon corps, j’ai une bonne hygiène de vie, je suis suivi de près par mon ostéo, j’ai des séances de cryo et de proprio en prévention. Ça ne m’empêche pas d’avoir des petites douleurs de temps en temps.
On ne néglige rien et on y apporte une attention particulière quand ça arrive. Je sors de deux semaines de galère sur un ischio mais rien de très grave dans l’ensemble.
Un mot à ajouter?
Je voulais remercier particulièrement Block’Out qui me propose des conditions exceptionnelles pour me permettre d’atteindre mes objectifs, que ce soit en terme de logistique ou de structure ou même de suivi grâce a notre ostéo. C’est aussi grâce à eux que je progresse aujourd’hui et je ne les oublie pas.
Ah oui et euh… Faut il toujours changer le cheptel ? Vous le trouvez toujours pas beau le projet olympique ?