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Manu Cornu fait le bilan de sa saison et donne un avis tranché sur les nouveaux critères de sélection

© Guillaume Pellion

Alors que 2018 touche à sa fin, nous sommes allés à la rencontre de Manu Cornu, membre de l’équipe de France de bloc, et engagé dans le projet olympique.

Quelques jours avant le passage à 2019, que retiens-tu de ton année 2018 du point de vu de tes résultats?

Je retiens une année d’apprentissage importante, j’ai pu me rendre compte de beaucoup de choses, je voulais apprendre à mieux gérer mes finales, on a pu voir qu’au championnat de France j’ai réussi à bien m’exprimer, à Meringen aussi même s’il m’a manqué de la fraicheur et de la réussite.

J’ai aussi pu voir ce qui me convenait moins, voir pas du tout, ce qui fait qu’aujourd’hui j’ai retrouvé un équilibre et une motivation importante.

Clairement ce n’était pas ta meilleure saison en 2018, comment fait-on pour repartir sur de bons rails après une saison en demi-teinte ?

C’est vrai que ce n’est pas ma meilleure saison en terme de résultats et même en matière de motivation, je n’ai pas réussi à m’adapter aux changements. Mais pour repartir sur de bons rails il n’y a pas de secret, je m’entraîne dur en ce moment, je suis hyper impliqué dans mon projet et j’ai confiance en moi.

Qu’est-ce qui te pousse à continuer le haut niveau ?

Je suis un compétiteur, je me suis fixé des objectifs je m’arrêterai quand ils seront atteints.

Tu as décidé de revenir sur Paris pour t’entraîner, et de quitter le pôle de Voiron, pourquoi cette décision ? Qu’est-ce qui ne fonctionnait pas à Voiron ?

Voiron est une petite ville où il est difficile de s’adapter pour un Parisien. Je ne vais pas rentrer dans une longue comparaison entre Voiron et Paris, je pense que tout le monde est apte à la voir. Mais je ne pensais pas que ça me toucherait autant, je suis descendu à Voiron sans me poser de question en me disant que c’était une bonne chose, que 2 ans de préparation ça passe vite, mais quand on ne se sent pas bien, un an c’est long… le manque d’équilibre et la perte de motivation est la principale raison de mon départ.

De quoi as-tu besoin toi pour que ton entraînement fonctionne ?

De confiance, de mes proches, de motivation… Si j’ai cette base, ça fonctionnera.

Du coup, nouvel entraîneur ? Nouvelle vie ? Et nouveaux objectifs ? Dis nous tout !

Non pas de nouvelle vie je suis revenu me calquer à quelques petits détails prêt sur ce qui avait marché pour Bercy, l’objectif majeur est la qualification au JO.

Il y a quelques jours, les critères de sélection pour l’EDF sont sortis, quel est ton avis là dessus ?

Les sélections sont sorties et la, surprise ! La fédération à décidé de tout mettre en oeuvre pour permettre aux grimpeurs qui ont de fortes chances de se qualifier aux JO d’être dans de bonnes conditions.

Et ça c’est un gros problème… Une question: si ils ne font pas ça, et qu’il n’y a pas de français aux jeux, on dit quoi ?

Là on va avoir plusieurs solutions: Les anti-JO, anti vitesse qui vont se féliciter en disant que de toute façon il faut boycotter. Il va y avoir ceux qui veulent tomber sur la fédération peu importe les choix faits, en disant qu’on ne nous a pas donné accès aux compet…. Bref peu importe ce que la fédé choisi les gens râlent.

Je peux comprendre que certains spécialistes soient déçus, et j’ai bien dit certains. Je pense qu’il n’y a pas énormément de grimpeurs aujourd’hui qui s’investissent à 100% dans leur projet, ou alors j’aimerais connaitre leur projet parce que je n’arrive pas à comprendre le discours de certains… Il y a 1 an après les 3 premières étapes de coupe du monde, je suis 5ème du général mais je ne rentre pas dans les critères pour les 2 étapes qui suivent. Evidement je suis déçu mais les 2 finales que je fais à ce moment là m’ont montré que si je voulais plus je devais encore travailler.

C’était clair que je ne pouvais pas gagner alors je n’ai rien dit sur les critères, je suis retourné à l’entraînement, j’ai assumé et ça s’arrête la.

Je pense qu’avant de critiquer non stop les choix sur les sélections, il serait bon que le niveau français général soit plus élevé, avant d’aller chercher de l’expérience sur des compétitions internationales.

Tu fais parti des heureux sélectionnés en EDF pour ce début de saison. Dans une perspective olympique, tu vas donc participer à de très nombreuses étapes de coupe du monde, toutes disciplines confondues. Comment appréhendes-tu cet énorme engagement ? N’est-ce pas surréaliste d’engager les athlètes sur autant de compétitions?

Il y a beaucoup de stratégie sur cette saison à mettre en place, je ne ferai pas toutes les coupes du monde, il faudra voir en temps et en heure si la fédération propose de remplacer les grimpeurs sélectionnés par des spécialistes si nous n’y allons pas tous. Mon objectif sur les coupes du monde c’est clairement de prendre ma place pour le TQO ( Tournoi de Qualification Olympique). Pour ça il me faut 2 bonnes place dans chaque disciplines. Si je peux faire que le début du bloc avoir mes deux très bonnes place pour faire un break sur les compétitions avant la saison de diff et pouvoir m’entraîner je le ferai.

D’ailleurs, voilà une question intelligente à soulever:  Est-il envisageable que les spécialistes remplacent les grimpeurs du projet olympique en cas de non participation de certains?

Un dernier mot à ajouter ?

Avant de se déplacer, il faut une destination…

Publié le : 28 décembre 2018 par Charles Loury

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