France 2024 : Manu Cornu, le retour du héros blessé ?
À quelques jours du Championnat de France de bloc 2024, qui se tiendra à Valence ce vendredi 16 et samedi 17 février, nous sommes allés à la rencontre des principaux protagonistes de cette compétition. L’objectif ? Papoter ensemble de leur façon d’aborder la compétition, la manière dont s’est déroulée leur préparation hivernale et leurs objectifs cette saison. Vous verrez que chacun n’attaque pas de la même façon cet événement !
Pour ce premier entretien, nous avons rencontré Manu Cornu. Tenant du titre en 2018 et 2020, et longtemps capitaine de l’équipe de France de bloc, le Parisien aborde cette édition 2024 d’une manière différente. Blessé au coude depuis plus d’un an, il a longuement hésité à prendre part à la compétition cette année. Mais le tigre comme on le surnomme, souhaite retourner dans la partie le plus vite possible… Alors quoi de mieux qu’un Championnat de France pour cela ?
Voici notre entretien.
Salut Manu ! Tout d’abord, comment vas-tu ?
Ça va mieux !
Tu as récemment connu des problèmes au coude. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui, ça fait un an que je traîne une douleur au coude gauche. C’est arrivé un peu avant les France l’année passée, l’imagerie avait montré une inflammation mais j’ai eu des complications avec une infection notamment. Nous étions sur une saison importante puisqu’il y avait la course aux points pour la qualif aux J.O, on a fait avec un temps, puis il y a eu un break pour me soigner avant les Championnats du Monde, mais le problème n’était pas réellement réglé.
Quand mes chances de qualification pour les Jeux se sont éloignées, on a refait un gros point. Résultat de l’échographie : tendon pronateur déchiré. J’ai fait de la PRP, un peu plus d’un mois de break et beaucoup de kiné. Me revoilà avec un coude qui est, cette fois, sur la voie de la guérison. La bonne j’espère.
J’en profite pour remercier tout le staff de l’équipe qui m’a accompagné durant cette période, médecins, kinés et coachs qui ont fait du bon boulot.
Dans quel état d’esprit abordes-tu ce Championnat de France ?
Un état d’esprit différent des années précédentes forcément avec cette préparation compliquée… La question de savoir si c’était utile que je vienne sur la compétition s’est posée sérieusement. Mais mon niveau est en parfaite évolution depuis ma reprise, il est peut-être encore un peu tôt pour retrouver le chemin d’un si gros événement mais je dois retrouver des repères, et c’est un des meilleurs événements pour cela.
Remporter cette édition 2024, ça représenterait quoi pour toi ?
Pour être honnête, je ne m’attends pas à gagner cette édition. Comme je l’ai dit précédemment, je ne serai pas prêt pour performer, je garde encore une vigilance importante sur mon coude selon les mouvements. Après, c’est la compet, je peux avoir un scénario favorable, mais ce serait un exploit, je ne sais même pas si j’ai le volume pour maintenir un niveau physique intéressant toute la compétition.
Malgré cela, tes derniers entraînements se sont-ils bien passés ?
À vrai dire, je re-grimpe depuis début janvier, mais on y va doucement, on ne peut pas encore considérer que je m’entraîne à nouveau. Jusqu’à avant-hier, je grimpais un jour sur deux, je suis toujours très suivi sur côté kiné, le processus avance bien mais je n’ai pas encore le feu vert pour m’entraîner comme je l’entends.
Tu ne fais pas partie des quatre grimpeurs qui pourront se présenter sur les compétitions qualificatives pour les J.O cette année. Comment vis-tu cette situation ?
Je ne vis pas mal les choses, les blessures font partie d’une carrière, quand tu as ce genre d’ambitions il faut être à 100% et je ne pouvais pas l’être. Et puis, quand tu vois la saison qu’ont sortie les gars, il fallait encore s’employer pour être dans ces quatre là ! C’est comme ça, les gars vont faire le job, je leur souhaite.
Dans un récent post, tu déclarais être le « sparing partner » d’Oriane Bertone. Quel est ton rôle au quotidien à ses côtés ?
Il y a beaucoup de choses, c’est la mieux placée pour répondre à cette question. On s’entraîne ensemble, (Ori, Adri [Lemaire] et moi). Je suis le plus âgé, j’ai vu beaucoup de scénarios et accumulé beaucoup d’expérience que je leur partage quand il faut.
J’arrive à analyser sa grimpe, lui faire comprendre des choses, la challenger, la provoquer, la féliciter ou la calmer si besoin, elle est à un moment où il faut continuer d’ouvrir sa vision et aller chercher encore plus loin. J’essaye donc de l’aider comme je peux dans ce sens et je crois qu’on a trouvé un bon équilibre.
Elle fait du bon boulot à l’entraînement, elle est déterminée et concentrée sur son objectif, mais je suis toujours plus fort en dalle.
Quel est le programme de cette saison 2024 pour toi ?
Être de retour pour les premières Coupes du Monde, c’est mon contrat du début d’année.
Être prêt si je dois assumer mon rôle de remplaçant.
Continuer de progresser en groupe
Retrouver le chemin des podiums.