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Interview Portrait de Cindy Sararak: elle nous dit tout!

Hello Cindy, comment vas-tu à l’approche de l’hiver ?

Salut PG ! Ca y est on est passé en dessous des 20 degrés à Toulouse, on a dû sortir les pulls cette semaine, mais tout va bien je suis prête à affronter l’hiver !

Bon, tu as été la première grimpeuse à nous faire confiance et à intégrer la team PG en 2005, qu’est-ce qui te motivait à l’époque ?

J’étais jeune à l’époque (rire) ! En 2005, j’étais en minime première année et c’est, avant tout, la compétition qui me motivait. C’est vraiment ce qui donnait du sens à ma pratique.

En intégrant la team PG je savais que ça m’ouvrirait d’autres portes et d’autres univers. C’est notamment grâce à Planetgrimpe que j’ai découvert la beauté de la falaise, lors de mon premier stage en 2006.

10606296_605640642879118_9048663005684102151_nAujourd’hui, presque 10 ans après tu es toujours une membre active chez PG, toujours pas lassée ?

Boudhu 10 ans déjà ! Je ne suis pas lassée, PG est constamment en quête de renouveau et se développe à grande vitesse depuis 2 ou 3 ans. Il y a toujours des trucs à faire ! Et puis PG m’a toujours soutenu, m’a toujours fait confiance, même dans les moments difficiles notamment à cause des blessures donc quand je peux aider par n’importe quel moyen au développement de PG je le fais, parce que c’est normal.

10 ans que tu es chez nous, et pas une seule interview/portrait de toi, il faut qu’on rattrape notre retard… dis nous tout sur tes débuts en escalade !

J’ai commencé l’escalade au club de Tarbes à l’âge de 7ans. Ma sœur en faisait déjà depuis un an. Lorsque j’allais la chercher avec maman ou mamy à l’entrainement je voulais toujours grimper, mais j’étais trop petite. Ça me plaisait trop ! Et puis je voulais faire comme ma sœur. A partir du moment où j’ai pu commencer, je ne me suis jamais arrêtée. C’est tout de suite devenu ma passion.
(Pour en savoir plus sur mes débuts vous pouvez lire ma biographie sur mon blog.)

Tu as été longtemps membre de l’équipe de France espoirs, raconte nous ton meilleur souvenir…

C’est difficile de choisir un souvenir sur 6 ans d’équipe de France espoirs. Chaque moment est unique. Je garde de très bons souvenirs de mes premières années en équipe, parce que je pouvais partager avec les « grands » et j’étais très impressionnée, c’était un peu comme un rêve. Il y avait une bonne ambiance à l’époque. J’adorais partir avec l’équipe et faire ces longs trajets en bus 😉

Bien sur je garde aussi de bons souvenirs de résultats, notamment ma dernière année espoirs où j’avais décroché la troisième place au général de la Coupe d’Europe de difficulté, et l’or au championnat d’Europe de Bloc.

 Tu es également passée par le CREPS à Aix, mais ça n’a pas collé, qu’est-ce qui ne fonctionnait pas ?

Ce n’est pas une expérience que je souhaiterai revivre c’est sur. J’ai rencontré des gens supers mais en terme sportif ça ne m’a pas apporté grand-chose. Plusieurs choses n’ont pas fonctionné et je crois surtout que je ne partageais pas l’état d’esprit qu’il faut avoir dans ce genre de structure (malgré avoir passé deux ans au CREPS de Voiron) ! Je n’avais pas non plus la meilleure relation qu’il puisse y avoir avec l’entraineur, j’étais blessée, je n’étais plus avec mes meilleures amies (Margot, Julie, Laura). Beaucoup de facteurs qui ont fait que je ne me suis pas sentie bien. Je pense aussi que j’avais besoin de revenir aux sources un peu, retrouver le sud-ouest, mes amis et ma famille.

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Et aujourd’hui comment t’entraînes-tu ?

Aujourd’hui je m’entraine à Toulouse, j’ai un préparateur physique qui me suit beaucoup et avec qui j’entretiens une très bonne relation, nécessaire pour moi, et un entraineur qui me planifie mes séances d’escalade.
J’ai besoin de ce cadre mais je m’autorise toutefois une certaine liberté. J’organise mes séances en fonction de mon emploi du temps et lorsque je ne peux pas faire une séance pour telle ou telle raison (fatigue, empêchement…) je ne la fais pas et ce n’est pas grave ! (enfin ça c’est ce que j’apprends à me dire (avec l’aide de ma préparatrice mentale), parce que sous mes grands airs de celle qui gère tout, tout le temps, aux yeux des gens qui ne me connaissent pas, ou peu, ce n’est pas du tout le cas dans la vraie vie).
J’essaie également de profiter de mes amis, je ne me prive pas de sortie, de repas ou de tout autre moment de détente avec mes amis (dans la limite du raisonnable bien sur). C’est important pour moi de garder cette vie sociale, cela contribue à mon bien-être et donc à ma réussite.

Je prends ainsi beaucoup de plaisir dans mes séances, parfois c’est dur, mais je sais pourquoi je me donne du mal. Je m’entraine avec beaucoup d’envie parce que je ne me force pas, parce que je ne me sens pas obligée et parce que je le fais pour moi.

Je suis sérieuse et assidue à l’entrainement, quand j’y suis je le fais à fond, parce qu’il le faut, parce que j’ai envie de progresser et parce que j’ai des objectifs qui nécessitent un certain investissement mais je ne vis pas QUE pour l’escalade, je ne suis pas QUE sportive de haut niveau et parfois je n’ai pas envie, parfois je suis fatiguée, parfois j’ai autre chose à faire… tout simplement. Je me connais maintenant et je fonctionne comme ça.

Une vie de sportif de haut niveau rime souvent avec les blessures, ce qui a été le cas pour toi. Peux-tu revenir sur ces moments difficiles et nous expliquer comment tu as repris le dessus ?

C’est vrai que les blessures ne m’ont pas épargné. Mais elles font partie du sport. Il y a des sportifs qui sont chanceux avec ça et d’autres moins. Le plus important c’est de comprendre d’où viennent les blessures et pourquoi elles sont là, parce que, selon moi, elles n’arrivent jamais trop par hasard.

Parfois les gens me disent « je ne comprends pas comment tu n’as pas abandonné ». Même moi je me pose parfois la question ! Mais je crois que j’ai un caractère qui m’a aidé à chaque fois à reprendre le dessus.

Ca fait maintenant 2/3 ans que je n’ai pas eu de blessures qui ont suscité un long temps d’arrêt et je pense que c’est dû aux changements que j’ai entrepris de mon coté. Comme je le disais plus haut, les blessures n’arrivent pas par hasard et j’ai donc fais un point pour comprendre et arrêter le massacre !!!

Quelles leçons as-tu tiré de ces blessures ?

J’ai beaucoup appris de ces blessures. J’ai appris à écouter mon corps surtout parce que je suis plutôt du genre à n’en faire qu’à ma tête 😉 J’ai aussi appris à me battre et à persévérer.

Après toutes ces aventures, tu es toujours à fond, qu’est-ce qui te motive encore aujourd’hui ?

Aujourd’hui, pleins de choses me motivent ! Je crois surtout que j’aime vraiment l’escalade, j’aime grimper, j’aime ce que ça m’apporte et c’est avant tout pour ça que je reste motivée. J’ai pleins de projets. Je suis toujours motivée par la compétition mais différemment. Ce qui me motive aujourd’hui c’est la découverte, découvrir de nouvelles choses et me faire plaisir autrement que par la compétition.

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 Cette année, tes études te prennent du temps, une fois terminées, as-tu des objectifs en tête ?

En effet, cette année je passe le concours et j’ai un emploi du temps hyper chargé. Je souhaite vraiment avoir ce concours cette année pour d’une part en avoir fini avec les études (rires) et d’autre part pouvoir consacrer plus de temps à d’autres choses. Ca fait 5ans que je suis dans les études supérieures et je n’ai jamais demandé à bénéficier des horaires aménagées, alors j’avoue qu’aujourd’hui j’ai envie de pouvoir consacrer plus de temps à ma passion sportive comme le font la plupart des sportifs de haut niveau. J’envisage ainsi de me mettre à mi-temps ou à 75% pour pouvoir profiter du reste.

J’ai des objectifs en falaise, notamment essayer un 8b, ça parait être un objectif bidon mais je n’ai jamais osé essayer une voie de ce niveau, malgré avoir enchainé plusieurs 8a+ au premier ou deuxième essai, et je pense que ce serait un déclic pour moi pour pouvoir me lancer dans des projets en falaise. J’ai vraiment envie de passer du temps en falaise et de faire des choses nouvelles. J’ai également d’autres projets dans l’escalade, qui restent pour le moment confidentiels (et oui ce ne serait pas drôle si je vous dévoilais tout maintenant !) ! Enfin vous l’aurez compris, je ne suis pas prête de m’arrêter !

Et du côté des compétitions, moins de projets du coup ?

Je n’ai pas moins de projets en compétition, cette année je mets un peu mes objectifs entre parenthèse car les épreuves du concours sont mal placées et tombent en plein pendant la période forte des compétitions (avril-mai-juin) donc j’ai peur de ne pas réussir à tout gérer.

Mais à plus long terme j’ai toujours des objectifs en compétition parce que j’aime toujours ça. J’ai l’esprit de compétition et j’aime les sensations que cela me procure, qui sont très différentes de ce que je vis dehors. J’en fais juste moins une priorité et le fait de m’investir plus dans autre chose me permet aussi de toujours éprouver de l’envie dans l’escalade, même lorsqu’en compétition ça ne marche pas.

 A 22 ans, tu as déjà engrangé un paquet d’expérience, tu devrais pouvoir donner des conseils aux petits jeunes, si tu devais leur en donner un, tu leur dirais quoi ?

Amusez-vous et prenez toujours du plaisir dans ce que vous faîtes, c’est le plus important.

Un dernier mot pour finir ?

Merci à mes sponsors : Planetgrimpe, Adrenagliss, Fortitude consulting, la ville de Tarbes pour leur soutien et pour me permettre de vivre ma passion. Un grand merci à mes proches qui ne m’ont jamais mis de pression que ce soit dans l’escalade ou les études car ils veulent juste que je sois heureuse dans ce que je fais. Merci à mes amis et aux gens qui me soutiennent et m’encouragent chaque jour. Merci à Pierre, pour son investissement, sa disponibilité et pour tout ce qu’il m’apporte à l’entrainement (et pour me supporter aussi). Merci aux gars pour rendre mes séances de muscu plus fun !

Merci à toutes les personnes qui participent de près ou de loin à mon épanouissement et qui font que ma vie est si belle ! (si c’est pas mignon !).

Publié le : 17 novembre 2014 par Charles Loury

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