Gratuit: le film de Nalle Hukkataival retraçant l’histoire du premier 9A, maintenant accessible à tous !
Décidément, la mode est à la gratuité ! Le film qui raconte l’histoire de « Burden of Dream », aussi appelé le Lappnor Project, le premier 9A bloc de l’histoire de l’escalade, est maintenant disponible en intégralité et gratuitement.
Découvrez donc le film qui documente sa progression, durant sept ans, et écouter l’analyse d’un des meilleurs bloqueurs du monde, sur ce que représente le défi de repousser ses propres limites, en allant plus loin que ce qui nous semble être possible.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au film complet !
D’ailleurs, Nalle profite de ce moment pour se confier à son partenaire Black Diamond, afin de nous raconter ce qu’un projet d’une telle envergure représente mentalement:
« Dans la culture occidentale, l’idée de ne pas réussir n’est plus respectée. Si vous partez grimper et que vous tentez une voie sans la sortir, la perception ressentie est celle d’un échec, et non pas d’un pas en avant, d’une progression.
Le vrai échec est d’abandonner.
Ne pas réussir fait partie d’un processus. Les choses qui nous marquent au cours de notre vie, ne sont pas celles qui se sont déroulées facilement. Peu importe leur difficulté, ce sont les moments difficiles, où l’on a galéré puis surmonté, qui nous marquent le plus.
Quand nous allons au-delà de nos propres limites, la partie mentale devient le plus grand défi, même quand il s’agit d’une activité physique. Nous savons que personne n’a jamais réalisé ce défi. Quand quelque chose a déjà été fait, il est toujours possible de le répéter. Par contre, quand nous partons vers l’inconnu, vers des terres sauvages, vers des choses que nous ne maîtrisons pas, il n’y a pas de garantie de réussite.
D’un point de vue personnel, repousser ses propres limites est un jeu de force entre l’inconscient et le conscient. Nous pouvons rationaliser quelque chose et convaincre notre cerveau que nous en sommes capables. Nous pouvons même être convaincus de nos capacités à réaliser un défi. Mais la partie inconsciente de notre cerveau peut ne pas partager le même sentiment. Le subconscient du cerveau qui contrôle nos instincts de survie se doit d’être réaliste.
Albert Einstein a proposé l’idée que la définition de la folie est de répéter la même chose à plusieurs reprises en attendant un résultat différent. Et pourtant c’est exactement ce que nous faisons en tant que grimpeurs…répéter et réessayer.
Quand j’ai commencé le travail de Burden of Dreams, ce n’était pas plus excitant que d’autres blocs que j’avais ciblés. Mais après y avoir consacré autant de temps et d’énergie, c’est devenu plus important qu’un simple projet. Grimper un bloc, perdu dans la forêt, quelque part, ne semble pas être très majeur en soi. Pourquoi porter tant d’attachement à grimper un petit caillou? Pourquoi se prendre la tête avec quelque chose de si banale? Quand nous investissons autant de notre personne dans un projet, cela devient un test de son propre caractère.
LA RÉALISATION EST TELLEMENT MISE EN AVANT PAR TOUT LE MONDE. JE NE PARTAGE PAS VRAIMENT LA MÊME VISION. L’ENCHAÎNEMENT ÉTAIT LA DERNIÈRE PARTIE DU PUZZLE, APRÈS TELLEMENT D’HEURES DE TRAVAIL.
Bien sûr qu’il est excitant de finir le puzzle en posant la dernière pièce manquante, mais tout compte fait, est-ce que cette pièce est plus importante que toutes les autres? Pour moi, la magie est de savoir que j’avais ce qu’il fallait en moi pour réussir ce défi.
Burden of Dreams n’était pas une histoire de réussite, mais plutôt une histoire sur le chemin qu’il fallait parcourir pour y arriver. »