Le contenu

Manu Cornu enchaîne « Le Pilier du Désert Assis Direct » et propose 8C+ !

© Gilles Puyfagès

Manu Cornu vient d’enchaîner son gros projet du moment à Bleau: « Le Pilier du Désert Assis Direct » qu’il propose à 8C+

Après plus de trois mois de travail et des centaines d’essais, Manu Cornu nous a fait une piraterie comme lui seul en a le secret. Hier matin, il est parvenu à rétablir au sommet du « Pilier du Désert Assis Direct », un bloc très physique, le plus dur que Manu n’ait jamais réalisé.

Une exclusivité pour Planetgrimpe, il revient sur cette croix et nous livre tous les détails de cette performance.


Salut Manu ! Tu as annoncé hier avoir enchaîné « Le Pilier du Désert Assis Direct » 8C+. Peux-tu nous en dire plus sur cette performance ?!

Carrément, alors dans un premier temps je veux clarifier les choses et rendre à César ce qui est à César. Ce n’est pas la FA, un autre grimpeur a réalisé le bloc 3 jours avant moi, dans une toute autre méthode vu sa morphologie, (son allonge de 1m93 lui permet d’atteindre des prises que seuls les très grands auront loisir d’essayer) et a proposé 8C. Après en avoir discuté avec lui, il semblerait que la méthode que je réalise soit bien plus dure, donc après d’autres échanges avec 4/5 grimpeurs qui ont essayé le bloc, mon ressenti est allé vers 8C+.

Aucun problème à me confronter aux répétitions futures, au vu de cette cotation ça reste juste mon ressenti.

Peux-tu nous décrire cette ligne et ses spécificités ?

Le départ assis était une ligne encore en projet quand je m’y suis attaqué, mais tous les mouvements avaient été réalisés.

Le bloc commence évidemment assis avec un plat pas très bon main gauche et une main droite plutôt franche, un talon droit très haut vraiment dur à valoriser et qui plus est pour aller chercher un petit tri réellement loin. C’est l’un des mouvements très durs du bloc, qui doit valoir son bon 8A à lui seul. Puis, il faut ouvrir le bassin pour aller mettre une contrepointe sous la main gauche de départ, prendre une inter puis une prise assez plate en semi arquée, bouger les pieds, relancer encore main gauche dans la grande oreille avant de rebouger les pieds afin de se retrouver dans la position du départ debout qui devient encore plus dure au vu de la préfatigue du début.

La petite spécificité du « direct » (brossé par Bristof) est que je suis sorti tout droit, ça ne rajoute pas grand-chose mais ça change radicalement de style et ça me paraissait plus évident que de m’échapper à droite.

Pour l’histoire, quand le bloc a été ouvert dans les années 2000 par Thibaut Le Scour, il y avait un arbre sur le caillou qui empêchait une sortie tout droit. Mais la première fois que je suis allé sur le bloc il n’était déjà plus là, il me paraissait donc plus logique de sortir tout droit.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Manu Cornu (@manu_cornu)

Depuis combien de temps essayais-tu ce bloc et qu’est ce qui t’a motivé à travailler ce passage ?

J’ai commencé à jeter un oeil au bloc fin novembre, donc ça fait 3 mois que je bosse dessus, à la base c’était par pure piraterie, comprendra qui pourra, mais assez vite je me suis pris au jeu, et je l’ai placé comme une priorité.

Je reste un compétiteur dans l’âme, si on m’enlève mon terrain de jeu, j’en trouve un autre et je m’amuse différemment.

Comment s’est déroulé le run d’enchaînement ? 

L’enchaînement lui-même est un très bon run: j’ai grimpé libéré, appliqué. J’étais avec mes potes, il y avait une bonne émulation, j’ai livré un bon combat et ça a fait.

Mais avant le run victorieux, j’étais sceptique, je n’arrivais pas à refaire le premier mouv… Mais après une petite pause ça a fait.

© Adrien Lemaire

Est-ce le bloc le plus difficile que tu aies réalisé ?

Oui clairement ! C’est aussi un des premiers blocs devant lequel j’ai planté ma tente, si on considère que le toit d’Orsay n’en est pas un.

En janvier 2019, tu enchaînais ton premier 8B, en juillet 2020 tu cochais « La Force » 9a (ou 8C/8C+ trav) et cette année tu rentres dans le 8C+. Que nous réserves-tu pour 2022 ?!

J’aimerais surtout savoir ce que nous réserve 2022… Moi je vais continuer ma petite route tranquillement, et puis on verra quelle mouche me piquera la prochaine fois.

Bien que déjà sélectionné en équipe de France, tu as participé le week-end dernier au sélectif à Karma. Qu’est-ce que ça fait de retrouver une ambiance de compétition ?

Oui j’ai grimpé au sélectif pour me remettre dans le bain de la compet avant une potentielle Coupe du Monde. J’ai abordé la compet détendu au vu de ma sélection déjà assurée. Mais je me savais en forme, je me suis donc permis de retourner essayer « Le Pilier du Désert Assis Direct » entre les deux tours du circuit, parce que c’était mon objectif du moment. Donc pour l’ambiance compétitive je vais attendre le prochain sélectif, afin de me concentrer réellement sur ce que je fais, comme lors d’une vraie compétition.

© Gilles Puyfagès

As-tu d’autres projets à Bleau que tu travailles ou que tu souhaites essayer ?

Pour le moment non, mais je pense que mon prochain bloc sera choisi en fonction de mes lacunes. L’idée est de voir une grosse progression dans certains styles pour être tout terrain, à tout niveau.

D’ailleurs, comment envisages-tu la suite de la saison ? 

Ça va dépendre de la situation sanitaire et de mes envies. Je vais sûrement grimper encore un peu dehors ces prochains temps, mais avant que les jeunes prennent ma place je vais essayer de finir ma carrière de compétiteur en beauté !

Publié le : 11 mars 2021 par Nicolas Mattuzzi

# Actualités PG# Univers Falaisecroix en falaise

Manu Cornu