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France 2024 : Micka Mawem, de Champion du Monde à Champion de France ?

© Sam Pratt

À quelques jours du Championnat de France de bloc 2024, qui se tiendra à Valence ce vendredi 16 et samedi 17 février, nous sommes allés à la rencontre des principaux protagonistes de cette compétition. L’objectif ? Papoter ensemble de leur façon d’aborder la compétition, la manière dont s’est déroulée leur préparation hivernale et leurs objectifs cette saison. Vous verrez que chacun n’attaque pas de la même façon cet événement !

Il a été sacré Champion d’Europe. Il a été sacré Champion du Monde. Il a été le premier grimpeur français à participer aux Jeux Olympiques. Pourtant, il n’a encore jamais remporté le titre de Champion de France ! Un paradoxe pour Micka Mawem, qui avoue que ce titre ne fait pas vraiment partie de ses objectifs. Le cadet de la fratrie Mawem rêve de plus grand, mais nous confie tout de même vouloir cocher cette case, qui manque à son palmarès. D’autant plus que 2024 marque la dernière saison de sa carrière de compétiteur, lui qui a prévu de rendre son maillot bleu à la fin de l’année.

Voici notre entretien avec Micka Mawem.


Salut Micka, tout d’abord comment vas-tu, comment te sens-tu ?

Débordé ! Mais ça va, ça va même bien  !

Comment s’est terminée ton année 2023 après ton titre de Champion du Monde de bloc ?

Ma fin d’année s’est bien déroulée. Je suis resté focus et j’ai continué à m’entraîner jusqu’au bout. Et surtout, 2023 s’est achevée par de belles vacances. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé et ça m’a fait un bien fou : j’ai profité du soleil, avec ma petite femme, c’était magnifique !

Ton entraînement hivernal s’est-il bien déroulé ?

Oui, je commence tout doucement à en ressentir les effets, mais ce sont surtout les premières compétitions qui vont me permettre de dire si mon entraînement hivernal a porté ses fruits. Quoi qu’il en soit, je me sens bien, même si j’ai encore quelques détails à peaufiner, je n’arrête pas, et je bourrine fort !

As-tu modifié des choses dans ta manière de t’entraîner ?

Oui, cette année j’ai modifié pas mal de choses dans ma préparation. Premièrement, j’ai adapté mon entraînement en fonction de mon corps, car j’ai mal un peu partout. Du coup, j’adapte pour éviter de devoir m’arrêter pendant longtemps. La manière dont je m’entraîne est donc un peu différente, mais je m’entraîne tout autant !

Notre façon de nous entraîner avec mon frère est toujours assez simple : on se fait une séance type, et on la répète, tout le temps, tout le temps, tout le temps. On se choisit une filière, et on la bosse à fond. Cette année par exemple, on a décidé de beaucoup travailler l’endurance de force, c’est-à-dire de charger, et de faire beaucoup de répétitions. Et ça a l’air de porter ses fruits car on commence à se sentir vraiment bien tous les deux !

Devenir Champion du Monde a été un véritable accomplissement pour toi. Est-ce que ce titre a changé quelque chose dans ta manière d’aborder l’entraînement, les compétitions ?

Oui, ce titre ça a été un véritable accomplissement pour moi. Donc bien sûr que mon état d’esprit est différent par rapport à avant. Aujourd’hui, je me sens plus libre, si demain je deviens incapable de grimper, je n’aurais pas de regret car j’ai déjà fait ce que je voulais. Mais bon, je reste plus motivé que jamais : j’ai envie de performer et surtout, je veux rejoindre mon frère ! Il s’est déjà qualifié pour les Jeux Olympiques et je ne veux pas le laisser seul !

Dans quel état d’esprit abordes-tu ce Championnat de France ?

À chaque fois qu’on me parle du Championnat de France, je rigole ! En fait, je n’arrive pas à prendre le Championnat de France comme une compète où je vais performer, du moins je n’y arrive plus. J’y arrivais il y a encore trois/quatre ans, mais maintenant je n’y arrive plus. Tout simplement parce que c’est juste avant le lancement de la saison internationale, dans une période où je suis en pleine phase d’entraînement et je ne veux pas tout bousculer pour les France au détriment de ma préparation pour les échéances internationales. Par exemple, cette année, la compétition commence vendredi, mais moi, je vais m’entraîner mardi, je vais m’entraîner mercredi et même jeudi. Donc j’y vais principalement pour me mettre dans l’ambiance d’une compétition, jauger de mon niveau par rapport aux meilleurs Français et me mettre des repères en terme de réglage.

Malgré ton titre de Champion du Monde de bloc, tu n’es pas encore qualifié pour les J.O de Paris. J’imagine que c’est ton objectif principal de la saison. Quels moyens mets-tu en place pour y parvenir ?

En effet, pour l’instant, je ne suis pas encore qualifié pour les Jeux, donc oui, c’est clairement mon objectif principal ! Tout mon entraînement est basé là-dessus. Je pense aux Jeux tout le temps, du matin au soir. Tout tourne autour de ça.

Sachez aussi que c’est ma dernière saison de compétition, c’est la dernière année que je porte le maillot de l’équipe de France, et quoi qu’il en soit, qualifié ou non pour les Jeux, j’irai au bout de la saison.

⁠Gagner ce titre de Champion de France, ça représenterait quoi pour toi ?

Honnêtement ? Ça ne représenterait pas grand chose pour moi. Comme je te le disais, le Championnat de France n’a jamais vraiment compté pour moi, car je n’ai jamais visé le titre de Champion de France. Depuis que j’ai commencé l’escalade, j’ai toujours voulu être le meilleur au monde, pas le meilleur de France.

Par rapport à ma préparation, cette compétition est trop mal placée dans le calendrier pour que je me dise : « Allez, je vais me préparer pour performer sur cette échéance ». Malgré tout, je ne te cache pas que ça ne me déplairait pas de gagner cette compétitio ; j’ai déjà terminé deuxième, j’ai déjà terminé troisième, j’ai été Champion d’Europe, j’ai été Champion du Monde, mais je n’ai jamais été Champion de France. Alors ça me dirait bien d’ajouter cette médaille d’or à mon tableau. Mais on va dire que ça serait du bonus.


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