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Interview de Manu Romain, le nouveau champion de France de difficulté: « Veni, vidi, vici ! »

Il est (re)venu, il a vu, il a vaincu ! Voilà une manière de résumer un week-end glorieux pour le briançonnais Manu Romain. Après plusieurs années passées en équipe de France, Manu avait mis un terme au monde des compétitions, sans toutefois raccrocher les chaussons.

Mais son petit côté joueur a repris le dessus cette année, et Manu est venu s’amuser sur ces Championnats de France 2017. S’amuser, tout en triomphant ! Car à la fin du week-end, c’est bien lui qui est monté sur la plus haute marche du podium. Interview à chaud du champion de France de difficulté.

– Manu, toi qui compte de nombreux podiums en Coupe du Monde, des victoires en Coupe de France et au Championnat de France… Elle a quel goût la victoire de ce week-end ?

Un goût de surprise ! Mais j’avoue avoir pris un immense plaisir à remonter sur cette marche…

– Qu’est-ce qui t’as motivé à revenir sur cette compétition, après quelques années d’absence ?

On va dire un peu la nostalgie des combats, l’ambiance avec mon club, les tournois de pétanque, et Romain Desgranges « Momal » qui me poussait pour que je vienne jouer avec lui.

– Honnêtement, avant de venir à Valence, t’attendais-tu à remporter le titre ?

Avant la compétition, j’y croyais sans y croire, et j’en rêvais sans vraiment la vouloir, alors il faut dire que j’ai un peu été pris au dépourvu. D’autant que quand on s’entraîne avec Momal, on ne peut pas y croire objectivement. Ce qui est un peu antinomique vu que je venais malgré tout pour l’affronter lui…

– Qu’as-tu pensé de cette voie de finale… Inédite !

Disons que dans un sens c’était une voie atypique avec du contorsionnisme à la mode « bloc moderne », et d’un autre côté ça permettait d’avoir un repos total dans la voie laissant plus de chances aux jeunes.
Mon niveau de rési n’étant pas aussi élevé que certains, j’avoue que ça me convenait bien ce repos qui coupait la voie en deux. Ça m’a permis d’aller jouer en haut. Quoi qu’il en soit j’ai pris beaucoup de plaisir à grimper dans cette finale.
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que l’équipe d’ouvreurs a fait un travail incroyable tout au long de la compétition, et que nous nous devons de les en remercier.

– Tu étais venu pour t’amuser avant tout… Contrat rempli ?

Contrat plus que rempli. J’ai senti la pression monter à certains moments et j’ai réussi à la mettre de côté pour pouvoir m’amuser. J’ai pu grimper à un bon niveau durant toute la compétition, alors je pense pouvoir être satisfait du jeu…

– Romain Desgranges a dit que pour lui, ta victoire n’était pas une surprise et qu’elle n’était pas due au hasard. T’es-tu réellement entraîné pour cette compétition ?

Depuis qu’il a repris l’entraînement pour la saison 2017 j’ai essayé de m’entraîner autant que possible avec lui. Parfois avec quelques coupures liées à mes obligations professionnelles, mais de manière générale j’ai réussi à m’entraîner correctement. Il faut dire que c’est toujours motivant d’avoir un moteur comme Momal juste sous son nez. Et parfois aussi déprimant… Disons que quand on s’entraîne ensemble, j’essaie d’ouvrir des passages dans mes points forts et ses points faibles, comme ça moi ça me fait du bien au moral et lui ça le fait progresser. L’objectif principal restant qu’il défouraille le circuit mondial cette année !

Près de 7 ans séparent ces deux photos…

– Raconte-nous un peu ton quotidien depuis que tu as quitté le circuit international ?

Je ne sais pas si c’est une bonne idée, après tout le monde va vouloir intégrer les CRS du secours en montagne. Plus sérieusement je bosse au CNEAS à Chamonix qui est l’école de formation au secours en montagne de la police nationale. En gros, nous formons les policiers d’aujourd’hui à être les secouristes de demain. On les prend à la base et nous les formons à l’alpinisme, au ski, et aux techniques de secours…Si on caricature les choses, on fait de la montagne, des grosses sessions de powpow, et de l’hélico…

– Est-ce qu’un jour les Coupes du Monde pourraient te manquer comme les Championnats de France t’ont manqué cette année ?

Non…

– Romain Desgranges va peut-être vouloir prendre sa revanche, et récupérer les commandes du Black Pearl. Est-ce que l’on peut espérer te revoir sur une compétition prochainement ?

Si je suis dispo, je viendrai remettre le titre en jeu l’an prochain. Malgré que j’ai vraiment peur de prendre prochainement une raclée par un jeune de 16 ans… Maintenant si Momal veut récupérer son bateau je suis disposé à lui céder, en échange qu’il renouvelle sa victoire au championnat d’Europe dans trois semaines. Sinon je l’accepte évidemment avec grand plaisir comme moussaillon… J’espère que ça répond à la question !

– Un mot à dire sur la victoire de la jeune Nolwenn Arc chez les femmes ?

Je n’ai pas encore regardé le replay alors je ne l’ai toujours pas vu grimper, mais vu le niveau actuel des filles, j’imagine qu’elle a dû mettre un sacré run. De ce que j’en sais, elle a été magistrale. Je suis toujours admiratif quand c’est un jeune qui gagne, c’est de bon augure pour la suite. Quoi qu’il en soit je la félicite grandement et lui souhaite de ne pas oublier de s’amuser sur les prochaines compétitions. Ils sont l’avenir de notre sport…

Photos: Vincent Favre

Publié le : 13 juin 2017 par Nicolas Mattuzzi

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