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Yannis Gautier entre dans le 9ème degré avec « La moustache qui fâche », 9a+

© Arthur Ternant

Cette ligne était devenue un objectif pour le Briançonnais, Yannis Gautier, qui avoue y avoir passé deux années et pas moins de 30 séances pour en venir à bout. C’est la semaine dernière que Yannis a finalement réussi à clipper la chaîne après un été passé sur cette falaise d’Entraygues, il entre donc dans le 9ème degré directement par la case 9a+ ! Pour l’occasion, nous lui avons posé quelques questions…

Tes impressions à chaud après l’enchaînement ? 

J’ai fait cette voie jeudi dernier et franchement je ne m’y attendais pas trop ! Je l’ai beaucoup essayé cet été (je ne suis presque pas allé autre part en falaise), j’ai alterné entre entraînement et runs dans la voie. Fin juillet j’étais vraiment pas loin de faire (je suis tombé 2 fois après le crux) et après je me suis fatigué, je me suis bloqué le cou et j’ai été malade, mauvais combo… Du coup j’ai dû m’arrêter de grimper pendant 7 jours, ce qui ne m’arrive vraiment pas souvent ! Après ça, il m’a fallu une semaine pour me réentraîner et j’y suis retourné pour voir un peu comment ça allait. Et puis finalement au 1er run de la journée ça a fait alors que je n’étais pas bien dans la fin du crux, je me suis mis un sale combat, à couiner à tous les mouvs comme un goret. Franchement je ne m’y attendais tellement pas, et du coup clipper la chaîne c’était vraiment incroyable, j’étais soulagé, tout en essayant de comprendre de qui venait de se passer.

Parle nous un peu de ton processus de travail…

Cette voie je l’ai quand même essayée 30 séances sur 2 ans au total, du coup c’est de loin la plus grosse mission que je me suis mise en escalade. Au début, j’étais tellement loin de faire, j’ai mis plusieurs séances à passer le premier crux alors que ce n’est vraiment pas là que ça se joue, j’étais sacrément mal barré! Mais du coup c’est petit à petit devenu un objectif personnel, j’avais envie de me prouver que je pouvais faire de l’escalade à ce niveau là, que je pouvais faire parler le biceps pour de vrai ! Et ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas vraiment concrétisé en escalade que ça m’a vraiment soulagé.

Franchement dans le process j’ai été surpris de toutes les bonnes ondes qu’on m’a envoyé ! Tous les potes qui étaient là pour m’encourager c’était dingue, ça m’a fait planer.

© Arthur Ternant

Quelles ont été les plus grosses difficultés pour toi ? 

Là où j’ai dû le plus progresser, c’est dans la tenue de prise et l’endurance de force c’était surtout ça le facteur limitant, surtout que je suis pas le plus monstrueux là dedans !

Des projets pour la suite ? 

Pour ce qui est des prochains projets, l’an prochain je vais surtout essayer de m’entraîner à fond pour progresser et essayer d’être fort en compétition. Je vais d’ailleurs aller sur Voiron pour ça, pour essayer d’apprendre de toutes les bêtes qu’il y a là bas. Et bien sur, avant la fin d’été ,je vais encore essayer quelques voies dures histoire de se faire dresser encore un peu !

Le mot de la fin ? 

Respect à Nao Monchois et Tanguy Merard avec qui j’ai pu essayer cette voie et qui sont vraiment énormes comme types ! Et puis un gros big up à Yann Ghesquier, l’ouvreur local qui nous régale à chaque fois qu’il ouvre une nouvelle voie.