Rencontre avec Kyra Condie, une américaine qui rêve d’olympisme
Classée 25ème du combiné des derniers championnats du monde à Tokyo, l’américaine Kyra Condie rêve d’olympisme. Alors que la fédération américaine ne s’est jamais réellement engagée auprès de ses athlètes pour les compétitions internationales, le vent semble avoir tourné depuis que l’escalade a intégré le programme des JO de Tokyo en 2020.
Rencontre avec une athlète américaine qui rêve d’olympisme.
Salut Kyra, peux tu te présenter en quelques mots?
Je m’appelle Kyra Condie, j’ai 23 ans, je viens du Minnesota aux US, et je suis grimpeuses professionnelle. J’ai grimpé la moitié de ma vie déjà, et j’ai commencé la compétition le jour où j’ai commencé l’escalade. J’adore grimper, on ne rencontre jamais le même mouvement, il faut toujours s’adapter, et ça me permet de repousser mes limites mentales et physiques.
Comment as-tu débuté l’escalade?
J’ai commencé à grimper quand j’avais 11 ans, un ami m’avait invité à son anniversaire dans la salle d’escalade du coin. Je suis tombée amoureuse de ce sport instantanément, et j’ai rejoins une équipe dans une salle. Depuis, je n’ai jamais arrêté la grimpe plus d’une semaine, à l’exception de la période où je me suis blessée et où j’ai dû arrêter de grimper pendant 4 mois.
Aux US, les performances d’Alex Honnold ou Tommy Caldwell sont plus médiatisées que les performances des compétiteurs. Toi, comment en es-tu venue à la compétition?
J’ai commencé la compétition grâce à l’équipe que j’ai rejoint lorsque j’ai débuté l’escalade. Je suis une personne qui aime la compétition, le défi, me mesurer aux autres. J’aime me tester et me comparer aux meilleures grimpeuses du pays et du monde, ça me motive vraiment. J’aime aussi me tester en falaise de temps en temps, et je trouve ça vraiment cool de pouvoir mélanger l’indoor et l’outdoor. Avec les JO qui arrivent, le monde l’indoor va exploser, mais tous les compétiteurs que je connais font aussi de la falaise à côté, c’est super important.
Quelles sont tes plus belles réalisations en falaise?
Mon spot préféré reste définitivement Rockland en Afrique du sud. J’ai déjà eu la chance d’y aller 2 fois, et c’est là que j’ai réalisé mes blocs les plus durs, avec notamment « Black Shadow », 8A+.
Comment t’entraînes-tu chaque jour? As-tu un coach personnel?
Je prépare mes planifs toute seule! J’établis mon plan d’entraînement en me basant sur les choses que selon oi j’ai besoin de travailler. J’ai des series d’exercices que j’inclus tout le temps dans mes cycles d’entraînements, notamment sur la poutre, ça me permet de progresser en force.
Tu participes à de nombreuses étapes de coupe du monde, quels sont tes objectifs?
J’ai beaucoup d’objectifs en compétition…! Je vise de très bons résultats, et surtout, maintenant, j’aimerai vraiment décrocher mon ticket pour les JO!
Comment fais-tu pour gérer toutes ces étapes? Ce n’est pas trop difficile physiquement?
Je pense que c’est super important d’écouter ton corps si tu ne veux pas te blesser. S’entraîner dur, ça ne peut marcher que si tu fais aussi des vrais temps de repos…
Quelle est ta discipline favorite?
J’aime le bloc pour le style d’escalade particulier. Le bloc, c’est beaucoup de force, de la rapidité et de l’agilité, tout ce que j’aime quand je grimpe quoi.
Cette année sur les étapes de coupe du monde nous avons pu découvrir de nouvelles grimpeuses très fortes, et surtout très jeunes. Tu ne te sens pas trop vieille? (rire)
J’espère que je ne suis pas encore trop vieille! C’est vrai que cette année, il y a un paquet de jeunes mutantes qui arrivent sur le circuit, mais j’ai encore le temps de développer tout mon potentiel 🙂
Les grimpeurs américains ont souvent des difficultés pour se déplacer à l’international car vous avez peu de soutien de la fédération. Comment t’en sors-tu toi? Tu as des sponsors qui t’aident?
Effectivement c’était un problème majeur pour les compétiteurs américains, mais depuis l’année dernière, ça a beaucoup évolué. La fédération est bien mieux organisée et nous aide à voyager sur les différentes compétitions. Pour la première fois cette année, nous avons une vraie équipe américaine qui voyage sur toutes les étapes de coupe du monde. Et puis, pour être grimpeuse pro, j’ai des sponsors qui m’aident également: Moutnain Hardwear, La Sportiva, Kumiki, DMM et Tension.