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Mickaël Mawem sacré Champion du Monde de bloc, Mejdi Schalck 2ème !

© Vladek Zumr

Nos Français ont fait vibrer l’Arena de Berne ce soir ! Au terme des finales du Championnat du Monde de bloc 2023, Micka Mawem a décroché le titre suprême, juste devant Mejdi Schalck. 

« Mon rêve quand j’étais gosse, c’était de devenir le meilleur du monde, d’aller chercher un titre mondial un jour », raconte Micka Mawem au micro, face aux milliers de spectateurs présent dans l’Arena. « Je ne voulais pas m’arrêter avant d’avoir réussi. C’est maintenant chose faite, et c’est ce qui compte le plus pour moi ».

Au terme d’une finale sensationnelle, Micka Mawem a décroché le titre dont il rêvait tant : celui de Champion du Monde. La soirée deviendra encore plus exceptionnelle lorsque Mejdi Schalck le rejoindra quelques secondes plus tard sur la deuxième marche du podium.

Retour sur une finale qui restera à jamais gravée dans les annales !


Bloc 1 : une première échappée dont font partie nos deux Français

Les finales de ce Championnat du Monde 2023 commencent dans l’imposant dévers situé à l’extrémité droite du fronton de bloc. Au programme, de gros mouvements physiques et basiques, de quoi donner le ton de la soirée. L’Autrichien Nicolai Uznik, premier grimpeur à ouvrir le bal, ne fait pas le bloc et doit se contenter de la prise de zone.

Ça passe en revanche pour le concurrent suivant, le Coréen Dohyun Lee, qui maîtrise le balant final lors de son troisième essai.

C’est ensuite au tour de notre Français Mejdi Schalck. Son entrée dans la compétition ne pouvait être plus parfaite : il réalise le bloc à vue, en utilisant une méthode statique qui lui permet d’effectuer le dernier mouvement en toute tranquillité, sans aucune prise de risque. Le public est déjà conquis !

Les regards se portent ensuite sur Kokoro Fujii, grimpeur le plus expérimenté de cette finale, également détenteur du titre mondial remporté en 2021 à Moscou. Bien qu’il valide la zone lors de son premier essai, il ne parvient pas à maîtriser le jeté final, et retourne en isolement bredouille.

Notre deuxième Français présent au départ de ces finales arrive ensuite sur les matelas. Micka Mawem ne perd pas de temps et s’élance dans le bloc. La zone est validée à vue, les prises suivantes également. Dans le dernier mouvement, Micka n’hésite pas : il s’élance dans le bac final et parvient à gainer le balant. Ça passe à vue pour notre Français, qui ne pouvait rêver mieux !

Enfin, le dernier concurrent à s’élancer n’est autre que le numéro 1 mondial, Sorato Anraku. Après avoir fait forte impression lors des demi-finales en étant le seul à enchaîner tous les blocs, le jeune adolescent de 16 ans fait clairement office de favori. Et son premier run dans le bloc ne fait que confirmer son statut. Comme Mejdi, il trouve l’astuce qui lui permettra d’atteindre la prise finale de manière statique. En une fraction de seconde, il rejoint nos deux Français au sommet du classement. Un trio de tête se détache déjà…

Bloc 2 : changement de rythme dans la dalle

Cette fois, direction l’extrémité gauche du fronton pour disputer le deuxième bloc, dans la dalle. La dalle ? Pas vraiment, car au lieu d’être positive, cette partie du mur est complètement verticale. Les ouvreurs ont joué avec de grosses prises zébrées, développées par la marque 360, qui combinent parties lisses et rugueuses, difficiles à cerner visuellement.

Nicolai Uznik et Kokoro Fujii ne font pas le bloc. Ils valident la prise de zone mais tombent dans la traversée finaude sans les mains. Dohyun Lee sera le premier à réussir le passage en équilibre. La salle retient alors son souffle jusqu’à ce que le Coréen atteigne le top.

Mejdi est mis en difficulté dans ce bloc. Il coche la zone au deuxième essai, puis met du temps à maîtriser la traversée. Alors qu’il ne lui reste plus que quelques secondes au compteur, notre Français est contraint d’accélérer. Il se précipite et loupe la petite prise de main, finement masquée par l’arête du mur.

Micka en revanche ne se laisse pas tromper. Dans ce bloc tout en sensation, il assure chacun de ses appuis. Lors de son troisième essai, il prend le risque de relancer sa main droite sur la prise finale. Un mouvement aléatoire, mais qui s’avérera payant pour notre Français, qui retourne en isolement avec ce second bloc en poche.

© Vladek Zumr

Quelques secondes plus tard, Sorato Anraku réalise la même méthode, et ça passe ! À ce moment de la compétition, Micka est deuxième, à un essai seulement du Japonais, tandis que Mejdi pointe à la quatrième place.

Bloc 3 : la prouesse française

Nouveau bloc, nouveau style. Avec ces prises violettes, les ouvreurs ont dessiné un skate, suivi d’un mouvement qu’ils avaient déjà tenté lors de la Coupe du Monde d’Hachioji, mais qui n’avait pas été réussi pendant la compétition : un jeté face au public, avec une arrivée les deux paumes à plats, bras tendus.

Uznik met de nombreux essais avant d’atteindre les deux paumes. Il parvient ensuite à réaliser le mouvement à trois secondes de la fin, se précipite et tombe. 

Lee tente de faire le jeté de face, mais ça ne marche pas. Les ouvreurs assurent que le profil du mur impose de se retourner face à la foule. Il opte pour cette méthode quelques secondes plus tard, qui s’avère fructueuse, atteint la zone, mais n’a plus le temps de monter plus haut…

Mejdi, qui a déjà eu l’occasion de travailler ce mouvement à Hachioji, enflamme le public en réalisant le bloc à son quatrième essai ! Lui qui avait pris un top de retard dans le bloc précédent, revient définitivement dans la course !

Après lui, Kokoro ne pense pas à se retourner pour effectuer le jeté et essaye de face, en vain. Un bloc qui ne conviendra décidément pas aux Japonais puisque Sorato passe plus de trois minutes à tenter d’effectuer le skate qui permettait d’atteindre les deux paumes. Il y arrivera enfin, à 30 secondes de la fin, mais opte pour la même méthode que son compatriote. Comme lui, il devra s’avouer vaincu dans ce bloc.

Micka réalise quant à lui un run incroyable. Après trois premiers essais infructueux, il réussit à faire le jeté au coup suivant. Il se contorsionne et parvient à mettre sa main sur la prise finale, et ramène du bout du doigt en tirant la langue. Cette finale, elle est à lui ! Car à l’issue du bloc 3, notre Français compte une longueur d’avance sur tout le reste des finalistes en ayant un top de plus. Seuls nos deux grimpeurs tricolores ont validé ce bloc, Mejdi est deuxième du provisoire. Le scénario ne peut pas être plus parfait pour le clan français. 

© Vladek Zumr

Bloc 4 : le couronnement !

Le dénouement final de ce Championnat du Monde de bloc aura lieu dans un bloc en coordination. Là encore, les ouvreurs ont testé de nouveaux concepts, en proposant des prises parfaitement transparentes et totalement lisses. Une invention qui impose de mettre encore plus de vitesse dans les mouvements.

Uznik fait preuve de puissance et sauve sa finale en réalisant ce tracé lors de son deuxième run. À l’inverse, Lee et Fujii ne réussissent pas à maîtriser la coordination en no-foot et ne valident pas la zone.

Cette série de mouvements semble faite pour Mejdi. Après quelques essais infructueux, il demande du soutien au public et parvient enfin à réaliser la coordination, mais tombe la main dans la prise finale, emporté par son ballant. Il profitera d’un dernier essai pour tenter de faire mieux, mais l’issue sera la même : de nouveau, la gravité l’emporte alors qu’il pince du bout des doigts la dernière prise.

20h06 : C’est le moment ou jamais pour Micka. Il figure en tête du classement provisoire et compte un bloc d’avance sur tout le monde. L’équation est simple : il n’a même pas besoin d’atteindre le top pour devenir champion du monde. S’il valide la zone de cet ultime bloc, il décroche alors le titre mondial qu’il convoite depuis tant d’années. Son premier essai n’est pas terrible, le clan français retient sa respiration. Lors de son deuxième run, il touche la zone, mais ne s’arrête pas. Le public est en feu et scande son nom. C’est lors de son cinquième essai que la magie opérera. Cette fois, Micka tient la prise de zone. Il tente de poursuivre jusqu’au top, mais chute, comme Mejdi. Peu qu’importe, il pousse un cri de joie et s’écroule à genoux, applaudis par le public. Il le sait, il vient de décrocher le titre de champion du monde. La foule est en délire.

© IFSC

 

C’est un moment incroyable ! J’ai attendu dix ans pour ça. J’ai connu beaucoup d’échecs dans ma carrière, mais je suis revenu année après année. Surtout qu’aujourd’hui, il y a ces jeunes, qui poussent très forts. Je n’arrive pas à y croire. C’est vraiment fou !

J’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. Chaque jour de l’année. Je n’ai pas pris de vacances depuis dix ans. Je dis à tout le monde que le plaisir viendra quand j’aurais gagné, et maintenant j’ai gagné. Je veux juste remercier toute ma famille. Mon frère, ma mère, mon père. Je vous aime.

Micka Mawem

Mais la compétition n’est pas finie ! Il reste encore Sorato à passer. S’il n’enchaîne pas le bloc, alors Mejdi devient le nouveau vice champion du monde. Vous connaissez la suite ? Malgré ses multiples tentatives, le Japonais ne réalisera pas la coordination, ce qui placera Mejdi sur la deuxième marche du podium.

J’avoue que je ne réalise pas trop. La finale était incroyable, l’ambiance, le public, tout. Faire deuxième devant Micka, c’est juste génial, c’est comme si j’avais gagné.

À la lecture des blocs, on était un peu sceptique. On se disait que les mouvements étaient bizarres. Comme une impression de déjà-vu dans le bloc 3, sauf que cette fois, ça a marché ! Dans le bloc 4, c’était difficile de gérer l’adhérence sur les prises transparentes en plastique : on avait jamais vu ça, c’était tout nouveau ! C’est top pour une finale de Championnat du Monde.

Mejdi Schalck

© Vladek Zumr

Les résultats complets des demi-finales

Pos.GrimpeurTop et Zone
1FRA Mickael Mawem3T4z 8 12
2FRA Mejdi Schalck2T4z 5 10
3KOR Dohyun Lee2T3z 5 15
4JPN Sorato Anraku2T2z 3 3
5AUT Nicolai Uznik1T3z 2 5
6JPN Kokoro Fujii0T2z 0 3
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La suite du programme

Samedi 5 août 10h00 – 12h30 : Demi-finale bloc femmes
18h30 – 20h30 : Finale bloc femmes
Dimanche 6 août 10h00 – 12h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
18h30 – 20h30 : Finale difficulté hommes et femmes
Lundi 7 août Repos
Mardi 8 août 9h00 – 19h00 : Qualifications handi-escalade
Mercredi 9 août 9h00 – 11h30 : Demi-finale bloc femmes du combiné
13h00 – 15h30 : Demi-finale bloc hommes du combiné
20h30 – 22h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes du combiné
Jeudi 10 août 9h00 – 12h00 : Qualifications vitesse hommes et femmes
13h00 – 18h00 : Finale handi-escalade hommes et femmes
20h10 – 21h00 : Finale vitesse hommes et femmes
Vendredi 11 août 19h00 – 22h00 : Finale femmes du combiné
Samedi 12 août 19h00 – 22h00 : Finale hommes du combiné


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