Céüse : après deux ans de combat, Yannick Flohé enchaîne « Ratstaman Vibration » 9b/+

© Rainer Eder
Céüse vient de connaître un nouveau moment fort de son histoire ! Trois ans après la première ascension de « Ratstaman Vibration » par Alex Megos, son compatriote allemand Yannick Flohé signe la toute première répétition.
Un achèvement personnel qu’il décrit comme « le moment dont il est le plus fier », après deux saisons et près de trente jours de combat acharné !
Une bataille de deux ans !
Équipée en 2012 par Chris Sharma dans le secteur mythique de Face de Rat, la voie avait immédiatement suscité l’intérêt des meilleurs grimpeurs mondiaux. Adam Ondra, Seb Bouin ou encore Charles Albert avaient tenté leur chance, sans parvenir à s’en extirper.
En 2022, Alex Megos avait fini par dompter la ligne et proposait la cotation de 9b.

© Coll. Megos
En 2023, Yannick Flohé, connu pour ses exploits en bloc – notamment son flash historique en 8C cet été à Fionnay – s’est lancé à son tour dans l’aventure.
Mais contrairement à son compatriote, la croix ne s’est pas faite rapidement… Cinq voyages étalés sur deux saisons, près de trente jours de travail et une détermination sans faille ont finalement eu raison de ce monstre de puissance et de résistance.
Je n’avais jamais autant investi de temps et d’énergie dans un projet. C’est la voie la plus difficile que j’ai essayée et, de loin, la plus belle de Céüse !

© Rainer Eder
Une ligne devenue légendaire
« Ratstaman Vibration » s’impose comme l’une des voies les plus esthétiques et exigeantes de Céüse. Son nom, clin d’œil à l’album Rastaman Vibration de Bob Marley, se pare d’un “t” rebelle en référence au secteur Face de Rat.
Sur le plan technique, la ligne concentre ses difficultés sur une quinzaine de mètres de dévers, dans le calcaire bleu compact caractéristique de Céüse.
Après trois arquées consolidées au sika (équivalent d’un solide 7C bloc), on se retrouve face à une première séquence mythique : un jeté latéral depuis une minuscule arquée, estimé autour du 8A bloc. Suit un repos précaire, avant une section de résistance et un crux final aléatoire sur un tridoigt microscopique et deux mouvements dynamiques.

© Rainer Eder
Adam Ondra, après l’avoir essayée, expliquait déjà que ce passage le décourageait : « C’est une séquence où je pourrais tomber des dizaines de fois à l’enchaînement ! ».
9b… ou 9b/+ ?
À l’époque de sa réussite, Alex Megos avait opté pour la cotation de 9b, se montrant prudent après la mauvaise expérience de « Bibliographie » (qu’il avait soumise à 9c mais qui s’était faite décotée à 9b+). Mais pour Yannick Flohé, la ligne mérite davantage :
Alex n’est pas toujours conscient de sa propre force. Je pense qu’un petit slash vers 9b/+ est justifié.

© Rainer Eder
Une nouvelle proposition avec laquelle semble d’accord Alex Megos, qui a immédiatement réagit :
Effectivement, c’est peut-être un peu plus dur que ce que je pensais au départ !
Et si le prochain, c’était Jules Marchaland ?
Décidément, Yannick Flohé et Jules Marchaland semblent liés dans leurs performances. Cet été, l’Allemand est devenu le premier grimpeur de l’histoire à flasher un 8C bloc avec « Foundation’s Edge » à Fionnay. Il y a quelques jours, le jeune Français lui emboîtait le pas en réalisant à son tour un 8C flash avec « Power of Now direct » à Magic Wood.
Or, le projet majeur de Jules en falaise n’est autre que… « Ratstaman Vibration ». Maintenant que Yannick a ouvert la voie en signant la première répétition, reste à savoir si Jules sera le prochain à s’offrir cette pépite de Céüse. Une croix qui, si elle venait à tomber, marquerait une nouvelle étape dans l’ascension fulgurante du grimpeur français…
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