À 12 ans, la jeune française Alizée Blass enchaîne son deuxième 8c !

© Coll. Blass
Quelques mois après avoir enchaîné son premier 8c avec « Guère d’usure », la jeune Alizée Blass, 12 ans, poursuit sa progression fulgurante en réalisant un second 8c, toujours à Claret. Cette fois elle est venue à bout de « Super Samson », une voie courte, intense et rarement répétée.
L’histoire commence en février dernier. À peine avait-elle clippé le relais de « Guère d’usure » qu’Alizée posait déjà les doigts dans ce nouveau projet. Un choix logique : son frère, Théo, avait lui aussi réussi cette voie à 12 ans, et avait trouvé une méthode bien adaptée aux grimpeurs de petit gabarit.
Inspirée également par la réussite récente de Caroline Sinno – auteure de la première ascension féminine de la voie – Alizée se lance avec enthousiasme dans cette nouvelle aventure.

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Contrairement à « Guère d’usure », qui se caractérise par un crux long et technique, « Super Samson » concentre toute sa difficulté sur quelques mouvements très physiques, estimés autour de 7C+ bloc. Une intensité maximale sur une courte section, précédée d’un départ aux alentours de 7c/7c+, sans véritable repos.
« Alizée a réussi à faire les mouvements du crux assez rapidement, mais enchaîner cette séquence depuis le bas était une autre histoire », explique Vladimir Arnaoudov, son père.
Les séances s’enchaînent, mais les conditions ne sont pas toujours au rendez-vous : le soleil tape fort à Claret au printemps, limitant les créneaux d’essai à la fin d’après-midi. Malgré cela, Alizée garde le cap. « Contrairement à “Guère d’usure”, elle ne s’est pas mis la pression. Elle restait motivée, même après de nombreuses chutes dans le crux », raconte son père.
C’est finalement lors d’un samedi venteux et couvert que tout s’aligne. Après une tentative timide, elle décide de ne pas lâcher l’affaire.

© Coll. Blass
« Elle ne se sentait pas très en forme lors de son premier essai de la journée, raconte son père. Nous lui avons alors suggéré d’essayer une autre voie, simplement pour éviter cette impression de stagner trop longtemps sur un projet. Mais elle ne voulait rien entendre : elle tenait absolument à retourner dans la voie. Lors de son deuxième essai, elle se sentait mieux et est tombée un peu plus haut que d’habitude ».
Finalement, sur un troisième essai inattendu, elle franchit enfin le crux, et reste solide et concentrée. Une dernière frayeur la guette à quelques mètres du relais, lorsque son pied zippe alors qu’elle se sait tout près du but. Mais elle tient bon, et parvient à atteindre le relais de la voie, signant le second 8c de sa carrière.
Cette nouvelle performance confirme le talent précoce d’Alizée, qui marche clairement dans les traces de son frère Théo, auteur de plusieurs 9a avant ses 13 ans. Ensemble, ils incarnent une génération de jeunes grimpeurs capables de repousser les limites toujours plus tôt. Et la suite s’annonce prometteuse : désormais tournée vers d’autres projets exigeants du sud de la France, notamment à Joncas, Alizée a déjà jeté son dévolu sur « Nadesjda » 8c+/9a, où elle a réussi tous les mouvements dès sa première montée…