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Sasha DiGiulian et Mariana Ordonez signent une première féminine historique à Madagascar !

© Coll. DiGiulian

Sasha DiGiulian et Mariana Ordonez, surnommée Mango, viennent de réaliser la première répétition en libre de la grande voie « Bravo Les Filles » (600m, 8b), située dans le massif du Tsaranoro, à Madagascar. Une réalisation hautement symbolique, vingt-cinq ans après l’ouverture de la ligne par un groupe de femmes emmené par la légende Lynn Hill.

Dans les pas de Lynn Hill…

« Bravo Les Filles » est une voie à l’histoire inspirante. En 1999, Lynn Hill, pionnière de l’escalade libre, s’envole pour Madagascar avec une équipe exclusivement féminine composée de Beth Rodden, Kath Pike et Nancy Feagin. Ensemble, elles ouvrent cette ligne engagée sur les parois de granite du Tsaranoro. Si Lynn Hill n’a pas eu le temps d’enchaîner tous les longueurs en libre, son projet est resté dans les mémoires comme une déclaration forte : oui, les femmes ont toute leur place dans les grandes faces les plus exigeantes du monde.

C’est finalement en 2004 que les frères Pou, Iker et Eneko, signent la première ascension de cette grande voie, en libre intégrale.

Il aura donc fallu attendre plus de deux décennies pour que cette ligne soit enfin gravie en libre par une cordée féminine.

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Une aventure en duo

La mission de Sasha DiGiulian et Mango débute début juin. Après plusieurs jours de repérage, de travail des longueurs et de tentatives, elles finissent par compléter l’ascension en deux jours, avec une troisième journée dédiée à la descente en rappel.

« C’était une aventure incroyable, pleine d’engagement et de longues sections sans protection jusqu’aux derniers mètres », raconte Sasha.

Le premier jour, elles enchaînent neuf longueurs en alternance, jusqu’à buter sur un 7c, que Mango ne parvient pas à libérer sur le moment. Sasha enchaîne ensuite ce passage, avant de s’élancer dans le crux de la voie : un 8b, qu’elle libère à vue. « Je me suis sentie incroyablement chanceuse ce jour-là », confie-t-elle.

© Coll. DiGiulian

Au-delà de l’exploit sportif, cette répétition vient refermer un chapitre de l’histoire de « Bravo Les Filles », commencé il y a 25 ans par une équipe de pionnières.

Sasha en a d’ailleurs profiter pour rendre hommage à Lynn Hill, qu’elle a côtoyée récemment lors d’un tournage : « Lynn a toujours été une immense source d’inspiration. Si elle avait eu plus de temps, elle aurait très certainement libéré cette voie. C’est un honneur de marcher dans ses pas. »

Un retour aux sources

Pour Sasha DiGiulian, cette expédition à Madagascar est un retour chargé d’émotions. Elle avait déjà gravi « Mora Mora » (700m, 8c) en 2017, sur le même massif. « J’ai un attachement particulier à cet endroit. Ce paysage sauvage, ce granite unique, et ces montagnes à perte de vue m’avaient marquée à jamais », se souvient-elle.

© Coll. DiGiulian

Au fil des années, Sasha a su faire évoluer sa carrière de grimpeuse, passant des podiums de compétition à l’univers exigeant de la grande voie. Outre « Bravo Les Filles », elle a notamment à son actif la trilogie des « Rocheuses canadiennes » (2018) et « Rayu » (600m, 8c) dans les Picos de Europa (2022).


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