Résumé complet de la finale homme de la Coupe du Monde de Séoul !
Et si je vous disais que la médaille d’or s’était jouée à une seconde près. Incroyable comme scénario non ? C’est pourtant ce qu’il s’est passé en finale de la Coupe du Monde de Séoul.
Une finale inédite, dans laquelle Paul Jenft allait faire cavalier seul face à une flopée de grimpeurs asiatiques. Plus que jamais, les Japonais étaient en force, en étant cinq en finale !
Et cette finale a été complètement bouleversée dans les dernières minutes. En effet, tout s’est joué dans le dernier bloc, qui a renversé le classement. Retour sur l’intégralité de cette soirée.
Bloc 1
Comme chez les femmes, le bloc 1 plongeait les finalistes directement dans le vif du sujet. Un premier bloc complexe, composé de trois coordinations bien distinctes : un départ dynamique avec un appui en paume à contrôler, puis un nouveau mouvement dynamique avec une contrepointe qui permettait de se stabiliser, avant un jeté final à une main pour aller chercher la dernière prise.
À ce jeu, Yoshiyuki Ogata sera le plus efficace. Après un premier essai de calage, il enchaînera avec une grande facilité ce bloc, en seulement deux essais. Ses deux compatriotes, Kokoro Fujii et Tomoa Narasaki se feront piéger plusieurs fois dans le dernier mouvement, loupant de peu la prise discrètement vissée sur le volume. Mais lors de leur quatrième essai, ils parviendront tous deux à valider ce bloc.
Notre Français Paul Jenft aura été en difficulté dans le premier mouvement du bloc. Il mettra cinq essais avant de réussir à valider la prise de zone, puis chutera à son tour en loupant de peu la prise finale.
À l’issue de ce bloc, un premier trio se dessinait déjà, avec en tête Yoshiyuki Ogata, suivi de Tomoa Narasaki et Kokoro Fujii, les trois seuls grimpeurs à avoir enchaîné ce premier tracé.
Bloc 2
Le second passage était plus complexe à déchiffrer et plusieurs méthodes étaient possibles dans ce bloc. Sur un mur parfaitement vertical, il fallait composer au milieu de volumes bi-textures, et de grosses prises rondes peu prononcées. Pourtant, tous les finalistes réussiront à enchaîner ce bloc.
Mention spéciale à Paul Jenft, qui sera le seul à le réaliser à vue, en optant pour une méthode statique lui permettant d’atteindre la dernière prise sans prendre de risque.
Les Japonais réaliseront ce passage lors de leur deuxième essai, hormis Kokoro Fujii qui mettra plus de temps pour déchiffrer ce bloc, atteignant la prise de fin lors de son troisième essai, alors qu’il lui restait moins de dix secondes au compteur.
Tous les finalistes ayant enchaîné ce bloc, le classement provisoire restera identique par rapport au bloc précédent, si ce n’est que Yoshiyuki Ogata prenait une petite longueur d’avance, comptant moins d’essais que ses deux compatriotes.
Bloc 3
Cette fois, un bloc plus basique et physique attendait les grimpeurs. Si Yoshiyuki Ogata réalise la méthode prévue par les ouvreurs, les finalistes suivants trouvent une shunte, qui leur permette d’économiser trois mouvements et de se rendre directement sur l’avant-dernière prise, sans passer par le crux du bloc.
Paul Jenft sera le premier à utiliser cette méthode, toppant ainsi en trois essais. Tomoa Narasaki enchaîne en un essai de moins, tandis que Kokoro Fujii réalise un magnifique flash de ce troisième passage.
Si le trio de tête restait le même à la suite de ce troisième bloc, l’écart se resserrait petit à petit entre nos trois Japonais : Yoshiyuki Ogata figurait toujours en tête avec trois tops en six essais tandis que Kokoro Fujii et Tomoa Narasaki se disputaient la deuxième place avec trois blocs en huit essais.
Bloc 4
Alors que la pluie vient s’inviter à la fête, contraignant les organisateurs à sécher le mur entre le passage des différents finalistes, ce quatrième bloc aura tenu les spectateurs en haleine. Le passage est de nouveau très physique, et comporte de nombreux mouvements, tous très exigeants. En cette fin de circuit, les finalistes sont fatigués et rentrent presque en rési dans ce bloc. Comme Paul Jenft, qui chute à quelques mouvements du top, à bout de souffle.
Yoshiyuki Ogata, qui réalisait une finale parfaite depuis le début de la soirée, doit lui aussi s’avouer vaincu dans ce tracé. Lors de son premier essai, il parvenait toutefois à se jeter sur la dernière prise dans un élan de désespoir, mais n’arrivait pas à la contrôler.
Le bloc semblait si dur, qu’on pensait qu’il ne serait pas enchaîné. Mais c’était sans compter sur les deux derniers grimpeurs à s’élancer : Kokoro Fujii et Tomoa Narasaki. Lors de son deuxième run, Kokoro Fujii fait parler la force et parvient à mettre les deux mains sur la dernière prise, sans toutefois contrôler le balant. Il était de retour au sol, sans avoir validé le bloc. Alors qu’il ne lui restait plus que 30 secondes, il repartait pour un ultime essai. Le décompte des cinq dernières secondes se mettait alors à sonner et le Japonais se ruait sur la dernière prise, qu’il parvenait à tenir lors de la toute dernière seconde. Il ne le savait pas encore, mais à ce moment-là, il venait de remporter cette Coupe du Monde !
Derrière, scénario similaire pour Tomoa Narasaki. Après trois essais infructueux, il se lance une dernière fois dans ce bloc, et parviendra à son tour au sommet, alors que le décompte des cinq dernières secondes retentissait de nouveau ! Un nouveau top sur le gong, qui lui permet de passer de la troisième à la deuxième place.
Le podium
Ce dernier bloc aura bouleversé le podium. Yoshiyuki Ogata, qui avait mené durant toutes les finales, se voit rétrogradé à la troisième place, n’ayant pas enchaîné le dernier passage.
Kokoro Fujii et Tomoa Narasaki auront tous les deux réalisé les quatre blocs de finale. C’est donc au nombre d’essais que la victoire s’est jouée. Là encore, c’est très serré, puisque seul un essai les sépare. Kokoro Fujii aura mis 11 essais pour enchaîner l’intégralité du circuit, tandis que Tomoa Narasaki en aura mis 12, décrochant la deuxième place derrière son compatriote.
Un podium 100% Japonais, au pied duquel figure une nouvelle fois notre Français Paul Jenft. Lui qui terminait déjà quatrième lors de l’ouverture de la saison à Meiringen, décroche de nouveau une médaille en chocolat, toutefois très prometteuse pour la suite de sa carrière.
Les résultats complets
Prochaine étape du 20 au 22 mai, à Salt Lake City, aux États-Unis.
Le calendrier complet de la saison 2022
- 1re étape (du 8 au 10 avril) : Meiringen (Suisse) – bloc
- 2e étape (du 6 au 8 mai) : Séoul (Corée du Sud) – bloc et vitesse
- 3e étape (du 20 au 22 mai) : Salt Lake City (Etats-Unis) – bloc
- 4e étape (du 27 au 29 mai) : Salt Lake City (Etats-Unis) – bloc et vitesse
- 5e étape (du 10 au 12 juin) : Bressanone (Italie) – bloc
- 6e étape (du 22 au 26 juin) : Innsbruck (Autriche) – bloc et difficulté
- 7e étape (du 30 juin au 2 juillet) : Villars (Suisse) – difficulté et vitesse
- 8e étape (du 8 au 10 juillet) : Chamonix (France) – difficulté et vitesse
- 9e étape (du 22 au 23 juillet) : Briançon (France) – difficulté
- 10e étape (du 2 au 3 septembre) : Koper (Slovénie) – difficulté
- 11e étape (du 24 au 2 septembre) : Jakarta (Indonésie) – difficulté et vitesse
- 12e étape (du 30 septembre au 2 octobre) : Wujiang (Chine) – difficulté et vitesse
- 13e étape (du 6 au 9 octobre) : Chongqing (Chine)
- 14e étape (le 31 octobre) : Japon (lieu à définir)