Le contenu

Une deuxième journée éprouvante dans le « Dawn Wall » pour Adam Ondra!

« Ça devait être une journée plutôt facile avec 4 longueurs à enchaîner, mais ça s’est avéré être complètement l’inverse. » 
Pour son deuxième jour dans le « Dawn Wall », Adam a dû s’employer à 100% de ses capacités mentales et physiques pour enchaîner les 10, 11, 12 et 13. En effet, pas facile de tomber plusieurs fois d’un 8c quand on est suspendu à plus de 500 mètres de haut avec le relais sous les yeux… Heureusement, après quelques heures d’escalade, quelques chutes et une bonne dose de ténacité, le tchèque est parvenu au sommet de la 13ème longueur. Il se situe maintenant juste en dessous du crux du « Dawn Wall », à savoir les longueurs 14, 15, 16 et 17, qui comportent entre autres deux 9a.

  • Voici son commentaire détaillé:

« Nous avons commencé tard dans l’après-midi, quand le mur commençait à être à l’ombre. Je dois avouer que j’ai ressenti la pression de celui-ci. 

Je déteste la 10ème longueur, 8b+ (mais je dirais presque 8c). C’est une grimpe tout en Dülfer, où tu poses tes pieds à plat contre rien, parfois sur des zones humides. Et plus tu essayes, plus ça devient dur. Je savais qu’il serait bien d’enchaîner cette longueur au premier essai, ce qui a failli marcher d’ailleurs! J’avais ma tête au niveau du relais, mais j’ai voulu bouger mon pied droit et me mettre debout sur le repos total. Et d’un coup – je ne sais pas encore comment s’est arrivé – je me suis retrouvé dans les airs. Dévasté. Cette longueur devient toujours de plus en plus mouillée, progressivement. La section du milieu est donc devenue complètement plus dure à cause des prises de pieds humides (certaines prises sont d’ailleurs en permanence mouillées sur cette ligne). J’étais nerveux comme tout, grimpant assez mal, mais ma détermination a été plus forte. Quand j’ai atteint le relais, j’étais vraiment délivré!

capture-decran-2016-11-17-a-17-37-19

Après ça, j’étais quasiment sûr de pouvoir terminer le programme de la journée. La longueur d’après est un dièdre très exigeant, en 8a+, mais heureusement, je n’ai pas fait d’erreur.

La longueur 12 est la « Molar Traverse » en 8c. C’est l’une des longueurs les plus difficiles de l’ensemble de la grande voie, mais je n’ai jamais trouvé cette ligne très dure. Principalement parce que le crux est juste un pas de bloc très physique, qui correspond à mon style. Le reste de la longueur est plutôt technique, pas mauvais. Mais c’est devenu vraiment épique! Lors de mon premier essai, je suis tombé 2 mètres sous le relais parce qu’une petite prise a cassé sous mon pied. L’essai d’après, j’ai zippé sur le même mouvement, en étant pourtant très concentré et appliqué. Lors de mon troisième run, je suis tombé au début de la voie, sur l’un des premiers crux. Il était alors évident que je devais enchaîner à l’essai d’après, sinon j’étais bloqué! Concentré et malgré la fatigue, j’ai réussi.

Puis, tout s’est bien passé dans la longueur 13 (8a).

Dans l’ensemble, c’était plutôt un bon entraînement. Grimper 5 fois un 8c (en admettant que la longueur 10 vaut 8c), ce n’est pas une mauvaise journée en falaise. J’espère faire bon usage de cet entraînement jeudi dans les longueurs crux, après avoir pris un peu de repos. »

Et comme Alex Honnold avait monté du chocolat noir à Tommy Caldwell et Kevin Jorgeson lors de la première ascension du « Dawn Wall », Adam Ondra a lui aussi eu droit à son morceau de chocolat après cette longue journée:

capture-decran-2016-11-17-a-17-44-01

Si Adam parvient maintenant à enchaîner les trois longueurs suivantes, le reste de la grande voie ne devrait pas être un problème pour lui. À condition que les conditions météorologiques restent favorables pour lui.

L’ascension d’Adam dans le « Dawn Wall »:

composition11

Publié le : 17 novembre 2016 par Nicolas Mattuzzi

# Actualités PG# Univers Falaisecroix en falaise

Adam Ondra