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France 2024 : Manon Hily, prête pour le casse du siècle ?

© IFSC

À quelques jours du Championnat de France de bloc 2024, qui se tiendra à Valence ce vendredi 16 et samedi 17 février, nous sommes allés à la rencontre des principaux protagonistes de cette compétition. L’objectif ? Papoter ensemble de leur façon d’aborder la compétition, la manière dont s’est déroulée leur préparation hivernale et leurs objectifs cette saison. Vous verrez que chacun n’attaque pas de la même façon cet événement !

Après notre discussion avec Manu Cornu, nous sommes allés à la rencontre de Manon Hily. Gorgée de vitamines D, c’est avec plaisir que la Réunionnaise d’origine a accepté de répondre à nos questions. Championne de France de difficulté en titre, Manon est l’une des grimpeuses françaises les plus polyvalentes. Cette année, celle qui vient de souffler ses 30 bougies a décidé de se concentrer pleinement à son objectif : gagner sa place pour les J.O de Paris 2024. Mais Manon reste lucide : remporter le titre de Championne de France de bloc représenterait « le plus gros hold-up de l’année » comme elle le dit si bien.

Voici notre entretien.


Salut Manon, tout d’abord comment vas-tu ?

Je vais bien ! J’ai fait le plein de cailloux et de soleil dans le sud dernièrement, donc je suis full Vit D !

Dans quel état d’esprit abordes-tu ce Championnat de France de bloc 2024 ?

On a beaucoup hésité à faire les France de bloc avec mon coach… Je sors d’une grosse préparation intensive en muscu et en difficulté, du coup mon corps était K.O technique dernièrement. Mais là, j’ai repris de l’énergie dans le sud ! Du coup, je ne suis pas préparée pour cette compétition, mais j’ai de l’expérience et j’y vais pour apprendre et comprendre mes erreurs et tester mon nouveau power de mon cycle de muscu 😉 Je viens prendre des sensations, continuer à développer des routines et retrouver un peu l’ambiance compétition. Et pour le concours de Kilter no-foot of course ahaha

Comment s’est passée ta préparation hivernale ?

Comme je le disais, ma préparation hivernale était intense, je pense même que j’ai touché le fond du réservoir. On a testé de nouvelles choses avec mon coach et je pense que cela va bien marcher pour la suite ! C’est pour cela que j’ai eu besoin de récupérer énergie mentale et physique en falaise.

Justement, tu as passé pas mal de temps en falaise cet hiver où tu as enchaîné les croix. Que t’apporte le rocher dans ta préparation pour les compétitions ?

Deux piliers de la performance sont quand même la confiance et la forme physique. La falaise m’apporte les deux, même si je ne fais pas du spécifique. J’ai choisi des voies de falaise compatibles avec ma préparation, des voies qui entraînent et qui grimpent dans du penché, où l’on peut se battre longtemps pour l’endurance, des voies où il faut s’engager et aussi des voies à doigts et rési pour compléter ma prépa physique.

Tu n’as encore jamais remporté le titre de Championne de France de bloc. Ça représenterait quoi pour toi ?

Je ne vais pas mentir… Le titre en bloc ce n’est même pas un rêve, je n’y pense pas ! Ma préparation ne me permet pas de jouer avec les meilleures en bloc, qui sont affutées comme des avions dans les styles actuels. Mais je sais que j’ai des points forts et je viens pour me les montrer à moi-même.

Alors, gagner le Championnat de France de bloc, ça représenterait surtout le plus gros hold-up de l’année tous sports confondus ahaha

J’imagine que la priorité pour toi cette saison va être de te qualifier pour les Jeux. Quels moyens mets-tu en place pour y parvenir ?

J’ai mis en place plein de moyens pour y parvenir : j’ai arrêté de bosser, je grimpe beaucoup plus qu’avant, je m’occupe beaucoup de mon mental, je bouge beaucoup pour varier les structures, je vois de plus en plus mon entraîneur alors qu’avant j’étais presque seulement à distance.

Je vais aller à Innsbruck me préparer et j’attends le nouveau mur à Karma qui devrait arriver. Je suis aidée par les clubs qui m’accueillent sur leurs structures, merci au TAG à Tournefeuille et à L’ESM à Massy. Ce qui peut m’arrêter, c’est la blessure, alors je m’écoute plus que d’habitude.

Cela fait longtemps que je n’avais pas commencé une année sans blessures et que je peux m’entraîner presque dignement dans un projet pareil donc c’est déjà super !


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