Le Français Symon Welfringer enchaîne son premier 9a à Céüse !
Le Français Symon Welfringer, plutôt connu pour ses exploits en alpinisme, a réussi à clipper le relais de «Pornographie» cochant son premier 9a, sur sa falaise de cœur, Ceüse.
Ouverte par Mickaël Duc et libérée par Alex Megos en 2020, elle n’avait été répétée qu’une poignée de fois depuis son ouverture.
Ingénieur météo de profession, Symon Welfringer a obtenu en 2021 la plus haute distinction en alpinisme, le Piolet d’Or, pour son ouverture en mixte de la face sud vierge du Sani Pakush aux côtés de Pierrick Fine. Il s’était ensuite illustré le 28 mars 2022 en réussissant la première répétition française de la voie mythique de trad climbing réputée la plus dure de France, « Le Voyage » (E10 7a / 8b+). Le natif de Metz de 28 ans, qui incarne depuis quelques années le plus haut niveau de l’alpinisme français actuel, continue de montrer toute sa polyvalence avec cette répétition majeure de « Pornographie ».
Cette voie bien résistante se scinde en deux sections bien distinctes, séparées par un bon repos sur coincement de genou. La voie se termine en beauté par un beau jeté.
Au-délà du rêve qui se réalise, cette journée marque la fin d’un processus de trois années durant lesquelles j’ai tenté de progresser en escalade : m’atteler à un projet à ma limite, garder une motivation intacte malgré les séances qui s’accumulent et la frustration qui s’installe.
En clippant le relais de cette voie, la joie a rempli mon corps et fait scintiller mes yeux. Je ne peux décrire les multiples émotions qui ont traversé mon esprit durant ces années. »
Céüse est pour moi le lieu qui représente le mieux ma façon de vivre, une barre rocheuse d’une beauté unique perchée en altitude, j’ai toujours choisi mes projets là-bas depuis ma découverte du lieu. L’ambiance qui y règne m’anime un peu plus à chaque journée passé là-haut.
En 2019, je réussissais mon premier projet d’envergure avec « Mr. Hyde» , c’est donc tout naturellement que je suis allé rendre visite à sa voisine de gauche, « Le Cadre Nouvelle», 9a. Durant deux saisons, j’ai tenté de m’entraîner et progresser au mieux pour faire cette voie, mais elle me résistait. Cette frustration je la connaissais déjà, l’éloge de l’échec comme dirait mon copain Lucien, chaque séance supplémentaire passée à travailler la voie n’est en fait qu’une dose de bonheur supplémentaire au moment de l’enchaînement.
Avec « Le Cadre », je découvris mes limites physiques mais surtout mentales. J’avais énormément de mal à gérer la pression et l’envie de réussir venait souvent entacher ma grimpe. L’année dernière, je n’avais plus l’envie nécessaire pour continuer à essayer « Le Cadre », je décidais alors de travailler également « Pornographie », une ligne récemment équipée par Micka Duc qui bien qu’assez courte par rapport à ses voisines, propose une grimpe très ludique et extrêmement intense.
Cette année, je ne savais quel choix faire entre ces deux voies et j’ai continué à travailler les deux, ce qui m’a permis de garder une grande motivation tout au long de la saison. Finalement, après presque trente séances dans « Le Cadre » et une vingtaine dans « Porno », je réussis ce jour de juin à grimper ma première voie dans le neuvième degré !
Car oui, le niveau de cette voie avait pour moi une certaine importance, je ne suis pas obsédé par les cotations mais selon moi, elles jouent un rôle important dans notre sport.
Après avoir fait du 8c et du 8c+, dont certains à Céüse, j’arrivais assez facilement à quantifier la difficulté des voies que j’essayais. Ainsi, au sein de la case 9a, je pense que « Porno » a bien sa place, elle est pour moi légèrement plus facile que « Le Cadre » mais aussi plus dur que d’autres 9a que j’ai essayé. J’ai également discuté de cette difficulté avec beaucoup d’autres grimpeurs et ce chiffre me semble juste.
Toutes ces émotions qui ont rempli mon esprit pendant ces multiples séances laissent place à une sorte de vide que j’ai hâte de combler en me consacrant aux autres projets qui m’animent vers des montagnes plus enneigées et du rocher de moins bonne qualité. »
Symon Welfringer