Le contenu

Jeux Olympiques de la Jeunesse : résultats des qualifications femmes

© Coll. FFME

Durant douze jours, la ville de Buenos Aires en Argentine accueille la troisième édition des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Cette compétition, organisée par le Comité International Olympique, a tout de sa grande sœur… Sauf que celle-ci est réservée aux jeunes athlètes, âgés de 14 à 18 ans.

L’escalade, ayant intégré le programme des prochains Jeux Olympiques d’été à Tokyo, faisait donc pour la première fois de l’Histoire son apparition aux JOJ. Ainsi, 42 jeunes grimpeurs venant de 25 pays différents ont été sélectionnés, notamment suite à leur performance sur les derniers Championnats du Monde espoirs qui se tenaient à Moscou cet été.

Parmi eux, quatre français : Lucile Saurel, Nolwenn Arc, Nathan Martin et Sam Avezou ont endossé la tenue tricolore sur cette compétition.

Retour sur la journée d’hier, avec en exclusivité les commentaires de Nolwenn Arc.

C’est exceptionnel de savoir que l’on est les premiers à vivre cet événement. Les JO sont une fête du sport. C’est un moment de rencontre et de partage et cet esprit dépasse la compétition même. Oui on vient chercher un titre, un résultat. Mais le plus beau reste tout ce qu’il y a autour.

Cet événement, je l’ai vraiment vécu justement dans cet esprit. On est tous réunis ici pour concourir, donner le meilleur en prenant plaisir et en fêtant tous ensemble autour de ce qui nous unis : le sport. Ici, tout le monde sourit et s’entraide. L’ambiance y est très différente de tout ce que j’ai vécu. Pour la première fois, la compétition était dépassée par l’envie de partager dans la bonne humeur.

En compétition, j’ai pu donc vraiment échanger avec les autres. Souder, comme si on était au final toutes de la même équipe. Mais au final ? N’est-on pas tous de la même grande famille qui est celle de grimpeurs ? On était tous heureux d’être là et ça s’est vu !

Après une cérémonie d’ouverture époustouflante, ayant réuni des centaines de milliers de spectateurs, la compétition démarrait donc hier pour nos grimpeurs, par les qualifications féminines. Olympisme oblige, c’est selon le format combiné que l’événement se déroule.

© Eddie Fowke

Ainsi, les 21 compétitrices devaient d’abord s’affronter sur le mur de vitesse, avant de se rendre sur le fronton de bloc où quatre tracés différents les attendaient. Puis, les qualifications se sont achevées par une ultime voie sur le mur de difficulté. Un programme chargé donc, qui allait tester les capacités des grimpeuses dans les trois disciplines. Leur rang dans chacune des épreuves allait alors être multiplié afin d’obtenir un score. Les six athlètes ayant le score le plus bas se qualifieraient donc pour les phases finales, qui auront lieu dès demain.

Mes objectifs ? Me regarder dans le miroir le soir en me disant « tu as tout donné et tu peux être fière de toi ! Profite, partage, vis cet événement à fond qui est unique et privilégié ! Les ouvertures seront magnifiques, nous serons mis à l’honneur… alors je me suis dit va ! Sans pression ! Tu es nulle en vitesse ? Pas grave ! Profite car c’est unique et prends en pleins les yeux ! »

Et cet objectif, je l’ai rempli 🙂

Vitesse

Tout commençait par l’épreuve de vitesse. Deux passages pour chacune des compétitrices, où seul le meilleur chrono était conservé. Si les polonaises trustent les premières places en étant les seules grimpeuses à passer sous la barre des 9 secondes, Lucile Saurel entame plutôt bien sa compétition, en signant le 7ème meilleur temps des qualifications, avec un run en 9″97.

C’est un peu plus difficile pour Nolwenn Arc, qui n’a pas l’habitude de grimper sur la voie officielle de vitesse. Après une chute lors de son premier run, elle frappe le chrono en 18″05 lors de son deuxième passage, pour prendre la 21ème place.

La vitesse… ahhhh la vitesse … et bah écoutes … mieux que prévu ! J’ai fait mon record et j’ai touché le buzzer 🙂 Je suis dernière mais je suis heureuse de ce que j’ai fait et c’est l’essentiel !

© Coll. FFME

Bloc

Quelques minutes après avoir ôté leur baudrier, les 21 compétitrices faisaient face aux quatre blocs de qualification. Seules une japonaise et une allemande enchaîneront tous les blocs. Derrière, Nolwenn Arc et Lucile Saurel prennent respectivement la 10ème et 11ème place, avec 1 bloc à vue pour Nolwenn et 1 blocs en 2 essais pour Lucile.

En bloc je me suis plus qu’éclatée et je me suis vraiment donnée à fond !!! Les blocs étaient magiques et divers. Une petite frustration car je suis sure que je pouvais mieux faire et que les tops n’étaient pas si loin ! Mais c’est comme ça et j’ai fait du mieux que j’ai pu 🙂

© Eddie Fowke

Difficulté

On renfile le baudrier pour disputer la dernière des trois disciplines : la difficulté, sur le haut mur de Buenos Aires construit spécialement pour l’occasion. Aucune des 21 grimpeuses ne domptera cette voie de qualification. Mais Nolwenn Arc, spécialiste de la dicspline, sera l’une de celles à monter le plus haut. Elle est rattrapée par la gravité après avoir valorisé la prise 38, prenant la 3ème place, alors que la 1ère, l’autrichienne Sandra Lettner, parviendra à tenir la prise suivante.
Lucile Saurel chute dans l’un des premiers gros crux de la voie, situé à mi-parcours. Elle prend la 15ème place de l’épreuve.

La diff j’étais bien trop stressée ! Dure dure de grimper dans sa discipline de prédilection ! Mais au final même si je n’ai pas lâché les chevaux comme je le voulais… ça a été et je tombe au plus haut ! Bon je suis 3ème à cause du temps mais quelque part … je me sens presque championne olympique de diff  🙂

Enchaîner les trois disciplines en quelques heures, c’était hyper crevant ! J’étais exténuée à la fin et j’ai eu peur de manquer de force pour la diff ! Mais au final ça s’est fait même si j’ai eu du mal à être au top ! Je ne suis pas habituée à ce format !

© Eddie Fowke

Score final

Après multiplication du rang de toutes les grimpeuses dans chaque discipline, le score final de chaque athlète est établi. Ainsi, c’est l’autrichienne Sandra Lettner, 1ère en difficulté, 4ème en bloc et 8ème en vitesse qui prend la première place des qualifications, comptabilisant 32 points. Elle devance la slovène Vita Lukan, 2ème en difficulté, 3ème en bloc et 17ème en vitesse, qui compte 102 points.

Côté français, Nolwenn Arc prend la 11ème place avec 630 points, devançant Lucile Saurel 15ème avec 1155 points. Pas de top 6 pour nos deux françaises, qui n’auront donc pas la chance de disputer une médaille olympique demain en finale.

J’ai beaucoup appris de cette expérience, un recul sur la manière d’appréhender la compétition mais aussi, je sais maintenant que tout est possible et qu’il faut toujours y croire. Je pense que j’en sors grandie et que toutes ses expériences vont m’apporter beaucoup, et que j’aurai plein de choses à partager à mon retour et des étoiles dans les yeux quand j’en parlerais pour le reste ma vie !

Maintenant, place à la diff ! Je suis en BTS diététique à distance et cette année j’ai envie de tout faire pour que ça marche 🙂
Après ça marchera ou pas mais je vais beaucoup bouger, m’entraîner avec mes amies étrangères et j’ai la chance d’être bien soutenue par mon copain Thomas et ma famille, mes parents, Kevin mon coach, Erwann à Innsbruck et Killian pour le mental 🙂

Je vais rester chez moi car j’ai mon équilibre là-bas. J’ai la chance d’être suivie et soutenue par la Team Michelin mais aussi par Gautier Supper et sa magne Supperchalk, par Digital pour changer les prises de mon pan et par la team BO que j’ai intégré.

Donc à fond les ballons pour la diff ! En jeune … et en senior
Et avant tout… plaisir 😉
Je l’ai toujours dit et je le redis, le jour où ça ne me plaît plus, il n’y aura pas de au revoir, juste moi qui ne serais plus là 😉


Place aux qualifications hommes aujourd’hui, avec Sam Avezou et Nathan Martin.

Publié le : 08 octobre 2018 par Nicolas Mattuzzi

# Actualités PG# Univers compétition

Jeux Olympiques Jeunesse