TBA4 : des qualifications explosives dans l’arène de Climbing District !

© Matthias Paré | Planetgrimpe
7h08. Une heure qui, partout ailleurs à Paris, ressemble encore à la fin de la nuit. Rue des Meaux, les volets s’ouvrent au ralenti, les passants bâillent, et les boulangers sortent leurs fournées brûlantes. Mais à l’intérieur de Climbing District Buttes-Chaumont… c’est une autre dimension. Une faille spatio-temporelle. Une déflagration.
Dès que l’on franchit les portes, le jour disparaît.
Bienvenue dans la fameuse “arène”.
Plongée en immersion totale
Lumière rouge tamisée. DJ aux platines, déjà bien réveillé. Mur d’enceintes qui vrombit comme un cœur qui bat trop vite.
Et cette charte graphique bien pensée : des blocs habillés uniquement de prises rouges et noires. Comme si la salle d’escalade se transformait en véritable ring de boxe.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
La compétition ne fait que commencer et déjà, tout est trop intense, trop fort, trop rapide. 130 équipes. Plus de 10 heures de qualification sans interruption. Une ambiance de soir de finale, sauf… qu’il est 8h00 du matin.
On se regarde tous : “Attends, il est vraiment 8h ?”. Impossible. Notre esprit dit 23h. Les yeux disent 23h. L’ambiance dit 23h. Mais non. La ville se réveille tout juste dehors. Le TBA, lui, est déjà en ébullition.
Les qualifications viennent à peine de commencer… et c’est déjà l’un des événements les plus fous que nous ayons vus.
Un format KO qui change tout !
20 blocs ; 4 minutes par bloc et un seul mot d’ordre : aller le plus loin possible ! Le principe est simple : au moins un des deux membres du binôme doit toper pour continuer. Un format où se mêlent les grimpeurs amateurs et les grimpeurs professionnels.
Et c’est ça aussi, la magie du TBA : un mélange improbable de vainqueurs de Coupe du monde, de finalistes internationaux et de grimpeurs qui… font leur première compète. Et tout ce petit monde se bouscule sur le même circuit. C’est rare, c’est beau et surtout… ça marche ! Les premiers blocs sont accessibles, funs, travaillés et la majorité des équipes arrivent à grimper plus de dix blocs. Le tri se fait plus tard, dans les derniers blocs du tour, d’un niveau égal à celui d’une Coupe du Monde.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Sam Richard & Paul Jenft en tête !
En haut du classement, un duo étincelle : Sam Richard et Paul Jenft. Les deux sont en feu. Paul déroule, Sam s’amuse, joue, transcende la foule. Et puis vient ce moment… Bloc 19. Une coordination spectaculaire, mais « faisable en deux temps ». Paul l’enchaîne en shuntant, mais Sam se tourne vers lui, sourire en coin : « Viens Paul, pour le show on tente la coordo intégrale ! »
. Ni une ni deux il se lance et l’exécute à la perfection. Le public explose. L’arène vient de vivre l’un des moments les plus forts de la journée !

© Charles Loury | Planetgrimpe
Ils concluent l’affaire dans le bloc 20, que Sam sera le seul à toper, de quoi prendre largement la tête des qualifications. Sam, hilare, déclare : « C’est le meilleur tour de qualifs jamais organisé ici ! Les blocs étaient vraiment super… et on est les seuls à avoir tout fait ! ». Avant de lancer un tacle amical à Manu Cornu : « Manu, ce matin je n’étais pas réveillé… mais ce soir, tu vas voir ! ».
Justement, Manu Cornu & Sohta Amagasa ont formé un duo redoutable. Le Japonais, habitué à évoluer sur le circuit international, est heureux d’être à Paris. Il affiche un large sourire sur le visage et veut grimper en premier dans chaque bloc. Il répète en boucle « I go first ! I go first ! ». Manu rigole, mais le Japonais est inarrêtable. Une pile électrique, à l’image dans l’ambiance dans la salle. Ils avalent presque tout, sauf ce dernier bloc, et terminent 4èmes.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Manu, lucide, déclare : « J’adore grimper avec Sohta. On se complète vraiment bien. Et puis… je préfère largement être le chasseur ce soir que le chassé ! », en réponse aux menaces de Sam Richard.
Entre ces deux équipes majeures, le duo Léo Favot / Antoine Girard se distingue par un sang-froid remarquable. Leur qualification aurait pourtant pu s’arrêter prématurément au bloc 18, où Antoine, après plusieurs tentatives infructueuses, part pour un ultime essai dans les dernières secondes.
Dans un moment suspendu, il valide le top… au buzzer. La salle retient son souffle, puis explose de soulagement ! Léo enchaîne ensuite le bloc 19, et bien qu’ils échouent de peu dans le dernier bloc, ils s’emparent d’une très belle deuxième place.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
La surprise de la matinée vient sans doute du duo israélien Adi Bark / Yoni Katz, dont la montée en puissance reflète la progression impressionnante de la scène israélienne. Les deux grimpeurs réalisent notamment un sans-faute dans les blocs 18 et 19, validés à vue, avant d’échouer de très peu dans le bloc 20.
Un duo qui symbolise la montée fulgurante du niveau israélien. À suivre.
Enfin, le dernier ticket qualificatif revient à François Kaiser et Diego Fourbet, qui réalisent une performance remarquable en flashant les dix-huit premiers blocs, un exploit rare qui témoigne à la fois de leur force et de leur polyvalence. Ils résistent quelques essais supplémentaires dans le bloc 19 avant de buter finalement dans le dernier mouvement du bloc 20, ce qui suffit néanmoins à assurer leur qualification.

© Charles Loury | Planetgrimpe
La densité du niveau est telle que plusieurs équipes pourtant très attendues ratent le cut, dont les frères Avezou (qui avaient pourtant décroché la deuxième place l’an dernier), les duos Fourteau–Moutault ou encore Narasaki–Kayotani. Des noms qui, à eux seuls, résument le niveau stratosphérique de ces qualifications.
Les Américaines au-dessus du lot
Fait rare et particulièrement appréciable : les femmes évoluaient exactement sur les mêmes blocs que les hommes. Un choix appréciable, qui permet de lire clairement les performances et de mesurer à quel point les meilleures athlètes féminines se hissent très haut, même sur des circuits aussi relevés.
Dans cet exercice, le binôme américain Brooke Raboutou / Cloé Coscoy a écrasé les qualifications. Les deux grimpeuses avancent avec une fluidité impressionnante, enchaînant bloc après bloc avec une rapidité déconcertante. C’est à peine si les photographes ont le temps de les prendre en photo… Leur prouesse dans le bloc 17, une puissante compression sur des plats, restera comme le sommet de leur tour : le duo atteint le sommet et ccède ensuite au bloc 18, trop exigeant cette fois-ci. Mais leur performance reste colossale et les place très loin devant le reste du champ.

© Charles Loury | Planetgrimpe
Juste derrière, Saula Lerondel et Melody Sekikawa livrent une prestation solide et pleine de caractère. La Japonaise impressionne notamment dans ce fameux bloc 17, manquant le top d’un seul mouvement, ce qui leur coûte la première place. Mais le duo franco-japonais sera récompensé par une superbe deuxième position.
En troisième position, on retrouve les inséparables Mailys Piazzalunga et Zélia Avezou, qui s’amusent à s’appeler « l’équipe des naines » mais dont la performance, elle, n’a rien de minuscule. Grâce à un top maîtrisé sur le bloc 16, elles se glissent en finale avec panache.

© Charles Loury | Planetgrimpe
Lily Abriat et Selma Mimoune, qui avaient terminé deuxième de l’édition 2024, disputeront une nouvelle fois la finale ce soir, et tenteront d’aller décrocher l’or. Elles occupent pour l’instant la quatrième place des qualifications, ne parvenant pas à résoudre le bloc 16.
Le dernier ticket pour les finales revient à la Britannique Holly Toothill et l’Americaine Maya Madere, qui confirment leur solidité sur ce genre de compétition.
Rendez-vous ce soir : les finales promettent d’être explosives !
Après plus de dix heures de qualification qui ont semblé défiler en un claquement de doigts tant l’ambiance était intense et immersive, l’arène de Climbing District va rallumer ses lumières ce soir pour accueillir des finales qui s’annoncent sensationnelles. Les dix meilleures équipes de la journée remonteront sur le ring à partir de 19h20, dans une salle qui promet d’être encore plus électrique.
Les finales seront à suivre en direct sur France TV, en cliquant sur l’image ci-dessous.
La suite du programme
Samedi 15 novembre
19h15 – 22h15 : Finales femmes & hommes
23h00 – 2h00 : After party au Wanted, juste en face de la salle, avec les compétiteurs !
Dimanche 16 novembre
9h00 – 13h00 : Masterclass et brunch avec les athlètes pros
Séances sur les blocs de qualifs et de finales
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