Training Camp au Japon: un trip riche en enseignements raconté par Nao Monchois
Il y a quelques semaines, notre athlète PG Nao Monchois était au Japon avec team K-You pour un Training Camp. L’idée? S’imprégner de la culture japonaise, s’entraîner, et bien sûr tenter de comprendre ce qui fait la force des grimpeurs japonais actuellement sur le circuit international. Récit by Nao juste en dessous, avec en prime, quelques photos et un résumé vidéo de ce trip riche en enseignements.
Aaah les vacances, qu’est-ce que c’était bien !
Ce projet de Training Camp au Japon trottait déjà depuis un bon moment dans la tête de Corinne (Theroux) et des grimpeurs de Team Kyou.
Après de nombreux stages en Europe, nous rêvions de découvrir ce pays où les salles de bloc fleurissent comme les buildings. Imaginez. Il y en a plus de 200 sur Tokyo !
Nous voulions aussi réaliser ce voyage afin de découvrir un mode d’entraînement différent du nôtre qui, ma foi, a l’air de bien marcher, en se fondant dans le moule local. Pour ma part, ce trip avait d’autant plus de valeur car il me permettait de re-découvrir mon pays natal avec un regard plus adulte et de retrouver des amis grimpeurs japonais rencontrés sur les compéts. Un beau cadeau pour mes 20 ans !
Durant une dizaine de jour, nous avons arpenté les plus belles salles Tokyoïtes, dont l’incontournable B-pump Ogikubo dont vous avez tous dû voir passer des vidéos de blocs type compet / ninja-style.
Tout amateur de propulsion sur volume y trouvera assurément son compte ! Néanmoins, elle ne représente pas le stéréotype de la salle japonaise qui serait plutôt dans ce style: plusieurs panneaux de différentes inclinaisons complètement blindés de belles prises très variées. C’est une ouverture au scotch, finalement assez sympa une fois que l’on est habitué : elle oblige à lire son bloc correctement (au risque d’oublier le petit pied perdu dans la masse) et permet de créer également ses propres passages.
Contrairement au bloc, les salles de difficulté sont plus classiques, ce sont souvent des murs assez courts, qui penchent forts et des ouvertures basiques, rien à envier à Arnas !
Alors la question que tout le monde se pose, « mais pourquoi sont-ils aussi forts bon sang ? »
Nous n’avons pas trouvé la solution miracle, néanmoins ce voyage nous a permis d’explorer quelques pistes… qui au final sont assez évidentes.
Première chose, ils font beaucoup de séances de bloc très longues au cours desquelles ils travaillent peu de passages mais de manière appliquée. L’avantage qu’ils ont également c’est qu’ils peuvent profiter de l’émulation créée par une grosse densité de finalistes en Coupe du Monde qui s’entraînent à Tokyo. Cela permet d’augmenter son niveau de force mais également d’élargir sa diversité gestuelle.
Certaines coordinations s’apparentent limite à de l’éducation motrice et même sur une période courte comme la nôtre, nous avons pu ressentir une réelle différence de sensations entre le début et la fin du stage. La rencontre avec Chibatore (préparateur physique de Tomoa Narasaki et d’Akiyo Noguchi) nous dévoile une vision de l’escalade assez scientifique et axée sur la recherche : selon lui, un passage est un jeu « intellectuel » entre l’ouvreur et le grimpeur, où il faut rentrer dans la tête du concepteur en comprenant quelle qualité de grimpeur il veut évaluer et si possible, ruser.
De plus, la culture japonaise dévouée et appliquée (par exemple, dans n’importe quelle association sportive au lycée, il y a environ 4 entrainements sérieux par semaine) fait que les grimpeurs gèrent mieux les « à côté » de l’escalade type récupération, alimentation,…
Les cours dispensés dès le plus jeune âge incluent un échauffement au sol poussé et un temps de retour au calme avec étirements et relaxation ; c’est la norme ici. Ainsi, ils sont globalement très mobiles et utilisent efficacement leur corps, ce qui est primordial dans le style d’ouverture actuel. Cela permet également une adaptabilité lorsque la solution évidente à un bloc ne convient pas. Là encore rien de révolutionnaire mais encore faut-il le faire! La prépa physique ne semble pas être la principale préoccupation mais peut-être est-ce dû à la période (à une semaine des Championnats d’Asie) qui n’impliquait pas une telle préparation.
En conclusion :
Pour conclure, nous avons vécu pendant 10 jours une superbe expérience au Japon. Des jeux de bécanes dans les salles d’arcades d’Akihabara au bateau dans la baie de Tokyo en passant par les dizaines d’onigiri Thon-mayo du Family Mart (cc Alistair), ahh ça on a riz ! (lol)
On a beaucoup grimpé, avec de l’émulation et dans la bonne humeur, la recette TKY !
Je voudrais remercier tous ceux qui ont permis ce voyage, mes parents (et notamment ma mère pour avoir tout organisé), Corinne pour le coaching, et les partenaires du trip Planetgrimpe, Team Kyou, la magnésie Myléore et la Fondation INP qui me soutiennent depuis longtemps.
Merci également au photographe / caméraman William Klock, tu as été au top !
Merci enfin à tous les japonais rencontrés pour leur gentillesse et leur accueil, ainsi qu’aux copains du Team.
SAYONARA !