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Des hauts et des bas en 2020, mais un nouvel objectif pour Nao Monchois: les JO 2024

© C. Loury | Planetgrimpe.com

Après une année 2020 difficile moralement, « des montagnes russes » comme il le dit, Nao Monchois nous parle de ses nouvelles ambitions, avec notamment en ligne de mire les JO de Paris 2024. 


Alors 2020, que dire !

Je pourrais la comparer à des montagnes russes : des hauts très haut et des bas très bas. Pour sûr une année qui m’a fait grandir en temps que personne.

Que cela commençait bien! Je m’étais investi à 12000% dans les championnats d’Europe de difficulté et la première étape se déroula pour le mieux, en prenant ma place en Équipe de France lors d’un sélectif plus que stressant, car il n’y avait que 2 tickets. Malheureusement, les Championnats d’Europe furent reportés, et nous étions bien loin de nous imaginer l’ampleur du COVID.

Il s’en est suivi un 1ier confinement magique, où nous nous sommes retrouvés avec Hugo Parmentier, Mathieu Miquel, et Luce dans une grande maison à la montagne (chez ses parents), où régnait une atmosphère paisible, entre entraînements à muerte et jardinage, on se sentait comme en autarcie (presque à vivre nu caché par une feuille de vigne). Nous décidions par la suite de concrétiser notre entraînement dans un projet à Céuse, en découvrant le travail de voie : la gestion de l’état de forme, de l’envie, de la peau, des conditions, la patience (très compliqué pour moi) … tout un tas de paramètres nécessaire pour LE run. Ce n’est plus comme en compet, il faut ne faut plus « juste » s’arracher et bien se classer, il faut enchaîner la voie. Ainsi que je réalisa mon premier 9a « le cadre », en en apprenant énormément sur moi et en faisant de très belles rencontres.

Le 14 juin, la tempête

Le 14 juin, en falaise avec des amis à côté de Besancon, je descends d’une voie et regarde mon téléphone par curiosité. Une dizaine d’appels manqués de mon entraîneur Mike Fuselier, Luce est décédée sur l’approche de Tetard Park, à 2 pas de chez elle. Nous retournions par la suite passer une semaine de deuil à Céuse avec mes parents et de proches amis, lieu où nous avons vécus tant de belles choses. Malgré tout, nous passons des moments incroyablement forts. Un déferlement d’attentions, de tendresse, de soutien de la part de mes proches et amis, je ne les remercierai jamais assez.

J’aimais bien heureusement trop l’escalade et la vie pour me morfondre dans mon lit, et je me suis dit que mes hommages seraient en accomplissant de belles choses. La coupe du monde de Briancon, tenue fin août, en faisait partie. Une préparation épicée par des stages chamoniards sauce harissa extra forte chez Momo (Romain desgranges), une motivation décuplée, j’ai grimpé libéré et heureux et réalise ma première finale en Coupe du Monde.

Et 2021 alors ?

Je m’entraîne d’arrache-pied pour progresser en bloc et en difficulté en rêvant des Jeux de Paris 2024. La première partie de saison est consacrée au bloc, où je dois apprendre la gestuelle typique de la discipline et également acquérir la force et la mobilité pour être compétitif. Je travaille depuis un moment avec Williams Belle en mobilité et les effets commencent à arriver, je peux lever la papatte plus haut! 😉 Et il est certain que ce gain physique et gestuel m’apportera en difficulté, où je compte accrocher des finales et podiums internationaux (dès qu’il y en aura….) Pleins d’objectifs de progression, mais j’ai tellement hâte de revenir en compétition pour voir ce que cela donne!

En tout cas un grand merci à ma famille, mes amis, et à mes partenaires sans qui cette aventure ne serait pas possible : Planetgrimpe, La Sportiva, Beal, la Fondation INP, Grandes Heures Nature et Myleore.

Publié le : 23 janvier 2021 par Charles Loury

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