Rock Master 2025 : l’inimitable magie d’Arco

© Emiliano Villani
Il y a des événements qui ne ressemblent à aucun autre. Le Rock Master en fait partie. Niché au cœur de la vallée du Sarca, entouré par les imposantes falaises d’Arco, ce rendez-vous légendaire a une saveur particulière.
Et cette 38ème édition, qui s’est tenue du 17 au 19 octobre, n’a pas dérogé à la règle.
Pendant trois jours, la petite ville italienne a vibré au rythme de ce grand rendez-vous. Sous le soleil d’octobre, les meilleurs grimpeurs du monde se sont affrontés sur l’un des murs les plus iconiques d’Europe, dans une ambiance que seule Arco sait offrir : festive, intense, presque familiale.
Arco, capitale mondiale de l’escalade
Difficile d’imaginer un cadre plus inspirant. Arco, c’est bien plus qu’un simple village : un lieu à part. Au détour de ses ruelles pavées, de ses petites places et de ses façades colorées, tout respire la verticalité. Entre les glaciers au loin, les bars et restaurants chaleureux, on trouve ici une concentration unique de magasins de montagne, de marques d’escalade et de passionnés de grimpe.

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Si Chamonix est la capitale de l’alpinisme, alors Arco est, sans conteste, celle de l’escalade. Et c’est dans ce décor de carte postale, au pied du Castello et des falaises historiques où tout a commencé, que bat le cœur du Rock Master.
Une atmosphère unique, entre tradition et modernité
Le Stadium d’Arco résonne d’une histoire riche. C’est ici même que la légende Lynn Hill remportait, il y a près de quarante ans, les premières éditions du Rock Master — quatre fois de suite ! À ses côtés, les pionniers de l’escalade française Patrick Edlinger, Didier Raboutou ou encore François Legrand inauguraient eux aussi une histoire devenue mythique.

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Depuis, les années ont passé, mais l’âme du Rock Master demeure : une compétition internationale chaleureuse, qui marque le début de l’intersaison et réunit les meilleurs grimpeurs de la planète dans une ambiance que seul Arco sait offrir.
Car le Rock Master, c’est bien plus qu’une compétition. C’est une véritable fête de l’escalade. Dans le stade, familles, amis, passionnés et locaux se mêlent, scandant les noms des athlètes avec un enthousiasme communicatif. Les grimpeurs italiens tels que Filip Schenck, Giovanni Placci ou Stefano Ghisolfi sont aussi salués que William Bosi, Adam Ondra, Janja Garnbret ou encore Brooke Raboutou.

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Trois jours pour célébrer le “Vertical Thrill”
Durant trois jours, la ville entière s’est transformée en un immense terrain de jeu pour passionnés. Le tout nouveau Climbing Village, fraîchement installé au pied du mur, a battu son plein : marques, innovations, conférences, ateliers, initiations pour les enfants, slackline, skate, et même une compétition « Fun Bloc » ouverte au public le dimanche, où les fans pouvaient eux aussi grimper sur les blocs des pros.
Dans le Climbing Village, on croise Adam Ondra, pendu à deux mains sur une réglette, se confrontant en duel à ses fans. Quelques mètres plus loin, William Bosi raconte à un groupe de grimpeurs comment il a vécu la compétition, pendant que Brooke Raboutou signe des autographes.
L’ambiance est chaleureuse, détendue, italienne à souhait. Sur scène, les speakers enflamment la foule, tandis que les spectateurs flânent dans les allées, testent du matériel ou simplement profitent du soleil d’automne.
Des formats uniques !
Côté compétition, le Rock Master a encore prouvé sa singularité. Vendredi soir, l’épreuve des Duels a ouvert le bal, dans un format où deux grimpeurs s’affrontent côte à côte sur le mur de difficulté, chronomètre à la main. Une manière astucieuse de rendre une épreuve de difficulté plus rythmée que d’habitude.
À ce jeu, Brooke Raboutou a clairement été la meilleure, tandis qu’Adam Ondra, ambassadeur de cette édition 2025, s’est offert un huitième titre.

© Emiliano Villani
Samedi, place au KO Boulder, un format éliminatoire où chaque bloc devient décisif pour la gagne. Suspense, rebondissements, ambiance électrique : tout y était !
Et à la fin, deux noms à retenir : Janja Garnbret et Yannick Flohé, impériaux du début à la fin, offrant un show digne des plus grands moments de l’histoire du Rock Master dans le dernier bloc.

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Un événement à part…
Dans un monde où le circuit international devient toujours plus normé et formaté, le Rock Master conserve une âme.
Ici, on grimpe pour le plaisir. Pas de quotas, pas de stress de points olympiques, juste le goût du jeu, de la confrontation directe et du partage.
Ce qui rend cette compétition si particulière, c’est aussi l’esprit entre les athlètes : les grimpeurs travaillent les blocs ensemble et s’échangent les méthodes. On les voit rire, s’entraider, partager. Il se checkent entre leur passage, s’encouragent et discutent entre eux. Une atmosphère rare dans le sport de haut niveau, et un plaisir évident à voir sur le mur comme en dehors.

© Planetgrimpe
Comme un rappel que l’escalade, avant d’être un sport codifié, est avant tout une passion commune. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si tous les athlètes présents parlent du Rock Master avec un respect particulier.
Une édition 2025 réussie sur tous les plans
Organisation parfaite, ambiance conviviale, innovation avec le nouveau Climbing Village, engagement du public… Cette édition coche toutes les cases. Et si le Rock Master attire encore, presque quarante ans après sa création, c’est parce qu’il a su évoluer sans jamais renier son âme.
Un événement où la performance rencontre la passion, où les légendes d’hier croisent les champions d’aujourd’hui — et où, l’espace d’un week-end, toute la communauté de la grimpe se sent un peu à la maison.
Parce qu’à Arco, on grimpe pour l’amour du jeu.
Et c’est peut-être ça, la vraie légende du Rock Master.

© Emiliano Villani
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