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Résumé complet des finales de la Coupe du Monde de Chamonix!

C’est le cri de la rage. Le cri de la victoire. Il est 22h, il pleut sur Chamonix. En plein effort, Domen Skofic extériorise son engagement physique en fin de voie. Il est l’un des derniers concurrents à passer, mais le premier à monter si haut. La foule est en délire… Pas de doute, nous sommes bien à Chamonix pour les finales de la coupe du monde de difficulté!

Les finales hommes

« Une voie sans vraiment de prise de risque, qui permettait de bien se mettre dedans et d’avancer assez facilement ». Voilà comment Romain Desgranges nous décrivait cette voie masculine quelques minutes après son passage. Car il faut le dire, quelques secondes à peine après la lecture du tracé, les spectateurs étaient déjà au comble de l’excitation: le premier grimpeur à s’élancer sur ces finales n’est autre que le Chamoniard Romain Desgranges. Il avale la première partie de la voie très rapidement et proprement, et se retrouve à la sortie de ce gros dévers. Pourtant toujours à l’aise, sa main gauche zippe de ce volume fuyant. Le capitaine de l’équipe de France se voit donc rattrapé par la gravité…

Le ton est donné, les ouvreurs ont voulu mettre en confiance les grimpeurs en début de voie, avant un affrontement final dans une dernière partie ultra physique. L’italien Francesco Vettorata participait à sa deuxième finale en coupe du monde de sa carrière. Malheureusement, il ne parvient pas à trouver le rythme adapté dans cette voie et avance coûte que coûte avec les avants-bras de plus en plus tétanisés. Ne parvenant pas à se reposer avant de s’attaquer à la dernière partie de la voie, la chute l’attend quelques mouvements avant Romain. 

Même sanction pour Sean McColl et Sebastian Halenke, qui semblaient tout de même plus frais à cet endroit de la finale. Mais ils tombent tous deux dans le même passage délicat que Romain. 

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Gautier Supper a bien failli créer le hold up sur cette première étape. Il parvient à réaliser le croisé surpuissant qu’imposait cette voie, avant de s’entremêler les pieds. Dommage, car le champion de France en titre nous avouera une fois en bas qu’il avait pourtant encore du jus.

Le podium restera longtemps à sa portée car il sera finalement départagé suite aux résultats des demi-finales avec Jakob Schubert, qui nous proposait le même parcours que Gautier. Avantage à l’autrichien donc, qui débute sa saison 2016 comme il avait terminé la précédente: la médaille de bronze autour du cou.

Stefano Ghisolfi valorisera la prise seulement tenue par Gautier et Jakob. Un petit plus qui lui vaudra la médaille d’argent sur cette coupe du monde. Le champion italien signait ainsi le deuxième podium de sa carrière hier soir à Chamonix. 

C’est donc Domen Skofic qui a été le plus fort hier soir. Il pourrait recevoir le maillot du plus combatif de l’étape, tant son effort paraissait sur-humain. Il parvient à effectuer le fameux croisé, avant de tout donner sur chaque mouvement restant. Un cri de rage, un cri de victoire. Malgré le public en folie, les encouragements de Christopher au micro et la musique, son rugissement parvient jusqu’à nos oreilles. Quelle prestation de Domen ce soir! Le saison 2016 sera peut-être bien celle du slovène de 22 ans…

Les finales femmes

Les regards se jettent sur la droite du mur, avec cette longue voie jaune. Il va falloir trouver le bon rythme dans cette voie pour parvenir au sommet, sans jamais se précipiter. Grâce, force et souplesse se doivent d’êtres au rendez-vous. Car ce début de voie féminine est un peu plus déroutant que chez les hommes.

Charlotte Durif en fera d’ailleurs rapidement les frais. Après la zipette de main de Romain Desgranges, voici la zipette de pied de Charlotte, malheureusement bien trop tôt dans la voie. La seule française de ces finales terminera 8ème, déjà contente d’être allée jusqu’en finale.

Et elle n’est pas la seule à s’être fait surprendre dans cette première partie de voie. Les coudes se sont levés bien trop tôt pour l’outsideuse de ces finales, Anne-Sophie Koller. Mais la suissesse, 36ème du classement général de 2015 se souviendra tout de même longtemps de sa performance d’hier à Chamonix.

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Mina Markovic avait décidé de mettre un terme à sa carrière internationale. Pourtant, la voici tout de même en finale de cette coupe du monde, sans un entraînement très poussé. Sûrement l’une des dernières compétitions de sa vie de grimpeuse donc. La slovène laissera beaucoup d’énergie en début de voie, ne parvenant pas à trouver le bon calage. Elle chute quelques mouvements plus haut que la suissesse, terminant 6ème, juste derrière la seule japonaise de ces finales, Yuka Kobayashi.

Magdalena Röck et Jaïn Kim trouveront le chemin pour sortir du long dévers. L’autrichienne terminera 4ème, au pied du podium, laissant encore Jaïn Kim avancer quelques mètres par rapport à elle.

Mais les deux femmes qui ont fait sensation hier soir, c’est Janja Garnbret et Anak Verhoeven. La première a 17 ans, quand la seconde en a 19. De la jeunesse, mais une telle maturité dans la grimpe! La belge Anak Verhoeven n’était pourtant pas donnée comme la grande favorite de ces finales, mais la voici qu’elle enchaîne la voie d’une façon extraordinaire. Elle semble ne pas forcer là où tous les autres se sont laissé emporter. Une promenade de santé pour Anak, qui ne fera qu’une bouchée de ce tracé, laissant le public exploser de joie alors qu’elle tenait le bac final.

Mais tout était encore possible à ce moment des finales. Une pression de plus pour Janja Garnbret avant de s’élancer dans la voie? Qu’importe, la slovène déroule sa grimpe, certes un peu moins aisément que la belge, mais la voici elle aussi à quelques mouvements du bac final. La pluie est toujours présente et le vent se lève. Stupeur quand elle zippe avant le réta final. Mais c’est là que la grimpeuse fait la différence, en parvenant à serrer les prises, infâmes, les deux pieds dans le vide. La voici repartie, mais quelques secondes seulement après, même frayeur! Incroyable, elle recolle de nouveau… Le public retient alors son souffle… Il en faudra bien plus pour faire tomber celle que l’on surnommait en catégorie jeune « la grimpeuse qui ne tombe jamais ». La voici suspendu au bac final, s’offrant à 17 ans, une nouvelle victoire en coupe du monde!
Ses statistiques sont impressionnantes… Elle a déjà tout gagné chez les jeunes, et alors qu’elle est encore cadette 2ème année, elle est montée sur tous les podiums des coupes du monde auxquelles elle a participé. Va-t-elle tout rafler cette saison? Nous aurons bientôt la réponse!

  • Les résultats des finales:

 

Pas (ou peu!) de repos pour les grimpeurs. Ils ont déjà rendez-vous pour une autre coupe du monde, à Villars, en Suisse, dans deux jours seulement, avant de revenir en France pour disputer la traditionnelle étape de Briançon. 

Un portfolio des finales sera prochainement disponible sur Planetgrimpe, pour revivre en images ces finales haletantes.