Romain Desgranges et Charlotte Durif sacrés champions de France de difficulté 2013
15 jours après les championnats de France espoirs, Niort accueillait cette fois ci les championnats de France de difficulté seniors. A l’image des espoirs il y a 15 jours, on remercie les ouvreurs pour les voies bien classes (avec en bonus un coeur dessiné par les ouvreurs pour toutes les mamans!) , Chrisopher qui était remonté comme une pendule au micro, et de la bonne musique bien péchue avec Vincent Chavot aux commandes. Une ambiance sympa donc, malgré un public pas très nombreux.
Chez les femmes, la voie est annoncée à 8b, et autant vous dire que ce n’était pas une échelle. Technique, force et résistance au programme donc. Une voie qui ne laissait pas droit à l’erreur, et l’outsider des finales, Sabine Vandewoestyne en fera les frais dans le premier tiers de la voie. Quelques mouvs plus hauts un premier passage difficile laissera sur le carreau Cindy Sararak (6ème) et Salomé Romain (7ème). Les autres grimpeuses passeront ce passage sans trop de difficulté, et parviendront au 2ème gros crux de la voie pas évident à négocier. A ce petit jeu là, Hélène Janicot ne s’en sortira pas en se lançant dans une mauvaise méthode. Julia Chanorudie et Cécile Avezou ne feront pas mieux et chuteront juste en dessous d’Hélène. Ex-aequos, Julia prendra l’avantage sur Cécile grâce à une meilleure performance en demi-finale et prendra donc la médaille de bronze tout comme l’année dernière alors qu’elle n’est encore que cadette. Après son titre de championne de France jeune il y a 15 jours, elle confirme à nouveau son très bon état de forme! Julia Serrière, pourtant affûtée au vu des demi-finales, ne parviendra pas non plus à négocier ce 2ème crux, et chutera juste en dessous de Cécile Avezou et Julia Chanourdie pour finalement terminer 5ème. Charlotte Durif sera la seule à venir à bout de ce crux final, après un beau combat. Elle chutera avec plusieurs mouvements d’avance sur des adversaires, et remporte donc son 4ème titre de championne de France consécutif (5 titres au total), chapeau! Pour la petite histoire, Charlotte nous aura encore fait trembler en chutant 1s avant la fin du chrono! A noter également que cette année Charlotte s’est exilée aux Etats Unis dans le cadre de ses études, mais visiblement, ça n’a pas l’air de la déranger. Affaire à suivre sur les prochaines échéances internationales.
« Compet à l’aveugle un peu car je n’avais pas de repère sur mon niveau dans des voies de types « européennes » (techniques, resi)… J’ai fait beaucoup de bloc ces derniers temps donc j’ai bien la patate, mais par contre je manque énormément de rési donc c’était un bon challenge pour moi! En demi je me fais mal au genou sur un talon et je subis sur la fin de voie, faute de pouvoir griffer avec un pied. De plus j’ai grimpé trop vite par rapport à mon habitude, et j’ai perdu de la lucidité sur le haut de ma voie. En finale je me suis permise de revenir à mon rythme habituel, pour profiter pleinement de ma grimpe et apprécier mes sensations, et j’ai avancé tranquillement et lucidement. Arrivée sur le gros volume et ne sentant pas la préhension, je me sentais finie, mais mes entraînements en bloc ont porté leurs fruits. Et pour la fin je me savais limite dans le temps et jai avancé comme je pouvais! Au final, je suis très satisfaite de mes sensations, contente des voies proposées, ravie de l’accueil et de lorganisation et ravie d’avoir revu tout mon petit monde, et puis bien sur fière davoir gagné mon 4e titre consecutif, ce qui n’a jamais été fait en France! » Charlotte Durif
« Avant de lire la voie j’avais vraiment trop hâte de grimper, j’étais super motivée et je n’avais aucune pression, j’étais complètement détendue. Puis après la lecture je me suis sentie beaucoup moins sereine, j’avais pas mal de doutes et ça m’embêtait un peu. Suite à un petit dérangement en isolement je n’avais pas tout a fait les même sensations que d’habitude en zone de transit. Ce qui m’a quand même permis d’avoir la rage dans ma voie ! En effet je n’ai pas trop hésité, il y avait un passage difficile dans le bas ou je n’ai pas trainé, puis j’ai réussi à me calmer à certains endroits (pas comme dans la demi-finale ou j’ai pris très peu de moments de repos). J’ai fait une erreur de placement à l’endroit où je tombe, mais je suis très contente de ce que j’ai fait, tout s’est bien déroulé à cette compète, et j’ai beaucoup aimé les voies. Je confirme mon podium de l’an dernier, et me qualifie pour les championnats d Europe a Chamonix, je suis vraiment très très heureuse, je félicite Charlotte et Hélène pour leurs première et deuxième place. Je remercie tout d’abord mon père qui est le meilleur ! Tout mes sponsors, ma famille et mes amis qui me soutiennent. Et je passe un ptit mot à Salomé pour lui dire que c’est une machine ;). » Julia Chanourdie
Chez les hommes, si on devait retenir une seule chose de cette compétition, c’est la facilité du canadien Sean McColl… Habitant en France cette année, il s’est donc licencié à la FFME afin de pouvoir participer aux compétitions françaises. Concernant la voie: une voie avec des arquées, minimaliste en prise, une grande colo d’entrée de jeu suivie de 3 diamants qui enchainent sur 4 volumes, un 8c-8c+ ultra hard, tout en déséquilibre et aux clippage difficiles. Mais ça n’a pas déstabilisé pour autant notre canadien, qui, bien qu’il ne sorte pas la voie, semble d’une aisance déconcertante, pour au final mettre plus de 10 mouvements à ses poursuivants, tout proche du top de la voie… Ghislain Pippers se fait avoir dès la colo (8ème) tout comme Thomas Joannes qui chute à la sortie de la colo avec un clippage difficile (6ème) ou encore Manu Lopez qui tentera un jeté désespéré (7ème). Thomas Ballet ne trouvera pas la méthode et s’emmele dans les diamants (5ème), tout comme Gautier Supper qui chutera juste au dessus pour terminer 4ème de la compétition (3ème français). Manu Romain se fait peur sur les diamants et se fait avoir par une sortie de volume, il termine 3ème de la compétition et donc vice champion de France (Sean McColl n’est pas pris en compte pour le classement national). Enfin, le chamoniard Romain Desgranges arrive à bout de force à la sortie des volumes, termine 2ème de la compétition, et remporte donc pour la 2ème année consécutive le titre de champion de France, Bravo!
Pour infos, Il s’agirait de la dernière année de compétition pour notre Manu Romain national, on lui souhaite donc le meilleur pour cette saison, en espérant de tout coeur le voir flirter avec les podiums internationaux.
« Je suis hyper content de rentrer à Chamonix avec le titre de champion de France ! Il y avait ce bloc de 2 compete (Coupe d’Europe en Russie + championnat de France) je m’étais mis ça comme objectif pour me caler et régler les grosses échéances. Je reviens donc avec la coupe d’europe et le titre national ! C’est donc positif. Plus particulièrement sur les frances, la voie de finale était très dure et demandait un niveau de force lunaire et constant et ce dès les premiers mouvements… Du coup à ce jeu la Sean nous a humilié, mais bon je me satisfais pour le moment du titre de champion de France et il reste 7 semaines pour augmenter son niveau et passer en mode international! » Romain Desgranges
« Un départ qui avait le mérite d’être atypique, même si j ai eu très chaud, j ai aimé. Puis après c était la démonte de prises et mes doigts n ont pas suivi, pas encore au top, j ai compensé avec des solutions bien a moi et j ai explosé! Mais c’était hyper agréable d’être dans une voie dure et de chercher à s’élever en jouant de tout ce qu on peut. Précision des pieds, force des doigts, puissance, bref j’ai envie de devenir plus fort pour essayer la suite. Super content d avoir eu la qualification, après une dure année pleine d’incertitude, de blessures de coup durs à l’école c’est tout ce qui comptait pour moi. Et un jour j’espère que je viendrai en forme, préparé pour gagner. Parceque je rêve d’être champion de France senior. » Thomas Ballet
En fin de compétition, Pierre You livrera quelques mots à la journaliste de la FFME (Auriana Beauté): son objectif est de faire des championnats de France une épreuve digne d’une compétition internationale, plus spectaculaire, plus enflammée, avec des clubs partenaires engagés.
Effectivement, c’est un bel objectif car il manquait peut-être un peu tout ça à Niort: Malgré une ambiance fort sympathique, nous étions tout de même bien loin du show d’une épreuve internationale comme on peut le voir à Chamonix ou à Briançon chaque été… Mais sans club organisateur, forcément ça n’aide pas!
- Texte: André Masseran et Lucie Thomas
- Résultats complets sur le site de la FFME